Un jour pluvieux, il y en avait plus d’un ici au campement. Enroulée dans un plaid à l’odeur douteuse, hoshi soupirait en continue. elle s’ennuyait. Balls n’était pas là et elle ne voulait pas déranger fish qui était certainement enfermée dans la caravane de fenrir. Une grimace la déforma : que pouvait-elle bien faire pour s’occuper ? la gamine avait déjà épuisé toutes ses options : elle était pimpée comme jamais, et satan avait revêtu son plus beau costume du dimanche. Décidément, le louve s’ennuyait bien trop vite. Pourtant, dans ce désespoir évident, un éclair de génie la fit se redresser sur son lit. Evidemment, la solution à cet ennui mortel avait un nom et elle s’en voulut d’ailleurs de ne pas y avoir pensé plus tôt. Sa nouvelle palette de maquillage était arrivée pas plus tard qu’hier soir et il fallait absolument qu’elle le teste sur Vasco. Un ricanement traversa ses lèvres affreusement bombées et brillantes de gloss face à cette idée farfelue. Il n’en fallu pas plus pour la sortir de sa couette.

La roulote de gy’ n’était pas très éloignée de la sienne alors elle ne mouilla pas trop satan (écrasé dans ses bras) en s’y rendant. Elle frappa plusieurs fois, entendant son compère de l’autre côté, cracher ses entrailles en insultes. Elle n’en tint pas compte : elle savait bien que, quand il ouvrirait cette porte, il deviendrait aussi calme qu’un vieillard. Salut mon chou ! qu’elle pinça ça te dit de prendre mon titre de plus jolie poupée de la meute ? évidemment il accepta le manège et immédiatement elle lui prit le poignet pour le conduire dans son temple de l’horreur sucré.

Confortablement installé dans un fauteuil kitch, hoshi se posta derrière lui, glissant ses ongles démesurément longs dans sa nuque et sur son front afin d’attraper le maximum de cheveux à coincer dans une barrette remplie de mèches qui n’étaient manifestement pas à gy’. Nan papa m’a pris ces nouveaux trucs sur shein, c’est comme wish mais encore moins chers !
Des produits de luxe ? la petite n’était pas contre : bien qu’elle avait appris à passer du haut de gamme au limite consommable, la bonne qualité lui manquait mais elle se rassurait en se disant qu’elle avait bien plus en quantité désormais, qu’elle en avait pu rêver par le passé. Et comment tu comptes devenir riche toi ? demanda-t-elle mie innocente, mi provocatrice.
Ah t’en fais pas ! je vais faire de toi une star, tu seras la plus belle des influenceuses. Ça va être super hiiiiiiiii. Sa propre excitation fit sursauter le chihuahua écrabouillé dans ses oreillers. Satan ne cessait de la dévisager d’un air désespéré : hoshi se rendait bien compte que parfois elle le saoulait, mais elle savait très bien qu’il l’aimait beaucoup plus que ses yeux livides voulaient bien le montrer.

Une crème granuleuse à la fausse odeur de pêche envahit bientôt le visage de Vasco. Je te fais un gommage d’abord pour que tu aies une base saine avant de te maquiller. Elle grimaça devant les dégâts des pores du jeune homme. Tu te nettoies pas beaucoup la trogne toi nan ? C’était un fait : les loups de cette meute avaient une hygiène déplorable mais on ne pouvait pas leur en vouloir.

C’est bien c’qui m’semblait. Grimaça la gamine en continuant son ouvrage. Elle savait bien que la meute entière avait une hygiène douteuse et peut-être même plus vasco, surtout lorsqu’elle voyait sa caravane remplie de vieux mouchoirs. Cela n’importait peu, hoshi avouait qu’il était difficile d’entretenir une peau et une odeur convenable quand plusieurs fois dans l’année, la meute se retrouvait couverte de poils et de griffes à se rouler dans la boue et à hurler à la pleine lune pour aller bouffer on-ne-sait-quoi.

La jeune femme se pencha vers lui, la bouche en cul de poule avant de tapoter son crâne chevelu, raillant de son rire niais. Mais quel idiot. Et si tu te fais prendre ce sera papa fenrir qui te passera un vrai savon. En réalité, la louve s’avérait plutôt flattée : pour la première fois, un homme prenait des risques pour vivre bien et l’y incluait avec plaisir. On ne s’était pas souvent battu pour elle, enfin si quand elle était célèbre et tout ça pour avoir un autographe ou pour effleurer un de ses petits seins ; mais pour lui offrir la vie dont elle rêvait, aucun ne s’était présenté dans son sillage.
Gy avait toujours traité hoshi comme une princesse et elle commençait à se rendre compte de son intérêt de jour en jour. Couvre moi d’abord d’amour, les cadeaux on verra plus tard. Avoua la jeune femme entre deux élastiques en caoutchouc noués dans les cheveux rebelles du garçon. Elle n’avait pas réfléchi à sa phrase (elle ne savait pas comment faire en vérité), et l’avait dégueulée aussi spontanément qu’une main au cul.

Satan dévisagea Gy de son mauvais œil et s’éloigna du duo avec l’agilité d’un cachalot sur la terre ferme. La coréenne l’observa s’en aller se coucher avec un pincement au cœur. Je crois que ce môme a plus de fringues que moi maintenant. La faute à l’alpha et à balls qui prenaient certainement un malin plaisir à lui acheter les tenues les plus ridicules qu’ils pouvaient trouver.
Hoshi réajusta son peignoir en imitation soie et revint s’assoir sur un tabouret en face de l’halfer commençant à décoller le produit exfoliant de sa peau. N’importe quoi, satan est bien plus mignon que fenrir … mais ils ont la même tête de con parfois.

Appuyant sur les joues de vasco pour faire pénétrer le masque elle souffla un bon coup. Bon c’est normal que ça pique, ta peau est vraiment dégueu désolé de te dire ça. Et prépare-toi, ça va tirer. Hoshi attrapa les bords du dépôt et compta jusqu’à 3 dans son esprit avant de tirer un coup sec pour arracher le produit dans un grand fracas. Son ongle griffa le sorcier au passage et elle choppa un coton pour nettoyer ce qui restait.
Voilà tout clean ! s’exclama-t-elle, sautillant sur son tabouret. Tu vas avoir la peau aussi douce que les fesses d’un bébé. Ses mains passèrent sur son visage, le scrutant. Si tu veux m’emmener avec toi, il faudra qu’on fasse cette routine beauté ensemble. Je pourrais même t’enlever tes points noirs si tu veux.

La petite greyback attrapa sa palette de maquillage et l’ouvrit devant gy : alors dit moi, plutôt tchoin à la nouvelle année ou sexy sous les tropiques ?

Plus la minette s’agitait dans son espèce de kimono à demi déchiré par les griffes limées de satan, plus se répandait dans la caravane une forte odeur de parfum bon marché : le genre de poison qui vous faisait plisser les naseaux et éternuer comme un ogre. Hoshi faisait sans cesse ce qu’elle pouvait pour dissimuler l’odeur de chien mouillé qui lui emplissait le dos suant de son épaisse chevelure et des 40 degrés qu’il faisait dans la pièce. vendu tchoin sous les tropiques. glapit la louve dans un sourire déterminé.
Ni une ni deux, elle frotta son pinceau en poils synthétiques dans un petit cercle remplit d’un orange chaud. Elle posa son index libre sur la pommette de vasco et lui étendit la paupière avant d’écraser la pointe colorée contre sa peau, formant alors des ronds. Puis le bougre se jeta à l’eau. La gamine fut décontenancée en quelques secondes. Elle se raccrocha alors à sa palette et à l’œil de gy qu’elle décora d’une nouvelle couleur. Objectivement, la déclaration n’était pas terrible mais pour la petite hoshi (qui avait en quête, depuis sa naissance, de se faire aimer d’un amour sincère) dont la gorge et la main tremblaient désormais à l’unisson, ces mots étaient providentiels. Elle imaginait ce genre de discours devant un soleil couchant, vêtue d’une jolie robe blanche, et non d’un peignoir et au fin fond de l’Ecosse, mais elle acceptait. Elle serra un peu plus son pinceau avant de finalement se reculer, affichant une mine réellement surprise : depuis toujours l’ancienne chanteuse avait été la convoitise interdite d’adultes et affichée de jeunes enfants ; elle se savait aguicheuse et sexy du haut de ses 13 ans et ne comprenait d’ailleurs pas le mal, à l’époque, des pensées et des mots qu’avaient des personnes mal placées pour lui faire la cours ou pour regarder sous sa jupe (Loomis l’avait éclairée sur sa situation qui s’apparentait presqu’à de la prostitution de son image, la sermonnant que les adultes n’avaient pas à faire ça et qu’il fallait qu’elle le comprenne). Et après, quand elle grandit et qu’elle intégra la meute, hoshi fut convaincue que balls l’aimait réellement pour ce qu’elle était avant de désenchanter méchamment.

Depuis, plus rien ; oh si, elle savait bien l’effet qu’elle avait toujours fait à vasco mais elle se répétait sans cesse dans sa tête : hoshi tu n’es pas assez intéressante, on ne sera jamais attiré par autre chose que ton physique. pour se rappeler qu’elle ne devait plus fonder de faux espoirs sur les regards lubriques qu’elle suscitait et qu’elle avait toujours suscité (car elle n’était pas devenue célèbre pour son intelligence).

Alors les mots simples de gy la firent rougir instantanément. Elle était un peu sur la défensive, bien qu’elle s’emballait toujours assez vite. La greyback était à deux doigts de lui adresser une tape sur l’épaule comme pour lui dire : arrête tes conneries. Mais le baiser qu’il lui accorda la fit s’assoir brusquement sur son matelas abimé. Elle inspecta le jeune homme, interdite. Son esprit un peu bêta tenta de mettre ses idées dans l’ordre : oui elle avait commencé un peu avant le barbecue à s’attacher à cet halfer parce qu’il était le seul à lui présenter de l’intérêt, oui ses belles paroles avaient eu raison de sa naïveté mais maintenant, il semblait des plus sincères.
La louve finit par sourire à l’homme à moitié maquillé et se permit de s’assoir sur ses genoux. c’est la chose la plus gentille que j’ai jamais entendu. hoshi lui rendit un bécot bruyant digne d’une collégienne. mais, on pourrait se marier en secret ? jsuis sûre que phil serait d’accord pour faire le prêtre.

Un silence puis les mots tombèrent naturellement. on va faire un truc vrai ? jveux dire, un truc sérieux où on commence une relation que tous les deux sans faire faux bond ? elle grimaça tu vas pas coucher avec moi et après mdire que t’es gay hein ?

Hoshi ne partageait définitivement pas le point de vue de vasco quant au mariage. Elle faisait partie des minettes qui rêvaient de ça toute leur vie et la jeune greyback s’imaginait dans une robe blanche volée dans un camp voisin ou achetée dans un débarras ; elle serait pleine de trous et elle la déchirerait en bas pour avoir, toujours, les gambettes à l’air. Elle imaginait gy dans son plus beau jogging doré qui lui enfilait une baguouse en plastique, dont la pierre était grosse comme le pouce. Ça la faisait sourire, mais il n’était certainement pas question de telles breloques maintenant. La jeune femme le fixait, les yeux plissés : elle obtiendrait ce qu’elle désirerait de toute façon.

La gamine ne fut pas certaine de comprendre les messages subliminaux de l’halfer sur sa sexualité et d’ailleurs, elle préféra taire ses questions de peur qu’il ne lui dise : jpréfère quand même les mecs aux meufs même si je suis censé aimer les deux. On ne l’aurait pas deux fois à ce sujet et de toute manière, personne n’était à l’abris d’une crise de nerfs de la part de la chanteuse quand elle n’était pas assez le centre de l’intention : la preuve avec joyce. Elle ne retint que le pas d’mauvaise surprise à c’niveau. auquel elle rétorqua un : ya intérêt sinon jte les coupe et tu sais qu’ici on cuisine les abats comme personne.
Les faux ongles grattaient la nuque qui se présentait à elle, la tête penchait de gauche à droite, le visage présentait cet éternel air ébahi et elle baissa les yeux. ouais t’inquiètes. Je m’éloignerai de toi le plus possible. D’ailleurs interdiction que tu me voies avant, pendant et après. personne n’y avait le droit et vasco n’allait certainement pas déroger à la règle. tu t’enfermeras bien hein ? parce que je pense que tu vas pas kiffer que je te croque dans ces moments-là.

La jeune femme frissonna sous les caresses de sa nouvelle conquête qu’elle espérait perdurer. C’est alors que le haut tomba dans le panier de satan qui se carapata aussitôt avant de tomber sur une scène des plus traumatisantes.
Ils étaient donc enfin seuls ; ni une, ni deux, hoshi quitta les genoux de l’halfer et le tira de sa force de lycan sur son lit inondé de plaids fuchsia à la matière douteuse. Elle grimpa alors à califourchon sur lui et le sépara de son t-shirt qui puait le tabac froid, continuant ses embrassades un peu plus vigoureusement : fallait dire qu’elle avait attendu ce moment depuis un petit bout de temps déjà et que d’après son horoscope, il était temps de se lancer dans l’aventure.

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Il ne se passait jamais grand-chose de bien dans la meute : entre les crises de fish, les délires d’asano et les stratégies douteuses de fenrir, un peu de douceur était la bienvenue. Gy n’était pas l’être le plus délicat et le plus romantique qui soit, mais au moins il ne passait pas son temps à crier et à trahir. Tout semblait facile pour lui, fluide, et, à la différence de hoshi qui se prenait bien plus la tête qu’elle voulait laisser le croire, vasco vivait (ou plutôt survivait).

S’il y a quelques mois, la louve s’était retrouvée dans la même posture avec balls, elle ne dissimulait pas son plaisir et son enthousiasme, oubliant presque ce qu’ils risquaient si jamais ils se faisaient prendre. Ce n’était clairement pas le moment de penser à une telle chose. Enfin seuls, la coréenne leva un bras qu’elle positionna sous sa chevelure décolorée et osa un ricanement écrasé, laissant sa main libre tirer les cheveux de l’halfer, sans grande conviction puisqu’il faisait déjà route vers ses lèvres.
Ni une, ni deux, il s’enfuit un peu plus bas, vers l’aventure, vers ce qu’il semblait avoir chéri toute sa vie. Hoshi constata que sa respiration était aussi virulente et bruyante que son impatience. Elle ne quittait pas une seconde du regard ce nouvel amant qui n’osait prendre l’entrecuisse brûlante de la jeune femme en main (ou plutôt en bouche).
La jeune greyback se redressa sur les coudes, ne perdant pas une miette du spectacle qui s’offrait à elle. Puis un bruit, puis deux, puis trois, et des pas qui s’amenaient vers sa caravane. Elle ne prit pas une seconde de plus pour, dans un mouvement de panique, resserrer ses cuisses autour des joues de gy, le plaquant définitivement contre sa culotte, le faisant alors taire voire s’étouffer. Un doigt contre sa bouche, elle resta immobile un instant, attendant patiemment que le bruit (qui était sûrement cook allant aux champignons dans son brouhaha habituel) ne s’éloigne.
Une fois que le calme revint, la louve desserra enfin ses jambes, sans s’être véritablement rendue compte de la force qu’elle avait utilisé.