BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 fayam + reunion

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MessageSujet: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptyLun 21 Sep - 19:23
reunion
@faye moroz — tw: mutilation(?)

T’as mal partout.

T’as mal partout et dès que tu fais un foutu pas, c’est pour entendre un espèce de son métallique dégueulasse, qui tinte, qui claque, encore, toujours plus, et ça te rend dingue. On t’a placé sous silencio, tant tu n’as pas été tendre dans tes propos, à peine réveillé de ta sieste forcée. Tu sais vraiment pas ce qu’ils t’ont fait, ces enfoirés, mais ils l’ont fait, et c’est comme si t’avais enchaîné une quinzaine de quarts à toi seul, en plus de t’être fait rouler dessus par trois charrettes à boeufs.

Tu regardes autour de toi, et si tu sens l’air frais du littoral qui balaie tes cheveux et ta barbe de vieux bougre de traître, t’es pourtant pas capable de savoir où ils t’ont emmené. C’est que la plupart que tu as croisé jusque là, tu leur avait passé les fers pour les jeter à la case prison. Ce qu’ils ont été bien aise de te rappeler, en t’en foutant aux poignets. Et comme si ça ne suffisait pas, on t’en a même rajouté un autour du cou — ça sert à rien, y a même pas de chaîne pour tenir cet espèce de cerceau-collier qui gigote. Au fond t’espères pouvoir sortir de là rapidement, que Matthew, Jordan, Kingsley et les autres te retrouvent, qu’ils viennent t’arracher à cette situation qui, déjà, te pèse au cou et à la couenne.

Dans ton observation et ta marche guidée, tu t’es bien aperçu du peu de mots que te crache ton geôlier. Alors, dans un réflexe évident, tu centres tes pensées sur des saloperies bien alignées, criardes et grossières, au cas-où le sorcier à tes côtés serait capable de décoder ce que ton esprit de marin mal léché a à exprimer.

T’aperçois finalement des espèces de baraquements. C’est que l’hôtel est presque plus douillet qu’à Azkaban, à première vue. Tu t’en réjouis pas pour autant.

« C’est là, Bullstrong. » il s’apprête à poser sa main sur ton trapèze pour te pousser avec négligence, mais ton mouvement de biais, pour l’éviter, et ce regard des mers du Nord que tu lui jettes, suffisent à lui faire ravaler ses civilités de Mangemort. D’un geste de la main il brise le sort de mutisme qu’il a maintenu sur toi pendant votre promenade à l’allure de procession funéraire. Sitôt fait, tu craches sur le sol entre vous. « Tu vas p’tet’ me retirer ces merdes un jour ?Vous n’avez qu’à demander à vos nouveaux amis. » tes quoi ? Tu le vois disparaître de ton champ de vision peu à peu, c’est qu’il a pas très envie de rester ici, à croire que ça pue le roussi — ou qu’il a juste envie de te faire chier, à te balancer là comme une poule dans un champ de carottes. Pendant un bref instant, tu te demandes s’il ne t’a pas balancé dans un nid de goules, ou pire ; parce que les goules, c’est quand même vivable. Parfois.

« C’est ça, casse-toi… » grommelles-tu dans ta barbe, touchant encore à tes fers pour les secouer, c'est que t'as eu suffisamment de temps pour les tester. T’as besoin d’une pierre, de quelque chose de lourd, pour pouvoir la briser. Et le truc à ton cou, là, tu préfères ne pas y penser — t’es même pas sûr d’y arriver tout seul, à le retirer ; c'est que t'as pas de baguette sur toi.

Tu soupires. T’as mal partout, et t’es aux portes d’un espèce de simili-village qui n’a rien à envier aux premières fondations de Sweet River. Y a personne dans les parages, d’ailleurs t’es encore à une bonne dizaine de mètres de ladite entrée, et c’est foutrement louche ; sans doute ne t’ont-ils pas entendu arriver, ou alors te guettent-ils, parce qu’après tout, t’as même pas été présenté.

Dans l’impatience qui te pique, car oui, si tu dois te défendre il vaut mieux avoir les mains libres, tu baisses les yeux sur tes bracelets. Un soupir nasal prononcé. Tu paniques pas, mais t’aimes vraiment pas l’idée que tu viens d’avoir. Allez mon gars. On compte jusqu’à trois.

T’as déjà pris ton pouce entre tes doigts serrés alors que tu fais quelques pas vers un arbre lambda. C’est que lui au moins, il douille pas tant que ça quand il se fait charcuter l’ossature — enfin, c’est ce que tu t’imagines, c’est qu’il a pas l’air trop magique celui-là, même si t’y connais pas grand-chose à ceux-là. Zéro… t’inspires, tu serres et te tend, Un.

Et tu donnes un coup sec vers le bas, ton doigt se casse et tu grognes fortement dans ta gorge en retirant ton premier fer, les mâchoires serrées sous la douleur. T’as laissé ledit fer retomber dans un bruit de chaînes clinquant alors que tu laisses reposer ton épaule un moment sur le tronc, replaçant tant bien que mal ton membre qui irradie de douleur.

Tu prends quelques secondes pour te reprendre, toi et le bracelet tombé par terre, mais ces quelques secondes supplémentaires suffisent à des pas pour se rapprocher — et dès que t’as le nez levé, faut le dire, t’es prêt à riposter.
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Faye Moroz
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Faye Moroz
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Âge : 42 ans (14/02/1965)
Occupation : (EX HIT-WITCH) Ancienne Tireuse de Baguette d'Élite, arrêtée en 1998, envoyée à Azkaban, puis à Gracefield. A amusé la galerie pendant huit ans, jusqu'à ce que l'île soit libérée par l'Ordre du Phénix. Ancienne leader de la Résistance sur Gracefield, tente de retrouver sa place dans un Ordre du Phénix qu'elle ne reconnaît plus.
Allégeance : (ARE YOU KIDDING ME?!) L'Ordre. Jusqu'à son dernier souffle. On l'y appelait "Ophelia", en hommage à sa sœur décédée.
Particularité : (WANDLESS MAGIC) Depuis 2002, Faye a appris les rudiments de la magie sans baguette auprès de Javier. Elle n’attend plus que le bon moment pour coller un petit bitchslap des familles à ce fumier de Marsh. Elle avait réussi à mettre la main sur deux baguettes pendant la libération de Gracefield, mais il a fallu qu'elle les rende, vu que sa magie était défectueuse.
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MessageSujet: Re: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptyMar 22 Sep - 0:09
Tu as eu l’impression que la cloche a sonné cette nuit.
Ce n’était que le tintement de couverts sur le cul de casseroles, que deux survivants avaient décidé d’utiliser comme des instruments de musique alors qu’il faisait aussi noir que dans le cul d’un troll.
Forcément, réveillée en panique pour rien, tu les as assommés d’insultes toutes plus imagées les unes que les autres.

Pour certains, c’est le signe que tu vas bien.
Tant que tu trouves des jurons à hurler, ça va.
Tant que tes lèvres se déforment pour beugler ta rage, tout va bien.

Alors qu’en vrai, tu es au plus bas, convaincue que tu as fait une putain d’erreur en acceptant de troquer la folie contre l’épuisement. Le calcul a été mauvais, tu en es persuadée alors que ça fait à peine trois mois que tu es à Gracefield et que l’horreur a déjà commencé à te bouffer profondément. Pas le moindre visage rassurant, tous sont aussi terrorisés que toi, même si tout autant révoltés que toi par votre sort qui est tout sauf enviable.

Si tu hurles encore, c’est pour ne pas te mettre à pleurer. Déjà parce que tu n’as jamais versé une seule larme de ta vie -ou du moins est-ce ainsi que tu aimes te souvenir de ton identité. Ensuite parce que ça participerait à ta déshydratation et tu n’as pas besoin de ça. Enfin parce que tu n’as aucunement envie de faire ça. Parce que ça voudrait dire que ces enfoirés t’ont brisée. Que des types comme ce fumier de Marsh ont gagné. Et tu refuses de les laisser gagner d’une façon aussi traître et dégueulasse.

Alors tu continues de hurler quand on te réveille en sursaut, quand on te fait une remarque déplacée, quand on te menace des pires souffrances, quand tu sens que tu as besoin d’en encourager certains qui voudraient tout bonnement se laisser crever dans la forêt avoisinant votre village de fortune. Vous n’êtes pas très nombreux et tu en as un peu marre de crier toujours sur les mêmes personnes, même si c’est pour de bonnes raisons. Parce que tu n’es pas sure qu’ils sont aussi endurants que toi. Parce que certains sont déjà abîmés par un passage plus long que le tien à Azkaban et qu’ils se passeraient sans doute de tes harangues sans espoir réel.
Ce lieu est maudit, tu en est certaine.
Trois mois seulement que tu es là, et tu as déjà tiré un trait sur un quelconque espoir de voir arriver la cavalerie sur cette île. On ne vous laisserait pas vous balader en liberté s’il y avait un moyen de foutre le camp d’ici et tu es prête à parier que le lieu est incartable, histoire d’éviter qu’on vous tombe dessus par magie et par hasard.
Mais quand tu cries, tu profères l’inverse. Que ça durera plus longtemps ces conneries. Qu’ils vont pas vous laisser croupir indéfiniment dans ce lieu de villégiature pourri. Que l’Ordre va venir Que ces couillons s’ennuient trop sans vous et qu’ils doivent bien se douter que vous n’êtes pas morts.

Tu ne sais plus vraiment si tu y crois encore.

Mais tu continues de guetter les nouveaux arrivés. Certains apportent des nouvelles intéressantes de l’extérieur. Ceux qui appartiennent à l’Ordre ont rarement des bonnes nouvelles par contre, mais c’est toujours mieux que rien, tu te dis en haussant les épaules, comme si ça ne changeait pas grand chose à ta vie, de savoir que c’est la merde dehors. D’aucuns débarquent d’Azkaban ont peu d’informations à transmettre, mais leur esprit perdu doit d’abord se réhabituer à la vie en communauté.

Toujours est-il que vu que tu surveilles les alentours de temps à autre, tu vois deux silhouettes arriver en provenance du manoir spécialement conçu pour le transfert des visiteurs, tant ceux qui viennent là pour s’amuser que ceux qui sont amenés céans pour galérer. Parlant de galère, la carrure de loin te dit quelque chose et il faut que tu y regardes à deux fois pour avoir un doute et dévaler les marches de la bicoque quatre à quatre, une fois que l’accompagnateur prend son congé.

Le problème c’est qu’une fois en bas (tu étais au deuxième étage), tu ne vois plus personne, et ce n’est que quand tu entends un bruit de claquement sec que tu connais pour en avoir subi un ou deux dans ta vie que tu as un frisson d’horreur avant de te tourner vers un arbre à l’épais tronc, dont vient de retentir un cliquetis assourdi. Tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre, mais le doute étreint ton poitrail et tu fais le tour rapidement, tout en restant à distance dudit tronc, au cas où. Mais, tandis que ton regard remonte des racines vers la gueule du nouveau venu, tu inspires profondément, avant de lâcher un « putain de merde de bordel de cul... qu’est-ce que t’as foutu ? »

Pas de bonjour, pas de comment ça va. Tu es encore sur le cul de dévisager ton ancien binôme, que tu ne pensais pas revoir de sitôt. Tu cilles encore, comme si tu avais peur qu’il disparaisse soudainement, tel une hallucination particulièrement réaliste.

« Tu comptais faire peur à qui avec une gueule pareille ?! » puis, sans vraiment lui laisser le temps d’en placer une, tu te jettes à son cou et laisses échapper, tout contre son oreille, comme un aveu de faiblesse que tu n’acceptes de faire qu’à ton ami de longue date : « Putain, Tris’, par tous les mages, j’arrive pas à croire que t’es vivant. » La scène est cocasse, toi perchée sur la pointe de ses pieds, alors qu’il te met aisément deux têtes de plus en termes de hauteur, et qu’il porte encore un attirail métallique sacrément encombrant. Tu inspires une nouvelle fois avant de t’écarter et de railler, histoire de nier la boule qui te serre la gorge « Laisse-moi deviner, il va encore falloir que je t’aide ? »
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MessageSujet: Re: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptyLun 28 Sep - 19:25
reunion

Ta mère : morte.

Tes sœurs : brûlées pour l’exemple.

Ton frère : déchiqueté par un loup-garou de la Values Brigade dans son propre lit.

Tes anciens collègues, le peu d’amis que t’as eu —
tu ne les comptes plus.

Le reste de ces visages qui t’ont côtoyé de près attendent d’être effacés à leur tour, sauf peut-être ceux que tu as vu il y a de cela moins d’une semaine. Au vu du plateau que l’on t’a servi, accumulant à toi seul des deuils à n’en plus dormir, (et tu es loin d’être le pire, te plais-tu à dire), ce visage-là, tu n’aurais pas dû le revoir. Moroz ? Supposée décédée. T’es en train de te dire que t’es peut-être mort finalement, parce que ce black-out d’il y a x heures a eu un arrière-goût d’irréel, déjà. Mais la douleur paraît beaucoup trop réelle pour ça. Sa voix aussi, quand elle résonne en toi et réveille un douloureux espoir, celui de revoir les tiens un jour sains et sauf — tous, et que peut-être, ta famille n’a pas été décimée comme on te l’a rapporté.

Les images reviennent, pourtant, et les cris aussi ; même ceux que tu n’as pas entendu et que tu t’imagines à chaque nuit déferler à nouveau contre toi.

Mais là t’es bien debout, même si ta colonne peine encore à bien se dérouler avec ce qui te bouffe la main. Ton cerveau est juste sur pilote automatique l’espace de quelques instants ; l’information te paraît si invraisemblable que tu la dévisages en fronçant le nez, l’éclat de ton regard passant du chasseur au chassé.

« Tu comptais faire peur à qui avec une gueule pareille ?! » « Va t’faire » t’apprêtes-tu à lui jeter à la figure, mais c’est elle qui s’élance contre toi, ce que tu ne peux t’empêcher d’accueillir d’un bras pour l’accompagner. Tu soupires, tes épaules s’affaissent sous le contact, le soulagement. Cette étreinte te fait à la fois mal et beaucoup de bien. Cling, cling, l’étreinte. « Putain, Tris’, par tous les mages, j’arrive pas à croire que t’es vivant. » « Ouais… j’le suis, » mais t’as plus l’air si sûr quand tu laisses échapper ça, tu serres les dents juste après, bien sûr que t’es ému, et pas qu’un peu — c’est qu’elle fait partie de ceux qui comptent, et c’est peu dire.

Quand elle s’écarte, tu grimaces encore sous la douleur, ça te lance comme jamais ; mais t’as aussi bien capté quelque chose qui n’a rien à voir : y a quelque chose en elle qui a changé depuis la dernière fois. Ça, t’as pas besoin de la psychanalyser longtemps pour le savoir, et t’aimes pas du tout ça. Où est-ce que vous êtes, d’abord ? Y en a combien là-bas ? Elle y a eu droit, à la panoplie des bagnards anonymes ? Tant de questions que tu ravales dans un grommellement douloureux, c’est pas faute d’essayer d’inhiber tes réactions.

« Laisse-moi deviner, il va encore falloir que je t’aide ? » « Si c’est avec c’te force d’crevette qu'tu comptes m’libérer d’ces merdes, j’passe mon tour, » lâches-tu en te redressant un peu mieux, tirant tes épaules en arrière pour te redonner contenance, à t'en faire craquer deux-trois vertèbres. Réflexe ou vieille habitude, tu fais ça quand t’es gavé, mais surtout préoccupé. Tu peux pas t’empêcher de fermer les yeux, pour pas qu’elle voie que t’as un voile larmoyant en face des trous.

« On est où putain ? » et pourquoi t’as l’air d’un fantôme, Moroz, hein ? T’as le regard un peu bas, tu soupires du nez en plaquant ton pouce contre ta main — t’as envie de cogner quelqu’un tout d’un coup, mais tu te reprends, c’est qu’une vague à passer et t’en as vu des plus grandes. T’as reposé à nouveau ton épaule contre le tronc, le temps de ; et tu jettes un regard vers les baraquements dont elle a dû vraisemblablement sortir tout à l’heure. C’est au moins ça pour t’éviter de la zieuter, c’est que tu serais capable de vraiment te mettre à chialer.

Alors ouais, tu sais pas où t’es, définitivement, mais au moins elle est .

Rien que pour ça, t’as de quoi remercier tous les dieux auxquels tu ne crois pas.
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Faye Moroz
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Faye Moroz
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Occupation : (EX HIT-WITCH) Ancienne Tireuse de Baguette d'Élite, arrêtée en 1998, envoyée à Azkaban, puis à Gracefield. A amusé la galerie pendant huit ans, jusqu'à ce que l'île soit libérée par l'Ordre du Phénix. Ancienne leader de la Résistance sur Gracefield, tente de retrouver sa place dans un Ordre du Phénix qu'elle ne reconnaît plus.
Allégeance : (ARE YOU KIDDING ME?!) L'Ordre. Jusqu'à son dernier souffle. On l'y appelait "Ophelia", en hommage à sa sœur décédée.
Particularité : (WANDLESS MAGIC) Depuis 2002, Faye a appris les rudiments de la magie sans baguette auprès de Javier. Elle n’attend plus que le bon moment pour coller un petit bitchslap des familles à ce fumier de Marsh. Elle avait réussi à mettre la main sur deux baguettes pendant la libération de Gracefield, mais il a fallu qu'elle les rende, vu que sa magie était défectueuse.
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MessageSujet: Re: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptyJeu 8 Oct - 9:49
Tu n’as aucune idée de ce qu’il s’est passé au dehors de l’île où tu es coincée depuis quelques mois. Les allées et venues de certains visages croisés çà et là t’informent vaguement du devenir de l’Ordre, ou de la restriction des libertés hors de Gracefield. Pour le moment, tu estimes que tu ne reverras plus personne que tu as connu, plus personne de cher à ton coeur, parce que c’est plus simple de se résigner que de nourrir un espoir complètement fou.
Oh, tu n’en démords pas : toute cette histoire finira par n’être qu’un lointain souvenir, parce qu’il n’est pas dit que tu crèveras bêtement sur le domaine d’un connard de sang-pur ayant encore la morve au nez. Mais pour autant tu évites d’être trop optimiste, parce que l’horizon ne semble rien apporter de bon à la petite communauté de rebuts de la société.

Alors forcément, tu ne comprends pas quand tu reconnais Tristram Bullstrong : ni ce qu’il fiche ici, ni ce qui l’a amené en ces lieux, avec ces fers qui semblent être d’une autre époque (voire tirés d’un donjon sado-maso qui ne t’étonnerait vraiment qu’à moitié de la part de tarés qui se disent manger la mort... Tu n’es pas quelqu’un qui irait juger les préférences sexuelles de quiconque, mais quant au choix de nom, il aurait fallu que la communication fasse bien mieux. Tu t’accroches à des remarques mentales pareilles pour faire passer la boule dans ta gorge. Et de railler, parce que c’est ce que tu sais faire de mieux ici, depuis que tu es coincée dans ce camp de loisirs macabres pour une partie de la société que tu voudrais bien entièrement dézinguer.

Tristram est là.
T’arrives pas encore totalement à percuter, un instant un doute s’installe en toi, comme pour te murmurer que ce n’est pas forcément celui que tu crois, mais peut-être un espion avec du polynectar.
Sauf que...
Y a vraiment que Tristram pour décider sciemment de se casser le pouce pour se débarrasser de ses menottes. Une vieille tactique moldue que tu voyais déjà il y a quelques années dans les séries policières qui passaient à la télévision d’autres amis au mariage mixte. Dire que les sorciers ont choisi d’innover avec ce nouveau type de spectacle...
Forcément, tu proposes gentiment d’aider ce grincheux en puissance et tu te fais recevoir : « Si c’est avec c’te force d’crevette qu'tu comptes m’libérer d’ces merdes, j’passe mon tour, » Et de voilà à lever les mains en l’air en soupirant, puis à hausser les épaules tout en répliquant un faussement vexé : « Très bien, mon cher : bon courage pour t’en débarrasser tout seul ! »

Tu t’éloignes de quelques pas, toujours en lui faisant face, parce que tu as peur que si tu te détournes, il disparaisse comme s’il n’avait jamais été là, comme si ça n’était qu’une hallucination. Les mains à nouveau dans les poches de ton pantalon déchiré et rapiécé à certains endroits, tu soupires quand il pose la question à mille Gallions : « On est où putain ? » Tu le dévisages et tu sens, dans son regard, qu’il y a une autre interrogation qu’il voudrait formuler mais qui aggraverait sans doute ce moment de retrouvailles. En observant son manège, tu calcules qu’il ne faudrait pas trop tarder à le délester de ses fers et à l’emmener voir un des rares anciens médicomages du secteur. Il regarde autour et tu te rapproches de lui pour lui prendre le bras qui semble le moins violenté et sensible, doucement, et tu l’entraînes vers les baraquements en lui expliquant : « ça s’appelle Gracefield, que tu commences doucement, pas à pas, ca se divise en trois parties, en gros : le village, là, où on est entre nous ; le manoir, d’où n’importe qui arrive ; et la forêt... »

Tu t’arrêtes de marcher, le temps de lui désigner de l’index libre la masse forestière qui s’étend vers l’ouest et qui semble n’avoir pas de fin. Et, avant de repartir vers les baraquements dont vous vous êtes cela dit rapprochés, tu souffles lentement, le temps de te décider à parler ou non, avant de lâcher une information que l’ancien Hit Wizard a besoin de connaître. « Faut que tu saches un truc avant que tu voies les autres, pour comprendre. Cette putain d’île, c’est un parc d’attractions pour les connards qu’on combattait avec l’Ordre, les Mangemorts, les rafleurs et tous leurs putains de sous-fifres. » Tu en trembles presque, de le formuler comme ça -tu trembles de rage bien sûr, c’est l’ire incandescente qui parle ici. « Ils débarquent en bande sans crier gare, sortent du manoir, la cloche sonne, la chasse commence et c’est open bar pour tous les enfoirés. » Tu scrutes son visage en terminant l’annonce, par en dessous, vu qu’il te met bien vingt centimètres, et tu maintiens fermement son bras, tout en ne t’attendant pas spécialement à ce qu’il tourne de l’œil en apprenant une connerie pareille.
Mais sait-on jamais.
C’est quand même un gros truc à encaisser, et toi-même t’as mis du temps avant de comprendre ce que c’était que cette merde.
Si t’étais d’humeur plus badine, tu te serais fendue d’un Bienvenue aux Jeux du Cirque version sorcière, mais tu es pas spécialement morte de rire, là.
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MessageSujet: Re: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptyMer 14 Oct - 17:12
reunion

« Très bien, mon cher : bon courage pour t’en débarrasser tout seul ! » t’en aurait ri grassement si t’avais pas été dans cet état-là, d’incompréhension et de tension interne certaine. Ton faux non récolte une fausse offusquée, ce qui est un bon retour des choses, vous connaissant. Vos pitreries sarcastiques n’ont rien à envier à certaines séries moldues qui ne font qu’en faire pleuvoir à chaque scène. Au moins t’es pas toubib, même si la sève qui court tes veines semble vouloir te pousser toujours un peu plus vers ce rôle de soutien que tu repousses toujours un peu, mais aussi beaucoup moins qu'avant, au fond.

À ta question jetée, les yeux fermés et c’est le cas de le dire, y a un espèce de silence que t’aimes pas, et quand tu croises à nouveau son regard après avoir fait balayer le tien dans les environs, elle te prend le bras doucement et t’attire dans une marche que tu lui cèdes sans broncher.

« Ça s’appelle Gracefield, » t’as bien envie de dire que c’est un nom de merde, c’est ce que t’aurais dit si t’avais été dans ton état normal, mais rien n’est normal à vrai dire, pas même ce geste qu’elle a initié pour t’emmener, ni même le ton de sa voix qui sous-entend bien des horreurs innommées - et innommables.  « Ça se divise en trois parties, en gros : le village, là, où on est entre nous ; le manoir, d’où n’importe qui arrive ; et la forêt… » et t’as comme l’impression que c’est plus sordide que ça encore. Ton cerveau est saturé par les signaux de douleurs que t’envoie ton pouce et le reste de ton corps endoloris, mais tu luttes encore. C’est pas une jambe cassée sur le pont du Tempest, c’est qu’un putain de pouce, ça se remettra bien assez tôt, c’est pas ton petit doigt qui te l’a dit mais c’est tout comme.

Elle s’arrête de marcher et t’en fais autant, grondant un peu au fond de ta gorge ; et c’est là où tu te dis que t’es mal tombé. Tu sais que c’est elle, enfin tu le crois, tu le souhaites en tout cas, même si pas tant que ça, t’aurais préféré qu’elle en réchappe.

« Faut que tu saches un truc avant que tu voies les autres, pour comprendre. Cette putain d’île, c’est un parc d’attractions pour les connards qu’on combattait avec l’Ordre, les Mangemorts, les rafleurs et tous leurs putains de sous-fifres. » l’espèce de grimace qui te tenait les traits faciaux se défroisse comme une chemise sous la vapeur de mille cheminées. « Attends… quoi ? » quand tu crois qu’ils ne peuvent pas faire pire, ils le font. Les Death Eaters qui crachent sur les moldus ne valent pas mieux que les pires d’entre eux. Et t’as bien quelques exemples de moldus célèbres à aligner, là, dont un moustachu qui aurait salué la performance. Et ça s’engraisse dans leur noirceur, à prôner une pureté qui n’est en rien révélateur d’une quelconque trace d’humanité. « Ils débarquent en bande sans crier gare, sortent du manoir, la cloche sonne, la chasse commence et c’est open bar pour tous les enfoirés. »  t’as pas les mots. T’as pas les mots mais t’as cette foutue larme récalcitrante coincée dans ta paupière qui se barre, enfin.

Le cœur serré, alors que ta colère déjà campée te sort des tripes, dans une tempête agressive et indignée.

« QUOI?! » y a mille et une pensée qui te viennent, qui se chevauchent, qui se bousculent même, et là tu comprends mieux la détresse que tu sens depuis le départ chez Moroz, et tu t’attends même à entendre le pire quand tu lui poses la question sans détours, lui attrapant le bras comme tu peux, à en faire tomber ton fer défait à vos pieds. « Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?! Ils t’ont fait quoi ?!! » t’es pas sûr de vouloir savoir pourtant, tu détaches ton regard du sien pour le faire naviguer autour de toi brièvement et le faire revenir à elle, l’œil embrasé. « Faye! » Tout ton corps vibre de colère, d’inquiétude aussi. Elle peut le sentir sous tes doigts, c'est pas difficile, elle te connaît si bien. Tu t’es même pas demandé si c’est vraiment ton binôme en face de toi, là, c’est que ça te paraît insensé, ça te paraît tellement au-delà du concevable que t’aimerais bien qu’on te pique pour te réveiller.

C’est qu’avec la douleur qui t’irradie la main en plus de ça, t’as de quoi de voir rouge.

Mais la seule chose que t’arrives à faire, juste après, c’est d’aller la prendre dans tes bras et de pas la lâcher pendant de longues secondes. Elles te suffiront pas pour digérer la nouvelle, ni le reste, ni même te calmer vraiment, mais c’est ce que ton âme t’appelle à faire et ça fait mal, du bien qui fait mal, justement. Tu te détaches quand même au bout d’un moment, et t’ajoutes, tentant de ne pas lui faire voir ton émotion qui te balafre le regard et mouille désormais tes paupières.

« C’est qui les autres ? » traduction : est-ce que je peux leur faire confiance ? Même si tu ne te fies qu’à ton instinct pour ce genre de choses, ses mots et conseils en la matière sont les bienvenus. Et tu comptes pas bouger tant que t’es pas assuré que c’est bien elle, et qu’ils soient safe, eux aussi. T’as pas envie de leur causer d’ailleurs, à ces autres, t’as juste envie de passer tes nerfs quelque part, et autrement que sur toi. Et retirer ces merdes qui tintent à chaque mouvement. Pour le reste, on avisera.

C’est que t’es certainement pas le premier à t’égosiller, et tu seras pas le dernier. Elle a dû en voir passer, des comme toi, pas vrai ? Elle a dû en voir passer… depuis combien de temps elle était ici ? Depuis combien de temps elle survivait face à l’horreur de cet îlot sinistre ? T'as peur de te dire que t'auras presque une éternité pour lui poser la question…
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Faye Moroz
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Âge : 42 ans (14/02/1965)
Occupation : (EX HIT-WITCH) Ancienne Tireuse de Baguette d'Élite, arrêtée en 1998, envoyée à Azkaban, puis à Gracefield. A amusé la galerie pendant huit ans, jusqu'à ce que l'île soit libérée par l'Ordre du Phénix. Ancienne leader de la Résistance sur Gracefield, tente de retrouver sa place dans un Ordre du Phénix qu'elle ne reconnaît plus.
Allégeance : (ARE YOU KIDDING ME?!) L'Ordre. Jusqu'à son dernier souffle. On l'y appelait "Ophelia", en hommage à sa sœur décédée.
Particularité : (WANDLESS MAGIC) Depuis 2002, Faye a appris les rudiments de la magie sans baguette auprès de Javier. Elle n’attend plus que le bon moment pour coller un petit bitchslap des familles à ce fumier de Marsh. Elle avait réussi à mettre la main sur deux baguettes pendant la libération de Gracefield, mais il a fallu qu'elle les rende, vu que sa magie était défectueuse.
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MessageSujet: Re: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptyMar 20 Oct - 9:20
Tu aurais pu parier que les informations égrainées lentement et inculquées à ton binôme ne lui feraient pas plaisir. Déjà qu’elles ne te faisaient pas du tout plaisir personnellement, tu le connaissais suffisamment pour savoir que Tristram serait écœuré. Alors t’avais préféré lui raconter en prévision de ce qu’il verrait. Le médicomage que Zabini dépêchait après chaque Battue pour éviter que vous ne creviez de vos blessures et de ces tortures psychologiques et physiques n’était pas là tout le temps, sans doute pour une question de secret à préserver (un oubliettes de quelques heures était moins complexe à lancerr qu’un sort devant effacer deux ou trois journées entières), ce qui fait que c’était quand même pas simple tous les jours.
La réaction de Bullstrong ne se fait pas attendre longtemps et tu le sens irradier d’une colère tout aussi estomaquée que la tienne, la première fois que tu as découvert le traquenard qu’était cette île de merde. Par contre, ce que tu ne t’attendais pas à voir se peindre sur ses traits, c’est l’horreur qu’il laisse paraître en te prenant à son tour ton bras, moins pour s’appuyer dessus que pour s’enquérir des traumatismes que ce putain de monde de merde t’a laissés. « Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?! Ils t’ont fait quoi ?! Faye! » tu voudrais le rassurer, lui dire qu’ils ne t’ont rien fait qu’on ne t’aurait pas fait hors de ce lieu, rien qu’on ne t’aurait lancé pendant cette guerre qui fait toujours rage au dehors. Tu hausses les épaules, esquisses un sourire gêné en coin, comme si ce n’était rien.

Tu n’as pas spécialement envie qu’il s’inquiète davantage pour toi.
Après tout, t’es capable de te débrouiller toute seule, tu sais courir suffisamment vite pour éviter de trop prendre cher, et dans le pire des cas, ce ne sont que quelques sales minutes à passer en pensant à autre chose pour éviter de trop se concentrer sur la douleur qui irradie dans tous tes membres.
Et puis mettre des mots sur ce que tu as pu subir depuis le début de ce cauchemar en continu, ça serait pire, peut-être.
Alors tu t’abstiens et tu inspires profondément lorsqu’il referme ses bras musclés autour de toi et que tu enfouis ta tête contre son torse, tes bras qui entourent son dos et s’accrochent avec la même force du désespoir.
Tu pleureras pas.
Mais faut reconnaître que t’es certainement pas loin.

« C’est qui les autres ? », qu’il te demande, le Hit Wizard, une fois qu’il a remis un peu d’espace entre vous. Tu repères du coin de l’œil son manège, mais ce n’est pas le moment pour se foutre de sa gueule quant à l’humidité de ses yeux, parce que ça te permet de ne pas te mettre à chialer dans le même temps. Tu renifles, puis craches par terre, dans les feuilles mortes, ce que tu avais fait remonter.
Classe.
À croire que la crasse de l'île déteint sur toi.

« Des gens de l’Ordre, mais ils sont pas nombreux. Quelques Aurors, de ceux qu’on croyait partis à la retraite. Et d’autres personnes, arrêtées pour diverses raisons, sans forcément être des nôtres., tu commences à énumérer, avant de préciser, un air un peu embêté sur la face, mais c’est pas des combattants, pour la plupart. Ils ont pas une énorme endurance non plus, même si j’essaie de les pousser à courir un peu. » Tout ça pour ne pas dire qu’il y en a qui préféreraient se laisser crever sur le sol que de donner l’occasion à tous les autres crevards de leur donner la chasse. « et c’est surtout des gens qui ont pris cher à Azkaban, pour le moment, même si j’imagine que ça va progressivement se remplir de gens comme toi : débarqués fraîchement après avoir été arrêtés, sans passer par la case prison. »

Tes yeux se perdent un instant sur le crépis des murs de la maison la plus proche, sans savoir qu’il ne fera que se déliter avec les années qui passeront. Et puis tu reprends, juste pour qu’il comprenne le parcours que tu as suivi, même si tu sais très bien que ça n’aidera pas à tranquilliser ton vieil ami : « On a eu le choix, quand ils ont créé cet endroit : purger notre peine ici avec une éventuelle remise, ou continuer de devenir barges là-bas à se faire aspirer le cerveau par les détraqueurs... » De nouveau, tu hausses les épaules, comme si tu n’étais pas sure d’avoir gagné au change. Et puis, tu repères un mouvement dans l’encadrement d’une fenêtre, le déplacement léger d’un rideau un peu moche. Tu te sais observée, et tu as une petite idée de qui peut vous épier comme ça. Si bien qu’après un soupir, tu prends le bras de ton vieil  ami et tu l’entraînes avec toi, vers le cœur du petit village (quatre pauvres baraques, qui se multiplieront lentement, à mesure que d’autres prisonniers viendront grossir vos rangs) : « Allez, viens que je te présente à la troupe. »

Les noms s’enchaînent, les visages se succèdent, l’un des prisonniers (Nate) rapporte une pince coupante pour le débarrasser de ses fers. Vous restez avec quelques prisonniers autour de la cheminée dans laquelle crépite un feu timide, le temps de grailler quelque chose, et puis vous finissez par vous isoler un peu, à l’étage d’une des baraques. Assise sur une chaise bancale, dont un pied a été brisé il y a peut-être un mois, tu es face à la fenêtre et tu as, droit dans ton champ de vision, le manoir par lequel il est arrivé. Sans regarder Tristram, tu réponds à des questions qu’il a tues jusque là, en anticipant sur les interrogations que son esprit doit encore charrier : « Je saurais pas trop dire combien de temps j’ai passé à Azkaban, mais on va dire que j’ai revu mon jugement sur l’état psychologique avec lequel en sont sortis les autres connards, hein, en 1996... Déjà que j’ai aucune idée de quel jour on est, aujourd’hui, alors bon... » Tu te passes une main dans les cheveux (sales et emmêlés, attachés en queue de cheval haute pour essayer de ne pas trop aggraver la situation), avant de lui accorder un regard en biais : « J’arrêtais pas d’entendre les cris d’Ophelia et des petits, j’arrivais plus à penser à autre chose, et puis les cris, putain, les cris de tous les autres... Alors j’ai fait ce que d’autres ont fait : je me suis dit que ça serait moins pire, ici. »

Tu ne vas pas plus loin par contre, rivant de nouveau tes billes sur l’extérieur, alors que le passage d’un oiseau sous les rayons de la lune a mis du mouvement qui a attiré ton attention.
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MessageSujet: Re: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptyVen 6 Nov - 17:46
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Comme l’évidence, elle ne répond pas, peut-être bien qu’elle n’a toujours pas digéré elle aussi, d’où son teint et son expression, loin de celle dont tu te rappelles la dernière fois que tu l’as vue. Moroz a trop de fierté, comme toi, pour venir chialer sur l’épaule d’un autre ; surtout dans des situations pareilles où tu sens même plus les tiennes. C’est à double-tranchant, de cracher la vérité, ou juste de parler - tu le sais bien, toi, on t’a toujours dit de la fermer, à force de dire ce que tu penses. Mais là c’est différent. C’est toujours différent quand y a de l’affect, et tu peux pas nier qu’elle a une place là où tu mets toujours des barrières, voire, des pièges à wyverne. Tu comprendras plus tard qu’elle a eu raison de ne rien te dire, parce que t’aurais pas supporté. Ni l’idée, ni les cicatrices. Moroz ne pleure pas, mais elle a pas besoin de pleurer pour te faire entendre que c’est vraiment la merde ici, et qu’elle en a chié à vouloir en crever.

Elle crache à vos pieds mais ça te passe sous le nez comme une brise d’air fraîche : t’en as rien à foutre, vous faisiez pire certains soirs à la brigade.

« Des gens de l’Ordre, mais ils sont pas nombreux. Quelques Aurors, (tu penses à Javi, mais Javi était encore au camp quand t’es parti,) de ceux qu’on croyait partis à la retraite. Et d’autres personnes, arrêtées pour diverses raisons, sans forcément être des nôtres, mais c’est pas des combattants, pour la plupart. (C’est une mauvaise nouvelle. Elle devra te faire la liste, que tu saches qui laisser derrière quand le pire des scénario se produira.) Ils ont pas une énorme endurance non plus, même si j’essaie de les pousser à courir un peu. » c’est qu’à ce rythme, c’est pas leur faiblesse physique qui les tuera, mais bien leur moral. T’arrives pas à t’imaginer ce que ça doit être, de courir comme du bétail pour échapper à une horde de Mangemorts armés jusqu’aux dents. Tu te dis que beaucoup ont dû tomber, beaucoup ont aussi dû vouloir tomber avant de pouvoir participer — t’espères ne pas dormir avec de futurs cadavres, ce soir ; si peu que t’arrives vraiment à fermer l’œil.

T’es figé dans la glace, bouillant à l’intérieur. Y a rien qui va. Y a plus rien qui va. Rah, et putain que t’as mal, là…

« On a eu le choix, quand ils ont créé cet endroit : purger notre peine ici avec une éventuelle remise, ou continuer de devenir barges là-bas à se faire aspirer le cerveau par les détraqueurs…Enfoirés. Putain d’enfoirés d’MERDE. » t’es excédé. Tu te revois en train de marcher sur ce foutu chemin sous silencio, con comme un balai, même pas à un poil de cul de deviner ce qui pouvait faire autant sourire ce morpion du Lord. Elle te laisse quand même quelques instants pour te ressaisir, si on peut appeler ça ainsi, et te reprend le bras. « Allez, viens que je te présente à la troupe. »

Et t’as vraiment pas envie de faire connaissance ou parler à qui que ce soit.

De fait, t’as fermé ta gueule tout du long : t’as à peine jeté un coup d’œil aux personnes qui se sont pointées, de toute façon, t’as bien trop mal et t’es bien trop énervé pour pouvoir retenir tous ces foutus noms. C’est là où tu te dis qu’un numéro ça aurait pas été plus mal, même si de mauvais goût — c’est que t’es déjà ferré comme du bétail, toi. La seule chose qui te fait cracher un mot (un « merci », en fait), c’est lorsque le fameux Nate te retire ces merdes en bonne et due forme. Vu sa gueule t’as l’air d’être le premier, si ce n’est le deuxième, à arriver avec toute cette panoplie que t’aurais même pas sortie dans le pieux avec ton mari. Tu bouffes quasiment rien de ce qu’on te donne, d’une seule main, l’autre ayant trouvé de quoi être bandée.

Tu l’ouvres vraiment pas. T’as pas la foi.

Toutes ces minutes qui filent te paraissent à la fois longues, pénibles, illusoires. Une certaine hypocrisie alors que t’es loin d’être dans le mensonge, toi, c’est évident. C’est que tu l’as entendue, la vieille blague vaseuse, avant que tu rentres dans la pièce qui ressemble vaguement à un salon. T’as plombé l’ambiance avec ton arrivée, c’est peu dire. Même si tu t’imagines bien qu’il y en avait pas non plus avant, tu projettes le fait que tu n’arranges rien.

D’un regard que tu croises avec Moroz, elle comprend que t’as besoin d’air. Besoin d’être loin d’eux. Alors vous grimpez à l’étage, tes pas aucunement légers écrasant les marches en bois. Ça craque de partout, t’as l’impression d’être sur ton rafiot, ton rafiot qui te manque déjà, beaucoup trop… putain, qu’est-ce que tu vas faire si tu peux pas y retourner ? T’as déjà ce manque qui s’installe en toi. Et Matthew ? Et ta fille ? Et les autres ? Il faut que tu trouves un moyen de te casser de là…

Un moyen que Moroz aurait déjà trouvé s’il existait.

« Je saurais pas trop dire combien de temps j’ai passé à Azkaban, mais on va dire que j’ai revu mon jugement sur l’état psychologique avec lequel en sont sortis les autres connards, hein, en 1996… Déjà que j’ai aucune idée de quel jour on est, aujourd’hui, alors bon…Bienvenue au club. » que tu grommelles à mi-voix, allant t’avachir dans un espèce de sofa rapiécé qui manque de crever ses derniers ressorts sous ton poids. « J’arrêtais pas d’entendre les cris d’Ophelia et des petits, j’arrivais plus à penser à autre chose, et puis les cris, putain, les cris de tous les autres… T’oses pas imaginer, non. Tu serres les dents, relevant les yeux dans sa direction. Alors j’ai fait ce que d’autres ont fait : je me suis dit que ce serait moins pire, ici. » et est-ce que c’est pire, ici ? Quel est le meilleur entre la peste magique et le choléra ? T’sais pas. T’as pas envie de lui demander, t’auras la réponse plus tôt que tu l’imagines. Tu dis rien, tu laisses peser le silence alors que tu ôtes tes yeux de sa trogne défaite. Ta jambe tremble frénétiquement sur la pointe de ton pied.

Tu te rappelles juste du jour où t’es parti, du jour où tu t’en es pris plein la gueule et puis, plus rien. T’as atterri ici, avec des fers, un Mangemort de garde et mal partout. « Décembre. J’suis parti en décembre 99. Le 11. » que tu finis par dire, parce que faut bien se l’ouvrir un peu. Pour dire des choses plus utiles que des jurons, c’est mieux. Peut-être. Tu te donneras l’espace de faire exploser ta colère, tu sais pas trop où ni quand, mais clairement, t’en auras besoin, au risque de finir par te nécroser de l’intérieur.

« Javi va bien. T’as ton regard océan dans le vague, lui annonçant le peu de bonnes nouvelles que t’avais sous la molaire. Ce qui, il faut le dire, te coûtait déjà pas mal en énergie. Bien étant relatif dans l’état actuel des choses - mais il va bien. Matthew aussi. La gamine aussi. » et les autres de qui elle voudrait bien prendre des nouvelles, même si la liste n’est pas bien longue. Y en a trop qui sont partis. T’as pas encore digéré non plus tous ces deuils qu’on t’a mit dans les bras, à t’en faire manquer d’air. Les temps de guerre sont pénibles. Tu hais la guerre, et c’est pas faute d’avoir fait ton dissident pour cracher, à l’époque, sur ceux qui étaient pro-guerre du Viêt Nam ; pour ne parler que de celle-là. Tu comprends vraiment pas ce qui pousse les gens à faire ça.

Tu laisses échapper un long soupir, de douleur, de fatigue, de lassitude, d’un peu tout cumulé ; laissant ta tête basculer un peu en arrière.

« Y a d’autres trucs que j’dois savoir ? » tu penses rien en particulier, sauf peut-être des trucs plus pratiques, des conneries du genre. C’est que là t’as pas très envie d’chier mais quand ça te prendra, tu veux bien savoir où tu devras la poser.
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Allégeance : (ARE YOU KIDDING ME?!) L'Ordre. Jusqu'à son dernier souffle. On l'y appelait "Ophelia", en hommage à sa sœur décédée.
Particularité : (WANDLESS MAGIC) Depuis 2002, Faye a appris les rudiments de la magie sans baguette auprès de Javier. Elle n’attend plus que le bon moment pour coller un petit bitchslap des familles à ce fumier de Marsh. Elle avait réussi à mettre la main sur deux baguettes pendant la libération de Gracefield, mais il a fallu qu'elle les rende, vu que sa magie était défectueuse.
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MessageSujet: Re: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptySam 7 Nov - 0:14
Ça en fait, des choses à digérer. Tu sais pertinemment que t’as pas mal chargé la barque de ton binôme, d’un coup d’un seul. Et, même si tu devrais peut-être t’en vouloir, tu préfères lui balancer ça, là, plutôt que ça traîne, ça pourrisse et qu’il rumine des questions qu’il hésitera à poser après. Et encore, tu rentres pas dans les détails, parce que t’as une certaine pudeur, quand même, à aborder les moments de faiblesse. Ton regard sur le dehors, à guetter une forme, un mouvement, quelque chose d’inhabituel (preuve que tu t’es habituée au secteur et à cette nouvelle routine, cette nouvelle normalité pour toi, même). Rien ne bouge. Quand tes yeux reviennent vers Tristram, lui a détourné le regard un temps.

Sa présence, ici, te rassure partiellement. Parce qu’il faut quand même se lever tôt pour maîtriser un Bullstrong bien vénère, que ce soit lui ou Matthew. Alors forcément, ça fuse, tes pensées, parce que tu sais pas ce qui a précédé sa capture, ni même les circonstances de cette dernière. En prime, à part dire la saison, tu sais même pas ce qu’il se passe, dehors. Alors quand il reprend la parole et brise le silence épais en t’indiquant la date de son arrestation. Petit sifflement qui s’échappe d’entre tes lèvres pincées, alors que tu te rends compte que ça fait plus d’un an que ton père est mort, et probablement quelques mois que tu es à Gracefield. (deux en vérité, mais tu ne saurais pas dire). Tout ce que tu trouves à dire, un peu abasourdie, et sans vraiment savoir pourquoi tu te raccroches à ce genre d’informations inutiles ici, tu souffles : « Merde, j’ai trente-cinq ans dans deux mois. » Tout le monde s’en fout en vrai, toi en première, surtout que c’est pas ici que vous allez fêter ton anniversaire : si déjà on évite une Battue à cette date, ça sera déjà pas mal. Et, en repensant à ce qu’il a dit, tu comprends qu’il est pas arrivé avec des fers pour rien, et qu’il a du en passer, du temps avec les autres enfoirés.

Mais déjà, tu peux un peu plus savoir combien de temps s’est écoulé depuis ta capture. Elle est pas prête d’être finie, ta peine ici, tu sais aussi, même si tu n’en souffles pas un mot. Tu t’es désormais complètement tournée vers lui, à nouveau, tandis qu’il reprend, probablement pour te rassurer sur le devenir de ceux qui comptaient pour toi. Un soulagement t’envahit quand tu apprends que ton vieux pote auror s’en est sorti. T’enregistres pas tout de suite qu’il a pas parlé de RIp, mais tu t’y attacheras plus tard.
Tu ne l’interromps pas, sentant le poids de la suite que Tristram. T’oses pas demander pour Macca ou pour sa gosse mais un soupir de soulagement quitte ta cage thoracique quand il en parle lui-même, sans que t’aies à poser cette question de merde. « Encore heureux », railles-tu à moitié.
Tu sais pas ce que t’aurais fait, dit, trouvé à dire s’il t’avait annoncé le contraire, en vrai.
Brrr, non, Franchement, vaut mieux pas essayer d’imaginer.

« Y a d’autres trucs que j’dois savoir ? », demande-t-il enfin alors que tu t’es perdue dans tes pensées. Tu t’es surprise à te demander si ton père a reçu une sépulture digne de ce nom, ou s’il erre en fantôme à ta recherche (bon courage pour te retrouver, hein!). Tu sors de tes pensées, comprends qu’il s’agit d’une interrogation somme toute très pragmatique, très classique pour Tristram, et, sentant la fatigue chez ton ami, tu lui fais signe de te suivre pour l’emmener jusqu’à un dortoir avec trois ensembles de lits superposés. « J’suis dans le lit du haut, mais il paraît que je bouge beaucoup. La place en dessous est libre, si tu ne ronfles pas. » (Tu te gardes bien de signaler que la place a été libérée, non pas à cause d’un décès mais simplement parce que ces foutus lits grincent à fond et que ton voisin du dessous n’en pouvait plus de t’entendre tourner encore et encore à en faire couiner les ressorts trop souvent.) « T’entendras peut-être des pas à un moment, c’est qu’il y a toujours quelqu’un de garde, au cas où faut accueillir un nouveau. » un nouveau comme lui, par exemple. Franchement, si t’étais d’humeur à blaguer, tu lui dirais que ça ne cesse d’arriver, dans votre super colonie de vacances que tout le monde vous envie, mais tu vas attendre quelques jours pour l’humour salement grinçant (comme le lit). Et parce que tu le connais assez bien pour ne pas avoir oublié les informations cruciales qu’il détenait avant tout le monde pendant des missions pour les HWW, tu ajoutes enfin, avec un sourire en coin, sans savoir à quel point tu fais presque mouche : « Et je suis navrée de t’annoncer que les chiottes ne sont pas récurées tous les jours, mais j’y travaille... tu verras ça en bas des escaliers, tout de suite à droite. »
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MessageSujet: Re: fayam + reunion    fayam + reunion  EmptyDim 28 Fév - 20:46
reunion


tw: crude language,
tristram being tristram

T’es fatigué, ouais. Mais t’es pas certain de pouvoir fermer l’œil, même après avoir fait les présentations.

Parce que c’est trop gros pour être avalé d’une traite, déjà. T’as l’impression d’être tombé dans un remake foireux de massacre à la tronçonneuse featuring battle royale. Le genre de trucs dont tu te passes déjà à l’écran, t’as horreur de ça. Et fallait qu’on te balance dans un bourbier pareil maintenant, loin des tiens, la couenne exposée à des trous du cul plus lâches les uns que les autres. Franchement, t’arrives pas à y croire. Et ça devrait pas te surprendre des Mangemorts, pourtant : leur bassesse n’a pas de limite. Chasser des proies non armées, c’est comme chasser la galinette cendrée, ça sert à rien, ça ne rapporte rien, pas une once d’honneur là-dedans. Une vague de mépris profonde te fait gonfler le poitrail — t’es vraiment dépassé, là.

Tellement dépassé que t’as à peine répondu à son « Merde, j’ai trente-cinq ans dans deux mois », notamment par un soufflé « Vieille brique » que t’aurais aussi bien pu t’asséner à toi-même, parce que t’es pas si loin du compte. T’es de bonne guerre, mais toi et Moroz, vous passez votre temps à vous en balancer à la gueule alors que vous pensez pas la moitié. T’es assez surpris de son peu de réaction par rapport à Javi et les autres, mais cette émotion-là ne gonfle pas en toi, et tu t’en imprègnes pas. C’est comme si c’était un truc fugace, une espèce de loupiotte qui se met à grésiller dans le fond d’un caniveau et qui finit par griller complètement, laissant place au vide et à l’obscurité. Ouais, c’est ça : t’as tellement de choses qui te traversent que t’es même plus capable de tout discerner, c’est lourd et creux à la fois. Mais si Moroz a réussi à s’y habituer — t’en doutes, au demeurant, — toi t’es bien parti pour y arriver aussi. Il est pas né celui qui te fera bouffer tes dents facilement.

Moroz qui capte que t’es à moitié pété, que t’as mal, que t’en as plein le cul — et te fait signe de la suivre, ce que tu fais non pas en ronchonnant pour une fois, mais pas non plus en étant des plus rapides. T’as déjà un poids qui te pèse sur les épaules, et t’es frustré. Frustré de ne pas pouvoir en découdre avec tes geôliers, à la loyale, bref, un truc normal, le genre de trucs que vous aviez fait toute votre carrière de HWW.
Quand elle te montre l’endroit où tu vas vraisemblablement pioncer avec d’autres, et entre autre le fameux lit superposé qu’elle occupe, tu cherches pas à attendre la fin de sa phrase et tu vas t’allonger de tout ton plat sur la place du dessous, sans prendre la peine de retirer tes bottes crottées de terre.

« Qu’est-ce que ça peut t’foutre si j’ronfle? » Parce que ça t’arrive de ronfler, évidemment, et tu dois pas être le seul ici, t’en es persuadé. Souvent quand t’as trop bouffé d’ailleurs, mais là, on va dire que c’est pas ce qui risque de t’arriver. Et surtout, qu’est-ce qu’elle aurait à y redire, alors que son putain de lit va couiner toute la nuit lui aussi ? Donnant-donnant fuckface, y’a pas à négocier. « Et je suis navrée de t’annoncer que les chiottes ne sont pas récurées tous les jours, mais j’y travaille…Toi tu récures les chiottes ? C’est pas que t’as envie de rire, en fait, mais t’aurais pu, si t’en avais eu l’étincelle, l’énergie. — Tu verras ça en bas des escaliers, tout de suite à droite. » Et tu la remercies pas d’emblée, fixant le sommier de fortune au dessus de ta tête. Quand tu seras dans cet espèce de silence peu tranquillisant, tu vas sans doute redescendre de dix étages, si ce n’est plus. T’as pas envie d’y être, ça non. Mais tu vas devoir y passer.

« J’crois j’vais essayer de pioncer. » Que tu lui dis après une bonne minute à te taire. Quel beau menteur tu fais — t’as juste besoin de solitude, et de pester sur ce doigt que tu t’es délibérément pété. De remettre les choses à plats dans ton crâne embrasé de tous les côtés. De te dire que tu reverras plus les tiens avant un moment, voire peut-être jamais. Ton regard s’assombrit, pèse, pèse, pèse. T’es à deux doigts de l’implosion, mais tu trouves encore le moyen d’aller chercher son regard, de le soutenir, et de lui dire « Merci. »
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