BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 syam - there was nothing to do except to wait and hurt.

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noam harris
(...) because I wanted to go to sleep so that I wouldn't have to think because the only thing I could think was how much it hurt because there was no room for anything else in my head, but I couldn't go to sleep and I just had to sit there and there was nothing to do except to wait and hurt.
Il a regardé Hugo, avec un naturel désarmant, agiter sa baguette - et tout d'un coup, la page de son carnet qu'il a arraché avec grand soin s'est rigidifiée entre ses mains, se couvrant d'une fine pellicule protectrice matte, comme si il s'était rendu chez un imprimeur pour magnifier son dessin. "Wow." Sylas sourit d'un sourire contenté et rare, qui rajeunit son visage de quelques années et fait même ciller Hugo, qui est plus habitué à le voir distant et songeur que souriant. "This is so cool." Sylas relève ses yeux clairs vers Hugo qui lui sourit. "It's nothing really." Sylas n'en revient et secoue la tête, impressionné par les talents en magie d'Hugo. "I'm sure you could do the same!" À ça, Sylas s'est même mis à rire. "No, I can't, I'm a mudblood. I used to be a thief but I'm not anymore. I promise... - Well, you know, I'm a muggle-born too... - Oh." Le sourire de Sylas disparaît d'un coup et il s'éloigne d'un pas, regardant Hugo sans comprendre puis avec un peu de peur dans les yeux.

On lui a expliqué que c'était différent, chez les Avengers. Qu'ici, on n'allait pas le rappeler à l'ordre, lui crier dessus, le frapper, le torturer, lui ouvrir l'esprit en deux. Qu'il n'avait pas besoin d'avoir peur, ou d'être triste, ou de se faire du mal - qu'il était en sécurité.

Et l'Ordre, et les Avengers, sont des traîtres et des voleurs.

Mais pas lui. Pas lui.

Promis.

Son coeur bat très fort et trop vite dans sa poitrine. "Okay..." Sylas est profondément dérangé à cette idée et baisse les yeux. Il sent vaguement qu'Hugo panique, se demande ce qu'il a fait de mal, fait un mouvement vers lui mais se ravise. "It's okay, Sylas, you know, I can do magic, you can do too..." On lui a proposé une baguette, mais on a fini par lui dire que c'était okay, que tout était okay, quand il a commencé à avoir du mal à respirer, paniqué et nerveux à l'idée de poser la main sur une baguette. Il n'est pas un voleur de magie, promis, jamais il n'oserait toucher à ce privilège réservé aux sorciers.

"Thanks for the spell..." bredouille-t-il, en ayant l'impression d'avoir fait quelque chose de mal quand il croise le regard sombre d'Hugo, qui a l'air interloqué et vaguement paniqué à l'idée de le laisser s'éloigner - après avoir manqué de se noyer dans le loch, Sylas a été retrouvé dans le bois non loin par Argos au milieu de la nuit, et depuis on lui a dit de ne pas s'éloigner et de n'aller nulle part seul. Sylas a rarement l'impression d'être seul, comme si la voix de Basilic s'était infiltrée en lui, avait infecté son esprit jusqu'à s'y matérialiser de manière permanente... "I'm just going to... I'm going to give it to him... thanks..." Il s'éloigne lentement et tourne les talons, perturbé, avant de se quitte la tente de cuisine pour se diriger vers la table en face de la tente principale de Dagobah, où Noam est en train de fumer d'un air absente, une bouteille de Firewhisky non loin - comme d'habitude.

Il sent une certaine nervosité lui ronger l'estomac en s'approchant, et ralentit la cadence, cachant le dessin derrière lui. Noam ne va pas bien du tout, alors il lui a fait un dessin, sur lequel il travaille depuis quelques jours, qu'il a peaufiné avec une attention particulière. Sylas sait qu'il dessine bien, mais il veut que ce soit parfait pour Noam. Il aime bien les cadeaux, quand il ne se sent pas bien, alors il espère que Noam aimera le sien - et peut-être qu'il ira mieux, un peu au moins.

Sylas s'approche et reste debout, s'éclaircit la gorge. "Uh, Noam...?" Les yeux clairs du résistant se posent sur lui et Sylas lui tend, un peu brusquement, la feuille cachée dans son dos - il se sent rougir légèrement, d'embarras. La dernière fois qu'il lui a parlé, Noam l'a un peu sèchement envoyer paître. On lui a dit que ce n'était pas de sa faute, mais il se demande si l'autre ne le déteste pas un peu... "I did this for you... I'm sorry, I borrowed a picture of you and your parents from your room... and I promise, I didn't steal any magic, it was like that when I was drawing!" ajoute-t-il précipitamment. Depuis qu'il est enfant, même sans utiliser de sorts spécialisés, les dessins de Sylas ont tendance à se mouvoir très légèrement. Là, sur la feuille, il y a un Noam en train de rire sur son balai, et un Vif d'Or qui volète autour de sa tête; et en dessous, ses parents qui rugissent et applaudissent avec de grands sourires. Les éléments qui bougent - le Vif, le sourire barbu de son père, les nuages, la main de Noam qui salue ses parents - le font doucement, presque imperceptiblement. "M-maybe one day we could fly together, you said, right?" tente-t-il maladroitement, en se souvenant de Noam lui expliquant en long en large et en travers combien son ami Lee était le meilleur parce qu'il lui avait offert un balai pour son anniversaire, et tu faisais pas partie de l'équipe de Quidditch, Hoaxley, ça te dirait pas de retourner voler un coup avec moi? répétait-il sans cesse avant sa transformation, face à quoi Sylas se contentait de secouer la tête en bredouillant des excuses.
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Noam Harris
ENEMY OF THE STATE
Noam Harris
Date d'inscription : 08/05/2020
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Crédit : Jool (gifs). ultraviolences (avatar).
Âge : 27 ans (14/04)
Occupation : Fugitif et bouffon de la cour des Avengers. Peut-être que si la guerre cesse un jour, il pourra reprendre ses rêves et devenir joueur de Quidditch. Il n'y a bien que ça qu'il puisse faire.
Allégeance : Résistant de la première heure, il lutte aux côtés des Avengers (ancien membre de l'ODP)
Particularité : Louveteau solitaire apeuré couinant les soirs de pleine lune et face aux autres loups.
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there was nothing to do except to wait and hurt
JUNE 2007 - DAGOBAH
tw:addiction, consommation d’alcool,
dépression, blessures, c’est ma tournée
servez-vous


Jamais Noam n’aurait dû se rendre à cette putain de réunion avec l’Ordre - il avait déjà eu un mauvais présentiment, en empruntant le portoloin avec le reste de ses compagnons, déstabilisé par l’absence d’Ethan à ses côtés, avant de se prendre un plein fouet sa terrible erreur en se retrouvant dans un amphithéâtre bondé. Mais il a fallu qu’il écoute cette petite voix, presque un couinement dans sa cage thoracique, lui intimant de suivre la majorité dans ce soubresaut de panique à les voir tous se préparer, sans lui. Ce même couinement qui se mue progressivement en ronflement imperceptible mais constant au fond de lui-même, que Noam assomme sans succès jusqu’à oublier qu’il est. Ce même couinement qui le terrifie et se diffuse un peu plus chaque jour sous sa peau, qui cherche à prendre les commandes, et contre lequel il n’a pas toujours la force de lutter.

Alors Noam n’a pas lutté, et Noam s’est roulé dans ses regrets - ou plutôt dans son lit, pour se noyer dans ses larmes et le fond de sa bouteille, étouffant dans le cocon familier des vagues brutales de sa détresse face à cette foule de changements surréalistes. C’était trop, trop tôt, et de fait, jamais n’aurait-il dû se battre aveuglément, sans trop même savoir pourquoi, pour se jeter dans cette arène qui l’a laissé plus malade encore.
Cela fait quelques jours, et Noam se repasse toujours en boucle l’assaut des voix, des odeurs, les regards sur lui, sur eux, les émotions trop fortes et mordantes qu’il n’a pas pu maîtriser - le ronflement lancinant qui ne le quitte plus. Il s'enivre confortablement de cette épreuve-ci, une poussière comparée à celle de se réveiller chaque matin dans un corps endolori et défiguré, et de redécouvrir, inlassablement, que ses cauchemars l’ont suivi jusque dans sa réalité.

La douce brûlure du Firewhisky, familière et salvatrice, sait à peine calmer ses maux ; si elle ne chasse pas la douleur pulsant sous ses bandages trop serrés, elle dépose une fine pellicule sur ses ressentis et apaise les battements frénétiques de son coeur. Cette illusion réconfortante qui réchauffe ses entrailles depuis des années est plus vitale que jamais désormais - aussi Noam ne réfléchit pas à deux fois en apportant avec lui la bouteille d’alcool ambré dehors, humant contre son goulot lorsqu’il la porte à ses lèvres avant de s’allumer maladroitement une cigarette, chaque geste engourdi par ses vapeurs pernicieuses.

Jamais Noam n’aurait dû se rendre à cette putain de réunion avec l’Ordre. Jamais Noam n’aurait dû aller cueillir les putains de fleurs de Kad. "Shit", grommelle-t-il, sa jambe tressaillant nerveusement au rythme de son rythme cardiaque furieux, tirant plutôt sur sa clope en regardant dans le vide, aspiré par la spirale de la panique s’enroulant autour de sa poitrine. "Uh, Noam...?" Il sursaute presque, lorsque Sylas vient le tirer de sa chute rébarbative au fond de ses pensées noires. Ses yeux accrochent paresseusement ceux de la nouvelle addition à leur groupe, l’air éteint et la boule au ventre à l’idée d’être tirée vers le monde réel - celui où il devra ouvrir la bouche et se rendre compte à la fois de son taux d'alcoolémie et à la fois qu’il est bel et bien éveillé.

Noam ne peut contenir un léger mouvement de recul en voyant Sylas lui rendre brusquement ce qui ressemble à une feuille de papier (plastifiée, note-t-il sans vraiment y prêter attention, lorsqu’il finit par l’attraper dans un mouvement gourd. On lui a dit, avec une pointe de reproche dans la voix, de ne pas trop brusquer le sorcier - comme s’il avait besoin qu’on lui notifie pour réaliser que Sylas est différent, brisé, qu’ils l’ont ravagé de l’intérieur. Et si Noam n’en a eu que faire de ces conseils de mijaurées dans un premier temps, allant plutôt à son contact pour gratter un peu à la surface de cette carcasse déboussolée et lui provoquer un semblant de sourire, à sa façon, il n’a qu’à peine noté sa présence depuis qu’il s’est réveillé, lui-même, différent.

"I did this for you... I'm sorry, I borrowed a picture of you and your parents from your room... and I promise, I didn't steal any magic, it was like that when I was drawing!The fuck you’re talking about...", souffle Noam, confus, en fronçant les sourcils et tirant à nouveau sur sa cigarette. Il baisse les yeux sur la feuille tenue entre ses doigts, l’éloignant un peu en plissant les paupières, comme pour mieux voir ce qui cherche à s’imposer à sa vue. Il n’a pas besoin de provoquer le moindre effort pour reconnaître la reproduction des photos qu’il conserve précieusement au-dessus de sa tête de lit depuis des années, bien avant même d’atterrir à Dagobah. Lentement, Noam se penche sur le dessin, ses yeux s’écarquillant pour en détailler chaque protagoniste.

Si tôt qu’il aperçoit le visage de Hauata et Mona, en dessous de sa silhouette adolescente fièrement perchée sur un balais, la boule nerveuse dans son estomac remonte dans sa gorge pour lui voler son souffle. Your parents. "How… What…?" Peut-être est-il encore trop ivre, mais il est persuadé de voir s’animer le sourire de ces parents de coeur qu’il n’a pas vus depuis dix ans maintenant ; et il fixe cette scène qui n’existera probablement jamais, des larmes lui piquant les yeux, jusqu’à ce que l’une d’elle ne vienne s’écraser sur la papier plastifié - Noam incapable de contenir la moindre émotion qui chercherait l’agresser. Encore moins quand il s’agit d’une foule de sentiments maladroits enfouis sous sa chair, que le dessin de Sylas fait éclore brusquement.

"M-maybe one day we could fly together, you said, right?" Noam l’entend à peine, se redressant dans un reniflement bruyant, avant de passer une main sur son visage et en chasser les quelques larmes qui lui ont échappé. "I don’t know about that mate, not today", marmonne-t-il tout bas dans une profonde inspiration, ses yeux restant vissés sur le dessin. A vrai dire, il n’a même pas pensé une seule fois au balais qui l’attend sagement sous son lit depuis des semaines - englouti par les caisses de Firewhisky que Noam tire toujours plus en avant, pour être accessibles le plus rapidement possible. Et s’en rendre compte le déchire de l’intérieur - pourtant, il se retrouve profondément touché par l’attention de Sylas, parfaitement inattendue et presque bienvenue.

Sylas est brisé, et Noam ne peut décemment le mordre en retour de ce qu’il lui offre : une brève éclaircie de tendresse et de compassion maladroite. Autant dans son dessin que dans sa proposition, un écho aux insistances passées de Noam pour que le sorcier l’accompagne voler avec lui. Après quelques secondes de silence, il finit par étaler le dessin sur la table, le détaillant encore un bref instant avant de remonter ses yeux jusqu’à Sylas - la cigarette, oubliée, se consumant entre ses doigts. "That’s… Shit. You did this, you said? For me? Man I don’t know what to say, that’s like… Thanks. That’s fucking sweet.", bredouille-t-il avec un sérieux ému en s’essuyant de nouveau les yeux, ses doigts venant ensuite se refermer sur le goulot de la bouteille, sans la soulever pour l’instant. "Did someone ask you to, or…?", hasarde Noam en se laissant aller contre le dossier de sa chaise, tout en sachant que le dessin, est l’une des seules choses qu’il a pu voir Sylas faire avec entrain depuis son arrivée à Dagobah.
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tw: self-harm

Sylas regarde pleurer Noam avec une légère angoisse, en se demandant si il l'a rendu triste avec son dessin et machinalement, il se joint ses doigts et commence à se tordre les poignets - la douleur qui remonte le long de ses bras est salvatrice, l'aide à se concentrer. Ses gestes sont mécaniques et un peu trop violents et brusques, la douleur devenant une brûlure quasi-constante qui ferait s'arrêter quelqu'un qui n'en a pas besoin pour ne pas avoir l'impression de s'effondrer. Il trouve toujours un réconfort dans la douleur, quand il peut la maîtriser et la contrôler, la doser comme il le veut - il souffre parce qu'il est en vie, il saigne parce qu'il est en vie, il a mal constamment parce qu'il est en vie. Parfois, c'est terrifiant de ce dire ça mais souvent, c'est rassurant.

Il est en vie.

Quand il lui propose d'aller voler un jour, ensemble, Noam n'a pas l'air convaincu et ne lui jette même pas un regard, ses yeux clairs posés sur le dessin de Sylas. "I don’t know about that mate, not today. - Yeah, one day, okay." Il arrête de faire tourner ses poignets et commence à faire craquer les jointures de ses poings les unes après les autres, insistant sur celles qui refusent jusqu'à y arriver, même si ça fait particulièrement mal - parce que ça fait particulièrement mal, justement. Il se demande si il a fait une énorme erreur en lui offrant ce dessin qui le fait pleurer, et ses yeux balayent le camp anxieusement à la recherche d'un visage réconfortant et familier, celui d'Ethan surtout, qui lui a dit que c'était nice et que Noam allait aimer ce dessin. Il lui a menti, peut-être, tout le monde lui ment, tout le temps, de toutes façons...

"That’s… Shit." Les yeux de Sylas reviennent vers Noam et se plongent dans ses yeux clairs, et il s'arrête de bouger brutalement, attentif, comme un chien qu'on aurait sifflé. "You did this, you said? For me? Man I don’t know what to say, that’s like… Thanks. That’s fucking sweet." Les yeux de Sylas papillonnent et les muscles agités de son dos et de ses doigts se détendent et il sent un très vague et léger sourire s'installer sur son visage. "Yes, I did it for you. I'm happy if you like it," dit-il sincèrement, rassuré. "Did someone ask you to, or…?" Sylas secoue la tête aussitôt. "No, not at all." Il repousse la vague de panique qui manque de le souffler à l'idée que peut-être, il aurait dû demander la permission avant de lui offrir un dessin, peut-être qu'il aurait dû en parler à Anthony? Mais Sylas parvient, pour une fois, à faire la part des choses et à comprendre que Noam veut simplement savoir si il l'a fait de lui-même ou non, si ça vient de lui.

Il a du mal, parfois, souvent, avec les mots et leurs significations, et surtout quand il a l'impression de faire quelque chose de mal - il attend toujours une punition, un rappel à l'ordre, un coup en cas de pas de côté. Ou, au mieux, une insulte dénigrante. Les Avengers ne lui ont rien offert de ça, certes, mais Sylas se méfie tout de même.

Mais ils sont gentils, et Noam était gentil, avant, même si un peu brusque et envahissant. "I know that you've been struggling lately, so I thought a drawing would cheer you up and help you feel better," explique-t-il d'une voix égale. "Sometimes, I struggle too." Il dit ça comme si Noam ne pouvait pas le savoir, une confession secrète et intime - comme si son struggle n'était pas écrit partout sur lui, de ses manières nerveuses et violentes à son regard distrait et incertain. "And it's the little things that make me feel better. I'm... I'm sorry it made you cry though, I didn't mean for that to happen... and I'm sorry that you're struggling. Struggling sucks." Il a du mal parfois, souvent, avec les mots et leurs significations - mais parfois, ils lui semblent d'une facilité et d'une clarté rare, comme maintenant.
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Noam Harris
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JUNE 2007 - DAGOBAH
tw:Consommation d’alcool, dépression

"No, not at all", lui assure Sylas rapidement en secouant la tête, une douce panique lisible dans son regard - et perceptible autrement, sans que Noam ne sache vraiment l’expliquer, comme s’il avait hérité en même temps que ses innombrables blessures d’un sixième sens lui offrant la possibilité de sentir les brusques changements d’humeur de ses semblables. Un sixième sens qui le pousse d’autant plus à se replier sur lui-même, et dont il est parfaitement incapable d’expliquer la nature - peut-être tire-t-il naturellement ces conclusions des battements du coeur de Sylas qu’il peut entendre s’il s’y concentre, les variations dans son odeur, celle de sa magie, peut-être fait-il simplement plus attention aussi, maintenant qu’il n’est plus en perpétuel mouvement.

Les yeux de Noam reviennent un instant au dessin, pinçant les lèvres devant le sourire éclatant de Mona, trop ému rien qu’à la voir pour y rester trop longtemps, préférant reporter son attention sur la bouteille entre ses doigts, qu’il ne tarde pas à porter à sa bouche pour en prendre une longue et réconfortante rasade. "I know that you've been struggling lately, so I thought a drawing would cheer you up and help you feel better." La pitié que lui portent les siens est étouffante, et a tendance à le faire d’autant plus se replier sur lui-même ; mais dans l’attention de Sylas ne se cachent pas ce regard triste, ces sourires inquiets, ce constant rappel de ce qu’il est devenu - et en train de devenir. Parce que Sylas est différent, également, encore une fois, et que Noam se retrouve plus touché qu’il ne voudrait l’être par l’illustration légèrement animée, autant que par ses paroles qui ricochent contre son crâne endolori.

"Sometimes, I struggle too.Yeah no shit...", souffle-t-il à voix basse, sans une once d’animosité, un simple constat de ce qui est évident, criant même, chez le fugitif. Leurs struggles ne sont même pas comparables, les maux de Noam ridicules face à quelqu’un qu’on a fucked up au point de le vider de son essence pour laisser cet être confus et effrayé. Il le sait, et se le prend en pleine tête en recevant une telle attention de la part de Sylas - il le sait, et il est trop faible pour se dépêtrer de cette vague dans laquelle il se noie constamment. "And it's the little things that make me feel better. I'm... I'm sorry it made you cry though, I didn't mean for that to happen... and I'm sorry that you're struggling. Struggling sucks." Une expiration basse lui échappe, tandis que son regard quitte celui de Sylas pour balayer le vide, avant d’accrocher de nouveau le dessin. "Fuck it does, yeah." Il n’y a clairement pas d’autres mots, et le phrasé pourtant simple de Sylas trouve une résonance en lui : struggling fucking sucks.

"You’re alright mate", ajoute-t-il d’une voix un peu plus audible en revenant tirée sur la cigarette consumée entre ses doigts. Ses pupilles grimpent jusqu’aux siennes, Noam s’éclaircissant la gorge pour poursuivre : "It’s not you, it’s just- it’s just I miss these two. They were kind of my family before… well before all this, before you guys, you know." Il inclut Sylas sans mal, et sans même y penser, dans cette famille qui est la sienne ; il n’a beau être là que depuis un mois, il fait intégralement partie de ce groupe restreint veillant les uns sur les autres. La question ne se pose même pas, depuis qu’ils l’ont ramené au camp avec Tony et ont décidé de prendre soin du sorcier brisé. That’s what family does. "And you’re really good at this shit", dit Noam avec l’ombre d’un sourire sans joie, presque pincé, avant de passer une main sur son visage pour en chasser les quelques larmes restantes striant ses joues rouges.

"You know, it sucks you’re struggling too, makes me fucking sick man. But, I mean, at least you got something", souligne-t-il en désignant le dessin du menton ; c’est un fait que personne n’a manqué à Dagobah, la tendance du sorcier à s’enfermer dans son art, maintenant temporairement ses accès de confusion et de violence. "But hey, I do too." Et pour appuyer son propos ironique et amer, il porte la bouteille à ses lèvres, déglutissant avec difficulté sous la gorgée brûlante. "Want some?" Ce n’est peut-être pas la meilleure idée qui soit, mais Noam n’en est plus vraiment à discerner ce qui en est une ou non - s’il en a jamais été réellement capable.
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"Fuck it does, yeah." Une sorte de chaleur réconfortante envahit le torse de Sylas en entendant Noam lui donner raison. Peut-être qu'il n'est pas si stupide que les gens le disent, si l'autre sorcier est d'accord avec lui et ressent la même chose... un vague sourire revient flotter sur ses lèvres, alors que lui aussi détourne son regard clair vers le vide, content semblerait de profiter silencieusement de cette camaraderie inégale et maladroite. Il a appris avec Penelope que parfois le silence entre deux amis ou deux alliés étaient aussi précieux que tous les mots du monde, et qu'on pouvait y lire bien plus que dans les expression confuses et insincères des phrases prononcées à haute voix. "You’re alright mate." La chaleur dans sa poitrine ne fait que s'intensifier, et le sourire sur ses lèvres aussi: ce compliment qui n'en est pas vraiment un lui fait chaud au coeur comme un brasier, et Sylas doit se battre pour ne pas se laisser noyer sous l'euphorie que ça manque de lui apporter.

Leurs yeux se rencontrent de nouveau et même en voyant son visage aux accents misérables, Sylas ne peut plus réprimer le sourire satisfait et heureux qui lui fend les lèvres. "It’s not you, it’s just- it’s just I miss these two. They were kind of my family before… well before all this, before you guys, you know." Sylas ne comprend pas, au début, qu'il parle des Avengers en l'incluant si facilement dans le lot. Quand c'est le cas, ses yeux s'agrandissent et ses joues se colorent d'un rouge stupéfait et ravi. "And you’re really good at this shit." Sylas sait qu'il est bon en dessin, on le lui dit depuis des années, mais ça le touche énormément de l'entendre de la part de Noam qui n'a pas l'air d'avoir un grand intérêt pour ce genre d'activité. "Thanks, mate." Il avait peur d'embêter Noam et d'envahir son espace mais maintenant il se sent léger et à sa place, il fait partie d'un you guys, d'un us, d'une family inattendue et qui prend soin de lui.

Et de qui il prend soin, se dit-il en regardant le dessin et les larmes de Noam qu'il efface d'un mouvement rapide. "You know, it sucks you’re struggling too, makes me fucking sick man. But, I mean, at least you got something." Sylas hoche la tête. Il ignore si il serait en mesure de s'en sortir avec la tempête interne avec laquelle il vit depuis des mois, sans le dessin. Lui il a le dessin, Noam il a le Quidditch. Ca veut dire qu'ils n'ont aucune raison de ne pas pouvoir s'en sortir.

"But hey, I do too." Sylas n'entend pas l'amertume dans sa voix, et hoche la tête avec entrain. Il a déjà vu Noam voler, il sait qu'il adore ça et qu'il est très talentueux dans ce domaine. "Want some?" L'ancien Ravenclaw cligne des yeux en voyant Noam lui tendre la bouteille. "Sure." Il hausse une épaule. L'idée qu'il soit un peu tôt pour boire, et que boire du whisky Pur-Feu n'est peut-être pas une bonne idée quand on est dans son état, ne l'effleure même pas. Il s'empare de la bouteille et la porte à ses lèvres, la renversant dans un grand mouvement comme vient de le faire Noam, pour en avaler une longue gorgée.

Il manque presqu'aussitôt de s'étouffer, l'alcool brûlant lui lacérant désagréablement la gorge. Il repose la bouteille d'un geste brusque sur la table, sa main venant taper contre son torse pour en défaire la toux qui l'étrangle. Quand il retrouve son souffle, il se met à rire légèrement. "That's strong!" Il aimait bien le whisky, avant, mais seulement le moldu. Il se souvient qu'Alexis se fichait de lui et de ses goûts posh, et du fait qu'il était un véritable connoisseur en la matière. Même si le whisky lui rappelait son père et sa violence, il lui rappelait aussi les rares fois où ils arrivaient à communiquer ensemble, à partager quelque chose. Et puis ça lui rappelle la nuit de noces avec Alexis, le verre de la bonne bouteille offerte par Sirius qu'ils avaient partagés dans le secret de leur chambre. Cela lui rappelle un Noël passé à St James, l'odeur du pain d'épices, des cookies. Des soirées étudiantes, passées à boire bien trop d'alcool dans les salles de classe vide d'Hogwarts, avant que tout devienne horrible. Les souvenirs lui viennent comme dans un kaléïdoscope, changent et se métamorphosent et se mélangent dans ses pensées, un fouillis confusant et limpide à la fois et qui le rend bizarrement... heureux. Cela fait longtemps qu'il ne s'est pas senti aussi lui-même qu'en cet instant précis.

"Thats bottom of the barrel stuff though." Il ne se départit pas de son sourire, toussant un peu plus pour calmer les flammes de douleur qui illuminent encore sa gorge et sa poitrine, ses yeux clairs se posant sur Noam de nouveau. "So, your thing's Quidditch, right? Why don't you want to go fly with me, then?" Il fait glisser la bouteille vers lui de nouveau. "Are you afraid it'd become my thing too?" tente-t-il d'un ton posé et réfléchi, les joues rouges à cause de la chaleur de l'alcool qui lui remonte à la tête. "I wouldn't blame you: I used to be pretty good. Do you remember?"
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Noam Harris
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Occupation : Fugitif et bouffon de la cour des Avengers. Peut-être que si la guerre cesse un jour, il pourra reprendre ses rêves et devenir joueur de Quidditch. Il n'y a bien que ça qu'il puisse faire.
Allégeance : Résistant de la première heure, il lutte aux côtés des Avengers (ancien membre de l'ODP)
Particularité : Louveteau solitaire apeuré couinant les soirs de pleine lune et face aux autres loups.
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there was nothing to do except to wait and hurt
JUNE 2007 - DAGOBAH
tw:Consommation d’alcool, addiction,
dépression


"Sure." Noam lui cède la bouteille après un léger moment de battement où il sonde le regard de Sylas. Non pas parce qu’il hésite à laisser le nouveau protégé des Avengers boire - certes, Sylas est différent, est cassé, mais Noam, contrairement à certains de ses camarades, ne le considère pas comme une petite chose fragile, encore moins un enfant dont il faut prendre extrêmement soin de peur qu’il se casse. Sylas était en classe avec lui, il a volé avec lui sur le terrain de Quidditch de Hogwarts, et c’est cela que voit Harris quand il plonge dans ses yeux perdus. Non, ce n’est pas pour cela qu’il hésite avant de lui tendre la bouteille. C’est à cause de cette petite voix insidieuse qui remonte le long de son abdomen pour assaillir son crâne, lui soufflant que s’il partage sa précieuse liqueur, si Sylas prend une trop grosse rasade, il n’y en aura peut-être plus suffisamment pour lui derrière. Il devra se lever et aller chercher une nouvelle bouteille dans le stock sous son lit, un stock qui se vide de jour en jour, et il devra appeler ses contacts pour s’en procurer de nouveau, trouver une monnaie d’échange (possiblement volée dans les stocks de sa propre famille). Et cette simple pensée le plonge dans un inconfort qu’il est incapable d’endiguer, ni de savoir d’où il vient précisément. Noam n’a jamais anticipé plus loin que la prochaine pensée lui venant à l’esprit - cela, aussi, a changé.

Il se mord nerveusement l’intérieur de la lèvre sans quitter Sylas des yeux en le voyant porter la bouteille à ses lèvres, avant d’avoir une expiration presque amusée en le voyant s’étouffer et grimacer sous la brûlure du Firewhisky. "That's strong!Yeah no shit, that’s not some muggle shit. Give me that", répond-il sans animosité ou condescendance en refermant ses doigts sur la bouteille pour la ramener à son niveau et reprendre à son tour une gorgée réconfortante, la brûlure dans son oesophage accueillie comme une vieille amie. "Thats bottom of the barrel stuff though." Évidemment. Parfois Noam rêve de pouvoir goûter de nouveau aux whisky de collection du père d’Ethan, qu’ils piquaient en douce l’été pour se coller leurs premières cuites au bord de la piscine intérieure des Herrera. Ils étaient bien trop jeunes pour apprécier à leur juste valeur ces bouteilles à cent gallions qu’ils descendaient comme s’il s’agissait d’une liqueur de bas-étage, simplement pour se retrouver ivres le plus vite possible. Mais en temps de guerre, Noam se contente de ce qu’il peut se mettre sous la main, sans manquer parfois de dire à son meilleur ami que, quand tout ça sera fini, ils s’enfileront les plus grandes bouteilles que le monde sorcier a à offrir. Un autre rêve qu’il enterre un peu plus chaque jour sous des litres de whisky de merde.

"So, your thing's Quidditch, right? Why don't you want to go fly with me, then?" Ah putain, Sylas revient sur l’un de ces sujets que Noam préfère ne pas effleurer ces derniers temps. Il n’a pas envie de penser au fait qu’il est incapable d’accorder du temps à ce qui pourrait potentiellement lui faire du bien - non, il est bien plus simple de se détruire et de glisser le long de cette pente glissante, le long de laquelle il se laisse volontiers aller. Il en est arrivé au stade où voler l’effraie presque, de peur de voir ses plaies s’ouvrir de nouveau en se contractant trop sur son balais, ou tout simplement de découvrir que ce nouveau corps qui ne lui appartient plus est incapable de réaliser ce qu’il faisait autrefois, naturellement, sur un balais. "Are you afraid it'd become my thing too? I wouldn't blame you: I used to be pretty good. Do you remember?" Noam ne peut retenir un rire bas de filer entre ses lèvres, suivi aussitôt d’une légère grimace en sentant les estafilades sur son ventre picorer désagréablement sa chair, contraint de se redresser sur sa chaise pour trouver une position confortable. "You were alright", ne peut s’empêcher de répliquer Noam en se laissant de nouveau aller contre le dossier, adressant un regard en coin à Sylas avant de poser ses yeux sur le dessin face à lui. Il relâche la bouteille pour étendre ses doigts sur la feuille, un contact maladroit avec cette époque révolue, où la perspective de devenir joueur professionnel était encore envisageable. "It’s not that I don’t want to fly with you bro, it’s more, like, I’m not sure it’s my thing anymore, you know what I mean?" Ses sourcils se froncent au-dessus de sa mine sérieuse, presque triste en disant ces mots qui lui vrillent l’estomac. "I mean, no, it is my thing, I fucking love this shit. But, you know, what’s the point? Yeah okay, we go fly for a few hours, and then what? We’re still stuck in that shithole, for another what? Ten years? And then what?" Sa voix s’élève légèrement tandis qu’il hausse les épaules en revenant refermer ses doigts nerveusement autour du goulot de la bouteille, détournant son regard du dessin pour fixer sa main. Il aimerait pouvoir retrouver son regard ensoleillé, uniquement capable de voir la lumière même dans les plus sombres recoins ; il n’y a plus que l’obscurité maintenant, partout où il regarde. "So, yeah, no, you keep drawing your stuff and I keep, I don’t know, whining in a corner. That’s my thing now, I guess", conclut Noam ironiquement, sur un ton plus bas, finissant par lever la bouteille en adressant un "Cheers mate!" empli de la même amertume et mélancolie, qu’il vient noyer dans une longue rasade d’alcool.
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tw: mention d'alcool, référence à de la torture

Quelque part, Sylas sait qu'il est ridicule à demander à Noam s'il se souvient - c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité, vu que sa mémoire est trouée d'abysses béantes et affolantes, ses souvenirs déconnectés les uns les autres dans un fouillis indescriptible et, parfois, souvent, tout le temps douloureux. Sylas ignore ce qu'on lui a fait. Il ignore si on a pris ses souvenirs et qu'on les a modifiés, si on les a retournés, si on les a enfouis si profondément en lui qu'on ne peut pas les toucher, si on les lui a enlevés et qu'on les a détruits, si ils n'ont jamais été là à vrai dire - parfois, les gens lui rappellent des choses qu'il a prétenduement dites et faites sans que cela fasse le moindre sens. Il y a des impressions qui restent, pourtant, des zones d'ombre qui reculent chaque jour, des enchaînements qui font de plus en plus de sens à mesure que le temps l'éloigne du Département des Mystères et des yeux noirs immenses du Basilic. Mais à chaque fois que Sylas met le doigt sur quelque chose, à chaque fois qu'il fait lumière sur un souvenir ou un autre, un autre pan d'ombre se révèle.

C'est normal, c'est même naturel: chaque source de lumière tire son ombre, et rien n'est infini si ce n'est la stupidité des hommes. Mais Sylas aimerait bien y parvenir un jour, à redécouvrir qui il est en entier, sans avoir l'impression qu'il manque des pièces de puzzles à son esprit.

Noam rit un peu et le sourire de Sylas se fend d'un grand sourire, qui ne fait que s'approfondir en l'entendant: "You were alright." Il se sent très intelligent (c'est la réponse qu'il espérait) et pince des lèvres en se laissant aller contre le dossier de sa chaise, ses yeux bleus pétillants. Tout le monde pense qu'il est stupide et qu'il faut absolument l'infantiliser pour qu'il comprenne certains concepts. Et c'est vrai qu'il y a des choses que Sylas a du mal à rationaliser, des raisonnements qu'il ne peut pas suivre. Les choses sont simples pour lui, et elles sont ce qu'elles paraissent. Il y a certaines choses qui sont si douloureusement simples qu'elles sont évidentes pour lui: la famille qui unit les Avengers et dont il fait désormais partie, l'amitié indestructible entre Kad et Elliott, l'amour qui lie Ethan et Noam, la confiance qu'ils vouent tous à Anthony malgré et contre tout, la douleur dans les sourires de Noam. Mais un sourire reste un sourire, tant qu'il vient du coeur, aussi triste soit-il - alors Sylas est contente d'avoir provoqué celui-là.

"It’s not that I don’t want to fly with you bro," recommence Noam et Sylas rougit en l'entendant l'appeler bro - il a remarqué qu'il appelait les autres Avengers, les membres de sa famille, comme ça, et il est heureux d'être inclus, "it’s more, like, I’m not sure it’s my thing anymore, you know what I mean?" Sylas étudie silencieusement le visage de Noam, qui regarde le dessin d'un air sérieux et triste, tellement triste que Sylas aimerait pouvoir inventer un dessin magique qui aspirerait sa tristesse et l'en débarasserait pour toujours: Noam a l'air d'un Atlas avec le monde entier sur les épaules en cet instant précis. "I think I know," répond Sylas à la question avec candeur, n'entendant pas la rhétorique dans la phrase. "I mean, no, it is my thing, I fucking love this shit." Sylas fronce les sourcils, confus. Noam dit des choses et les contredit rapidement, c'est parfois difficile de suivre ce qui est vrai et ce qui est faux.

"But, you know, what’s the point? Yeah okay, we go fly for a few hours, and then what? We’re still stuck in that shithole, for another what? Ten years? And then what?" Il y a une chaleur nouvelle dans sa voix, une certaine colère et Sylas comprend qu'elle n'est pas envers lui ni envers le dessin ni envers le Quidditch. Il comprend, lui aussi il porte une colère en lui qui n'est pas la sienne, héritée de son père, et qui n'a pas de cible: des fois, même maintenant, elle sort et claque comme un fouet sans qu'il ne puisse la retenir. "Then you drink," répond Sylas à mi-voix en le voyant refermer sa main sur la bouteille de whisky, hochant une épaule - et alors, c'est bon de boire, parfois, non? "So, yeah, no, you keep drawing your stuff and I keep, I don’t know, whining in a corner. That’s my thing now, I guess." Sylas fronce les sourcils en l'entendant. "Cheers mate!" Sylas le regarde avaler une longue gorgée d'un air interdit. Il réfléchit pendant quelques secondes, sa tête légèrement penchée sur le côté, avant de la secouer un peu.

"That's bullshit," indique-t-il d'un ton factuel, digne héritier de la maison des Ravenclaw qui l'a accueilli à Hogwarts. "That's bullshit and you know it. I draw for a couple hours and then what, I'm still stuck in that shithole. So what? Amaya sings for a couple hours and then what, she's still stuck in that shithole. So what?" Il répète ça mécaniquement, imitant l'intonation pincée de Noam. "What's the point? The point is that it makes you happy. You don't want to be happy, you don't want to fail, you don't want to hurt, that's why you don't want to do it. So what? So you whine and you drink. So what? So I'm here, and so is everyone. If Amaya didn't sing we would get bored at night and if I didn't draw, you wouldn't feel like you did when you got my gift." Sa voix est calme, répétitive, son raisonnement difficile à suivre même pour lui. Il est tranquille pourtant, ne s'énerve pas pour une fois, presque nonchalant en haussant une épaule. "You don't stop being a quidditchplayer just because you don't fly for a team anymore, just like you don't stop being an artist because you don't draw for a time. There were times I couldn't draw at all. And I don't mean that I would stare at an empty page and nothing would come up. I mean there were times where I was in a small, small cell deep, deep inside the Ministry and there was no paper, and there were no pencils, and there was no light, and there was nothing. All there was was pain, and waiting, and pain, and waiting again, and pain again. Pain and waiting, over and over again, forever." Le ton, encore une fois, est factuel et dénué de toute émotion - un peu trop, même, Sylas préférant garder ses sentiments enfouis quant à cette période de sa vie dont il se souvient particulièrement bien. Avant, il pensait que c'était une période formatrice, le moment où il a enfin compris le monde et son fonctionnement (sang-purs au sommet; sang-de-bourbe en dessous). Maintenant, il n'est plus sûr. "But I never stopped being an artist, because it's my thing, it's always being my thing, and it'll never stop being my thing. I was alright at Quidditch and you were amazing. Why would it stop being your thing just because you're sad?"

C'est plus compliqué, évidemment. Noam n'est pas juste triste, il est fatigué et seul et bardé de cicatrices et de blessures qui n'ont de cesse de le tourmenter et de lui faire mal. Mais c'est plus simple à résumer comme ça. "Maybe whining and drinking is your thing now," admet Sylas, "but it's not who you are. You're a great quidditchplayer. You're my friend. You're Hugo's mate. You're Elliott's roommate. You're Anthony's family. You're Ethan's." Il n'essaye pas de définir leur relation, ayant eu du mal à interprêter les mentions et sous-entendus de tout le monde à leur sujet - il sait juste que les deux amis s'aiment profondément, et que c'est tout ce qui compte. "Just like Quidditch is still your thing whether you want it or not. It'll wait for you to stop hurting. And one day, you'll fly again, just like one day, I was given pencils and paper again." Sylas hausse les épaules. "So yeah, cheers. You're spending another ten years in this shithole in good company, or however long it takes for you to find that again." Sylas lui offre un sourire. Il n'a pas parlé autant depuis très longtemps. Il ne se sent pas de trop avec Noam et même si ses mots ne veulent pas dire grand-chose, il pense que son ami comprendra. "And I get to draw you more pictures until the end of that! What would you like next? I was thinking of making portraits of everyone..."
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