anima (leopold)

anima

21 juillet 2006 - norfolk (england)

Dire qu'il souffre serait un euphémisme. Il a mal partout ; son corps entier le tiraille, lui rappelle inlassablement que deux jours plus tôt il a failli laisser sa peau dans la forêt. Le visage de Terrence est toujours gravé dans son esprit ; il secoue la tête, comme pour chasser cette vision de ses pensées. Il l'a appris à la dure - les amitiés ne comptent plus. Certains font des choses qu'ils n'ont pas envie de faire, et celui qui était autrefois son ami sur les bancs de Hogwarts en fait sûrement partie (non pas qu'ils aient réellement eu le temps de discuter, entre deux sortilèges lancés et un autre évité de justesse). Conan a pas le temps d'y penser plus que ça : il est focalisé sur sa survie, uniquement. Il pensera à Terrence plus tard (ou sûrement jamais : certaines choses sont mieux dans le passé, auquel elles appartiennent). S'il a réussi à échapper de justesse à Terrence et son handler (car Conan a été surpris de découvrir la nature de loup-garou de son ancien camarade sur le tas : le triangle sur sa joue n'est pas passé inaperçu sous l'oeil du demi-selkie), ce n'est pas pour autant que ça a été simple : il a été ballotté de tous les côtés, secoué, blessé. Il tient encore debout et c'est un miracle : mais il peut pas faire taire la douleur et la fatigue qui se mêlent dans ses membres. L'envie de s'allonger sous un arbre et de dormir pendant cent ans (juste histoire de reprendre ses forces).
Il a transplané ici, une bonne demie-heure plus tôt. Il fait que ça depuis deux jours ; encore plus maintenant qu'il sait avec certitude qu'on est après lui, sachant qu'il a réussi à échapper à deux personnes envoyées à ses trousses. Il sait, Conan, qu'il va plus rester tranquille bien longtemps avant qu'on lui re tombe dessus (peut-être même que cette fois, ça sera quelqu'un de cent fois pire : le genre qui s'inquiétera pas de savoir s'il doit le ramener mort ou vivant parce qu'il s'en fout). Ses entrailles se serrent à cette pensée ; peu importe le nombre de fois où il s'est demandé s'il était réellement nécessaire qu'il reste en vie, il a pas envie de passer son dernier soupir sous les coups de baguette d'un mangemort. C'est une des rares choses dont il est sûr et certain. S'il doit mourir, il préfère encore se jeter à la mer et laisser le sel dévorer son cadavre meurtri.

Il trébuche en se prenant le pied dans les racines d'un buisson, se rattrape de justesse à un arbre - sa main rappe contre l'écorce du chêne, et il grimace. C'est bien le moment de faire une pause, pendant que c'est encore tranquille. Il s'arrête un instant (lève les yeux vers le ciel : y a des branches qui lui coupent la vue, mais il peut sentir les rayons du soleil inonder le visage et, pendant un très court instant, il oublie tout). "J'vais plus pouvoir continuer longtemps .." Qu'il se murmure à lui-même. C'est vrai. Son corps est à bout ; pourtant, l'énergie et le feu son toujours là. Peut-être que c'est le désespoir qui lui donne un regain de vitalité (ou la sensation fugace et sûrement illusoire qu'il se rapproche petit à petit de son but). Il se dit ça, pour s'encourager : pour pas baisser les bras. L'Ordre est plus très loin. Tu vas t'en sortir. Reste fort. C'est ce que maman lui aurait sûrement dit (heureusement qu'elle est morte il y a des années, il ose même pas imaginer ce qu'ils auraient fait à une selkie, sachant que papa avait déjà gâché sa vie).
Conan reste bien une bonne quinzaine de minutes sous cet arbre - il boit, mange des baies qu'il trouve pas trop loin, le tout sous le sort de protection qu'il a lancé peu après s'être posé dans le coin. Puis, il finit par se relever - parce que c'est pas sûr, ici. C'est pas une bonne idée de rester tout le temps au même endroit (faut qu'il bouge, sinon, il est une cible facile). Et pourtant, peut importe combien de kilomètres il parcourt, on finit toujours par retrouver sa trace (c'est pour ça qu'il fait autant attention). Quand il reprend sa route et met fin au sortilège de protection, il essaye de masquer les traces de son passage du mieux qu'il peut. Ses doigts se resserrent autour des lanières du sac qu'il porte sur son dos (comme pour se rassurer, se dire que tout ira bien) et il se remet en route ; frôle les arbres et reste dans l'ombre.

Mais, la vérité, c'est que rien ne se passe jamais réellement bien.
C'est totalement l'opposé qui arrive, à chaque fois.

@leopold crabbe

Invité Invité

anima.

@conan lee

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« Un fuyard. Yep, un d’plus, un d’moins, t’sais comment c’est, princesse. Tu balaies d’un revers de main alors que sa joue brille d’un triangle rouge sang, éclaboussant sa nature de son visage fin et délicat. Et alors que tu la dévisages, elle tourne la tête dans le sens inverse. Qu’est-ce que vous dévisagez, Crabbe ? Ton nouveau tatouage. » T’exposes simplement et tranquillement. C’est juste une réalité comme ça saute à la gueule ce truc. Teresa te regarde de nouveau, les yeux mauvais et rageurs, s’apprêtant à lâcher un mot acerbe avant qu’tu lui sortes. « Bon viens, on s’casse. On a autre chose à foutre qu’s’bouffer du regard. Ramène ton cul d’sangsue. » Et y a le début d’un rire mais tu la vois pas serrer les dents à s’en faire saigner, tu la vois pas serrer des poings à en avoir des demi-lunes dans la peau. Alors tu te gausses, alors tu te marres. Pour toi, c’est juste une blague. Pour toi, c’est juste d’l’humour un peu vache, un peu crasse.

Pour elle, ce sont des insultes qui ripent au cœur, et finissent par ancrer la rancœur.
Mais t’en as rien à foutre alors que tu la devances, alors que tu t’élances déjà devant les soucis, tu t’en doutes. T’aimes, pourtant, ça les emmerdes. Tu vis pour elles, tu respires pour l’action, les frissons d’excitation, de pure pulsion, de déraison.

(…)

Le jour a succédé à la nuit et t’as renvoyé Teresa faire dodo. Pas question qu’elle se grille au soleil sans bonne excuse. T’sais qu’elle te retrouvera facilement entre les arbres. C’est là qu’ils ont perdus sa piste. En même temps, rien d’étonnant, c’est un piot qui lui courrait après à l’hybride. C’est même l’genre d’gamin qu’hésite Terrence Boots. Il est docile mais il est mou. Trop mou.

Et t’observes tout, tu te baisses pour sentir la terre, voir si le fuyard aurait pas laissé des traces dans la terre. Des traces qu’ils auraient oubliés d’effacer. Y a encore des traces de magie dans l’air d’son transplanage. Et t’hésites pas à le faire aussi, à le suivre à petit pas. Quand tu chasses, t’es patient, t’es tranquille. C’est comme si t’étais pas toi tant t’es calme, tant t’as le temps.

En même temps, traquer ça prend du temps.
C’est pas une activité d’gosse pas fini. C’est pas le truc qu’on plie en une heure. Et t’as, malheureusement pour ta proie, tout le temps du monde. T’as envie de faire saigner, d’tuer. T’as envie d’faire pleurer et y a rien que des larmes qui pourront contenter cette faim de souffrance.

(…)

« Héhéhé. » Tu finis par lâcher alors que le jour tombe au fur et à mesure alors que t’observes la branche, les traces de cotons des vêtements. Il manque même un peu de morceau d’écorce sur ce tronc. Tu t’approches lentement, doucement, remarquant les baies délogées. Il a dû s’arrêter pour s’reposer et grailler. « Il n’est pas loin, souffle la voix de la vampire doucement dans ton dos. Il s’est égratigné ici. J’sais, j’suis p’tet pas vampire mais c’est évident qu’il s’est cassé la gueule. J’pense qu’il a pas dormi d’puis un moment. » Un soupire s’échappe des lèvres, féminine. Tu te pourlèches les babines et elle se demande si elle n’est pas plus humaine que toi. Qui est la bête de vous deux ? Qui est l’animal excité à l’idée de bouffer la peur, les regrets ? Elle grimace, tu la répugnes.

T’façon, t’sais qu’t’es c’qu’t’es. Tu changeras pas. Ni pour elle, ni pour personne. Y a trop de mauvaises habitudes, y a trop ce besoin de faire saigner, de faire pleurer. Y a trop cette envie de briser les autres aussi facilement qu’tu peux le faire. « Par là, elle indique simplement. Et tu la suis. Tu t’élances, chien fougueux qui a trop faim, qui crève la dalle. Et tu vas t’empiffrer du malheur des autres. Tu vas prendre, tu vas détruire. Il est là. » Et tu souris plus pleinement, plus brutalement quand tu vois la silhouette se dessiner entre les feuilles, les arbres ; ta proie est là.

« Teresa. I know. » et elle s’élance, se matérialise presque devant le jeune homme. Un sourire s’étire sur ses lippes, elle fait si naïve, si innocente dans sa robe col claudine noir. La beauté est quasi fantasmagorique alors que tu sors des buissons simplement : « Salut. Ça fait un moment qu’j’t’cherche. T’as l’choix, j’t’ramène soit entier, soit les pieds d’vants. T’as trois secondes pour me répondre, après j’lacherai ma hound. Et le sourire s’agrandit alors qu’elle dévoile deux crocs pointus. Un. T’observes le gamin de dos. C’est ça qu’a temps d’fil à retordre à la VB ? Deux. Tu te pourlèches les babines. Un grondement se fait entendre. Plus pour intimider qu’autre chose. Elle t’a déjà dit que ça la dégoûtait d’s’comporter en animal. Trois. » Et la baguette roule entre tes doigts.

CODAGE PAR AMATIS

anima

21 juillet 2006 - norfolk (england)

Il sait pas ce qu'il se passe. Il cligne des yeux, et l'instant d'après, elle est là. Belle, pâle et menaçante ; les crocs, blancs et acérés, qui brillent sous les rayons de soleil qui se frayent un passage parmi les feuilles. Elle le terrifie ; le sang salé du selkie se glace dans ses veines. Elle a l'air enfantin, et pourtant, il sait qu'elle pourrait le tuer d'un claquement de doigts ; la marque rouge sur sa joue ne trompe pas, il s'agit bien d'une vampire. Une lueur désolée passe dans son regard. Il est triste, pour elle ; est-ce qu'elle est forcée à agir ainsi ? Il aimerait bien sauver tout le monde, mais il peine déjà à se garder lui-même envie ; essayer de sauver la totalité des hybrides, ça serait bien présomptueux de sa part, au gamin qui galère déjà à tenir debout.
Y a d'autres bruits derrière lui ; il se retourne à moitié, pour ne pas tourner le dos à la vampire. Il est acculé, comme une bête sauvage ; assailli de toutes parts. Et le sang se glace un peu plus dans ses veines face à la vision d'horreur ; son visage perd de toutes ses couleurs alors qu'il se demande comment il va faire pour échapper à la forteresse imprenable qui vient de sortir des buissons. Il est géant, il est terrifiant : et il a l'air très fort. Son instinct hurle dans ses oreilles comme une sirène ; l'autre partie lui ordonne de se tuer lui-même, maintenant, pour échapper à ce qui l'attend. Y a plein de choses qui se fracassent dans son esprit, à cause de la panique, il arrive même pas à saisir tout ce que l'autre lui dit.

Il retient juste la menace. Ça lui remet les idées en place. Se rendre ? Et puis quoi encore. Il est pas débile, Conan. Il a fui, une fois ; ils seront pas cléments avec lui. S'ils le tuent pas, il finira comme rat de laboratoire jusqu'à ce qu'on l'épuise, le vide de toute son énergie vitale. Il se met à compter, son assaillant ; la vampire est toujours là, elle grogne. Il a envie de disparaître, Conan, mais il peut pas. "Non." Vous m'aurez pas ! qu'il a envie de lui hurler, à lui et à la vampire. La peur lui broie les organes, la panique s'insuffle doucement dans son esprit alors qu'il essaye de garder la tête froide. S'il commence à perdre ses moyens, ça sera terminé pour lui et sa fuite. Tout sera tombé à l'eau. Alors, faut qu'il garde ses esprits (ou qu'il essaye, le plus possible). Il peut le faire, pas vrai ? (Il essaye de s'en persuader, mais il tremble comme un faon face à un lion ; arbuste face à la montagne qui lui fait beaucoup trop d'ombre, l'empêche de grandir).
Son corps agit tout seul. Les doigts pointent le sol, comme quelque jours plus tôt quand il a dû sauter par-dessus la rivière pour échapper à Terry et son handler. "Elasticus !" qu'il fait, et il s'élance, bondit ; pas assez haut, pas assez habile, car ils passe à travers les branches des arbres au-dessus d'eux. Elles l'égratignent, le ralentissent, mais c'est toujours mieux que rien (c'est ce qu'il se répète, alors qu'une branche manque de lui crever un oeil). Quand il revient au sol, il peine à tenir debout, vacille un instant mais la survie est plus forte. C'est l'adrénaline et l'instinct de survie qui le guident ; il sent même plus la douleur, ni le sang qui commence à perler sur son visage sous les quelques petites plaies. "Aguamenti !" L'eau sort de ses doigts pour sauter au visage de la vampire ; c'est pas ce qu'il voulait, et ça va sûrement l'énerver plus qu'autre chose. Il se remet à courir, vainement. C'est plus fort que lui, il peut pas s'empêcher d'utiliser des sortilèges bénins. Peut-être qu'il est débile, à toujours se retenir ; mais la violence le terrifie. C'est risible, pitoyable, et minable : sa vie est littéralement en danger, mais il arrive pas à se décider à faire preuve de cruauté, lui aussi. C'est pour ça qu'il finirait sûrement par se faire bouffer, un jour : et ce jour est sûrement arrivé.

Est-ce que je vais mourir ?
La question tourne en boucle de sa tête.
Non, non. Je veux pas.

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résultats des dés :
- un : le elasticus est lancé trop dans l'urgence du coup conan saute pas assez haut et se prend des arbres/branches dans sa fuite (great)
- deux : le aguamenti ne fait qu'éclabousser teresa à la figure un court instant

(les dés me détestent bonsoir)

@leopold crabbe

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