BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 (hanniel #1) don't let the sound of your own wheels drive you crazy

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tw: depression


« I don’t want to see her…… I don’t want to see ANYONE… » grommelles-tu d’une voix sortie d’outre-tombe, les doigts fermés sur un morceau de tes draps. Ta chambre, aussi grande puisse t-elle être, a des airs de prison. Il fait soleil à l’extérieur, les oiseaux chantent, tu les entends tous les matins lorsque Ben passe ouvrir tes fenêtres avant de partir à la banque. Tu les entends et ça t’angoisse, puisqu’à chaque fois, cela signe un nouveau jour. Un nouveau jour où tu ne te lèves pas. Où tu n’y arrives pas. Où tu ne veux rien, pas même manger, pas même échanger. Aujourd’hui, tu es dans ce qu’on appelle un « bon jour ». Un jour où tu parles, c’est vrai, même si c’est pour repousser les autres.

C’est pourtant encore si creux, si lourd, si froid et chaud à la fois. Ça fait mal de porter tout ça, alors qu’il n’y a rien d’autre qu’un vide abyssal. Y’a tout qui te pèse, même tes paupières, que tu fermes dix fois par jour, si ce n’est plus, pour t’évanouir dans un sommeil léger. Quelque chose qui te fait culpabiliser, comme tout le reste d’ailleurs. Tu es même incapable de travailler, de te laver. Est-ce que t’as réussi à te lever pour te laver? Pas seul. On t’a aidé, encore une fois. T’as honte, si honte de toi.

« I know, but… she seems really worried about you. You should reconsider this? Maybe. » il est midi passé, peut-être quatorze heures, tu ne sais plus, t’as pas vraiment réussi à manger — y’a ta compote de pomme dans ton bol encore, sur ta table de nuit, entre deux tasses de thé vides, trois… et ta baguette, et de quoi essuyer tes larmes et te moucher, parce que tu n’arrêtes pas. Il y a bien une fiole de potion, mais la dernière fois, tu l’as jetée par terre ; alors on te l’a mise plus loin, à côté de Manu, qui est en train de se nettoyer l’une de ses pattes avec son bec crochu.

« I SAID that I’m…Ah, and her name is Hannah. » Hannah? Il y a ton coeur, tes intestins, ton estomac, et même ta main qui se contractent comme jamais. Hannah est là? En bas? Comment? Est-ce qu’il l’a déjà faite entrer? Bien sûr que oui, Ben est mieux élevé que toi. Est-ce qu’il peut encore lui demander de partir? C’est que… Hannah. Ça fait combien de temps que tu ne l’as pas vue? Ton esprit embrumé n’y pensait même plus. Culpabilité ravivée, tu as une boule qui se loge dans ta gorge et quelque chose te voile les yeux. « You know her? — You know her ! You know her ! Hannah ! » te demande Ben, te scrutant par delà ses petites lunettes sérieuses, de près suivi par ton Eclectus bavard. Tu croises brièvement son regard dans cette pénombre quasi-permanente qui habille ta pièce à vivre, ou plutôt, à survivre. Tu sens l’urgence de lui donner une réponse, là, et les larmes te montent. T’as peur, t’as honte, t’as envie de fuir mais tu ne peux pas ; et de l’autre côté, t’es bien incapable de lui dire de jeter cette personne qui, tu le sais, te veut du bien. « Are you ok? I have to go, Django will come soon. Tell him if there’s a problem, and…Ok. I… get out now Ben. Please.  — And for her?I told you… it’s ok… she can come. »

T’as pas le choix. T’as pas le choix. Vraiment, t’as pas le choix.

Il ne lui a rien dit, qu'il t'a promit. Il ne lui a pas dit que t'étais dans cet état-là, juste que t'étais pas très en forme dernièrement. Personne ne te voit au boulot, tu as disparu de la circulation depuis des mois, trois pour être précis. Tu n'as d'ailleurs pas pu prendre de ses nouvelles, t'étant perdu dans tes recherches. I won't forget you, promise! mais quel ami en carton tu fais.

La minute d’attente semble éternelle. Insoutenable. Est-ce vraiment une minute ? Deux, peut-être ? T’es aux prises avec une angoisse terrible qui te force à contrôler ta respiration - mais t’y arrives pas vraiment, c’est rageant. T’as envie d’essayer de te redresser, d’au moins être assis pour l’accueillir, mais t’es comme paralysé, le regard coincé dans le décor, à moitié mort. « Hello ! Hello ! Hannah ! Hello ! » chante Manu alors que la porte de ta chambre, laissée entrouverte, couine un peu. C'est trop tard pour faire semblant.
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Nial Slow
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Allégeance : neutre, allégeance au gouvernement forcée
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insecurities

il avait dit qu’il ne l’oublierait pas. Il lui a promis. Et pourtant, cela fait plusieurs semaines et des semaines que Ariel ne lui répond plus, ne la contacte plus ; c’est comme s’il ne faisait plus partie de sa vie, comme si elle avait rêvé cette amitié et les promesses faites. Et Hannah ne supporte pas l’idée de le perdre. Le décès de sa mère, puis le départ de Susan n’ont fait qu’accentuer une angoisse présente naturellement chez la jeune sorcière, la terreur que les autres vont disparaître d’une manière ou d’une autre, la quitter, l’abandonner ; qu’elle n’est pas assez, qu’elle ne l’a jamais été. Elle a bien conscience de ne pas pouvoir donner le change avec un homme aussi intelligent que lui, de ne pas être aussi belle que la plupart des femmes, de n’avoir à apporter ni son statut, ni son standing. Daphne told her once, a woman needs wit, beauty and something else she can’t remember. La seule chose qu’elle a à offrir, c’est sa présence sans faille, ses sourires à toute épreuve, et une détermination toute particulière quand il s’agit de se rendre jusqu’à l’habitation de ses amis pour leur tirer les vers du nez. S’il ne veut plus la voir qu’il ait au moins la décence de le lui dire en face à face.

C’est ce qu’elle s’est dit tout de long de son voyage pour se donner du courage, mais en réalité Hannah est terriblement inquiète. Hannah n’y peut rien, mais son intuition lui dit que quelque chose ne tourne pas rond, elle a cru entendre son prénom prononcé au détour d’une conversation accompagné de mots auxquels elle ne souhaite pas repenser. Et son long silence ne présage rien de bon, d’ordinaire il est plutôt bavard et il a continué à lui écrire après son départ, un changement aussi soudain ne peut pas signifier qu’il aurait décidé tout d’un coup un matin en se levant qu’Hannah Abbott ne ferait plus partie de sa vie, les gens ne font pas cela n’est-ce pas ? Il ne lui ferait pas ça. En sonnant à la porte, elle ne sait pas trop ce qu’elle doit penser de toute cette histoire et passe à de multiples reprises sa main dans ses cheveux, sur ses vêtements, sur la bandoulière de son sac, ces petits gestes la rassurent, un peu, pas assez. Quand la porte s’ouvre elle se redresse et se tient aussi droite qu’un piquet. “Hello, may I help you” Demande un des frères d’Ariel, Hannah bégaie avant d’oser parler d’une traitre un petit discours qu’elle a retenu pendant le trajet. “Oh Hello. Yes. Ehm, My name is Hannah, Hannah Abbot and … I’m a friend of Ariel. I would like to see him please. Is he here ? He doesn’t know I’m here, but it’s been a while and I’m a little bit worried, but if he’s not could you tell him to contact me please?” Elle n’a aucune confiance en elle et cela doit se sentir, mais le sorcier la fait entrer dans le couloir et lui demande d’attendre. Ses yeux se posent sur les meubles, les tableaux, un peu partout en fait, mais Hannah ne fait pas vraiment attention à ce qu’elle voit, trop portée qu’elle est vers son inquiétude et ses angoisses puériles.

Elle est persuadée qu’il va la reconduire à la porte, pourtant lorsqu’il revient, il n’en fait rien et l’emmène jusqu’à l’étage en lui indiquant la chambre d’Ariel, la porte est entrouverte et elle l’ouvre, les mains un peu tremblantes, le regard d’Hannah est immédiatement par la posture d’Ariel allongé sur le lit, sa mine trop pâle, ses yeux fatigués. Elle entend à peine la voix chantante de l’eclectus qui l’accueille, toute hypnotisée par l’inquiétude fondée qui l’accompagnait depuis deux mois maintenant. He’s not well and she wasn’t there for him. Et dire qu’elle pensait qu’il avait rompu sa promesse, alors que c’est elle encore une fois qui n’a pas tenu la sienne. Comme avec Susan, comme avec Bash. “Hey.” Qu’elle commence un peu hésitante, avant de s’avancer dans la chambre jusqu’à son lit mais pas trop proche non plus. Hannah tente un sourire incertain, elle n’ose pas s’asseoir ni même enlever son manteau et son sac. Maintenant qu’elle est là en face de son ami, elle ne sait pas trop où se mettre. “How are you feeling?” tout ce qu’elle dit lui paraît trop bête et pas assez important. “Can I stay with you for a little while? I won’t bother you I promise, I just… I just wanted to see you. I missed you. We don't even have to talk if you don't want to..” Et c’est vrai, il lui a manqué celui qui a été d’un soutien sans borne pendant les années d’études puis pendant les quelques mois qu’ils ont passé ensemble à l’hôpital. il lui manque toujours, même en le voyant aujourd’hui, parce que Hannah a l’impression de n’avoir sous ses yeux que le pâle reflet de son ami et non pas celui dont elle se souvient.
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tw: depression

« Hey. » fait la voix que tu connais que trop bien alors que tes paupières rendues douloureuses se ferment. Le bas de ton visage est crispé, et l’intérieur de ta bouche est irradiée d’une douleur que tu t’infliges à toi-même, par une morsure appuyée contre l’intérieur de ta lèvre inférieure.
C’est réel. Tout ça est réel.
Hannah est là, dans ta chambre, et elle te voit.
Elle te voit plus bas que terre et t’as honte de ça.
T’as honte de t’être caché d’elle ces deux derniers mois, alors que tu t’es toujours fait une joie de la voir.
Mais ça fait un moment déjà que tu n’es plus toi-même, un moment déjà que tu es malade. Un moment que tu n’y comprends rien, toi comme les tiens, et que tu ne veux pas comprendre. Parce que ça ferait trop mal de l’entendre.
Hey. Avec ça, tout retombe. Le voile, les faux-semblants, tout. Tout s’échoue sur toi comme une douche d’acide. Et tu te retiens de pleurer, encore, et tu te maudis dans ton silence, parce que tu n’arrives pas à lui parler. Tu n’arrives pas à faire semblant de l’accueillir, et c’est là que tu réalises. C’est exactement pour ça que tu n’as jamais pu la recontacter. Parce que tu n’es plus Ariel, et que de ce fait, tu ne mérites plus d’être en sa présence si pure et compatissante. La connaissant, elle a dû s’en vouloir terriblement. Plus que toi pendant ces deux mois à son égard. Parce que ce n’est qu’aujourd’hui, en étant face à face, que tu te rends compte à quel point tu as réussi à l’oublier. À quel point ton esprit malade a été prêt à l’effacer, tout ça pour seulement baigner dans ses miasmes amers et déprimés.

« How are you feeling? » comment tu veux répondre à ça, Ariel ? Tu as encore les yeux clos, tu sens qu’elle a bougé, tu ignores toutefois jusqu’où et à quel point elle a pu te voir. Tu aimerais te cacher dans un trou de souris, là, et ne plus jamais en ressortir. Est-ce que ce n’était pas ce que tu essayais vainement de faire depuis ta chute, après tout ? Il y a comme un poids monstre sur ta poitrine, qui t’empêche d’inspirer profondément, et qui en plus de ça, te fait souffrir. C’est si pénible d’être diminué, alors que tu n’as pas encore soufflé tes vingt-trois ans. Elle pourrait bien les voir, tes cheveux gris-argentés, presque blancs. Ils se mêlent à ta tignasse brune, trop longue, trop bouclée pour la plupart de tes frères qui tentent de t’en débarrasser. Ces mèches-là, tu ne les avais pas avant de partir à l’aventure. « How are you feeling ? How are you feeling ? » répète Manu en battant des ailes vertes, sans pour autant prendre son envol. Please. Stop. Il y a des fois où c’est trop. Il y a des fois où tu ne te rappelles pas lorsque tu souriais encore. Une éternité que tu es pris au piège, te semble t-il.

Tu ne la vois pas sourire, même lorsque tu te décides enfin à rouvrir un peu les yeux, la vue embuée de larmes que tu n’assumes pas. Tu as chaud au visage alors que tout le reste est froid comme le marbre. Tu ne comprends pas. « Can I stay with you for a little while? — T’as envie de répondre, là, tout de suite, de lui dire de partir, qu’elle serait mieux sans toi, à faire autre chose, à profiter de la vie que tu ne goûtes plus. T’as envie mais tu te tais, c’est comme un bloc de granit dans ton cerveau, et dans ta gorge aussi. Tes inspirations sont douloureuses, de honte et d’angoisse mêlées, et surtout, d’une peine sans objet. — I won’t bother you I promise, I just… I just wanted to see you.And you did it. You saw me. Big deal uh. Tes instances internes se protègent comme elles peuvent, pour le peu qu’elles peuvent encore supporter. Tu es à fleur de peau tout le temps, et aujourd’hui, tu as été exécrable avec tout le monde. Avec tout ceux que tu as jamais aimé. — I missed you.Missed you ! Missed you Ariel ! Missed you Hannah ! Missed you ! — Face à ça, tes dernières défenses s’écroulent nettes. Tu ramènes difficilement une de tes mains à ton visage, de près suivi par la seconde, alors que tu caches l’expression d’un sanglot qui, même s’il ne se voit pas, s’entend, crève-cœur. — We don’t even have to talk if you don’t want to.. » tu serres fort les dents et renifle, alors que tu cherches à lui dire, sans réussir, les mots meurent dans ta gorge, beaucoup trop pénible.

Tu laisses les larmes couler, malgré toi, comme d’habitude, et tu passes le dos de tes mains sur tes yeux humides, mais ce n’est pas assez, et elles te brûlent, comme tes yeux, à force d’être sollicitées. « I-I’m…… » que tu réussis enfin à extraire de ta gorge douloureuse, et tu parviens à te tirer d’un côté pour reposer ton poids sur une de tes épaules, tourné vers Hannah, même si tes yeux sont rivés vers l’objet en face de toi : ta table de nuit.

« I didn’t… I didn’t forget you… » tu as les poings serrés, fort, ils te font mal, mais au moins comme ça, t’arrives à avoir moins mal ailleurs, tu le crois. « …I…I promise you… » tu reprends de l’air comme tu peux, ferme les yeux fermement par intermittences, et puis… « I didn’t forget you. I- » tu lorgnes dans sa direction, cette fois-là, tu as du mal à la regarder longtemps, à maintenir ce contact visuel des plus douloureux — parce que tu vois ce que tu lui renvoies dans son regard, et son regard à Hannah, il a mal.

« I-I’m j-just »

I’m sorry.
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Sadness and guilt, grief and evocation of depression

Hannah comprend tout de suite de quoi il est question quand son regard se plonge sur celui émiacé et fatigué d'Ariel, sur ses cheveux grisonnants, sur le bazar qui règne dans sa chambre. Elle comprend. Elle sait. Pour avoir observé impuissante ce démon prendre petit à petit possession de son père, pour en apercevoir des traces lorsque le masque de Bash s'effrite derrière son effronterie affichée. The despair, the sadness. Ca la prend au coeur, et elle réfrene un sanglot quand son ami met ses deux mains sur son visage pour se cacher d'elle. Garder cette distance qui depuis deux mois la dévore d'insécurités et d'inquiétudes. Tout est confirmé, c'est même pire que ce qu'elle aurait pu imaginer. And she wasn't here for him. No she wasn't. Hannah avait trop peur de déranger, d'être de trop. Bouffée par ses peurs personnelles. Par son sentiment d'imposture.

La voix de Manu brise l'air à plusieurs reprises en répétant ses mots, là où Ariel reste muet. en proie à un trouble qu'elle ne peut qu'effleurer alors qu'il doit ronger le corps et l'esprit du jeune homme. And she wasn't here. No she wasn't.

Elle reste immobile en attendant que se forment les mots dans la bouche d'Ariel. Ils mettent du temps à venir, mais Hannah ne bouge pas, lui laisse l'espace nécessaire en s'empêchant d'accourir jusqu'à son lit, de le prendre dans ses bras, de lui attraper la main et de la serrer. She wasn't here for him, no she wasn't but she's here now, elle aimerait dire. Mais ne dit rien. «  I didn’t… I didn’t forget you… » Les mots peinent à sortir de la gorge d'Ariel, il s'arrête et se reprend. Et il s'emmêle dans des paroles culpabilisées qu'Hannah n'attendaient pas. Elle se mord la lèvre inférieure violemment, ses paupières se fermant et s'ouvrant rapidement pour en chasser le sel. «  …I…I promise you… » Son coeur se serre. Son coeur se tord. You don't have to say anything. You have nothing to regret. Mais elle ne dit rien, les mots se coincent à son tour en elle. «  I didn’t forget you. I- » L'air est chargé de la tempête intérieure qui bat entre les deux tempes d'Ariel, et dans l'orage qui gronde au sein de sa poitrine. «  I-I’m j-just… » Il s'arrête, ne reprend jamais sa phrase.

Hannah fait un pas, puis un autre, son sac glisse de son épaule pour tomber sur le sol en bruit étouffé. Elle fait encore un pas et un autre, ses genoux cognent contre le lit où Ariel est replié, prostré. Ils ploient sous le poids de tout ce qu'elle ressent pour son ami. Ils atteignent le sol et elle reste là. Les lèvres rougies par l'agression de ses dents sur la chair, et tremblotantes.

son coeur n'y est pas.
Alors, Hannah sourit.
il est brisé son sourire. Il est tendre son regard. Elle est douce sa voix.

"Shhh, it's okay Ariel." Sa voix glisse de ses lippes et vient s'envelopper autour du corps de son ami, comme une caresse qu'Hannah ne s'autorise pas à donner. Il n'a peut-être pas envie d'être touché, elle ne veut pas l''étouffer. Son père lui a dit un jour détester les contacts depuis la mort de leur mère, même un baiser lui donne l'impression d'être coupé par du verre pilé. "I ... I know." Elle ne précise pas ce qu'elle sait. L'implication double persiste dans l'air. "It's okay. I told you, you ... you don't have to talk if you don't fee-eel like it." Elle pose ses mains sur ses genoux pliés, les referment sur le tissu de son pantalon.

Son coeur n'y est toutjours pas.
Mais son sourire résiste au fracas.

"I'm here. D-Don't you worry about it. I just wanted to see ... to see you. Elle pèse les mots, n'a jamais su les trouver pour son père et son frère, pourquoi aujourd'hui serait différent ? Elle se doit d'essayer. didn't forget you ... either." elle finit dans un murmure.

Si son coeur n'y est pas, son sourire est là lui.
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tw: depression, suicidal thoughts

« Shh, it’s okay Ariel. » C’est ce qu’ils lui disent tous. Et ça ne va toujours pas. T’en sortiras jamais, de tout ça. Tu n’arriveras pas à t’en relever, pas quand ça dure depuis si longtemps, tu le crois. C’est le genre d’émotions — est-ce que tu ressens vraiment quelque chose, là ? tu sais pas — qui ne s’oublient pas. Ce sont celles qui s’impriment, qui amaigrissent les corps, gangrènent les esprits, même celui des plus forts. Tu comprends pas pourquoi ça t’arrive tout ça, alors que t’étais bien de ceux-là. « It’s okay ! It’s okay ! » répète Manu, comme pour encourager Hannah dans son ouvrage ; en toi, ça ne fait qu’enfoncer un peu plus profond l’aiguille noire qui s’est logée dans ton myocarde depuis des mois. No, it’s not okay. It’s not. Okay. Tu te rappelles même pas ce que ça faisait d’aller bien. Tu sais même pas si tout ça a déjà existé, d’ailleurs. Parce que plus rien n’a de sens, pas même te lever pour te passer de l’eau sur le visage ou te laver. T'as juste envie de tout arrêter.

« I … I know. It’s okay. I told you, you … you don’t have to talk if you don’t fee-eel like it. » Ces mots te paraissent lointains, comme étouffés derrière une vitre, alors que tu renifles, la tête lacérée par une céphalée douloureuse. Tes sinus sont encombrés, c’est peu dire, et ton visage rougi et noyé par les larmes qui n’en finissent pas. T’as eu vite fait de refermer tes yeux, quand t’as croisé les siens. Ça fait trop mal d’y lire ce que tu caches. Ce que t’as essayé de lui cacher pendant si longtemps. Tout ça pour… être ainsi exposé, presque à nu, couvert de honte et de larmes. « I’m here. D-Don’t you worry about it. »

T’as soudainement une envie paradoxale, celle de chercher son bras pour le serrer, te rassurer, te dire que tout ça est vrai, qu’elle tient vraiment à toi, qu’elle est là, qu’elle va réussir à te sortir de cet espèce de désespoir profond et sans nom. I don’t want to hurt you. Mais tu sais que c’est déjà trop tard, et ce même avant qu’elle n’ait franchit le pas de ta porte, le mal était fait. I don’t want you to see me like this. « Didn’t forget you … either. » De fait, elle est là. Avec toi. Ou plutôt, à côté de toi : y’a comme une distance entre vous deux, malgré toi. Une distance qui se ressent des deux côtés de la barrière, celle que t’imposes aux autres dans ton malêtre. I don’t want to live like this anymore. I… need help. Tu tremblotes, alors que tes pensées maladives t’assènent, et tu tends ton bras, main ouverte, pour essayer d’attraper son bras à elle, sa main, n’importe quoi qui lui appartienne. I need your help. Can you help me ? Can you ? Mais à chaque fois c’est pareil : t’espères, t’espères, et rien ne se passe. Tout revient au même point, et ce poids au cœur que tu te traînes ne s’allège pas. « I… » I need you more than you know, but…

How can I be with you without hurting you ? And hurting me ?


« I-I ne-eed- » tu renifles plusieurs fois, tente de reprendre une respiration adéquate entre quelques sanglots douloureux. Tu as réellement mal au thorax, au cœur, c’est bouillant alors que tes mains elles, sont gelées. « I need y-you I-I’m- » quand tu penses avoir quelque chose de réel sous tes doigts — tu as du mal à voir, derrière ce voile larmoyant — tu la ramènes à toi doucement, mais avec un certain empressement, et tu puises dans tes dernières forces pour te hisser, un coude dans le matelas, être un peu à sa hauteur, quand très vite, tu te laisses t’échouer dans ses bras. « I-I- I’m sorry, Hannah, ça te crève le cœur de prononcer son prénom et ça se sent, ta voix meurt au fond de ta gorge, et tu ravales ta salive quasi inexistante, vainement ; tout ça est alors bien trop réel, officiel, violent. I- » et tu répètes plusieurs fois que t’es désolé, parce que tu l’es vraiment, pour toi, pour elle, pour toutes les personnes qui essaient et qui n’y arrivent pas, vraiment pas.

« I-I’m s-s-so- so, sorryHelp ! Help ! Sorry ! Help ! Help me ! » et elle aura beau te dire que ça va, qu’il n’y a pas lieu d’être, toi c’est un cri du cœur : t’as si mal d’être comme ça, face à elle, face à eux. T’aurais aimé être quelqu’un de bien, comme avant, qu’elle soit fière de toi, qu’elle sourie ; parce qu’Hannah qui sourit c’est comme un éclair dans la nuit d’encre. Please, stay. Stay awhile. Say what you want to say. Tell me that life matters again.
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depression, general sadness

Hannah a rompu la distance qui les séparait en s'installant auprès du lit d'Ariel. Pourtant, elle a l'impression de se trouver à des kilomètres de son ami. La voix de Manu lui parvient plus bruyante que la respiration de son ami, et dans son regard qu'elle avait toujours trouvé éclatant - de cette intelligence qu'elle admirait tant - ne subsiste qu'une pâleur décolorée, édulcorée. Mais pire encore que sa posture, et son état, et ses sanglots à lui ; c'est sa propre impuissance à elle qui la ronge.

A l'hôpital c'est facile, il lui suffit de respecter le protocole ; on part des symptômes, on recherche l'antidote, on écoute, on soigne. C'est un travail rigoureux mais qui la plupart du temps suit un fil bien tissé. C'est une toute autre affaire quand il s'agit de venir en aide à un proche qui ne lui a rien demandé et qui ne l'a d'ailleurs pas contactée pendant plusieurs mois. Et si elle comprend maintenant les raisons de son silence, Hannah a l'impression d'imposer sa présence. D'être de trop dans cette chambre où règne une atmosphère tendu.

Et cette question qu'elle s'est posée de nombreuses fois après la mort de sa mère : how to save a life? Et toutes celles qui suivent invariablement : Le peut-on seulement ? Est-ce même là un rôle qu'elle doit prendre ? est-ce une erreur de penser que l'on peut sauver une âme, n'importe laquelle, même celle qui nous le demanderait ?

Hannah cherche encore la réponse.

Quand soudain la voix d'Ariel transperce avec difficulté le silence pesant qui régnait en maître. « I-I ne-eed- » a chaque mot qu'il extirpe difficilement de sa gorge, Hannah ressent sa souffrance, ça résonne en elle, vibre à l'intérieur de sa poitrine.  « I need y-you I-I’m- » Peut-être qu'elle avait tout faux, et qu'elle est pile là où elle devait se trouver. Elle tente du moins de s'en convaincre, aidée par les mots balbutiants  de son ami, et par sa main qui s'approche pour l'attraper. Quand il se soulève avec difficulté, Hannah s'avance et se laisse aller contre lui quand il l'enlace - s'écroule presque contre elle. « I-I- I’m sorry, Hannah,» Un sanglot incontrolable la saisit de plein fouet, Hannah le serre de toutes ses forces, ses mains s'agrippant au vêtement qu'il porte. I'm here, I'm here. I'm here. qu'elle répète en chuchotant contre son épaule. Et des larmes coulent, il lui faut un moment pour réaliser qu'eles viennent d'elle, qu'elle souffre à l'unisson. « I-I’m s-s-so- so, sorry Help ! Help ! Sorry ! Help ! Help me ! » Le cri du perroquet vient s'unir à eux, crée un echo qui brise son coeur, l'écrase en miettes, le pulvérise. Que peut-elle dire, que doit-elle dire ? Elle n'en a aucune idée Hannah, pourtant elle sait ne pas pouvoir garder le silence. Pas alors qu'il est contre elle, qu'il se montre dans une vulnérabilité qu'elle ne lui avait encore jamais vu.

Sa main vient caresser doucement les cheveux d'Ariel, du haut vers le bas. Du haut vers le bas. Un rythme lent et délicat. "I'm h-h-here. I'm-m no-not going any-anywhere." son instinct prend le dessus, son corps qui s'allonge en entraînant son ami à sa suite sans jamais se décoller de cette étreinte - s'éloigner c'est le quitter. Ses bras qui l'accueillent et le serrent autant qu'elle le peut. Et ses mots qui sortent en une litanie qu'elle ne maitrise aucunement - se taire c'est l'abandonner. "Wh-hat do you... need Ariel? I-I c-can t-t-tell you a ... story, o-or I don't know.. Sing you something. Anything you-you w-want dear. Not leaving." Elle inspire longuement, attrape une grande bouffée de cet air dont ils ont tant besoin et dont elle a cruellement l'impression de manquer avant de tout lâcher. Quand elle reprend la parole, elle se sent un peu plus en contrôle, un peu mieux en capacité de l'aider. Whatever that means, she has no idea. "Or.. Or I-I can listen to you. You can close y-your eyes if that helps, pretend I'm not even here and just.. just start talking."

Aucune de ses propositions ne lui parait satisfaisante. Rien ne lui semble adéquat. Mais Hannah est là et elle ne partira pas. Et peut-être que ce qui compte ce n'est pas tant ce qui se dira que tout ce qui ne se dira pas ; simplement ce qui se sent, au délà des mots, au delà du tangible.


Dernière édition par hannah abbott le Lun 16 Aoû - 12:11, édité 1 fois
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Tw: depression, suicidal thoughts, death / corpse (description)

Tu ne sais pas ce que tu as. Tu as beau être le fameux génie dont on vante les talents, tu es désarmé face à la réalité. Tu n’as aucune théorie à proposer, aucune analyse suffisamment poussée à lui présenter, ni à qui que ce soit d’autre. Tu es juste là, à souffrir, et il n’y a que ça.
Si bien que tu sens au fond de toi que cette douleur-là a toujours été là, tapie quelque part, et que tu ne la regardais pas. Qu’elle avait soudainement prit ses aises, profité d’un moment de victoire, pour te mettre à terre. Il y a quelques mois tu te serais dit : non, je ne mérite pas ça, vraiment pas. Mais lorsque Hannah est rentrée dans ta chambre, qu’elle t’a regardé avec ces yeux-là, tu t’es dit que tu méritais. Ça n’a ni queue ni tête, ni sens logique, mais dans ton esprit, c’est comme si la douleur que tu lui avais infligé par ton propre mal-être était… la raison pour laquelle tu souffrais depuis ces derniers mois, et elle aussi. Une punition exemplaire.

Tu ne devrais pas penser ça.

En plus de ça, ce n’est pas vraiment la mort qui t’effraie. Sur le papier du moins. La plupart de tes frères en témoigneraient, tu n’as aucun problème à regarder la mort en face. Seulement, il s’agit de celle des autres. Cette mort-là te fascine et t’a toujours fasciné. La mort du corps, des tissus, et de toute la chimie qui se met en marche durant le processus de décomposition. L’anatomie, la médecine. C’est cette mort-là que tu respectes. Mais la mort de l’âme ? De l’esprit ? Force est de constater que tu n’y as jamais vraiment songé. Pourtant, tu te rappelles très bien de ce qu’a dit Eph un jour, quand vous étiez petits : « But where my soul will go? Where’s the soul of grandma? »

Tu pensais que c’était plus simple que ça.
Tu pensais que l’âme ne pouvait pas mourir en étant incarnée.
Tout ça n’a rien de logique, de naturel.
Tu aurais sans doute dû faire des études de psychomagie au lieu de t’appesantir sur le reste…
Après tout l’esprit et l’âme sont là où tout siège.
Le corps… il peut faillir, si l’esprit ou l’âme ne sont pas blessés eux aussi, tu sais que la résilience peut être.
À moins que ?

Ce n’est pas la mort du corps qui t’effraie, non. C’est bien ça le problème : lorsque tu dis que tu n’en peux plus, que tu veux mourir, tes frères savent très bien que tu en es capable. Que la douleur de l’âme peut te faire faire commettre l’irréparable, pour la simple et bonne raison que tout ce qui attraie au corps qui se dégrade ne te fait pas peur.

La fatigue du corps, pourtant, te permet de ne pas trop te perdre dans ces fanges. La présence de tes frères, même intermittente, et même de Manu, permettent aussi d’apaiser cette part de toi, tout en la ravivant à chaque fois. Or tu sens le mouvement lent sur tes cheveux, de haut en bas, lentement, et quelque chose en toi s’apaise petit à petit. Difficilement, mais sûrement, tu clos ces paupières déjà noyées de larmes, qui n’en finissent pas. L’épaule d’Hannah s’en imbibent, de ces larmes de crocodile. Tu sens son corps tout entier se presser contre toi. Tu ne te rappelles pas la dernière fois que tu as ressenti ça ; alors que tu ne le ressens pas vraiment.

C’est que ton père, lui, ne t’a jamais fait ça.

Ta mère, elle, est morte en vous mettant au monde.

À cause de Salomon.

Alors tu ne sais pas ce que c’est, mais une part de toi l’accueille comme si c’était ça qu’il demandait. Le retour de cette présence qui n’a jamais existé ailleurs que dans vos gènes ou sur les photos. C’est sans doute trop demander à une amie, aussi fidèle et affectueuse puisse t-elle être. Tu ne sais pas, tu ne lui dis pas, mais il y a quelque chose en toi - ton enfant intérieur, s’il en est, - qui l’accepte comme la huitième merveille du monde.

Tu ne devrais pas confondre Hannah avec une mère, pourtant, ta souffrance qui te tiraille ne voit qu’une fraction de repos entre ses bras. Pour l’instant.

Faites que ça dure. Faites que ça dure.

« I-I don’t know I-I… » tu renifles et tente tant bien que mal de t’essuyer les yeux avec la paume de ta main déjà humide. Comme si tu épongeais un sol noyé avec une serpillère saturée. Désagréable à souhait. Tu laisses un silence forcé où tu reprends ton souffle qui se saccade un peu moins, où tu gardes le nez baissé pour que tu ne la déranges pas. C’est déjà assez dur comme ça.

Tu sais pas ce qui pourrait t’aider. Tu sais pas. Elle non plus. Sinon tu l’aurais déjà fait. Vous l’auriez déjà tous fait. Pas vrai ?

« It… I-It hurts » l’évidence même, et toute la douleur semble s’être logée dans ce mot que tu as peiné à lui sortir. Tous tes mots sont difficiles à sortir. Tous. « I d-don’t know h-how to… erase it » effacer, c’est le mot. C’est tout ce que tu veux, qu’elle s’efface. Mais tout ce que t’as l’impression, c’est qu’elle t’efface toi. Que c’est une course contre la montre que tu n’es pas sûr de gagner cette fois. « …h-how t-to… CURE myself…CUUUUre ?! Help ! Help me ! Help ! Hannah ! Cuuure ! Help ! »

Tu serres un peu plus ton amie contre toi, te disant que les odeurs, la sueur, les larmes allaient finir par avoir raison de sa détermination. Tu ne te sens pas être la personne dont elle devrait s’occuper là, maintenant. Tu déranges. Tu sais que tu déranges. Que tu ne leur délivre qu’une seule chose, l’impuissance. Rien de tout ça n’est juste.

Si Elohim existe, rien n’est juste.

Parce que si même Hannah ne peut pas t’aider, personne ne le pourra jamais.
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Nial Slow
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TW : dépression ; deuil ; general sadness and such

Contrairement à ce que les gens pourraient penser en l’observant, Hannah n’est pas étrangère à la douleur. A cause son sourire léger et ses yeux pétillants, sa mine enjouée et ses mots rassurants, nombreux sont celleux qui pensent l’avoir cernée : petite sang-mêlé, apprentie médicomage à qui la vie sourit et qui ne s’en sort pas si mal que cela, peut-être un peu grâce à son nom de famille, ou son lien aux Greengrass, ou grâce à ses efforts et son sérieux. Ou alors c’est simplement un coup de chance, bien qu’elle ait parfois du mal à y croire. Mais à seulement vingt ans et quelques poussières, Hannah reste encore optimiste et peut se permettre d’espérer que la chance n’est pas seulement un Conte que l’on raconte aux enfants pour leur donner une raison de vivre quand tout partira à volo.

Quoi qu’il en soit, les gens se trompent lourdement en pensant que tout lui réussit. Elle revoit encore le corps sans vie de sa mère, et peut dire avec précision quand son père a commencé à s’enfoncer dans les racines de la dépression, voudrait pouvoir effacer les souvenirs de sa dernière année à Poudlard, ou revenir sur ce choix stupide qui lui a valu la séparation avec sa meilleure amie, et il y a tellement d’occasion où elle s’inquiète pour son petit-frère qu’elle ne peut plus les énumérer.

Elle ne dirait donc pas qu’elle est chanceuse et que tout lui sourit dans la vie, ni même qu’elle n’a pas le droit de se plaindre de temps en temps, bien qu’elle ne le fasse que peu.

Pourtant, lorsqu’elle voit Padma, ou son père, ou certains patients ou aujourd’hui Ariel ; Hannah ne peut que se mordre l’intérieur des joues et se sermonner d’avoir un jour pensé que sa vie était difficile.

Elle s’oublie alors pour ne devenir qu’un reflet tordu de la tristesse d’Ariel.
Lui rend câlin pour câlin et larmes pour larmes.
Il n’y a qu’un pas entre l’empathie et la compassion et Hannah le franchit à chaque fois sans un regard en arrière.

Plus jamais elle ne laissera tomber un ami, et si elle ne peut en définitive pas faire grand chose de plus que le serrer dans ses bras et le laisser pleurer contre son épaule, lui embrasser le front et tracer les lignes de soucis sur son visage avec ses doigts pour les effacer, alors elle fera au moins cela.

Un tout petit peu c’est beaucoup plus que rien.

Hannah tente malgré tout de le faire parler, mais les mots s’entrechoquent et les idées tombent à plat, il n’a pas besoin d’une stupide berceuse Hannah, he doesn’t even know he doesn’t need you. Nobody does. « I-I don’t know I-I… » Ses doigts tremblants caressent le front et glissent contre les petites boucles humides, comme sa mère le faisait pour elle quand elle se blessait ou qu’elle était triste. Hannah n’a pas d’autres modèles que celui-ci. « It… I-It hurts »  Les mots d’Ariel glissent de ses lèvres à ses oreilles, elle les accueille en hochant la tête, en répondant par les gestes d’affection plus que par les mots qui sonnent creux dès qu’ils la quittent. « I d-don’t know h-how to… erase it » Elle ne sait pas non plus, il n’y a pas de potions pour ça. Pas de remède magique et pas de sortilège non plus, que des tâtonnements dans le noir, avancer à reculons, hésiter et se lancer. Sauter et espérer ne pas tomber. Sa prise contre les omoplates d’Ariel se raffermit, si seulement elle pouvait lui insuffler un peu d’elle pour l’accompagner. Hannah n’a jamais aimé se sentir impuissante, ça réveille les petites voix dans sa tête qui se moque de son inutilité et de son inaction. « …h-how t-to… CURE myself…CUUUUre ?! Help ! Help me ! Help ! Hannah ! Cuuure ! Help !  “Oh by-y merl-... Wish I-I had an answer. Wish I-I knew what to say Ari-el… I would like nothing more th-than to ma-ake it a..all go away.

Ils forment à eux deux un amas de larmes qui dégouterait Daphne si elle voyait l’état des vêtements et du visage de sa cousine. C’est loin d’être proper… Hannah s’en fiche bien quand elle a l’impression que lâcher son ami reviendrait à le laisser sombrer. Au bout d’un temps, bien trop long où elle rame avec les mots qui s’entremêlent dans son esprit sans trouver la sortie ; elle reprend, dit la phrase toute d’une traite en espérant ne pas le vexer. Parce qu’elle ne veut pas le perdre, mais qu’elle sait que ce sujet peut être sensible pour s’y être essayée avec son père et n’avoir reçu en réponse que des grommellements et du jugement. Une rebuffade de plus, un exemple que l’on ne peut pas aider ceux qui ne le souhaitent pas. Alors, elle inspire un bout, essuie ses larmes et s’empêchent d’en laisser tomber d’autres sans avoir terminé sa phrase : “May-be you should see a … someone? You know a therapist?
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TW: depression, sadness

C'est que dans cet étau de pensées noircies par la tristesse et la négativité, il y en a de celles qui se répètent et qui scandent en boucle : c'est ridicule, ridicule, ridicule et ridicule. C'est ce qu'on t'a dit quand tu avais trois ans et que tu voulais porter du rose : c'est ridicule. C'est aussi ce qu'on t'a fait comprendre quand toi, le petit génie qui posait trop de questions, a voulu claquer la porte de St Mungo's au bout de deux semaines. Ridicule.

Ridicule de chances gâchées, ridicule tout court. C'est ce que tu ressens et ce que tu entends quand tu dis quelque chose, en écho contre tes tempes. Comme si c'était vide et rempli à la fois, lourd et léger, électrisé. Trop de choses d'un coup qui ne sont plus rien.

Alors quand Hannah te suit, t'écoute, (tu as honte d'être là, de la laisser là comme ça), c'est son impuissance mesurée et exprimée qui rend tout ceci encore plus ridicule.
Tu ne sais pas et elle ne sait pas, alors personne ne saura. Tu as toujours été habitué à tout dénicher, à tout comprendre, à tout retourner à tord et à travers, pour pouvoir te faire une idée, et surtout, trouver l'épée de clairvoyance tranchant la confusion. Après de longues tribulations, tu y parvenais toujours. Parfois tu te ramassais des frustrations, souvent même, car cela n'allait pas aussi vite que tu le voulais. Comprendre, c'est la clé. Aujourd'hui, et depuis quelques temps maintenant, tu ne comprends plus rien. Même le plus intelligent de vous tous, Ephraim, n'arrivait pas à donner un mot clair sur tes maux, lui qui de tout temps parvenait à les dénicher, comme s'il était né pour comprendre.

Ne pas comprendre ton mal-être, alors, c'est mourir.

Tu as un mal de crâne pesant et prenant, pourtant, qui te rappelle bien que tu es toujours vivant.

Et là où tu pensais récolter un nouveau silence, Hannah, ta tendre amie, t'enfonce une épine dans ton cœur déjà suintant.

"May-be you should see a ... someone? You know a therapist?"

Il te faut quelques secondes, interminables au demeurant, pour digérer ce qu'elle te dit. "W-Wha-… w-what?"
Ça te rappelle ce que tu as dit (vociféré, presque) à Ben avant qu'elle n'arrive. Que tu ne voulais voir personne. Tu te sens ridicule de vouloir encore ça, de l'affirmer, d'insister aussi bêtement, alors qu'au final, tu l'as laissée entrer. Mais c'est plus fort que toi, tu ne peux que lui dire ça, les mêmes choses que tu rabâches à Ben, aux autres, à tout ceux qui ne comprennent pas. "I… I-I don't n-need a…" tu renifles, ton sanglot te bloque la gorge un instant. Tu es plus crispé que jamais, et tu te passes une main sur ton visage, en te laissant un peu retomber vers l'arrière, sur ce dos qui te fait mal. Comme ça, tes spasmes se voient encore davantage, celles qui font trembler tes lèvres sont indéniables. "I-I don't want to see anyone," voir personne, personne d'autre que Manu, tes frères, et peut-être même elle, maintenant qu'elle y est. Mais personne d'autre.

"W-Why… why are-… why are-" tu n'arrives pas à aller au bout. Pourquoi diable disent-ils tous ça ? Que tu dois aller voir quelqu'un ? Ce quelqu'un a-t-il au moins été gratifié de ses bonnes méthodes et de son efficacité ? Tu n'as même pas envie de savoir. Ça te fait trop de mal de te dire que tu as besoin d'aide, et besoin d'une médecine qui ne t'a jamais vraiment plu. "W-Why are you- all-- saying that" parce que ça t'épuise de l'entendre, de ne pas vouloir l'entendre. Tu te prends maladroitement dans tes propres bras, qui n'ont aucune force à déployer. Ils ont l'air seulement étalés sur toi comme si tu te les étais brisés de la plus cruelle des manières, et que personne ne voulait t'aider.

C'est peut-être ça le vrai problème, te dis-tu.

C'est qu'au fond, la volonté, qui jusque là te faisait soulever des montagnes, ne pouvait plus t'aider.

"I… I need" d'être seul, encore plus seul que tu ne l'es déjà.

"I…" respirer, peut-être. Tu ne sais plus comment faire.

Juste, te taire.
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