| | | “Je… je dirais que votre présence a déjà fait beaucoup pour moi…“ Nahel lui répondit et Mao lui lança un léger sourire. C’était toujours agréable de se sentir utile et ça ne lui arrivait pas souvent, pas vraiment. Son père lui avait souvent dit qu’il était trop sensible, qu’il portait trop attention à ce que les autres pensaient de lui, et pas assez à ce que lui pensait de lui. A l’époque, Mao n’avait pas eu le courage de lui dire qu’il n’en avait rien à faire de son opinion à lui, alors à la place il avait prétendu ne s’intéresser à l’opinion de personne.
“Je… crois que je vais y aller. Je n’ai pas envie de… enfin, je pensssse que vous comprenez… ?” - “Oui, oui, bien sûr," répondit-il rapidement. Il imaginait que Nahel ne pouvait pas rester indéfiniment dehors, de ce qu’il avait compris ses parents étaient très présents, peut-être même trop, et sa liberté s’en retrouvait relativement limité. C’était un mal pour un bien, sans doute.
Il observa alors que Nahel se levait lentement, son corps semblant s’étendre indéfiniment avant qu’il ne soit finalement debout. Mao resta lui fermement assis sur le banc. Il imaginait que la différence de taille ne serait pas moins impressionnante s’il était debout également, au contraire, et il se satisferait de pouvoir le regarder de là où il était. Ils auraient sans doute eu l’air ridicules, de toute façon, debout côte à côte, comme s’ils sortaient tout droit d’un numéro de cirque. Et Mao détestait les aurevoirs, de toute façon, il avait plus l’habitude de disparaître sans dire un mot que de s’étendre lors de ces moments inconfortables.
“Merci pour tout Mao. Vous m’avez vraiment aidé,” Nahel ajouta. “Tant mieux,” il répondit rapidement, “ça m’a fait plaisir,” il ajouta maladroitement, ayant toujours du mal à camoufler l’embarras qu’il associait souvent aux interactions humaines. Ses mots n’étaient pas faux pour autant, et il supposait que Nahel l’avait compris. “Au revoir mossssieu Mao!”, la petite voix d’Amani s’éleva entre eux, Mao ne pouvait pas la voir, de là où il était mais il lui répondit de toute façon. Cute shit, il pensa distraitement alors que Nahel s’éloignait finalement. |
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