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Caesar se perd avec un plaisir indécent dans cet échange, qui lui fait aussi de bien que si Dennis était celui en train de le caresser - peut-être plus encore, à vrai dire, quand il entend les gémissements qui s'échappent d'entre ses lèvres et qu'il sent ses doigts s'accrocher à ses cheveux. C'est dans ces moments-là que Caesar se sent le mieux. Aimé, adoré, vénéré d'une certaine manière. Et surtout, c'est dans ces moments-là qu'il est à sa place, avec un homme, contre un homme, offert tout entier à un homme qui murmure son nom d'une voix rauque et dont la peau tendue et brûlante va et vient entre ses lèvres, réveillant sous sa peau des salves enflammées salvatrices, qui lui donnent l'impression de renaître, de laisser une peau qui ne lui convient plus derrière lui.

Alors qu'il ferme les yeux, comme pour mieux s'adonner à son oeuvre, Caesar pourrait presque s'imaginer que Dennis n'est qu'un autre inconnu au visage flou, un corps qu'il a envie de vénérer pour la nuit comme lorsqu'il allait fréquemment au Pegasus, et que les regards des autres hommes étaient aussi vite oubliés que leurs corps étaient découverts. Mais non, c'est devant Dennis qu'il est agenouillé, et c'est Dennis qu'il suce avec un zèle manifeste et une attention presque dévote, humant parfois en resserant sa gorge autour de lui dans l'espoir de lui arracher un gémissement plus bruyant encore que les précédents, de lui faire plaisir comme Dennis sait lui aussi si bien le faire lorsqu'il s'abandonne à lui.

Quand il explose dans sa bouche, Caesar en gémirait lui-même presque de frustration, rouvrant les yeux pour croiser les siens, voilés par le plaisir - et de sourire malgré lui, en se détachant lentement après avoir avalé une partie par habitude. Son corps à lui vibre, habité d'un désir satisfait et d'un plaisir peu commun, rien qu'à l'idée que pendant quelques instants, dans le secret de ce café moldu sans intérêt, Dennis était complètement et entièrement à lui.

Ils se détachent l'un de l'autre, les doigts de Dennis glissant sur sa peau en une caresse inhabituelle mais tendre, et fortement appréciée. Caesar recrache dans les toilettes ouvertes le reste de ce qui se trouve dans sa bouche avant de s'essuyer les lèvres sur la manche de sa jolie chemise - sa baguette, quand il la sortira de sa poche, s'occupera du reste. En se redressant, il regarde le reflet de Dennis, le plaisir qui est écrit partout sur son visage, et sa propre image - défaite et ébouriffée, ses joues roses d'avoir tant travaillé pour lui. Au Pegasus, il se serait prestement détourné, une fois satisfait, pour rejoindre sa table ou trouver d'autres bras; mais auprès de Dennis, il a envie de rester. Non pas parce qu'il est sa dernière et seule conquête, ou parce qu'il n'a pas quiconque d'autre vers qui se tourner - mais parce qu'il est Dennis, tout simplement, et qu'il esquisse un léger sourire en tendant la main vers lui, l'incitant à s'approcher. "Come here." Caesar se laisse aller à ses doigts se glissant dans ses cheveux, l'étudiant de près en le laissant le recoiffer et le caresser, lui offrir une tendresse qui est devenue familière entre eux.

Caesar n'a jamais désiré quelque chose comme ça, n'a jamais voulu qu'on le regarde avec une telle douceur et avec tant d'attention - et à vrai dire, il n'a jamais cru que ça arriverait et a toujours pensé que ses relations ne seraient que des chimères éphèmères, des mensonges à mi-voix partagés dans les salles sombres du Pegasus. Ce que Dennis lui offre est tout autre, et ça lui fait peur mais en même temps, ça comble en lui un vide dont il ignorait l'existence jusqu'à le rencontrer véritablement. Et leur première rencontre n'était pas il y a trois ans, dans une backroom d'un Pegasus bondé et vibrant de vie; il a l'impression d'avoir redécouvert Dennis quand il s'est pointé sur le pas de sa porte, du jour au lendemain, il y a quelques semaines, avec ses doigts tremblants et son sourire à toutes épreuves.

"Do you want me to take care of you? - No." Les mains de Caesar se baissent, s'accrochent à ses hanches, l'attirent à lui et il se penche pour lui embrasser le coin des lèvres. "You're so hot right after you come," lui murmure-t-il dans un compliment rare dans sa bouche - le charme de Dennis n'est pas à refaire, et il oublie souvent de le lui dire. Caesar se détache seulement pour se laver la bouche au lavabo, et attrape sa baguette pour effacer les dernières traces de leur rapide étreinte avant de jeter un coup d'oeil à la porte où on a cessé de frapper - sans doute pour appeler la brigade moldue, quel que soit son nom, ou l'équivalent.

Il glisse sa main dans celle de Dennis. "Are you sure they're not going to arrest us for that?" Un léger sourire, incertain, s'invite sur ses lèvres. "Worst case, we can Apparate somewhere else..." Il a encore besoin de lui, réalise-t-il, mais n'éprouve aucun réel désir ou besoin de le toucher, de l'embrasser, de le caresser. Il le veut juste lui, il veut l'écouter parler, s'assurer que son sourire atteigne au moins une fois ses yeux aujourd'hui. "Are your friends going to be very worried?" se souvient-il soudainement, gêné à l'idée d'avoir fait irruption dans sa vie privée et dangereuse, celle d'un fugitif (le mot est lancé, angoissant) sans foi ni loi, comme ils disent à la radio. Il espère ne pas l'avoir mis dans le pétrin, mais il espère aussi que Dennis pourra lui promettre cette journée, au moins, pour combler ses besoins - et son envie, tout simplement, de passer du temps avec lui.

tw: mention de manque, mention de drogues

"No." Le sourire de Dennis s'étira imperceptiblement, tandis que sa main retombait dans le cou de Caesar, se laissant attirer à lui, puis embrasser sans résistance. Ils avaient mis un certain temps à se parler de leurs envies, et de ce qu'ils désiraient, vraiment – une évolution notable, des premiers I want you au refus doux de Caesar. Encore enivré de plaisir, qui l'invitait inexorablement à l'auréoler d'une dragée de SMILE, Dennis pouvait presque oublier l'empressement de Caesar, son propre abandon, et la satisfaction paradoxale de pouvoir lui donner ce qu'il recherchait avec tant de fébrilité. "You're so hot right after you come." Un léger rire franchit les lèvres de Dennis, son regard sur lui tandis qu'il se penchait vers le lavabo ; ses doigts vinrent naturellement glisser sur son épaule, en une caresse légère, un besoin de contact sensible après ce qui n'était, entre eux, plus que du sexe.

Ce ne devait plus être du sexe – et Dennis se rappelait les yeux brillants de Kaz, le souffle trop brusque de l'envie s'engouffrer sous sa peau, sous la pression du désir de Caesar. "Well you're the one making me hot," lâcha-t-il en passant sa paume dans son dos offert, avec un nouveau rire qui, cette fois, atteignit ses yeux à retardement.

Caesar glissa sa main dans la sienne, et Dennis referma ses doigts sur les siens en détaillant doucement les traits incertains de Caesar – il pouvait y voir l'apaisement et le calme régner, après les décharges nerveuses qui les avait traversés quelques minutes plus tôt. Caesar était redevenu Caesar ; souriant, ouvert, tranquille, peut-être un peu heureux en sa compagnie. C'était tout ce que Dennis souhaitait, désormais. "Are you sure they're not going to arrest us for that? Worst case, we can Apparate somewhere else..." "Yeah don't worry, it's totally legal here", fit Dennis en caressant le dos de sa main de son pouce avec tendresse. "No one is coming to get us." Pas aujourd'hui, pas alors que Kaz est venu le trouver jusque dans les entrailles d'un monde qui le mettait mal à l'aise – Dennis avait beau tourner et retourner cet état de faits dans son crâne, en dépit du danger criant de cette visite, il n'y voyait que le bonheur d'avoir été désiré assez fort par Caesar afin qu'il vienne le trouver de lui-même (et aussi beau que le premier soir de leur rencontre). "Are your friends going to be very worried?"

Le sourire de Dennis vacilla légèrement à la mention des sorciers de Sheffield – leurs visages consternés et confus lui revenaient, maintenant que la vague grisante de l'orgasme se retirait. Nul doute qu'il allait passer un mauvais quart d'heure, à son retour ; il espérait simplement que le problème se réglerait entre eux, et qu'ils n'auraient pas à convoquer Susan, ou, pire, les hautes instances des cercles supérieurs. "They'll be pissed, a little, but I'll deal with them alright", Dennis resserra ses doigts entre les siens, comme pour l'assurer que tout irait bien, une fois qu'il leur aurait prouvé que Kaz ne leur voudrait pas de mal, "we're not used to having such Very Important Wizards knocking at our door, you see." Un Sang-Pur de son standing, avec lequel il avait tant rabâché les oreilles de Riley – his very own VIW, aurait-il souhaité corriger sans rien en faire, gardant ce secret ancré dans son sourire. "I'd like to show you where I live, but I don't think it's such a good idea at the moment." L'idée de rappeler Kaz un autre jour, dans le dos de ses quatre colocataires, se glissait doucement dans son crâne ; et devant cette cuisante impossibilité, dans l'immédiat, Dennis secoua légèrement la main dans la sienne, comme pour chasser cette fâcheuse contrainte. "You know what? Let's get out of this place, I'll show you around. You've never really visited the Muggle side, right?" Un sourire s'épanouit sur ses lèvres, et il vint planter un baiser léger sur les lèvres douces de Kaz, heureux, bêtement, de lui montrer son côté des choses – il suffirait d'aller un peu plus loin que Sheffield, là où aucun des siens ne pourraient le trouver, là où il pourrait tenir la main de Caesar dans la sienne, et l'embrasser sans d'autre crainte que de récolter les regards malvenus de vieux bigots.

Caesar voit le sourire éternel de Dennis manquer de s'effondrer, et s'étonne lui-même d'être désormais en mesure de pouvoir étudier ses réactions et de savoir y déterrer ce dont il a besoin: de plus en plus, il remarque les esquisses insincères qui fendent ses lèvres et n'atteignent que trop rarement ses yeux et de plus en plus il voit les émotions négatives qui colorent ses yeux, passagères et rapidement reléguées au fin fond de lui-même. Il ne sait pas trop comment les approcher, n'a jamais su. Il n'a pas vraiment grandi dans une maison où la vulnérabilité était encouragée, et il se souvient douloureusement de toutes les fois où il s'est mépris et s'est confié à sa mère pour être confronté à une réaction négative, qui l'a conforté dans l'idée de ne plus jamais retenter l'expérience. On garde donc ses sentiments pour soi, chez les Rosier, et on s'en occupe en privé loin des regards. Caesar, heureusement, a toujours eu Basil avec lui - mais avec lui, pas besoin de parler, il suffisait d'un regard. Il savait tout à propos de son frère, leurs vies étaient partagées, parallèles, symbiotiques. Il n'a jamais eu à demander des explications, à proposer des solutions sans savoir si elles étaient les bonnes.

Il n'en a jamais eu envie de le faire non plus, n'a jamais eu d'amis à proprement parler si ce n'est Basil, n'a jamais eu envie d'en avoir. Son jumeau lui suffisait, et ce n'était certainement pas auprès de ses amants qu'il allait se tourner pour parler sentiments, blessures émotionnelles et autres ressentis.

Perdus dans les yeux sombres de Dennis, Caesar se découvre l'envie d'essayer. Et cela lui fait peur, véritablement peur, mais cela le rend heureux, aussi, quelque part. "They'll be pissed, a little, but I'll deal with them alright, we're not used to having such Very Important Wizards knocking at our door, you see." Caesar sourit, serrant ses doigts en retour contre les siens, se laissant retourner à la facilité de ses conversations avec Dennis. "Anything for my fans," lui souffle-t-il simplement, joueur, un lointain écho d'une conversation passée. "I'd like to show you where I live, but I don't think it's such a good idea at the moment." L'idée de se retrouver coincé dans une maison, entouré de hors-la-loi, le rendrait presque malade et Caesar ne réprime pas un petite grimace anxieuse à cette pensée - mais il n'aimerait pas contrarier Dennis, et est un peu curieux à l'idée de découvrir sa chambre et son lieu de vie malré tout. "Another time." Ou jamais, qu'importe au final, tant qu'ils peuvent passer du temps ensemble loin des regards.

"You know what? Let's get out of this place, I'll show you around. You've never really visited the Muggle side, right?" Dennis s'approche et l'embrasse rapidement, lui arrachant un énième sourire. Caesar glisse ses doigts entre les siens, les entremêle, répondant à son rapide baiser avant d'hocher la tête. "Not really, no." Et ça lui fait un peu peur, mais il sait que Dennis le protégera et ne le mettra pas dans une position dangereuse ou embarrassante. "I trust you," ajoute-t-il même dans un souffle, effleurant son nez du sien, un geste tendre et inhabituel mais qui répand une chaleur bienvenue et agréable dans sa poitrine. Il ne se souvient pas de la dernière persone à qui il a dit ça, et envers qui il a ressenti un tel cocktail d'émotions: cette tendresse inattendue, cet intérêt infini, cette affection démesurée. Caesar n'est pas fait pour l'amour et la douceur, ne l'a jamais été, persuadé qu'il ne trouverait dans sa vie qu'un plaisir charnel et luxurieux dans les salles sombres des endroits glauques et tordus comme le Pegasus, convaincu qu'il ne méritait rien de mieux que les attentions brusques et aveugles d'hommes égoïstes et cruels - rien qui aurait pu lui apporter le bonheur qu'il ressent lorsqu'il croise le regard tendre de Dennis, qu'il serre entre ses doigts les siens.

Il ne sait pas si on peut se forcer à être quelqu'un que l'on est pas mais avec Dennis, il aimerait essayer.