Le sorcier était livide, sentant toute la bonne humeur que la soirée avait pu lui apporter s’envoler définitivement. La violence des mots du journaliste, effaçant la douceur du compliment qui avait échappé à Lance. Et si son regard azur finissait par croiser celui rassurant de son camarade, il aura fallu que ce dernier se lève et pose sa main sur son épaule pour lui redonner son souffle et un peu de chaleur dans son cœur. Rhys s’en était inquiété du rejet, mais Lance lui avait dis qu’il n’avait pas à le faire, il serait là et il lui prouvait, là tout de suite. Et s’il était encore sous le choc des propos de son ancien collègue, il ne pouvait s’empêcher de sentir l’estomac se remplir de papillon, un comme lorsqu’on retombait en amour pour quelqu’un. Même s’il n’y avait jamais vraiment eu de désamour, même s’il connaissait Lance et qu’il n’avait pas douté un seul instant qu’il prendrait sa défense d’une manière ou d’une autre. Il ne pouvait pas douter du sorcier, même si leur amitié, actuellement, vivait une période trouble où il ne savait plus sur quel pied dansé. Rhys savait que s’il commençait à se demander si Lance prendrait sa défense, alors il ne pouvait pas lui reprocher son comportement. Serrant les poings dans les poches de sa veste, il laissait la scène se dérouler devant lui, les yeux rivés sur Lance, qui, fidèle à lui-même ne se laissait pas démonter par le journaliste. Il n’y allait pas par le dos de la cuillère et c’était la première fois depuis sa sortie de prison que Rhys voyait quelqu’un prendre sa défense, plutôt que de détourner les yeux ou tout simplement passer son chemin. Et surtout, c’était Lance, qui prenait position, faisant rougir légèrement le fossoyeur. Ses pensées partant un instant, bien plus loin qu’elles ne devraient, avant d’être presque aussitôt ramené à la réalité. Rhys se dégageait alors que le journaliste terminait son chemin contre la balustrade, son regard n’avait pas quitté Lance. Hot.

« Viens, on va te chercher à boire. » Rhys hochait la tête, alors qu'il emboîtait le pas de Lance, non sans regarder par-dessus son épaule pour voir le journaliste qui manquait de passer à travers la barrière de sécurité, encore sonné par l’altercation. Malgré lui, cette vision lui décochait un sourire discret, avant d'accélérer le pas pour rejoindre Lance afin de prendre sa cadence. Le cœur battant, une lueur d’admiration dans son regard alors qu’il mettait un rapide coup d’œil vers le sorcier. Heureusement, il n’y avait que lui qui entendait le tambourinement de son myocarde dans la poitrine, les mains tremblantes cachées dans les poches de sa veste. Entre reconnaissance et la culpabilité de l’entraîner dans ce genre de situation dont ils pourraient tous les deux se passer. À ses côtés, il pouvait sentir Lance bouillonner. Rhys ne l'avait peut-être pas vu tous les jours pendant ces dernières années, mais il reconnaissait bien cette colère et frustration. Et s'il était loin de se sentir bien, il y avait quelque chose quand même qui l’avait touché, c'était de savoir que son meilleur ami continuait à prendre sa défense, même s’il lui reprochait, encore (?), son erreur d’il y a quatre ans.

Les deux sorciers se frayaient un chemin jusqu'à une buvette et si l'ancien journaliste avait pensé prendre quelque chose de non-alcoolisé, mais un peu loufoque, comme un jus voir un cidre, l'espace d'un instant, il décidait tout de même de prendre de l'eau minéral, car ça semblait bien plus fort pour se remettre de l’échange bref avec le journaliste. Choix qui surpris le vendeur qui lui tendait une bouteille en faisant un peu la moue. Les deux sorciers s’éloignaient ensuite des stands, Rhys ouvrait la bouteille, buvant une longue gorgée avant de s'adressait à Lance sans oser le regarder. « Je suis désolé, murmurait-il en s'excusant, je ne veux pas qu'il t'arrive des problèmes à cause de moi. » Que ce soit par ses actions irréfléchies, ou parce qu'il était lui. « Merci, d'avoir pris ma défense. »

Certes, Thornwood n'était qu'un sorcier parmi tant d'autre, le seul dans le carré VIP a lui avoir lancé un regard noir, le seul aussi qui était venu l'insulté sans préambule. Mais voilà, le journaliste n'était pas le seul, certainement pas le dernier et Lance n'était pas toujours là pour remettre les cons à leur place. Rhys ne voulait pas que cette situation enchaîne sur une conversation où il serait contraint d'avouer à l'autre sorcier qu'il vivait pire, que les insultes, c'était monnaie courante, mais que finalement Thornwood restait soft, même s'il se rendait bien compte que ce n'était pas l'injure qui l'avait le plus touché. L'attaque sur Lance, comme les sous-entendus, ça lui avait retourné les tripes par contre, parce que le reste, il avait fini par les accepter. Il y en avait toujours eu, mais il avait perdu l’assurance qui lui servait de bouclier, les insultes glissaient moins que par le passé, même s’il prétendait le contraire. Cependant, qu’on s’en prenne à ses proches, ça avait presque autant de force, sinon plus pour lui. Et si pendant qu'il jouait les contacts avec la P.A.P.A. et autres petits projets personnel sur le côté, il savait qu'il se mettait surtout lui en danger, il ne voulait pas entraîner d'autres personnes avec lui sans leur consentement. Il reprenait une gorgée d'eau, muré dans son embarras, alors qu’il entendait encore les propos du journaliste résonner à l’arrière de son crâne. Rhys ne voulait pas que Lance finisse à Azkaban, il préférait y retourner lui pour le coup.

Rhys n’osait pas vraiment lever les yeux vers Lance, juste un instant pour voir son camarade esquisser un sourire avant de hausser les épaules. Il lui avait dit. C’est vrai, le sorcier voudrait retenir cela de sa soirée, plutôt que l’attaque de Torchwood, ou même la carte du rang sortit de la part son ami. Il préférait garder avec lui ce sourire de la part de Lance, ou l’éclat de rire, mais ce n’était pas aussi facile. Le sorcier savait que ce n’était pas un match de quidditch qui allait le remettre en selle, encore moins après ce qui s’était passé. Et même s’il savait que le Farrow avait raison, c’était un tocard, il l’était bien avant, mais il l’ignorait, le tolérait, le respectait. Le régime avait libéré la parole et la haine. Et le sorcier n’avait pas à se plaindre, sa tare était d’être homosexuel, pour d’autres, c’était des sorciers né-moldu ou alors avec du sang-mêlé d’êtres sentients, ou un vampire, un loup-garou. Il s’en sortait pas si mal, il en avait bien conscience, mais ce n’était pas pour cela qu’il devait cracher sur les autres. Et il s’il montrait patte blanche au gouvernement, c’était loin d’être la vérité, même s’il ne comptait pas reprendre ses activités, simplement parce que la seule personne avec qui il serait éventuellement prêt a prendre tout les risques se trouvait devant lui. Ce n’était pas ce soir, ni demain la veille qu’il ferait ce genre de déclaration.

« Comme si t’avais pas assez… » Il reprenait une gorgée d’eau, détournant son regard, craignant d’entendre la suite, mais elle ne venait pas. Rhys pouvait terminer la phrase, il décida de ne rien dire. Il sentit son cœur dans sa poitrine se serrer un peu plus, parce qu’il aurait bien voulu entendre l’avis de Lance sur cette histoire, sur ce qui s’était passé. Peut-être tenter de briser le silence et l’incertitude qu’avait le sorcier sur sa position concernant son erreur. Peu importe, ce n’était pas ce soir qu’il le saurait, Lance soufflait attirant le regard inquisiteur du sorcier qui relevait les yeux vers lui. Une main sur son visage, expression de frustration, tristesse (?) Rhys haussait un sourcil et avant qu’il ait le temps de lui demander ce qu’il lui arrivait maintenant, son camarade lui demandait s’il se souvenait de Max.

C’était le moment de sortir sa poker face, alors qu’il entendait bien que la voix de Lance avait changé et par conséquent, il avait l’attention de Rhys, qui se souvenait du comportement du sorcier. Et le cœur, accélérer dans sa poitrine, maudissant déjà le Farrow pour lui faire vivre un rollercoaster d’émotion, transformant sa journée plutôt bonne, en véritable tourbillon. Et il devait prendre sur lui pour garder son calme, il allait peut-être enfin savoir ce qui le préoccupait, par contre, que l’idée que Maxwell soit concernée l’inquiétait. Tête brûlée, déterminée. Je… j’ai envie de tous les buter. De tous les buter, je te jure. La phrase l’avait marqué ce jour-là, le même jour où il avait failli faire une crise cardiaque, persuadé de se faire arrêter et interroger sur sa relation avec la P.A.P.A, avant d’être envoyé de nouveau en prison, pour ne plus jamais en sortir. Mais ce n’était que Maxwell, qu’il avait vu régulièrement, même si elle restait prudente, étant une fugitive. Il l’avait vu elle, plus de fois que Rhiannon et Lance confondu depuis qu’il avait quitté Azkaban. Et ce n’était qu’un coup de chance, parce que c’était elle avec une amie qui était derrière l’organisation. Lance serait certainement fier d’elle, s’il savait. Rhys ne pouvait rien lui dire, pas maintenant, parce qu’elle lui avait demandé, parce que de toute façon il n’était pas certain que son camarade soit trop enjoué de le savoir entrain de jouer les rebelles dans son dos, dans celui des Black Hands, alors qu’il avait déjà merdé. « Bien sûr que je m’en souviens, je l’ai croisé deux-trois fois depuis ma sortie de prison. Répondait le sorcier, ce qui lui décochait un sourire amusé, elle ne change pas, n’est-ce pas ? » Il se mettait devant Lance, son sourire s’effaçant presque aussitôt, en croisant le regard de son ami. Pourquoi est-ce qu’il sentait qu’il allait lui annoncer une mauvaise nouvelle ? Depuis le début, il avait cette impression, mais là maintenant, il n’avait plus de doute. « Qu'est-ce qui s’est passé ? » Peut importe la réponse, le comportement de Lance, la tête qu'il tirait, Rhys savait que l’eau ne suffirait plus, il piquerait une cigarette à Lance, on n’allait pas l’arrêter pour ça non plus, si ?

« J’suis pas sûr. » Comment ça pas sûr ? Rhys fronçait les sourcils, Lance n’était vraiment pas le roi de la communication, mais il avait le don de pendre tout le monde au bout de ses lèvres. Rhys y compris. Surtout Rhys. Il oubliait ce soulagement passager qui l’avait habité quand il avait réalisé que ce n’était pas sa sœur dont il s’agissait, mais c’était Maxwell. Et Maxwell, c’était une alliée, dans tout les sens du terme, mais surtout, c’était comme une nièce pour lui. Si le sorcier ne se trompait pas, elle était comme une fille pour Lance, alors sa réponse vague et étranglée le faisait tiquer. Pas sûr. Lance Farrow n’était pas sûr et pourtant le gallois était certain qu’il avait une idée, sinon il ne serait pas en train de tourner autour du pot en galère complète, il devait bien avoir une idée non? C’est pour ça non ? C’est pour ça qu’il avait amené le sujet sur la table, mais aussi qu’il était aussi bizarre. Parce que quelque chose s’était passé. Le sorcier l'attrapa par le bras s’éloignant un peu plus des gens, de la foule, le ventre de Rhys se nouait alors que son camarade lançait un sortilège pour les isoler.

Dweud rhywbeth gan merlin. ¹

« Elle est rentrée à mon travail. Sous couverture. Elle a tiré sur Flint. Roy. Flint. Avec un flingue. - Fe wnaeth hi beth?! ² » Le gallois laisse échapper un juron, la surprise sur son visage, il en avait entendu parlé, mais il n’aurait jamais pensé que c’était elle. Je… j’ai envie de tous les buter. De tous les buter, je te jure. La phrase continuait de se répéter dans sa tête comme une rengaine incessante. Il voulait bien la croire ce jour-là, il le croyait tous les jours après leurs retrouvailles. Il reconnaissait bien là Maxwell, tête brûlée et déterminée. Toujours prête à partir à la guerre, confrontation de front, aucune patience et seule. Seule avec un flingue. Rhys jaugea un instant son camarade, où est-ce qu’elle avait pu se procurer un flingue ici ? On n’était pas aux États-Unis et il ne serait pas surprenant que la jolie blonde ait tenté de le contacter. Max ne savait pas forcément tout sur eux, mais connaissant Lance, il aurait suffi que la jolie blonde arrive avec ses beaux yeux en lui disant qu’elle était en galère et avait besoin d’un truc pour se défendre. Le Farrow serait tombé dans le panneau, pire, ça pourrait être une initiative de sa part. Il voulait bien la croire ce jour-là, il le croyait tous les jours après leurs retrouvailles. Rhys se mordait la langue, parce qu’il n’y avait pas de raison d’être jaloux, surtout que ce sentiment venait de sa douleur suite au silence et au rejet, quand il avait le plus besoin de lui. Au moins, ça semblait être lui le problème, pas les autres. Et là encore, le sorcier spéculait, mais vu la culpabilité qui semblait habiter son camarade, il ne devait pas être trop loin de la vérité.

Lance ajoutait que Myrthild allait essayer d’en savoir plus. Elle aussi savait, peut-être même que c’était elle qui été venu le lui dire vu sa position au ministère. Le regard de Rhys plongeait vers ses pieds, un instant, Myrthild, elle avait toujours le don de se mettre dans le pétrin ou en tout cas complice des embrouilles du Farrow. Ils faisaient bien la paire tous les deux, mais si Maxwell avait tiré sur Flint, alors la chose était clair, elle avait été envoyé quelque part qui était hors d’atteinte pour eux. Rhys sentait qu’il tournait de l’œil, parce qu’il savait que ce n’était pas à Azkabhan qu’elle serait envoyée. Azkabhan était vide. Il relevait la tête, comme pour reprendre une inspiration avant de replonger dans l’océan de ses pensées. Offrant alors à Lance un moment opportun pour plonger son regard dans le sien presque aussitôt. « Est-ce qu’elle t’en avais parlé ? » L’inquiétude de Lance était sincère, mais le gallois fronçait les sourcils en secouant la tête. « Oui, bien sûr, on en a discuté autour d’un thé en commentant les dernières tendances chez l’Élite. T’es sérieux Lance ? Ce n’est pas toi qui lui as fourni l’arme ? C’est bien mignon de t’inquiéter pour nous, mais comme d’habitude, tu as toujours quelques trains de retard. Non, cette idiote ne m’en a pas parlé. » Et maintenant il allait devoir contacter les filles de la P.A.P.A. et leur dire que Maxwell avait disparu. Qu’elle pouvait être aussi bien planqué n’importe où dans le pays, en danger, seule, insultée, torturée, maltraitée, voir pire. Comme tout les autres, ceux qui ne sont se sont jamais retrouvé dans la prison qui s’était vidée, au point d’affamer les détracteurs qui avaient presque faillit le tuer. Le sorcier sentait le cœur dans sa poitrine battre, alors que son esprit s'emballe. Lance ressortait le paquet de cigarettes, Rhys le lui prit des mains aussitôt, « Rho hwnna i fi! ³ Marmonnait-il en sortant une cigarette du paquet qu’il glissait entre ses lèvres avant de l’allumer. T’es vraiment trop con. Et Maxwell, putain. » C’était qu’une gamine, qui demandait rien d’autre que de vivre sa vie, ne pas se retrouver dans une guerre, à se battre pour sa survie. Ce n’était pas juste, pour toute cette jeunesse à qui on volait l’innocence, parce que personne n’a été capable de faire quoi que ce soit. Bien sûr que ça lui donnait encore plus l’envie de se battre, pour Maxwell, pour les filles et la P.AP.A, pour les Hands, pour eux. Et si c’était prendre le risque de se faire tuer, il s’en fichait, car de toute façon, l’homme qu’il aimait était trop con pour voir qu’il était dingue de lui. Et au fond de lui, une petite voix lui rappelait que lui aussi, il était trop con pour pas lui dire.

Ildikoiengalloislà?
¹ Dis quelque chose par Merlin.
² Elle a fait quoi ?!
³ Donne moi ça !

« Je lui ai vendu. On lui a vendu. Je n’ai rien donné. - Roeddwn yn gwybod.¹ » Et ça n’avait pas mis la puce à l’oreille de Lance, juste un tout petit peu ? Franchement, quelqu’un dans le contexte actuel vient te demander une arme, ce n’était certainement pas pour jardiner avec ou faire joli. Et oui, c’était Max, elle ne faisait jamais rien au hasard, ni les choses à moitié. Pour le coup, Lance avait vraiment choisi de fermer les yeux, essayant d’être un minimum professionnel ou détaché ou les deux. Il y avait du bon dans cette méthode, mais c’était aussi une très mauvaise idée. Le gallois ne voulait pas vraiment en savoir plus, il savait qu’il y avait plus, mais bon son meilleur ami semblait ne pas vouloir développer là-dessus, alors en attendant il envoyait une insulte et piquer une cigarette. Comme si ça arrangerait les choses.

« C’est toi, qu’es con. » Rhys roulait des yeux, esquissant un semblant de sourire, alors qu’il laissait échapper la fumée de sa cigarette. Lance avait perdu de sa répartit, ou alors il avait été tellement surpris par sa réflexion qu’il n’avait rien trouvé de mieux. Dans tous les cas, le résultat était le même, ils s’étaient insultés, ce qui semblait être beaucoup plus facile qu’autre chose. Le gallois tire sur sa cigarette encore, il n’arrivait pas à se détendre. Plus maintenant qu’il savait que Max était plus là. Ils pensaient aux filles de la P.A.P.A et au reste. Il regardait même plus Lance, qui avait réussi à le faire passer par toute une palette d’émotion ce soir et il aurait bien voulu s’en passer. Parce que la seule qui restait, c’était ce malaise d’être aussi proche de lui, de parler de personne dont ils étaient proche et avoir l’impression qu’ils étaient deux étrangers. C’était son meilleur ami bordel. Et c’est sûrement pour cela qu’il lui parlait de Max. Et en même temps, c’est le même qui lui avait sortit la carte du rang et qui avait décidé de partager le poids de sa culpabilité avec lui.

Le sorciers ne savait pas quoi pensé, il avait envie de lui demander de quoi il avait peur, Rhys lui savait qu'il aurait bien voulu que son ami vienne le voir plus tôt, ça faisait plus d’un an qu’il était sorti d’Azkaban et c’était leur première sortie. Et tout ce qu’il allait retenir était que Max vivait l’enfer quelque part et qu’il ne retrouvera jamais sa place dans ce nouvel ordre maintenant qu’il était plus que out dans un environnement où les hommes, ou femmes, comme lui étaient vus comme un problème, à rééduqué ou a traiter comme de la vermine.

« Elle ne m’avait pas dit qui… pour qui elle allait s’en servir. - C’est Max, même si tu lui aurais demandé elle t’aurais rien dis. Répondait Rhys qui relevait les yeux vers lui, tendant même la main pour lui tapoter le bras. Un réflexe. Je vais tenter de voir si certains savent où elle est. » Les mains se touchaient alors qu’il tendait le paquet de cigarettes à Lance, retirant la sienne presque aussitôt, la plongeant dans la poche de sa veste. Il réfléchissait un instant à qui pourrait savoir, que des personnes à qui il n’avait pas accès, par son statut de paria, d’homosexuel, d’ex-prisonnier, de pinkie. Rhys était en bas de l’échelle de tout, et pourquoi? Parce qu’il s’était fait choper. Tant pis pour lui, tout le monde autour de lui pouvait continuer à lui faire croire que c’était de sa faute, lui savait que c’était parce que ce monde était tordu et hypocrite. « Je ne peux pas croire qu’au Magenmagot, ils ne savent pas où vont tous les prisonniers qu’il condamnent dans leur parodie de procès. Après, est-ce que Myrthild pourra vraiment te le dire où ils ont envoyé Max ? Moi, je peux te dire avec certitude qu’elle n’est pas à Azkaban. Il n’y a plus personne là-bas, Lance. Et ça fait plusieurs années maintenant. » Au moins, ça s’était dit, Rhys voilant à peine la peur dans son regard en mentionnant la prison, il n’avait pas vraiment envie de développer sur le sujet, mais il n’avait pas non plus envie de laisser Lance dans le noir. « Où qu’elle soit, c’est pire que de finir à Azkaban, et je préfère ne même pas imaginer. C’est la chance qui décidera si elle sort de là où ils l’ont envoyée. » Il avait bien assez de ses propres cauchemars et lui, dire qu’il y avait un sort pire que celui de se faire aspirer toute sa joie de vie, puis son énergie vitale et manquer de passer l’arme à gauche parce qu’ils sont trois sur son cas tellement ils ont faim. Oui. Rhys n’avait aucun doute qu’il pouvait bien avoir pire que ça, même s’il savait que des mangemort craignaient les détraqueurs, ils avaient assez d’imagination pour créer quelque chose de pire.

La mi-temps est terminée, sa cigarette aussi.

Et maintenant ?

Ildikoiengalloislà?
¹ Je le savais.

Les mots de Lance au sujet de procès le ramenaient au sien. Une salle vide, une poignée de témoins qui n’avait pas eu beaucoup de choix que de dire ce qu’ils avaient vu, non sans un sens de la dramatique, bien digne des journalistes qui en faisaient des caisses. Des gens qu’il ne détestait pas, parce que Rhys avait avoir été sous l’influence d’alcool ce soir-là, il était à-peu-près certain qu’il n’y avait pas autant de monde. Même personne et les seuls témoins avaient été les membres de la brigade. Il laissait échapper un soupir, secouant la tête pour enlever ce souvenir de sa tête. Rhys devait tout de même prévenir Lance, de lui dire la vérité sur Azkaban, la prison vide, ou presque, les détracteurs affamés dont les attaques n’avaient cessé d’augmenter au fil des années. Le sorcier n’avait pas envie de parler de son temps là-bas, et pourtant, il n’avait qu’à Lance qu’il pourrait être confortable à en parler. Peut-être pas aujourd’hui, certainement pas aujourd’hui, mais avant il l’aurait fait, sans hésiter. Il lui donnait des informations, sans parler de lui, mais il savait que la peur qui flashait dans ses yeux trahirait le trauma qu’il portait au fond de lui.  

La main de Lance sur son bras l’obligeait à relever les yeux vers lui, mais il ne disait rien. En tout cas rien de plus, parce qu'il en avait assez (ou trop) dit, qu’il ne pensait pas que Lance méritait la moindre confession de sa part. Tout ce qu’il disait, c’était pour Maxwell, pour elle, parce que clairement, c’était ce qu’il y avait dans la tête de Lance et tant mieux pour elle, tant pis pour lui. Elle avait fait un truc dangereux, elle s’était fait prendre, et voilà que l’autre remuer ciel et terre. Surtout, il lui avait donné l’arme en plus. C’était complètement nul et égoïste de la part de Rhys de sentir une pique de jalousie, alors que lui était sorti d’Azkaban et Maxwell, elle, était quelque part, à la merci de ces pervers narcissique du ministère et de ce nouveau gouvernement. Et pourtant, il aurait bien voulu voir comment Lance était ou parlait de lui pendant ses quatre ans de prison, car depuis sa sortie, Rhys avait juste l’impression qu’il l’avait oublié.

« On devrait y retourner » Rhys n’avait pas vraiment envie d’y retourner, et le regard de Lance lui faisait hausser un sourcil, il avait encore Maxwell dans la tête et peut-être ses paroles. Son constat glaçant, et le sorcier aussi à Maxwell dans la tête, parce que c’était elle qui avait été la première main tendue pour le sortir des doutes et cauchemar, même si elle avait manqué de lui faire avoir une crise cardiaque sur place. Parce qu’il devait prévenir les filles de la PAPA que Maxwell sera missing in action pour une durée indéterminée, qu’elles allaient devoir gérer les choses sans elle, qu’il sera là pour les aider au besoin. Rhys sentait bien que son camarade été perdu dans sa bulle de pensées et si par le passé il aurait pu l’en sortir avec une tape sur l’épaule et un sourire, le sorcier n’avait pas l’énergie de le faire ce soir. De toute façon, il n’est pas plus capable de porter un quelconque masque, pas devant Lance qui malgré l’impression d’être deux étrangers, restait le seul avec qui il pouvait être lui-même, bien qu’il ne soit plus vraiment le Rhys avant Azkaban. Il ne sera plus jamais le Rhys avant Azkaban, même avec la meilleure volonté du monde et la plus grande des déterminations.

Un soupire douloureux s’échappait, alors que des sorciers faisaient des signes, les encourageant à rejoindre leur place. Le match reprenait. Oui, oui. Ils le savaient bien, mais Rhys attendait que Lance se décide à bouger, tourner les talons, faire demi-tour et se diriger vers leur siège. Peut-être que Rhys devrait profiter de ce moment pour prendre la poudre à escampette, encore fallait-il avoir le réflexe. Lance ne bougeait peut-être pas parce qu’il avait autre chose à dire une autre, mauvaise nouvelle. On raconte qu’une nouvelle vient jamais seule après tout, Rhys fixé ses pieds, incertain s’il voulait rester ou filer à l’anglaise (comble pour un gallois). « Si elle l’a touché, il va mourir. Rhys relevait brusquement la tête. - Beth¹?! - Je m’en suis assuré. Mais t’as perdu la tête ? S’ils ont l’arme, s’ils découvrent qu’elle est trafiquée avec de la magie et qu'ils remontent jusqu’à toi ?! Aucun mot ne sort de la bouche de Rhys, ses yeux bleus devenant le seul véhicule de sa colère et de l’inquiétude qui le prends soudain aux tripes. Qu’est qui t— - J’ai juste besoin de… de penser à autre chose. Le regard de Lance vient se plonger un instant dans le siens, juste assez pour qu’il referme la bouche, alors que Lance poursuit. Tu es le premier auquel j’ai pensé. » Beth ydych chi'n siarad amdanoch chi idiot²..?

Rhys fronçait les sourcils, sentant la colère qu’il avait réussi à ravaler tout à l’heure remonter d’un seul coup. Et ça faisait mal, alors que ça faisait des mois qu’il attendait que Lance lui parle, le regarde, se rappelle de ce qu’ils avaient été, de ce qu’il était. Lance l’avait évité, Lance l’avait évité. Lance le regardait. Dans la tête de Rhys, les émotions contraires se bousculent, il avait envie de hurler. Parce que putain, Farrow n’avait pas le droit de le regarder comme ça, ni de lui dire ça et lui, lui il ne devrait pas plier aussi facilement. Et pourtant, il y a bien cette sensation de papillons dans son ventre, et ça lui fait lâcher un rire nerveux, détournant le regard.

« Il y a vraiment que toi pour penser à moi dans les pires moments Farrow. Déclarait-il en donnant un coup d’épaule dans le bras de Lance, alors qu’il reprenait la direction du stade. Idiot. » Un timing de merde, et ça ne devrait pas le faire rire, ni lui faire plaisir et il le réalisera certainement plus tard, demain au réveil. Ce soir, il s’en foutait. Il s’arrêtait dans son élan, pour se retourner, alors qu’ils entendaient le coup de sifflet relançant le match. « Alors, tu viens ? Tu veux quand même pas faire plaisir à l’autre connard, qu’il croit qu’il nous a gâché la soirée ?! » Parce que cela, ils pouvaient le faire tout seuls, se faire mal, s’insulter plutôt que de dire ce qu’ils avaient vraiment sur le cœur, comme des grands sans Chester Thornwood. Il ne parlera plus de Maxwell, ni de Flint, ni du gun trafiqué, encore moins de lui ce soir. Lance voulait penser a autre chose et Rhys voulait bien mettre de côté sa fierté pour un soir, parce qu'il avait besoin de lui.

Ildikoiengalloislà?
¹ Quoi?!
² Qu'est-ce que tu racontes espèce d'idiot