BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 Hannest #1 Friendship is like a cup of tea

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Nial Slow
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En entrant dans son appartement, Hannah s'empresse d'enlever ses chaussures et de troquer sa cape pour une tenue plus pratique. Allumant d'un coup de baguette sa bouilloire, la sorcière part s'assoir sur le canapé où elle prend le temps de détendre les noeuds qui se sont formés sur la plante de ses pieds puis dans le haut de ses épaules. La bouilloire siffle, puis se déplace jusqu'à son salon où elle lui sert une tasse de thé fumante que la médicomage attrape en poussant un soupir.  Elle pose ses jambes sur la table basse et profite des quelques minutes de répit avant l'arrivée d'Ernest. Si Hannah aurait souhaité une soirée - rien qu'une seule - pour elle sans les attentions tendues de Zach ou la présence alcoolisée de son frère, elle ne s'est pas sentie de refuser Ernie quand celui-ci l'a contactée. D'une, parce qu'il est rare pour le sorcier de la prévenir au dernier moment ; de deux, parce qu'il est son ami et que le ton qu'il a emprunté durant leur communication a suffit à l'inquiéter, bien que la sorcière doit se reconnaître une certaine propension à l'angoisse quand on aborde la sécurité et le bien être de ses proches. En outre, Ernest est le bien le seul à partager son plus grand secret en quelque sorte puisque c'est vers lui qu'elle s'est tournée quand elle a voulu rejoindre la résistance. Et s'il ne l'a pas aidé activement, son ami a gardé le secret diligement et sans contrepartie. Pour cela et sa présence à ses côtés, Hannah ne pourra jamais lui refuser une visite et une oreille attentive mème après une journée éreintante et alors qu'elle n'a qu'une seule envie, s'enfoncer dans son lit avec un bon livre et s'endormir dans la chaleur de ses couvertures.

Ses yeux la piquent d'ailleurs, se ferment de plus en plus, comme si du sable s'insinuait entre ses paupières. Le thé a si bien fait son travail qu'Hannah commence à s'endormir à même le canapé. Sa respiration se fait plus lente et profonde, profonde et lente.... Et quand quelqu'un toque à la porte la réveillant brusquement, elle ne peut dire si elle s'est assoupie pendant quelques secondes ou plusieurs heures. Hannah se lève en se frottant les yeux et se dirige vers la porte d'entrée qu'elle ouvre sans plus de cérémonie avant de se retrouver face à son ami. Un sourire inquiet sur les lippes, la sorcière se pousse pour le laisser entrer avant de refermer rapidement la porte. "Salut toi." Quelque chose dans son regard et son maintien lui indique que cette rencontre n'a rien d'une visite de courtoisie et alors qu'elle s'empresse de l'accompagner jusqu'au salon, une main posée sur l'épaule de son ami, et de rallumer la bouilloire - on ne boit jamais trop de thé - Hannah jette les formules de politesse dans la cheminée et s'enquiert de sa venue. "Qu'est-ce qu'il se passe Ernie ? Tout va bien ?" son ami en a subi des périodes difficiles et douloureuses ces derniers temps, la jeune femme en a plus que conscience, en s'asseyant sur le canapé Hannah espère de tout son coeur qu'une nouvelle catastrophe ne s'est pas abattue sur lui.


Dernière édition par Hannah Abbott le Jeu 17 Sep - 18:53, édité 1 fois
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mars 2007 — chez hannah
J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer. J'aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncer. J'aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger. J'aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté. J'aime ceux qui paniquent, ceux qui sont pas logiques, enfin, pas "comme il faut", ceux qui, avec leurs chaînes pour pas que ça nous gêne font un bruit de grelot, ceux qui n'auront pas honte de n'être au bout du compte que des ratés du cœur pour n'avoir pas su dire "délivrez-nous du pire et gardez le meilleur".

Ernest Macmillan n’était pas connu comme étant quelqu’un de très à l’aise ou de particulièrement conciliant. Avec Macmillan junior (qu’il était définitivement redevenu à la mort de son propre enfant) il fallait que les choses soient et que les choses restent. Le changement d’habitude, les rendez-vous surprise, toute chose inattendue n’était jamais bien accueillie chez le jeune psychomage bien rangé. S’appliquant avec méthode à ne pas être ce qu’il déteste (le commencement de la morale à ses yeux) il prêtait une particulière attention à ne jamais surprendre de la sorte ses interlocuteurs et tout particulièrement ses proches.
Pour qu’il en vienne à s’inviter de la sorte chez Hannah témoignait de la situation de crise dans laquelle il sombrait chaque semaine davantage.
Il n’avait pas compris lui-même avoir autant besoin d’Hannah avant de l’avoir croisée à St-Mungo’s, juste avant son rendez-vous de kinémagie. Il avait expulsé le prénom de son ancienne camarade de classe dans un éclat peu habituel, avait rougi honteusement lorsqu’elle s’était retourné, avant de s’inviter fort maladroitement « au plus tôt qu’il lui serait possible » pour « rattraper le temps perdu ». La jeune sorcière connaissant sûrement trop bien Ernest, elle l’avait poussé à venir le soir même.
Vraiment, à quelles bassesses il se retrouvait réduit…

Lorsqu’il s’agissait de Hannah, Ernest avait beaucoup de choses à se reprocher, beaucoup de situations gênantes et maladroites qu’il aurait voulu oublier. S’il avait été un autre homme, peut-être aurait-il oublié et laissé passer ces divergences compréhensibles… Malheureusement il était ce qu’il était, et dans ces multiples sujets à insomnie, il y avait Hannah. Hannah qu’il avait d’abord reniée pour avoir refusé de se lever contre la rébellion. Puis qu’il avait poussé à ne pas y aller, lorsque lui-même s’était retrouvé petit et lâche. La pauvre avait trop souvent écopé de son jugement et lui avait trop peu écouté ses conseils.
À l’hôpital, elle l’avait enjoint à retrouver la flamme de colère qu’il avait cherché à faire disparaître et il avait prétendu ne pas comprendre.
Ce soir, entre autres choses, il voulait lui dire qu’elle avait eu raison. Et qu’il était désolé. Et, surtout, peut-être, si elle ne s’était pas elle-même de nouveau éloigné du Bien, lui demander de l’aide. Parce qu’il était perdu, noyé, qu’il avait besoin de parler à quelqu’un, au moins un peu, de quelques petites choses… Respirer était difficile pour Ernest ce soir-là, réfléchir sereinement aussi, mais il ne poussa pas l’impolitesse jusqu’à venir les mains vides et se présenta donc avec un petit paquet entre ses mains. Il aurait pu prendre des fleurs, du chocolat, du thé, mais Ernie étant Ernie et Hannah étant Hannah, il s’était armé d’un livre de sociologie. En espérant faire ainsi pencher la balance.
Bonjour Hannah, grinça-t-il d’une voix trop polie quand elle lui ouvrit la porte. Il serrait déjà trop fort ses mains l’une dans l’autre et il s’arracha un sourire alors qu’elle le guidait dans le salon.
Il connaissait sa maison, il trouva sans peine le fauteuil habituel qu’il choisissait toujours, accepte le thé qu’on lui tend comme une moule découvre son rocher et s’accroche à la porcelaine de ses doigts nerveux, sans même essayé d’en boire.
Hannah était directe, surtout lorsqu’il s’agissait d’Ernest. Le jeune homme aurait certainement pu tenir quinze minutes de circonvolutions avant d’atteindre le cœur du sujet. De fait, il tenta, ouvrit la bouche, sentit la formule de politesse presque sortir… Puis la ravala. Non, tout n’allait pas bien. Tout allait tout sauf bien. Il baissa le regard sur le thé entre ses mains, se sentit trembler et reposa la tasse, craignant de tout renverser. Difficilement, il expulsa :
C’est Monsieur Harris.
Tous ceux qui connaissaient Ernest savaient l’importance de Monsieur Harris, Harris senior, ce professeur, ce héros, son modèle, l’homme qu’il souhaiterait être et le père qu’il aurait voulu avoir. Un de ces sujets où Ernest pouvait se perdre : quel homme, quel chercheur, quelle perte, depuis cinq ans, de ne plus subir son jugement.
Les lèvres de Macmillan se tordirent en une grimace douloureuse.
Tu te souviens lorsque tu m’as dit… Enfin, tu m’as souhaité de trouver quelque chose, une cause, une injustice, devant laquelle je ne pourrais pas rester passif ? Et qu’à ce moment-là je reviendrais à…
Il s’étrangla plutôt que d’évoquer un camp qu’il avait trahi. Ernest n’espérait plus rejoindre l’ordre, simplement résister, s’impliquer. Il ne méritait plus, il le savait. Baissant finalement les yeux plus bas encore, il continua :
Je… Je crois que j’ai trouvé. Enfin, que c’est arrivé.
Après un silence, il releva de nouveau les yeux, croisa ceux de son amie. Y chercha le dégoût, le rejet, la lassitude ou toute autre émotion qui lui prouverait être arrivé trop tard.
Hannah… tu avais raison. Je ne peux pas ne rien faire.
Et ça le terrifiait.


Dernière édition par Ernest Macmillan le Dim 9 Aoû - 18:39, édité 1 fois
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Nial Slow
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On ne peut pas dire que les visites de politesses se fassent monnaie courante pour la jeune femme ces temps-ci, les tensions palpables dans l’air du Londres Sorcier, et les murs qu’elle érigeait contre son gré depuis qu’elle avait décidé de se “rebeller” n’y étaient sans doute pas étrangers. La Hannah d’avant, la Poufsouffle ouverte et bien naïvement heureuse qui aimait plus que tout s’entourer d’amis proches, celle qui évitait la solitude comme une ennemie et disait toujours qu’il n’y avait rien de mieux qu’un moment de partage avec les êtres aimés, celle-là était maintenant enfouie sous une couche de prudence et de peur. Peur d’être découverte et trahie, peur de tout perdre alors même qu’elle se voyait enfin apporter une touche d’espoir dans un monde bien sombre. Et les murs se renforçaient autour de son corps et de son âme, et les murs tenaient à distance les autres. Ceux qui ne pourraient comprendre et ceux qui ne le voudraient surtout pas. Donc, ce n’est pas comme si elle a un rendez-vous ce soir, ce n’est pas comme si elle a une excuse excepté la fatigue et les tensions dans ses muscles qui agressent sa nuque. Toutefois, ce n’est pas par manque d’excuse qu’elle presse son ami de la rejoindre le soir-même lorsqu’il s’adresse à elle à l’hôpital, ce n’est pas non plus par un certain sentiment d’obligation. Non. C’est tout simplement parce que la demande vient d’Ernest, Ernest qui la comprend peut-être plus que bien d’autres - même si cela n’a pas toujours été le cas - qui connaît les pressions familiales et la culpabilité et le sentiment de devoir et les attentes et tout cela qui se mélange jusqu’à laisser l’esprit embrouillé et le corps incapable d’agir. Pour Susan, pour tant d’étudiants cela avait semblé si facile à l’époque, comme choisir quelle option prendre en troisième année : étude des Runes ou rejoindre l’Ordre ? C’était presque comme s’il n’y avait pas réellement de choix à faire, l’évidence d’un combat qu’ils devaient mener. Pas pour la Abbott. Et même après s’être réveillée avec la conviction qu’il lui fallait rejoindre la Résistance, il lui avait fallu une année entière pour finalement sauter dans le vide. Elle ne lui en n’a pas vraiment voulu quand les durs mots sont sortis de ses lippes fines alors qu’il comprenait qu’elle ne viendrait pas avec eux, elle l’a excusé aisément lorsqu’il est revenu le visage alourdi par le poids des soucis, elle n’a pas insisté quand il lui a demandé de ne surtout pas les rejoindre.

Et aujourd’hui, elle lui ouvre la porte de chez elle sans réfléchir. Sans une inquiétude, si ce n’est celle d’apprendre ce qu’il a à lui dire.

Because in the end, she is still completly Hannah, sweet and caring, open and vulnerable when it comes to the few she loves.

Tous les deux sont maintenant assis dans son appartement, dans ce salon qui déborde de livres qu’elle n’a plus le temps de lire et de photographies d’un temps qui n’existe plus qu’en souvenirs. Elle ne le presse pas, se contente de déguster son breuvage doucement, le regard attentif posé sur la nervosité qui se dégage de son ami, du léger tremblement de ses mains jusqu’aux courbes froncées de ses sourcils. Pour être honnête, la médicomage s’attendrait presque à s’engager dans une conversation de surface, le temps qu’il se détende assez pour exposer la raison soudaine de sa venue. Mais contre toute attente, les mots qu’il prononce sont tout autre. Monsieur Harris. Et le sang de la sorcière se glace, et sa bouche s’ouvre, emplie de questions, what happened. Is he hurt? Or worst? What? When? where? Elle se retient de prononcer ces questions intrusives et le laisse continuer. Ses yeux doux sont emplis de compassion. Oui, elle se souvient de leur conversation, alors Hannah hoche de la tête, tout simplement. Ne dit rien jusqu’à ce qu’elle soit certaine qu’il ait fini de tout déballer, ou au moins en partie.

Une autre personne lui aurait dit I told you so. Une autre personne aurait peut-être pris cette confession avec des pincettes et une bonne dose de suspicion, parce qu’on ne peut faire confiance à personne, même pas à ses proches. Sauf, qu’il y a deux ans maintenant, dans ce même salon, c’est elle qui déversait un flot de parole emmêlé à un Ernest attentif et que malgré toutes ses réticences il a gardé son secret. Un poids de plus pour un homme que la vie ne ménageait pas. Alors, elle ne se moque pas de lui - cela n’effleure pas même sa pensée - ne le rabroue pas, mais pose sa tasse sur la table basse et lui répond doucement avec une pointe d’émotion dans la voix. “Oh Ernie. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé... Et tu n’as pas besoin de me le dire si tu ne veux pas, si tu ne peux pas ou si c’est trop tôt.” s’empresse-t-elle d’ajouter, “Mais je suis là si tu as besoin. Je, Tu, tu es certain de toi ?” Pas qu’elle doute de lui, pas qu’elle veuille le faire changer d’avis, mais pour avoir vécu les tourments incessants qui découlent de ce choix, elle a l’impression qu’il est important que quelqu’un lui pose cette question, et il lui paraît naturel que ce quelqu’un soit elle. “Et plus important encore, comment je peux t’aider ?” Elle ajoute néanmoins après coup, un léger sourire tendu et apaisant à la fois sur ses traits tirés de fatigue.

Et si elle est angoissée pour son ami et pour ce Monsieur Harris qu’elle ne connaît que de nom, et si elle a un peu peur aussi de le voir s’engager dans cette voie, Hannah sent un poids se soulever lentement de ses épaules, parce que si Ernest les rejoint, s’il emprunte le même chemin qu’elle, au moins seront-ils tous les deux, et elle ne se sentira peut-être plus aussi terriblement seule.
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mars 2007 — chez hannah
J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer. J'aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncer. J'aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger. J'aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté. J'aime ceux qui paniquent, ceux qui sont pas logiques, enfin, pas "comme il faut", ceux qui, avec leurs chaînes pour pas que ça nous gêne font un bruit de grelot, ceux qui n'auront pas honte de n'être au bout du compte que des ratés du cœur pour n'avoir pas su dire "délivrez-nous du pire et gardez le meilleur".

Il n’y en avait plus beaucoup, pour encore appeler Ernest « Ernie » avec de la tendresse dans la voix. Lorsque son père ou son épouse l’appelaient ainsi c’était toujours avec lassitude voire avec un mépris brut et assumé. Enfin, Ernie, redescends sur terre s’il te plait. Et le surnom qui avait autrefois été synonyme de la rare tendresse de sa mère devenait de plus en plus synonyme de cette humiliation quotidienne qu’il vivait dans ses scènes familiales. Tout son entourage semblait faire des efforts pour le diminuer, encore et encore, réduire continuellement l’espace où sa vie avait lieu, le nombre de ses amis, les perspectives de futur. La boîte qu’il avait eu assez grande pour le contenir se refermait toujours davantage sur lui, l’empêchant graduellement de respirer.
Alors entendre ce surnom-là, avec ce ton-là et cette voix-là, c’était comme si Hannah était venue directement percer un petit trou dans la boîte d’Ernest, rien qu’un petit trou mais qui apportait de la lumière et de l’air sur son visage de plus en plus figé.
Oui, il pouvait l’avouer, il s’était inquiété que Hannah le trahisse. On ne savait jamais quand quelqu’un pouvait faire un petit voyage au neuvième niveau du Ministère et un retournement de veste était trop facilement arrivé, surtout que Hannah n’en aurait pas été à sa première fois. L’angoisse d’Ernest était rapide à s’emballer et oui, oui bien entendu, il avait une partie de lui qui avait été persuadée que Roy Flint lui-même allait brusquement faire irruption dans l’appartement de son ami pour l’arrêter.
Ce simple surnom, ce petit « Oh Ernie » suffit plus qu’amplement à effacer toutes ses inquiétudes.

S’il avait tenu sa tasse de thé, sûrement que le pauvre objet de porcelaine se serait fracassé au sol pour se briser. Ses doigts nerveux et presque tétanisés s’étaient brusquement réchauffés et, bien que toujours nerveux, ils semblaient mus d’une brusque énergie qu’il n’aurait pas penser contenir. Ne sachant qu’en faire, il se frotta les paumes sur ses cuisses et ses genoux, dans un geste mécanique qui ne lui était pas rare.
Le petit trou dans la boîte ne cessait de s’agrandir alors que Hannah parlait. On lui laissait le choix, on le laissait parler comme il le voulait et n’évoquer que ce qu’il voulait évoquer. Cela provoqua presque une nouvelle crise d’angoisse, perturbé par cette brusque liberté à laquelle il n’était pas habitué. Il prit une profonde respiration. Il ne fallait pas qu’il se laisse aller à la crise, Hannah n’avait pas l’air bien non plus et Hannah était une amie, une véritable amie, qui lui disait des choses qu’il ne s’était jamais douté avoir tant besoin d’entendre.
Je suis certain, répondit-il presque aussitôt à sa question. Et en disant cela on aurait presque pu voir apparaître de nouveau le vieil Ernest, celui de Hogwarts, qui la tête haute disait très fort ce que d’autres pensaient tout bas. Ernest qui ne semblait douter de rien et qui fronçait les sourcils devant les demi-mesures. Un fantôme qui s’effaça quand il rajouta avec un tremblement dans la voix :
J’ai peur, je l’avoue, et je ne suis pas sûr de… réussir mais je suis sûr de moi.
De sa décision il était certain, du reste…
Le sourire maladroit et gêné qui vint finalement se dessiner sur son visage servit de preuve à la légère détente qu’il sentait comme un baume caresser son corps. Et cela, rien qu’en échangeant quelques phrases avec Hannah.
Pourquoi n’était-il pas venu plus tôt ? Quel imbécile.
Comment ? Je ne sais pas, je n’en sais rien, Hannah, je n’ai aucun idée de ce que je suis en train de faire, en vérité.
Et comme devant toute les choses absurdes qu’il rencontrait tous les jours, il eu un petit rire désabusé. Il riait beaucoup de lui-même, Ernie, c’était bien une des rares choses qui l’aidaient à se détendre.
Je… Je ne l’ai dit à personne, je ne sais pas à qui d’autre… en parler… Je ne sais même pas comment décrire… ce que je compte faire.
Encore un nouveau sourire, un peu plus prononcé, vint sur son visage alors qu’il frottait nerveusement son visage d’une ses mains maladroites. La lenteur de ses paroles et les pauses entre ses mots attestaient qu’il n’avait préparé aucun discours, aucune phrase toute faite, contrairement à ses habitudes.
Mais je crois… Je crois que ce que je veux faire c’est… Il hésita encore, ses sourcils soudain froncés alors qu’il semblait se concentrer intensément. Enfin, en tant que psychomage je pense que mon devoir, en quelque sorte, serait d’aider tous ces gens… à qui on prend ce qu’ils sont.
Son devoir était de sauver son professeur.
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“Je suis certain.” Hannah expire, respire à nouveau. C’est comme s’il retirait un morceau de ciment qui lui écrasait la poitrine, comprimait les poumons. You. are. not. alone. Quatre petits mots qui signifient le monde. Et elle s’emporte c’est évident, mais après deux années passées à mentir, à prétendre, à paraître, la médicomage ressent du soulagement à l’idée que Ernest MacMillan, son Ernie, son ami veut les rejoindre, veut les aider. Elle entrevoit dans cette phrase un vestige du passé alors que leur présent semblait avoir tout emporté ; des amitiés aux espoirs, de leur conviction à leur humanisme. Ce sourire qui s’affiche sur son visage est sincère et se veut rassurant, qu’il parle, ils sont en sécurité ici. No judgment, no danger. Un semblant de parenthèse qu’ils s’octroient et tant pis si demain Ernie revient sur ses mots, et ce n’est pas grave si les actes ne suivent pas les paroles. Il y a ici et maintenant, et cet instant qu’elle chérit.

En posant sa tasse de thé vide, Hannah se dit que peut-être cela ne tourne pas très rond dans son esprit. Qui accepterait cet échange sans une assurance quelconque, sans une promesse, sans certitudes. Elle. Parce qu’il ne lui doit rien d’autre que sa vérité. Au final, quand le soleil se couche et que les gens se quittent c’est bien tout ce qui compte. Elle l’écoute donc, sans le pousser, touchée d’être ce quelqu’un à qui il peut se confier malgré les différends qui ont pu les tenir à distance au fil des années. Il lui sourit en retour, et elle comprend. Il rit ensuite, et elle comprend. Hannah Abbott est passée par ce même chemin, les questionnements et les incertitudes, les peut-être et les pourquoi pas. Et la peur, cette angoisse comme une ombre envahissante derrière son épaule, qui chuchote des mots incompréhensibles mais tout autant terrifiants, qui pousse à aller de l’avant mais qui peut empêcher d’avancer. Elle voudrait s’approcher, poser sa main délicate sur la sienne, la serrer, mais elle ne veut pas le brusquer, Ernest a besoin de parler et c’est important qu’il le fasse sans entrave, qu’il aille jusqu’au bout. Ce n’est qu’en formulant à haute voix les pensées qu’elle prennent vie et deviennent des actions. Sa bouche reste close, son corps trop immobile mais dans l’attente du moindre signe, et si elle ne le lui dit pas, Hannah l’admire pour le courage dont il fait preuve aujourd’hui et pour l’objectif qu’il se donne. It’s easier to heal bodies than to mend broken souls. Son pouce fait des cercles sur la paume de son autre main tandis qu’elle cherche ses mots. Elle lui doit toute son honnêteté en échange de la confiance qu’il a déposé à ses pieds. “J’ai peur aussi. Pas tous les jours, certains plus que d’autres. Je crois que j’aurais peur jusqu’à ce que tout ça soit fini.” One way or another, elle n’ajoute pas. “Mais ça me touche que tu sois venu me trouver Ernie. Et je ferais tout ce que je peux pour t’aider. Je suis certaine qu’ils ont besoin de tes talents.” Elle le sent aussi perdu qu’elle l’était auparavant.

Ce qu’on ne dit pas dans les cours de défense contre les forces du mal, c’est comment résister quand le mal en question s’est insinué jusque dans les racines d’un pays. Il n’y a pas de manuel de bonne conduite, aucune indication sur la démarche à suivre : à qui faire confiance, comment agir selon sa morale et sa volonté ; c’est une chose de savoir quel sort utiliser, s’en est une autre entièrement d’apprendre à se battre sans baguette, de se contenir en public pour ne pas révéler son double-jeu, de créer des placards dans son esprit pour y enfermer les pensées dangereuses. “Il nous faut un plan.” Elle s’inclut dedans sans même y penser, dévouée jusqu’au bout. “Je peux les contacter si jamais tu veux les rencontrer ?” Son esprit se porte jusqu’à Susan, mais Hannah ne veut pas le pousser plus loin qu’il ne souhaite s’aventurer. Chaque chose en son temps. “Avec l’hôpital, il y a aussi sans doute des choses que je peux te procurer, ou j’en sais rien, si jamais je vois des personnes qui auraient besoin d’aide, je pourrais te les envoyer.” Son cerveau surchauffe alors que ses doigts tapotent sur la table basse, signe d’une nervosité et d’une excitation mélangées. Soudainement complexée, Hannah s’arrête dans son élan, un léger rire s’échappe de ses lippes et elle passe une main dans ses cheveux. “Pardon. Je suis censée t’écouter, et à la place je balance plein de phrases dans tous les sens.” Ses yeux se baissent, et elle se tait. Consciente d’en avoir peut-être trop dit. Honteuse de s’inclure dans un combat qui n’est pas le sien et qu’Ernest ne souhaite peut-être pas partager.

Mais c’était si agréable pendant quelques secondes d’avoir quelqu’un à qui parler librement.
Quelqu’un qui comprend.
Quelqu’un qui sait.


Dernière édition par Hannah Abbott le Jeu 10 Sep - 15:41, édité 1 fois
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Que tout ça soit fini.
C’était une idée étrange, qui donna un petit peu le vertige à Ernest. La fin de tout cela, à quoi cela pourrait bien ressembler ? Il n’en avait aucune idée. Qui perdrait-il sur la route ? Serait-il là pour la voir, cette fin ? Que deviendrait Emily ? Sa famille, son père ? Ernest n’était pas révolutionnaire, il n’avait pas cette fibre socialiste auxquels prétendaient certains résistants. Il n’avait pas cet avis tranché sur les collaborateurs car beaucoup d’entre eux étaient ses amis. Son père, qu’adviendrait-il à son père qui s’était forcé à aider le gouvernement mais l’avait tout de même fait ? Ernest savait que si, lui, avait été sauvé par M. Macmillan il avait bien dû être le seul. Les informations de son père avaient dû mener au N9 ou au cimetière bon nombre d’opposants au régime. Si tout se finissait comme eux voulaient que les choses se finissent, comment cela allait-il se passer ?
Et Ernest était-il un monstre de se poser ce genre de questions ?

Ernest hocha doucement la tête aux paroles de Hannah. Chassant ces idées sombres, il se rappela qu’ils étaient encore à des millénaires d’une fin, quelle qu’elle puisse être. Et que l’important, en cet instant, était d’avoir des alliés. Des alliés comme Hannah, qui le faisait rougir à dire qu’elle était touchée. Il piqua du nez, gêné, et attrapa finalement le thé sur la table pour en boire une gorgée et cacher son trouble. Il n’était plus habituée à ce genre d’expression affective.
Un moment, il ne sait pas quoi répondre. Comment exactement exprimer ce qu’il ressent dans cette situation, c’est bien le grand mystère de son existence. À l’intérieur de lui-même il commence à bafouiller des phrases, des explications, des remerciements, des longues phrases pour expliquer de façon trop guinée combien Hannah pouvait être importante pour lui.
Rien ne sort.

Ce fut Hannah elle-même qui le sortit de la boue dans lequel il s’était enfoncé avec cette simple phrase : “Il nous faut un plan”.
Il hocha la tête, aussitôt. Ernie n’était peut-être pas un homme d’action mais un homme de plan, ça oui, il pouvait s’identifier. Il les actait rarement mais alors les imaginer ? Absolument aucun problème.
La question qui suivit ne fit malheureusement pas de sens pour Ernest. Contacter qui ? Il cligna plusieurs fois des yeux en essayant de comprendre mais l’explication ne venait pas. Hannah passait déjà à autre chose et il raccrocha sur ce train de pensée là, hochant de nouveau la tête après cet instant de trouble. Un sourire rassuré se dessina sur ses lèvres :
Tu pourrais faire cela ?
Il avait voulu une confidente et soudain se retrouvait avec une alliée, une complice.
Peut-être aurais-tu des potions ou des soins pour les personnes qui auraient perdu la mémoire ? Pas forcément pour retrouver ce qui manque mais… adoucir le choc ? Je pensais à utiliser un peu d’occlumancie pour éponger les effets magiques du traumatisme...
D’un mouvement de la main, il balaya les excuses de Hannah. Pas de ça entre eux. Quand on lui donnait une ligne de réflexion Ernest se grandissait soudain d’une étrange assurance, qui se dégonflait à la moindre distraction.
Au contraire, c’est très utile, Hannah, merci beaucoup.
Avec cette petite voix solennelle que tant de gens prenaient de la suffisance quand c’était, véritablement, sa manière de remercier ses amis.
Après cela il cela, il eut une situation, reposant sa tasse de thé à moitié vidée, ses doigts jouant avec le rebord alors qu’il semblait hésiter. Puis, avec un froncement de sourcil, il demande :
Mais à l’instant… Tu disais vouloir contacter quelqu’un ? Qui pourrais-je vouloir rencontrer ? D’autres personnes qui auraient besoin de mon aide ?
L’Ordre, en cet instant, était à des millénaires de ses pensées. Ils n’existaient presque plus dans son esprit. Et, surtout, il ne méritait certainement pas de les rejoindre à nouveau.
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Nial Slow
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Leur monde ne tourne pas rond, c’est un amer constat que l’on ne peut plus se permettre d’ignorer une fois qu’il est apparu dans sa plus sincère apparence. Des élèves ont été forcés d’abandonner leurs études pour s’enfuir et résister. Des personnes qui ont eu le malheur de naître différents (sans n’avoir jamais rien demandé) sont forcés à des places inférieures par un gouvernement discriminant porté par des gens qui ont été bercés un peu trop près du mur. Et deux amis de longues dates concoctent des plans autour d’un breuvage chaud et d’une petite table basse. Car si le monde ne tourne pas rond, eux tanguent et avancent sur un fil, tentent de rester droits et de ne pas fléchir. La solitude est le pire des maux quand on doit se battre, il est si facile alors de perdre pieds ou d’abandonner que lorsque Ernest raconte à Hannah ce qu’il souhaite faire, elle n’hésite pas une seule seconde à lui montrer son soutien. Elle n’a que rarement confiance en ses capacités mais est certaine de faire tout ce qui est en son pouvoir pour lui apporter ce dont il aurait besoin.

Quand elle se reprend, la médicomage a un peu peur de l’entendre dire que tout cela n’était qu’une blague, ou pire encore, qu’il se débrouillera tout seul ; mais il balaie en une phrase toutes les inquiétudes qu’elle pourrait avoir à ce sujet. Elle répond à chacun de ses questionnements par un hochement de tête appuyé, ses boucles blondes retombant en cascade autour de son visage souriant en suivant son mouvement affirmatif. “Bien sûr. Pour tout te dire je le fais déjà.” Elle dit ces mots dans un chuchotement complice, comme une confession un peu coupable et malicieuse à la fois. “Pour ce qui est des potions, je sais qu’il y a la Penspasbête qui existe, ce n’est pas franchement révolutionnaire pour la perte de mémoire mais peut-être que cela peut aider, ou alors partir des ingrédients de cette potion pour trouver quelque chose de plus efficace ?” Elle hausse une épaule, ses petites cellules grises carburent à toute allure tandis qu’Hannah fait la liste mentale de tout ce qui pourrait leur être utile. “Je vais y réfléchir, en tout cas l’idée de l’occlumancie me paraît pas mauvaise du tout !” Et sourit de plus belle quand son ami la remercie - là où d’autres y verraient un ton hautain, elle ne perçoit que de l’espoir et une bouffée d’affection l’envahit un peu plus ; it may be wishful thinking, but she’s seeing a sparkle in his eyes that wasn’t there since his return. Après un temps, où elle le voit hésiter puis froncer des sourcils, Ernest s’adresse à nouveau à elle et c’est au tour d’Hannah de prendre une mine interrogative. Peut-être s’est-elle trompée en parlant de L’Ordre, peut-être ne veut-il rien n’avoir à faire avec eux, en tout cas ce qui paraissait comme une évidence à ses yeux n’en est clairement pas une pour le psychomage. Avec un sourire un peu plus incertain, elle répond. “Oh non, enfin si jamais j'en rencontre je saurais à qui les confier maintenant. Mais non, je ne parlais pas de ça. En fait, je me suis dit que peut-être tu voudrais - enfin ce n’est pas obligé hein, mais peut-être que tu voudrais entrer en contact avec l’Ordre?” Le dernier mot est prononcé tout bas, elle a peur Hannah de dire à voix haute ce mot qui pourrait l’envoyer en prison ou vers une mort certaine, ou les deux d’ailleurs. Elle reprend sa tasse d’une main un peu tremblante, ne remarque même pas qu’elle est toujours vide, et reprend. “Enfin, seulement si tu veux, je ne te forcerai à rien, c’est ta décision après tout.” Même si la Abbot considère que les plans d’Ernest intéresserait probablement l’Ordre, elle ne lui ferait jamais l’affront de leur en parler sans son accord. C’est son combat, c’est sa vie, il y a bien trop de personnes dans ce monde qui tentent de les diriger, de les entraver pour qu’Hannah ajoute sa pierre.
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mars 2007 — chez hannah
J'aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer. J'aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncer. J'aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger. J'aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté. J'aime ceux qui paniquent, ceux qui sont pas logiques, enfin, pas "comme il faut", ceux qui, avec leurs chaînes pour pas que ça nous gêne font un bruit de grelot, ceux qui n'auront pas honte de n'être au bout du compte que des ratés du cœur pour n'avoir pas su dire "délivrez-nous du pire et gardez le meilleur".

Ernest n’avait jamais imaginé qu’il pourrait se retrouver dans cette situation, en particulier avec Hannah. Il avait eu la même surprise, des années auparavant, à Hogwarts quand il s’était retrouvé avec des amis. De véritables amis, grâce à l’impulsion de Justin. Des gens qui le supportaient, lui apprenaient des choses, l’aidaient et qu’il tentait d’aider en retour. Ernest avait bien eu des personnes proches de lui avant l’école mais jamais dans ce cadre, jamais quelqu’un avec qui il partagerait un quotidien et des projets. L’idée de faire ses devoirs avec quelqu’un le dépassait complètement à l’école. Qu’il puisse parvenir à exercer une activité en équipe dépassait clairement toutes les attentes paternelles.
Qu’il puisse résister de nouveau et fonder un projet avec Hannah n’avait jamais traversé ses espoirs. Il avait un souvenir très flou de ce qu’il avait pu faire à l’Ordre à l’époque. Il devait être trop jeune et pas assez vaillant pour qu’on le charge de choses importantes car il se souvenait surtout d’avoir transporté des caisses et des sacs d’emplacements à d’autres et d’avoir amené les journaux du jour pour des résistants affamés de nouvelles. Clairement, il n’avait pas prévu toute une démarche psychiatrique pour venir en aide aux retournés du cerveau.
Ce qu’il se retrouvait visiblement en train de faire.
Il écoutait attentivement Hannah et en même temps, prenait note intérieurement de tout ce qu’elle disait, rangeant les informations dans cette partie de son cerveau qu’il défendait au moindre risque d’une contraction de son occlumancie. Ses doigts, dans les airs, dessinaient discrètement des runes de protection qu’il appliquait à l’intérieur de lui-même, comme représentation de sa particularité. Il n’était pas habitué à intégrer quelqu’un à son système et à sa logique, le Macmillan, et c’était bien la seule manière qu’il avait de prendre Hannah en compte : l’intégrer le plus profondément possible dans ses souvenirs.
Il allait enchaîner sur l’aspect pratique de leur collaboration, le prochaine rendez-vous qu’ils devraient établir pour discuter des avancées des projets, la circonstance des tests, l’établissement d’un code pour pouvoir se passer des notes, même partielles. Ce fut à ce moment-là qu’il posa de lui-même la question sur une autre collaboration (s’il faut rajouter quelque chose à l’intérieur du crâne bien rempli) et qu’il se prit une réponse à laquelle il ne s’était pas attendue.

Ernest, qui s’était penché par-dessus la table se redressa brusquement. Le geste, peu habituel, raviva ses vieilles blessures et lui flanqua un tournis qu’il stabilisa en s’accrochant d’une main à la canne qu’il avait accoudé au fauteuil. Les runes de l’artefact s’agitèrent aussitôt, brillèrent presque légèrement sous la pression de sa magie, et l’empêcha de tourner de l’œil ou de se sentir saisi de nausée.
L’Ordre.
Je n’y avais pas pensé, lâcha-t-il en toute honnêteté.
Ce n’était pas qu’il avait un mauvais souvenir de l’Ordre, sans qu’ils soient tous heureux. Ce n’était pas qu’il les méprisait, questionnait leur autorité ou leur pertinence. Il avait juste cru que ce cordon-là avait été rompu et ne pourrait jamais être renoué.
Je… il hésitait et fronça les sourcils, clairement soucieux. Hannah, je ne pense pas que le problème vienne de moi. Je pense plutôt qu’ils ne veulent plus avoir affaire à moi.
Le thé refroidissait sur la table et il se sentait incapable d’en boire de nouveau. Sa gorge un instant libérée s’obstruait de nouveau en repensant à quel point il avait failli.
Je suis compromise. Mon père pourrait me dénoncer à tout moment et je suis bien plus surveillé qu’à l’époque. Je… Si tu veux leur demander de l’aide, je pense qu’il vaudrait mieux que cela vienne de toi.
Hannah devait être bien mieux perçue que lui dans l’organisation résistante, se disait-il sans prendre en compte qu’il y avait clairement une échelle entre lui et quelqu’un du cinquième cercle.
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Nial Slow
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En y réfléchissant Hannah s'était peut-être un peu avancée en proposant à Ernie de contacter l'Ordre pour les mettre en relation avec lui. Après tout, pour quelle raison feraient-ils confiance à quelqu'un qui les avait abandonnés et qui avait une famille impliquée au sein du gouvernement. Accepteraient-ils seulement de l'écouter ou décideraient-ils sans autre forme de procès que le jeu n'en valait pas la chandelle ? De plus, Hannah ne pouvait joindre que Susan, seule personne du mouvement avec laquelle elle était en relation, et on ne pouvait pas dire que celle-ci lui faisait assez confiance pour accepter une rencontre avec Ernie aussi simplement que s'il s'agissait d'une réunion entre d'anciens camarades de classe. 


Clairement, Hannah avait parlé avant de réfléchir et en plus de mettre Ernie dans une position inconfortable à réminiscer sur des actes passés alors que quelques secondes plus tôt ils étaient tournés vers l'avenir, la médicomage s'était un peu trop avancée en lui proposant le soutien de l'Ordre, comme si par leur simple bonne volonté, toutes les portes s'ouvriraient à eux. Redescends sur Terre Hannah Banana! Toutes les paroles de son ami étaient pleines de bon sens après tout. Elle repose sa tasse de toute façon toujours vide. "je ne suis pas certaine qu'ils me fassent plus confiance." baissant les yeux, le visage dur de Susan lui apparait, incrusté dans sa rétine et dans ses plus intenses regrets. "Je n'ai pas de contact avec beaucoup de monde là-bas, et je ne leur suis sans doute pas d'une très grande aide. Tu as peut-être raison... C'est peut-être une mauvaise idée...." Toutefois, Hannah ne serait pas qui elle est si elle se laissait aller aux sombres pensées. Optimiste jusqu'au bout de ses ongles, voyant le bon même là où il n'y en a pas, combattant l'injustice tout autant que les insultes, le coeur sur la main et la main sur le coeur. Elle avait toujours été ainsi, Hannah, et c'était une de ces rares qualités- qu'elle ne reconnaitrait pas si on la lui mettait sous les yeux- qui n'avait pas été emportée par le temps et les épreuves. "Mais, je pense qu'il faut quand même essayer si tu es d'accord. On a tous besoin d'un Ernie à ses côtés, moi je l'ai toujours dit. Il suffira d' une rencontre pour que tu puisses les convaincre du bien fondé de ta mission et puis s'ils ne te font pas confiance c'est pas grave, ils apprendront." Ses yeux brillent alors qu'elle s'est levée d'un coup brusque du canapé, un regard plus dévidé que jamais sur son visage ; tentative inconsciente pour éclairée la pièce assombrie par le doute. "Tu ne seras pas seul, je viendrais avec toi. Si tu veux ? On aura tout le temps pour se préparer. Je te ressers du thé ?" ce n'est pas aussi simple qu'elle le laisse entendre, il faudra convaincre Susan, puis trouver un endroit qui leurs conviennent, et cela prendra peut-être plus d'une rencontre, mais qu'ont-ils d'autres que les plans sur la comête et l'espoir ?
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Ernest se sentit cruellement rassuré de sentir que sa gêne connaissait un miroir chez Hannah. Qu’elle non plus, finalement, n’était pas la personne la mieux accueillie au sein de la résistance. Qu’ils étaient ensemble dans cette galère et ces doutes qui leur prenaient la gorge. Dire que pendant des années il avait refusé de la voir à cause d’un jugement ridicule et hâtif, cruel, alors qu’elle était sûrement celle qui, dans leur groupe d’ami, comprenait le plus ce qu’il pouvait ressentir. Ils avaient eu les mêmes aller-retour, malgré leur décalage. Ils se rejoignaient quelque part, se poussaient l’un l’autre, et Ernest s’était finalement résolu ce jour-là à accepter cette proximité, cette alliance qu’ils formaient depuis bien plus longtemps que cet accord d’à peine quelques minutes.
Avec elle, il se sentit accablé par leur difficulté de leur tâche, par le poids de leur trahison, par les erreurs qu’ils avaient pu commettre et les pousser loin de ceux qu’ils voulaient aider. Parce qu’Ernest, malgré ses hésitations voulait, profondément, offrir quelque chose à l’Ordre qui pourrait les aider, les faire avancer dans ce qu’ils voulaient faire.
À quelques secondes près, il aurait pourtant été celui qui aurait essayé de rassurer Hannah. Lui qui lui aurait dit de persévérer, qu’ils ne pouvaient pas abandonner, qu’il fallait essayer. Même pour pas grand-chose, même pour qu’on les refuser. Si Hannah était poussée par l’espoir et l’optimisme, Ernest avait cette étrange détermination qui le poussait à préserver dans l’adversité, même s’il n’espérait plus rien. Cette même force qui l’avait poussé à persévérer ses études en rune alors que son père désapprouvait et que sa mère ignorait. De toute manière, il n’allait pas arrêter ses recherches pour sauver M. Harris. Il le savait, qu’il n’arrêterait pas, qu’il poursuivrait même pour lui rendre à peine un peu d’autonomie. Alors l’Ordre pouvait bien aller se faire foutre s’ils ne voulaient pas de son aide !
La vulgarité de ses propres pensées le gênèrent terriblement alors que, en face de lui, Hannah reprenait du poil de la bête.

Fasciné et un peu surpris, il la regarda s’affirmer, et le complimenter, le complimenter si brusquement qu’il se retrouva surpris et imbécile, la bouche entrouverte sans savoir quoi réfléchir. Avoir besoin d’Ernie ? Il n’y pensait jamais comme ça. Il n’était pas quelqu’un dont on avait vraiment besoin, à ses yeux. Plutôt quelque chose qui était là, qu’on appréciait, qu’on gardait, jusqu’à lui trouver, un jour, brusquement, une utilité et se remercier de ne pas l’avoir jeté. Il pouvait être utile, Ernest, il ne le niait pas. Mais qu’on puisse avoir besoin de lui ? Que tout le monde puisse en avoir besoin ?
C’était assez ridicule pour qu’il laisse échapper un petit rire gêné et amusé.
La suite surestimait clairement, et profondément, ses capacités. Si Ernest avait toujours une confiance un peu démesurée de ses capacités intellectuelles il n’était pas sûr d’être le plus adroit pour une mission de persuasion. Surtout s’il fallait gagner leur confiance. Non, non, il n’était pas doué pour ça. Hannah l’était bien plus que lui et ce fut parce qu’elle se proposa d’être avec lui qu’il se sentit un peu moins projeté au milieu de l’océan avec un canoë et une pagaie.
Je ne le ferai que si tu viens avec moi, précisa-t-il d’une voix solennelle.
Après une inspiration, il se redressa, reprit sa canne et marcha jusqu’à elle. Être debout le rendait plus fragile, plus maladroit, et pourtant c’était important qu’il marche jusqu’à elle. Qu’il soit debout pour cela.
On les aidera, on essayera en tout cas. Et s’ils ne veulent pas de nous, on sera très bien tous les deux, tu ne penses pas ?
Sur ces mots, il tendit sa main libre, nerveuse et un peu tremblante, mais déterminée à serrer celle de son ami pour clore cette décision qu’ils prenaient ensemble ce soir-là.
Et je reprendrai bien du thé, bien entendu, précisa-t-il avec le sourire de celui qui ne refusait jamais quand on lui en proposait.
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