tw: alcool, mort d'un enfant, guerre


(1980) Mariage des parents à Cardiff. Rien de bien intéressant à ce propos, il s'agit d’une union de business plus que d’une union d’amour.

(nuit du 20 au 21 juin 1981) Les sept fils McJew naissent après une grossesse et un accouchement difficile. Maya Guterman décède après avoir donné naissance à son dernier fils, Salomon.

(1984) Felix est malade, depuis toujours. Leur père leur dit constamment de faire attention, de ne pas jouer brusquement avec lui. Caleb fait particulièrement attention.

“Don’t run in the house!” il cria de sa petite voix alors qu’un de ses frères pressés venait de bousculer Felix pour aller on ne savait où. Il n’avait pas eu le temps de voir qui c’était, exactement, mais ça n’avait pas vraiment d’importance. Il tendit sa main à Felix, qui avait trouvé refuge contre le mur, et lorsqu’il la pris, Caleb put sentir à quel point elle était fraiche; lorsque Felix se rapprocha, il put sentir sa respiration haletante, peinée. Il le guida jusqu’à son fauteuil préféré, celui qui trônait près de la cheminée et qui pouvait accueillir largement trois d'entre eux. Ils s’y assirent côte à côte.

(1986) Les frères McJew sont unis, du moins les six premiers le sont. Pour Salomon, les choses sont plus compliquées. La magie qui les liait s’est brisée à son arrivée, le rendant ainsi différent de ses frères qui trouvent de la fierté dans le fait d’être identique. Il ne l’est pas, il est l’intrus, tout le monde en est conscient.

Les enfants jouaient tranquillement dans le jardin familial. Leur père essayait de les occuper tant bien que mal, mais il éprouvait certaines difficultés à élever sept enfants seul, ou presque, surtout lorsque l’un d’entre eux était particulièrement fragile. Ariel, Ben, Caleb, Daniel, Ephraim et Felix étaient dans leur bac à sable mouvants magique, cadeau reçu et installé pour leur anniversaire, en Juin. Salomon était sur le côté, en train d’arracher des herbes. “Maybe we should go get him?” Caleb demanda à Daniel à ses côtés. “No one said he couldn’t come,” l’enfant lui répondit avec une détermination bien trop intense pour son âge. A leur côtés, Felix approuva, “He doesn’t want to play, don’t worry.”

(1987) Leur bubbe meurt. C’est la première fois que Caleb est confronté à un décès et en est conscient. Leur père invite un de ses amis à être le shomer et toutes les fenêtres de la chambre de bubbe sont ouvertes, pour la laisser partir. Toute la famille est en ébullition jusqu’aux funérailles.


(1990)  Felix décède après presque dix ans de vie.

Ils avaient tous su que quelque chose n’allait pas, vraiment pas, au moment où c’était arrivé. Caleb n’avait pas compris d’où venait le sentiment d’effroi qui l’avait saisi d’un coup. Il s’était tout de même levé de sa chaise et était sorti dans le couloir, là où il avait croisé Daniel et tous les deux s’étaient dirigés vers la chambre de leur petit frère, attirés par la voix d’Ariel qui semblait plus forte qu’elle ne l’avait jamais été. Il n’avait jamais su si c’était vrai , où si ce n’était qu’un effet provoqué par les battements affolés de son coeur, et par la confusion qui embrumait son esprit peu à peu.

Il avait beaucoup pleuré, ces jours-là, comme ils l’avaient tous fait. Et c’était à ce moment là que Shlomo avait été définitivement rayé de sa vie. עַ֚יִן תַּ֣חַת עַ֔יִן.

(1991) Entrée à Poudlard, les frères sont quasiment tous séparés, faisant leurs classes dans les différentes maisons.

Caleb aimait beaucoup les potions, en principe. Il avait toujours trouvé ça intéressant, et il avait eu hâte de commencer, avant d’entrer à l’école, de savoir comment faire toutes ces choses que la magie rendait possible. Il avait bien vite déchanté. Déjà, Snape n’était pas le plus aimable des professeurs, et ça, Caleb l’avait su même avant de mettre un  pieds dans son cours. Mais le problème surtout, c’était que Caleb n’était pas vraiment doué. Il essayait, vraiment, mais les choses refusaient simplement de fonctionner. Lorsqu’il vivait à la maison, tout était simple, il ne remarquait même pas vraiment sa différence. L’école avait changé tout ça. Il avait souvent suivi les mauvais camarades, suivant des élèves un peu au hasard lorsqu’il était trop éloigné pour voir les écussons présents sur leurs robes. Il n’était pas toujours capable de reconnaitre certaines choses, et les potions étaient le domaine dans lequel c’était le plus difficile. Il n’avait pas pensé que les couleurs y seraient aussi présentes, et pourtant. De nombreuses potions demandaient à ce que l’on y ajoute des ingredients jusqu’à ce qu’elles changent de couleur, ou devaient être terminées une fois une certaine couleur atteinte. Caleb en était simplement incapable. S’il était capable de différencier du clair et du foncé, il n’était pas capable de différencier du bleu et du vert , les deux apparaissaient comme du gris pour lui. Il avait pu, après un temps, associer certaines nuances à certains ingrédients, des gris plus ou moins intenses à tel ou tel résultat, mais les choses restaient tout de même compliquées, et lui restait nul en potions, malheureusement.

(1994) Caleb apprend à empailler des animaux aux côtés d’Ariel et développe un peu plus son intérêt pour les recoins plus sinueux de la magie.

Ariel était doué, pour tout ce qui était un peu moins … traditionnel et Caleb le regardait toujours faire avec une concentration sans failles. Il aurait voulu être aussi doué que lui, mais malheureusement il n’avait pas hérité des capacités de son frère. Heureusement pour lui, Ariel n’hésitait jamais à aider, et quand Caleb lui avait posé des questions sur ce qu’il faisait, il lui avait expliqué, en détails. C’est pour ça qu’ils sont là, dans le jardin familial, en train d’empailler un oiseau qu’Ariel avait trouvé un peu plus tôt. Caleb ne comprenait pas exactement ce qu’il se passait, mais il suivait les gestes de son grand frère avec un regard fasciné. Et lorsqu’Ariel lui demanda “do you want to try?”, sa réponse ne se fit pas attendre.

(1996) Ariel, Caleb, Ben et Ephraim entrent en 5e année et deviennent préfets de leurs maisons respectives.

(1997) Les choses changent à Hogwarts, de nombreux étudiants sont obligés de quitter l’école. Caleb trouve ça étrange, injuste, mais ne s’en formalise que peu, il ne se rend pas bien compte de ce qui les attend dehors.

La situation était des plus étranges à l’école, et Caleb ne savait pas vraiment comment y faire face. Ian avait dû partir et il n’avait pas été le seul. Caleb les avait regardé faire sans rien dire, sans rien faire. Il ne savait pas où ils étaient allés, où on les avait emmenés, mais il n’avait que peu d’espoir que les choses se passent bien pour eux. Il n’avait jamais porté grand intérêt au statut du sang, eux étaient des sang-mêlés, de toute façon, ils étaient dans cet entre eux un peu étrange, pas assez bien pour les sang purs les plus convaincus, mais pas assez sale pour faire partie de ceux qui étaient brimés pour leur sang. Le malaise qu’il ressentait était profond, bien plus intense qu’il n’aurait jamais pu le penser. Il y avait comme un poids sur sa poitrine, et il ne savait pas si c'était l’atmosphère qui était si lourde ou si c'était son propre corps qui essayait de lui signifier que quelque chose n'allait vraiment pas. “You okay?” Ben a ses côtés semblait impassible, comme souvent, alors Caleb répondit simplement “I’m fine,” et espère que ce sentiment passera.

(1998) Les frères McJew deviennent les frères Guterman. Caleb a des difficultés à trouver ce qu’il veut faire de sa vie, pas grand chose ne le motive ou ne lui donne une vraie raison d’exister. Il repense toujours à ces anciens camarades qu’il a perdu, se demande s’il pourrait faire quelque chose pour les aider et se sent coupable de ne rien faire.

(2000) Après plusieurs années de tergiversions, Caleb rejoint l’Ordre par l’intermédiaire d’Ian. Il n’y reste que quelques semaines mais à le temps de reconnecter avec son ancien camarade et de rencontrer Ruben. Ces semaines sont mouvementées, et Caleb finit par décider de retourner dans le monde normal, estimant que les risques encourus par ses frères si l’on venait à savoir qu’il était un traitre seraient trop grands. Il prétend avoir pris quelques semaines de vacances.

Il ne croyait pas au coup de foudre, Cal, il n’y avait jamais cru. Ces histoires n'étaient souvent que des foutaises, le résultats de gens un peu naïfs qui pensaient avoir trouvé quelque chose qu’ils attendaient depuis longtemps. Caleb croyait aux relations construites sur la durée, il aimait penser qu’il fallait du temps pour se connaitre et s’apprécier, il aimait penser qu’il ne faisait pas partie de ceux qui se jetaient à coeur perdu dans les bras de quelqu’un qu’ils ne connaissaient qu’à peine. Pourtant ses antécédents laissaient à penser autrement. Le Caleb qu’il imaginait et idéalisait dans sa tête n'était pas celui qu’il était en réalité, ce Caleb là était réfléchi et posé, lui ne l'était pas. Lui avait rejoint l’Ordre aussi vite qu’il en était parti. Lui avait trouvé le moyen en quelques semaines à peine de s’amouracher d’un autre. Cela faisait des années qu’il y pensait, que quelque chose le mettait profondément mal à l’aise dans l’idée de ne rien faire. Il avait vu certains de ses camarades devoir fuir alors que lui était resté là où il était, baignant dans un privilège qu’il n’assumait pas vraiment. Mais l’impulsion, réelle, celle qui l’avait poussé à prendre un sac et quelques affaires, celle là n’avait duré que quelques secondes. Il était arrivé vite, il avait retrouvé Ian et leurs maladresse d’enfants, il avait trouvé Ruben et il n’avait suffit que de quelques paroles pour qu’il ne pense qu’à lui, qu’il ne voit que lui. C’était la panique qui l’avait fait partir, l’idée de se dire qu’il mettait sa famille en danger, qu’il était égoïste, qu’il était la pire personne à avoir jamais existé; cette décision là, il l’avait prise en quelques minutes, et Ruben avait été là, il l’avait conforté dans son choix en sachant que lui n’en avait pas, il l’avait conforté dans sa décision en sachant que le peu qu’ils avaient construit aller s’effondrer, serait piétiné par sa lâcheté; mais il l’avait quand même fait, parce qu’il était plus fort, parce qu’il était plus sage et parce qu’il voulait lui laisser une chance de vivre la vie qu’il pouvait avoir. Et entre la panique, et la peur qu’il soit déjà trop tard, le coeur de Caleb s’était douloureusement serré à l’idée de le perdre, lui.  

(début 2002) Caleb commence à travailler à la banque familiale. Ca n’est pas sa passion, mais il ne s’en soucis que peu, prenant le travail comme un job alimentaire qui lui permet de faire ce qu’il veut à côté. Il se conforme parfaitement à l’image du jeune actif qu’on attend de lui et se révèle être une toute autre personne une fois le costume (littéralement) tombé.

“I’m glad you’re here,” Daniel lui dit à la pause déjeuner. Ca faisait quelques temps maintenant qu’il les avaient rejoint à la banque, lui et Ben. Il aimerait pouvoir lui dire que lui aussi, sincèrement, mais ce serait mentir. Il se sentait vide et inutile dès qu’il y pensait un peu trop. Ruben lui manquait, terriblement, à tel point qu’il avait caché le papier à lettre dans un tiroir fermé à clé dans sa chambre, un tiroir sur lequel les sortilèges ne marchaient pas, parce qu’il s'était déjà réveillé la tête posée sur une lettre à moitié rédigée, le visage marqué d’encre et de larmes et il avait peur du jour où il arriverait à en envoyer une. Cela faisait des mois qu’il vivait ainsi, qu’il venait travailler à la banque par automatisme, et que, quand il rentrait, il ne se supportait plus, ne supportait pas d’être seul avec ses pensées. Alors il se jetait sur ses frères, sur n’importe qui qui puisse lui permettre de ne pas trop réfléchir. Lorsque la nuit venait, il espérait avoir l’esprit trop embrumé par l’alcool ou être trop perdu dans les bras de quelqu'un pour pouvoir former quelconque pensée cohérente, et il savait ce qu’il devait faire pour cela. “Let’s go out tonight, yeah?” il lança à Daniel en guise de réponse.

(fin 2005) Ephraim et lui décide de tenter une expérience qui pourrait permettre à Caleb de voir les couleurs. Sa vue lui a toujours posé problème, que ce soit parce qu’il était différent ou parce qu’elle l’a empêché de faire ce qu’il aurait vraiment souhaité faire. Ils travaillent ensemble sur ce projet pendant de nombreuses semaines, avant de le mettre en application. Le succès n’est pas au rendez-vous, le monde de Caleb est toujours aussi gris que d’habitude. Cependant, des bribes de ce qu’il pense être des couleurs se forment autour de la silhouette familière de son frère après quelques minutes, puis les choses deviennent de plus en plus évidente. Leur rituel a ricoché et Caleb est capable de voir les flux magiques des gens. Ceux-ci prennent  des couleurs et des formes différentes, qui changent selon leurs émotions, leur état de fatigue ou de stress. Avec la pratique, il sera capable de repérer certaines particularités via le flux magique des personnes, de déceler les changements liés à des émotions particulières, et de reconnaitre les gens grace à leur flux, même ceux qui pensent s’être rendus totalement invisibles. Ca n’est pas qu’une bonne nouvelle, pas quand il a une nouvelle fois flanché, et qu’il s’est attaché à quelqu’un qui ne souhaitait pas les mêmes choses que lui. Stan le lui a toujours dit, ce n’est pas de sa faute, pas du tout, mais Caleb ne peut s’empêcher d’être blessé quand il peut lire dans sa magie son intérêt pour les autres. Il aurait aimé être le seul, ne rien avoir à partager, pour une fois, mais son don pour s’attacher aux mauvaises personnes a pris le dessus.

(2006) Sur leur lancée, Ephraim et Ariel ont l’idée un peu incongrue de faire un rituel qui leur permettrait de ramener leur frère Felix à la vie. Caleb se jette la tête la première dans cette idée et les suit avec entrain. Il perd sa jambe pendant le rituel, mais il sait que ça valait le coup. Le rituel n’a pas fonctionné, encore une fois, pas vraiment. Felix n’est pas ce qu’ils auraient espéré qu’il soit, mais Caleb peut voir la magie en lui, et ça lui donne un immense espoir.

C'était étrange, ce qui se passait pour eux, en eux, avec eux. Ca faisait deux jours qu’ils avaient commis l’impensable, qu’ils avaient fait ce que tout le monde pensait être une hérésie. Ca avait été horriblement intense, et son esprit en avait déjà oublié une partie, ne se rappelant des faits que par flashs lorsqu’il fermait les yeux, tout le reste était flou. Pourtant il savait que c'était bien réel, qu’ils avaient bien fait tout cela. La preuve était là, elle existait au coeur du vide qui prenait place alors que sa jambe avait été sacrifiée. Caleb n’en voulait à personne, au contraire, il était heureux, il était heureux parce que Felix respirait et que cela suffisait à justifier tout ce qu’ils avaient fait, à oublier que Ben ne semblait plus lui-même et que Django ne les regardait plus dans les yeux, ça valait le coup, parce qu’ils l'avaient fait, Ariel et Ephraim, et que Caleb les avait aidés et c'était la première fois depuis des années que sa vie semblait avoir un sens. Il savait que cela n'était que le début, qu’il y avait du chemin à faire, encore, que Felix avait beaucoup de choses à rattraper et qu’eux allaient devoir apprendre à vivre avec ces nouveaux corps qui avaient changé. Mais il était là, faible, mais il respirait, et Caleb ne pouvait qu’afficher un léger sourire sur ses lèvres, il ne voulait rien savoir d’autre, il ne voulait pas penser au futur, à ce que les gens allaient dire, à comment il allait faire pour vivre avec une différence si visible, il s’en foutait. Il savait qu’il n'était pas dans son état normal, qu’il était sans doute sous le choc et que la redescente serait surement terrible, mais c'était des pensées pour plus tard. Ephraim l’avait aidé à s’installer sur une chaise près du lit de Felix, et il avait passé une grande partie de sa journée à le regarder, à observer son buste s’agiter faiblement sous sa respiration, à relever les yeux vers Ephraim, des yeux plein de larmes, lorsque le corps de Felix semblait faire un micro-mouvement de plus. Et plus tard, alors qu’il se réveillait d’un sommeil léger, la main de son frère dans la sienne.  Il remarqua distraitement sa peau grisâtre légèrement teintée de bleu. Il ne réalisa pas tout de suite, que cette lueur n’est pas dûe au reflet de sa propre magie sur sa peau, mais qu’elle venait bien de lui. Et lorsqu’il réalisa, les larmes coulèrent à nouveau. Felix était plus que vivant, sa magie était là, faible, mais elle était là, elle entourait sa peau comme un halo et marquait leur victoire sur la mort. “Guys”, il murmura en direction de la pièce, il ne savait pas qui est encore là, qui était réveillé ou pas, mais peu importe, “he’s … guys his magic is back, it’s back!”

(2007) Ca fait bientôt un an qu’ils ont fait leur rituel et Felix n’est pas ce qu’ils auraient espéré. Ariel et Ephraim s’occupent de lui et Caleb s’occupe l’esprit. Ils essaient tous de vivre leur vie du mieux qu’ils le peuvent. L’adaptation a été difficile, ils ont du faire face à de nouveaux obstacles, qu’ils soient physiques ou psychologiques. Caleb ne sait pas ce qu’il adviendra d’eux, de Sheva, il essaie de ne pas trop y penser. Il y a beaucoup de choses qu’il essaie d’oublier, en réalité, cela n’a pas changé. Sheva a pris une grande partie de son temps les premiers mois, et il en était reconnaissant. Il y avait eu plein de choses à faire et auxquelles penser. Il a aussi du entreprendre une longue rééducation, travailler avec Miss Waffling pour sa prothèse. Il n’est pas certain de ce qu’elle lui a fait, il ne sait pas non plus s’il veut réellement le savoir, mais il peut marcher, et c’est ce qu’il voulait. Dans la vie de tous les jours, il peut marcher normalement, prétendre que sa vie est celle qu’elle a toujours été, qu’il est heureux à sa place. Et puis le soir venu, il rentre chez lui, sa prothèse tombe et son masque avec. Ce qui était excusable, explicable, compréhensible, quand il avait 19 ans, il n'est plus sur que ça le soit à présent. Il a arrêté de se battre, il a été lâche sans doute, inconscient peut-être. Caleb a toujours été calme, mais la colère qui l'habite devient de plus en plus incontrôlable. Il a l’impression d’être au bord de l’implosion et il ne sait pas quoi faire de tout cela. Il se sent coupable, terriblement, de faire partie d’une société qui haït sans raison, de profiter du fait de ne pas être la cible, pour cette guerre-là. C'est injuste et terrible et il a l’impression d’être seul, si seul. Ces choses là ne peuvent pas être dites, pas par lui, il n’y a personne à qui le dire, alors comme souvent, il garde ça pour lui, il se tait en attendant que ça passe. Mais cette fois-ci, il n'est pas sur que le feu puisse s'éteindre tout seul.