Sweet River. Angelina observe les maisons sommaires, et le paysage lointain des Highlands qui se dessine au loin. Elle a beau être l'une des membres les plus actives de l'ordre, Angelina ne s'est jamais rendu à Sweet River. Ce n'est pas vraiment qu'elle a une dent contre les hybrides, elle en respecte beaucoup tel que Remus Lupin qui fut sans conteste l'un des meilleurs professeurs qu'elle ait pu côtoyer lors de ses années à Hogwarts. C'est juste qu'elle préfère passer son temps sur des missions plus offensives. Et malheureusement, se rendre à Sweet River ne fait que peu partie de ses priorités. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle avait reçu le sms, voilà quelques jours, annonçant un sitting. Un sitting ? Mais ils n'ont pas autre chose à foutre ? Des gens meurent chaque jour, et on va vraiment rester des heures assis comme des idiots ? avait-elle songé, tout de suite.

Néanmoins, elle n'a pu s'avouer que surprise lorsque elle avait entendu les mots prononcés par Lee sur la radio clandestine. Ses mots l'avaient intriguée, presque piquée au vif. C'est bête, mais elle ne se rendait pas compte d'à quel point les tensions étaient vives, entre les hybrides et les autres membres de l'Ordre et à quel point le fait de se voir enfermés - parqués ? - à Sweet River pouvait s'avérer difficile. Mais au point de faire un sitting ? Il y a peut être plus urgent, non ? genre péter des gueules aux DE. Elle, si déterminée dans sa colère et son désir de vengance, semble avoir mis des œillères pour ne pas voir les luttes intestines au sein de son propre ordre. À vrai dire, elle n'en a que faire. Elle ne désire que se battre, Angelina. Et rien d'autre. Le reste, ce n'est que des futilités. Une perte de temps. Et pourtant, là voilà ici, ne sachant pas vraiment quoi y faire. A vrai dire, elle est plus venue pour observer qu'autre chose, forcée par l'un.e de ses amies au sein de l'ordre l'ayant encouragée à se rendre sur place, à son grand agacement. Et elle se tient là, un peu à l'écart alors que les sorciers commencent peu à peu à arriver. Les bras croisés, elle se tient appuyés contre le mur de l'une des fermes, tirant sur une cigarette en observant.

Spoiler:

S'il y a bien une chose que Fleur déteste, c'est l'injustice. Elle a toujours été comme, à bondir tête la première pour secourir l'opprimé et cela qu'importe les conséquences. Peut-être est-ce dû au fait d'être grande sœur, et d'avoir toujours voulu être très - trop ? - protectrice envers Gabrielle. Et d'ailleurs c'est une de raisons principales qui l'avait poussée à rejoindre l'ordre. Protéger, et défendre les opprimés contre les idées de pureté de Voldemort l'usurpateur. Quoi qu'il en soit, elle n'avait pas hésité une seconde lorsqu'elle avait reçu le SMS indiquant le sitting, bien-sûr qu'elle serait là.

Cela faisait déjà quelque temps que la condition des hybrides tenait au cœur de la française. Comme beaucoup, elle s'était montrée réticente au début avant de comprendre qu'ici-bas, elle-même ne valait pas mieux qu'eux. Après tout, elle même était ce que l'on appelle une hybride. Pendant longtemps, elle était la Delacour. Fière héritière d'un nom auréolé d'une gloire séculaire. Un patronyme respecté, celui de l'une des familles les plus réputées de la France sorcière tel un joyau parmi tant d'autres. Mais ici, qui est-elle ? Son nom et sa gloire ne sont rien, car une seule chose compte : son sang. Et ce sang est considéré comme souillé, pourri par l'héritage de sang grand-mère. Une fierté là-bas, une honte ici. Si elle n'avait pas eu la chance de côtoyer l'ordre, ne serait-elle pas placée au même titres que ceux qui étaient aujourd'hui la lie du gouvernement ? Des moins que rien, trainés dans la boue et jetés en pâture à la foule dans ces arènes ?

Et encore, elle se sait privilégiée. Elle ne fait pas partie de ceux que l'on craint, entassés dans le fin fond des Highlands, comme de la poussière que l'on glisse sous un tapis en espérant ne plus la voir. Elle n'a pas hésité une seconde, bien décidée à porter sa voix parmi celles de ses amis, et de se battre pour eux. Et la voici, ici à Sweet River, Hope serrée contre sa poitrine dans une écharpe - de soie bien évidement - contre sa poitrine. La petite semble endormie, paisible. Il faut dire qu'elle a l'habitude de se voir trimballé à droite et à gauche par sa maman hyperactive. Fleur observe autour d'elle, adressant un signe à Johannes. C'est pour des gens comme lui qu'elle est là. Et qu'elle veut soutenir. Envers et contre tous.

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A quoi bon se battre ? Conan s'est posé la question pendant longtemps. Pendant des années - vingt-sept, pour être précis. Pourquoi essayer de faire changer les choses quand ils reviennent irréversiblement au même point. S'il a fini par rejoindre le troisième cercle pour pouvoir faire changer la condition des hybrides, leur traitement au sein même de l'Ordre ne fait que lui prouver encore plus qu'ils resteront marginalisés, même au sein de la résistance. Et, le plus douloureux, c'est que ça ne le blesse même plus. Quelque part, il commence à perdre toute sensibilité sur le sujet ; constate les même schémas qui reviennent inlassablement sans plus avoir la force ni le courage de s'offusquer. C'est la colère sourde qui commence à monter, la mer tranquille qui menace de se transformer en ouragan : l'injustice qui lui broie les os et lui retourne l'estomac. Ses doigts se resserrent autour de la barrière sur laquelle il est assis, alors que les résistants commencent à arriver.

Comme beaucoup, il a été secoué par la violence avec laquelle la situation a été gérée par l'ordre. Il a été témoin de la façon dont les harpies ont été appréhendée à Sweet River. Cela fait vingt-sept ans qu'il traîne derrière lui le boulet de son hybridité : il sait reconnaître la discrimination quand il la voit. Et pour une organisation comme l'Ordre, qui se prône comme protectrice des opprimés, ça sonne comme une dissonance. Être hybride et membre du troisième cercle, c'est un peu comme être de la chair à canon : des missions pas trop compliquées parce qu'on sait jamais, faudrait pas que ces demi-sorciers fassent tout foirer. Quelque part, il a bien compris qu'on ne lui accorderait sûrement jamais la même confiance qu'aux autres. Alors il a attendu patiemment aujourd'hui, Conan. Si l'angoisse est là, à l'idée de se retrouver dans une grande foule aux quelques visages connus, il compte bien être là aujourd'hui. Peut-être pas pour faire entendre sa voix, car l'idée même de prendre la parole le liquéfie sur place. Il remarque @johannes runcorn un peu plus loin en train de fumer, l'air tendu comme un arc : il ne va pas vers lui, le laisse respirer. Comme par réflexe, son regard commence à chercher Alexis dans la foule ; il sait qu'elle sera là aujourd'hui. Du moins, il l'espère.

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Il doit être bien étonnant de te voir là, Molly Weasley. Membre du septième cercle, directrice de la Fawkes Learning Center, tu fais partie de ceux qui prennent les décisions. Pourtant tu t'avances au milieu de la foule, indifférente aux regards circonscpects voir haineux qui suivent ta démarche. Ils ne savent pas ce qui se passent dans le secret des salles de réunion de l'Ordre du Phoenix. À quel point, malgré tout le respect et l'amitié que tu lui portes, tu as souvent envie d'étrangler Kingsley de tes propres mains, ou en tout cas de lui faire ta brimade préférée : une bonne grosse beuglante bien humiliante, envoyée en public. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas en tant que membre du septième cercle que tu es là aujourd'hui, ta venue n'est pas motivée par la hiérarchie mais par tes convictions. Tu étais fermement opposée à la séparation des harpies du reste des hybrides, tout comme tu étais déjà opposée à cette d'éloigner les hybrides quelques années plus tôt.

Sans un mot, tu vins t'assoir directement à côté de Johannes, exprimant ainsi sans ambiguïté ta position sur le sujet. Tu voulais exprimer ton soutien aux hybrides qui pour toi devaient être protégés autant que les autres. Et, des années après, de regrettais encore d'avoir du mettre fin aux fonctions de professeur de ton ami à la Fawkes. Dans la foule, tu aperçus Fleur et la petite Hope et immédiatement, ton coeur fit un bond. En tant que mère et en tant que grand-mère, tu ne supportais pas l'idée que tes enfants et petit-enfants grandissent dans un monde où régnait l'injustice, quelque soit sa forme, et surtout quelque soit le camp d'où elle vient. Tu observes autour de toi, silencieuse et motivée.

- fiche par inkheart, sur base des codes ls de s&m // crédit image (havenbarker) -

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Lee est en retard, pour une fois. Il a fait le tour de plein de planques pour rappeler aux gens d'aller à Sweet River, et il en a même accompagné quelques uns avant de transplaner aussitôt pour une autre planque. Il a en lui une énergie fébrile et il sait que tôt ou tard, il va falloir soit qu'il se calme, soit qu'il explose. Sauf qu'il n'a pas le temps de se calmer, et il est hors de question qu'il explose, alors il continue comme si de rien n'était, offrant sourires et tapes dans l'épaule rassurantes à qui veut bien.
Après un dernier tour à Sheffield pour échanger quelques mots avec Dennis, il décide qu'il est temps pour lui d'arrêter de se distraire et y transplane à son tour à proximité. Il ne fume pas mais depuis la cigarette qu'il a partagé avec Cat, il y pense souvent: de quoi s'occuper les mains et l'esprit quand il s'approche de la maison qui abrite normalement les hybrides de l'Ordre.

L'atmosphère à l'intérieur est à couper au couteau et Lee balaye l'assemblée du regard. Ils sont beaucoup mais ils ne sont pas assez. Lee sait pourtant que cette quête est vaine. Cela fait des années qu'ils se battent pour un monde meilleur... tout ça pour ça. Son coeur se serre en pensant à Flora dans son lit de malade, et il repousse sèchement le désespoir qui l'habite depuis qu'elle est tombée malade à son tour. Malade d'une malédiction incontrôlée...
Lee pince des lèvres et ses traits s'assombrissent quand il croise le regard de Molly. Il est l'homme de main de Sofia, son lieutenant. Il aime beaucoup Molly, pourtant, tout comme il aime beaucoup Sirius et Remus. Le dernier membre du Conseil, en revanche...

"Tu ne manques pas d'air d'être là!" explose-t-il d'une voix un peu trop forte, les yeux brûlants. Lee n'est pas du genre à exploser. Mais c'est un trop plein de trop et il n'a plus aucune envie de cacher ce qu'il ressent.
Tous les regards se tournent vers lui, qui vient d'enfin crever l'abcès de l'atmosphère tendue de la planque. Lee ne regarde que Molly. "C'est ton cercle qui, depuis des années, depuis la création de Sweet River, sépare les hybrides des autres membres de la Résistance sous prétexte qu'ils "sont dangereux." C'est ton cercle qui a pris cette décision, et je refuse de croire que ça fait presque sept ans qu'il te force la main." Tout le monde sait bien de qui Lee parle en cet instant précis; le Sweet River n'abrite pas le Royal fanclub, fort heureusement. "Vous soumettez ce genre de décision à un vote, non?" C'est une question rhétorique, parce que Lee reprend aussitôt: "ah non, tu peux pas nous dire, hein? Vous nous gardez dans le noir exprès, comme ça c'est plus simple de blâmer les autres pour vos échecs. Il n'y aucune transparence, aucun respect, vous nous traitez comme de la chair à canon et les hybrides comme des monstres. - Lee, ça suffit." Une main se pose sur son épaule et Lee ne réfléchit pas, repoussant la main et le corps derrière. Buckley est un Halfer qu'il aime bien et qui a l'air choqué de la violence de son geste, fronçant les sourcils. "Ta gueule!" La voix de Lee est tendue et rauque. Il porte encore partout sur le corps les blessures et cicatrices de son altercation avec la NSFW, une bande d'hybrides frustrée qui a quitté Sweet River à cause des mauvais traitements de l'Ordre. N'est-il pas la personne parfaite pour en parler? "Quoi, tout d'un coup, j'ai pas le droit de les critiquer? On se bat pour un monde meilleur, supposément, mais des gens comme elle," et il pointe un doigt accusateur en Molly, récipiente de sa colère indue en ce triste jour, "ne font que perpêtrer des siècles d'oppression comme si de rien n'était. Est-ce vraiment surprenant de la part d'un Conseil dont trois des membres font partie des Vingt-Huit familles pures et sacrées du Royaume-Uni?!" Les yeux de Lee reviennent sur Molly, furieux.

Spoiler:

Hermione n’a pas attendu le sitting pour se rendre à Sweet River. Lorsque la nouvelle est arrivée jusqu’à ses oreilles, elle était en mission à l’autre bout de l’Angleterre, et elle transplané immédiatement avec la ferme intention de trouver Kingsley et de lui dire le fond de sa pensée, sans filtre. Bien sûr, tout le cercle sept est concerné, mais Hermione, après toutes ces années, n’a pas de doute sur l’identité de la personne qui a proposé cette nouvelle mesure abjecte. Malheureusement, Royal était occupé. Royal est toujours occupé, semble-t-il. Hermione ne parvient jamais à lui mettre la main dessus - elle se demande presque si l’ancien auror ne chercherait pas à la fuir. Ça l’a mise d’autant plus en colère. Alors, parce qu’elle ne pouvait pas rester les bras croisés, et qu’il fallait qu’elle agisse, elle a pris ses affaires, les a enfoncées dans son sac magiquement agrandi et a pris ses clics et ses clacs pour se rendre à Sweet River.

Après toutes ces années, Hermione connaît sa valeur. Elle sait à quel point elle est importante pour l’Ordre, comme tous les membres du cercle six. Quoi de mieux pour énerver leurs supérieurs que les priver de son travail sur la recherche des horcruxes ? Elle a embarqué tous ses papiers, toutes ses analyses, tout le travail qu’elle a accompli jusqu’à aujourd’hui - confisqué, volé à l’Ordre. De quoi les mettre dans la galère ou au moins les ralentir s’ils ne font pas l’effort de revoir leur décision. Une part d’elle, bien sûr, est mal à l’aise avec le fait de ralentir leurs recherches : ils ne traînent déjà que trop, et ils n’ont plus de temps à perdre, maintenant qu’ils savent qu’Harry est entre les mains du gouvernement. Mais le monde d’après se prépare maintenant, et fermer les yeux sur cette séparation discriminante ne ferait qu’encourager un monde qui lui ferait honte à la fin de cette guerre.

Hermione ne sait pas très bien comment tout ça s’est organisé, dans l’ombre. Elle ne sait pas qui a voté pour cette loi, mais s’il y a bien une personne en qui elle a confiance, c’est Remus, alors c’est lui qu’elle est allée trouver en premier lieu quand elle est arrivée au repère des hybrides. C’est une honte. a-t-elle dit en jetant son sac sur le bureau du loup-garou. Comme si la création de Sweet River n’était pas déjà une honte, il faut qu’il en rajoute. Elle est restée là-bas, la tête haute et les sourcils froncés à chaque heure de la journée, à aider les habitants de Sweet River dans leurs tâches quotidiennes. Bien sûr, elle n’a pas été accueillie qu’avec gentillesse : la proximité du cercle six avec le cercle sept n’est pas vue d’un très bon oeil, et tous les secrets qu’ils gardent non plus. Mais dans l’ensemble, tout s’est relativement bien passé.

Le jour du sitting organisé par Lee, Hermione n’a pas chômé. Elle s’est levée aux aurores pour passer le plus de coups de fil possibles - comme elle l’avait fait les jours précédents - afin de convaincre tous les membres de l’Ordre à se rendre au sitting pour protester. Ça n’a pas été une mince affaire : beaucoup ne souhaitaient même pas lui parler parce que pour eux, le fait que le Cercle six ait ses secrets et laisse tous les autres ans le flou est tout aussi discriminant. Difficile de répondre à cela, évidemment. Mais Hermione a fait de son mieux. Chaque chose en son temps.

Quand elle entre dans la maison principale de Sweet River, où une foule plutôt déjà impressionnante s’est rassemblée, une voix couvre toutes les autres : celle de Lee. Cela fait un moment qu’Hermione ne l’a pas vu, et elle est horrifiée, quand elle pose les yeux sur lui, de voir les blessures qui tapissent son corps. Cela la met encore plus en colère - si la NSFW existe, c’est à cause de l’Ordre, elle en est persuadée. Cela ne justifie pas leurs actes, évidemment, mais on ne peut nier que les Phénix ont un rôle non négligeable dans leur création et état d’esprit.

Lee est furieux, et il est en train d’exprimer à Molly tout ce qu’il pense de ce qu’il se passe. Hermione ne sait pas trop quoi en penser. Elle veut croire que Molly est de ceux qui n’ont pas voté cette nouvelle mesure - et sa présence ici la conforte dans cette idée (elle ne se serait pas montrée si elle avait voté pour, espère-t-elle) (comment pourrait-elle voter pour?? Hermione serait tant déçue.)... Mais elle ne peut s’empêcher d’être d’accord avec Lee : comment a-t-elle pu laisser Royal prendre autant l’ascendant ? C’est aussi pour ça qu’elle est en colère contre Sirius, Sofia, et un peu Remus aussi. Ils sont cinq. Comment tout cela a pu arriver ? Elle compte bien confronter Sirius, dont elle est plus proche, à ce sujet quand elle le croisera. Lee évoque le fait que trois des membres du conseil sont issus de familles du registre. Elle aimerait croire que cet aspect n’est pas pertinent, mais la vérité, c’est que c’est en partie à eux de créer le changement, d’arrêter la grande roue qui tourne depuis la nuit des temps. ”Molly, Lee a raison. L’idée même de créer Sweet River était abjecte - tu connais ma position là-dessus. Forcer les harpies à s’en aller ? C’est une honte !” dit-elle sans ciller. ”Tout ça, il faut que ça s’arrête. On ne peut plus garder les hybrides séparés du reste de l’Ordre. Tu ne peux plus le laisser garder la main sur ce genre de décisions. Sinon, bientôt, l’Ordre ne vaudra pas mieux que nos ennemis.” ajoute-t-elle. ”Je ne nous reconnais plus, et je pense que je ne suis pas la seule” dit-elle, très sincèrement. Il faut qu’ils aient des explications.

Hermione, cependant, est lucide sur le fait que ses paroles puissent être vues comme hypocrites. Après tout, elle aussi participe aux secrets et au manque de communication en tant que membre du cercle 6. Mais elle est fatiguée de tout cela, et ses discussions avec Ginny et d’autres membres de l’Ordre l’encouragent de plus en plus à demander une réorganisation totale de l’Ordre, et un peu plus de transparence quant à leur travail - même si c’est dangereux.

Spoiler:

Lorsque ton téléphone avait sonné ce matin-là, tu t’étais empressé de lire le message qui venait de t’être envoyé, craignant le pire. Depuis qu’Hestia t’avait confié qu’elle aussi était atteinte de cette étrange maladie qui frappait dangereusement les membres de l’Ordre, tu n’avais cessé de t’inquiéter à son sujet. Tu t’étais arrangé pour lui rendre régulièrement visite, quitte à effectuer plus de missions de nuit afin d’avoir plus de temps libre en journée. Mais lorsque tes yeux s’étaient posés sur le sms, ta respiration avait repris un rythme plus régulier. Un sitting était organisé à Sweet River, en soutien aux hybrides, et plus particulièrement aux harpies durement touchées par les dernières décisions en date. La situation était encore trop floue, il était encore trop tôt pour que tu te fasses un avis tranché sur la question. Loin de toi la volonté de traiter les hybrides comme du vulgaire bétail ou des créatures trop sauvages et trop dangereuses pour faire pleinement partie de l’Ordre. Pas après que ta propre cousine ait été parquée à Sweet River. Et pourtant, en ce qui concerne les harpies, tu étais soudain devenu beaucoup plus mitigé.

Trois jours plus tard, tu avais pris soin d’emporter quelques menenas dans ton sac à dos avant de transplaner vers les highlands. Ils ne seraient certainement pas aussi savoureux que ceux que votre jaddati vous préparait lorsque vous étiez enfants, mais ils devraient certainement apporter un peu de réconfort à Hestia. La veille, tu avais convaincu Angelina de se joindre au sitting, afin de t’assurer d’y retrouver un visage familier. A ton arrivée sur place, tu finis rapidement par la trouver, en marge de la foule. Venant te poster à côté d’elle, tu n’as même pas le temps de la saluer que les cris de Lee Jordan retentissent violemment dans les airs. Lee est en colère, hargneux. Sa rage semble soudain incontrôlable. Et pourtant, tu es persuadé qu’il se trompe de cible. Hermione prend rapidement le relais, et renforce les accusations que son ancien camarade de classe venait de proférer. Tu attends patiemment qu’ils aient fini de beugler leurs reproches à la figure de Molly, et tu réfléchis sagement à ce que tu vas dire. « Cela ne sert à rien de s’en prendre à Molly. Si elle a fait l’effort de venir jusqu’ici c’est que sa position est claire, non ? » Le ton de ta voix était calme, posé. Tu n’avais jamais particulièrement aimé les conflits, et encore moins l’injustice. Inutile de prendre Molly à partie, alors que les véritables responsables de cette fracture idéologique n’avaient pas eu le courage de venir jusqu’ici.

Spoiler:

Telle une collégienne aux parents un peu trop conservateurs Parvati n'avait pas de portable. Et comme toutes ces gamines, elle se sentait bien paumée sans accès aux sms de groupe. Malheureusement pour elle, à l'Ordre, ça n'impliquait pas juste de rater les meilleurs ragots, mais aussi les importantes manifestations idéologiques. C'est là que la comparaison s'achève, les démonstrations dramatiques d'idéologie n'étant que bien trop rares au collège. Quand enfin elle entendit parler du sitting au détour d'une conversation, il était temps de s'y rendre. Une certaine hésitation, à peine revenue au pays, même pas entièrement considérée comme membre du bas de son first circle, sa légitimité à participer remise en question. Par elle-même. C'est le doute toujours présent qu'elle se décida à transplaner avec les autres. Après tout si elle n'était pas la bienvenue, elle le saura, pas la peine de s'faire du mal pour si peu. Surtout quand on parle d'une manifestation non-violente, se faire douleur serait hautement contradictoire.

Arrivée parmi la foule, la gryffindor se sentait de moins en moins à l'aise. A reconnaître des dizaines de visages, disparus de ses regards depuis bien trop longtemps. Comme se rendre à une réunion d'anciens élèves, après avoir abandonné sa classe entière dans un gouffre sordide lors d'un voyage scolaire. Encore une comparaison douteuse pour un sentiment étrange qui traversait l'anglaise. Accentué en entendant la voix, toujours aussi bruyante, de Lee. Des soudaines images de nombreux matchs commentés par le jeune homme, quand ses propos pouvaient se permettre d'être beaucoup plus insouciants. La nostalgie s'intensifie drastiquement lorsque Hermione prend la parole. Au milieu de la sévérité ambiante, elle ne peut s'empêcher de sourire, revenue dans le familier dortoir, à une époque nettement plus agréable. Les paroles proférées mettent quant à elle du temps à atteindre le cerveau occupé de la lâcheuse. Ca bouillonne dans l'Ordre et Parvati n'est convaincue que d'une chose, elle a choisi le bon moment pour revenir.