"A little." Caesar sent son coeur s'emballer en l'entendant, bien qu'il garde son attention rivée sur la nourriture entre ses mains. L'idée de perdre Dennis et de ne jamais l'apprendre... ou, pire, d'un jour se réveiller et de voir son portrait dans le Prophet, est insupportable. Ils ne devraient même pas en parler, et Caesar réalise qu'il préférait nettement ne pas avoir confirmation de ce à quoi il pense depuis leur dernière rencontre - il s'est repassé en boucle le film de leur étreinte et de la conversation qui l'a précédée, s'imaginant ce qu'il aurait pu dire à la place, le déroulé des évènèments si il s'était tenu à la promesse faite à Basil il y a des mois.
À cette pensée, ses yeux dévient vers la statue non-finie au milieu de l'atelier, qui a l'air bien seule et pensive, désapprobatrice même dans le coin de sa bouche encore taillée à brut. "But I'll manage, don't worry." Caesar sent le regard de Dennis chatouiller son profil, et tourne le sien dans sa direction en hochant un peu la tête. "Alright." Une pointe d'excitation scandaleuse naît en lui - c'est complètement déraisonné, parce que si il a raison et que Dennis fait partie de... de... (il a du mal à formuler l'idée, et n'ose pas y mettre un nom), alors l'embrasser, le laisser le baiser, l'emmener au théâtre, pourrait avoir des conséquences désastreuses.

Dennis lui sourit, et les doutes et peurs de Caesar s'évaporent, l'alcool l'aidant à ne pas s'attarder sur ce sujet dangereux et fâcheux. "What's that flavour? That looks sick." Il n'a pas le temps de protester que Dennis plonge sa fourchette dans son risotto, lui arrachant une exclamation étouffée - ça lui rappelle vaguement Ha-Yun, qui avait aussi cette mauvaise habitude quand quiconque à table osait manger quelque chose d'exclusif. "Hey!" Et puis, avec un sourire attendri, un peu malgré lui: "How do you like it? - Hm, almost as good as you." Caesar rit avec lui, en secouant la tête. "Alright now, don't be cute." Ça marche, pourtant, comme en témoigne son visage rougi de plaisir et le léger baiser amusé qu'il dépose sur ses lèvres avant qu'ils ne retournent à leurs nourritures respectives.

Ils finissent leur soirée au petit matin après avoir passé des heures à parler puis à baiser, Caesar se découvrant un appétit décuplé pour Dennis après sa longue journée éreintante et en réalisant que peu importe ce qu'il veuille, peu importe l'intensité de son regard ou de ses baisers ou de ses mains, il n'y a rien que Dennis ne soit pas disposé à lui rendre. Et c'est sur cette pensée rassurante que Caesar s'endort dans ses bras alors que la lumière du soleil commence à filtrer à travers les grandes fenêtres, incapable de réprimer le léger sourire qui n'a quasiment pas quitté ses lèvres ces dernières heures.