(salon #1) dans la gueule du loup

dans la gueule du loup

Ces derniers jours avaient été particulièrement éprouvants pour le couple de jeunes mariés que tu formais désormais avec Freya. Oui, vous aviez véritablement fini par vous unir après des années de relation clandestine, de secrets et trahisons en tout genre, et surtout à l’issue d’une cérémonie de mariage particulièrement houleuse. Une fois l’envahisseur repoussé et vaincu, c’est finalement en comité plus que restreint, composé uniquement des témoins, demoiselles et garçons d’honneur, que les vœux furent échangés. Vous étiez enfin libres de profiter de vos premiers instants de bonheur à l’unisson, mais c’était sans compter cette rancune maladive qui t’accompagnait depuis que tu avais poussé ton tout premier cri. Si la Values Brigade était officiellement en charge des diverses enquêtes au sujet du groupuscule d’hybrides terroristes dont le mot d’ordre était « no safety for wizards », loin de toi l’idée de rester cantonné au rang de spectateur des opérations alors que c’était ton mariage et ta famille qui avaient été pris pour cibles. Décidant tout naturellement de repousser ton voyage de noces, tu avais réapparu au ministère dès le lendemain des tristes célébrations. Tu avais bien gentiment envoyé paître Rulan qui t’avait regardé de ses grands yeux interloqués comme si tu n’avais rien eu à faire au département de la justice magique. Évidemment, tu avais inlassablement répété aux quelques courageux curieux qui s’enquéraient de ta présence qu’il y a toujours beaucoup à faire au sein de la brigade de police magique que tu dirigeais avec tant de bienveillance depuis ces cinq dernières années. Il faut dire que l’on avait bien du mal à te croire alors que c’était bien la première fois que l’on te voyait arpenter les couloirs avec autant d’assiduité, toi qui d’habitude ne t’encombrais pas d’entretenir la moindre conversation avec le petit peuple, préférant t’enfermer dans ton bureau et n’en ressortir qu’à des heures tardives. Mais voilà que tu n’avais pas beaucoup d’autres solutions pour laisser tes oreilles traîner dans l’espoir de grappiller quelques informations lâchées au détour d’un couloir par un membre de la Values Brigade un peu trop zélé.

N’ayant rien eu de particulier à te mettre sous la dent de toute la matinée, tu t’étais finalement résigné à retrouver la froideur de ton bureau aseptisé. Ce n’est qu’alors que tu commençais à tourner en rond d’impatience que Rulan ressurgit, peu échaudé par la façon dont tu l’avais éconduit plus tôt ce matin. Et voilà que le brigadier ne revenait pas les mains vides. Il était allé te dégoter le rapport de service commun à la VB et la BPM qui avait été rédigé pour recenser les brigadiers, handlers et hounds en charge de la sécurité du mariage. Rien de bien folichon, avais-tu alors songé avant que tes yeux ne se posent sur un nom plutôt familier. Sally Greyback. Tiens donc, quelle bien belle coïncidence que la louve en charge de surveiller l’aile nord de la propriété porte le même patronyme que l’odieuse créature qui avait tenté de s’en prendre à ton épouse. C’est avec un sourire carnassier que tu chargeas Rulan de t’indiquer l’heure et la salle que l’on avait attribuées à Sally pour sa pause de midi.

Tu entras dans la cuisine la plus exigüe et la plus sombre que tu aies pu apercevoir au Ministère. Ton nez se retroussa brièvement lorsque tu fus confronté à l’odeur qui régnait sur les lieux. Il était clair que tu n’étais nullement à ta place dans pareil endroit et pourtant, tu étais bien décidé à y demeurer le temps qu’il faudrait. En espérant bien sûr, que l’hybride qui servait de frère à ton épouse n’ait pas l’audace de surgir à n’importe quel moment. Laissant un regard quelque peu dédaigneux parcourir la salle, tu finis par apercevoir Sally Greyback dans un coin de la pièce. Avant de la rejoindre, tu pris soin d’entretenir le mystère qui entourait ta présence dans ce trou à rats, en prenant tout le temps du monde avant de dévoiler tes intentions à l’heureuse élue. D’un vif petit coup de baguette magique, tu ouvris la fenêtre pour permettre à l’air nauséabond de se renouveler un tant soit peu. Puis, tu allas nonchalamment te servir un café dans la tasse la moins ébréchée que tu trouvas, avant de finalement te diriger vers ta nouvelle amie. « Sally, c’est bien cela ? Marlon Travers. » Un bref sourire faussement courtois apparut sur tes lèvres alors que tu te présentas sans pour autant lui tendre la main. « Vous avez assuré la sécurité à mon mariage. Et je crois que nous avons une connaissance commune dont je souhaiterais m’enquérir avec vous. »

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Avril 2007
Dans la gueule du loup
Drag him out your window, dragging out the dead, singing I miss you
Snakes and ladders flip the lid

Elle tenait sa baguette entre ses deux index. La faisait doucement tourner de l'annuaire, sous son cou, le regard vide perdu sur une tache de moisissure. Aucun des mots que Loomis prononçait avait une chance d'être retenu. Sous son nez, l'espèce de ragoût dans sa gamelle parfumait d'une odeur chaude de poisson le cube sale dans lequel les deux s'étaient enfermées. Entre les éclats de voix et le fumet, autant dire qu'on leur foutait la paix. « Est-ce que j'peux en caler une ? » Fish pose sa baguette sur la table et la fait rouler un instant avec la paume de la main. « J'crois que.. » Profite du silence accordé par sa soeur enragée. Inspire. Expire. « .. Ouais, faut vraiment que t'arrêtes de faire chier ma belle » « Fish- » « J'peux en caler une autre ? »
La fatigue et le choc de la veille mettait les deux pire caractères de la VB à fleur de peau. 'fallait dire que depuis le matin, c'était pas l'ambiance qui régnait dans les bureaux. Certains manquaient à l'appel : hound, handler, peu importait. Rien de grave, évidemment, c'était pas des gitans qui allaient ébranler le Ministère.
Nan, c'était juste Fenrir.
Parmi d'autres, il fallait que l'Alpha de plusieurs Hound soit dans le camp adverse. Au moins on sait c'qui fout - même si c'était un attentat. A présent, même les autres hybrides semblaient les regarder de haut. C'était tout dans l'attitude. Dans les longs silences. Inutile d'en parler avec eux, où même avec ses frères et soeurs ; le Ministère avait des oreilles que Loomis était en train d'oublier. « Calme toi Loomis.. » Durant tout ce temps elle avait continué. Fish connaissait pas le mot, mais ça s'appellait : extérioriser. « Tu cherches la merde dans les dossiers du Ministère, Fenrir débarque au mariage d'un mec haut placé, si tu réfléchis deux secondes à un moment donné l'un d'entre vous peut crever » Le fantôme de Nadja planne dans l'odeur de poisson. « Et après quoi, hein dis moi?, on mène aussi une enquête pour trouver le coupable ? » On n'en finira jamais. Fish pose sa main sur celle de sa louve qui la retire aussitôt.

La voilà seule avec son ragoût.
Il était froid maintenant.

Ses paupières étaient lourdes, mais l'esprit bouillonait. Entre la frustration et les interrogations, c'était comme sentir son avenir glisser entre ses doigts. Un gouffre qui commençait à craquer sous chacun de ses pas. Chaque scénario et explication auxquelles elle pensait était pire que le précédent. Mais, en remuant mollement la soupe, Fish se dit que ça devait bien arriver un jour, pas vrai ? Qu'il y avait juste à redresser le menton, et-

Voir le marié sous son nez.

Il ne dit rien, alors elle non plus. Puis elle rebaisse la tête, fixée sur le ragoût. Une multitude de noms et prénoms défilent dans son esprit sans réussir à être sûre de l'identité de l'homme. Peu importait en réalité, c'était un sang-pur - c'était l'époux probablement enragé pour sa dulciné. Qui ne disait rien, prennait son temps, elle le voyait en coin savourer son petit moment. Ouvrir une fenêtre, alors même qu'on était au sous-sol. Putain de riches. A l'entendre s'approcher, la décharnée se redresse un minimum. « Sally, c’est bien cela ? Marlon Travers. » Comment avait-elle pu oublier un Travers. « 'chantée » A son sourire creux, elle lui rendit le même. Il ne lui tendit pas la main, alors elle non plus.
Au moins ils savaient à quoi s'en tenir.
« Vous avez assuré la sécurité à mon mariage. Et je crois que nous avons une connaissance commune dont je souhaiterais m’enquérir avec vous. » Il y avait une raison pour laquelle son nom de famille à elle n'avait pas été prononcé. A quoi bon ? Sa présence occupait tout l'espace de la pièce alors même qu'il avait quitté la meute. Si c'était pas elle, c'était le restant d'une large portée elle aussi casée au Ministère qui en était marqué. D'une certaine manière, Fish était soulagée que le sorcier vienne la voir elle, et non pas les autres. « Bien sûr » C'était jamais que la huitième personne à lui en parler depuis ce matin. « Un rapport est en train d'être rédigé par mon Handler sur l'incident et mes actions, pareil pour les autres. D'ici ce soir ils seront finis, peut-être, probablement. » Sa main reprend la cuillère de fer blanc et les yeux noirs se plongent dans les arrêtes flottantes. « Nous avons obéit aux ordres du Ministère et étions à aucun moment en contact avec Fenrir. » Même phrase, répétée en boucle. Le pire, c'est que c'était la vérité. Evidemment, difficile à croire quand une Loomis fout déjà la merde depuis un certain moment. La patte a jamais été bien blanche, alors, fallait savoir s'écraser. « Et votre épouse va bien, j'ai appris.. » Elle déglutit. Regarde de nouveau l'homme qui ne la touche pas, ne sourit pas, et lâche du bout des lèvres « Félicitations »

Qu'est-ce qu'il fallait pas dire.

@marlon travers

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@sally greyback + marlon travers

Avant de t’asseoir, tu examines avec attention l’état de la chaise qui trône face à la louve. Il ne faudrait pas que tu viennes poser ton derrière royal sur un amas de crasse. A en juger par l’état de la pièce, tu n’étais pas certain que le ménage y soit fait régulièrement. Du moins, pas aussi souvent que la bienséance ne l’exigeait. Tâchant tant bien que mal de dissimuler le fait que tu n’étais clairement pas à ta place en pareil endroit, tu entrepris d’en venir doucement mais sûrement à la raison de ta visite. Contre toute attente, la créature en face de toi commença par courber l’échine et répondre aussi poliment qu’il lui était possible. La surprise ne s’arrêta cependant pas là. Avant même que tu n’aies eu l’occasion de lui poser la moindre question, elle se mit à débiter un flot d’explications, qu’elle semblait avoir appris par cœur tant sa diction paraissait automatisée. Haussant un sourcil comme pour lui signaler ton étonnement, tu restas un moment silencieux. Tu t’étais attendu à tout sauf à cela. Il fallait bien avouer que Sally Greyback venait de te prendre au dépourvu alors que votre entrevue venait tout juste de commencer. Plissant quelque peu les yeux comme pour améliorer ta concentration, tu la détaillas un moment du regard, sans trop savoir que penser d’elle. D’ordinaire, tu te faisais rapidement une idée des gens avec lesquels tu conversais, n’y allant pas par quatre chemins pour les catégoriser impitoyablement dans ton propre petit système de classement. Mais lorsque Sally reprit la parole et évoqua Freya, tu décidas soudainement de la ranger dans la catégorie des nuisibles. Lorsque l’on faisait allusion à celle qui était désormais ton épouse, ta méfiance en devenait maladive. Et il était bien difficile de savoir si cette paranoïa tirait sa source du fait que Freya soit ton point faible, ou plutôt du crime de trahison dont tu t’étais fait le complice alors que tu avais choisi de l’épouser plutôt que de la dénoncer. « Elle va bien, oui. Mais ce n’est certainement pas grâce à notre service de sécurité. » Fini les faux semblants et les sourires d’apparence courtoise, en un instant, la conversation venait de basculer sur une note qui allait certainement beaucoup moins plaire à Sally. « Il est assez touchant que vous ayez pris soin d’apprendre votre tirade par cœur, néanmoins, vous comprendrez qu’il apparaît suspect qu’un membre de la meute de Fenrir Greyback ait prétendument assuré la sécurité d’un événement durant lequel il a commis de nombreux crimes. » Tu n’avais absolument aucune idée de la personne qu’était Sally Greyback, alors il te faudrait certainement ajuster ta stratégie d’attaque au cours de votre petite discussion. Pour l’heure, tu tentais de la faire réagir en laissant entendre qu’elle avait mal fait son boulot et dérogé à au moins une bonne dizaine de décrets du Ministère. Tu ignorais encore si elle allait mordre à l’hameçon, mais tu ne désespérais pas de trouver un moyen de la pousser à bout, coupable ou non de complicité avec Fenrir. « C’est quoi votre rang dans sa meute au juste ? L’espace d’un instant j’ai pensé que vous auriez pu être sa compagne et qu’un beau jour, pour une raison ou pour une autre, il avait décidé de vous laisser en plan, comme ça, sans rien dire, pour rejoindre une bande de terroristes dégénérés. Et puis, non, ça ne colle pas. Vous m’avez l’air bien trop intelligente pour un type pareil. » Tu tâtes le terrain, tu y vas un peu plus fort qu’au début. Le but est on ne peut plus clair, lui faire cracher le morceau de barbaque.

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La réponse du sang-pur fut couverte par le bruit de bouche d'une Fish en train d'aspirer le ragoût. C'était pas contre lui, mais fallait bien qu'elle bouffe entre deux règlements de compte. P'tet' que Balls allait débouler juste après, on savait pas. Dans tous les cas, la remarque salée du sorcier releva le goût rance de la pitance. Elle était méritée. Le mariage avait été un fiasco, la présence de l'heureux marié dès le lendemain face à elle l'aveux. Ça devait probablement le démanger de se tenir en face d'elle - et tant mieux. Tant qu'elle ne l'énervait pas, Sally pouvait tenir tête à Marlon, et tous les autres couillons du Ministère s'il le fallait. On l'avait déjà matée une fois par la douleur - autant dire que son stade maximal a déjà été atteint. Posément, elle lâche sa cuillère et se saisit à deux mains du bol alors qu'il continue. Très diplomate, il fallait le lui reconnaître. Loin de ce à quoi elle s'attendait, d'habitude ça enchaînait déjà sur des menaces. Sortant ses lèvres de la soupe, elle répondit platement : « Je comprends » et enleva distraitement un filet orangeâtre resté sur le haut de ses lèves avant de prendre un morceau de pain de mie qui trainait sur la table, et de l'émiéter au dessus de son bol. Elle rajouterait bien un ou deux mots, mais elle sentait que c'était son moment.

Elle s'en tape des comme ça depuis 97.
Passe aux menaces qu'on en finisse.

« C’est quoi votre rang dans sa meute au juste ? » Fish relève les yeux. Et puis, graduellement, arrête de tripoter le pain, le pose sur la table. A la fin du petit speech de l'ami Travers, il ne lui restait que des miettes coincées sous les ongles. Et elle s'était mise au fin fond du dossier de sa chaise aussi, parce que c'était beaucoup à accuser d'un coup. Sans un mot, des bouts de mie roulaient entre son pouce et son index. J'préfère les menaces. Fish soutient son regard, même si elle sait que son temps est limité. Le truc, c'est qu'elle est à sa grande surprise déstabilisée. La Police Magique avait manifestement pas les mêmes techniques que ce qu'on lui avait appris à la bonne vieille Values Brigade. A faire dresser les poils. Il aurait pu lui cracher à la gueule que ç'aurait été la même - mais bon, il en aurait perdu en prestance. La honte de son propre mariage devait déjà peser suffisament lourd sur les épaules de son costard ceintré.

Oui, à y repenser, mentionner l'heureux évènement n'avait peut-être pas été une si bonne idée.

Fish passa sa langue sur ses dents plusieurs fois avant de répondre lentement : « Pas besoin de coucher avec pour qu'il nous laisse en plan. » Malgré son ressentiment, la Hound ne savait pas où il voulait en venir. Passer ses nerfs ? Les gens comme lui ont probablement des chambres de tortures à la maison, c'était se donner beaucoup de peine pour sa vieille carne. Elle en serait presque touchée. « J'suis la plus âgée. Si Fenrir doit dire quelque chose à quelqu'un, c'est à moi. » Elle se colle un bout de pain dans la bouche. Autant jouer cartes sur tables face à quelqu'un qui délibérément faisait de la rétention. Elle avait rien à cacher, pas de question à se poser. « Et y s'trouve qu'il m'a rien dit. Parce qu'il m'a laissé en plan. » Tous les mariages sont pas heureux Marlon.

@marlon travers

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@sally greyback + marlon travers

En toute franchise, tu préférais quand même les nés-moldus aux hybrides. Parce que malgré le poison qui envenimait le sang coulant dans leurs veines, les sang-de-bourbe avaient un tant soit peu de manières. En plus de cinquante années d’existence tu n’avais jamais vu quelqu’un manger plus salement encore que Sally Greyback. Même Rodolphus Lestrange dans ses heures les plus sombres à Azkaban n’avait pas été réduit à un tel comportement bestial. La voir se curer les dents du bout de l’ongle et masser les restes de nourriture entre ses doigts, te provoqua un dégoût si profond que tu dus lutter pour ne pas détourner le regard. C’aurait été perdre de la face que de ne pas affronter ce que tu éprouvais comme une provocation manifeste de la part de la louve. Encore légèrement tendu par les évènements de la veille lors de ton propre mariage, tu avais plus de difficultés que d’ordinaire à contenir tes émotions. C’est à bout d’un effort quasi surhumain que tu parvins à te retenir de lui lancer un sortilège pour venir coller ses doigts à ses couverts sans qu’elle n’ait la possibilité de les porter une nouvelle fois à sa bouche. Mais alors que tu croyais avoir tout vu, tu n’avais pas encore tout entendu. « Pas besoin de coucher avec pour qu'il nous laisse en plan. » Tu luttas de toutes tes forces pour ne pas laisser ton esprit imaginer les fornications des deux hybrides les plus crasseux du pays. Si tu ne ressortais pas de cette cuisine avec une nausée t’enserrant les tripes, tu pourrais t’estimer sacrément heureux. Mais le sentiment d’avoir touché la corde sensible de la Greyback te remit un peu de baume au cœur. Vraisemblablement, il y avait véritablement quelque chose d’intéressant à creuser du côté de sa relation à l’alpha. Profitant du fait qu’elle se soit reculée contre le dos de sa chaise, tu te penchas légèrement en avant pour mieux occuper l’espace qui vous séparait. « Vous essayez de me faire croire que Fenrir est un loup solitaire ? Avec tous les pauvres innocents qu’il a transformés dans son sillage ? » Tu laissas un rire oscillant entre l’amusement et l’amertume s’échapper d’entre tes lèvres, alors que tes yeux, eux n’avaient rien de rieur. « Je n’aurais pas cru que vous ayez le culot de me prendre pour un imbécile en dépit de votre… position. Sacrément audacieux de votre part ! » Parvenir à tes fins par le biais de la violence physique ou de sombres menaces n’était pas vraiment ton domaine de prédilection. Tu avais toujours eu une préférence indéniable pour l’annihilation via la psychologie humaine. Tourner autour de ta proie aussi longtemps qu’il le fallait pour trouver la faille dans laquelle s’engouffrer avant de laisser la plaie gangréner était définitivement ton art favori. Et Sally Greyback l’apprendrait tôt ou tard à ses dépens, tu t’en faisais la promesse. « Je dois avouer que c’était plutôt malin de sa part d’aller mener sa petite vie paisible avec la NSFW pendant que ses pions étaient sagement placés au Ministère, faisant tout le sale boulot à sa place. Je pensais pas que vous étiez de ce genre de personnes qui courbent l’échine et se sacrifient pour des idiots qui vous ne rendront jamais la pareille. Vous aviez quel âge quand il vous a ramassée ? »

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Le sang-pur se penche sur la table, et Fish se prépare aux menaces. Déglutit la mie mole que ses dents malaxent, chexing-gum du pauvre. « Vous essayez de me faire croire que Fenrir est un loup solitaire ? Avec tous les pauvres innocents qu’il a transformés dans son sillage ? » Mais Marlon semblait définitivement partit sur une discussion. Le pire, c'est qu'il comprennait mal. « Non, c'est pas ce que j'ai- » Inutile chérie, il rigole sans t'écouter. Ses ongles tappent impatiemment contre la table, soutenant le regard froid qu'on lui adresse en attendant qu'on lui explique la blague. Semble pas en avoir. Le sang-pur continue juste de lui faire le combo classique du compliment dégradant. C'est qu'elle s'impatiente. Sous la table, son pied s'agite machinalement. Par dessus, les griffes continuent de frapper le bois sur un rythme saccadé. Si on lui avait dit ce qui l'attendait elle aurait prétexté un bon gros rhume pour pas y aller, à son mariage. C'était Chip qui lui avait proposé l'idée. « Je dois avouer que c’était plutôt malin de sa part d’aller mener sa petite vie.. » Ouais, si elle avait sû qu'en plus d'un attentat elle se retrouverait à parler aussi longtemps de Fenrir, elle s'rait pas venue. Écouter un tissu de mensonges comme on vomirait sa gueule de bois. S'il connaissait l'Alpha, Marlon saurait pertinement qu'il était incapable d'utiliser les siens comme il le décrivait - pas vrai ? Ouais. Impossible. Carrément pas son genre. Son pied s'agite néanmoins de plus belle. « Je pensais pas que vous étiez de ce genre de personnes qui courbent l’échine et se sacrifient pour des idiots qui vous ne rendront jamais la pareille. » Y'avait vraiment aucun but, il était généreux comme ça Marlon : c'était gratuit. Peu étaient en mesure de parler ainsi à la Bêta sans en prendre pour leur grade et leur intégrité physique. En réalité, ça faisait probablement depuis plusieurs années qu'on lui avait pas causé avec autant de mépris. Même son Handler, celui d'encore vivant, faisait au moins mine de la respecter. Dur à l'admettre, mais ça piquait - et dire qu'elle a été ramassée, clairement, avait ce je-ne-sais-quoi qui rendait la chose plus dure à avaler.

En un bruit de grincement de cuir, Fish essaie de se caler plus au fond de la chaise qu'elle ne l'est déjà. C'est qu'elle réfléchissait, la bête. Impossible de finir une discussion avec un gradé prout-prout du Ministère en un coup de tête, lui péter son joli visage vieilli, même si elle en crevait d'envie. Dans le silence, il n'y avait que le claquement de ses ongles. « 'coutez, erm, Marlon, qu'est-ce que vous voulez que j'vous dise ? » En tendant l'oreille, on pouvait aussi entendre les rouages de son cerveau se fatiguer. Excercice de style dont elle avait pas l'habitude, le thème : prendre sur soi. « Plutôt que de tourner en rond, si vous me croyez pas, j'suis sûre qu'un homme de.. » L'odeur de gerbe qui remonte. « .. de votre rang peut facilement voir avec Corban Yaxley c'qu'il en retourne » Ses lèvres serrées empêchaient un amas d'insultes de sortir. C'était soit ça, soit réfléchir à ce qu'il venait de lui dire, alors, Fish cherche du regard n'importe quoi auquel se raccrocher autour d'elle mais n'y trouve qu'un grand rien qui pointait irrémédiablement vers l'homme qui lui faisait face. Sa sale gueule. « Comme ça, pendant qu'on se met sur les côtes de la NSFW pour entre autre le meurtre de Yaxley Senior, bah vous, vous serez sur les nôtres pour votre mariage raté. » Et tout le monde il est content. Ah, il était beau son speech à Loomis, tout ce blabla pour lui dire de faire profil bas. « Vous savez ou m'trouver » Fish se lève un peu trop rapidement, et les pieds de fer de la chaise raclent le carrelage. Du bout des griffes, elle saisit le bol et son reste de poisson bouilli.
Pas besoin de se serrer la main, hein ?
Un signe de tête suffira.

@marlon travers

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S’il y avait bien une chose à ne pas faire en ta présence, outre mentionner la sordide prison dans laquelle tu avais passé plus d’une décennie, c’était bien de te nommer par ton prénom sans y avoir été autorisé au préalable. Il était impensable qu’un être dont le rang était largement inférieur au tien puisse se permettre une telle liberté. Et pourtant, voilà que Sally Greyback se fichait pas mal de ce genre de convenances qui allaient de soi. Ton prénom s’échappant de lèvres aussi impures que celles de l’hybride, était un fait plus déshonorant encore que le « mon amour » dont Freya t’avait affublé devant tout le monde, lors de votre mariage. Si tu retiens de justesse une grimace de dégoût, ta mâchoire se crispe instantanément devant le semblant de proximité que la bêta tentait d’insuffler à votre conversation. Lorsque tu reprends la parole, c’est sans surprise que ton faux sourire courtois n’accompagne plus tes mots. « Corban doit faire son deuil, il serait malvenu de parler de l’enquête le lendemain de la mort de son père. Surtout lorsque j’ai un hound à disposition. » Les mots étaient choisis avec soin, tu te doutais que Sally Greyback n’apprécierait pas que tu croies pouvoir disposer de son temps comme bon te semblait. Après tout, c’était de bonne guerre et la louve te le rendait particulièrement bien. A la mention de ton mariage raté, la douleur de la plaie profonde qui lacérait tes côtes se réveille et te fait grincer des dents. Te fichant bien de ce que l’on pouvait penser, tu n’attendis pas une seconde de plus pour sortir une petite fiole de la poche intérieure de ta veste. Tu avalas la potion anti-douleur en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Un léger frisson te parcourut et l’échine et tu n’aurais su dire s’il était dû aux effets du breuvage ou bien à ta contrariété de voir Sally se lever sans y avoir été invitée. « Vous croyez que nous en avons déjà fini ? Si vous préférez que je vous envoie en salle d’interrogatoire plutôt que de continuer à parloter dans cette charmante petite cuisine, je ne me ferais pas prier. » Ce n’était certainement pas le moment le plus approprié pour jouer avec ta patience, pas alors que tu éprouvais la douleur d’une bête blessée, ce que Sally devrait pourtant comprendre du haut de son hybridité. « Quoique, loin de moi l’idée de vous faire perdre votre temps. Peut-être qu’il vaudrait mieux que je me tourne vers… Loomis. C’est bien son nom au sein de votre meute, n’est-ce pas ? » Tu fis mine de réfléchir un court instant, comme si tu n’étais pas déjà au fait de tout ce que le Ministère pouvait alors savoir au sujet de la fameuse meute Greyback. Tu pouvais aisément imaginer que le bras droit de Fenrir essayerait de défendre les petits louveteaux envers et contre tout. D’un petit coup de baguette magique, tu repoussas la chaise sur laquelle Fish était assise quelques instants plus tôt, avant de l’inviter à prendre place à nouveau d’un vague geste de la main. « Je vous en prie, mettez-vous à l’aise. Et expliquez-moi plutôt pourquoi vous vous complaisez encore à jouer les chiens de garde pour le compte de la Values Brigade. A votre place, il y a bien longtemps que je me serais fait la malle. » Drôle d’aveu pour quelqu’un qui portait si fièrement la marque de son asservissement sur l’avant-bras.

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Le sang-pur parle et elle s'arrête. Bon chien. « Vous croyez que nous en avons déjà fini ? » Fish se remet néanmoins à marcher jusqu'au plan de travail, lentement, lassement. Fish est fatiguée. Jamais il s'arrêtait. La journée n'en était qu'à la moitié et faisait que de s'étirer d'emmerdes en emmerdes. Le ragoût manque de valser du bol quand elle le pose du bout des griffes. « Si vous préférez que je vous envoie en salle d’interrogatoire plutôt que de continuer à parloter dans cette charmante petite cuisine, je ne me ferais pas prier. » Toujours à parler. Dos à lui elle ferme un moment les yeux, essaie de profiter de la pause qu'il laisse mais tout ce qu'elle arrive à faire c'est imaginer sa gueule de rond-de-cuir, derrière elle, satisfait de son semblant de pouvoir. Poli pour la forme, autoritaire dès qu'il le pouvait. « Quoique, loin de moi l’idée de vous faire perdre votre temps. Peut-être qu’il vaudrait mieux que je me tourne vers… Loomis. C’est bien son nom au sein de votre meute, n’est-ce pas ? »

Le sang-pur parle et elle se retourne. Belle conne. Prévisible, silencieuse, appuyée contre le plan de travail Fish a un sourire sur ses lèvres - et surtout, elle dit rien. Ça se voit qu'elle se retient. Alors même si les lipes sont polies, la gueule est bizarre. C'est comme voir un Picasso avec les yeux nez et bouches aux bons endroits, aux bonnes proportions - pas agréable. Mais elle montre pas les crocs, juste tire ses lèvres en réalisant que le sorcier s'était renseigné, bien renseigné, qu'il s'amusait à la provoquer - et bien sûr, qu'il y arrivait. « C'est Danielle » Parce que c'est Danielle qui a été attachée après la mort de Nadja, que c'est elle qui mène son enquête de son côté, elle qui n'écoute plus. Si le sorcier s'était donné la peine de connaître son surnom, alors il devait aussi le savoir.
Félicitations Marlon.
On arrivait enfin aux menaces.
A travers l'odeur de poisson bouilli y'a celle de la sueur froide qui pointe. « J'ai du temps devant moi » Fish sourit toujours, même si le ton de la voix colle pas vraiment. Au moins il est contrôlé, et ça semblait physiquement l'épuiser. A l'oeil nu, elle pris encore plus d'années en voyant la chaise se tourner vers sa mine étirée. « Je vous en prie, mettez-vous à l’aise. » Les zygomatiques allaient plus tenir très longtemps. Quant à l'intérieur de ses poings le bout des ongles rentrait dans sa peau - ré-ouvraient les anciennes plaies, et serraient, serraient quand elle le regardait droit dans les yeux et il disait « Et expliquez-moi plutôt pourquoi vous vous complaisez encore à jouer les chiens de garde pour le compte de la Values Brigade. » Fish respire à grandes bouffées l'odeur du prochain sorcier qu'elle fera cramer, crispée, immobile silencieuse incapable de rien dire et rien faire, muselée. « A votre place, il y a bien longtemps que je me serais fait la malle. »

Elle regarde la chaise.

Comme de l'extérieur, elle se voit s'avancer et s'assoir. Celle qui obéit tête baissée pour lui c'est Sally, c'est pas elle, ça l'atteint pas - elle en a vu d'autres pas vrai ? Sauf qu'elle relève la tête pour lui faire de nouveau face, et non, elle pense peut-être pas en avoir vu des pareils. Jambes écartées, son dos se plaque de nouveau au fin fond du dossier. La cuisine s'était rétrécie autour des deux sorciers. Elle disait toujours rien. Le sourire tenait même plus, ça ressemblait à rien. « J'suis là pour les mêmes raisons que vous.. » ..Merde y ont pas un crédo un truc ? l'hésitation traîne, alors elle enchaine : « On était là pendant les deux guerres, à vos côtés, et c'est pour ça qu'on.. »
La phrase reste en suspend. Panne d'inspi, pas assez dormi.
Ses mains se lèvent avant de retomber sur ses cuisses. Fill in the blanks. Fish pouvait gérer mentalement qu'un nombre limité d'emmerdes en simultané. Même pas foutue de bien mentir et de faire semblant d'y croire, elle en avait pas envie et c'est pas ce qu'il voulait. Le prendre pour un con et débiter une allégeance bidon au Lord c'était le précipiter sur Loomis, où les autres. Un second gamin tué ça pouvait aller aussi vite que le dernier. « J'suis là parce que Fenrir m'a demandé. » Alors elle enrobe la vérité. « Aucun Hound est là par plaisir - aucun. Mais en partir ça veut dire condamner la Meute restée au Ministère. »
T'entend Fenrir ?
Quitter la VB, c'que ça fait.
Faire un attentat, c'que ça implique.
« Enfin j'vous apprend rien, c'est l'équivalent de la Marque pour vous plus où moins ; les deux brûlent, en plus. » Dire qu'on se la dessinait sur l'avant-bras. « C'est pour ces raisons qu'on reste ici, tous, ensemble mais séparés. Y'en a qu'ça fait bander » Toujours aucune idée d'où il veut en venir avec ça. Dans quoi elle s'engage non plus et elle déteste ça.

@marlon travers

dans la gueule du loup

@sally greyback + marlon travers

Si la bête ne se laisse pas pour autant apprivoiser, elle cesse finalement de montrer les crocs. Elle semble enfin prise au piège, acculée dans une sombre impasse. On aurait pu croire que tu avais passé l'âge de jubiler tel un enfant donnant une bonne réponse à son professeur, mais non. Ta petite gueule de premier de la classe fut certainement la première chose sur laquelle se posèrent les yeux de Sally Greyback lorsqu’elle se retourna. Tu avais mené suffisamment d’interrogatoires au cours de ton existence pour savoir que son visage lisse trahissait l’effort surhumain qu’elle faisait pour ne pas te cracher toute l’étendue de sa haine. Tu n’osais imaginer combien cela lui coûtait d’afficher ce maigre sourire sur ses lippes, alors que tout ce dont elle rêvait probablement était de te massacrer sauvagement au beau milieu de cette sordide cuisine. Tu menaçais ouvertement les siens, ses petits louveteaux, sa meute chialarde qui empestait le chien mouillé d’été comme hiver. Et là voilà revenant à toi, pliant l’échine, obéissant à des ordres, que tu ne prenais même pas la peine de dissimuler. Si tu avais pris quelques minutes pour songer à elle en tant que personne et non qu’indésirable bête sauvage, elle t’aurait certainement arraché une once de pitié. La sulfureuse louve qui n’aboie même plus, quelle triste fin de carrière, Fish.

Un rire franc s’échappe pour la première fois d’entre tes lèvres alors qu’elle clame servir le régime pour les mêmes raisons que toi. Cela faisait si longtemps que tu n’avais pas entendu de telle hérésie. Si l’on avait pris la peine de chercher pendant des heures un point commun entre la Greyback et toi, ce n’est certainement pas sur vos motivations que l’on serait tombé. Tes lèvres sourient encore alors qu’elle s’embourbe dans ses propres mensonges, mais tes pupilles, elles, demeurent parfaitement froides. “Ne faites pas attention à ma réaction. On m’a déjà signifié que j’avais un sens de l’humour bien particulier. Généralement, ce qui m’amuse moi, arracherait plutôt un soupir de désespoir à quiconque d’autre. Mais continuez, je suis curieux d’entendre à quel point vous partagez le point de vue de Lord Voldemort.” Tu n’étais pas venu pour lui laisser le moindre répit, la moindre chance de tirer profit de la situation. Tu te saisissais de chacun de ses moments d’hésitation pour lui montrer à quel genre de personnage elle avait à faire. Laisser un instant de silence s’installer reviendrait à lui donner l’opportunité de réfléchir trop longtemps. Et ce ne serait pas bon pour les affaires.

Tu aurais bien trainé Sally dans la salle de bain attenante pour lui laver la langue de toute cette vulgarité qui s’échappait de sa bouche à mesure que votre entrevue se prolongeait, mais généralement, on évitait les châtiments corporels à cet étage-là du Ministère. “L’honnêteté vous sied tellement mieux.” Rien d’ironique ou de sarcastique dans cette déclaration, bien que tu doives reconnaître qu’il t’est moins désagréable de la regarder maintenant qu’elle a cessé de manger comme une bestiole. “J’espère bien que je ne serais jamais à même de comprendre ce que ça fait que d’éprouver cette servitude aveugle à l’égard de son alpha. Mais j’avoue que le sujet attise ma curiosité.” Quelques secondes s’écoulent durant lesquels tu observes Sally de l’un de ces airs dont on n’aime justement pas être observé. “Fenrir en avait assez de servir bravement le Ministère alors il a disparu et vous a envoyée vous cirer les bottes de Yaxley et faire le sale boulot. J’aurais certainement agi pareil à sa place. Mais c’est votre réaction que je n’arrive pas à comprendre, Sally. Vous avez toujours obéi comme ça, sans poser de question, depuis votre tendre enfance ? Ou est-ce que ce cruel manque de caractère est dû à votre rôle au sein de la meute ?” Les mots sont aussi tranchants que du verre, et pourtant tu es persuadé que Fish ne manque absolument pas de volonté et que la seule chose qui la retient de faire exploser son tempérament de feu contre ta face cruelle est bel et bien son intelligence. Elle sait pertinemment qu’elle aurait trop à perdre à s’en prendre à un sorcier de ton grade, et ça, ça doit bien lui démanger les entrailles. C’est précisément ces paroles et cette attitude assassines que tu adoptes qui font que les gens te haïssent, Marlon. Mais contrairement à ce que l’on peut penser, cette cruauté n’a rien de gratuit. Chacun de tes mots est prononcé dans un but parfaitement calculé. Et aujourd’hui, dans cette cuisine minable, face à Sally Greyback, tu avais espéré te rapprocher de cette vengeance qui t’obsède en permanence depuis ton mariage bafoué. Alors à défaut d'arriver à tes fins, c'est finalement de cette vieille connaissance que tu te rapproches, après t'être levé de ta chaise et avoir remarqué avec soulagement que ton beau costume n'était pas resté collé à l'assise poisseuse. En une enjambée, tu te retrouves tout près de la louve, vers laquelle tu te penches en prenant appui sur la table. Tes yeux s'accrochent à ses pupilles que tu défies de soutenir ton regard assombri. "Dites-moi tout, Sally."

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Sa langue passe sur les dents de Fish à la déclaration du sang-pur. Sa jambe s'agite. Honnête honnête, c'était vite dit. Si Fish était honnête, elle aurait dit : je sais pas c'que j'fous là. Elle aurait dit : j'sais pas pourquoi on reste là. Et pour être encore plus honnête, elle savait pas non plus comment elle s'était retrouvée dans cette position-là. Une accumulation de mauvaises décisions, sûrement, qu'elle remettait volontiers sur le dos de Fenrir comme d'autres maudissent le bon Dieu. « J’espère bien que je ne serais jamais à même de comprendre ce que ça fait que d’éprouver cette servitude aveugle à l’égard de son alpha. Mais j’avoue que le sujet attise ma curiosité. » Menton baissé, elle soutient son regard sans rien dire. Pas de question, pas de raison de lui répondre. Il continue de piques en aiguilles, bla putain de bla, jusqu'à ce qu'éventuellement elles ne deviennent des interrogations.
Après cinq minutes passées avec le personnage, elle en était presque plus étonnée. Juste toujours bien remontée.
Il lui avait pas demandé la même chose un peu plus tôt ? Ce à quoi elle : s'était tirée. « Beaucoup d'choses que vous comprenez pas hein.. » Une option qui était plus sur la table, tout comme son bol, tout comme Loomis, la cuisine se resserrait sur eux. Ses ongles tappaient nerveusement sur la chaise, à chercher quoi dire à défaut de quoi faire. L'insulter, le frapper, le tuer, partir, enlevez ça et les clopes à Fish et vous vous retrouverez avec l'intégralité de sa personnalité entre les mains et une vieille bien silencieuse en face. Forcée de réfléchir, de se retenir, il faisait bien de l'appeller Sally car c'était à ça qu'il l'avait réduite.

Ça devait être écrit sur sa figure.

Alors devant son air interdit, le sorcier se lève, se rapproche, et Fish redresse la tête pour soutenir son regard à défaut de pouvoir se lever et être à sa hauteur. « Dites-moi tout, Sally. » Il est soudainement proche, trop proche, du genre qui met même la louve mal à l'aise à sentir la chaleur de son haleine. Elle aime pas ça, elle aime pas ça parce que ça lui rappelle quelque chose et qu'elle sait pas quoi. Tout comme elle sait pas où il veut en venir, tout comme elle sait pas ce que fout le joyeux luron en chef, et encore moins de quoi sera fait demain. « Vous voulez voir du caractère ? Savoir si j'obéis ? » Loin de baisser les yeux, elle rapproche un peu plus ses dents écartées de son visage complaisant. Lui qui aimait la proximité, il en était servi. Au menu : ragoût de "cabillaud" (?). « Sortons du Ministère, juste vous et moi Marlon - et j'vous montre. Une sortie sur le terrain comme au bon vieux temps, avant qu'vous vous soyez fait placarder dans un bureau. » Ses narines se dilatent. Elle le connait.
Sa tête s'écarte et Fish quitte ses pupilles pour le détailler, avec la discretion de quelqu'un qui se tient à moins d'un mètre de l'autre. « Qui sait.. » Les rares mangemorts que la louve avait fréquentés se comptaient sur une main, et pourtant, il lui était impossible de le replacer, bordel de goule de.., ce qui était jamais bon signe. Le lui en parler était évidemment hors de question, pas après qu'elle le rejoigne dans la provocation. « .. après une p'tite évaluation j'serai p'tet' promue à la Brigade »
Nan c'était pas un nouveau sous-entendu.
« À votre poste. »
Juste une réponse de merde à ses questions de merde.

@marlon travers

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