fight like a girl (suye) [fin juin 1998]

fight like a girl

be fierce and don’t give up

« Ramasse ta baguette. On n’en a pas fini. » Droite comme un i, mais leste sur ses appuis, Faye suivit du regard la jeune femme qu’elle venait de désarmer d’un sort informulé. Elle se mordilla la lèvre en coin, fâcheuse tendance qu’elle avait depuis ses douze ans, gratta la terre sous ses pieds de la pointe de sa chaussure, songeuse. Son élève du jour, Susan Bones, manquait de précision, et pour un peu, Faye se demandait si elle ne manquait pas un peu de férocité dans cette guerre. Elle et Tristram avaient de longues discussions sur les recrues très jeunes qu’ils avaient à entraîner pour les préparer le mieux possible à ce conflit qui n’allait pas s’achever de sitôt. Pour Faye, ils étaient mous, pas assez furieux, pas assez prêts. Tristram considérait à l’inverse que c’était simplement qu’on les avait sortis de Hogwarts trop tôt pour qu’ils soient totalement formés, que la Défense contre les Forces du Mal n’avait pas fait partie de leur cursus scolaire les dernières années et qu’il fallait simplement être patient.

Toujours est-il qu’elle avait pris une moto et elle avait rejoint la planque de Wolverhampton, histoire de donner des leçons particulières aux jeunes qui ont besoin d’un renforcement magique solide. Sur le chemin entre Square Grimmauld et Wolverhampton, elle avait essayé de trouver des solutions, des exercices à proposer à celle que l’Ordre appelait Scarlet. Rien que pour honorer la mémoire d’Amelia Bones, que Faye connaissait personnellement mais sur la mort de laquelle elle s’interdisait de ruminer. La guerre et le retour de Voldemort avaient ravagé l’Angleterre magique, faisant leur lot de tués et Amelia, au même titre que la sœur de Faye, Ophelia, avaient trouvé la mort dans des circonstances tragiques l’une comme l’autre. Pour l’heure, Rude avait encore son père en vie, mais Susan avait tout perdu : il fallait qu’elle trouve un moyen de canaliser sa rage et sa fureur pour nourrir sa magie et sa force en combat.

Se remettant en garde, Faye leva sa baguette vers les cieux, dardant ses prunelles sur la jeune résistance face à elle. « Vide ton esprit de tout ce qui pourrait te détourner de ta tâche. Concentre-toi, vise avec précision. Ceux d’en face ne te feront pas de cadeau alors, s’il faut qu’on y passe des heures, on le fera jusqu’à ce que tu m’envoies contre un des arbres derrière moi. » Elle-même prit quelques secondes pour se remettre dans l’état d’esprit qui était nécessaire pour livrer un duel magique. Elle sentait pulser dans tous ses membres l’énergie magique qui rendait ses sorts si puissants et si perçants. Tout ce qu’elle voulait, c’est que Susan trouve son essence magique et puisse en user à foison, sans s’épuiser au bout du deuxième sort. « Tu dois contrôler ta respiration, sentir le flux magique influer et refluer, jusqu’au bout de tes doigts. Le mouvement de ta baguette est presque sommaire une fois que tu as réussi à prendre conscience de l’énergie que tu peux décupler et projeter. » Et, tout en disant cela, Faye se déplaça de quelques pas sur le côté, pour s’assurer que le point de mire de Susan était bien sur elle. « Quand tu veux… »

Invité Invité

Ballottée à droite et à gauche, Susan avait fini par atterrir à la planque de Wolverhampton, avec pleins d'autres membres de l'Ordre, notamment les élèves venant de s'enfuir de Poudlard. Elle avait pu retrouver plusieurs têtes connues, comme Justin ou Hermione. Mais tout était allé trop vite depuis qu'elle avait quitté l'école. Elle savait à peine où elle était. Tous ses repères sont sans dessus dessous. Susan ne sait pas bien ce qui va se passer maintenant. Elle découvre encore, tout ce monde souterrain construit par l'Ordre. Et, elle pleure tous les soirs à cause de la décision de Hannah. Elle se sent seule, beaucoup trop seule. Tout ce qu'elle a pu prendre, c'est sa baguette, un pull de sa maison, et quelques affaires utiles. Elle n'a même pas dix-huit ans, et elle est déjà en train de fuir, comme la traître qu'elle est devenue. Chaque jour, elle se demande si elle a pris la bonne décision, si sa tante serait fière d'elle, si elle va survivre au jour suivant.
Bien que maîtrisant quelques sortilèges, notamment grâce à l'Armée de Dumbledore, Susan doit s'entraîner à en réussir davantage, et à mieux les réussir surtout. Il faut qu'elle soit prête à n'importe quoi. Fugitive, mais pas que, elle va devoir se battre, plus d'une fois. Cette perspective l'effraie. Elle n'a jamais pris part à un combat, en dehors du club de duels, mais ça n'était pas la vraie vie. Ici, elle doit être prête à dégainer sa baguette pour ne pas mourir. Même si elle n'était pas certaine de se sentir prête, les entraînements commencent déjà. On lui a attribué une certaine Faye. Elle croit avoir déjà entendu son nom quelque part, mais sans en être vraiment certaine. Autant dire, que maintenant, elle n'est pas prête de l'oublier.

Cela fait déjà presque une demi-heure que les deux sorcières s'entraînent, ou plutôt, que Faye met une dérouillée à Susan. Le combat n'est pas vraiment juste, mais ils ne le sont jamais. La blonde soupire, lorsque sa baguette vole encore, pour se retrouver par terre. Sans attendre l'injonction de la brune, elle s'empresse d'aller la ramasser. Elle ne prend pas la peine de la nettoyer, préférant se remettre en position. Elle veut vraiment y arriver. La sorcière prend une grande inspiration, pour se concentrer, comme le lui conseillait sa professeure du jour. Tout ce qu'elle lui dit semble tellement facile, mais à mettre en pratique, c'est une autre paire de manches. Elle sait qu'elle peut réussir. Et puisque Faye est prête à y rester des heures, elle est certaine qu'elle y arrivera.
Susan ferme ses yeux un instant, reprenant une grande inspiration qu'elle bloque quelques secondes, avant d'expirer tout aussi longuement. Ses doigts tremblent encore sur sa baguette. Plusieurs formules se bousculent dans son esprit, et elle ne sait pas laquelle choisir. Elle entrouvre sa bouche, avant de la refermer. Susan reprend un peu ses appuis au sol, serre fermement sa baguette, et la dirige juste à côté de la Moroz. ─ Bombarda ! Aucune explosion ne retentit. A la place, la sang-mêlé se retrouve projeter au sol. Elle se relève difficilement, légèrement sonnée, et retire les feuilles sur son jean. ─ Je n'y arrive pas. A croire que la trahison de Hannah lui avait enlevée toutes capacités magiques. ─ Je ne suis pas comme toi. Je ne suis pas une tireuse d'élite. Je ne suis pas faite pour ça, pour les duels, pour lancer des sortilèges. Susan n'est pas défaitiste, elle est simplement réaliste. Elle n'a jamais été la meilleure au club de duels. Elle était assez douée durant les séances de l'AD, mais c'est parce que Harry était son professeur. Elle savait faire tout ça, avant, quand elle n'était pas seule, loin de ses amis.

résultats dé:

fight like a girl

be fierce and don’t give up

Faye scrute Susan, le moindre détail de son visage, y reconnaît quelques traits familiaux des Bones, mais ne les cherche pas pour le moment. Elle, ce qu’elle veut, c’est entraîner la nièce d’Amelia, histoire qu’elle soit capable de se défendre contre les fumiers qui ont décimé sa famille. Elle ne lâchera rien, et ça lui permet de se sentir utile dans ce merdier total qu’est devenu leur monde. Alors, même si la jeune fille valdingue après l’échec de son sortilège, Rude ne baisse pas les bras, mains sur les hanches, à toiser l’adolescente pour s’assurer qu’elle se relève. Pour autant, les mots de la jeune Bones attestent d’une lassitude et d’une perte de gniaque, à laquelle il va falloir remédier le plus vite possible. « Je n’y arrive pas., l’entend-elle dire une première fois, et elle esquisse une moue pincée. Elle pourrait l’encourager davantage, mais elle a bien compris que ça n’est pas le moment de la pousser trop. Elle la regarde épousseter son jean, et ne dit toujours rien lorsque Susan reprend : Je ne suis pas comme toi. Je ne suis pas une tireuse d’élite. Je ne suis pas faire pour ça, pour les duels,pour lancer des sortilèges. - Ah ! » l’éclat de voix lui échappe, tandis qu’elle claque sa langue contre son palais et se rapproche en quelques pas de la position de son apprentie.

Une fois à sa hauteur, elle se fait un chignon avec ses longs cheveux et y glisse sa baguette, avant d’enfoncer les mains dans ses poches. « Tu sais, Sue, je ne suis pas née avec des réflexes de dingue. Il a fallu que j’en bave avant d’arriver à ce niveau... » Elle avise un tronc d’arbre couché dans l’herbe et le lui désigne d’un mouvement du menton : « Faisons une pause, tu veux ? » En quelques enjambées, l’ancienne Hit Witch s’assied sur un bout du tronc et tapote un coin de l’écorce à côté d’elle. Une fois que Susan est posée à côté d’elle, la tireuse d’élite lui sourit doucement, hausse ses sourcils, et lui enlève un brin d’herbe sèche de l’épaule. « T’avais un truc, signale-t-elle simplement avant de reprendre : « écoute, faut pas que tu te dénigres sans arrêt, hein. D’accord, tu maîtrises pas tes sorts, mais ta visée était bonne. Si tu n’avais pas hésité sur la formule et le sort à lancer avant d’attaquer, j’aurais peut-être volé. » Un temps avant qu’elle reconnaisse : « Bon, j’aurais sans doute esquivé ou bloqué l’impact d’un protego, mais t’es sur la bonne voie. »

Wouah, quand elle raconterait ça à Tristram, qu’elle avait réussi à être patiente et zen, et à ne pas faire le Brigadier relou pendant un entraînement particulier, il serait certainement impressionné. Pour autant, Tris’ n’était pas là, et elle n’avait toujours pas réussi à tirer quelque chose de bien de Susan Bones, ce qui l’inquiétait quand même un peu. « Il y a quelque chose qui te bouffe, en ce moment ? D’habitude, quand on n’arrive pas à plier sa baguette à sa volonté, c’est qu’on est distrait. Tu veux m’en parler ? » Consciente que c’est pas tout de suite qu’elles vont s’y remettre, elle plie ses jambes et pose ses pieds sur l’écorce du tronc d’arbre, passant un bras autour de ses jambes, tandis qu’elle s’accoude sur le sommet de ses genoux avec l’autre. « Je ne suis pas une psychomage, mais si ça peut te faire du bien de causer... Ou tu peux passer tes nerfs en lançant des sorts et ça m’entraînera aussi de les éviter. T’en dis quoi ? On s’y remet ou tu veux encore un peu reprendre ton souffle ? »

Invité Invité

Cela peut paraître un peu dramatique, mais si elle échoue à un autre sortilège, elle va fondre en larmes. C'est trop pour elle, tout ça. Quitter Poudlard en trombe, se retrouver dans une bicoque square Grimmaud, puis dans cette vaste forêt sortie de nul part. C'est difficile. Elle ne connaît presque personne, et elle a l'impression d'avoir été posée là, dans le décor, sans savoir quoi y faire. Susan sait bien, que cela était nécessaire. Elle n'aurait jamais su vivre sous la coupe du régime de Voldemort. Elle n'aurait pas réussi à faire comme si de rien n'était, pas comme d'autres. Cette pensée lui donne la nausée. Elle essaye de penser à autre chose, mais ça n'est pas facile du tout. Ici, elle ne peut faire que ça, réfléchir, penser, cogiter. On ne lui explique pas grand chose, en plus de ça. Ils ont tous supposé que ces élèves savaient ce qui les attendait, mais c'est faux. Et, maintenant, la voilà à s'entraîner à lancer des sortilèges, dans quel but ? Tuer ou blesser des mangemorts. Elle n'a que dix-sept ans. Et la seule chose qui compte, ce sont ses amis. Et certains ont préféré rester plutôt que de fuir.
Face à Faye, elle fronce ses sourcils et lui fait clairement savoir, qu'elle n'y arrivera pas. Lui demander de toucher une tireuse d'élite, c'est comme demander à une fourmi de soulever une montagne. Impossible. A son plus grand bonheur, la sorcière lui propose de faire une pause. Elle acquiesce, avec un sourire et se dirige vers le tronc d'arbre en question. Une petite moue sur son visage, elle n'ose pas la regarder dans les yeux, et elle préfère se concentrer sur le sol. Ses remarques lui font plaisir, et elle doit bien reconnaître, que Faye est une bonne professeure. Mais, cela ne suffit pas. ─ Merci, glisse-t-elle, timidement. Susan finit par poser ses yeux sur la brune. Même si son regard reste fuyant.

Faye finit par pointer du doigt, ce qui fait qu'elle n'y arrive pas. Evidemment, que quelque chose la tracasse. Evidemment, qu'elle n'a pas les idées claires en ce moment. ─ J'ai un peu de mal à m'habituer à tout ça, c'est tout. Elle hausse ses épaules. ─ Et puis, j'ai pas grand monde à qui parler ici. Certa-J-J'ai des amis qui sont pas venus ici. Elle finit par avouer à demi-mot, ce qui la tracasse, même si ça n'est que la partie visible de l'iceberg. Faye mentionne un psychomage, mais cela lui serait peut-être vraiment utile. ─ Tu crois qu'on a des psychomages ici ? Cela serait fort étonnant, mais sait-on jamais. ─ Enfin, je demande juste comme ça, c'est pas que-que je veux ou quoi enfin. Susan pose ses mains sur ses cuisses. ─ Mais, on est pas là pour discuter. Alors, reprenons, ok ?

fight like a girl

be fierce and don’t give up

L’ancienne Hit Witch observe avec attention les traits de celle qu’elle doit entraîner aujourd’hui. À force d’enchaîner les missions pendant plus de quinze ans, Faye est bien consciente que certains événements peuvent être plus traumatiques que d’autres. Elle en a déjà vu, des tireurs de baguette d’élite réputés, être récupérés et immédiatement emportés à St Mungo’s alors qu’aucune blessure physique n’était visible. De même, même si la Brigade des HWW le faisait assez peu, ou du moins pas de manière systématique, elle était consciente qu’une cellule de crise et de psychomagie existait dans les locaux du Ministère, probablement planquée entre deux placards à balais, et avec un oubliator de garde, au cas où il s’agissait simplement de dégager des souvenirs terrifiants.
Elle-même se savait traumatisée par ce moment terrible où elle n’avait absolument rien pu faire d’autre que d’écouter ce qu’il se passait chez sa sœur, et rien qu’effleurer la surface de ce souvenir la rendait malade. Et pourtant, elle était une adulte, habituée à devoir réagir en situation de crise, plutôt ferme sur ses appuis.

Alors être une jeune femme, une adolescente, face aux horreurs de cette guerre, et à tous les bouleversements qui s’étaient accumulés en pagaille ?!

Si elle ne pouvait pas l’imaginer complètement, elle concevait tout à fait que la magie soit détraquée et ne se plie correctement aux injonctions de la jeune sorcière qu’elle guidait aujourd’hui.
D’où ce temps de répit.

Et, bien que le visage de Susan ne soit pas totalement impassible, et que Faye ait une certaine connaissance des micro-expressions (Toujours utile dans l’appréhension d’un éventuel suspect), elle ne pouvait pas savoir avec certitude tout ce qui lui passait par la caboche, alors même qu’elles étaient assises sur un tronc qui commençait à être attaqué par les bêtes et les champignons.

« J'ai un peu de mal à m'habituer à tout ça, c'est tout. Et puis, j'ai pas grand monde à qui parler ici. Certa-J-J'ai des amis qui sont pas venus ici. » Moroz hoche la tête, l’air de comprendre. C’est qu’après tout, elle aussi a eu son lot de déceptions, à regarder des gens qu’elle estimait prendre le parti des Ténèbres et se faire apposer cette vilaine marque sur l’avant-bras. Des gens qui auraient dû être moins enclins à se soumettre, après tout.
Elle préférait s’accrocher à ceux qui avaient fait le même choix qu’elle.
Car c’était eux, après tout, qui comptaient le plus, désormais.

La jeune femme reprend, et sensible à la suggestion de parler à un.e professionnel.le : Tu crois qu'on a des psychomages ici ? » Faye hausse les épaules, réfléchit tandis que la jeunette essaie de minimiser son intérêt (par pudeur, peut-être) : « Enfin, je demande juste comme ça, c'est pas que-que je veux ou quoi enfin. - Je n’en sais rien, mais je peux me renseigner. » Elle déplie ses jambes, s’étire un peu, à la manière d’un chat, profitant également de cette pause dans leur affrontement amical. Elle n’a aucune envie de presser quoi que ce soit, pour une fois. Son impatience s’arrête là où un malaise éventuel persisterait, parce qu’elle s’est jurée certes de faire de Susan une jeune femme dont Amelia serait fière, mais elle considère aussi qu’il est de son devoir de ne pas l’épuiser avant même le gros de la guerre (parce qu’elle sera longue, Faye ne se leurre pas là-dessus) : « Mais, on est pas là pour discuter. Alors, reprenons, ok ? - Comme tu veux. On y va à ton rythme. »

Puisqu’il faut y aller, Faye se relève, mais s’interrompt soudainement lorsqu’un éclat roux happe son regard. Elle s’immobilise sur un Oh!, avant de saisir sans grande douceur le haut du bras de Susan tout en désignant de l’index l’écureuil roux qui grimpe en haut d’un arbre à toute vitesse. Une fois l’animal disparu dans les feuillages, après quelques secondes à scruter en l’air pour tenter de le voir sauter de branche en branche (en vain), l’instructrice revient à sa recrue : « Bon, on s’y remet. Rappelle-toi : te concentrés sur ta cible, tu t’imagines en train de faire mouche, tu respires, tu vises, tu tires. » et, tandis qu’elle s’éloigne en marchant en arrière, histoire de toujours faire face à Susan, elle l’encourage enfin : « Allez, fais-moi valdinguer ! »

Invité Invité

C'était la première fois, depuis son arrivée ici, qu'elle disait à haute voix tout ça. Susan avait pour habitude de tout garder en elle, parce que c'était plus facile de gérer ses émotions comme ça. Sauf, que cette fois, cela a un impact sur sa magie, et elle n'a pas envie de passer pour la dernière de la classe, alors qu'elle se débrouille plutôt bien en sortilèges d'ordinaire. Elle ne veut pas, que l'Ordre se demande bien pourquoi ils se sont embêtés avec une gamine comme elle, incapable de les aider. Mais la vérité, c'est, qu'elle est terrifiée depuis, qu'elle a quitté Poudlard. Tout es nouveau pour elle. Plus rien n'a la même saveur, et elle a peur. Faye est gentille avec elle. Elle sent, qu'elle peut avoir confiance en elle. C'est sans doute pour ça, qu'elle lui confie ce qu'elle a sur le coeur. Elle ne l'avait jamais dit à voix haute. Cela lui fait autant de bien, que de mal. Elle réalise soudainement, qu'elle est seule. Tout devient bien trop réel à son goût. Susan déglutit. Un psychomage, cela lui ferait peut-être du bien. Elle n'en sait rien. Elle n'en a jamais vu pour le moment, même si Ernie avait tendance à analyser ses problèmes. Un mince sourire se greffe sur ses lèvres, mais il disparaît bien vite. Tout ça, tous ces moments d'insouciance sont terminés. Faye lui propose de se renseigner, ce à quoi, elle lui répond d'un sourire tout en hochant de la tête. ─ Merci. Autant essayer, et elle verra bien. Peut-être, qu'elle n'osera pas le faire, mais pour le moment, elle a envie de savoir comment vivre, sans avoir ce trou dans son estomac.

Susan finit par proposer de reprendre l'entraînement. Aucune idée si sa magie sera, de nouveau coopérative, mais elle a envie d'essayer. Abandonner ne fait pas parti de sa personnalité, malgré ce que l'on peut penser, lorsqu'on la voit. Elle a surtout l'air chétive et faible. On ne voit pas vraiment en elle une menace. Mais, elle veut faire en sorte de l'être vraiment, une menace. Faye se relève, et la gamine fait de même. Elle n'a pas le temps de reprendre position, que déjà sa mentor lui agrippe le bras, pour lui montrer un spectacle attendrissant. Un sourire s'esquisse sur ses lèvres, quand elle regarde l'écureuil. Rapidement, il disparait dans les feuillages, mais Faye semble le chercher encore du regard. Elle finit par reposer ses yeux sur la poufsouffle. Susan l'écoute avec attention. Elle hoche de la tête pour confirmer, qu'elle a bien compris. Chacune recule de plusieurs pas, jusqu'à avoir une distance convenable pour un "duel". Elle prend une grande inspiration, puis déglutit et expire. Sa baguette fermement entre ses mains, elle se concentre comme Faye le lui a dit. Pendant une dizaine de secondes, elle ferme ses yeux, et visualise son sortilège fonctionner. Elle imagine le flux de magique parcourir son corps, jusqu'à son bras puis sa baguette. Elle voit sa mentor sur le sol après son sortilège. ─ Reducto ! A son plus grand étonnement, son sort fonctionne et envoie une petite explosion juste à côté de Faye. Son bras tombe dans le vide. Un sourire se fixe sur ses lèvres. Elle est contente d'avoir enfin réussi.

fight like a girl

be fierce and don’t give up

Elles s’y remettent, une fois l’écureuil roux disparu. Malgré les quelques mètres de distance, Faye observe la posture de Susan, sa façon de tenir fermement sa baguette. Bien campée sur ses appuis, la Hit Witch attend patiemment, ne dit plus rien, laisse son apprentie se préparer psychologiquement à attaquer. Déjà, Susan a l’air moins découragée que quelques minutes plus tôt, et ça rassure plutôt Faye. Elle n’est pas un modèle de sérénité, ayant surtout une magie explosive comme son caractère sanguin l’indique, mais elle est ravie de voir que la nièce d’Amelia a l’air d’arriver à sentir son flux. Lorsque les yeux de la jeune fille se rouvrent, Faye y décèle la détermination profonde de réussir à la faire voler.
Et ça tombe bien, c’est exactement ce qu’elle veut.
Bon, elle ne compte pas lui faire de cadeau : elle fera en sorte d’éviter le sort, comme tout adversaire doué d’une once de cervelle ferait. Mais on ne sait jamais, des fois que ça se passe mieux que ce qu’elle imagine.

« Allez », murmure-t-elle pour elle-même. Comme pour se dire qu’elle ne va pas se laisser éclater aussi facilement.

Le sort fuse et elle parvient à l’éviter d’un bond salvateur. L’explosion qui se produit là où elle se tenait lui arrache un petit rire satisfait, et elle se retourne vers Susan qui a laissé son bras retomber. Mains sur les hanches, la combattante félicite sa protégée : « Pas mal du tout, Miss Bones ! » Faye écarte ensuite les bras, et poursuit : « On va quand même pas s’arrêter en si bon chemin, hein ? » un immense sourire étire ses lèvres et, rassurée de voir Susan reprendre un peu du poil de la bête, la sorcière revient à la hauteur de la jeune femme avec de grandes enjambées. « Deux remarques avant, par contre » annonce-t-elle en levant son majeur et son index vers le ciel tout en avançant : « D’abord, c’est pas obligé de serrer tant que ça ta baguette : elle te connaît, elle t’a choisie, donc elle glissera pas de tes doigts comme si elle voulait te fuir. » Un clin d’œil tout en disant cela et en faisant jaillir sa propre baguette de sa ceinture pour la faire tourner entre ses doigts avant de lui montrer la façon dont elle tenait la tienne, sans forcer, sans que ses doigts ne blanchissent de la pression exercée. « Si elle était volée, comme certains qui en ont récupérée une ici, je dirais pas, mais tu peux lui faire confiance. Et ensuite... » Coinçant sa baguette entre ses lèvres, elle prit la jeune femme par les épaules pour changer quelque peu sa posture, avant de reculer de quelques pas en reprenant sa baguette en main pour lui montrer deux postures, l’une de face, l’autre de biais et la forcer à réfléchir : « Entre les deux postures, d’après toi, c’est laquelle celle qui laisse le plus de surface à défendre ? »

En vrai ? Ça lui plaisait bien d’enseigner ce qu’elle savait.
Et puis, il fallait dire que Susan était une chouette gamine, alors si ça pouvait lui être utile, c’était mieux.

Invité Invité

Susan n'est pas encore vraiment habituée à tous ces changements récents. Elle cherche encore ses nouveaux repères. Et, ils ne sont pas faciles à trouver. Mais, elle a la conviction, que Faye peut en devenir un. Susan n'a jamais eu de soeur, ni même de frère à dire vrai. Elle s'est crée sa propre famille, grâce à ses amis rencontrés à Poudlard. C'est aussi, ce qui rend tout ça beaucoup trop difficile, par moment. Mais, elle n'a jamais vraiment eu de personnes plus âgées, dans son entourage. Evidemment, il y a eu Harry, mais cela n'est pas un bon sujet pour le moment. Il y a Hermione aussi. Et puis, il y a eu les parents de Hannah, qui furent comme les siens. Mais, une grande soeur, elle n'en a jamais eu. Cela a toujours été un de ses rêves enfouis. Avoir quelqu'un, qui peut lui donner des conseils, lui apprendre des choses, quelqu'un à qui elle peut parler n'importe quand. Susan s'emporte peut-être un peu, mais vu le contexte, elle se raccroche à la moindre personne. Ce n'est pas très sain, mais elle a des circonstances atténuantes.
C'est donc pour Faye, mais aussi pour elle, qu'elle souhaite réussir. Susan n'a jamais été le genre d'élève à échouer. Elle n'a peut-être pas étudié sous les couleurs de Serdaigle, cela ne l'a pas empêché d'être une excellent élève, qui n'a malheureusement jamais terminé ses études. Ne pas avoir passé ses ASPIC, reste une déception pour la sorcière. Ne pas avoir été au bout, ne fait pas vraiment parti de sa personnalité. Mais, cette fois-là, elle n'avait pas eu d'autres choix. Alors, elle compte bien compenser ça, en apprenant le maximum de choses auprès des membres de l'Ordre. Elle sait bien, qu'elle a des lacunes, et que ce qu'elle sait se limite aux manuels. La seule vraie pratique, dont elle dispose, provient des séances de l'AD.

C'est un sourire victorieux, qu'elle adresse à Faye, après avoir fait retentir une légère explosion juste à côté de la brune. Ce n'est pas grand chose, mais elle sent, que sa magie revient. Elle la sent jusqu'au bout de ses doigts. ─ Merci, dit-elle, timidement. Susan hoche de la tête, lorsque Faye lui suggère de continuer. Mais, il semble, qu'elle a deux conseils à lui adresser avant. Tout est bon à prendre. Elle évoque d'abord sa baguette. Instinctivement, ses yeux glissent sur le morceau de bois, logé contre la paume de sa main. Elle se sent un peu honteuse, de s'y être autant agrippé. Susan sait, que cela n'est pas nécessaire. C'est l'une des premières choses, qu'on leur apprend en cours de sortilèges. Stupide réflexe. ─ Je vais y faire attention, promis. Elle relève ses yeux sur la Moroz, tout en terminant sa phrase. Faye s'approche ensuite d'elle, pour la faire changer de position, avant de lui poser une question. Susan se mord la lèvre inférieure, tout en réfléchissant. ─ Et bien, je dirais, que rester de face nous oblige à défendre plus de surface. Elle se pince les lèvres, tout en faisant une mimique pas vraiment sûre d'elle. Ses cours de Défenses contre les Force du Mal lui paraissent si loin. ─ Ou (..) ou peut-être, que c'est de profil. Je (...)

fight like a girl

be fierce and don’t give up

Un instant, Faye se demande si elle aurait dû faire ces remarques, si elles ne vont pas émousser la confiance chèrement acquise de Susan en elle. Mais d’un autre côté, l’ancienne Hit Witch estime que ce serait être une mauvaise instructrice que de ne pas pousser la jeune Bones dans ses retranchements et surtout l’amener à l’excellence, sans pour autant la brusquer. Il ne s’agit pas de braquer la jeune femme, mais de l’aider à avoir des bases solides sur lesquelles construire. Un clin d’œil confiant accueille la promesse de la jeune blonde, lorsqu’elle affirme qu’elle tentera de ne plus trop serrer sa baguette, et Moroz s’attaque ensuite à un autre point : la posture défensive.
Susan comprend vite le problème et trouve la solution après quelques secondes très brèves, tandis que le sourire de Faye s’étire encore et qu’elle hoche la tête à la première réponse, avant de l’interrompre tandis que la jeune femme commence à s’embrouiller et à douter. « Si si, c’était bien ça. De face, tu laisses plus de surface à attaquer, et donc tu as besoin de plus d’effort pour te protéger. » Et d’ajouter, avec un air complice sur les lèvres : « Après, tu n’as pas non plus un torse extrêmement large. Si on demandait à Bullstrong de faire la démonstration, ça serait plus flagrant. » Nonchalamment, elle joue avec sa baguette, la faisant tourner entre ses doigts, et poursuit : « En sortilèges de protection, tu as déjà vu le sort du bouclier ? » Et en joignant le geste à la parole, Faye prononce rapidement un Protego qui nimbe d’une aura bleutée l’air qui l’entoure, de la tête jusqu’aux pieds, comme pour rappeler à Susan la base et s’assurer qu’elles se comprennent bien.

Un mouvement du poignet plus tard, l’air reprend son caractère incolore, tandis que Faye passe une main dans ses cheveux brièvement. « Si tu ne montres qu’une tranche, de trois-quarts ou de profil, tu laisses moins de prise à des maléfices qu’on te balancerait. Dans le même temps, à moins d’avoir deux pieds gauches, tu restes plutôt mobile sur tes appuis avec cette position. » Et de faire une démonstration rapide. « C’est un réflexe à prendre, de ne pas être de face, et c’est pas forcément ce que vous apprenez à Poudlard, donc c’est normal que ça ne soit pas évident. » Un souvenir remonte à la surface, tandis que Faye se souvient de ses années à Koldovstoretz et qu’un sourire en coin étire ses lèvres. « Ça viendra. », affirme-t-elle, tout à fait confiante dans les capacités de son apprentie du moment. « Bon, par contre, j’ai toujours pas volé, alors on s’y remet. » Et tout en retournant se placer à peu près à côté du trou dans le sol terreux, Faye lance par dessus son épaule, sur un ton complice plutôt que menaçant : « Pense à ta posture, aussi, sinon y a moyen qu’un sort fuse ! »

Contenu sponsorisé