BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
FORUM À ACTIVITÉ LIBRE — PAS DE RESTRICTIONS
14 février 2023 — v12 installée, forum mis en activité libre. 19 octobre 2022 — préparation de la V12 et départ de mahrun. et midoriya du staff. 4 juillet 2022 — v11 installée, arrivée de castace dans le staff. 22 mars 2022 — v10 installée. 5 décembre 2021 — v9 installée. 13 septembre 2021 — v8 installée, départ de kazhan du staff. 21 février 2021 — v7 installée. 8 novembre 2020 — v6 installée. 2 août 2020 — v5 installée, départ de jeyne du staff, arrivée de tofu et jool. 1 mars 2020 — v4 installée. 19 octobre 2019 — v3 installée. 18 juillet 2019 — v2 installée. 12 avril 2019— ouverture du forum par mahrun, kazhan, midoriya, poupoune et jeyne. 16 mars 2019— préouverture du forum. juin 2018 — début du projet.
      


 

 (Jacenty) ◊ « Could you be mine ? »

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Could You Be Mine ?
« We're both afraid to take a chance, We both have got the same questions : Could you be mine ? Hold me in the dark nights When I'm all alone. Could you be mine ? With your dark eyes Running through the nighttime.  » - Billy Raffoul.
@Jacenty Leczinski

(TW. Rps susceptibles d'aborder des sujets sensibles.
A vos risques & périls.)

Tasse brisée sur le sol, le thé orne le carrelage, imbibe les pétales d’un petit bouquet ornant le plateau abandonné. Dans le couloir, un bibelot a perdu sa jolie tête, porcelaine achevée d’une chute d’un meuble d’angle. Le chat s’est replié dans l’ombre sous l’escalier, les billes scrutant le moindre mouvement. Eudora n’a pas ouvert, ce jour là. Poupée appuyée, les mains à plat sur la table ronde de la cuisine, le souffle court, l’esprit embrumé d’une solitude libératrice n’exigeant plus un contrôle perpétuel. Fragile gamine tangue, s’appuie contre le mur, espère rejoindre la salle à manger où trône le piano, où s’offre en peinture l’orangé du crépuscule. Elle n’est pas allée chercher Jacenty, elle ne sait pas même vraiment l’heure qu’il est. Tourbillon mental mêle visions hachées et souvenirs passés, culpabilité, encore, toujours, lacère l’esprit et blesse au coeur flétri.

Lune ronde approchera bientôt, astre tortionnaire saura se faire sentir quelques jours plus tard. L’anneau commence à chauffer à son annulaire, or blanc en rappel de son impuissance, colère latente de la gamine qui ne peut que se répéter en boucle combien elle a été stupide, parfaite idiote que d’avoir voulu venir en Angleterre. Ton nom te protège avait souvent répété sa mère, quand elle croyait encore que c’était possible, que les valeurs de sa lignée pouvaient lui donner une vie meilleure. Goutte le sang de la paume, d’une entaille provoquée par le verre qui s’est brisé, dont le verre a rencontré le derme blanc.

Elle s’abandonne près du piano, glisse dos à la pierre, rencontre finalement le sol sur lequel elle s’assied. L’instrument lui sert de cachette. 30 minutes s’écoulent, peut-être plus, elle s’est perdue entre les larmes et son esprit avalé par le souffle des cauchemars, des angoisses, de son âme tourmentée. Ce n’est qu’à l’instant où elle entend la porte d’entrée qu’elle se redresse, peine un peu, essuie d’un revers de la manche de dentelle les larmes sur ses joues. Mensonge. Mal travaillé, cette fois. Couine la sorcière, l’alliance indique d’une douleur presque électrique l’accélération du rythme cardiaque. Un réflexe idiot lui fait refermer la paume blessée autour des doigts de la main gauche. « Tout va bien. » répond la bouche aux yeux inquisiteurs du lycan qui vient d’entrer dans la pièce. Mensonge. Fine odeur d’hémoglobine qu’elle ne sent pas, que lui ne peut pas rater, flair exacerbé. Dans la négation évidente de son état, de l’apparence qu’elle offre aux billes de l’ancien médicomage, elle fait quelques pas, le frôle dans la volonté de le contourner, de revenir vers la cuisine dont s’échappe la fragrance d’une pâtisserie alléchante dont la cuisson se termine. « Laisse-moi passer, le dîner est presque prêt.. » Les prunelles vertes n’osent pas croiser celles de Jace.

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Dernière édition par Erzsébet Leczinska le Sam 27 Avr - 20:37, édité 4 fois
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the horror was for love

« Dreams and death were old friends of his. He knew how to navigate their dark borderland. »
Fatigue creuse sillons au faciès laminé d’années. Pleine lune à venir agite ses maléfices, cause douleurs au lupin solitaire. Journée odieuse, complexe. Corde au cou sur laquelle on tire. Chien du gouvernement. Rôle exécuté avec mauvaise foi. À la haine féroce d’être qualifié de bête. Fatigue. Jour de sang. Félon traqué depuis des semaines. Épiderme broyé. Le rouge s’éparpille sur les tissus, recouvre le noir costume. Seule l’odeur trahit la vérité. Le noir absorbe la vérité, tait les questions. Adossé au mur d’une échoppe, l’Infernale en face ose risette, étend grimace sur un visage. “Ta putain n’a-t-elle aucun secret que nous pourrions chasser ? Il suffirait d’une nuit où Diane veille, sans potion...et… oh malheur, la donzelle serait retrouvée morte.” Persifle la femme. Serpent qu’il laisse à ses fabulations. Mutisme dans lequel il se loge. Colère qu’elle souhaite, rage qu’elle voudrait voir déployée. Rien. Fatigue et douleurs l’empêchent de réagir.

Bride relâchée.
Zorya s’en disparaît à ses ombres.
Transplaner.

Il manque de s’écrouler, de laisser tomber l’échine contre les gravillons. Transport qu’il a toujours haï. Détestable sensation. Baraque à flanc de falaise, logée sous les caquetages effrayés du village. Bienheureuse propriété où il sait que le repos est permis. Grince le portail à son arrivée, magie actionnant verrous malicieux. Les billes scrutent le jardin. Nasaux humant les odeurs versatiles des bourgeons. Baume que procure la botanique.

Porte franchie. D’une fragrance qui le percute immédiatement. Soupçon seulement, mais assez pour évoquer l’inquiétude, titiller le lien maudit. Erzsébet qu’il croise aussitôt. Figure noyée. Les yeux miroitants d’émotions maladroitement calfeutrées. Colosse qu’il se fait quand elle essaye de fuir. Au mensonge qu’elle lui sert, les lippes se relèvent d’une grimace. “Tu mens. J’me questionne toujours sur ta capacité à entourlouper tes clients.” Ronchonne le lupin. À sa tentative de l’esquiver, il agrippe poignet. Poing rouge, paume ciselée. “J’croyais que les gamines de ton âge n’pleuraient plus pour des coupures.” Gamine, insulte qui revient pour des comportements qu’il ne parvient pas à saisir. Paume meurtrie qu’il lève à son regard, écarte doigts protecteurs sur la plaie. Entaille crachant ichor. Attrait vorace pour le rouge. S’échouent lippes contre la paume meurtrie. Babines rouges de l’accolade.

Magie qu’il chuchote, annihile les sorts invoqués dans la cuisine. S’assure d’aucun incendie.

Le pouce reste à la plaie, appuie.
Si peu pour éveiller la malédiction.
Juste assez pour tirer maigre douleur.

“Tu peux encore tenter d’falsifier la vérité, mais j’promets pas d’être tendre pour te soigner.” Explications qu’il attend.
Titan colérique.


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Could You Be Mine ?
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@Jacenty Leczinski
Le poignet capturé provoque un mouvement de recul instinctif aussitôt avorté par la force évidente de l’homme, avec laquelle elle ne peut en rien rivaliser. Le mensonge, il le décrypte aussitôt, livre ouvert qu’elle devient sous son observation précise - il la connaît de trop. « J’croyais que les gamines de ton âge n’pleuraient plus pour des coupures. » Le visage se détourne, la blessure au coeur est réelle, poison terrible de l’insulte dont il ignore la violence de l’impact. Elle ne peut pas résister, les doigts s’écartent, obéissent au geste. La peur gratte un peu, jamais bien loin, dans un coin du crâne. Le contact est inattendu, cependant, fait relever les yeux verts en direction de Jacenty, timidité coupable. Frisson qui remonte le long du dos, incompréhension crasse du sentiment qui l’étouffe un instant, qu’elle veut réprimer sans en intégrer le sens. Peut-être qu’elle voudrait qu’il recommence. La gêne écrase le reste, la honte écarte les autres élans du myocarde. Image d’une femme trop proche, vision de venin verbal heurte l’esprit, jalousie sur regrets, caprice du don, flash incomplet. Elle tente de s’arracher à la prise de l’hybride, en vain, encore.

Enfin, la colère tourbillonne. Enrage la poupée brune agitée. S’incruste le sentiment partagé, qu'amplifie l’anneau impitoyable, masochisme dissimulé. « Faudrait vous mettre d’accord, j’suis une gamine ou ta putain ?! » Agressivité bien peu dans son caractère, elle qui voudrait toujours offrir des dehors de maîtrise, de perfection sournoise, de sarcasme enrobé poliment. Instabilité inhérente à son don, à son passé forgé de violence. « Tu peux encore tenter d’falsifier la vérité, mais j’promets pas d’être tendre pour te soigner. » La douleur à la plaie tire une grimace momentanée, vite reléguée derrière le regard furieux, derrière l’envie terrible de cracher tout ce qui pèse au coeur, toutes ces choses enfouies depuis trois longues années. D’autant plus depuis qu’ils ont passé la frontière. « J’veux pas qu’tu m’soignes ! »

Recul. Elle manque tomber à la pression défaite, à ses larmes qui reviennent rouler sur les joues, le souffle trop court. Faiblesse. La main gauche, pourtant intacte, tremble. Maladroitement, elle se défait de l’alliance, la pose sur un meuble à proximité, sans la jeter, en prenant soin de ne rien en abîmer. « J’peux plus, Jace.. » Renifle la gamine. Elle essaye d’effacer les pleurs mais le sang s’étale sur la peau pâle, le rouge s’ajoute au sel, sans succès, lui donne l’air encore plus désemparé. « J’veux partir. » Quitter cet horrible endroit, presque plus horrible que ce qu’ils ont déjà vécu, la souffrance est autre, à ses yeux, de celles qu’elle n’avait jamais eue à vivre : l’affection déchirée, l’amour blessé, la culpabilité nouée au corps. « Tu m’détestes.. » Discours haché, vaguement similaire à quelques crises déjà faites pourtant elle tient debout, l’ensemble s’il est malheureux ne semble pas relever d’une manifestation exacerbée de voyance. « C’est ma faute si on te réduit à ça. Je.. je peux plus supporter qu’on te réduise à.. t’es ma famille.. » Sa seule véritable famille. Le seul être qui compte. De ces mots qu’elle n’arrive jamais à prononcer, il y’a toute la peur qu’il la rejette, la remette à sa place de bourreau, de goêlier infâme, de vulgaire boulet accrochée à sa cheville. De gosse incapable. « Tu n’aurais jamais dû venir m’aider. J’ai gâché ta vie. Six ans de ta vie.. » Pleurs qui s’apaisent un peu, restent au fond de la gorge, pèsent dans la poitrine. Rire amer s’en extirpe tandis qu’elle tente de retirer quelques mèches rebelles collées à sa joue - rire noyade. « J’étais heureuse, le jour de notre mariage. j’me sentais en sécurité mais c’est te priver toujours plus de liberté. » Remords. « T’as besoin de gens qui peuvent t’aider. T’as besoin d’une femme qui fasse passer la douleur. D’une meute. » Colère revient, vagues fluctuantes d’impuissance. « Quand est-ce que tu vas le comprendre ? Quand est-ce que tu vas te décider à m’abandonner ?! »

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Dernière édition par Erzsébet Leczinska le Sam 27 Avr - 20:38, édité 3 fois
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the horror was for love

« Dreams and death were old friends of his. He knew how to navigate their dark borderland. »
Femelle réprouve harnachement. Geste consolidé. Poignet qu’il ne laissera s’évader. Inspecter. Poser baiser à la plaie. Comme un baume. Croyance enfantine qu’il suffit d’une tendresse pour réparer maux. Interlude sentimental qui chaloupe d’une colère rarement connue… à son encontre. Sissi toujours prompte à garder patience. Surprise aux billes. Vorace syllabe. Haine éructée. Voyance qu'il sait sournoise quand s’édifie la colère. Salope soeurette venant creuser craquelures à leur relation. Créer désordre. Gamine ou putain. La colère le galvanise, s’infiltre, est poison pour le lupin. Opiacé de sa haine. S’approche le visage, s’ose l’écart minime. “La putain m’suce mais toi… t’conserves le délicat déguisement de l’enfant.” Vulgarité débagoulée. Putains au corps torché de coups. Filles vendues dont il vante compagnie. Menteur! D’aucune qu’il n’a fréquenté, ne saurait. Blesser, encore et encore. Tacher les sentiments, rogner le coeur. Fauves mordant le myocarde. À la blessure la plus frelatée.

Aucun soin quémandé. “Je laisse naître l'infection. Et j'viendrais croquer la main nécrosée ?” Questionnement imprime les traits, d’une ironie malsaine. Second degré néant quand s’invoque le repas de chair.

Poigne abandonnée. Poupée manquant la chute.
Alliance qu'il voit disparaître du dextre. Incompréhension et furie toquent aux ambres, forgent cocktail tonitruant. Mariage auquel il n'a pourtant jamais accordé d'importance. Juste un pacte. Un passe-droit. La survie. Le simulacre octroyant protection et éloignant corniauds curieux. Menteur ! Proximité ayant asticoté le coeur. Proximité ayant fait miroiter sentiments. Valse espérée des corps. Mâchoire crispée. L’alpha gueule à l’intérieur. Lupin perdant autorité. Il ne peut que regarder Jacenty. Saisir la chute. Pourtant, à la colère se mêle encore la fascination, la curieuse hypnose malaisante d’un sang barbouillé, noyé aux larmes. Tableau homérique.

Crucifié pour une âme.
Un sourire.
Le sel laminant le coeur.

Syllabe qu’il lui laisse le temps de dégueuler.
Mettre en vrac des années à suivre au talon l’enfant caprice.

Tu me détestes. Rebond du coeur. Agitation. Détester. Faiblarde émotion. D'autres qu'il a convié. Conjuguées. Haine souvent. Fascination parfois. Colère à quelques instants. Concupiscence à présent.

Fulgurance du geste. Main agrippe cou du cygne. Ordonne recul contre le mur. Acculée à la joute verbale qu’elle a entonnée. Grogne faiblement l’homme. Douleur répercutée à celle qu’il lui impose. “Ce geste me broie les entrailles.” Violence violacée qu’il ne peut lui imposer. Contraint à ravaler sa haine. Mais l’implacable geste n’est pas abandonné, laisse passer air, n’autorise qu’une impression succincte de suffoquement. “Je ne peux pas t'abandonner, te laisser crever, ou te dévorer. Je suis condamné.” Ricane le fou, s’étire risette à dévoiler mâchoire d’un animal. “Pourquoi aurais-je besoin d'une autre oiselle ? Un mariage de façade ? J'ai connu. Une meute. J’ploierai pas l’échine.” Souvenirs crasses. Les paupières se ferment, un instant, assez pour éradiquer, envoyer au feu de sa mémoire la remembrance galopante. “T'es peut-être ma seule solution... Sissi.” Chuchotement. Prière.

Paume desserrée. Pouce cajole mâchoire, étale le sang. Peinture sauvage. “La voyance ne te dit pas tout. Tu veux connaître un secret ?…” Sourit le loup. Chaperon à sa poigne. “On devrait causer d’masochisme sentimental. J’crois pas que ta magie ait parlé d’ça… pas vrai ?” S’éclate le poing droit contre le mur, à côté de la tête de Sissi. “C’que je regrette, c’est nos moissons. Tous ces pendards qu’on laissait dans not’ sillage. Ça t’donnait un autre faciès que cette trogne déprimée.”


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Could You Be Mine ?
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Poupée n’est pas digne des putains. Poupée ne vaut pas les catins. Voyance n’offre que des demi-vérités, fulgurances vaporeuses à son esprit torturé. Ecrasants sont les mots, trop réels, trop ancrés de ses complexes. Elle ne sait pas faire. Elle ne peut que cracher cette colère qui ravage tout sur son passage, brûle la raison, arrache avec férocité les résolutions faites des années auparavant, brisant le silence de ses remords.
Souffle coupé.

Cri étouffé. Le corps se crispe, attend un coup, les yeux se ferment et le visage se détourne légèrement tandis qu’elle perçoit la prise à sa gorge. Souffle siffle de terreur et de soumission mêlées. « Je ne peux pas t'abandonner, te laisser crever, ou te dévorer. Je suis condamné. » Elle ne peut pas le regarder, elle ne peut pas surmonter la terreur qui s’éprend de chaque parcelle de sa malheureuse enveloppe charnelle. Elle n’est que chiffon froissé attendant que la gueule béante d’un monstre quelconque ne vienne l’achever. Réminiscences terribles noient la mnémosyne. « Pourquoi aurais-je besoin d'une autre oiselle ? Un mariage de façade ? J'ai connu. Une meute. J’ploierai pas l’échine. » Elle est tentée de supplier, de demander une forme de pitié : achève-moi vite. Aucun verbe ne se forme, aucune phrase cohérente ne traverse les pensées. Affolante agonie du coeur. Au moindre bruit, je t’étripe, t’entends ? Pleurs étouffés d’autrefois reviennent, renaissent en silence. Silence, l’infâme punition. Mutisme de la gamine qui avait fini par ployer sous les coups.  Il ne ploierait pas l’échine, elle pouvait comprendre, elle n’avait pas sa force, elle. Comtesse ne serait plus jamais sanglante, pas vrai ? « T'es peut-être ma seule solution... Sissi. » Petite Sissi, tu joues à cache-cache ? Je vais te trouver.. tu sais ce qu’il se passe, si tu cherches à me fuir ?. Elle tremble.

Le pouce arrache dans sa caresse la contradiction. Pourquoi il ne frappe pas ? « On devrait causer d’masochisme sentimental. J’crois pas que ta magie ait parlé d’ça… pas vrai ? » Les bras viennent en protection, réflexe animal, primitif, proie préserve sa faiblarde existence. Le trou dans le plâtre du mur n’était que le résultat des esquives de la sorcière qui parvenait à lui échapper, souris aux griffes d’un cruel félin, elle observait la trace de la fureur maritale chaque jour, en passant devant, se rappelant que le jour suivant serait un nouveau sursis.

Déglutition difficile. Masochisme sentimental. Qu’en sait-il, lui, des sentiments ? Oh fillette. Tu n’es qu’une biche, rends-toi à l’évidence. avait raillé son oncle avant qu’elle ne tranche sa gorge, n’étale son sang en flaque sur le sol, enjambant le cadavre comme on enjambe un détail dérangeant. Les prunelles vertes se rouvrent, croisent celles de Jacenty. Elles se baissent, d’abord, peinent à soutenir le regard. Minois s’approche, hésite. Le coeur frappe trop fort dans la poitrine, l’air est encore trop rare. Tentation. Intrusion. Billes happées un instant, juste un battement de cils, d’un baiser qu’elle vole tendrement, saveur de fer sur la langue. Chaleur. Echange maladroit, orné de crainte, cramé d’ambiguïté. S’entiche de sa bouche, sablier qui pourrait en décompter les longues secondes durant lesquelles elle ne sait même pas quoi faire de ses bras, du reste de ce corps inutile. Elle ne sait pas pourquoi. Est-ce que c’est vraiment sa volonté propre ? Est-ce que les Moires jouent avec les fils de sa vie comme Diane tire sur les instincts du lycan ?

« Je.. pardon. »
Excuse-toi ! Articule !
« J’ai pas.. pas le droit. »
Vestale prophétique aux entrailles souillées d’un meurtre infâme. Enfant abîmée, terrifiée, inapte aux élans de tendresse. Fuite sous le bras de l’Alpha, détale vivement la créature inquiète, coupable. Honteuse.

Les lèvres comme brûlées, les sens affolés, le poids trop lourd des années à porter. Il l’avait défendue. Il l’avait libérée. Elle se refusait à l’enchaîner toujours plus. Qu’importe ce qu’elle voulait. Etait-elle seulement capable de désirer ? Marquée jusque dans la peau, sous le loup gravé à sa hanche, des horreurs dont un homme était capable pour assouvir l’odieux sentiment de désir.

« Je trouverai. Je t’arracherai à cette malédiction. A moi. Et ensuite j'écorcherai la gorge de cette effroyable connasse qui te prend pour un loup domestique. » Elle lui tourne le dos, le regard perdu à l’horizon, à travers les grandes fenêtres de la pièce. Noirceur vibre à l’intérieur, ranime un instant la sorcière amoureuse de la vengeance. La plaie à la paume lance, sans guère la préoccuper.

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Rage tenaille les entrailles.
Rage emporte contrôle.
Rage fait ricaner le lupin.

Violence qu’il a toujours laissée au cadenas. Pulsions rubicondes déployées pour d’autres faciès. Fauve mécréant épargnant l’oiselle de ses méfaits. De la main qui serre, c’est le sang qu’il sent battre. Vie qui pulse à travers sa paume. Magie aussi, à son derme, éveillée. Malédiction venant lui rappeler sa place. Aux pieds. Devant. Jamais contre. La hargne domine, ignore la douleur, la magie qui mord, entrave peu à peu ses mouvements. Ignorance. Colère. Malaise sentimental. Maelstrom qu’il affronte. Tempête émotionnelle qu’elle lui claque au visage. Incompréhension. Fillette qu’elle est par instant. Femme à d’autres. Multiples trombines qu’il lui accorde, ne parvient à s’établir sur une vérité. Sissi. Geôlière qui voudrait l’abandonner, lui trouver une autre présence, factice femelle. Serenade. Éclat d’années à coudre les bouches. À calfeutrer langue à leur cavité. Aveux préférables au silence.

Violence apaisée.
Épuisée.

Des billes closes, de la peur qui tenaille, Jacenty comprend l’affront. L’erreur. Désolé se chuchote au fond des ambres. D’un mot qu’il ne saura prononcer. Crapule refoulant vérité. Des mots viennent, mais heurtent la gorge, semblent coincés, en refus de franchir barrière des lèvres.

Lippes bousculées.
Happées.

Charivari sentimental. Muet. Assourdi. Contact fugace. Ébauche carnassière. D’années à espérer. Mais l’illusion s’éclate, craquelle quand sonne une excuse, un pardon, une demande pour effacer les secondes passées. Poigne qu’il voudrait refermer au bras du cygne, étreindre l’Inquiète. Serpent coule entre ses doigts, disparaît à l’opposé de la pièce. Un sourire cavale aux lèvres du lupin. Satisfaction maigrichonne. Colère en valse lointaine.

Promesse d’une laisse à trancher.
Promesse d’une âme à opprimer jusqu’à la voir se désagréger.

“Pas le droit… de quoi ? Tu jactes des embryons d’phrases.” Bougonne l’homme. Prohibition dont il n’en comprend pas la source. S’approche le lascar, se pose au dos de la donzelle. “Garde tes promesses. J’me suis fait à ma vie de cabot en laisse. C’pas si infect. J’ai une niche, je graille chaque jour, j’ai l’poil lustré.” Imagerie du chien. Fidèle clébard prompt à montrer crocs envers les opportuns égarés. Un pas. Nuque logée de fragrances. Respectable distance bafouée. “Le sang… c’est imprudent quelques jours avant la pleine lune.” Vorace s’extasie devant l’ichor meurtrissant le sol. Rouge lubricité. Les phalanges roulent sur la nuque, effeuillent les stigmates du déchaînement, d’une poigne hargneuse ayant laissée empreintes.
Caresse essangeant terreur. “J’en rêvais, au début. Te broyer ta nuque, sentir craquer chaque os… de savoir que tu n’pourrais pas mugir pour le prévenir.” Chuchotis perversion. Haine avait secoué le coeur au commencement de la servitude. Sentiment en mutation. “Tu n’as jamais été l’agneau qu’tu prétends.” S’extirpe dernier mot contre la chair.


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Could You Be Mine ?
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Il s’emballe à nouveau, le myocarde de poupée, loup à son dos. L’immobilité se refuse à plier mais le souffle trahit la tension, le frisson au contact trahit la réception. Il se bloque, pourtant, le soupir, il s’étouffe au creux de l’estomac noué, de la crainte qui s’accroche au moindre effleurement. « Tu n’as jamais été l’agneau qu’tu prétends. » « Jacenty… » Douceur du murmure à l’écho de la peau contre la sienne. Nuque malmenée d’inconnu. « Je ne prétends rien.. » Sanglot meurt au fond de la gorge. Elle a mille réponses à apporter et aucune à la fois. Elle pivote doucement, vient se dissimuler entre ses bras, contre l’épaule, la main blessée s’obstinant à rester dans le vide, goutte à goutte morbide.

Vêtements froissés, s’agitent les corps d’une lutte féroce. Déchirure sonore du tissus. Un pas de recul. C’est soudain, trop alors qu’elle semblait s’apaiser tout contre lui. Passé, présent et futur s’entrechoquent dans la caboche tourmentée. Nausée se joint au bal. « J’peux pas te faire ça. » Les doigts tremblent, la douleur commence enfin à se faire ressentir, à être difficile à oublier, à laisser de côté. « Tu mérites… tu vaux mieux que.. » Tendresse, caresses qui n’abîment pas la chair, ne laissent pas d’entailles. Tentantes tentatives de l’esprit. « Ma famille a maudit la tienne.. » La culpabilité, comme elle ne s’est encore jamais exposée si nettement aux prunelles sombres du lycanthrope. Privations qu’elle s’inflige en punition, nouées aux traumatismes d'autrefois. Fragrance étrange s’impose, non identifiée, un peu sucrée. Elle avance. Elle revient vers lui, le regard flou de larmes versées et de don détraqué. Le baiser s’accroche, s’entiche, plus profond, toujours maladroit. La main intacte s’énamoure de l’épaule, froisse le vêtement. Contradictions violentes, intense tourbillon de sens dont elle ignore tout. Gamine cassée ne sait plus vraiment ce qu’elle fait.

Hésitation.
Langueur.
Douceur.
Terreur. Fourberie des sens.

« N-Non. arrête.. je.. » Paume entaillée se referme, se replie contre sa propre poitrine soulevée d’un souffle trop court, entre envie et angoisse. « Je veux plus.. je veux plus de souffrance.. » Mots abandonnés là, dans toute l’horreur de leur sens, jetés aux pieds du mari presque malgré lui. Gosse chiffon tombée à genoux devant lui, pitoyable tableau, pathétique image. « J’y arriverai pas.. j’supporterai pas la.. » Douleur. Elle fuit le regard, masque entièrement craquelé, fierté délaissée. La toile qu’elle lui offrait s’est déchirée. A-t-elle seulement jamais expliqué au médicomage comment elle s’était retrouvée en Pologne ? La vie d’avant. Formulation nébuleuse qui avait couvert toute la jeunesse tranquille dont elle n’évoquait qu’à peine les études à Beauxbâtons.

La vie d’avant, comme si elle avait choisi un mariage qui aurait mal tourné. Vaste mensonges servi jusque dans ses rares correspondances d’une illusion de choix. Mariage pureté. Mariage obscurité. Môme persuadée qu’il n’y’a rien d’autre dans ces échanges amoureux qu’une finalité d’agonie, ne sait plus dissocier son expérience de ce qu’elle a pu voir, de ce qui la fait toujours revenir aux bras de Jacenty. Epuisement. Elle n’a plus d’énergie pour se débattre, pour fuir les conséquences de l’aveu, pour échapper à la vérité de ces baisers échangés, de sa maladresse et de sa peur lancinante, dévorante. Fatiguée de mentir, de prétexter, de détourner les sujets. Lasse de donner l’image assurée, d’être funambule sur le fil de la réalité.

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the horror was for love

« Dreams and death were old friends of his. He knew how to navigate their dark borderland. »
Mensonge d’une apparence qu’elle prétend ne pas avoir façonné. Pourtant. Chrysalide enfantine qu’il a vu s’ébranler, mugir, de laquelle s’est extirpée curiosité nimbée au rouge des mécréants. Fillette apeurée, drapée du rutilant des assassins. Agneau noir d’un troupeau effrayé. Fascination s’est logée au-delà de la colère, de la haine, d’une envie de destruction. Lupin ayant accepté au giron l’Infernale, la malédiction.

Distorsion des gestes. Des envies. Il sait que la voyance vient mettre saccage. À un moment, il croit pouvoir l’approcher, à d’autres, elle s’éloigne, disparaît, happée de brumes cannibales. Contre lui. Les bras sont étau, protection et possessivité. Secondes miracles quand s’oppose à nouveau une quelconque conscience. La négation édicte, ordonne. Éloignement. Danse macabre où tourbillonnent les émotions. “Je connais la comptine du loup ayant envisagé d’dévorer un agneau. S’retrouve devant le concile, à qui on offre un présent qu’il ne peut refuser. Le loup est une bestiole avide. Et voilà où nous en sommes.” Main gauche qu’il agite, poignet auquel ne brille aucune menotte. Pourtant. Le maléfice est là, à sa chair, à sa magie. Serpent s’assurant qu’aucune faille ne puisse être empruntée. Malédiction qu’il sait être plus ancienne. Siècles passés. L’erreur de quelques queutards. La vengeance d’une famille matriarcale. Joug dont elle n’a aucune responsabilité. Culpabilité à jeter au néant. Colère qu’il ne dirige plus à son encontre, à su trouver d’autres responsables, réceptacles de sa vorace émotion.

Poupée au visage noyé. Tremblement. Fragrance singulière. Magie foutraque. Les sens en vrac. Il ne recule pas Jacenty, il attend. Féroce au bon vouloir de la gamine. À jouer le jeu qu’elle a créé. Billes ancrées dans leurs jumelles, il questionne, demande la certitude de ce qu’elle s’apprête à faire. Commettre. Rapace volonté à laquelle il répond, s’égare, envoie valser contrôle, et mesure. Fougue carnassière. D’années à ne pas oser le moindre pas. Peur de commettre l'irréparable, d’être comparé à l’autre infâme, de faire surgir terreurs passées. Jubile le loup. Éphémère approche. Interlude Éros qu’il voit déjà se craqueler.

Arrête.
Cingle la magie.
Claironne la malédiction.
Recul.

L’animal feule d’un geste auquel il doit ployer. S’écarter. Ne plus approcher. Ne plus oser poser paluche conquérante. Souffle court. Les billes sont furies, voilées, rougeâtres. C’est l’alpha qui s’éveille, quémande ce qu’elle n’a fait qu’offrir.

À genoux.
Poupée chiffons vers laquelle il baisse regard.
Grabuge des émotions.

Souffrance.
Arrêter
Supporter.

Accumulation de négations. “J’te rappelle que je n’peux tacher ta chair ou mettre en vrac ton esprit.” Protéger et servir. Rampart. Bouclier. Souffrance qu’il ne peut imposer. “T’as du rouge partout.” Genou qu’il pose à terre. Visage qu’il soulève de la main. L’oblige à affronter regard. Pommette embrassée, commissure des lippes. L'ichor qu’il efface précautionneusement, y récupère les dernières larmes. “Je ne te ferai pas de mal, je ferai rien que tu ne veuilles pas.” Biche affolée. Horreurs qu’il garde pour d’autres. Saccages qui ne seront pas les siens. “Je vais te soigner. Qui sait avec quel objet tu t’es tranché. J’espère pour toi qu’il n’y a pas de poison ou autre maléfice qui s’est incrusté là-dedans.” Paume au sang séché. “En ensuite tu m’parleras, et crois-moi que j’suis doué pour extirper les mots.” Veritaserum qu’il n'exclut pas. Moyens divers et variés dont il n’a aucune crainte d’abuser tant qu’ils mènent à sa volonté.

Vestale sanglot qu’il relève. Main qu’il glisse au poignet. Délicate pression. “Sissi.” Cajolerie du surnom prononcé avec fermeté. Présence qui lui échappe. Cauchemars dans lesquels elle semble avoir glissé. Regret d’une légilimencie qu’il n’a jamais acquise. Pythie qu’il s’autorise à harponner dans ses bras. Soulève le corps, l’arrime contre lui. Magie qu’il convoque, chuchote, psalmodie latine comptine pour tenter d’apaiser l’esprit. Alliance abandonnée qu’il récupère, emporte à la poche. Poupée menée à l’étage. Chambre. Murs neutres de colère.


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Could You Be Mine ?
« We're both afraid to take a chance, We both have got the same questions : Could you be mine ? Hold me in the dark nights When I'm all alone. Could you be mine ? With your dark eyes Running through the nighttime.  » - Billy Raffoul.
@Jacenty Leczinski
L’esprit se replie. Pensées mirages, yeux dans le vague. Les mots ne traversent plus le brouillard épais qui embrume sa réflexion, pauvre poupée immobile, rendant les armes de plusieurs années à lutter, à être hantée. Le menton est relevé mais les prunelles ne semblent pas le voir, embuées. Odeur familière. Baiser sur la pommette, il la ramène un instant au présent, émeraudes dans les ambres. « Je ne te ferai pas de mal, je ferai rien que tu ne veuilles pas. » Vouloir.Que veut-elle ? Elle a encore le goût de sa bouche sur la sienne, étreinte avortée, regret se noue à la peur. Est-elle capable de vouloir encore quelque chose ? A-t-elle le droit de vouloir ? Amorphe sorcière se laisse faire, repart à ses divagations silencieuses, dans ses cauchemars intérieurs. Elle a ordonné sans y penser après trois années à faire preuve de prudence dans le choix des verbes afin de ne pas l’obliger à plier. « Sissi. » Lui revient une nouvelle fois, ne dit rien, n’a plus le courage d’aligner quelques phrases un tant soit peu construites. La tête s’abandonne contre l’épaule, la poupée ne se débat pas, se laisse aller à la chaleur de ces bras qui la soulèvent comme si elle ne pesait pas grand chose. C’est ce qu’elle est, n’est-ce pas ? Pas grand chose.

Son souffle est encore court, elle ne s’en rend pas compte tout de suite. Il bat encore fort, son coeur, de tendresse et de terreur. Tu m’parleras. Que peut-elle bien dire ? Il n’y’a pas de façon convenable d’exprimer ce qui couve depuis toutes ces années. Elle est accrochée à sa honte comme on s’accroche à une bouée. Elle a construit l’image d’assurance pour ne pas s’effondrer, sombrer dans plus de folie encore. Elle a tué par vengeance sans que ça n’apaise jamais vraiment ses démons.

Il s’écoule dix interminables minutes durant lesquelles elle n’a pas eu l’air d’écouter. Dix minutes pendant lesquelles la réflexion lointaine s’est lue dans les prunelles claires. Soignée sans exprimer de réaction, assise sur le lit avec cet air de gamine brisée en milliers de morceaux épars. Et puis c’est tombé.

« J’ai rien connu d’autre que Bartlomiej. » Juste lui. Juste l’homme de violence, de possession, de soumission. Juste un mariage d’agressions, de coups et de plaies. Le visage se détourne légèrement, elle ne veut pas croiser le regard de Jacenty. Suinterait presque le malaise de chaque pore de sa peau. « J’avais dix-sept ans.. j’ai pas choisi.. j’ai pas pu dire.. » Non. Les bras se sont repliés comme si elle essayait de se protéger, de se préserver des fantômes qui rôdent encore avec férocité. Est-ce qu’on peut oublier ? Elle voudrait oublier. Elle ne s’est jamais servie de la pensine par crainte de se perdre, d’écarter de sa conscience tout ce qu’elle devait au lycanthrope, de minimiser tout ce dont un homme peut également être capable. Oublier, c’est rogner une part de sa vie et de ses rares décisions. Contradictions. Vouloir oublier sans vraiment le vouloir.

« M’oblige pas à en parler.. s’il te plaît.. » Les doigts s’avancent, le geste ne se poursuit pas, le bras se replie contre elle à nouveau. Hésitation palpable, elle est gênée. Il ne va plus la regarder de la même façon. Elle ne veut pas de pitié. Elle ne veut pas être rabaissée au statut d’enfant, de pauvre gosse qu’il lui crache parfois, venin toxique. « Tu veux bien… mon alliance ? » La main gauche se donne, annulaire dénudé sur lequel un anneau de peau est plus clair, marque le fait qu’elle ne la retire presque jamais.

Lèvre inférieure légèrement mordue.
Erzsébet a froid. Froide d’une fatigue écrasante, du poids des larmes. « Est-ce que.. tu peux rester avec moi ? »

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« Dreams and death were old friends of his. He knew how to navigate their dark borderland. »
Menotte où s’étire la plaie. De potions et baumes qu’il emploie. Botanique qu’il a toujours préférée aux sortilèges.

Mutisme explosé de mots inattendus.

Gamines envoyées à l’abattoir des mâles. Fillettes proclamées mariées d’une jeunesse à peine éclose. Joyeusetés des sangs purs, d’une volonté de préservation. Âme nouée à laquelle il n’a pas échappé. Mariage avec une inconnue. Marmot masculin qu’on attendait de lui. D’eux. Souvenirs épars, craquelures au crâne, memento auquel il ne songe plus, balaie d’un geste de la tête.

Dix-sept ans. Mariée à l’ogre. D’une famille qui se prétend matriarcale. Ironie sublime. Petite larguée à la fange. Envoyée aux paluches infernales d’une raclure sortie des couilles d’un troll. Personne d’autre que lui. L’ignoble. Le cloporte. Personne. Surprise s’imprime aux billes. Étonnement. Colère, un peu. D’une gosse qui n’a connu que nausée. Il comprend le recul, la terreur, les pas en avant pour un demi-tour immédiat. Frayeur. Douceur qu’il voudrait lui apporter, quelques mots pour la rassurer. Inapte à autant de psychologie. Inapte à déployer les mots adéquats. Vérité seulement qu’il peut claquer. “Il n’est plus là. On a su s’en débarrasser. Il n’reviendra pas, même en inferius. J’ai bien fait l’boulot.” Carnage. Dépiauté. Sorcier morcelé. Certitude qu’un fantôme ne pourrait les poursuivre.

Alliance qu’il enfile à sa place.
Curieuse impression de déjà-vu.
Comme un nouveau mariage, d’autres promesses.
Main fragile qu’il embrasse, semble sceller pacte.

“Je reste. Mais on évite les crises de somnambulisme et les éclats de pythie.” Corps minuscule contre lequel il vient se loger. Colosse entoure de ses bras la chair tremblante. “T’pouvais pas lui dire non. C’pas de ta faute si on t’a légué entre ses paluches.” Culpabilité qu’il tente de noyer, effacer, renvoyer à d’autres boîtes de Pandore.

S’écoule la nuit.
Clepsydre répand ses heures.
Trois heures sonne tocsin des horreurs.

Fièvre asticote la chair, les tissus, se fait venin. Nuit du règne de Diane pour le prochain coucher. L’animal gagne sur l’homme. Corps frêle qu’il réajuste contre lui. Rapt de la muse qu’il ne saurait tolérer éloignée de lui. Babines roulent contre le cou. Une envie d’y plonger dents, marquer, affirmer. Jacenty se reprend, à temps, s’écarte. Titan assis au bord du lit. Carcasse tremblante. Consumer. Goûter. Consommer. Encas. Tourbillonnent volontés qui ne sont plus les siennes.



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