BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 baby bird learns how to fly (naho)

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Mao n'avait pas vraiment l'habitude d'arpenter Londres ainsi. Il pouvait être casanier, parfois, et il sortait rarement seul, ainsi était le destin des dangereux criminels comme lui. Pourtant ce jour là, il n'avait pas eu vraiment le choix et s'était retrouvé seul au fond d'un parc moldu, assis sur un banc, camouflé derrière son manteau et son écharpe. Le temps était froid à Londres et les rendez vous secrets en plein hiver pas la meilleure des idées. D'autant plus qu'il ne savait même pas qui il s'apprêtait à rencontrer.

Il avait reçu un hibou au club, quelques semaines auparavant. Un hibou de quelqu'un qui lui demandait s'il était vraiment fourchelangue, et qui disait avoir besoin de son aide. Et Mao n'avait su résister à l'appel de détresse de ce bébé fourchelangue, qui semblait au fur et à mesure de leurs correspondances, plus réel et inoffensif que jamais. C'était lui qui avait proposé, d'ailleurs, qu'ils se rencontrent. Le jeune homme avait touché la corde sensible, celle du sentiment d'inadéquation avec la société, la peur de ce qu'il était, de ce que cela voulait dire. C'était peut-être parce que Mao lui-même avait rejeté ce don, ce don qu'on appelait malédiction dans sa famille, pendant longtemps, trop longtemps. Sans doute aussi parce que c'était grâce à une aide extérieure qu'il avait enfin appris à accepter ce qu'il était. Si Ryujin n'était pas apparue dans sa vie au moment où elle l'avait fait, si elle ne l'avait pas rassuré et si elle ne lui avait pas dit que ce qu'il était n'était pas une abomination, qu'il n'était pas maudit et qu'il devrait profiter de ce que la nature lui avait donné, il n'en serait pas la aujourd'hui, il ne serait peut-être même plus rien, d'ailleurs. Alors dans un sens il imaginait que c'était de son devoir de continuer la chaine, d'intervenir pour quelqu'un qui en avait besoin et dans ce cas-là être quelqu'un qui pouvait comprendre parfaitement ce qu'il se passait. Mao n'avait pas eu cette chance non plus, Ryujin avait été d'une grande aide, mais elle n'était pas fourchelangue, et Mao n'avait d'ailleurs jamais vraiment connu d'autres fourchelangues. Il avait entendu parler de certains, certes, mais il n'avait jamais pu avoir de réelles discussions avec ses paires et il n'aurait pas cru que cela puisse arriver un jour, le seul fourchelangue connu en Angleterre était le Lord lui-même, un homme peu accessible ces temps-ci.

Il avait donc été agréablement surpris par cette prise de contact et avait très vite eu l'impression que la situation pourrait être bénéfique, pour eux deux. Il ne savait pas grand chose de son correspondant, si ce n'est qu'il était jeune et qu'il ne pouvait pas se libérer très facilement. Ils avaient tout de même réussi à convenir d'un rendez vous et Mao avait été étrangement anxieux à l'approche de l'heure donnée. Il ne savait pas à quoi s'attendre, Mao lui avait dit dans son dernier courrier qu'il serait habillé de noir, hiver oblige, qu'il était "kind of short" et qu'il l'attendrait au fond de ce parc. Il avait eu une réponse rapide, de son compère qui lui disait être "kind of tall", ce qui ne lui donnait pas beaucoup d'informations.

Alors il était là et il attendait.  
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Ton cœur n’a jamais cogné aussi vite et fort contre ta poitrine.

Ça fait longtemps du moins : ça te rappellerait bien les poules ou la terrible appréhension à l’approche de ta première rentrée à Hogwarts, mais ça te paraît tellement loin aujourd’hui… d’autant plus loin que ce que tu es en train de vivre est on ne peut plus inédit.

C’est que ce jour-là, lorsque tu as envoyé ton premier hibou à ce sayidi, tu as dû t’y reprendre à plusieurs fois. C’est que tu as beau écrire de belles chansons, ta graphie, elle, se rapproche plutôt de pattes de mouche à dromadaire. Rien qui ne soit bien digne de ton statut — ou celui auquel tu aspires —, en somme. Alors tu as repris, encore et encore, ta première lettre avec la gestuelle d’un paresseux pour ta rédaction, pour que ce soit droit, lisible, suffisamment correct pour que la personne qui irait la lire se sente respectée.

En guise de première approche donc, tu l’as contacté de façon assez cavalière, t’inquiètes-tu à penser. Tu ne sais même pas ce que fait ce sorcier dans la vie, ni ce à quoi il ressemble, si ce n’est qu’il pouvait être contacté dans un club londonien et qu’il était kind of short. Ce qui, vous vous en douterez, n’est pas un élément très utile pour toi. Mais comment aurait-il pu savoir ? Vous n’aviez même pas signé vos lettres, gardant pour vous vos identités respectives. Le genre de scénario qui t’aurait fait cauchemarder éveillé il y a quelques années…

Aussi vos échanges ont été courts, plus concis que tu l’aurais imaginé toi-même ; sans doute par excès de réserve et de frousse. Alors tu as demandé à le voir, pour plus de discrétion ; ce qui dans un cas comme dans l’autre paraît aussi risqué que de poursuivre vos correspondances.

C’est que cette personne représente à ce jour le seul moyen pour toi d’en savoir plus sur toi-même et inconsciemment, te faire faire ce choix crucial : parler ou ne pas parler ; comment t’accepter s’il faut, encore, toujours le faire les lèvres soudées ? De l’aide, en soi, est tout ce que tu demandes, et le miracle réside là : il t’a dit oui.

L’enfant Al-Massri que tu es, vivant malgré tout très centré dans les mêmes environnements contrôlés, allait se frotter à un parfait inconnu. Pire, à l’interdit. Tu aurais dû demander à papi, te murmure ta petite voix effrayée, puis quelques secondes plus tard, te rassieds sur ta luge en pleine descente, mais il n’aurait pas été neutre. Et puis ta mère aurait finit par le savoir, parce que papi a tendance à oublier que tu es grand maintenant et que tu as le droit à ta vie privée, toi aussi. Puis ta mère aurait craché le morceau à ton père, parce que depuis qu’il a apprit le pot aux roses, il te mate plus que jamais sur la question ; questionne encore ta mère parfois tard le soir, à coup de « et s’ils savaient ».

C’est qu’il t’a lâché un peu la grappe quand même puisque tu sembles avoir apprit la leçon : il ne faut rien dire, ne pas en parler ; se taire à tout prix. C’est surtout lui qui a peur pour toi. Le poids des préjugés et des superstitions est considérable. Il t’a légué ce poids-là aussi. La honte que tu traînes en bandoulière, se frottant au paradoxe et à cette crise d’ado que tu es en train de leur faire vivre.

Alors quand tu arrives dans ce parc dans lequel vous avez convenu de vous retrouver, tu commences à baliser plus sérieusement.

Et s’il ne venait pas ?
   Et s’il me voulait du mal ?
        Et si c’était un piège ?
           Et si je me faisais prendre ?


                T'es bien trop grand.

Ton visage forcé à la neutralité ne l’est pourtant guère : tes yeux parlent pour mille hommes en peine. Amani est avec toi, coincée au même endroit que d’habitude — et tu l’as couverte d’un foulard pour la cacher et la réchauffer.

Arrivé au fond dudit parc, ce dont tu n’arrives pas encore à te féliciter — t’as dit à ta mère que tu es chez Joyce, et tu priais pour qu’elle n’aille pas vérifier cette information —, tu te retrouves prit dans les phares de quatre personnes, dont deux assises sur un banc, attendant tu ne sais trop quel déluge.

Tu te dis alors que c’est foutu, que tu vas pas y arriver, que tu vas passer ton chemin, voire carrément retourner chez toi — pour vraiment faire tes devoirs, et pas les affabuler.

Les deux personnes qui déambulent disparaissent sur le sentier qui s’éloigne, dans des bavardages qui couvrent un peu ce que tu siffles dans ton écharpe.
« Fait quelque chose Amani, chante, je sais pas… ?! » et redresse le nez comme si de rien n’était, balayant les environs de tes yeux en amande cernés de noir, ce qui te donne alors l’air d’une tour de contrôle quiète.
« Mais ssss’est toi qui sssais sssanter, » répond t-elle alors que tes épaules s’affaissent d’elles-mêmes, pas soulagé pour un sou. Tu n’as pas remarqué la personne qui te regarde, ni la seconde qui quitte le banc pour laisser une place vacante sur deux — c’est que tu prends de la place ; alors qu’il y aurait pu en avoir trois.

Pris dans un tourbillon d’anxiété montueux, tu ne t’es même pas dit : et si c’était lui ?

Lui, c’est le seul qu’il reste pour l’instant, et la seule pensée d’une éventualité ne te traverse même pas, alors que tu t’assois. Amani s’est mise à chanter à ce moment-là, et si l’oreille d’un non-fourchelang ne peut vraiment percevoir ce que toi tu entends actuellement ; tu crains quand même que ce soit le cas — car tu ne sais pas, ce que c’est, de ne pas entendre un reptile, de ne pas le comprendre.

Alors, les pommettes un peu rougies par le stress que tu réprimes comme un lion, tu jettes enfin un œil à la personne à tes côtés, (wallah qu’il est petit), et dans le doute, car tu crains toujours, tu lui dis bêtement :

« …c’est mon ventre, désolé. » avec ton accent plus qu’étranger.
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Mao attendait depuis quelques temps. Il était anxieux, il ne pouvait le nier. Il n’aimait pas vraiment rencontrer de nouvelles personnes, surtout lorsqu’il ne savait absolument pas qui elles étaient. Il n’avait même pas mentionné sa rencontre prévue à qui que ce soit.  Ca avait été stupide, mais bon. Il était là à présent, il ne pouvait plus reculer.

Certaines personnes étaient passées, étaient venus s’assoir aux alentours puis étaient reparties. Jusqu’à lui. Un grand, un  géant même, du moins pour Mao. Mao n’était pas beaucoup plus grand debout qu’il ne l’était assis, malheureusement, et ce garçon était impressionnant. Ca lui aurait presque donné envie de partir, de faire comme s’il n’était jamais venu, simplement parce qu’il n’avait pas envie qu’on le regarde de si haut. C’était stupide, aussi, ça n’était qu’un gamin, même si c’était un très grand gamin, Mao valait mieux que ça, et ne pouvait pas se laisser impressionner par quelqu’un de si jeune, il le refusait.

Il l’observa en silence un moment. Il semblait perdu et Mao s’en trouvait attendri. A le voir regarder ainsi aux alentours, il perdait de sa grandeur. Mais Mao ne pouvait pas être certain que ce soit lui, et il savait que s’approcher ainsi d’un inconnu n’était pas une bonne idée, alors il préféra attendre, au moins jusqu’à que les autres personnes présentes s’éloignent. Il s’imaginait mal lancer un “hey c’est toi le fourchelangue ?” au milieu de tout ce monde.

Quelques instants passèrent à nouveau, et ils étaient enfin seuls. Mao reposa ses yeux sur lui, essayant de déceler un quelconque signe de reconnaissance, ou de lui faire comprendre qu’il était lui. Il pourrait essayer de parler fourchelangue, mais il n’était pas sur qu’il puisse faire la différence. Les leurs avaient tendance à utiliser la langue des serpents par automatisme, sans réaliser ce qu’ils faisaient, tant c’était inné. Mao avait toujours trouvé ça bizarre, de parler une langue qu’il n’avait jamais apprise. Ou plutôt de devoir apprendre les autres, il ne se souvenait pas d’avoir appris le japonais, évidemment, mais il se souvenait de la difficulté de l’anglais et des quelques bribes de mandarin et de cantonais qu’il parlait. Le fourchelangue coulait dans ses veines autant qu’il ne coulait de ses lèvres.

Il dut se concentrer, pour savoir si les bribes de conversation qu’il entendait étaient du fourchelangue ou non. Et le sifflement familier se fit entendre bien rapidement. Il se redressa légèrement et attendit encore un peu. Puis enfin, le jeune garçon ouvra la bouche. “…C’est mon ventre, désolé,” il lui dit et Mao le regarda curieusement. “Ton ventre?” il souffla en fourchelangue, arquant un sourcil. Il avait besoin de vérifier que c’était bien lui, et la compréhension de la langue des serpents étaient le seul signe dont il avait besoin. “Mao,” il lui dit en lui tendant une main amicale. “Comment tu t’appelles ?” il demanda, en anglais, cette fois. Les sifflements du fourchelangue seraient sans doute bien étrange pour les moldus qui pourraient les entendre.
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« Ton ventre? » ton visage se décompose aussi vite que court le frisson le long de ton échine. Tu te sens autrement plus idiot qu’à l’arrivée, une boule de plomb venant se loger dans ta gorge, alors que tu le regardes. Tu peines à contenir cette piqûre d’adrénaline ou de tu-ne-sais-trop-quoi qui te rend toute chose. Quelqu’un vient de parler comme tes amis, quelqu’un de chair et de sang, juste à côté de toi, sur ce banc, juste LÀ et il te REGARDE. « Oui mon… enfin non… » bafouilles-tu en ravalant le peu de salive que tu as réussi à récupérer dans ta bouche, lui arrachant ton regard des siens, tu dois pas perdre plus de contenance encore.

Dois-tu lui expliquer que tu as dit ça dans un réflexe ? Que tu ne sais pas comment les autres t’entendent ? Que tu as peur et que t’es vraiment nul là maintenant ? Tu n’as certainement pas besoin de lui raconter tout ça, en soi ; tes lettres et tes signaux inconscients sont faciles à décoder, mais c’est plus fort que toi. « Je… c’est que je ssssais pas ssssi… » ton fourchelang t’échappe des lèvres, Amani sort un bout de sa tête de ton écharpe alors que tu plaques le dos de ta main sur ta bouche, un regard offert aux alentours. Tu n’es vraiment pas à l’aise.

Face à cette personne, avec qui certes tu ne partages pas la taille mais une langue innée, tu ne devrais pas autant l’être. Mais ton cerveau, lui, soumis à un vœu de silence transmis comme la peste, ne l’entend pas de cette oreille.

« Mao, » tu relèves les yeux dans sa direction - oui, tu les as si bas que ça - et répond à sa main de manière gauche, la lui attrapant de ta géante. « Bonzzzzour Mao — Euh… »  Mao ? Ça te rappelle quelque chose, tu ne sais plus trop d’où, peut-être d’une conversation d’adultes sur l’Histoire du monde. « Comment tu t’appelles ? »  t’as encore ta paluche sur la sienne alors que tu prends quelques secondes à garder, ton cerveau anxieux bien incapable de coordonner les deux actions geste-parole. « Amaaani » fait la demoiselle avant toi, « Je… je m’appelle Nahel. » et tu lui lâches aussitôt sa main, remballe la tienne, ça fait bizarre, tellement bizarre, tu as le cœur qui bat fort.

« Je sssuis désolé m’sssieur Mao, je pensssais pas… » tu t’arrêtes une nouvelle fois dans ta phrase, le fourchelang repartant de plus belle avec ta nervosité. Encore une fois, tu presses le dos de ta main sur tes lèvres, un instant, avant de te reprendre. T’as encore envie de t’excuser de parler comme tu l’as toujours fait — et ce serait pas la première fois. « Enfin, je pensais pas que c’était vous… » rabâches-tu tout de suite, daignant poser un regard sur lui, et même un sourire un peu timide, voire nerveux ; dans l’attente inconsciente qu’il te le rende, pour te rassurer. « Vous attendiez depuis longtemps ? » t’inquiètes-tu naturellement, replaçant un pan de ton écharpe pour qu’Amani ne dégringole pas. Tu ajoutes aussitôt et le plus sincèrement du monde, ton regard un peu fuyant, laissant transparaître cette dualité qui te cause grande souffrance, ce besoin d’être accompagné. « Merci d’être là. »
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Le garçon semble nerveux, sa main dans la sienne et Mao se sent lui même un peu gêné. Il sourit légèrement à leur présentation, cependant, Amani et Nahel. Mao ne l’aurait pas vraiment remarquée, si ce n’était pour le souffle du fourchelang qui s’échappait de l’animal. Il avait toujours apprécié la présence des reptiles, lui aussi, ils faisaient partie des rares êtres vivants sur cette terre à le comprendre, et Mao s’était toujours senti un peu moins seul, un peu moins étrange, en leur présence. Il espérait qu’Amani apportait à Nahel ce confort, également.

“Je sssuis désolé m’sssieur Mao, je pensssais pas…” le fourchelang sonnait presque étrangeait à ses oreilles. C’était vraiment étrange, comme sensation. Mao avait l’habitude de ne parler fourchelang qu’à ses serpents, et il n’avait rencontré un vrai fourchelangue qu’une seule fois auparavant. La langue des serpents n’était pas monnaie courante, ni ici, ni ailleurs, et même ceux qui la parlaient rechignaient souvent à l’utiliser en public. “Juste Mao, ça suffit,” il lui répondit avec un léger sourire. “Enfin, je pensais pas que c’était vous…” Il n’aurait pas pensé que c’était lui non plus, mais il se garda bien de lui dire. Mao avait su, de part leurs échanges par courier, qu’il était jeune, mais il ne l’aurait pas imaginé si jeune. “Vous attendiez depuis longtemps ? Merci d’être là.” Mao l’observa s’occupait d’Amani, il pouvait reconnaitre en eux les gestes d’une affection particulière, que lui-même ne partageait qu’avec certains de ses animaux, et son esprit divagua jusqu’au souvenir douloureux qu’était toujours Akari. “Non, ne t’inquiètes pas,” il lui répondit néanmoins. “Et, c’est normal, j’aurais aimé pouvoir connaitre d’autres personnes comme nous, moi aussi.” Il ajouta sincèrement. Mao n’avait accepté son don qu’assez tardivement, la présence des fourchelangues dans sa famille étant un sujet excessivement tabou. “Ma famille, ils considèrent ça comme une malédiction, en quelque sorte, et … ça n’était pas toujours facile.” Il ajouta, sans vraiment réfléchir aux mots qui sortaient de sa bouche. Peut-être que c’était le fait de pouvoir parler fourchelang, pouvoir réellement le parler, plus que pour donner de simples instructions ou se parler à lui-même. Il imaginait que, de toute façon, le sujet aurait fini par être abordé, après tout il était assez rare de connaitre un autre fourchelangue pour parler d’autre chose. “Est-ce qu’il y en a d’autres, dans ta famille ?”, il demanda après un moment, une façon plus détournée de lui demander purement et simplement si lui aussi avait été rejeté par les siens pour être né ainsi.
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À vrai dire, tu te sens encore moins à l’aise lorsqu’il te reprend : Monsieur Mao, c’est trop. On t’a rarement dit d’être moins poli qu’à l’accoutumée, et tes pensées déjà désordonnées par l’anxiété ne font que tambouiller davantage. Tu t’écrases de ton mètre quatre-vingt dix huit face à cette remarque, de fait, tu t’imagines même l’avoir froissé à cet instant, alors que rien dans sa voix ne laisse présager du mécontentement, c’est que Mao te sourit. Tu as secoué un peu vite la tête à la positive à cet instant, lui faisant comprendre que tu as bien compris le message - même ces sous-entendus projetés de ta part, et très certainement erronés - tout en maintenant ton sourire.

« Non, ne t’inquiète pas, » que ces mots te font du bien à entendre, tes joues réchauffées par l’inquiétude semblent l’être beaucoup moins dans ce que tu t’imagines, d’un oeil extérieur projeté. « Et, c’est normal, j’aurais aimé pouvoir connaitre d’autres personnes comme nous, moi aussi. » alors c’est vrai, tu n’es pas le seul à être… seul avec ça ? Tu te demandes parfois ce qui fait que les choses arrivent de cette façon, si ce n’est qu’Allah y soit pour quelque chose, et que de ce fait, tout est parfait. Tu as du mal à y croire, parfois, au mektûb, mais lorsque tu y reviens, car tu y reviens toujours, tout s’allège en toi, et c’est là où tu comprends que là réside ta seule vérité. « Ma famille, ils considèrent ça comme une malédiction, en quelque sorte, et… ça n’était pas toujours facile. » ça te fend le cœur, ça te fend le cœur de voir la même chose, à une nuance près sans doute, que toi chez quelqu’un d’autre. En souffre t-il encore ? L’a t-il accepté ? Ce sont des questions intimes et profondes que tu aimerais lui poser, car c’est cette éventualité que tu essaies tant bien que mal d’effleurer. T’accepter.

Tu trouves pas grand-chose à dire sur le moment, notamment parce que beaucoup d’images, de souvenirs, de pensées plus ou moins brutes te viennent à l’esprit, avec leur lot d’émotions. Tu as même le regard un peu bas à cet instant, dans le vague, cherchant à te rattraper à un des wagons qui file à toute vitesse entre tes tempes de gamin. Tu laisses échapper une expiration légère mais nécessaire, entre tes lèvres, le sommet du crâne d’Amani se prenant une partie du zéphyr.

« Est-ce qu’il y en a d’autres, dans ta famille ? » te demande t-il après un moment passé dans cet espèce de silence qui, pour une fois, ne t’aura pas dérangé. Tu as baissé ta garde, bien trop connecté à ce Mao qui parle la langue des serpents, à cet homme kind of short qui te ressemble tant. Ton empathie te tuera un jour, aurait grommelé grand-père Ilyan. Tes billes noires retournent s’accrocher aux siennes, tu parais soudainement plus sérieux, plus ancré. Il n’y a que les maux profonds qui peuvent te faire ça.
« Oui, y en a. » lui confirmes-tu, l’air toujours un peu pensif. Tu ajoutes cependant. « C’est du côté de ma mère. » tu as du mal à te confier d’habitude, mais là, c’est différent.

Tu te sens comme porté par le courant.

« En fait… » tes lèvres se resserrent un peu, le temps de cette hésitation, « …ma mère, elle a rien dit à personne, jusqu’à ce que je me mette à parler comme ça… » tu ravales ta salive, serre les dents, et poursuis tes efforts. « …du coup, quand mon père l’a su… et quelques autres aussi… ben… » le poids sur tes épaules et au creux de ta gorge semble t’écraser comme jamais, cela se sent rien qu’à te regarder. « …on va dire que j’ai pas eu trop le droit de parler, depuis. Je faisais pas exprès. » tu n’as jamais fait exprès d’ailleurs, c’est quelque chose d’inné chez toi, vraiment. Et jamais tu n’aurais cru faire du mal à tes proches en étant ce que tu es, un weirdo qui parle aux écailleux. Le Mr. Worldwide du sang-froid.

« Je sssssuis désolé que ce ssssoit passsssé comme ççça pour vous. » tu te retiens d’ajouter aussi à la fin de ta phrase. Tu te tritures un peu les mains, tu as l’air d’un piquet, même assit, incapable pour le moment de laisser ton dos se détendre sur ce morceau de bois que vous partagiez.

« J’sais plus comment faire, vous sssavez, » laisses-tu échapper, l’émotion, l’incompréhension aussi, de cette éducation que tu as reçue, de ce fardeau qu’on te fait porter alors que tu ne fais rien de mal, semblent traverser tes paroles, les imbiber même, jusqu’à voiler brièvement ton regard. « J’ai l’impresssssion d’être un monsssstre, alors que je sssuis pas un monsssstre, » et tu te demandes si t’as le droit d’en parler, le droit d’être ce Fourchelang Al-Massri aux yeux de tous, quitte à noircir la lignée jusque là préservée de la magie noire et associés. T’es persuadé, au fond, que Mao le sait. T’es persuadé qu’il sait ce qui est le mieux pour toi.
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“Oui, y en a. C’est du côté de ma mère,” C’était déjà ça, il supposait, de savoir d’où ça venait. La famille de Mao pensait avoir éradiqué le gène complètement, jusqu’à ce que lui arrive, et ils avaient bien été déçus, quand il s’était mis à parler cette langue maudite. Il ne put retenir une grimace alors que Nahel lui racontait son expérience. Il pouvait comprendre, et il savait que toutes ces choses là, étaient les choses qui liaient tous les fourchelangues entre eux. Personne d’autre ne pouvait ne serait-ce que concevoir ce que c’était vraiment, plus que de communiquer avec des animaux ou parler une langue rare, c’était quelque chose d’inné, de réellement inné, qu’on n’avait jamais appris, qui était juste … là, depuis toujours. Il se souvenait encore très bien de ces moments lors desquels il pensait parler japonais, mais que ce qui sortait de ses lèvres était tout autre, il se souvenait de la confusion sur le visage de ses interlocuteurs et dans ses entrailles aussi. Il avait souvent eu l’impression qu’on se moquait lui, que les gens faisaient semblant de ne pas le comprendre, pour une raison ou une autre, jusqu’à ce qu’il réalise ce qu’il se passait vraiment. Il se souvenait aussi de son père, qui, les rares fois où il était là lui disait d’arrêter avec plus de venin que le plus dangereux des serpents. Il supposait que tous les Fourchelangs avaient plus ou moins eu la même expérience.

Ca le rendait triste, de le voir comme ça, et il ne savait pas vraiment quoi faire pour l’aider, alors que son inconfort, sa détresse presque, étaient palpables. Mais ils ne se connaissaient pas, pas assez en tout cas, alors Mao se contenta de l’observer à ses côtés, alors qu’une de ses mains caressa nerveusement l’endroit de son cou où était inscrit le mot “damned”. Il avait souvent pensé être un monstre, lui aussi, et cette pensée avait été insupportable, jusqu’à Ryujin.

“Je connais, tout ça,” il commença par lui dire, détestant à quel point ça lui donnait l’air d’un vieil homme qui s’apprêtait à donner une leçon de vie, mais c’était un peu la réalité, malgré tout. “Ma famille pensait être débarrassé du gène, jusqu’à moi, donc ils l’ont pas très bien pris et … j’ai toujours été bizarre, différent, à cause de ça, et d’autres choses,” les raisons n’avaient pas été difficiles à trouver, dans sa jeunesse, “et puis j’ai rencontré quelqu’un, quand j’étais un peu plus vieux que toi, une amie.” Il expliqua avant de reposer son regard dans celui de Nahel. “Et, not to sound cheesy mais, elle a changé ma vie, pour ça, vraiment.” Il avait suffit de quelques heures, pour que tout soit différent. “Elle m’a fait comprendre que je pouvais rien y faire, de toute façon, que ça serait toujours là, même si tu parles pas, même si tu le caches, ce genre de choses finit toujours par ressortir. Et elle m’a dit que la meilleure chose à faire était d’en prendre avantage.” Comme pour tout ce qui touchait à l’étrange, les gens avaient une fascination un peu morbide pour eux, une peur aussi, alors il s’était donné en spectacle, il le faisait toujours. “Je sais pas si c’était la meilleure façon de le faire mais … les gens me disaient que je faisais peur, que j’étais un monstre alors je me suis dit que s’ils voulaient avoir peur de moi, qu’ils aient peur de moi et j’ai fait ce que je voulais, et je suis allé aussi loin que je voulais.” Il avança sa main vers lui, celle qui était tatouée, “J’ai recouvert mon corps de tatouages, ce qui est déjà pas très bien vu ici mais au Japon c’était … c’était une pire offense que tuer quelqu’un,” il lâcha avec un petit rire. “Ce que je veux dire, avec tout ça, c’est que les gens le sauront toujours, et qu’ils auront toujours quelque chose à dire là dessus, et tu pourrais être la personne la plus parfaite au monde, ça sera jamais assez bien parce que y a ce truc qui fait que t’es différent, et tu pourras jamais t’en défaire. La seule chose que tu peux faire c’est essayer de ne plus le voir comme une mauvaise chose, même si le monde entier te dit que ça l’est, parce que ça ne l’est pas et parce que ça les fera plus que tout, de voir que tu le vis bien et que si eux veulent penser que t’es bizarre ou s’ils veulent t’empêcher de parler, c’est eux qui ont un problème, pas toi.”
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Tu places certainement trop d’espoirs dans cette rencontre. Non, cette entrevue, qui n’en restera probablement qu’une, à l’état d’aperçu, d’inachevé. Jusqu’où Mao est-il prêt à t’aider ? Tu n’en as pas la moindre idée. Comme tu ignores d’où il a récolté ces tatouages qui lui donnent l’air moins aimable, moins fréquentable ; ni ce qu’il pouvait vraiment faire dans ce club où ton hibou est allé le trouver.
Il y a bien quelque chose qui te porte et qui te fait reculer par la même : l’inédit de la situation, d’abord, parce que tu n’as jamais pu parler de tout ça à qui que ce soit, même pas à celles et ceux qui te sont le plus proche. Il y a aussi l’espoir sans doute vain que représente ce singulier personnage, qu’il pourrait plus que t’aider, qu’il pourrait faire le choix que tu te sens jusqu’alors incapable de faire, de faire ce pas en avant que tu retardes encore un peu plus chaque jour. Jusqu’à quel âge continueras-tu ? À te terrer dans ton angoisse, tes projections ? Certains y restent coincés toute leur vie, et le savoir te ferait sans doute du bien, avec du recul.
Même si dans un premier temps, comme toute chose dérogeant au courant normal des choses et un tant soit peu différente, cette information te ferait diablement paniquer.
Alors c’est vrai, le plus dur dans cette histoire, c’est porter. Porter en silence, porter sans poser son bagage, porter un peu plus chaque jour et s’imaginer être une immondice, un monstre, un parasite que le monde ne veut pas. Toi qui pourtant aime le monde et les gens, globalement, te retrouve figé entre deux eaux, les yeux voilés de larmes.

« Je connais, tout ça, » une petite moue froisse l’encoignure de tes lèvres alors que tu baisses encore davantage les yeux. Et tu l’écoutes parler, ton regard suivant une feuille au sol qui virevolte un peu. Ça fait du mal à entendre, son histoire, mais c’est la sienne et tu te dois de la respecter, comme il l’a fait pour toi, en somme. Puis il fait mention d’une personne, une amie, qui s’est manifestée dans sa vie.

Cette amie, cette présence et soutien, n’est-ce pas lui pour toi aujourd’hui ?

« Elle m’a fait comprendre que je pouvais rien y faire, de toute façon, que ça serait toujours là, même si tu parles pas, même si tu le caches, ce genre de choses finit toujours par ressortir. Comme un mensonge ? Et elle m’a dit que la meilleure chose à faire était d’en prendre avantage. » En prendre avantage ? Comment ? S’exhiber avec ? Faire la tournée des grands ducs en discutant avec un gros lézard de compagnie sur l’épaule sans se soucier de quoi que ce soit ? Rentrer dans la chambre des secrets ??? Tu ne sais pas. Tu ne sais vraiment pas comment faire. Ça paraît si simple et à la fois… « Je sais pas si c’était la meilleure façon de le faire mais … les gens me disaient que je faisais peur, que j’étais un monstre alors je me suis dit que s’ils voulaient avoir peur de moi, qu’ils aient peur de moi et j’ai fait ce que je voulais, je suis allé aussi loin que je le voulais. » tu n’es pas sûr de tout comprendre, ni d’imaginer vraiment jusqu’où portait l’extrême dont parlait Mao. Tu ne t’imagines pas, en cet instant, qu’il puisse avoir du sang sur les mains, ou des activités illégales qui défieraient toutes tes attentes en terme de monstruosité. T’es jeune, t’es naïf, et même si sa dégaine ne te rassure pas à cent pour cent, il est là, il prend le temps, il t’écoute, mieux, il te montre une part d’humanité qu’on lui a certainement volé trop jeune. Pire, qu’on a jamais voulu lui donner. Toi, au moins, tu as eu droit à ça, tu ne peux pas te plaindre.

Tu ravales un peu ta salive et continue de l’écouter, levant le nez, orientant ton visage dans sa direction, profitant qu’il soit prit dans ses paroles pour pouvoir les boire sans te sentir trop vulnérable ou observé. Il te parle des tatouages mal vus, une drôle d’idée qui ne te surprend pas, car dans une partie de ta culture aussi, elle n’est pas nécessairement bien vue non plus. Te faire des tatouages, toi, tu n’y penses pas, ça ne t’a jamais vraiment attiré non plus, même dans l’idée de te rebeller ou quoi que ce soit d’aussi farfelu. Tu te dis que ça doit faire très mal pour des parts du corps que tu ne montreras pas, ça ne t’intéresse pas. Alors que faire ?

« Ce que je veux dire, avec tout ça, c’est que les gens le sauront toujours, et qu’ils auront toujours quelque chose à dire là dessus, et tu pourrais être la personne la plus parfaite au monde, ça sera jamais assez bien parce que y a ce truc qui fait que t’es différent, et tu pourras jamais t’en défaire. Alors c’est mal ou c’est bien au final ? Tu ne sais plus comment le prendre. Faut-il croire ce qu’on raconte ? Jouer leur jeu ? Faut-il croire que c’est une tare, pire, une malédiction ? La seule chose que tu peux faire c’est essayer de ne plus le voir comme une mauvaise chose, même si le monde entier te dit que ça l’est, parce que ça ne l’est pas et parce que ça les fera plus que tout, de voir que tu le vis bien et que si eux veulent penser que t’es bizarre ou s’ils veulent t’empêcher de parler, c’est eux qui ont un problème, pas toi. »

Il y a un espèce de frisson qui te court le visage et le bras, puis le dos, se déplaçant dans ton corps comme une réponse sincère à ces mots qui le sont tout autant. Tu laisses peser un peu le silence, ton accusé-réception signalé par un léger secouement de la tête, tes yeux à nouveau bas, l’air à nouveau absorbé par tes pensées, ou un souvenir douloureux. La petite tête d’Amani se frotte contre ton menton bas.

« Je sssais pas comment vous remercier, » que tu commences, la bouffée de gratitude t’envahissant presque entièrement. « Personne m’a jamais parlé comme ça. » et c’est vrai. Même tes amis n’ont pas eu cette maturité, ni cette aura si caractéristique au personnage qui se tient à tes côtés, sur ce banc froid. Ça n’a pas dû être facile pour vous, penses-tu sans le dire, aspiré par ta propre empathie. Vraiment pas facile. Et à l’entendre, tu te dis que tu en fais peut-être trop, tout d’un coup ; qu’il vaudrait peut-être mieux que tu oublies la seule idée de vouloir partir de chez toi, de t’enfuir.

« J’ai envie de partir de chez moi, » que tu lui avoue, en le regardant de front, un peu triste et apeuré à la fois, « Mais je sais pas comment faire, je suis trop jeune, et puis… où est-ce que je peux aller ? Pour faire quoi ? Je me sens pas capable de faire tout ça seul… » car ce qui t’étouffe en ce moment… « J’étouffe. C’est ma famille que j’aime le plus mais c’est eux qui m’empêchent d’être qui je suis vraiment. » en plus de toi-même, et ton auto-sabotage contraint, certainement. Tu renifles un peu, comme pour ravaler ces larmes qui manquent de déborder.
Tu ne sais pas comment faire face, concrètement, à tout ça.
« C’est comme si j’étais dans une prison dorée. » finis-tu par céder, te surprenant toi-même de cette image. Tu culpabilises d’avoir à diaboliser un peu trop ta famille auprès de Mao, parce que vraiment, c’est pas la pire famille qui puisse exister chez les sang-purs, et de loin.

Là, quelques passants traversent votre champ de vision et tu fermes le bec quelques instants. Ça te laisse le temps de réfléchir, mais aussi d’amener quelque chose d’un peu différent.

« Est-ce que… est-ce que je peux vous demander quelque chose ? » oses-tu demander, la boule au ventre. Tu n’aimes pas demander des choses aux gens, encore moins à ceux que tu ne connais pas vraiment. « J’aimerais vraiment vous revoir Monsieur M-, Mao, » arrives-tu à articuler, « Je… je crois que j’ai besoin de vous dans… dans ma vie… même si… » même si ce sera pas très souvent, ni très longtemps, comme maintenant. « …enfin, j’imagine que vous avez plein de choses à faire et… » et je comprendrais que vous ne vouliez plus me voir, c’est normal de ne pas avoir envie de revoir un gamin de riche un peu trop paumé.
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Mao l’observa silencieusement, il en avait déjà beaucoup dit, après tout. Le silence s'étendit légèrement, à tel point qu’il commença à se demander ce que le jeune garçon qui lui faisait face pensait. Puis, finalement, il prit à nouveau la parole, “Je sssais pas comment vous remercier, Personne m’a jamais parlé comme ça” et Mao lui lança un sourire compatissant. “Pas besoin de me remercier,” il lui répondit simplement. Ils étaient peu, à être comme eux, et Mao aurait souhaité qu’ils soient plus nombreux, qu’ils puissent se soutenir, se serrer les coudes dans cette différence qui semblait parfois aussi lourde que la terre entière, mais ça n’était pas le cas, alors le peu de Fourchelangues qu’il croisait, il faisait en sorte de les aider si c’était possible.

“J’ai envie de partir de chez moi,” Nahel poursuivit, “Mais je sais pas comment faire, je suis trop jeune, et puis… où est-ce que je peux aller ? Pour faire quoi ? Je me sens pas capable de faire tout ça seul… J’étouffe. C’est ma famille que j’aime le plus mais c’est eux qui m’empêchent d’être qui je suis vraiment.” Mao ne pouvait pas compatir, sur ce point là, pas vraiment. Sa famille à lui était un réel désastre, en plus de ne pas être les gens les plus sympathiques au monde, ils n’étaient clairement pas branchés famille, et ne l'avaient jamais vraiment été. Il ne savait pas quoi lui dire, et Mao avait toujours été le genre de personne à préférer le silence aux mauvais conseils, alors il ne dit rien, se contenta d’attendre que Nahel reprenne la parole alors que des passants marchaient avec enthousiasme devant eux.

Est-ce que… est-ce que je peux vous demander quelque chose ?” il dit après un moment. “Bien sur,” Mao lui répondit rapidement, “J’aimerais vraiment vous revoir Monsieur M-, Mao, Je… je crois que j’ai besoin de vous dans… dans ma vie… même si… Enfin, j’imagine que vous avez plein de choses à faire et…” C’était incroyablement touchant, quoi qu’un peu étrange, ils se connaissaient à peine, après tout, et Nahel n’avait clairement aucune idée de ce que faisait réellement Mao, il n’aurait sans doute pas voulu s’associer à lui s’il le savait. Il resta silencieux un instant, jetant un regard aux alentours, aux quelques fleurs de printemps qui avaient poussé à présent et aux gens insouciants qui profitaient de leur journée sans avoir aucune idée de ce qu’il se passait dans un monde à la fois si proche et si éloigné du leur.

“Je ne peux pas vraiment t’aider, en ce qui concerne ta famille, je pense que nos expériences sont bien trop … différentes, pour cela mais … pour le reste je serai là. Je peux pas te promettre d’être là dans la minute si tu en as besoin, mais je serai jamais loin.” Normalement, il n’osa pas ajouter. “Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Ou est-ce que tu veux parler d’autre chose ?” Il finit par demander, Mao ne savait pas trop quoi lui dire de plus, ne savait pas quoi dire à quelqu’un de si jeune et de si désemparé à la fois.
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Monsieur Mao a un sourire qui fait du bien.
Son apparence a beau être intimidante, elle a beau te questionner dans un coin de ta tête, il y a quelque chose dans cette attention qui te touche profondément. Comme s’il t’offrait une partie de lui qu’il n’offrait pas à n’importe qui. La sensation d’être un peu privilégié, en somme ; alors que rien ne dit qu’il n’a pas le sourire facile en dehors de votre conversation. Chacun a des idées préconçues sur son prochain, même les plus braves et gentils comme toi. Peut-être que c’est ton esprit qui te souffle cette sensation pour pouvoir te rassurer, alors qu’en dehors, plus rien ne semble vraiment avoir de sens. T’es inquiet, anxieux, perdu, piégé. Et lui, qui te connaît à peine, il te sourit.

Alors une fois ta question jetée comme une bouteille à la mer, un SOS roulé dans les entrailles de son verre, le silence de l’homme à tes côtés te pèse. Amani bouge un petit peu, ne peut s’empêcher de siffler quelques mots dans ton écharpe. « Le mossssieu ne veut peut êt’ pas » qu’elle marmonne, ce qui n’a pas vraiment le don de te rassurer. Les premiers mots de Mao non plus à vrai dire. « Je ne peux pas vraiment t’aider, en ce qui concerne ta famille, je pense que nos expériences sont bien trop … différentes, pour cela mais … » mais ? Il piétine un peu tes espoirs, comme ça, mais il y a encore quelque chose auquel tu te raccroches, quelque chose d’autre que ce regard que tu n’as pas ôté de son visage. Pensait-il pouvoir t’aider en cet instant précis ? Avant de venir, se disait-il de manière assurée : je suis capable de l’aider, je vais l’aider ? Malgré ça, même s’il n’y croyait pas, il y est arrivé. Il a planté dans ton cœur des graines d’espoir, celles qui te mèneront vers la libération et plus tard, tu l’espères, l’indépendance. « …pour le reste je serai là. » T’es touché. Rassuré. Secoué aussi. Tu n’oses rien dire pour l’instant, tes lèvres sont pincées. « Je peux pas te promettre d’être là dans la minute si tu en as besoin, mais je serai jamais loin. »

Il l’a dit.

Il l’a dit et tu le crois.

« Merci, merci beaucoup mons- - Mao, » tu t’enflammes un peu trop vite sans doute, mais savoir que quelqu’un est présent, qui entende, même à distance d’hibou, c’est déjà beaucoup. Beaucoup pour toi qui t’es tu depuis trop longtemps, pas le moindre allié ou personne de réelle confiance à qui céder tes peurs, questionnements, crises existentielles. « Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Ou est-ce que tu veux parler d’autre chose ? » C’est bien qu’il te le demande directement, en soi ; il fait attention Mao, quelque part. « Je… je dirais que votre présence a déjà fait beaucoup pour moi… » que tu lui avoues le plus sincèrement du monde, mais pas trop fort non plus, il ne serait pas question de trop t’exposer. « Et vos mots aussssssi. Tu laisses un silence, un peu gênant pour toi, planer. Tu te reprends, toi et le fil de tes pensées. Je… crois que je vais y aller. Je n’ai pas envie de… » pas envie de te faire prendre par papa maman et passer un sale quart d’heure alors que tu aurais dû être dans le manoir d’un de tes amis proches, oui. Tu lui parles de libération, mais aussi de prison dorée, et c’est tout à fait ce que tu sous-entends, sans toutefois parvenir à le lui dire. « …enfin, je pensssse que vous comprenez… ? »

Tu finis par te lever doucement, tu ne sais pas comment le saluer pour vous quitter, — surtout que la différence de taille entre vous est vertigineuse, et tu ne voudrais pas qu’il pense que tu souhaites le dominer d’une quelque façon que ce soit; — alors tu commences par lui dire. « Merci pour tout Mao. Vous m’avez vraiment aidé. » Tu ne peux pas lui mentir, ne pas lui retirer ça, alors que c’est la pure et limpide vérité. Tu ne t’en aperçois pas encore totalement, mais l’homme a ouvert une brèche qui ne cessera pas de se creuser avec le temps. « Au revoir mossssieu Mao! » Dit plus fort la petite gecko, pointant le bout de son nez écailleux semi-translucide pour tenter de voir le concerné — mais était si haute, c’était peine perdue.  
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