Date d'inscription : 08/05/2020 Messages : 363 Crédit : Jool (gifs). ultraviolences (avatar). Âge : 27 ans (14/04) Occupation : Fugitif et bouffon de la cour des Avengers. Peut-être que si la guerre cesse un jour, il pourra reprendre ses rêves et devenir joueur de Quidditch. Il n'y a bien que ça qu'il puisse faire. Allégeance : Résistant de la première heure, il lutte aux côtés des Avengers (ancien membre de l'ODP) Particularité : Louveteau solitaire apeuré couinant les soirs de pleine lune et face aux autres loups.
| | | Lost and found out Dagobah - June 2007 tw:alcohol abuse, depression
Le temps est un concept qui n’atteint plus Noam. L’idée, ou même l’envie, d’être éveillé en même temps que les autres est devenue absolument inexistante ; au contraire, il se retrouve à fuir la présence de ses compagnons, à se terrer au fond de ses draps et à aboyer maladroitement sur quiconque chercherait à perturber la tranquillité de sa tanière. Affronter les regards de sa famille est devenu étouffant, et tout ce qui vient avec, plus encore. Leurs odeurs lui parvenant trop précisément, ce mélange qui lui donne la nausée en permanence et le secoue avec violence. Même l’odeur d’Ethan, dans laquelle il baignait avec allégresse, l’englobait d’une bulle confortable où il aurait pu se prélasser toute une vie, l’agresse désormais et le laisse paniqué dès qu’il s’en trouve trop nauséeux.
Il y a leurs voix, également, trop fortes pour ses tympans sensibles, cette addition de sons dès qu’ils se déplacent dans la tente, déplacent le moindre objet, chuchotent, même, pour ne pas perturber son sommeil. Il y a la douleur, toujours, dont il ne sait plus quoi faire, éveillant ses humeurs agressives et son envie de mordre ceux qui cherchent à l’approcher ; Noam a mal, en permanence, et plus il côtoie cette douleur lancinante, plus il a la sensation de sombrer dans une folie rongeant ses nerfs à vif. Il y a son corps, qu’il refuse de regarder et de découvrir, qu’il cache derrière ses hoodies trop grands et ses bandages resserrés sur ses plaies - qu’il cherche à ignorer, qui pourtant se rappelle à lui à chaque instant.
Mais surtout, il y a ce grondement sous sa peau, comme si chaque parcelle de lui-même le démangeait furieusement, et que même se gratter jusqu’à l’os ne parvenait à apaiser cette onde brutale dans sa chair. Et de tout ce qui l’assaille depuis qu’il s’est retrouvé sous les crocs de la bête, cette impression d’avoir laissé une partie de lui-même dans cette forêt écossaise, il y a deux semaines, est sans aucun doute la plus difficile à affronter - ou plutôt, d’avoir accueilli en lui quelque chose de terrifiant, qui ne lui appartient pas, qui le bouleverse et l’empêche de rester conscient trop longtemps. Il est tellement plus simple, pour Noam, de boire jusqu’à en oublier le temps qui passe et le cataclysme dans son corps et son esprit. Boire, dormir, sangloter, oublier de vivre et ce qu’il pourrait bien faire d’autres ; dans le brouillard, il n’est plus capable de voir quelle autre solution pourrait s’offrir à lui. Alors il boit, il dort, il sanglote, il oublie. Aussi simple que cela.
Par réflexe, sa main vient chercher l’une des flasques sous son lit, lorsqu’il s’extirpe difficilement de ses draps dans un gémissement, presque un grognement de mécontentement. Il ne peut pas rester à l’intérieur une seconde de plus - il a l’impression d’étouffer, dans sa propre sueur et l’odeur de sa propre détresse. Noam enfonce son paquet de cigarettes dans la poche avant de son hoodie, ignorant la voix d’Hugo l’appelant dans son dos quand il repousse le rideau de leur chambre pour se diriger vers l’extérieur d’un pas lourd ; ni celle d’Amaya qu’il croise brièvement, sans la regarder dans les yeux, dont il se détourne promptement avant d’aller s’asseoir sur l’une des marches de la terrasse, le visage tourné vers le sol. Mécaniquement, une cigarette se retrouve coincée entre ses lèvres et est allumée aussitôt ; si Noam s’est vite rendu compte que le parfum du tabac dans ses narines était tout aussi insupportable que le reste, il a également réalisé qu’il s’agissait d’un écran efficace pour camoufler l’assaut du reste des odeurs environnantes. Et tout aussi machinalement, il porte la flasque à sa bouche pour en prendre une grande rasade, une vague de satisfaction éphémère dans ses synapses à la brûlure familière du Firewhisky dans sa gorge.
Noam n’a même pas besoin de se retourner pour reconnaître la présence dans son dos - et ce simple fait l’effraie encore plus. ”What do you want?”, grommelle-t-il à l’attention de Tony, gardant ses yeux rougis rivés sur le sol, fuyant le regard qu’il peut sentir sur lui. Il n’a pas envie d’entendre son inquiétude, ses soupirs, ou même ses encouragements - quoi que ce soit qui pourrait le mettre face à sa fuite lâche de ce qui lui est tombé dessus. |
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