How to save a life - Terrynnah 1

early 2005

Rien ne va plus. Bon, il est sans doute un peu trop tôt pour tirer de telles conclusions, mais il est évident que quelque chose quelque part ne tourne pas rond. Sinon, pourquoi Terry aurait arrêté de lui donner ou de prendre des nouvelles ? Pourquoi ce silence soudain et bruyant ? Pourquoi tout ces pourquoi ?

Il ne peut être malade, parce qu’Hannah serait une des premières au courant s’il se retrouvait à l’hôpital étant donné qu’elle passe plus de temps à St Mungo’s que chez elle. Il ne peut être mort, car c’est une possibilité qu’elle ne peut envisager sans sentir des sueurs froides s’insinuer sous sa peau, et son ventre se contracter de peur. Alors, il ne reste pas de nombreuses possibilités et vraiment il ne sert à rien de se lancer en conjectures toutes plus sinistres les unes que les autres. Non, vraiment rien ne sert de se retourner l’esprit dans tous les sens quand elle peut tout simplement se rendre chez l’intéressé et lui poser les questions qui lui brûlent la gorge. Are you alright? Why aren’t you here anymore? Is there anything I can do? Ce n’est pas seulement qu’Hannah s’inquiète rapidement, mais bien qu’il s’agit de Terry ; un des rares amis qu’elle a gardé depuis Poudlard, un soutien sans faille lorsque les couloirs de Poudlard sont devenus sombres et incertains et que les monstres ne se cachaient plus sous les lits et dans les placards pour répandre la terreur mais derrière des salles vides et au détour d’un escalier. Rien que d’y penser, la médicomage sent son myocarde se serrer un peu plus et accélère sa démarche. You think too much with your heart, la voix de Zach dans sa tête. Cette voix qu’elle étouffe tandis qu’elle s’essouffle pour atteindre son but. Elle ne désire pas penser à lui maintenant, pas alors qu’elle vient de prendre une décision qui changera son futur pour toujours, pas alors qu’il se fait insistant pour la récupérer après des années passées à la prendre pour acquise, et au plus mauvais des moments. Surtout pas alors que Terry est aux abonnés absents.

Oui, elle pense avec son coeur, oui elle a tendance à se laisser transporter par l’affection qu’elle ressent pour ses proches. Mais le fait est qu’elle a vraiment, vraiment, vraiment besoin de Terry et de ses conseils et de sa présence à ses côtés tout simplement. Même pas nécessairement pour parler, car elle ne peut décemment débarquer chez lui comme un cheveu dans une soupe pour lui annoncer qu’elle a rejoint l’Ordre et qu’elle a décidé consciemment de se mettre en danger pour faire la différence, aussi minime fusse-t-elle. Au moins, le voir, s’assurer qu’il va bien, s’assurer qu’il est toujours bien vivant, se rassurer quant au fait qu’il n’est pas une personne de plus à rayer dans son carnet d’adresse.

C’est avec cette pensée - ou plutôt cet amas d’émotions et d’interrogations - qu’elle arrive devant la porte de l’appartement de son ami et que son poing s’abat sur le bois pour annoncer sa venue. “Terry? It’s me, Hannah. Please answer the door. You better be home or I’ll find you, even if I have to rummage through the entire forbidden forest!” elle n’avait pas prévu que sa voix prendrait cette intonation plaintive, en réalité Hannah n’a pas planifié grand chose en décidant de se rendre à l’improviste chez Terrence, elle a simplement écouté son angoisse sans se poser plus de questions que celles qui s’emmêlent dans sa tête. Et s’il n’était plus chez lui, et si ce n’était plus chez lui, et s’il n’était plus ? Be quiet ordonne-t-elle à son esprit chaotique. Il va répondre, il doit répondre. C’est aussi simple que cela.

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Il ne sait pas quoi faire. Il a beau y réfléchir, tourner le tout dans tous les sens, rien ne prend forme, aucune solution claire, nette et inébranlable ne se dessine. Il a l’impression d’être pris dans une tempête et toute son énergie lui serre à garder la tête hors de l’eau. Ce n’est pas qu’un problème logistique. Ca ne se résume pas à quelques questions faciles. Rejoindre l’Ordre ? Fuir le pays ? Essayer de cacher sa condition ? Et pour chacun de ces cas, l’éternelle question : Comment ? Non, ce n’est pas que ce simple « life-changing » choix qui l’use jusqu’à la moelle. Il n’a plus l’impression d’être lui même. Il se livre à ce qui ressemble à un combat interne, une lutte contre ce nouveau lui qui veut, qui a besoin, de choses si différentes de ce qu’il a toujours connu. Le loup en lui l’épuise. Il n’a pas l’habitude d’entendre chaque petit son aussi nettement, de sentir les odeurs de manières aussi intenses, de ressentir la magie des sorciers… Tant de sensations qui le déstabilisent et le fatiguent encore plus. Réduire le loup et ses instincts à l’état de murmure, d’impulsion ignorée, dans un coin de sa tête, lui prend presque tout ce qu’il a.

Terry en oublie les choses les plus simples. Manger, dormir, aller travailler, prendre soin de ses amis. C’est justement l’erreur à ne pas faire. Après tout il n’y a rien de plus suspect qu’un comportement tout bonnement anormal. Il est malin, très malin même, et le fait qu’il n’ait pas pensé à cela prouve simplement à quel point il est totalement à côté de ses pompes à ce moment là. Le tout nouveau loup garou est presqu’étonné lorsqu’il entend qu’on frappe à la porte même si il a entendu les pas dans le couloir quelques instants plus tôt. Une voix traverse ensuite la porte fermée à double tour de son appartement. « Terry? It’s me, Hannah. Please answer the door. You better be home or I’ll find you, even if I have to rummage through the entire forbidden forest! » Il reconnaîtrait la voix d’Hannah entre mille. Elle est une amie, une vraie, et sa présence ici le prouve bien d’ailleurs. La dernière chose qu’il a envie de faire et de l’envoyer bouler alors que, de toutes évidences, elle s’inquiète de son silence radio. Il aurait pu s’en douter, il aurait du le voir venir. « Fuck. » Ouais, le voici bien dans la merde maintenant.

Il avait le nez dans un bouquin, cherchant des conseils pour la préparation de potion tue loup, relisant encore et encore les mêmes lignes, mais il le dépose bien vite au milieu du chaos total qui recouvre l’ensemble de son appartement. D’ailleurs c’est l’un des premiers trucs qui lui passe par l’esprit, en plus de la panique de devoir avoir un contact avec un autre être humain : il n’y a pas un millimètre de cet appart qui ne le trahisse pas. Partout des livres sur les loups garou. Partout des bouteilles vides. Partout la preuve de ses névroses et ses crises de nerfs. Terry se lève et se passe les mains sur le visage, dépité d’avance. « Fuck. » Il ne peut dignement pas laisser Hannah à la porte -surtout qu’elle pourrait finir par la défoncer vu comme elle a l’air remontée – mais il ne veut pas qu’elle sache quoique ce soit de ce qu’il lui est arrivé. Il a trop peur des conséquences. Il a trop peur du regard qu’elle lui lancerait. Il a trop peur de la perdre et qu’elle ne soit que la première d’une longue lignée.

Terry attrape sa baguette, fait un mouvement sec du poignée et les livres se rangent tous seuls dans un coin de la pièce. Il avance vers la porte et fait un second mouvement de main qui envoie la plupart des bouteilles dans la cuisine. Il ne peut pas faire mieux dans un temps aussi court et finit, enfin, par entrouvrir la porte pour tomber presque nez à nez avec une Hannah qui a l’air résolue et soulagée de le voir en même temps. Il tente un sourire mais ne sait pas vraiment ce que donne le rendu. C’est comme si, en si peu de temps, il avait perdu cette capacité. « Hey. » Il essaie de prendre un air normal et détendu même si, du coup, il ne sait plus vraiment ce qu’il doit faire pour l’être. Il n’a jamais été un grand acteur mais tente tout de même quelque chose de léger et anodin. « You know you have little chance to find me in the forbidden forest right ? Also it’s quite dangerous, just don’t go there please. » Il n’a pas totalement tort quoiqu’un loup garou dans la forêt interdite fait presque sens au final. Ah, les bonnes blagues que lui apportent sa nouvelle condition, c’est tout simplement : gé. ni. al.

Le jeune homme ouvre un peu plus la porte et passe une main dans ses cheveux à l’arrière de la tête, visiblement gêné alors qu’il annonce tout de go :« It’s a little bit messy in there but if you want to come in, feel free to do so. » La honte de sa vie : accueillir Hannah dans ce bordel sans nom. Il espère intérieurement que de le savoir vivant lui suffira et qu’elle repartira sans mettre le pied chez lui. Bon, il en doute, mais il peut toujours espérer hein.

Il met tellement de temps à lui ouvrir la porte que Hannah s'apprête déjà à repartir quand celle-ci s'entrouve. Ces quelques minutes d'attente laissent libre court à l'imagination débordante de la jeune femme : Terry a disparu sans laisser de trace, il a rejoint la Résistance, il s'est enfui, il n'est plus (elle ne peut se résoudre à s'attarder trop longtemps sur la dernière des possibilités) ; mais elle n'y croit pas vraiment, il ne serait jamais parti sans lui dire au revoir, sans la prévenir, si ? Heureusement pour sa santé mentale, Terry finit par apparaître dans l'entrebaillement de la porte, un sourire - qui ressemble plus à une grimace - sur ses traits et une voix qui semble avoir perdu de sa superbe. Ou alors tout cela n'est que sa perception, résultat de ses propres inquiétudes. "I won't have to go there since you're here. Don't worry." Elle lui sourit, mais cela n'atteint pas ses yeux plissés observant avec attention le moindre détail du visage de son ami. Un réflexe de médicomage, s'assurer de possibles lésions, d'une maladie qu'il lui cacherait. Il semble plus pâle que d'ordinaire, plus fatigué aussi. Au moins, est-il debout, au moins est-il vivant.

Terry lui ouvre un peu plus la porte, passe une main dans ses cheveux mais ne se pousse pas pour la laisser passer. Hannah hésite sur le seuil de son appartement, elle a la nette impression qu'il espère qu'elle n'entrera pas, mais la sorcière n'a pas fait tout ce chemin pour repartir juste parce qu'il n'est pas à l'aise ! Quelque chose ne va pas, et elle ne serait pas une bonne amie si elle repartait comme elle est venue sans tenter de l'aider. Alors, elle fait un pas incertain puis un autre et entre dans le salon - qui est en effet peu rangé, mais elle n'est pas là pour un état des lieux, she's here for him. Se tournant ensuite vers son ami, qu'elle peut observer avec un peu plus de facilité, Hannah prend toute l'ampleur de la situation, les cernes sous ses yeux, la posture avachie, ce regard qui l'évite, ses vêtements, tout crie au secours, c'est plus qu'elle ne peut supporter. "Oh Terry."

Et Hannah se jette dans ses bras, c'est plus fort qu'elle, de le voir dans cet état déplorable après des mois sans nouvelle .... Ses bras s'attachent à son cou, et serrent fort, fort, fort. Peut-être un peu trop. "What's going on? Please, tell me. I was so worried, you have no idea. You weren't there anymore, you, you just disappeared, and I thought, oh by merlin, I thought..." Même maintenant, Hannah ne peut le dire, les mots se coincent dans sa gorge, refusent de sortir. I thought you were dead. Les larmes qu'elle retient depuis tout ce temps manquent de se déverser sur l'habit de son ami, le stress d'avoir rejoint l'Ordre sans pouvoir en parler à quiconque, l'angoisse de ne pas savoir où Terry se trouvait peu de temps seulement après la disparition de Jarod. Tout ce qu'elle retient et contient est sur le point d'exploser face au soulagement de la savoir bel et bien vivant, sous ses yeux, elle peut le toucher, il est là. Hannah ne veut plus jamais perdre ses êtres chers, elle s'en est faite la promesse. She can't break this one.

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Elle entre ruinant ainsi ses espoirs de sortir de cette conversation plus ou moins intact à ses yeux. Il aurait préféré qu’Hannah s’en aille. Il ne se serait même pas imaginé avoir cette pensée un jour, après tout Hannah est l’une de ses plus anciennes amies, il tient à elle comme à la prunelle de ses yeux et il s’en veut affreusement. Mais il y a trop de choses dans sa tête, trop d’inconnues surtout, et il n’a jamais été un assez bon comédien pour pouvoir maintenir une quelconque illusion de normalité, surtout pas face à elle qui le connaît si bien. You’re so screwed Terry Boot. So. Damn. Screwed.

Il referme la porte derrière la jeune femme alors qu’elle se tourne vers lui, l’inspectant du regard. Ca le met mal à l’aise, lui qui ne supporte plus de se voir dans un miroir. Il a l’impression d’y voir des preuves flagrantes de sa nouvelle condition via des caractéristiques lupines pourtant plus imaginaires que concrètes. Certes il est devenu pale et a une air fatigué, mais il n’a tout de même ni les grandes, ni les grandes dents des contes pour enfants. Il sait bien qu’il délire mais si Hannah les apercevait aussi ? Il ne sait même pas ce qu’il ferait. Il n’est pas prêt pour ca, personne ne l’est jamais peut être, mais ca va à l’encontre de tout ce qu’il est. Il a besoin d’un plan et ca fait des jours qu’il s’évertue à en trouver un. Résultat des courses : il n’a même pas pensé à cette situation et n’est pas plus proche de s’en sortir qu’il ne l’était au départ. Et voilà qu’elle le regarde avec ses grands yeux dans lesquels il peut lire un mélange d’inquiétude et de quelque chose qui pourrait ressembler à de la pitié. Peut être que c’est lui qu’il se l’imagine, mais c’est comme ça qu’il le ressent. Le « Oh Terry. » qu’elle lâche ne fait que le conforter dans cette sensation.

Hannah a toujours été de ces personnes qui illuminent une pièce, en tous cas c’est toujours comme ça qu’il a perçu sa simple présence. Il croit que c’est sa gentillesse sans pareil qui réalise ce petit miracle. Elle sait toujours remonter le moral en un sourire, un mot gentil, ou simplement en étant là. Parce que quand Hannah considère quelqu’un comme son ami, elle se donne pour lui, sa présence dans l’appartement de Terry en est la preuve. Sachant cela, il aurait pu se douter qu’elle allait se lancer dans un câlin. Le fait est qu’il ne l’a pas vu venir. D’abord surpris, le coeur de terry s’attendrit pourtant lorsqu’il comprend à quel point il a fait flipper Hannah avec son silence radio sans fin. « What's going on? Please, tell me. I was so worried, you have no idea. You weren't there anymore, you, you just disappeared, and I thought, oh by merlin, I thought… » I thought you were dead. Il n’a pas besoin qu’elle le dise pour qu’il comprenne. Alors qu’Hannah lui confie tout cela, Terry l’a entourée de ses bras, essayant de la réconforter. Il s’en veut maintenant doublement vis à vis d’Hannah. L’ancien serdaigle fait donc un effort pour sortir de son nuage d’apitoiement pour soi-même et se concentre sur la jeune femme. « Hey, don’t worry Hannah. I’m here and I’m fine. » Il sait qu’il lui doit plus que ça, mais il ne peut se résoudre à dire la vérité crue. Il ne saurait même pas trouver les mots. « Oh t’inquiète, j’suis juste au milieu d’un mental break down parce que je me suis fait mordre par un loup garou la semaine dernière. Crazy story, attends je nous fait couler un café et je te raconte ça. » Ca le fait comme ça ? Non ? Ouais, il s’en doutait un peu.

Les mots lui manquent. Il les cherche désespérément mais n’en trouve pas un seul. Mentir n’est pas une option, il ne veut pas mener Hannah en bateau et ne saurait de toutes manières pas le faire. Il réalise alors qu’il n’aura sûrement pas d’autre choix que de tout lui avouer et un océan d’anticipation, de fatigue et de peur le traverse, le faisant presque frisonner. Mais par où commencer ? Comment trouver le courage pour affronter la réaction qu’aura Hannah ? Est ce qu’il pourrait la perdre ? Il n’y croit pas mais peut être. Tout est possible maintenant, surtout les pires des possibilité. Il ne trouve pas les mots, nageant sans but dans toutes ces questions, ces émotions qu’il ne contrôle pas. Le manque de contrôle, c’est ce dont il souffre le plus. « I’ve just been… » Non, il ne trouve pas les mots, pas encore tout du moins. « overwhelmed. » C’est la vérité, il ne ment même pas, il est vrai qu’il est dépassé par ce qu’il est devenu. Tout semble le distraire. Le parfum d’Hannah que son nouvel odorat trop développé a du mal à ignoré, enivrant. Les battements de son coeur qu’il semble presqu’entendre. Tout est si nouveau qu’il en a presque le tournis. Lorsqu’il pose ses yeux sur le visage de son amie, il comprend que ce n’est pas assez comme explication, mais il choisit délibérément de gagner du temps. Il se dirige vers le canapé, incitant implicitement Hannah à s’asseoir. « Do you want something to drink ? Tea ? Coffee ? Whisky ? » Il a un petit rire à sa propre blague, ce qui est triste parce que, Terry, on ne rigole pas à ses propres blagues. Mais voyez vous, ça l’aide un peu à se détendre, et ça a au moins ce mérite. Et puis, en vrai, il serait bien partant pour de l’alcool fort là.

Les épaules d'Hannah se relâche lorsque son ami l'enlace en retour, elle se blotit contre lui, a besoin de sentir sa présence pour se convaincre qu'il est bien sous ses yeux et que ce n'est pas un mirage qu'elle s'invente. Sa voix qui brise le silence l'aide dans cette difficile tâche. Mais cela ne dissout pas entièrement l'angoisse que la blonde ressent. Elle sent que quelque chose ne va pas, c'est le ton qu'il emploie pour la rassurer et qui fait tout le contraîre. C'est une alarme qui s'enclenche dans son esprit. C'est dans sa manière un peu tendue et distante qu'il a de répondre à l'embrassade. Bien sûr, la sorcière ne peut imaginer ce qu'il se passe réellement sous ses yeux, alors elle se dit qu'elle l'embête par sa venue surprise, qu'il est trop gentil pour lui indiquer la sorte et qu'il préfèrerait qu'elle reparte. Elle a presque envie de céder à ses angoisses et ses insécurités - cette petite voix dans sa tête qui lui hurle de le laisser tranquille et de ne pas empiéter sur sa vie privée - lorsque Terry se détache d'elle et remet de la distance entre leurs deux corps.

Elle se force à rester en place, immobile et les bras ballants. Ne pas bouger d'un iota, Hannah n'a pas fait tout ce chemin pour rien et elle sent que son ami a besoin de compagnie bien qu'il prétende que tout va bien, qu'il va bien. Elle n'en croit pas un mot, mais reste silencieuse. Elle a l'impression que la plus petite parole pourrait le faire fuir, que Terrence Boot en viendrait à quitter son propre appartement juste pour l'éviter. Non. Il ne faut pas l'effrayer. La sorcière le laisse donc installer le rythme de la conversation, comme dans une danse que l'on partage à deux, il instaure le tempo et elle suit les mouvements du jeune homme. Ne bouge pas tant qu'il ne le fait, le suit quand il se dirige vers le canapé - invitation muette de sa part, au moins ne lui ouvre-t-il pas la porte d'entrée - et s'y installe en enlevant son épaisse cape et en la déposant sur ses genoux. Ses doigts viennent immédiatement triturer le col de l'habit, elle est nerveuse, elle ne sait pas où se mettre. Heureusement qu'il lui propose à boire, et si elle hausse un sourcil délicat et intrigué quand il évoque la possibilité d'un verre de whisky, Hannah ne commente pas le côté saugrenu de la proposition. "A cup of tea is fine for me. thanks Terry." Polie en toute circonstance, sa mère ne l'a pas élevée autrement. Même le rire qui s'échappe de la gorge de Terry lui paraît un peu vidé d'affect, pas complètement à sa place dans cette atmosphère tendue et désespérée. Mais qu'en sait-elle vraiment ?

Ce n'est qu'une fois qu'il lui a passé la boisson chaude qu'elle tient fermement entre ses deux mains qu'Hannah ose enfin dire ce qui la turlupine depuis des semaines. "You don't have to tell me what happened if you don't want to you know. Qu'elle précise avant tout. C'est important de ne pas forcer les gens à se confier. Un tendre sourire sur ses traits inquiets et elle reprend. But I'm worried for you Terry. And I know something's off, you're not fine. You seem tired and ... if I dare say so a little bit tired. So, even if you don't want to tell me everything, I want you to know that I'm here for you. Always." A mesure que son discours avance, ses mots se sont accélérés jusqu'à prendre une allure presque affolante. Comme si elle allait les ravaler et prendre la poudre de cheminette si elle ne finissait pas sa phrase rapidement. Ce n'est pas très éloigné de la vérité. Et en prenant une grande gorgée de son breuvage amer - pile comme elle l'apprécie le mieux - Hannah plante son regard noisette sur le visage de son ami, sans jamais se départir de son sourire timide. he's here, and she's here too. and that's all that matters right?

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