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On reconnait peu de talents à Noam - à Wolverhampton, du moins, on aime particulièrement souligner ses piètres talents magiques, un tacle facile qui lui passe au dessus de la tête. Il accueille les remarques désobligeantes de son éternel sourire, et renvoie habilement dans la gueule de ceux qui se croient plus malins que lui une balle bien centrée, comme il sait si bien le faire. Parce qu’il s’en fout, Noam, se répète-t-il ; il a bien d’autres talents, et qui ne nécessitent pas de savoir se servir convenablement d’une baguette. Le Quidditch, déjà, quand bien même il n’a pas eu l’occasion de monter sur un balais depuis bien longtemps. L’humour, ce qui n’est apparemment pas à la portée de tout le monde, dans l’organisation résistante, au vue du nombre de fragiles qui se vexent sous ses moqueries. Le sexe, surtout - et ce talent là, il n’a même pas besoin d’insister dessus pour que ce soit de notoriété publique à Wolverhampton.

Ça lui a toujours semblé être d’une facilité déconcertante. Flirter, baiser, rigoler avec sa conquête, se rhabiller et passer à la suivante - ou revenir s’il n’a rien de plus croustillant à se mettre sous la dent. Il a toujours navigué avec aisance dans l’avant, pendant, et après sexe, comme une seconde nature bien huilée que de multiplier les coups d’un soir ou semi-réguliers, sans attache ni regret, une légèreté certaine lors de chacune de ces étreintes et avec chacune de ses partenaires. C’est ce qu’il fait de mieux, depuis ses quinze ans, un schéma dont il ne se lasse pas et qui le rassure.

Noam n’est absolument pas rassuré. Il ne prends même pas le temps, comme à son habitude, de se laisser retomber sur le dos une minute, le temps de reprendre son souffle et de retrouver ses sens engourdis par la jouissance ; il se redresse plutôt en cillant furieusement, la respiration erratique et le coeur battant jusque dans sa gorge, balayant sa conquête du regard avant de s’asseoir maladroitement au bord du lit. Tout ce que l’excitation, puis le plaisir, avaient supplanté sans mal se déverse brusquement dans son esprit, une violente claque derrière la nuque qui fait s'entrechoquer chacune de ses pensées brumeuses, flottant dans un crâne encore trop ancré à la brûlure voluptueuse sous sa peau.

"Fuck..." Noam jure pour lui, plus que pour Anthony, vers qui il coule tout de même un regard rapide au-dessus d’un sourire confus et nerveux. Il ne s’attarde pas sur toute cette peau qu’il embrassait pourtant pleinement quelques minutes plus tôt, soudain très conscient de sa nudité et de ses vêtements éparpillés dans la chambre. Déglutissant avec difficulté, il se penche en avant pour ramasser son caleçon, et une fois debout, l’enfile d’un mouvement sec, ses muscles presque tremblants - par l’effort physique, par la panique, Noam ne sait pas bien à ce stade. "So, uh-", se surprend-il à lancer à voix haute en se retournant vers Anthony, encore étendu dans le lit, dont il prend soin de ne regarder que le visage. Harris se racle la gorge, se grattant l’arrière de la nuque - parce qu’il ne sait pas quoi faire de ces putains de mains. "So, we- you won’t tell anybody, right? Like, uh, let’s keep it to ourselves, hm?"

Que personne ne sache qu’il a baisé un mec.

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Parfois Anthony repensait à ses choix de vie avec une forme de consternation assez intense. Tout s’était enchainé rapidement, les derniers mois, mais il n’aurait jamais pensé finir au lit avec Noam Harris, encore moins une deuxième fois. Anthony ne l’avait jamais vraiment connu, il ne l’avait jamais considéré non plus. Il avait ses amis à Hogwarts, le Raven Gang et il n’avait pas besoin de s’aventurer vers d’autres horizons, d’autant plus qu’Harris et lui ne semblaient pas avoir beaucoup d’intérêts en commun, si ce n’était leur ascendance juive. Harris était un jock, le cliché du joueur de Quidditch et Anthony s’intéressaient aux arts plus intellectuels. Bref, rien n’aurait pu prédire un tel retournement de situation.

Ils s’étaient retrouvés à l’Ordre, ensemble, et ils avaient pu se parler parfois, sans qu’Anthony n’en pense quoi que ce soit. Anthony essayait toujours de ne pas trop regarder ses camarades masculins, il était sensé être hétéro, et amoureux de Susan, il n’était pas censé faire ça, pas du tout. Pourtant l’idée avait pris peu à peu une tournure obsessionnelle. Anthony n’était pas gay, mais il n’était sans doute pas si hétéro que ça, et la pensée seule lui donnait des bouffées d’angoisse. Il avait pensé, quelques temps avant, que peut-être céder une fois, pour essayer, serait suffisant pour que son esprit perturbé puisse être satisfait et qu’il puisse passer à autre chose. Il l’avait fait, il avait testé une fois, puis deux et il avait perdu le compte. Toujours dans le monde moldu, toujours avec des inconnus qu’il était certain de ne jamais revoir. Jusqu’à présent, en tout cas.

Il n’avait jamais envisagé Harris de cette façon, il n’était clairement pas son style, mais il se trimballait avec une confiance qui le rendait attirant pour quiconque se trouver dans les parages, et Anthony n’avait pas échappé à la règle. Anthony s’était offert à lui, sur un plateau d’argent lorsque l’attitude de Noam avait changé. Ce qui avait commencé en une blague s’était terminée en une partie de jambes en l’air pas vraiment marquante, mais qui avait suffit pour calmer sa libido désordonnée, au moins pendant un temps.

La redite avait été une surprise pour lui et à voir la réaction de Noam, il ressentait la même chose. “So, uh-” il avait commencé, alors qu’il ramassait ses affaires. Anthony lui avait jeté un regard interrogateur depuis le lit où il était allongé et essayé de ne pas céder à la panique qui s’échappait de Noam. Anthony n’était lui-même pas serein, il avait couché avec un mec qu’il connaissait, deux fois. Il avait pris beaucoup, beaucoup trop de risques. “So, we- you won’t tell anybody, right? Like, uh, let’s keep it to ourselves, hm?” — “Yeah,” il avait répondu instantanément. Personne ne pouvait savoir, surtout pas pour lui. Noam pourrait sans doute prétendre, d’une manière un peu alambiquée certes, que ça n’était rien, et que ça n’était pas vraiment gay, parce que ça n’était pas lui qui s’était pris une bite dans le cul, ça ne comptait pas vraiment. “No one can know,” il avait ajouté, “I mean, it’s not anyone’s business and … it’s just fun, right?” Juste évacuer les tensions, qui n’avait jamais fait ça, sérieusement? “And you’re not gay, anyway, are you?” Anthony savait que Noam se tapait beaucoup de meufs mais être sûr n’avait jamais fait de mal à personne, “cause I’m not anyway so …”.

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C’était une putain de connerie, et jamais Noam n’aurait dû écouter les conseils d’Ethan - quand bien même son ami délivre bien souvent les meilleurs conseils qui soient, sur l’instant, il ne parvient pas à voir en quoi les suivre a été une bonne idée, dans le cas présent. You sure you don't wanna try it out one more time? Just to make sure if you like it or not?, lui a dit l’ancien Serpentard lorsqu’un Noam paniqué s’est présenté à lui il y a dix jours, absolument terrifié après avoir fini, pour la première fois de sa vie, dans les draps d’un autre homme. Terrifié à l’idée d’être différent, d’être au coeur des railleries, et de devoir renoncer à la gente féminine pour être sorti du droit chemin à l’occasion d’une étreinte imprévue, et franchement malvenue. Ils en ont parlé, longtemps, Harris poussant des soupirs désespérés entre chaque taffe des cigarettes qu’il a enchaînées toute la soirée, pour finalement en venir à la conclusion qu’une aventure ne définissait pas sa sexualité, et sa sexualité ne définissait certainement pas qui il était - et sur ce point, Noam émet toujours des doutes.

Parce qu’il n’est pas comme Ethan, comme Simon, ou même comme Anthony - Noam n’aime pas les hommes, il aime simplement le sexe. C’est tout.
Et c’est parce qu’il aime le sexe, qu’il s’est forcé à y retourner une deuxième. Juste pour voir. Juste pour savoir. Juste pour être sûr.
Et la boule dans son ventre, supplantant les derniers restes de plaisir, lui confirme qu’il n’est sûr de rien. Fucking shit.

"Yeah." Bizarrement, il n’est qu’à moitié rassuré à l’idée que leurs ébats restent entre eux - parce que Noam, lui, sait, et n’est pas près d'oublier, comme il a été incapable de se sortir les images tournant en boucle dans son esprit de leur première fois ensemble il y a un peu moins de deux semaine de cela. "Cool. Cool cool cool", dit-il finalement en se penchant pour ramasser le jean en boule à ses pieds, les yeux résolument tournés vers le vêtement qu’il déplie d’un geste sec, ne préférant pas s’attarder sur le corps d’Anthony encore allongé sur le lit - pourquoi il ne se rhabille pas, ce con ? Ça commence à devenir gênant. “No one can know. I mean, it’s not anyone’s business and … it’s just fun, right?” Il est rare que Noam ne trouve rien à répondre. Pourtant, rien ne parvient à sortir d’entre ses lèvres, si ce n’est un reniflement amusé, presque cynique. Non, ce n’est pas fun, d’avoir l’impression de perdre tous ses repères - de n’être qu’à moitié repu et et de chercher tout de même à déguerpir le plus vite possible. D’être persuadé d’avoir un sérieux problème, quelque chose qui ne tourne pas rond au point d’avoir d’avoir envie de se laver entre les jambes de la première résistante qu’il croisera dans les couloirs de Wolverhampton.

Alors Noam reste silencieux, se débattant avec le bouton de son jean une fois enfilé pour se faire la malle dès qu’il en aura l’occasion. “And you’re not gay, anyway, are you? − Fuck no." Celle-là, néanmoins, n’attend pas l’accord de son esprit pour filer hors de sa bouche, exclamation un peu trop forte mais parfaitement assurée. Noam n’est pas gay - comme le lui a dit Ethan, en lui affirmant qu’il n’y avait aucune chance qu’il soit homosexuel en portant un tel intérêt aux femmes. Et Ethan s’y connait, en gay stuff.
Il rabat sur le sol ses pupilles brusquement relevées vers Anthony en lui répondant, à la recherche de son t-shirt. "cause I’m not anyway so …" Noam ne peut s’empêcher de lui offrir à nouveau son regard, les sourcils légèrement froncés cette fois-ci. Il peine à donner du sens aux paroles de sa conquête, qui le regarde avec une expression que Harris peine à déchiffrer - est-ce de la confusion, de la moquerie, de la thirst ? Difficile à dire, alors qu’il marque une pause, quelques secondes de silence s’installant entre eux, avant qu’il ne se décide à ouvrir la bouche en agitant une main pour souligner ses propos - comme toujours, son corps aussi expressif que son visage. "The fuck do you mean you’re not gay?" Il plisse les yeux dans sa direction, la tête penchée sur le côté. Il devrait continuer à chercher son t-shirt, mais il est comme retenu par les propos d’Anthony, une perturbation dans le fil de ses pensées déjà bien chargées. Il y a quelque chose, au fond de lui, sans qu’il puisse mettre le doigts dessus, qui le pousse à poursuivre sur le même ton interrogateur. "Don’t take this the wrong way but, you just took a full dick directly into your ass. I’m no gay expert, but man, you were moaning and shit, that’s fucking gay in my book." Noam se retient bien d’ajouter qu’en plus de cela, il l’a sucé sans avoir à se faire prier - peut-être parce que, cette fois-ci, lui-même a plongé la tête entre ses jambes, juste pour tester. Plutôt, il s’empresse d’ajouter en écartant les mains : "Hey, I’m fine with gay dudes, my best friend’s gay so that’s cool if you like taking it from behind."

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“The fuck do you mean you’re not gay?” Noam le regardait avec une confusion non dissimulée, comme s’il venait de lui annoncer quelque chose de complètement et totalement ahurissant et Anthony pouvait sentir l’inconfort grimper brusquement dans ses entrailles. Il se redressa sur le lit, cherchant à tâtons son caleçon avant de l’enfiler rapidement. “I mean I’m not.” Putain. Noam pensait surement qu’il était gay, pour de vrai. Et c’était faux, complètement faux, Anthony aimait les femmes, il était sorti avec Susan deux fois, la deuxième pendant des mois, et s’il n’avait pas pu se croiser souvent, et s’il avait à présent fait plus de choses au lit avec Noam qu’avec elle, ça n’était pas parce qu’il ne l’aimait pas, ou parce qu’il ne la désirait pas, c’était juste parce qu’ils n’avaient jamais eu le temps et que leur relation se basait plus sur une connection mentale, émotionnelle. C’était tout le contraire d’avec Noam, avec qui ça n’était pas une relation de toute façon. Il n’avait rien à lui dire, ne le voulait que pour un but spécifique, son corps lui portait un intérêt particulier mais cela s’arrêtait là, tandis que Susan, il avait voulu la connaitre, il avait adoré son esprit plus que son corps et les moments qu’ils avaient passé ensemble étaient mémorables, Noam ne l’était pas.

“Don’t take this the wrong way but, you just took a full dick directly into your ass. I’m no gay expert, but man, you were moaning and shit, that’s fucking gay in my book.” Ugh, Noam n’avait visiblement jamais appris les subtilité de l’humain. Tout n’était pas blanc ou noir, oui ou non. Les nuances existaient pour une raison, et Anthony lui, était plein de nuances. “That doesn’t mean shit,” il lui répondit sèchement, alors que Noam continuait. “I like to get fucked, so what?” il était surpris des mots qui sortaient de sa bouche. Il n’avait jamais dit ça à haute voix, il n’était pas sur de l’avoir même un jour vraiment reconnu. “I’d get fucked by girls but most of them don’t have the parts so,” il continua vaguement, Noam ne comprendrait sans doute pas, de toute façon. “But I would never date a guy or anything, it’s just sex.” Il n’était pas comme son ami. Anthony voyait de qui il parlait, ils étaient souvent ensemble et il l’avait vu emballer un autre ancien élève dans un couloir, une fois, il était quasiment sûr qu’ils sortaient ensemble, c’était complètement différent. Pour Anthony, ça n’avait jamais été que du sexe. Les hommes étaient juste capables, physiquement, mécaniquement, de lui fournir sur un plateau ce qu’il désirait, et peut-être que ses pratiques sexuelles étaient un peu différentes des autres mecs hétéros, ça ne le rendait pas gay pour autant, ou en tout cas, pas plus que Noam, même s’il pensait différent. “And sticking your dick in a man’s asshole is pretty gay in my book too.” Il lui lâcha finalement. Il pouvait déjà sentir que Noam allait argumenter, lui dire que ça n’avait rien à voir, mais ils étaient juste le revers d’une même pièce, ils voulaient juste s’amuser, et c’est ce qu’ils avaient fait.

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language, transphobia, bref un plaisir

"I like to get fucked, so what?" Wow. De loin, il s’agit certainement de la phrase la plus gay jamais prononcée par un faux hétéro. Tout le monde sait pertinemment qu’on ne peut pas apprécier à ce point le plaisir anal - et il peut affirmer sans sourciller qu’Anthony a clairement pris son pied, lui-même le reconnaissant avec une franchise étonnante - sans être un minimum, si ce n’est totalement, attiré par les hommes. Et c’est pour cette raison que Noam s’y est toujours refusé, les quelques partenaires s’y aventurant arrêtées vivement dans leur élan par un renvoi sans appel. "Hey I’m not judging I said", répète-t-il en écartant les bras avec un nouveau rire, trahissant probablement le manque de conviction dans sa voix. C’est pourtant vrai - il n’a jamais vraiment jugé les suceurs de bite, et ce serait bien malvenu de sa part, maintenant que la personne dont il est le plus proche en est devenu un.

Noam quitte Anthony du regard pour faire quelques pas en arrière, reprenant contact avec la situation, et la recherche de son t-shirt pour se soustraire au plus vite de la chambre du résistant - et accessoirement aller au plus vite auprès d’Ethan pour lui faire le compte rendu détaillé de ses péripéties sexuelles. "I’d get fucked by girls but most of them don’t have the parts so." A nouveau, Harris est ramené au visage d’Anthony par ses propos, vers lequel il tourne un air interrogateur. Une femme avec une bite ? Un peu comme le frère de Wen, mais dans l’autre sens ? Dans un cas comme dans l’autre, quand bien même il n’a aucun mal avec le concept en lui-même, Noam ne voit pas ce qu’il pourrait y avoir d’attirant à se retrouver au lit avec une femme pour découvrir en la déshabillant une surprise malvenue sous ses vêtements. Il se retrouve même particulièrement inconfortable à cette simple idée, buttant furieusement avec sa conception de son hétérosexualité. “But I would never date a guy or anything, it’s just sex.” Noam lève un sourcil, avant d’enfin apercevoir un bout de son t-shirt dépasser de la couverture ; il ne prend pas la peine de répondre à l’argument peu convaincant d’Anthony, préférant avancer vers le lit pour saisir le haut et le remettre à l’endroit. “And sticking your dick in a man’s asshole is pretty gay in my book too.” Bordel. A croire que l’ancien Serdaigle est encore plus buté que lui - et surtout, empêtré dans un déni certain.

Il n’est qu’à moitié conscient que ce n’est pas son rôle d’ouvrir les yeux d’Anthony sur sa sexualité. Il le sait, tout comme il sait qu’il a besoin de lui faire comprendre qu’ils ne sont pas pareils, qu’ils n’ont absolument rien à voir - qu’il n’irait jamais se faire pénétrer, qu’il n’est résolument pas attiré par les hommes, et que la phrase I like to get fucked ne franchira jamais ses lèvres. "No no no, look, you don’t get it. First off, I would never date a bitch and here I am, straightest dude around." Ce sont deux choses bien distinctes pour Noam, qui n’a jamais ressenti l’envie de dépasser le stade du plan cul régulier avec ses conquêtes, prenant plutôt la fuite dès que l’une d’entre elles se montre même trop insistante. Cela ne l’empêche pas de se glisser dans les draps de toutes les résistantes qui répondent à ses avances. "And most importantly : a hole’s a hole, you know what I mean? You won’t see no eyes on this dick man", précise-t-il dans un rire en passant la tête dans son t-shirt avant de s’éloigner du lit pour se retrouver face à Anthony.

Au fur et à mesure qu’il se justifie, Noam sent la honte grandir dans ses veines, un vent de panique qui le pousse à poursuivre - inarrêtable, désormais, comme toujours. Il lève ses poings fermés devant les pupilles du sorcier, pour exhiber ses phalanges récemment tatouées, une lettre du titre honorifique qu’il s’est décerné tout seul sur chacun de ses doigts. S E X G O D. ”Had to live up to the title, is all. Can’t be a fucking Sex God if I don’t try it once with a dude, right?" Et avant même de laisser le temps à Anthony de le reprendre, Noam préfère préciser, préférant l’entendre de sa propre voix : ”Yeah ok, twice, but that’s just ‘cause I didn’t suck your dick last time and I had to try it out. Again, just for the title." Juste pour le titre. Juste pour se prouver qu’il n’y a trouvé aucune forme de plaisir - même s’il peut encore ressentir les frissons de la jouissance sur sa peau sensible.

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“No no no, look, you don’t get it. First off, I would never date a bitch and here I am, straightest dude around.” Anthony l’observa avec confusion. Déjà, parce qu’il était quasiment sur que the straightest dude around ne coucherait jamais avec un homme, même sous la contrainte, et que s’ils étaient hétéros certes, il devait y avoir tout de même quelques pourcentages de gay dans l’équation, pas assez pour que ce soit quelque chose de réellement significatif, mais assez pour pouvoir coucher avec un mec sans trop de problèmes. Là était toute la différence, Anthony était clair là dessus. Il se rappelait distinctement avoir entendu certains autres garçons à Hogwarts en parler à l’époque, avait surpris des conversations lors desquelles certains avouaient avoir regarder du porno gay pendant les vacances pour voir si cela leur faisait quelque chose, et ça n’était pas le cas, et Anthony était sur et certains que ces mecs là ne toucheraient jamais un autre homme. “And most importantly : a hole’s a hole, you know what I mean? You won’t see no eyes on this dick man,” Noam continua, avec l’élégance qui le caractérisait si bien. Il n’était pas vraiment d’accord, mais il n’était pas sur qu’argumenter avec Noam soit une bonne idée.

Il chercha son t-shirt à la place, et l’enfila rapidement. Cette conversation serait déjà moins étrange, tout deux plus ou moins couverts, comme si cette nuit n’était jamais arrivée. Il observa sans un mot alors que Noam s’approchait de lui, se demandant un instant ce qu’il allait faire ou dire. Il ne pouvait ignorer la légère inquiétude qui s’était répandue dans son corps. Certains de ses anciens amants, ceux qui avaient bien vite compris ce qu’il se passait dans sa tête, lui avait dit de faire attention, à ces hommes là, qui criaient leur hétérosexualité sur tous les toits en baisant des mecs à droite à gauche. Ils étaient de ceux qui pouvait s’énerver, devenir violent, tout faire pour s’assurer de ce qu’ils étaient, et pour faire en sorte que leurs conquêtes ne dévoilent rien sur leur petit secret. Ils étaient bien différents d’Anthony, et de ceux qui étaient comme lui, ceux qui savaient ce qu’ils voulaient et qui le prenaient, qui n’avaient pas besoin d’assumer un rôle de domination, qui n’avaient pas besoin de traiter leurs conquêtes comme de la merde et de les insulter pour se sentir bien dans leur peau d’homme hétéro. Eux étaient tranquilles, eux étaient sur de leur hétérosexualité et c’était d’ailleurs pour ça qu’ils pouvaient faire ce qu’ils faisaient. Anthony n’était pas prêt à le crier sur tous les toits, certes, mais Noam semblait être à un niveau au-dessus. Surtout lorsqu’il lui montrait ses poings et ses tatouages ridicules, devant lesquels Anthony n’avait jamais pu se retenir de sourire.

“Had to live up to the title, is all. Can’t be a fucking Sex God if I don’t try it once with a dude, right?” Twice. “Yeah ok, twice, but that’s just ‘cause I didn’t suck your dick last time and I had to try it out. Again, just for the title.” Noam ajouta rapidement avant qu’Anthony ne puisse lui faire la remarque. Son argumentation n’était pas totalement dénuée de sens, mais Anthony restait certain que quelque chose d’autre se cachait derrière. D’autant plus que Noam n’était pas si doué qu’il le pensait. The pussy is very different from the bussy avait été une des premières choses qu’une de ses conquêtes lui avait dite, quand Anthony s’était aventuré dans ces territoires peu familiers qu’il n’avait jamais vraiment su apprécier. Il n’avait pas vraiment d’expérience, ni avec l’un ni avec l’autre, mais il avait retenu la leçon, et il supposait qu’il n’était que normal de passer ce savoir à Noam. “Well, sorry to burst your bubble man, but you’re not that good, so maybe you should try a few more times,” il commença en relevant son regard vers lui, il n’avait aucune idée de comment Noam pourrait réagir, mais il était sur qu’il prendrait ses paroles comme une insulte. “I don’t mean it in a bad way it’s just, I’m sure you’re very good with girls, but I’m not one and you know, we work differently, that’s all. I'm not a girl so like, don't treat me like one, you know?”

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language, homophobic slur

L’intérêt de Noam pour cette conversation commence doucement à s'amenuiser. Il lui faut regarder la réalité en face : il n’a absolument aucune idée de ce qu’il fout encore là, à argumenter avec un gay qu’il vient de baiser, se retrouvant à devoir se justifier pour quelque chose qu’il n’est pas. Et alors qu’il balaye rapidement le sol pour y trouver ses chaussettes, sur lesquelles il se penche promptement, Noam ne pense plus qu’à réunir en express ses dernières affaires et courir dans les jupes d’Ethan pour qu’il le débarrasse de ce sentiment poisseux qui colle aux parois de sa boîte crânienne depuis qu’il s’est détaché du corps d'Anthony - et qui grandit au fur et à mesure de sa conversation avec ce dernier. Son meilleur ami s’est toujours efficacement chasser ses inquiétudes, et aucun doute qu’il le rassurera face à la panique légère qui grimpe sous sa peau.

Oui, il n’a plus qu’à enfiler ses chaussettes, trouver ses chaussures, sa baguette, ses clopes, et il se cass- ”Well, sorry to burst your bubble man, but you’re not that good, so maybe you should try a few more times.” Lentement, Noam se redresse, les yeux écarquillés et la respiration bloquée dans sa poitrine. ”The fuck did you just say?” Beaucoup de ses talents ont déjà été traînés dans la boue - à vrai dire, souligner ses défauts et le rabaisser semble être un passe-temps partagé par toute la résistance, fait dont Noam se moque éperdument. Vraiment, l’avis des autres, il n’en a rien à foutre, et ils peuvent se carrer bien profondément leurs railleries qu’il détourne toujours d’un rire et de vacheries plus énormes encore. Ceci dit, jamais qui que ce soit n’est venu se plaindre de ses prouesses au lit - et pour cause, il est doté de deux caractéristiques indéniables : être un excellent joueur de Quidditch, et être un bon coup. Ce n’est pas pour rien, si celles qu’il attire dans ses draps ne peuvent s’empêcher d’y retourner - et ce n’est pas pour rien non plus, que l’étiquette de Sex God lui colle (littéralement) à la peau.

Confronté à sa toute première plainte, Noam reste bouche bée, absolument abasourdi par ce qu’avance Anthony - son égo sensiblement froissé face à une telle accusation. Parce que ce pédé d’Anthony n’a pas le droit de lui enlever cela, de remettre en cause le peu de fierté qu’il en tire. ”I don’t mean it in a bad way it’s just, I’m sure you’re very good with girls, but I’m not one and you know, we work differently, that’s all. I'm not a girl so like, don't treat me like one, you know? − ”Okay you know what? I’m gonna stop you right there.” Noam peut sentir ses joues s’empourprer légèrement aux battement relativement plus rapide de son coeur. Lui-même a conscience, qu’il ne devrait pas être atteint par si peu - il s’en fout de ce qu’il peut bien penser après tout, pas vrai ? Comme il s’en fout de tout le reste ; il est inatteignable, il est mieux que ça, il est- ”You’re a fucking hypocrite man. Like you were not moaning my name five minutes ago, with your face all red and shit? Dude if you had not finished you’d still be begging for more, so miss me with your “you’re not that good”, yeah?”, poursuit-il, sans pouvoir s’en empêcher, en se courbant légèrement pour enfiler nerveusement ses chaussettes sans pour autant le quitter des yeux.

Anthony n’a aucune idée de quoi il parle, clairement. Il n’a dû tomber que sur des tapettes suivant un rythme de croisière, et est incapable d’apprécier le meilleur coup de rein du Royaume-Uni. Noam lui fait à nouveau face, les sourcils froncés, et son indécrottable sourire sur ses lèvres - confus, cette fois-ci. ”And, like, what the fuck do you mean “don’t treat me like a girl”? You guys both have holes right? What’s the big fucking difference with a pussy?” Il ouvre un peu plus les yeux en réalisant ce qui vient de franchir ses lèvres ; alors il se corrige aussitôt dans une expression renfrognée. Putain. ”Fuck, no, that’s not what I meant. Of course it’s not the same fucking thing, I meant- Oh. Wait, you were talking about the head? What, why? What’s wrong with it? Or you were talking about the fucking? Or, I don’t know?” Son ton redescend un peu, revêtant plutôt les notes de la confusion que celles de l’irritation - puisqu’il ne comprend définitivement pas, et a besoin de savoir, désormais.

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“Okay you know what? I’m gonna stop you right there.” Anthony ne put s’empêcher de lui lancer un léger sourire interrogateur. Il avait bien pensé, effectivement, en se disant que Noam serait vexé par ses paroles. Ca l’avait toujours fait rire, ces mecs qui baisaient d’autres mecs en pensant être doués et qui étaient choqués de découvrir que la réalité était légèrement différente. Lui au moins ne prenait pas ce risque là. “You’re a fucking hypocrite man. Like you were not moaning my name five minutes ago, with your face all red and shit? Dude if you had not finished you’d still be begging for more, so miss me with your “you’re not that good”, yeah.” Anthony leva les yeux aux ciel, suivant Noam dans ses mouvements et attrapant le reste de ses vêtements. “Yeah, sure I was moaning your name but that’s-that’s a thing that happens when you get fucked like it’s connected to your voice or some shit,” il n’avait jamais connu aucun mec qui ne devenait pas excessivement vocal dans ce genre de situation, et Anthony n’était qu’un être humain, il ne pouvait pas aller contre ce que son corps désirait, et ce que son corps désirait, c’était d’ouvrir sa bouche et de gémir tout et n’importe quoi. Le regard de Noam était lourd sur lui, comme s’il ne croyait pas vraiment ce qu’il lui disait, mais il verrait, le jour où il se laisserait tenter à explorer cette partie de lui-même.

“And, like, what the fuck do you mean “don’t treat me like a girl”? You guys both have holes right? What’s the big fucking difference with a pussy?” Noam poursuivit après un moment et Anthony ne put retenir “oh mate,” lâché à moitié dans un rire. “Fuck, no, that’s not what I meant. Of course it’s not the same fucking thing, I meant- Oh. Wait, you were talking about the head? What, why? What’s wrong with it? Or you were talking about the fucking? Or, I don’t know?” Okay, en y repensant, peut-être qu’Anthony aurait du se taire et laisser Noam croire qu’il était le meilleur coup de sa vie, que jamais personne ne serait à sa hauteur, ça aurait été un mensonge mais ça lui aurait évité d’avoir à gérer sa crise existentielle. Il soupira lourdement, passa une main devant ses yeux fatigués. “Okay, let’s sit down,” il dit en s’asseyant à nouveau sur le lit, “or not, whatever”, il ajouta face à Noam qui n’avait pas bougé. “Look, I just think you could use a bit more practice, it just … with guys you need to get a good balance on when to go slow and steady and when to go, you know, hard. And your balance isn’t quite there yet but hey, it’ll be okay, I’m sure,” il termina avec un sourire qui se voulait rassurant. “And the head was fine, you know, pretty good for a first time but, once again, it’s all about practice, no one masters sucking cock after one time.” Noam était simplement trop persuadé d’être extraordinaire, il fallait juste qu’il se remette en question, légèrement. “I’m sure you weren’t amazing your first time with a girl right?” Lui n’avait clairement pas été brillant, et la plupart des gens à qui il en avait parlé partageaient cette expérience, “and if that’s any consolation, I’d be willing to have sex with you again,” pas que ses standards aient été très haut, un mec qui était capable de garder un secret, c’était tout ce qu’il demandait.

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crude language, reference to sex

Le sentiment poisseux qui s’installe dans sa boîte crânienne est absolument insupportable, et Noam fronce un peu plus les sourcils face au soupir bruyant d’Anthony, son expression excédée. S’il avait su qu’il se prendrait un commentaire désobligeant sur ses (incroyables) capacités au pieu, il aurait lutté contre l’effrayante morsure du désir qui s’est refermée sur son ventre en croisant de nouveau le résistant et son regard lourd - comme s’il était réellement capable de vaincre les pics grisants de sa libido. De fait, Noam se serait bien passé de se retrouver pour la deuxième fois au lit avec un homme, de se trimballer cette panique, un étau sur sa gorge serré, mais surtout d’avoir à affronter un compte rendu détaillé de sa prestation. Fuck that. ”Okay, let’s sit down. Or not, whatever.” Harris reste les bras croisés devant Anthony, ne suivant pas son impulsion, ni son invitation, lorsqu’il s’assoit sur le lit - clairement un coup à se retrouver en quelques minutes à peine au-dessus de lui pour remettre le couvert avec lequel Noam compte bien raccrocher.

”Look, I just think you could use a bit more practice, it just … with guys you need to get a good balance on when to go slow and steady and when to go, you know, hard. And your balance isn’t quite there yet but hey, it’ll be okay, I’m sure.” Au sourire d’Anthony, le sorcier répond par un haussement de sourcils effaré. Est-ce qu’il est en train de se faire donner une leçon de cul par un pédé ? Sur son rythme, qui plus est, qu’il a perfectionné au fil des années, pour le plus grand plaisir de ses partenaires n’y voyant rien à redire ? Noam ne peut pourtant s’empêcher de se repasser rapidement l’étreinte qu’ils viennent de conclure… avant de faire rapidement demi-tour, trop perturbé par les images qui surgissent au devant de son esprit - un corps masculin sous le sien, lui offrant le même plaisir satisfaisant que celui d’une femme. Merde. ”And the head was fine, you know, pretty good for a first time but, once again, it’s all about practice, no one masters sucking cock after one time. I’m sure you weren’t amazing your first time with a girl right?” C’est faux ; il se rappelle s’être trouvé incroyable, dans les bras de Marisol, la cousine d’Ethan, du haut de ses quinze ans et de son inexpérience sensible en la matière. Avec le recul, peut-être n’a-t-il pas toujours été un Sex God - quand bien même il pensait déjà l’être, ses critères principaux pour le reconnaître étant alors le volume sonore de ses partenaires et sa capacité ou non à leur faire atteindre l'apogée du plaisir.

Un peu comme ce qu’il vient de faire avec Anthony, se rend compte Noam avec une pointe d’embarras. ”And if that’s any consolation, I’d be willing to have sex with you again.” Alors pourquoi il le fait chier avec ses histoires de rythme à perfectionner et de fellation à travailler ? Hors de question, de toute façon, qu’il se laisse avoir une nouvelle fois ; il a pu faire ses petites expériences, cocher la longue bucket list des pratiques sexuelles qu’il se doit d’essayer au moins une fois, et n’a plus aucune raison de retourner entre les jambes d’Anthony. Quand bien même ses propos, aux airs de challenge, plantent une graine dans ses pensées emmêlées. Alors, Noam s’empare de ses chaussures dans un soupir avant de revenir au regard d’Anthony, un faible sourire sur les lèvres : ”Well you’ll have to find someone else to suck your dick, ‘cause we’re done here. But hey, you were fine too, I guess”, conclut-il ironiquement en plissant les yeux, ne cherchant même pas à dissimuler le froissement de son égo alors qu’il disparaît avec empressement pour retrouver Ethan.

Noam en deviendrait presque fou, de ce noeud brûlant qui vient se loger dans ses entrailles dès qu’il repense à son écart sur l’autoroute de l’hétérosexualité - confus, embarrassé, excité également, comme attiré par le parfum de l’interdit, de l’impensable, que dégage la chair d’Anthony dans son esprit buté. Aussi c’est en serrant les dents qu’il s’est introduit dans sa chambre, soufflant un ”Just shut up” contre ses lèvres pour l’entraîner aussitôt vers le lit et le défaire de ses vêtements. Il sait que c’est une connerie, qu’il s’expose aux mêmes risques que la fois précédente : se retrouver sous l’assaut d’une panique brusque, et potentiellement sous la notation insupportable du résistant. Mais quelque chose l’attire à lui, le pousse à s’appliquer quand il referme ses lèvres sur lui, ou même lorsqu’il glisse entre ses jambes - cherchant, plus ou moins consciemment, à lui prouver qu’il est un bon coup.

C’est une connerie, mais Noam se laisse retomber sur le dos avec une forme de satisfaction dans la poitrine, sur le visage, le souffle court et la peau moite. C’est une connerie, mais bordel, it feels good de se défouler contre celui qui a fait croître ce qu’il pense être de la frustration depuis une semaine. Et plutôt que de se faire la malle, comme une dernière fois, il reprend sa respiration quelques instants avant de se pencher vers la pile de vêtements au pied du lit. Il enfile son caleçon, restant étendu sur le lit - si l’envie de fuir ne le prend pas encore, Noam n’en est pas tout à fait au stade d’assumer d’être nu dans le même lit qu’un autre homme -, puis s’emparant de son paquet de cigarettes négligemment posé sur le sol. Après en avoir sorti une pour lui-même, il hésite un brève seconde avant de le tendre à Anthony, coulant un regard vers lui. ”Want a smoke?”

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Noam ne perdit pas de temps avant d’enfiler ses chaussures et de détaler en lui lançant “Well you’ll have to find someone else to suck your dick, ‘cause we’re done here. But hey, you were fine too, I guess,” d’un ton ironique. Il ne s’en sentit par pour autant vexé. Il savait que Noam l’était, qu’Anthony avait touché un point sensible en lui parlant de tout ça. Et puis, Anthony savait que c’était bien plus facile d'être satisfait quand on était celui qui topait, il n'y avait que peu de paramètres extérieurs, et la sensation d'être à l'intérieur d'un corps chaud et accueillant était en général bien suffisante. Anthony ne prit pas la peine de lui répondre, il regarda sa silhouette claquer la porte et se laissa retomber lourdement sur le lit.

Il fut un peu surpris de le voir entrer dans sa chambre environ une semaine plus tard. Pas que le fait qu’il soit revenu ait été surprenant, en soit, lui aussi avait déjà dit et crut que ça allait être la dernière fois qu’il couchait avec quelqu’un en particulier, ou juste avec un mec, et bon, les choses ne s’étaient jamais déroulées comme prévu. Mais il n’aurait pas pensé qu’il reviendrait si vite, et surtout pas de façon évidente, alors qu’il s’était glissé dans sa chambre un soir et ne lui avait même pas dit bonjour avant d’écraser ses lèvres sur les siennes. Anthony ne s’en était pas plaint, il s’était laissé entrainer sur son lit, n’avait pas hésité à exprimer son approbation lorsque les lèvres de Noam l’avait parcouru, pour la deuxième fois, ni à lui rendre la faveur, ensuite.

Il s’était étiré lascivement après, appréciant le mouvement dans ses muscles engourdis et dans la douce fatigue qui prenait son corps après un orgasme bien mérité. Il n’était cependant pas stupide au point de rester ainsi, pas cette fois, ou pire, de s’endormir. Il avait donc suivi Noam dans son mouvement, avait enfilé son caleçon et lui avait lancé un regard curieux alors que l’autre homme avait à nouveau pris place dans son lit. Anthony se serait attendu à un nouvel élan de panique, à une nouvelle altercation peut-être, mais pas à cela. Il l’observa un moment sans bouger, ne sortant de sa torpeur momentanée que lorsque Noam l’en tira. “Uh yeah, sure,” il répondit avant de prendre une cigarette de son paquet. Anthony était un fumeur très occasionnel, mais il était trop soufflé pour refuser. “Are you- are you okay?” il lui demanda après avoir allumé sa cigarette. La question n’était sans doute pas la meilleure, et il aurait mieux valut qu’il ne dise autre chose, mais entre le sexe et le calme de Noam, son cerveau ne répondait plus vraiment présent.