tw:Explicit content

Ebloui par un rayon de soleil venant caresser son visage aussitôt qu’il ouvre les yeux, Noam les referme abruptement, une grimace sur ses traits tirés par le sommeil qui engourdit encore son corps autant que ses pensées. Il sent battre à l’arrière de son crâne la lancinante et familière gêne qui l’assaille les lendemains un peu trop arrosés, qui, il le sait d’expérience, ne tardera pas à se résorber d’elle-même ; cela ne lui empêche pas de se masser frénétiquement les paupières, comme si cela allait la chasser plus rapidement, et le tirer efficacement des bras de Morphée. Prenant le risque d’être à nouveau agressé par la luminosité matinale, Noam ouvre un oeil encore gonflé et rougi, pour tourner son regard vers le dos d’Ethan, vraisemblablement encore endormi à ses côtés - c’est du moins ce que sa respiration profonde laisser penser. A cette simple vue, ses lèvres s’étirent bêtement, une satisfaction certaine que de retrouver son meilleur ami son meilleur ami dans ses draps au réveil, de n’être séparé de lui que par ces quelques heures de sommeil qu’ils se sont accordés en tombant de fatigue la veille

L’intelligence d’Ethan a toujours laissé Noam admiratif, impressionné par les remarques pertinentes et les éclairs de génie de l’ancien Serpentard depuis la première heure. Sans aucun doute, c’est Ethan qui possède le neurone dans leur duo inséparable - entre autres qualités qui forcent son émerveillement au quotidien. De fait, quand le blond a glissé l’idée de se trainer dans une des planques de secours de leur petit groupe de résistants, pour pouvoir profiter pleinement l’un de l’autre sans être dérangés par la présence de leurs compagnons, il a encore fait preuve de cette faculté à faire germer les meilleures idées qui soient. Près de dix ans qu’ils n’ont pas eu l’occasion de se retrouver seuls de la sorte, un écho de leurs vacances lorsqu’ils étaient adolescents, à passer l’été l’un sur l’autre, à chiper dans la cave du père d’Ethan les meilleurs bouteilles pour rigoler, un peu imbibés, et refaire le monde autour de la piscine des Herrera.

Le petit appartement moldu dans lequel ils ont atterri n’est peut-être pas aussi luxueux que la maison où a grandi Ethan - et, en partie, Noam -, mais le résistant n’a certainement pas besoin de plus que la présence de son meilleur ami pour retrouver cette chaleur saisissante que d’avoir l’assurance de pouvoir être lui-même sans condition, de lâcher prise sur leur quotidien parfois tumultueux, d’être purement heureux, comme si rien ne leur incombait, et qu’ils avaient tout le loisir d’être Ethan et Noam pendant quelques jours. Et maintenant qu’ils ne sont que tous les deux, comme à l’époque, Harris peut savourer tout ce qui est resté parfaitement intact entre eux - tout autant que ce qui a évolué soudainement et naturellement ces derniers mois. Un détail, vraiment, que d’avoir franchi la seule frontière jamais abattue en près de quinze ans d’amitié - un détail logique, qui n’a fait que les rapprocher, sans rien changer à leur complicité inégalable et leur affection inébranlable. S’ils n’avaient pas commencé à baiser, peut-être Ethan n’aurait jamais eu cette idée de génie de leur petite escapade loin des Avengers - ainsi, Noam est ravi de ce revirement de situation bienvenu et, honnêtement, sensé.

Un léger sourire sur son visage tiré par le réveil et la gueule de bois naissante, Noam franchit la distance qui le sépare de son ami pour se coller dans son dos, un bras venant se glisser sur son torse pour embrasser pleinement son corps. Il lui semble parfois impensable qu’ils aient attendu si longtemps pour apprendre à se connaître intimement, compte tenue de leur proximité, tant il se sent désormais parfaitement à l’aise et confortable contre sa peau, dans ses bras - une bête prolongation de leur amitié, et de leur compatibilité jusque dans le sexe. ”Bro...” Sa bouche vient se presser dans son cou, où se niche toujours ce parfum réconfortant qu’il récolte sur ses lèvres d’une rasade de baisers hasardeux. Il se colle un peu plus contre lui, son érection matinale se pressant contre sa chute de reins d’un lent mouvement des hanches, alors qu’il fait chuter sa main sur son bas-ventre. ”You’re awake? I can’t go back to sleep...” souffle-t-il contre son oreille avec ce même faible sourire, jusque dans sa voix.

tw:Explicit content

C'était un rituel régulier qui s'opéraient lorsqu'il se retrouvait à veiller, avec Noam, instauré depuis des années : s'endormir beaucoup trop tard, grappiller quelques heures de sommeil, se réveiller occasionnellement avec la gueule de bois et les traits fatigués, un état de faits qui faisait râler un Ethan soucieux du vieillissement prématuré de la peau lisse de son visage. Depuis quelques semaines néanmoins, les discussions jusqu'au bout de la nuit s'étaient écourtées ; et depuis quelques semaines, les mots avaient été remplacés par les baiser et les caresses, et aux échanges oraux se mêlaient désormais leurs râles et leurs soupirs, ainsi que les supplications d'un Ethan fébrile sous les mains de Noam.

Maintenant qu'ils avaient pris quelques jours de vacances, plus rien ne se dressait entre eux et leur désir évident l'un pour l'autre, dont l'idée avait semblé si déplacée et absurde durant toutes ces années d'amitié ; maintenant qu'ils avaient goûté à la peau de l'autre, il était, Ethan s'en rendait compte avec stupéfaction, particulièrement dur de s'en défaire. Il se retrouvait à se prélasser dans l'odeur familière de Noam, qu'il avait toujours trouvée rassurante et chaleureuse, le nez dans son cou ou à même ses cheveux bouclés – un parfum qui se mêlait au sien en une symbiose entêtante, fondant, au fil des jour de leur escapade, de plus en plus profond dans sa propre chair. Ethan le constatait avec un sourire qui lui aussi, s'étirait de plus en plus sur ses lèvres lorsque son regard se posait sur Noam.

Se réveiller avec lui était un des plaisirs nouveaux qu'il découvrait, désormais que l'intimité de l'appartement moldu le leur permettait, loin du jugement des autres Avengers. Si ces derniers avaient été bien vite au courant de la tournure charnelle de leur relation, un bonus non-négligeable qui, aux yeux des autres, changeaient toute la donne, échapper à leur regard avait été libérateur ; une bouffée d'air frais pour permettre aux deux sorciers de se trouver, et de se retrouver, loin de l'image pré-construite sous l'étendard de leur amitié fraternelle.
Certaines choses avaient changé, quand leur rapport, sur le fond, ne semblait pas avoir changé aux yeux d'Ethan – comme la bouffée de chaleur que provoquait le contact de Noam dans son dos, au réveil, et ses lèvres dans son cou, tandis qu'il lui soufflait : ”You’re awake? I can’t go back to sleep...” Il eut une expiration amusée, coincé entre le bassin de Noam et la caresse sur sa peau, baignant dans son empressement comme il se serait baigné au soleil – se sentir désiré avec autant d'évidence changeait drastiquement de ses échanges avec Sohan, autant de provocations et d'agacement précédant leurs étreintes. "Good morning to you too bro." Il alla tapoter le bras de Noam pressé contre ses hanches, sa main égarée entre ses jambes ; le geste se mua en une caresse, la paume d'Ethan glissant sur la peau de son bras jusqu'à son poignet. Il y referma les doigts, et prit sa main pour la ramener sur son torse, pressant son bras du sien contre son buste en une étreinte. "Bloody hell, you're fully up already," constata-t-il avec un sourire amusé qui se répercutait jusque dans sa voix, les yeux résolument clos, quand bien même tout désir de se rendormir avait disparu dans les bras de Noam. Il souhaitait simplement profiter de ces étreintes qu'il savait éphémères – quand ils retourneraient à Dagobah, les choses redeviendraient comme avant. Ils ne pouvaient décemment pas dormir dans l'une de leurs deux chambres, ou investir de manière prolongée la tente invitée sous les regards des autres ; c'était une absurdité qui lui pinçait le cœur, à l'idée de retourner à cette « normale », où ils arrêteraient, un jour, tous les deux de baiser. Un jour - Ethan était résolu à cette conclusion, sans pouvoir néanmoins s'arrêter sur la question du quand, exactement.

tw:Explicit content, crude language

Baigner ainsi dans la chaleur d’Ethan, dès les premiers instants du réveil, est un plaisir nouveau et saisissant, dans lequel Noam plonge avec une décontraction paisible ; il n’y a rien d’illogique ou d’inquiétant à se satisfaire de ce contact réconfortant, quand bien même il n’a jamais ressenti l’envie de se lover ainsi contre le moindre de ses partenaires, encore moins de passer la nuit avec qui que ce soit, encore moins de passer ses journées blotti contre le même corps. Mais Ethan n’est pas un amant : c’est Ethan. Noam a toujours voulu passer le plus clair de son temps avec son complice de la première heure ; c’est tout naturel que, maintenant qu’ils ont fait sauter la barrière physique sans un regard en arrière, Noam se retrouve à savourer cette nouvelle façon d’apprécier la compagnie de son meilleur ami.

"Good morning to you too bro." Et entendre Ethan se réveiller dans ses bras est un autre plaisir encore, qui fait s’étirer ses lèvres en un sourire discret, qu’il vient à nouveau écraser dans son cou avec une expiration amusée. Il le laisse guider sa main sans réticence, étalant sa paume contre sa torse lorsqu’il l’y guide, comme pour mieux l’étreindre ; il peut sentir sous sa peau les battements calmes de son coeur, une mélodie agréable sur laquelle vient se caler son propre rythme cardiaque. "Bloody hell, you're fully up already." La remarque de son ami lui arrache un faible rire, et l’incite à revenir presser ses hanches dans le bas de son dos - des ondulations qui ressembleraient presque à une habitude prise entre les rounds avec Ethan, que de se frotter contre lui en toute décomplexion, et apparemment au réveil, depuis quelques jours. Noam laisse retomber sa tête sur l’oreiller, le nez collé dans la chevelure blonde, fermant les yeux un instant dans un sourire "Not my fault, it’s the Iron Dick’s." Absolument pas de son fait si son entrejambe est partante dès qu’il ouvre les paupières ; et maintenant qu’il ne se réveille plus seul, il ne lui viendrait pas à l’idée de garder son érection matinale pour lui seul.

Noam a l’impression que le temps s’est arrêté, dans leur bulle, loin du regard de leurs compagnons. En quelques jours à peine, il est parvenu à oublier parfaitement quelle a été leur vie pendant ces dernières années, au coeur des Highlands, à oublier le reste de leur petit groupe de résistants - un exercice aisé, qui ne lui demande aucun effort, simplement de profiter de ce qui lui semble être un retour dix ans dans le passé, la baise en plus. "I was thinking", souffle-t-il dans les cheveux d’Ethan, s’en détachant finalement pour se redresser sur un coude, la main sur son torse s’y pressant en une invitation à basculer sur le dos et le regarder. Noam poursuit avec un sourire assuré, lorsqu’il rencontre les pupilles bleues de son meilleur ami : "Maybe we could stay a bit more. I mean, a few days or a whole week, not like it’s gonna make a big difference, hm?" Il n’y a pas une pointe de culpabilité dans sa voix, à l’idée de ne pas rentrer immédiatement à Dagobah. A vrai dire, lorsqu’il y pense entre deux éclats de rire, deux verres d’alcool ou deux baisers, Noam sent une indescriptible et désagréable sensation se glisser dans son ventre. Ce n’est pas tant le regard des autres qu’il redoute - il n’en a pas grand chose à foutre des remarques du reste des Avengers, les accueillant plutôt avec un sourire fier et satisfait -, que la perte de ces habitudes agréables qu’ils commencent à tisser à l’abris du reste du monde. Et, bien souvent, il les chasse en se disant qu’ils n’auront qu’à ne pas les perdre - continuer à dormir dans le même lit, à baiser quand ils le souhaitent, à poursuivre sur leur lancée sans trop réfléchir. Qu’est-ce qu’ils en ont à faire, après tout ? Ce n’est pas comme si cela allait changer quoi que ce soit.

Tout près de son visage, Noam se penche en avant pour déposer ses lèvres sur la mâchoire d’Ethan ; sa main presse les doigts entre les siens, s’en décrochant finalement pour courir souplement jusqu’à sa hanche en une caresse. "The gang will give us shit for leaving without warning anyway." Cette pensée le fait ricaner tout bas contre sa peau - Tony trouvera, dans tous les cas, une bonne raison pour critiquer leur petite escapade entre bro. Mais Tony n’est pas là, il n’y a qu’eux deux, dans l’appartement moldu qu’ils ont investi ; et pour célébrer ce constat satisfaisant et confortant, Noam glisse sa main entre les jambes d’Ethan, comme pour le convaincre de sa renversante idée. "How does it sound?"

tw:Explicit content

Il aurait pu rester, encore, de longues minutes ainsi contre Noam, son souffle chaud balayant ses cheveux et sa nuque, à se réveiller dans l'étreinte de ses bras – et à sourire de la raideur de son meilleur ami pressé contre le bas de son dos. Être la cible direct du désir omniprésent du Poufsouffle, les précédentes semaines, et particulièrement durant leur escapade, était une sensation grisante dont Ethan ne parvenait pas à se lasser – il n'y avait qu'à voir le nombre de leurs étreintes, condensées en une succession de rounds, comme ils les appelaient en pouffant comme des idiots, durant les jours qu'ils avaient passé loin des Avengers. Même au camp, la plupart de leurs interactions finissaient indubitablement, désormais, entre les rires et les baisers voraces, hors de la vue de leurs compagnons de route, pourtant sensiblement au courant de leur rapport. "I was thinking." "Yeah?" l'encouragea Ethan en rouvrant les yeux, basculant sur le dos sous la pression contre son torse, et se rattachant immédiatement au regard clair de Noam, qui lui souriait encore – ils avaient dû passer les derniers jours, un sourire stupide aux lèvres, à se chahuter dans tous les sens du terme. "Maybe we could stay a bit more. I mean, a few days or a whole week, not like it's gonna make a big difference, hm?" L'image de Simon flotta un instant dans son esprit, un vague reflet de sa culpabilité d'où découlaient les obligations qu'il s'était fixé à leur retour : le filon des informateurs, sur lequel il tirait déjà sans succès depuis des semaines, lui apparut trop fin, trop fragile, sous le regard de Noam ainsi planté dans le sien. Que changeraient quelques jours de plus, quand deux mois d'efforts n'avaient mené à rien ?

Les lèvres de Noam se pressèrent contre sa mâchoire avant qu'il ne puisse y répondre, ses bribes de paroles se transformant en léger soupir sous la tendresse nouvelle de ses caresses, qui avait fleuri au fil de leurs contacts. On méprenait souvent Ethan pour le plus doux des deux camarades ; Noam était à la fois le plus doux et le plus sensible d'eux deux, deux qualités qui se répercutaient dans chaque toucher, chaque souffle – chaque rire, contre la peau d'Ethan, pleinement éveillée désormais sous son ricanement léger. "The gang will give us shit for leaving anyway." "Sure they will." Il glissa une main dans le cou de Noam, les yeux de nouveau clos comme pour profiter au mieux des lèvres contre sa peau – il avait replié sa jambe sous la caresse, déglutissant à la chaleur voluptueuse de cette dernière, son corps réagissant activement, rapidement, au contact de Noam. "How does it sound?" "Sounds like a bloody plan with your hand on my cock, mate", répondit-il avec une expiration amusée, refermant ses doigts sur la nuque de son meilleur ami en un étau lascif ; il recula la tête pour la tourner vers Noam, et venir presser ses lèvres au coin des siennes, avant de venir s'en saisir directement, au deuxième baiser, le bout de ses doigts remontant jusqu'à la racine de ses cheveux courts.

Sa langue vint chercher sa sienne le plus naturellement du monde, recueillant le goût du tabac froid et de leurs précédentes étreintes contre sa bouche ; il écrasa contre ses lèvres un soupir où se mêlait un désir grimpant et une tiédeur sensible, envahissant l'espace laissé si longtemps vacant dans son buste. "A few days sounds good, maybe they haven't even noticed we left", fit Ethan dans un souffle, sa bouche dérivant contre la mâchoire de Noam, jusque dans son cou, redressant tout juste la tête pour y laisser une série de baisers humides. De sa main libre, il prit celle de Noam pour la descendre plus bas, entre ses jambes, l'invitant à le relâcher pour mieux presser ses phalanges contre la peau sensible de son périnée. "We deserve a fucking break, am I right?"

tw:Explicit content, crude language

C’est à cela que Noam reconnaît qu’il ne pourra jamais trouver une amitié plus forte et fusionnelle que celle qu’il partage avec Ethan depuis toujours - ils n’ont pas besoin de grand chose pour convaincre l’un de suivre l’autre dans ses idées les plus saugrenues. Ils parlent le même langage, et naviguent sur la même fréquence, rendant leurs échanges naturels et instinctifs. Tout comme Noam n’a pas eu besoin d’un mot de plus pour être convaincu que partir s’isoler dans une planque de secours, rien que tous les deux, était l’idée de la décennie, il sait que Ethan ne va pas refuser sa brillante idée. "Sounds like a bloody plan with your hand on my cock, mate." Le sourire de Noam s’agrandit contre sa peau, de laquelle il s’éloigne pour accueillir les lèvres d’Ethan contre les siennes, les yeux fermés pour profiter au mieux de cette étreinte matinale.

Lorsque leurs langues se rencontrent naturellement, faisant glisser en même temps sa main sur son entrejambe, Harris ne pense même plus à la légère incompréhension qu’il ressentait au début à l’idée de bêtement s’embrasser et ressentir un confort indéniable à simplement rester dans les bras l’un de l’autre. Jamais il n’a ressenti auparavant l’envie de s’attarder dans les draps de qui que ce soit - mais il s’est surpris à baigner allègrement dans cette chaleur nouvelle que lui a fait découvrir Ethan au fil des semaines. Ce n’est pas si mal, tout compte fait, de cuddle ; et Noam le fait d’autant plus librement qu’il sait que, contrairement à ce qu’il craint avec ses autres partenaires, s’y laisser aller ne représente aucune forme de risque.

"A few days sounds good, maybe they haven't even noticed we left." Noam pousse un rire léger à cette pensée, ouvrant naturellement le cou à la dérive des baisers d’Ethan sur sa peau, un frisson sensible le parcourant. "Those fuckers." Ce serait improbable, vue comme les Avengers vivent les uns sur les autres, qu’on ne remarque pas leur absence. Mais pour une fois, il ne serait pas dérangé à l’idée qu’aucune attention ne soit braquée sur lui, sur eux, et qu’on le laisse pleinement profiter de celle de son meilleur ami. Il suit la main d’Ethan jusqu’entre ses jambes, pour y presser, sans se faire prier, ses doigts sur son périnée, commençant à le masser doucement. "We deserve a fucking break, am I right? − Fuck yeah we do." Ce n’est pas une petite semaine loin du camp après trois ans de bons et loyaux services - sans compter les années à l’Ordre - qui va changer la donne. Ou même deux, si on y réfléchit bien.

Encore faudrait-il pour voir réfléchir, exercice de plus en plus compliqué désormais, au contact d’Ethan, sur lequel Noam glisse un peu plus, pressant brièvement ses lèvres sur sa gorge avant d’y étouffer un nouveau rire. "They must be thinking we’ve been stuck in the den for days." Après tout, ils ont commencé à y passer un temps considérable ces dernières semaines, abandonnant plus régulièrement leurs chambres pour trouver refuge dans la tente invitée, qui ne les accueillait avant que quand ils forçaient un peu trop sur le Firewhisky et venaient s’y écraser en fin de soirée. Et certainement, leurs camarades n’ont pas manqué de souligner leur nouvelle habitude - ainsi que leur manque de discrétion évident, des remarques qui sont passées bien au-dessus de la tête de Noam. L’ancien Poufsouffle s’écarte un moment d’Ethan, redressé pour balayer du regard le matelas posé à même le sol qu’ils n’ont pas quitté depuis quelques jours ; bien assez vite, il pose les yeux sur le tube de lubrifiant moldu négligemment posé par terre, dont il s’empare en retirant sa main d’entre les jambes de son ami, pour l’ouvrir mécaniquement en récupérant un peu de mixture sur ses doigts. "Imagine they’re just standing outside the tent all confused like “should we go get them?”, fuck", poursuit Noam en ricanant bêtement, le plus naturellement du monde, son corps presque en mode automatique, déroulant des gestes bien rodés au contact d’Ethan. "Oh shit, that’s what we should do. When we go back, we just Apparate in the side tent and get out casually, like “The fuck you’re saying? We been here this whole time!”. Genius or what?" Et c’est en lui adressant un sourire fier qu’il se penche à nouveau vers son ami, une main sur le matelas, l’autre retrouvant vite le chemin de son périnée pour s’y presser quelques secondes avant de glisser plus bas et introduire ses doigts en lui.

Noam revient sans plus attendre contre ses lèvres, y étouffant son rire, pour se laisser porter par la chaleur de sa propre caresse, par le corps d’Ethan contre le sien, par son souffle sur ses traits, par cette odeur de lavande distincte jusque dans leurs baisers. Le sexe a toujours été d’une simplicité incroyable ; avec Ethan, les étreintes s’apparentent même à un aller simple pour l’abandon et l’aisance. "Fuck, turn around", finit-il par souffler entre deux baisers, les sens étourdis par l’expectative, et le corps déjà brûlant - comme toujours, avec une rapidité affolante. Il ouvre tout juste le corps pour laisser Ethan se retourner contre le matelas après avoir retiré sa main, ne pouvant empêcher sa paume de venir claquer la fesse de son meilleur ami lorsqu’il lui offre son dos, un rire bas lui échappant, avant de la rabattre sur son entrejambe pour se guider en lui. "Best… fucking break."

Quelques jours de plus – ce n'était pas grand-chose, rien du tout, même, comparé aux années qui s'étiolaient depuis leur fuite à tous, autant de mois de bons et loyaux services pour les Avengers, autant de déceptions et de difficultés qui les avaient durement façonnés. Ethan se figurait difficilement qu'un jour, cette vie aurait une fin ; tout ce qui était lié au confort et à la stabilité appartenait à l'avant, cette époque insouciante qui désormais semblait lointaine, hors d'atteinte, un rêve à des lieues de leur quotidien épuisant – leur nouveau normal, se rendait-il compte dans de brefs éclairs de lucidité. S'ils étaient indubitablement en guerre (et les événements le leur rappelaient sitôt qu'ils se laissaient aller à l'illusion d'un calme factice), il était crucial d'y dérober des éclats de bonheur, de s'appuyer sur le soutien indéfectible entre les membres de leur petite famille.
C'était exactement ce qu'ils s'arrogeaient, avec Noam : s'enivrer de ses rires et de ses baisers était une bulle d'air, qui éclaterait aussitôt qu'ils retourneraient au camp, Ethan n'en était que trop conscient – un souffle frais, temporaire, qui les aidaient à supporter le reste, à retourner à Dagobah pour mieux replonger dans leurs recherches. Quelque chose d'immense se profilait ; et devant cette vague, Ethan se noyait avec d'autant plus d'ardeur dans la chaleur langoureuse du corps de Noam, éclipsant le temps de leur interminable étreinte l'ombre pixelisée de Simon.

Ils n'avaient pas pensé à l'après – ou du moins ne l'avaient pas évoqué à haute voix. Pas cet après immédiat, général, où Tony les cueillerait avec un froncement de sourcils mécontent (paternaliste) et Sam poserait sur lui son regard tranquille, l'interrogeant silencieusement de ses pupilles noires – leur après, à lui, à Noam, une fois que leurs corps se seraient détachés l'un de l'autre et qu'ils n'auraient plus l'excuse d'un matelas unique, partagé tous les soirs. Aux yeux d'Ethan, les choses paraissaient différentes, maintenant : retrouver Noam dans la tente annexe ou sous la douche n'aurait plus le goût du méfait, entre deux gosses aux mains baladeuses. Retrouver Noam était devenu un besoin vital, qui le tenait au ventre, ses mains froides fourmillant dans ses propres poches à l'idée qu'il pouvait saisir les siennes, l'attirer à lui d'un geste souple et l'embrasser une dernière fois (l'énième dernière fois, pour être juste), tandis qu'ils pénétraient à Dagobah.

Le froncement de sourcils de Tony avait été au rendez-vous ; les pupilles de Sam, quant à elles, avaient coulé jusqu'à la question légère entre ses lèvres. "How are you?" Ethan avait détourné le regard, en laissant tomber son sac à dos au pied de son lit ; il pouvait sentir la menace d'un sourire sur ses lèvres et son estomac se soulever avec liesse, deux états de faits inratables sous le regard affûté du vampire (et son odorat redoutable, qui devait l'avoir informé du bonheur qui suintait par toutes les pores de sa peau). "Fine, went away for a bit." Il lui jeta un coup d'oeil. "Did we miss anything? How's Yaxley?" "The usual." Ethan cilla légèrement devant le regard de Sam, qui pausa une brève seconde. "I'm glad you're well. Please tell us next time?" Cette fois, un sourire naquit sur les lèvres d'Ethan, avant de se muer en une expiration amusée, en détournant la tête. "Yeah we will." We – Ethan se passa une main dans les cheveux, sentant de nouveau les fourmillements traverser sa peau. Leur escapade n'avait été qu'un simple tremplin ; et Ethan avait été bien naïf de croire qu'en quittant leur planque, ils en reviendraient à leurs jeux stupides, sans d'autres conséquences que les regards lourds de sens de leurs camarades.

Son cœur loupa un battement, lorsqu'il croisa le regard de Noam en pénétrant dans sa chambre ; un sourire éclaira ses yeux bleus d'une lueur nouvelle, tandis qu'il s'avançait vers lui, une main dans la poche de son jean. "What are you up to? Did Hugo and Elliott bust your balls already?" Il jeta un coup d'oeil rapide derrière les rideaux des deux autres sorciers de la chambre, pour s'assurer que les fameux briseurs de noix étaient absents, avant de se laisser tomber sur le lit de son meilleur ami, venant presser sa jambe de la sienne avec un naturel qui n'avait pourtant rien d'ordinaire. "Sam's the best, he simply made sure I was alright, no questions asked." Et il frotta ses paumes l'une contre l'autre en détaillant Noam du regard, son cœur battant au même rythme enivrant, à la fois incertain et tranquille, comme s'il avait la certitude que tout irait bien, quand bien même il ne savait pas exactement comment, maintenant qu'ils étaient de retour. "Do you wanna stay together tonight?" Il sonda ses yeux, faussant une assurance habituelle, un masque apposé sur la fébrilité légère, sensible jusque dans son sourire léger.

Face aux sourcils froncés d’Anthony, Noam s’est retrouvé bredouillant et confus - il avait pourtant insisté pour répéter une petite scène avant de quitter le repère dans lequel il s’est prélassé avec Ethan quelques (trop courts) jours. Force est de reconnaître que jouer la comédie n’a jamais été son point fort, et fort heureusement il a pu compter sur le naturel désinvolte de son acolyte de toujours pour le sortir de cette situation gênante, Noam se dérobant aussitôt au regard inquiet de son aîné pour filer en direction de la tente avec un large sourire. Il était plus simple de se convaincre qu’il n’en avait rien à foutre des remontrances des autres quand tout ce qu’il avait à faire était d’effacer la lourdeur de leur quotidien contre le corps brûlant de son meilleur ami, entre deux éclats de rire, deux bières, ou deux longues discussions au coeur de la nuit - mais c’était probablement sans compter sur sa gêne profonde face à la déception.

La réaction d’Hugo et Elliott, elle, a été d’emblée mieux reçue ; à leurs remarques à la con, Noam a répondu d’un sourire, et à leurs questions un peu trop poussées, de réponses franches et trop grasses à leur goût, jusqu’à provoquer leur habituel air renfrogné et embarrassé - de quoi satisfaire la nature taquine de Harris. Et pourtant, il n’a pas suivi Elliott avec entrain, comme il l’aurait fait d’habitude, pour continuer à lui conter des détails de son escapade que ce dernier n’avait certainement pas envie d’entendre en désertant avec empressement leur chambre partagée. Plutôt, Noam a refermé derrière lui le rideau pour s’étaler de tout son long sur son lit, fixant de trop longues minutes le plafond en toile, assailli par un inconnu vertige.

Au coeur de cette drôle de tornade le laissant immobile, presque vaseux le temps de sa contemplation silencieuse, il trouve les images encore tièdes de ces quelques jours à déconnecter du reste du monde aux côtés d’Ethan. Noam aurait honnêtement encore baigné dans la chaleur et le confort de cette bulle hors du temps et de l’espace, s’ils n’avaient pas été rattrapés par la réalité ; et il se sent un peu con, à être envahi par ce qu’il sonde comme une nostalgie naissante, alors qu’ils viennent tout juste de rentrer au camp - et qu’Ethan est là, quelque part, à quelques dizaines de mètres de lui tout au plus. Il se sent un peu con, tout court - un peu fébrile, également, et à la fois satisfait et, étrangement, gagné par une forme de regret, comme s’il avait oublié quelque chose de précieux dans la planque de secours qu’ils ont dû quitter à regret.

Aussi Noam sort de son bref instant de déconnexion pour se plonger dans la page des sports du Daily Prophet qu’il ne sait trop qui a pris soin de déposer sur son lit en son absence, râlant bien vite devant les résultats de certains matchs de Quidditch - puis, allumant discrètement une cigarette lorsqu’il entend Hugo quitter à son tour la chambre. "Shit", souffle-t-il en décelant des bruits de pas dans la pièce se diriger vers son compartiment, cachant la clope fumante en allongeant son bras le long de sa cuisse ; et un sourire éclaire son visage dès que le visage d’Ethan apparaît derrière le rideau, aussitôt détendu par le regard clair de son meilleur ami posé sur lui. "What are you up to? Did Hugo and Elliott bust your balls already? − They wouldn’t be Hugo and Elliott if they didn't, would they?", dit Noam dans un ricanement, se redressant en laissant négligemment tomber le journal sur le sol, avant d’écraser la cigarette à peine entamée au fond du cendrier sur sa table de nuit et de se redresser pour déporter toute son attention sur Ethan.

Son soulagement de le voir apparaître ainsi dans sa chambre, d’accueillir le contact bienvenu de sa jambe contre la sienne, transparaît jusque dans le sourire plein de dents qu’il ne cherche même pas à contenir - il ne va tout de même pas rougir d’être heureux de voir son meilleur ami. "Sam's the best, he simply made sure I was alright, no questions asked." Pour toute réponse, Noam dodeline de la tête, incapable de se défaire de son rictus enjoué alors qu’il continue à fixer droit dans les yeux Ethan, détaillant quelques instants son visage - toujours renversé de constater que, maintenant que le désir s’est mêlé de leur amitié de toujours, Ethan est passé d’incroyablement beau à incroyablement hot. "Do you wanna stay together tonight? − Sure." Une chaleur remonte jusque dans ses pupilles brillantes, éclairant tout son visage au soulagement qui cavale le long de sa peau au soulagement qu’il lui propose de passer la soirée ensemble - un baume sur cette prétendue nostalgie éclaire que de devoir raccrocher avec les souvenirs brûlants de leur escapade.

"What d’ya wanna do? We could- oh." Noam s’interrompt en fronçant les sourcils, se tournant plus franchement vers Ethan avec un large sourire, une main glissant naturellement sur le haut de son torse. "Did you mean like spend the night together?" Un faible gloussement file entre ses lèvres - moqueur, heureux, idiot, un savant mélange des trois, alors qu’il passe sans prévenir, et sans lui laisser le loisir ou le temps de répliquer, son bras sur ses épaules pour coincer sa nuque dans le creux de son coude et l’attirer contre lui dans une étreinte forcée et soudaine. "Aww, you want a sleepover with your buddy Noam ‘cause you’re too afraid to sleep alone now, aren’t ya?" Il relâche quelque peu son étreinte dans un nouveau ricanement lorsque Ethan se débat, glissant plutôt sa main dans sa nuque en retrouvant son regard, une vague tiède, au coeur de sa plaisanterie, se diffusant dans sa poitrine. Parce que la réponse est évidente, et s’impose d’elle-même, filant même entre ses lèvres étirées : "Of course I’m down, bro. But just so we’re clear, no fucking way I sleep in the same room as Yaxley, so either it’s here or in the den." Au final, peut-être est-ce Noam, qui n’a plus envie de dormir seul, désormais.

"Sure." Un sourire se glissa sur les lèvres d'Ethan, avant qu'il ne se détourne un instant du regard vert de Noam pour considérer ses mains, quelques secondes – le temps d'endiguer la tiédeur qui lui remontait le long des côtes, menaçant d'éclater dans sa gorge en un rire euphorique. "Cool." Ses doigts étaient fébriles, entrelacés les uns aux autres comme pour le soutenir physiquement face à cette nervosité nouvelle (grisante) avec Noam : force était de constater qu'après autant d'années d'amitié, et de longs jours à s'explorer l'un l'autre, ils parvenaient encore à se découvrir, et se surprendre d'une manière pour le moins inattendue. "What d’ya wanna do? We could- oh."

Ethan haussa légèrement les sourcils, devant cette interruption soudaine, un phénomène commun chez Noam, souvent le signe d'une idée de génie, ou d'un éclair de compréhension – en l'occurrence, et le geste évocateur de Noam, une main sur son torse qui, avant, aurait paru si anodine, confirma immédiatement cette impression. "Did you mean like spend the night together?" Merde ; la crainte d'avoir été pris dans un quiproquo sensiblement embarrassant atténua la musique du gloussement de Noam à ses oreilles. Ses craintes furent étouffées sous la poigne du sorcier, mutant en une pointe lancinante au creux de son torse. "Aww, you want a sleepover with your buddy Noam ‘cause you’re too afraid to sleep alone now, aren’t ya?" "You're choking me mate." Ses doigts s'étaient enroulés autour du bras de Noam, seule prise à sa disposition, et ils se défirent en même temps que son étreinte impromptue – pas tout à fait, s'accrochant à sa peau, tandis qu'il raccrochait son regard, son cœur battant encore à cent à l'heure sous la nervosité de s'être planté, et de ne plus être étranglé par Noam que par simple jeu.

Son regard glissa jusqu'à ses lèvres, étirées en un sourire ravi. Tout semblait si facile, avec Noam – rien qu'à le regarder sourire, Ethan pouvait sentir ses nerfs se détendre sensiblement, et cette chaleur diffuse piqueter agréablement sa peau, à même ses joues, et sa nuque, où reposait encore la main de son meilleur ami. "Of course I’m down, bro. But just so we’re clear, no fucking way I sleep in the same room as Yaxley, so either it’s here or in the den." Et le sourire de Noam finit par gagner sa propre bouche, d'où s'échappa un léger rire, ses yeux regrimpant jusqu'à ceux de Noam. "You don't want to sleep in the same room as Sam, either." Le savoir éveillé, ses sens surdéveloppés à l'affût, était légèrement dérangeant, quand il se trouverait de l'autre côté du rideau avec Noam. Ethan tapota amicalement la cuisse de ce dernier. "Let's meet in the den later, I've got my blood to give first." Sa main s'attarda sur sa jambe, et une tension légère s'installa dans sa nuque, résultant en une brève seconde de silence. "Is it, hm... Is it still on?" Il s'humecta légèrement la lèvre, avant de reprendre de la même voix, plus basse, plus incertaine : "You, me... Having sex." Et il conclut d'un index pointé allant de Noam à lui, cherchant la réponse dans son regard, l'écho de ce having sex légèrement dissonant les concernant.
Il y avait tellement plus, maintenant.

Le rire d’Ethan provoque une mélodie similaire chez Noam, incapable depuis toujours de lutter contre ce mimétisme naturel du moindre rictus, rire, émotion de son meilleur ami. Depuis le début de leur adolescence, Noam s’amuse à dire (tout en en étant intimement convaincu) qu’Ethan lui a jeté un sort qui justifierait sa propension à suivre chacune de ses idées ou convictions, sans même mentionner ses humeurs et états d’âme. Depuis un peu plus d’un mois, ce sortilège semble s’être refermé sur lui, le prenant à la gorge pour accélérer les battements de son coeur dès qu’il s’agit de le laisser bercer par le regard clair du résistant, par ses lèvres étirées - un contrecoup de ces heures passées contre sa peau ces derniers temps, probablement, cette redécouverte de son meilleur ami ne faisant que sublimer ce qui était déjà présent depuis longtemps.

”You don't want to sleep in the same room as Sam, either.” Un nouveau rire coule naturellement dans la bouche de Noam, sa main glissant souplement de la nuque à l’épaule du sorcier. Clairement, une médaille du courage devrait être discernée à Ethan pour partager une chambre avec un prisonnier louche et aux antipodes de la joie de vivre, et un suceur de sang qui, même s’il fait partie intégrante de la famille… reste un suceur de sang, qui pourrait bien décider de faire de ses colocataires un midnight snack sans prévenir. Sans même compter que Sam lui avait expliqué un jour être capable de sentir ou entendre précisément quoi que ce soit à des kilomètres à la ronde ; Noam s’en était retrouvé abasourdi, imaginant à peine avec malaise la foule de contraintes et désagréments que doit représenter une existence avec les sens si affûtés - par exemple, sentir ce qu’il se trame de l’autre côté du rideau, si Ethan et Noam venaient à s’échouer dans leur chambre. Fun, but still yikes. ”Fuck no”, abat-il en secouant la tête dans un large sourire, les sourcils légèrement froncés.

Sa jambe se replie légèrement à la main d’Ethan sur cette dernière, son corps parfaitement réceptif au moindre de ses contacts, en cherchant inconsciemment toujours plus sans gêne. ”Let's meet in the den later, I've got my blood to give first.” Noam acquiesce en opinant du chef et d’un simple ”Yeah, cool” en laissant sa main retomber le long du bras de son ami, s’attardant sur son coude pour y refermer ses doigts. Qu’ils finissent dans la tente annexe ou ici, dans la chambre qu’il partage avec Hugo et Elliott lui est bien égal ; tant qu’il peut se presser contre le corps brûlant d’Ethan dès qu’il ouvre les yeux, Noam s’en trouve satisfait (et soulagé, que cette habitude à laquelle il a pris goût en à peine une semaine ne soit pas restée dans le cocon qu’ils ont quitté il y a quelques heures).

”Is it, hm... Is it still on? − Hm?”, s’enquiert simplement Noam en levant un peu plus le menton vers Ethan, toujours ce rictus tranquille placardé sur son visage, qui disparaît dans un soudain haussement de sourcils lorsque le sorcier demande d’une voix hésitante, presque basse : ”You, me... Having sex.” Oh. Les yeux de Noam quittent le visage d’Ethan pour suivre le doigt qui les pointe à tour de rôle, légèrement déstabilisé face à la question de l’ancien Serpentard, qui n’avait jusqu’alors même pas effleuré son esprit. ”Wait, what?”, ne peut-il s’empêcher de lâcher dans une expression surprise et confuse. De fait, Noam n’avait pas envisagé qu’arrêter de coucher avec Ethan était une possibilité. Quand ils se sont retrouvés dans les mêmes draps pour la première fois, s’ils ont été un instant troublés et étonnés, ils ont conclu d’un commun accord que cela semblait étrangement naturel. Exactement de la même manière, il apparaît naturel, logique (vital) pour Noam qu’ils poursuivent leur lancée, jusqu’à ce que… Noam n’en sait rien. Il peine à trouver une seule bonne raison de mettre fin à leurs étreintes, la pièce manquant qu’ils n’avaient pas soupçonnée pendant des années, venant compléter leur amitié. Et c’est peut-être l’inexistence de cette date de péremption qui le rend si prompt à rouler au lit avec Ethan, à en vouloir toujours plus, à simplement profiter du présent qu’ils redéfinissent ensemble.

A condition qu’Ethan soit sur la même longueur d’ondes que lui. Ils l’ont toujours été, sur beaucoup d’aspect, et Noam pensait jusqu’alors que le tournant bienvenu dans leur relation n’échappait pas à cette règle. Mais la question du sorcier le laisse hésitant, créant un doute désagréable dans son esprit, faisant fleurir une interrogation dérangeante : et si Ethan préfère qu’ils en restent là, qu’ils retournent à ces quinze ans d’amitié platonique ? Une boule nerveuse enserre les entrailles de Noam, qui se mordille la langue pendant cette seconde de silence s’étirant sensiblement. ”Well… Yeah? I mean, I wasn’t saying you’re the best fuck I ever had the other day just for the sake of it, you know?” Il s’agit probablement de ce qui a fait évoluer la façon dont Noam regarde Ethan, obligé de reconnaître que ce dernier flotte dans cette vaste inconnue située entre best friend et best fuck, un champ flou que Noam n’a jamais regardé de trop près, le rendant nerveux et bêtement heureux à la fois.

Il baisse un instant ses yeux sur les lèvres de son meilleur ami, continuant de se mordre la langue, avant de revenir à ses pupilles bleues. ”Why would we stop?”, demande-t-il avec un léger sourire, les sourcils à peine contractés sous l’appréhension qu’Ethan, lui, ait trouvé une bonne raison de ne plus recevoir ses baisers et ses caresses - de mettre un terme à ce having sex, et à tout le reste, avec lequel Noam ne se voit plus raccrocher désormais.  ”I, uh, I mean if you don’t wanna fuck anymore, that’s cool bro”, ajoute Noam en mentant terriblement, son timbre loin d’être crédible.  ”But if you ask me, I would fuck you right now, sooo… Yeah.” Harris conclut en remontant sa main jusqu’à la nuque d’Ethan en une caresse, son regard indécis coulant inlassablement de ses yeux à ses lèvres, cherchant une ancre dans sa confusion pour calmer les battements de son coeur, et une réaction engageante sur le visage de son meilleur ami - résorbant l’envie terrible de se redresser pour l’embrasser, de peur d’avoir pris pour acquis, seul dans son coin, le caractère indéfini de leur relation.

tw: explicit mention

”Wait, what?” La confusion s'était répandue comme un incendie sur le visage de Noam, et Ethan put sentir la gêne ronfler dans son torse – il aurait dû se taire (comme souvent), au lieu d'exposer l'incertitude stupide, infondée, qui s'était brusquement échappée de ses lèvres suite à leur retour. Il avait terriblement peur de perdre ce tournant impromptu, avec Noam, ainsi que leur proximité physique, actée (et la satisfaction substantielle qu'il en tirait, non-négligeable en ces temps de frugalité sexuelle) ; peur de perdre l'explosion que ses baisers provoquaient en lui, le frisson lascif que déclenchait le regard de Noam sur leurs corps entremêlés. Aussi Ethan se passa une main nerveuse dans les cheveux, détournant les yeux pour reprendre : ”I'm just saying, you know... Things change and uh, yeah, I'm just checking.” Et il revint au regard confus de Noam, laissant retomber le silence – heureusement toujours bref, avec le résistant. ”Well… Yeah? I mean, I wasn’t saying you’re the best fuck I ever had the other day just for the sake of it, you know?” Ethan avait accueilli la remarque avec un coup d'oeil incrédule, quelques jours plus tôt, avant de partir d'un rire. No man, I'm serious, avait insisté Noam, et Ethan l'avait écouté faire l'inventaire des qualités qui lui avait permis de décrocher le titre de cette catégorie, interdit, ce qui lui avait arraché un autre rire ravi. ”So that wasn't in the heat of the moment then... Good.” Un sourire était venu étirer ses lèvres, cherchant la réponse à sa provocation légère dans les yeux clairs de Noam, qui filèrent, eux, sur ses propres lèvres, avant de revenir hésitants jusqu'à son regard – comme à chaque fois que quelque chose turlupinait son meilleur ami, une moue qu'il aurait reconnue entre mille. ”Why would we stop?”

L'hésitation s'était glissée dans la faille, ouverte par les mots maladroits d'Ethan. L'incertitude de Noam était remontée jusque dans ses sourcils légèrement froncés, en dépit du sourire qu'il affichait – pour se donner une consistance, tranchant avec le ton de sa voix qui montait de façon inquiétante dans les aigus. ”I, uh, I mean if you don’t wanna fuck anymore, that’s cool bro.” ”That's not what I meant.” Ethan glissa légèrement sa main le long de la jambe de Noam, une caresse légère en guise d'assurance ; maintenant qu'il avait la certitude que Noam n'avait pas eu la moindre intention de mettre fin à leurs rapports, quand bien même les yeux des Avengers étaient braqués sur eux, tout semblait anodin, des inquiétudes stupides qu'il cherchait à balayer du visage de Noam désromais. ”But if you ask me, I would fuck you right now, sooo… Yeah.” Et le regard de Noam reprit sa valse entre ses lèvres et ses yeux, ses doigts remontant gentiment sur sa nuque en une invitation engageante.

Fuck, une semaine à baiser, à rire, à discuter, n'avait pas suffi à combler le désir saisissant de sentir la peau de Noam contre la sienne – Ethan se tira tant bien que mal de ce guêpier que se trouvait être le contact de Noam, en une expiration amusée, son regard dans le sien. ”I know you would now, yeah.” Ses doigts pressèrent légèrement sa cuisse, avant de la tapoter légèrement. ”Sam's going to take the piss if I don't go, and I owe him some blood and time, to be quite fair.” Ethan s'interrompit au-devant du regard de Noam, en perdit un instant son sourire amusé, pour un sourire plus ténu, détenteur néanmoins d'une palette de sentiments plus denses et complexes, tissés à même ses lèvres tandis qu'il le regardait. ”I love you bro.” C'était comme avant ; comme quand il lui disait qu'il l'aimait, avant de le prendre dans ses bras, d'embrasser sa joue, de sentir l'amour couler hors de sa poitrine pour aller se ficher dans celle de Noam.
C'était comme avant, sans l'être vraiment – car Ethan sentit une brûlure douce lui mordre le cœur, car Ethan se pencha pour venir cueillir ses lèvres, ses doigts se refermant sur la taille de Noam, son corps aimanté au sien en une attraction indéniable, physique, émotionnelle, aspiré par le souffle se mêlant au sien. ”See you later then,” souffla-t-il, avec un nouveau sourire, caressant sa taille et son regard du sien, avant de le relâcher pour le quitter, retourner voir Sam, lui donner son sang en souriant béatement à la perspective de la soirée avec Noam.