Cormac se réveille en sursaut en sentant des mains se poser sur son torse et essayer de l'agiter dans tous les sens. "Wha-what-- — CORMAC!" Le visage d'Anthony apparaît devant lui, l'air angoissé. "Quick! I think there's a fire?!" Repoussant son envie de bougonner et de se plaindre, Cormac n'attend pas en sautant hors de la planque avec Anthony, attrapant sa baguette et un pull au passage, qu'il enfile à l'aveugle. Michael est levé, et a l'air plus calme qu'Anthony; il tend à Cormac une de leurs tasses en émail tout en regardant le ciel.
Il est encore tôt. Les deux se lèvent avant lui, surtout parce qu'il est généralement le dernier à aller se coucher. Mais, comme Anthony et Michael, Cormac peut voir dans le ciel s'élever un nuage de fumée noire. "Did you really wake me up at what, four am, just 'cause some muggles are doing an early barbecue?" ronchonne-t-il en apportant son thé à ses lèvres, grimaçant et le redonnant à Michael qui a oublié lait et sucre. Obligeant, l'ancien Ravenclaw reprend la tasse pour la corriger. Anthony, quant à lui, rougit un peu, confus et énervé. "No, I." Il fronce les sourcils et se tourne de nouveau vers la provenance du feu. "I don't know. I have a bad feeling about this."

Cormac fronce les sourcils à son tour, étudiant la fumée et prenant la tasse que lui tend Michael, soupirant légèrement. Il est le plus vieux d'entre eux et parfois, il se permet de faire comme si il était le leader du camp. Leur responsable, Susan, n'habite pas avec eux malheureusement. Clairement, Anthony a l'air inquiet et il devine aussi un peu de tension de la part de Michael. "Alright, I'll go check it out. — I'll go with you." Cormac hoche la tête, silencieusement appréciateur. Il retourne dans sa tente récupérer quelques affaires (notamment des chaussettes et une paire de pompes) et prend sa tasse avec lui quand ils se mettent à marcher côte à côte en direction de la fumée.
"It's probably just some weirdo muggles or something. — Yeah... yeah, maybe." Anthony semble un peu angoissé, ceci dit, et Cormac décide de ne pas insister, pour une fois.

Ils connaissent plus que bien les environs maintenant, et ils n'ont aucun mal à se faufiler entre les arbres et les chemins habituels pour arriver à leur destination le plus rapidement possible, presque deux kilomètres plus loin. Par instinct, Cormac a sorti sa baguette. C'est effectivement un feu, genre feu de joie, le genre qu'on retrouve sur la plage pendant l'été, et le genre très dangereux en forêt. "Wait here, keep an eye out." Il aura attiré quiconque dans les alentours, et Cormac n'a aucune envie que leur camp soit trouvé par quiconque, moldus ou sorciers. Quoique cette dernière possibilité soit quasi-impossible. N'est-ce pas?
Il tend sa baguette et éteint le feu, et fait en sorte d'étayer le plus de fumée possible en grimaçant. Il est interrompu dans ses gestes par une musique émanant d'Anthony; quand il se retourne, il voit ce dernier sortir son téléphone et le porter à son oreille. "I can't hear you, I--" Ses yeux s'agrandissent de stupeur et Cormac s'approche de lui en deux grandes enjambées. "What is it? — Michael, he, he, he said someone is attacking camp?"

Cormac n'attend pas une seule seconde pour attraper le bras d'Anthony et se mettre à courir.

Il se rend bien vite compte que son ami est trop lent et le relâche pour sprinter devant lui et aller prêter main forte à Michael au camp. Il est néanmoins interrompu dans sa course quand quelque chose explose à ses pieds, et il a à peine le temps de sauter sur le côté pour ne pas être blessé et ne pas perdre l'équilibre. Merde. Ils ont dû les suivre pendant qu'ils quittaient le camp, ou alors ils les observaient depuis un bout de temps déjà. Il faut qu'il rejoigne Michael, il faut qu'il prévienne Susan, il faut...
"Reducto!" Il ne réfléchit pas quand il voit la première silhouette sortir des arbres, et le tronc près de celle-ci explose en mille morceaux dans un bruit de tonnerre.

Ils avaient fondu sur l'opportunité comme un rapace plongeant sur sa proie – l'occasion était trop belle, un coup de chance programmé comme on en croisait rarement, dans une vie de fugitifs activement recherchés. Plus il semait la zizanie sur leur passage, plus il devenait difficile de se bouger ; aussi Sav avait-elle décidé d'agir vite, avant que l'Ordre ne retombe sur ses pattes et que Shacklebolt n'ajoute à la longue liste de ses ennemis les noms bien connus des membres de la NSFW.
Deux jours après avoir pillé la planque et extirpé le téléphone de la poche d'un Paws inconscient, ils se présentaient à la porte de Lake District, avec, dans le doute, une artillerie redoutable censée combler l'absence d'une Aoife restée au camp auprès d'un Numa malade – si les sécurités magiques autour des planques telles que Sweet River ou feu Wolverhampton étaient particulièrement coriaces, une épaisse couche que la NSFW ne s'était pas (encore) risqué à vouloir percer, il n'était jamais trop prudent de trop en faire.
Le too much était, de toute façon, une marque de fabrique de la maison ; le pays l'avait douloureusement compris à l'attentat Rosier.

"Two of them are walking right in. Clear." Sav raccrocha, jetant un coup d'oeil éloquent à Riv. S'ils avaient récolté assez d'infos sur le portable de Paws pour se rendre sur place et fouiller le périmètre, il avait encore fallu attendre qu'ils sortent pour les localiser avec plus de précision, et permettre à la faveur de la nuit de créer une première diversion.

Elle tourna son attention au reste de la petite équipe parquée derrière eux – Jemima, Atticus et la dernière recrue en date, Greyback. "We're on." L'adrénaline grimpa dans ses veines aussi rapidement que son shot de Vigueur pris un peu plus tôt, et qu'elle sentait pulser désormais en elle. "Remember they're not friends, but they're not foes either. Hold your beasts back, and look for the wolfsbane", intima-t-elle à Jemima et Atticus. Ils allaient, enfin, pouvoir mettre la main sur cet ingrédient de luxe – et avec un peu de chance, en récolter assez pour ne pas avoir à s'en soucier pour les prochains mois à venir. "Once again, no deaths, no bad injuries, and no biting", ajouta-t-elle en direction de Greyback avec un regard qui n'admettait aucune infraction quant à cette règle cruciale. "You're coming with us." Elle, Riv et Greyback ; un drôle de cocktail pour couper la route aux deux imbéciles. Elle espérait que cette attaque lui donnerait une idée de quoi faire de cette pièce rapportée détonnant avec le reste, dont l'air hirsute et les sourires carnassiers lui collaient un violent frisson – il l'encombrait, avec son CV bien rempli et ses grosses pattes d'Alpha faussement débonnaire.

Tout s'accéléra une fois qu'ils transplanèrent aux orées du camp déniché au milieu du paysage nocturne ; Runi et Chaghan avaient rejoints Jemima et Atticus, pour investir le camp de fortune, des tentes sorcière semblables aux leurs qui se détachaient sur la nuit. Sav avait bifurqué avec Riv et Fenrir, et ils avaient attendu derrière les arbres, armes en main ; des bruits de pas s'étaient fait entendre, et Sav, le cœur battant, décolla son dos du tronc pour balancer dans l'obscurité une première grenade magique. "Reducto!" Elle se précipita hors de portée de sa baguette, quelques secondes trop tard ; l'explosion trop proche la souffla, l'envoyant rouler au sol dans des éclats de bois. "Fucking asshole!" siffla-t-elle en se redressant, sa chair battant au rythme du choc et de la potion qui boostait aussi bien sa magie que sa fureur – ignorant la douleur tout comme l'identité de son assaillant, une ombre de plus à écarter dans cette lutte interminable, elle portait de nouveau sa main à sa ceinture pour une bombe fumigène, une autre des créations d'Aoife.

Ils n'avaient pas eu beaucoup de repos, ces derniers temps, mais Riv ne ressentait pas la fatigue, trop obnubilé par l'excitation qui parcourait tout son être. Ils avaient déjà mis l'Ordre bien dans la merde à peine quarante-huit heures auparavant et ils allaient faire une nouvelle attaque. Il aurait aimé que les choses se passent toujours ainsi, que les actions fusent dans tous les sens et que les jours de "repos", les jours où ils ne faisaient pas grand chose à part essayer de survivre et ne pas penser à tout ce qu'il se passait, soient quasi inexistants. Le plan était simple, prendre une des planques de l'Ordre par surprise, piller leur ressources en aconit, partir. "Remember they're not friends, but they're not foes either. Hold your beasts back, and look for the wolfsbane". Heureusement que Riv n'était pas en contrôle des choses, il n'aurait pas cherché à rester neutre avec les membres de l'Ordre. Il savait, objectivement, qu'ils n'étaient pas si terribles que ça, et qu'ils l'étaient certainement moins que les personnes qui n'étaient pas du tout dans la résistance, ceux qui se battaient pour le gouvernement et pire, ceux qui ne faisaient rien du tout. Cependant, son passage à l'Ordre et ensuite à Sweet River avait été si désespérant, si exaspérant, qu'il ne pouvait s'empêcher de les voir comme des lâches, le genre de personnes qui pensaient faire quelque chose d'extraordinaire parce qu'ils faisaient partie d'un groupe alors qu'ils passaient leur temps à attendre que les choses se passent seules.

Riv était venu armé, comme d'habitude; sa baguette dont il se servait essentiellement pour se défendre, accompagnée d'un CZ 75 cette fois-ci, classique et efficace, et quelques couteaux dans ses chaussettes, parce qu'on n'était jamais trop prudent.  "Once again, no deaths, no bad injuries, and no biting" Riv leva les yeux aux ciel, Sav était devenu si prudente. Il n'appréciait pas vraiment Greyback et savait qu'il devait être sérieusement mis à l'épreuve avant qu'il ne puisse lui accorder une quelconque confiance, mais une petite morsure n'avait jamais fait de mal à personne, surtout lorsqu'elle était destinée aux gens de l'Ordre, de ceux qui les avaient parqués comme des bêtes à Sweet River.

Le trio s'était mis en place, alors que la nuit était déjà tombée depuis un moment, derrière les arbres qui bordaient le camp. Ils n'avaient pas eu à attendre longtemps avant que des pas se fassent entendre. Riv était prêt, le pistolet et sa baguette bien ancrés entre ses doigts. Il avait développé une certaine technique, au fil des années, qui lui avait permis de tenir les deux en même temps et de pouvoir se défendre et attaquer sans lâcher l'un ou l'autre. Ce n'était malheureusement pas aussi pratique avec les armes plus imposantes, comme les fusils, mais il travaillait toujours à trouver un moyen de faire en sorte que cela fonctionne. Sav s'était élancée vers la source du bruit et l'attaque avait été quasi instantanée. Le reducto avait retenti dans ses oreilles et Riv avait évité de peu les projection de bois. Il avait jeté un coup d'oeil rapide à Sav, juste histoire de s'assurer qu'elle était toujours vivante, avant de se détacher des arbres à son tour. Il ne pouvait voir qu'une silhouette dans la pénombre, et il n'hésita pas avant de tirer, visant quelque part entre le sol et les pieds; et espérant au moins surprendre le sorcier, la voix de Sav retentissant dans son esprit, no bad injuries.

« We’re on » « Et bah c’est pas trop tôt. » Tu te redresses avec difficulté, maugréant alors que tu délies ton dos de vieux. Tu préfères même pas savoir combien de temps ça fait que vous faites le pied de grue, et c’était pas faute de l’avoir demandé tous les quarts d’heures à tes collègues.

« Hold your beasts back, and look for the wolfsbane » « De l’aconit ? » Tu savais très bien pourquoi vous étiez là, mais tu aimais bien leur rappeler ce que tu pensais de cette idée. La troupe de petits rebelles en couche culotte lève les yeux au ciel. Tu te cales lourdement à côté de la petite Savage, lui soufflant ton haleine fétide à la figure. « Je peux savoir quelle partie de l’aconit « tue-loup » tu ne comprends pas ? »
Depuis le début de la mission, tu n’avais pas arrêté de les régaler de tes petites remarques insupportables. Comme quoi la potion tue-loup était inutile, que c’était une hérésie que de faire taire son loup intérieur… A croire que tu ne réalisais pas que tu étais en période d’essai pour rejoindre comme il se doit leur petite sauterie. Pour toi, il n’y avait pas de doute que tu allais réussir, pour la simple et bonne raison qu’ils avaient besoin de toi, de tes informations, et de toute ta grande et jolie famille, laissée au bercail pour l’instant.

Savage t’ignore (et elle a bien raison). « Pas étonnant venant d'une halfer » Le reste de ses consignes, tu comptes bien les ignorer aussi, tiens. Tu opines du chef, « Mais oui, vous en faites pas, j’me tiens tranquille ! » que tu minaudes, tout sourire, une main levée, l’autre cachée dans ton dos, tous doigts croisés.
Vous vous éclipsez, en compagnie d’un troisième larron qui n’avait pas échappé à ton attention : un jeune excité du ciboulot qui avait la gâchette facile. Tu avais déjà vu des armes à feu moldues, mais tu n’avais jamais vu un jeune sorcier s’en servir à tout bout de champ.

Tu entends un peu trop clairement les pas qui se rapprochent, tous tes sens en alerte. Les débris du tronc d’arbre ne t’épargnent pas, éraflant le cuir de ton manteau et de tes joues. Tu aides vaguement Savage à se redresser, une main sous son aisselle. « Dis, tu m’prêterais pas un de tes p’tits jouets, là ? » Tu avais bien compris que ce n’était pas une arme mortelle ; mais bon, avec un peu d’imagination (et souvent une ingurgitation), tout pouvait devenir létal.
Sans attendre de réponse, tu la lui prends des mains. Ne faisant pas autant d’efforts que Riv pour viser les pieds du sorcier, tu ajustes ton tir pour que la grenade magique lui arrive en pleine poire. « J’vais faire le tour pour l’attraper par derrière » que tu confies à tes deux comparses. Puis tu t’enfonces dans le nuage de fumée, te fiant à tes sens surdéveloppés pour éviter les arbres et les possibles sortilèges perdus, fonçant tout droit sans le savoir sur l’autre rebelle à la traîne derrière.

Quelque chose crépite à ses pieds, un bruit que Cormac reconnait sans réellement le connaître et qui le fait se figer. What the fuck? Des chasseurs moldus...? Non, impossible, pas à cette période de l'année, pas ici, pas comme ça.
Il pivote dans l'espoir de s'éloigner de la silhouette qu'il peut voir, sa baguette résolument serrée dans sa main. Il cherche vaguement Anthony de l'oeil mais il est derrière lui et Cormac n'a pas le temps d'aller le chercher ou de s'attarder. Il faut qu'il trouve Michael. Il faut qu'il bouge. Il faut...

L'instant suivant, Cormac se prend quelque chose dans la pommette, quelque chose qui se brise en une centaine d'éclats de verre et lacère profondément son visage. Poussant un cri de douleur, Cormac raffermit sa prise sur sa baguette, marmonnant un "Protego!" à l'aveugle en se rendant compte qu'il est désormais entouré d'une épaisse fumée gris sombre, et qu'il ne voit rien devant lui. "What the- ANTHONY?!" Sa voix est enrouée, désespérée, son visage est en feu et il ne voit rien de l'oeil droit qui pleure à n'en plus finir.

Son coeur bat à cent à l'heure dans sa poitrine, et la fumée lui donne mal à la tête, lui pique les yeux. Putain, il était encore dans son lit il y a quelques heures. "Cormac?" Il se retourne et, sans réfléchir, se précipite en direction de la voix d'Anthony. Au pire, il l'attrape, ils transplanent, et ils retourneront chercher Michael. Il a toujours été le meilleur duelliste d'eux trois, il pourra se débrouiller le temps que-- Cormac rebondit durement contre un arbre et se retrouve le cul à terre. L'arbre se révèle être un homme lors qu'il relève les yeux du sol où il a atteri. Ses muscles se pétrifient pendant un instant en reconnaissant les yeux fous de Fenrir Greyback et il commence à reculer en panique, balbutiant malgré lui: "In-Incendio!" à la gueule du lycanthrope dont la simple mention fait frémir la plupart des membres de l'Ordre. Un vague jet de flammes sort de sa baguette, tristement, et Cormac essaye de faire demi-tour en profitant de la distraction pour filer, mais tombe sur une paire de jambes qui lui barre le chemin.

Cormac relève les yeux, baguette déjà brandie, mais s'arrête en reconnaissant le visage bardé de cicatrices de la sorcière penchée sur lui. Son coeur loupe un battement dans sa poitrine et pendant un bref instant, sa vision périphérique disparaît, comme si un tunnel entourait le visage de la Halfer qui lui fait place. "D-Diana?"

tw: violence physique

On la prit par l'aisselle pour l'aider à retrouver son équilibre. Sav se dégagea de la poigne malvenue d'un geste d'autant plus farouche qu'il s'agissait de Fenrir, dardant sur ce dernier un regard vif. « Dis, tu m’prêterais pas un de tes p’tits jouets, là ? » "Use your own fucking... GREYBACK!" rugit-elle lorsque le fumigène vola dans les airs. Bien entendu, Fenrir n'écoutait ses consignes que d'une oreille, occupé à se gratter l'autre avec ses pattes d'Alpha crasseux ; son poil se hérissa d'autant plus que tout cela avait à voir avec sa qualité de « moitié de rien », le surnom officieux des Halfers auprès des loups complets – aveuglée par ce complexe d'infériorité animal contre lequel elle luttait depuis l'adolescence, Sav reléguait volontiers les autres raisons qui auraient pu pousser le loup-garou à ne pas écouter ses cris rageurs et ses directives de cheffe fraîchement nommée. "Fucking wolf!" siffla-t-elle alors qu'il disparaissait dans la fumée inodore, spécialement conçue pour leurs odorats affûtés.

Mue par la colère et un profond sentiment d'insécurité (s'ils tuaient quelqu'un de l'Ordre, ils étaient foutus ; Numa ne leur aurait jamais pardonné), Sav s'enfonça à sa suite dans le brouillard, confiant à Riv le soin de dégoter l'autre sorcier, visiblement à la traîne sur son camarade. Il y eut une brusque explosion de flammes, un bouquet éclairant l'épaisse brume autour d'eux – la silhouette au sol recula tandis qu'elle avançait d'un pas ferme, et, tandis que l'odeur du feu se dissipait dans les airs, elle put distinctement sentir l'odeur de l'homme qui butait maintenant contre ses jambes.

Elle la connaissait, cette odeur. Très, trop bien ; le cœur battant elle se pencha vers le sorcier à terre, et en réponse à cette baguette pointée sur elle, pointa la sienne droit sur son visage.

Les yeux bleus de Cormac s'agrandirent sous la stupeur. "D-Diana?" What the fuck are you doing here?, aurait été la bonne réponse, celle exprimant le mieux cette désagréable surprise qui la serrait à la gorge et insufflait dans sa cage thoracique un profond malaise.
C'était une putain de blague.

Et au lieu d'en rire, ou de chercher à comprendre, Diana arma son poing et l'abattit de toutes ses forces sur la tempe de Cormac.

De tous les résistants, il avait fallu que McLaggen fasse partie des trois sorciers gardant la seule planque à aconit tue-loup de l'Ordre. Le destin se foutait ouvertement de sa gueule, un majeur rageusement adressé à sa face griffée, furieuse maintenant qu'elle avait dû frapper son tout premier, écorchant à jamais le souvenir agréable de leur rencontre.
Fuck. Elle aurait mieux fait de s'occuper de l'aconit, avec Chaghan et le reste.

"Cormac!" La voix toute proche la fit brusquement sortir de sa torpeur, brisant la surprise pour la projeter dans un état d'urgence – un sort fusa dans la grisaille, saisissant brusquement Savage, insufflant une nouvelle dose d'adrénaline dans son corps. "Fucking fuck!" Et sans pouvoir arracher des yeux clos de Cormac l'image de son propre visage, ou même l'assurance qu'il avait parfaitement tourné de l'oeil, elle déguerpit, au radar, le nez plein de l'odeur de McLaggen, dans le brouillard.

tw violence, langage cru
La grenade lancée par le loup fit un bruit perçant dans le silence de la nuit, et le cri de douleur qui s'en suivi n'arrangea pas la situation. Tout le camp devait être au courant, à présent. Ils se séparèrent d'un geste flou, compréhensible seulement par les membres de leur petit groupe. Sav s'avança vers sa cible tandis que Fenrir et lui-même prennaient l'arrière et un des côtés. Riv s'enfonça à son tour dans la brume grise, cherchant le deuxième sorcier, celui qui semblait être un peu plus lent, un peu moins dangereux pour qu'il puisse s'en charger seul sans problème. Il n'eut pas à chercher longtemps. Une silhouette tâtonnante prenant  forme à quelques mètres seulement. Il s'approcha lentement, alors que le sorcier murmurait un "Cormac?" désespéré. You've got to be fucking kidding me il pensa, Cormac n'était pas un prénom si courant et le fait de tomber sur McLaggen, de tous les gens possibles, était aussi inédit que non désiré. "Going somewhere?" Il demanda, moqueur, faisant sursauter le sorcier alors qu'il déposait délicatement la pointe de son arme dans son dos. La réaction du sorcier ne se fit pas attendre et il se retourna d'un coup sec, et s'éloigna en lançant un "confringo" en sa direction. Riv fut surpris par sa bravoure et eut à peine le temps de se décaler pour éviter le plus gros du sortilège, qui lui lacera tout de même une partie du bras gauche. "Fuck", il laissa échapper sous la douleur et la rage de s'être fait berner si bêtement. Il ne perdit que quelques secondes avant de se remettre en mouvement, cherchant de nouveau à trouver le sorcier qui l'avait attaqué. Ses pas le menèrent au coeur de l'action, où il pouvait voir la silhouette imposante de Fenrir à travers la brume. Riv entendit le sorcier appeler à nouveau son ami, avant qu'il ne voit la lueur d'un sort percer la grisaille environnante. Il s'approcha rapidement pour voir le corps de Diana agité par le sortilège, la rage enflammant ses entrailles alors que Sav disparaissait dans le brouillard. Il ne perdit pas une seconde, cette fois, alors que le sorcier s'approchait de la silhouette allongée de ce qu'il supposait être McLaggen. Les paroles de Sav lui revinrent en tête, "no deaths, no bad injuries" alors que l'homme était à présent agenouillé au dessus du corps de son ami. Il aurait été tellement facile d'en finir, mais Sav aurait fait la gueule et Numa n'aurait pas supporter la nouvelle. Il se contenta donc de lui assener un coup de pied sur le côté du visage, l'impact l'envoyant chuter aux côtés de son ancien camarade. "Feeling less brave now, huh? Fucking asshole"  

Il faut croire que l’âge a un peu émoussé tes sens, puisque tu n’évites pas l’inconnu qui te rentre dedans. Heureusement que tu pesais aussi lourd qu’un boeuf mort, auquel cas tu aurais fini par terre, toi aussi. Tu fais volte-face, souriant au pauvre bougre qui avait eu l’audace de venir te tâter le cuir, comme si tu l’accueillais dans ton restaurant. Il n’a i le regard hargneux de Savage ni le profil singulier de la petite harpie ; tu mets un temps avant de faire le calcul que Cormac te balance un Incendio dans la couenne. Tu t’écartes lourdement, les flammes léchant le cuir de ton bras, l’air s’imbibant de l’odeur nauséabonde de tes poils de barbe qui crament. A grands coups de paluche, tu étouffes les flammes, laissant le temps à Cormac de se carapater.

Tu ne sais pas dans quelle direction il est parti et, le pif en l’air, tu brasses le brouillard. Comme quoi, tu aurais peut-être pas dû foutre tout ce boxon… Tu ignores comment tu t’es débrouillé, mais, finalement, c’est sur Sav que tu tombes. Qui sait, peut-être que ton sens d’Alpha t’a naturellement poussé vers l’une tes paires, même si elle n’avait pas la décence d’être un loup complet… Un vague instinct de protection, peut-être ? En tout cas, tu n’en laisses rien paraître, si ce n’est que tu la surprends rudement, l’attrapant par le bras encore une fois. Elle avait au moins le mérite d’être sûre d’elle, même si elle savait pas où elle allait. « J’peux savoir où tu cours, comme ça ? » que tu questionnes son regard un peu agité et contrit, comme si elle venait de voir quelque chose -ou quelqu’un- qu’elle n’espérait plus voir. Tu les connais, ces regards ; tes petits avaient les mêmes la première fois qu’ils se remettaient des affres d’une pleine lune.

Sans pour autant la lâcher, tu renifles les environs. « Il est où ton p’tit copain avec les pétards moldus, là ? » Tu cherches les relents de poudre ou de munitions. Mais c’est le parfum infect de sang de harpie qui te chatouille les narines à la place. « Ça sent pas bon… » que tu maugrées, aussi bien au sens propre que figuré. Tu la traines avec toi, pour partir à la recherche du troisième larron. On pouvait au moins t’accorder une chose ; c’est que tu laissais personne derrière.

Vous ne tardez pas à retrouver Riv, et en prime, les deux corps inconscients des rebelles. Tu t’accroupis pour leur renifler la tronche, et constates avec une déception perceptible qu’ils sont encore en vie. Tu lèves le nez vers les deux hybrides. « Vous êtes sûrs qu’on les laisse comme ça ? » Tu te redresses dans grognement, trépignant à l’idée de leur faire la peau.
Une idée saugrenue te traverse l’esprit et, soudain, tu fous un coup de pied dans le bide de Cormac. « Il… bougeait encore ~ » que tu hasardes, les épaules haussées et le sourire badin. « On fait quoi ? On les attache ? » Tu te vois déjà serrer un peu trop fort le noeud de la corde pour étouffer l’un des deux.

tw: crude language

Le temps ralentit et puis tout va très vite: un instant il a les yeux plongés dans ceux de Diana et le suivant, elle lui écrase son poing dans la tempe avec une force formidable et toutes les lumières s'éteignent.

Quand il rouvre les yeux, le visage de Cormac est recouvert de sang et en feu, et il a du mal à comprendre ce qu'il se passe autour de lui: son oreille interne semble s'être fait la malle et quand il essaye de se redresser, sa tête se met à nager et à tourner si bien qu'il s'en retrouve paralysé, gigotant à peine et étouffant un gémissement de douleur quand un pied s'enfonce dans son ventre. Il voit déjà des points noirs se former sur sa vision, pas trop aidés par les ombres matinales de la forêt et les relents de fumée épaisse qui se prélassent toujours dans l'air. Il arrive néanmoins à faire le point sur le visage affaissé d'Anthony, qui a de la boue sur une partie du visage et la tempe ouverte.

Cormac n'a ni la force ni la présence d'esprit de s'énerver. Il a du mal à se concentrer sur ce qui se dit, il comprend des bribes dont le sens fout le temps dès qu'il chemine dans son esprit. On lui arrache sa baguette et ses doigts gourds n'arrivent pas à la retenir; et puis l'inconscience de nouveau quand on le redresse trop rapidement et que son oreille interne se remet à pivoter dans tous les sens.

Diana. Qu'est-ce qu'elle fout là?

Quand Cormac rouvre les yeux, il a l'impression qu'on a utilisé une scie sur sa boîte crânienne et qu'on s'est arrêté à mi-chemin de la couper en deux. Ses yeux papillonnent, pleurant en s'habituant à la luminosité. Il a du mal à ouvrir l'oeil droit, et sa pommette droite envoie des vagues de douleur dans tout son corps à chaque fois qu'il essaye de bouger l'oeil; il décide de le garder fermé en dodelinant de la tête. Il a les mains attachées, les liens sont trop serrés et ses poignets sont à vif. En tournant la tête, il voit la silhouette inconsciente d'Anthony et les yeux alertes d'un Michael en train de fulminer.
Ils sont près du camp, et toutes leurs possessions sont dehors tandis que le groupe qui les a attaqués fouillent leurs affaires à la recherche de il ne sait quoi.

À l'écart, Cormac voit Diana et son coeur fait un bond dans sa poitrine. "Cormac--" le prévient Michael en le voyant ouvrir la bouche mais il ne l'écoute pas. La douleur est trop lancinante, trop présente, trop forte, et nourrit une rage insoupçonnée. "You fucKING BITCH!" Quelques têtes se tournent vers lui mais Cormac s'en fiche, ses yeux bleus plantés sur la silhouette de la jeune femme - et son coeur se serre quand elle le regarde en retour, et que c'est bien elle, et qu'elle n'était pas une construction de son esprit. Et déjà il se met à gueuler, sans s'arrêter, ignorant la douleur que sa propre voix fait résonner dans son crâne: "YOU FUCKING BITCH I'LL FUCKING GUT YOU, I'LL FUCKING KILL YOU, I'M GOING TO KILL ALL OF YOU, YOU FUCKING BEASTS, I'LL MAKE TAPESTRIES OUT OF YOUR SORRY PELTS YOU ABSOLUTE FUCKING MONSTERS, YOU CUNTS, YOU REPROBATES, I'LL FUCKING KILL YOU!"