Quand on la relâche, Aoife s’effondre en serrant son bras cassé contre son torse, relevant des yeux plein d’eau en direction des deux hommes qui l’ont menée du manoir à ce petit village à l’écart du reste de l’île. On lui a fait signé une batterie de papiers auxquels elle n’a rien compris, encore aveuglée et assourdie par la douleur émanant de sa joue: elle a l’impression qu’on lui a brûlé la joue avec un fer chauffé à blanc. Quand elle s’est aventurée à effleurer sa pommette du bout des doigts, elle a eu envie de pleurer en sentant une douleur intense se répandre dans son tout visage puis dans le reste de son corps. Aoife sait très bien ce qui lui est arrivé, pour l’avoir lu dans les journaux, pour en avoir discuté longuement avec les autres membres de la NSFW, pour en avoir cauchemardé la nuit. Elle a été marquée par le Gouvernement comme du bétail, à cause de son sang de Selkie. Et maintenant elle est… elle est…

Elle ne sait pas où elle est. Cela ne ressemble pas aux geôles sombres et humides du Ministère qu’elle s’imaginait. Après l’avoir chahutée pendant quelques jours en essayant de lui soutirer des informations utiles sur la NSFW, on l’a laissée seule en lui faisant sous-entendre que, de toutes façons, ils avaient déjà une piste pour retrouver ses petits copains comme ils ont dit, et qu’ils n’avaient plus besoin d’elle. Qu’elle n’avait qu’à signer son nom sur cette feuille et qu’elle n’aurait pas à s’inquiéter d’aller en prison. Sa signature était déjà présente sur le document quand on le lui a tendu. Pas le choix.

Et maintenant elle est… à genoux sur un terrain inégal, à regarder les deux employés de l’endroit lui adresser un dernier regard avant de tourner les talons. “Wait...!” Mais ils sont déjà partis, reprenant leur discussion abrutissante dont elle n’a pas compris la teneur pendant leur marche forcée et confuse jusqu’ici.

Aoife jette un regard alentours, perdue et confuse, voyant quelques maisons qui ont l’air d’avoir vu des meilleurs jours. Elle s’appuie sur son bras intact pour se relever, doit réprimer un vertige qui manque de la faire retomber aussi sec au sol. Elle est à peine remise de l’échec de sa dernière mission pour la NSFW, à peine remise du contre-coup du mariage, à peine remise de son arrestation, du regard cruel du vampire quand il lui a cassé le bras, de… de…

Aoife sent son coeur se soulever et ses yeux se remplir de larmes en repensant au fiasco du mariage et, surtout, en se rendant compte que pour la première fois depuis des années, elle est seule.

Loin de Sofiane, loin de la NSFW, loin de Sav, loin de Numa. Loin de tous ses amis, loin de tout ce qu’elle a connu depuis qu’elle a quitté Sweet River en 2004. Elle a été arrêtée par le Gouvernement, et elle est maintenant sur une île, sans savoir ce qu’elle y fait, avec un bras qu’elle ne peut pas utiliser et des pensées qui refusent de se connecter contre son crâne, frappant contre ses parois douloureusement, lui donnant des nausées vertigineuses et débilitantes.

Son coeur fait une embardée dans sa poitrine quand elle voit des silhouettes curieuses sortir des maisons qui entourent la petite place où elle se trouve, et elle cherche machinalement sa baguette à la ceinture de son jean avant de se souvenir qu’on l’a brisée sous ses yeux peu après son arrestation. Elle a un mouvement de recul, tourne vivement la tête pour chercher une issue, une explication, son salut - mais rien, rien, sauf des kilomètres et des kilomètres de terre autour d’elle, puis des kilomètres et des kilomètres de vagues, et rien d’autre. Les larmes commencent à couler le long de ses joues, brûlantes et douloureuses, alors qu’elle lève sa main libre devant elle. “Please… please don’t hurt me!” s’écrie-t-elle en direction de la première personne qui s’approche d’une voix stridente. “Please don’t… don’t hurt me,” répète-t-elle en sanglotant, se sentant déjà s’affaisser sous le poids du contrecoup de ces derniers jours.

On ne va pas se mentir, il n'y a pas de jours calmes à Gracefield, pas de jours normaux. Mais après y avoir vécu pendant presque deux ans maintenant, Joy a appris à profiter de ceux qui semblent presque paisibles.

Aujourd'hui, par exemple, elle s'est éloignée du village pour prier. Ce n'est vraiment pas une habitude qu'elle avait avant de venir ici, avait rapidement abandonné tout rituel religieux en entrant à Poudlard, mais depuis qu'elle est ici... les choses semblent différentes. Bien sûr, les détails techniques sont difficiles à naviguer et elle ne peut pas prier exactement comme il faudrait, aux heures qu'il faudrait, mais ça reste un semblant de réconfort, la dernière chose de son ancienne vie à laquelle elle peut s'accrocher. Prier, c'est facile, et quand elle est pliée sur le sol, à l'abris des regards, elle peut se laisser prétendre qu'elle est de retour chez elle, à Cambridge ou à Oran, avec sa famille.

Elle a tout juste fini le dernier rak'a et est en train de s'étirer quand elle entend du mouvement au loin. Sa première réaction est de penser qu'une battues à commencer mais elle se calme très vite, se souvenant que la dernière ne remonte pas à si loin que ça, et que de toute façon, le signal n'a pas retenti. Elle se demande quand même ce qu'il se passe et s'avance donc prudemment en direction du bruit, ne sachant pas du tout ce qu'elle va y trouver.

Quand elle arrive, elle aperçoit un corp - une jeune femme peut être - au sol, qui se redresse peu à peu. D'autres personnes sortent des maisons du village mais Joy est la plus proche et donc la première a atteindre la nouvelle venue alors que celle-ci semble terrorisée. "Please… please don’t hurt me! Please don’t… don’t hurt me!" Joy sent son coeur se tordre pour elle, se souvenant elle-même de sa venue sur l'île, la première fois qu'elle a vu tous ces gens venir vers elle, l'air malade et abattu. "I'm not going to hurt you, I'm here to help," Joy lui dit calmement, levant les mains pour lui montrer qu'elle n'a rien sur elle. Elle se met à genoux à ses côtés, en faisant une grimace quand elle voit que son bras n'a pas l'air bien. Soigner les blessures ici, c'est vraiment une plaie. "I'm Joy, my name is Joy," elle lui dit doucement avant de lui demander, "and you are?" Joy baisse la tête pour essayer d'attraper le regard de la jeune femme et son coeur se tord à nouveau pour une toute autre raison. Déjà, elle aperçoit le tatouage fraichement réalisé sur sa joue, mais surtout, elle reconnait les yeux qui se plongent dans les siens. "Aoife? Aoife, is that you?" Plus que de vouloir rassurer la nouvelle, Joy est maintenant désespérée, voulant absolument aider son amie - son ancienne amie, sa vielle amie. Elle se tourne vers les autres qui n'ont toujours pas bouger et hurle "Go get Faye! What are you waiting for!" l'air maintenant paniquée, oubliant totalement qu'elle est avant tout censée rassurée Aoife.

Aoife atterit durement sur ses genoux, et sent sa respiration se bloquer dans sa poitrine, la douleur remontant le long de ses jambes et se fichant dans sa colonne. Elle baisse les yeux, même si elle sait que c'est une mauvaise idée - on pourrait l'attaquer, ou pire - mais elle n'a ni la force ni l'envie de se battre. Son bras irradie de douleur et elle a peur, tellement peur, animée d'une panique vertigineuse et entêtante qui rend le monde autour d'elle tant lointain que flou. "I'm Joy, my name is Joy, and you are?" Aoife fronce les sourcils en relevant les yeux, essayant de faire le point malgré les larmes qui ont envahi sa vision. "J-Joy?" balbutie-t-elle, son coeur faisant une embardée dans sa poitrine. "Aoife? Aoife, is that you?" C'est elle, c'est Joy, avec qui elle a partagé un dortoir pendant sept ans - Joy, qui a disparu de la surface de la Terre ou, du moins, de l'existence d'Aoife il y a des années. Joy, qu'elle ne pensait jamais revoir.

Aoife s'étrangle sur un nouveau sanglot en tendant la main vers elle, terrifiée et bizarrement rassurée de voir un visage qu'elle connait. Elle cille un peu, fait tomber quelques larmes et gémit quand elle lève une main pour s'essuyer les yeux et effleure la marque sur sa joue, provoquant une salve de douleur dans le reste de son visage. « Hey girl, shhh, you’re going to be fine, okay ? We’re not going to hurt you, I promise. - Alright, I..." Elle renifle, relève les yeux, observe les deux visages lui faisant face, s'attarde sur les traits familiers de Joy. "Where am I?" demande-t-elle d'une petite voix. "They kept talking but I just... I couldn't..." Elle ressent encore les effets du puissant sort de confusion qu'elle s'est prise dans la nuque la semaine précédente, et ses pensées se délitent à chaque fois qu'elle met le doigt dessus - elle n'est pas aidée par son bras brisé qui lui fait l'effet de pulser désagréablement sous sa peau. La fin de sa phrase ne sort pas de ses lèvres tremblantes, et elle regarde avec désespoir les deux femmes en face d'elle. "Are there... others? From-from my group, we... we tried to crash the wedding but it didn't go as planned and..." Elle sent les larmes remonter et les repousse maladroitement en reniflant. "Am I the only one?" gémit-elle, tant terrifiée que rassurée à l'idée que, peut-être, le reste de la NSFW ait pu y échapper.

Quand on t’a tiré de ta piaule, t’as quand même pas été franchement longuet à sortir. Les quelques secondes passées assis sur le bout du plumard t’ont suffi à te faire une idée de ce que t’allais devoir - encore - accueillir, au même titre que les autres. Avoir été prit en flag à méditer ne t’importe apparemment peu, et te permet au contraire de ne pas casser le nez au messager. Alors tu te lèves et tu rejoins le centre névralgique qui foisonne désormais de bagnards, comme toi.

T’aperçois la chevelure enflammée, le dos de Moroz, le profil de Joy, et d’autres lurons qui se joignent à la danse.

« Hmpf. I hope she can run fast, » siffles-tu entre tes dents, dans un soupir qui n’a rien de réjouissant. T’as beau dire ça, t’es pas un monstre et le peu d’empathie que t’as, là, c’est surtout dans l’optique de jauger ses chances de survie d’ici les prochaines Battues. Jusque là tes paris ont plutôt bien fonctionné, faut croire que t’as le flair pour ces choses-là, pour dénicher les futurs cadavres. Un peu ton passe-temps maintenant, ton champ mental n’étant plus qu’un no man’s land parsemé de mines à fragmentation. Le moindre truc te fait dérailler, c’est peu dire, et le peu que tu parles maintenant, c’est pas pour dire des joyeusetés — à moins qu’il faille jouer à Marco Polo en pleine chasse, bien sûr. Là, t’es toujours partant. Du reste Herbert n’arrange rien, même s’il se fait recaler à l’entrée par certains loups de Javi, et par toi-même, par la méthode forte.

Alors quand tu te rapproches à pas d’ours de la scène, tes clairs éteints et glacials rivés vers la nouvelle recrue, tu ne peux t’empêcher de révéler ton pronostic. She will die. Elle mourra, c’est certain. Tu sais pas comment, ni par qui, ni pourquoi : mais elle mourra, et ce dans pas si longtemps que ça. La prochaine Battues pourrait lui être fatale, alors à quoi bon la rassurer ? She will die very soon. T’es las et lessivé. T’essaies de t’imaginer, de te revoir être accueilli par Faye, y a des années de ça ; ou plutôt t’imaginer si elle n’avait pas été là. Ça te permet de te remettre un tant soit peu en empathie avec la gamine qui se recroqueville à terre, apeurée comme un lapin.

Blue tattoo. Wow. Is that a new Sister Fish? pour en avoir vu d’autres arriver entre temps, t’as vite fait de capter. Mais ça te fait bizarre, toujours bizarre, de te dire qu’il y en a qui ont reçu une balafre comme celle-là parce qu’ils descendent d’un foutu poisson. Comme si c’était une malédiction ? Ouais, remarque, y a un peu de ça quand même, quand il s’agit d’un triton, d’un selkie, toujours des relents de mélancolie ou de rage, c’est à voir.

« Gracefield. » balances-tu d’une voix portante, alors que tu es encore à quelques mètres de la dénommée Aoife. Tu fais quelques pas pour te rapprocher, fait de l’ombre sur leurs carcasses, jetant un coup d’œil à Moroz. Moroz qui devrait retourner se pieuter dans son état, au lieu de faire du charme aux nouvelles venues. Le teint cadavre, c'est has-been pour pécho, même ici. « Fuck off Moroz, » grommelles-tu, ton instinct protecteur ne pouvant malheureusement pas s’exprimer autrement que par des mots aussi crus et expéditifs. C’est ça ou c’est toi qui la portera comme un vulgaire sac à patates sur ton épaule pour la ramener. Mais en attendant…

« Welcome to Gracefield. » répètes-tu à la rouquine, au cas-où elle n’aurait pas entendu un peu plus tôt. « Disneyland for Death Eaters. You run, you hide, and they hunt you when they ring the bell. » tu mets l’ambiance direct, mais autant qu’elle gobe l’information tout de suite, ça lui fera toujours ça de moins à pleurer plus tard, puisqu’elle semble bien partie. T’inspires de l’air par le nez, profondément, et brasse un peu du regard autour de toi, avant de reposer tes bleus sur la gamine pour répondre à sa question. « You’re the only one. » quand vos regards respectifs se croisent, t’as la confirmation de tes pronostics. Elle va pas faire long feu, Aoife. Elle va être à pleurer, Aoife. « But you’re not alone with this, kiddo. » Ainsi va la vie à Gracefield.

Le coeur de Joy bat à mille à l'heure. Ce n'est pas la première des prisonniers de Gracefield à voir débarquer sur l'île quelqu'un qu'elle connaît mais cela ne l'aide en rien à gérer la situation. Elle voit la peur et la confusion dans les yeux de son amie et elle pourrait presque ressentir exactement la même chose. Son amie... Sa vielle amie, qu'elle n'avait pas vu depuis de nombreuse années. Pas depuis qu'elle a vu sa baguette brisée en deux et qu'elle s'est mise à travailler pour Grace et Gordon. Peut être même bien avant cela.

Aoife a des questions. C'est bien normal. Personne ne sait jamais ce qu'il se passe en arrivant ici, et Joy veut désespérément l'aider mais elle se retrouve sans voix, complètement inutile. Elle ferme les yeux et respire un grand coup quand Faye arrive enfin - reconnaissante de son soutien lorsqu'elle pause une main sur son épaule - puis les ouvre à nouveau, la mâchoire serrée, décidée à se rendre utile.

The wedding... Joy n'a aucune idée de ce dont elle parle et elle se doute que les autres non plus mais ils ne laissent rien transparaître. Vu l'état dans lequel elle se trouve, lui balancer maintenant qu'elle vient d'arriver sur une île qu'on ne quitte jamais n'est peut être pas la meilleure des approches.

C'est finalement Tristram qui prend les devant et quelque part, Joy est soulagée. C'est dur à entendre ce qu'ils ont a lui dire, bien sûr, mais cela passe peut être mieux de la bouche d'un grand triton intimidant mais paternel, plutôt que d'une vielle amie qu'on a pas vu depuis des lustres. Au moins, il ne fait pas de détour.

Quand Tristram a finit son speech d'introduction, Joy décide de prendre la relève. Parce que c'est ça la solution à Gracefield, n'est ce pas ? Un peu de fermeté, un peu de douceur, un peu de fermeté, un peu de douceur... "It's Zabini's sick way of making the prison system even more profitable for the elite," elle explique. "Aoife," elle dit ensuite, et cette fois-ci, elle reprend sa bonne vielle habitude de massacrer le nom de son amie, espérant que ce souvenir lui apportera un peu de réconfort. "I know this is scary. We... We've all been there. But I promise you, we will all make sure nothing happens to you. Like he said. You're not alone. We're... a family?" elle grince des dents en disant ça, se rendant bien compte de la naïveté de ses propos. Ils sont une famille, certes, si on considère comme famille un groupe de rebus de la société, traumatisés et malmenés, forcés de collaborer pour essayer de survivre un peu plus longtemps. "You... You mentionned a wedding? Wanna tell us what happened?"

« Gracefield. » Les yeux écarquillés d'Aoife se plantent sur l'imposante silhouette qui s'approche et elle se renforgne légèrement, écrasée par la taille de l'homme qui s'avance. Le triangle inversé sur sa joie indique que lui aussi est un descendant d'être de l'eau et elle se sent devenir toute petite sous son regard, pas rassurée du tout par cet état de fait - elle a vite compris qu'aucun sentiment de camaraderie n'avait véritablement sa place parmi les hybrides, qu'ici comme dans le monde en général, chacun était là pour sauver sa peau. "Grace... Gracefield..." marmonne-t-elle comme pour essayer de provoquer sa mémoire, faire éclater à la surface un souvenir qui ne vient pas. L'échange d'injures entre le nouveau vécu et la femme qu'elle ne connait pas la fait blêmir, à cause de sa virulence, mais Aoife garde un silence pincé et observateur, ses grands yeux bleus voyageant d'un visage à l'autre sans savoir où s'arrêter - imperceptiblement, elle se rapproche de Joy, la seule qu'elle connait bien parmi eux.

« Welcome to Gracefield. Disneyland for Death Eaters. You run, you hide, and they hunt you when they ring the bell. » Aoife cligne des yeux sans vraiment comprendre. "W-what?" Ils... chassent... quoi, les hybrides? Mais Joy n'a pas de triangle sur le visage, l'autre femme non plus. Ils libèrent des animaux ou du gibier ou...? Elle cherche dans le regard de Joy une confirmation, une explication, n'importe quoi, mais rien. Et puis... « You’re the only one. » Aoife serre les dents en inspirant profondément. Un mélange de déception et de soulagement se répand dans sa poitrine, alors qu'elle imagine que Sofiane, Numa, Riv, Baruch et même Sav ont pu s'en tirer... c'est déjà ça... mais ça veut dire qu'elle est seule. « But you’re not alone with this, kiddo. » Elle renifle un peu, hoche la tête. "R-right." Une autre épreuve, peut-être un test de Dieu pour tester tant sa foi que sa détermination à survivre. À moins qu'elle soit morte sous cette tente, pendant le mariage, et qu'elle ne soit ici que dans un Purgatoire tordu et douloureux...

"It's Zabini's sick way of making the prison system even more profitable for the elite." L'explication de Joy termine de la confondre, mais Aoife hoche tout de même la tête. "Aoife." Elle renifle en l'entendant massacrer son prénom, wawaife, mais ne trouve ni la force ni l'envie d'en rire ou de s'insurger, les yeux bouffis de larmes qui ne coulent pas encore. "I know this is scary. We... We've all been there. But I promise you, we will all make sure nothing happens to you. Like he said. You're not alone. We're... a family?" Ça, en revanche, a le mérite de la faire sourire et elle hoche la tête. "Right. - He’s the grumpy uncle, » explique la femme qu'elle ne connait pas et le sourire maladroit d'Aoife s'étire. "Right," répète-t-elle, apparemment bloquée sur ce mot. "You... You mentionned a wedding? Wanna tell us what happened? - Yeah, it's... - Yeah, it would be nice to know who didn’t invite us to their marvelous wedding… » Aoife grimace en y repensant. « But first, let’s get you cleaned up… » Elle jette un regard reconnaissant à l'inconnue. "Thanks, I... thanks..." Elle ne croit pas être en mesure d'expliquer quoique ce soit dans cet état, de toutes façons.

Aoife reste un peu crispée et jette quelques regards paniqués en rencontrant une vampire, dont la voix douce et les mots sûrs aident pourtant à la rassurer. Faye, Tristram, Rozhan - aucune de ces noms lui sont familiers et elle se demande où elle a bien pu tomber. Parmi la mer de visages émaciés qui l'entourent, pour l'instant, elle ne reconnait personne - tant mieux, quelque part. Joy, au moins, reste avec elle et Aoife sent un certain soulagement se répandre dans son corps en laissant Rozhan ausculter son bras et lui fabriquer une écharpe de fortune pour le maintenir. "I know someone who can help, I'll go find him. Merfolk-kin, just like you. There's quite a few of you there. You'll be fine." La litanie de mots rassurants fait son chemin et Aoife hoche la tête distraitement, ses yeux venant souvent trouver Joy qui la mène après coup vers une petite maison semblant tomber en ruines.

Le minuscule village lui rappelle certains endroits où sa mère, ses soeurs et elle allaient en vacances - des villages perdus et pittoresques irlandais, qui luttaient toute l'année en l'attente de la période estivale. Si ils étaient sympathiques pendant l'été, lorsque les touristes allaient et venaient en se réjouissant de profiter d'un calme authentique et factice, ils étaient à en pleurer le reste de l'année, les familles enterrées sous les maisons en brique à la limite de l'insalubre et du dangereux.

Ce n'est pas bien mieux, ici, mais Aoife est reconnaissante d'enfin pouvoir s'asseoir, se sentant blême et malade, chétive, encore plus sous le regard pesant du dénommé Tristram. Not Selkie, décide-t-elle dans un coin de ses pensées. Something else. « So… you were telling us about a wedding that you and your friends crashed… Can you tell us more about it? » lui demande Faye et elle hoche la tête, jetant un dernier regard à Joy comme pour lui demander l'autorisation - et évaluer si elle a raison de placer un modicum de confiance en ces nouveaux alliés inattendus. "The... the chief of police, Marlon Travers, do you know him?" demande-t-elle faiblement, les regardant tour à tour. "I mean the... the Magical Law Enforcement Squad." Elle voit une lueur de reconnaissance dans leurs regards, et reprend d'un mince filet de voix: "well he was getting married to this other... pureblood lady," la manière qu'elle a de dire lady laisse vaguement entendre qu'elle substituerait ce mot avec une insulte si elle pouvait se le permettre avec joie, "and we... crashed the wedding. You know, we wanted to make a point, I..." Aoife serre les dents. C'était une mauvaise idée, elle savait que c'était une mauvaise idée depuis le début et Sav. Elle se mord les lèvres. "We being not the Order but, uh, an independant group of hybrids. You wouldn't have heard of us," ment-elle avec une facilité déconcertante. Inutile de s'attirer les foudres de quiconque n'étant pas d'accord avec les manières de la NSFW. "But, you know, we wanted to make a point. So we attacked, with bombs and spells and all but... well... he's the chief of police... so..." L'endroit grouillait de flics de tous les uniformes. Son coeur se serre et elle presse sa main valide contre son visage en réprimant un sanglot. "T-t-the Order, they're here too? Are you with them?" demande-t-elle d'une petite voix où miroite un vague espoir - et une légère crainte, aussi.