sunflowers
@leopold crabbe
«
Je ne sais pas encore quand je vais revenir. » Lili le sent qui se tend à sa réponse, incertain. Leopold est le premier auquel elle le dit. Même sans les mots, Pio a déjà compris qu'elle ne reviendrait pas de si tôt. Mais Leo est le premier auquel elle avoue - le premier auquel elle admet la vérité : Lile ne sait ni quand, ni où elle trouvera les réponses qu'elle cherche. Elle espère juste que Leo comprenne qu'elle a besoin de rassembler les pièces du puzzle. «
J’sais pas bien si j’comprends mais j’sais qu’si t’as b’soin d’jouer au briseur d’sort, bha, ok. T’sais, la maison sera toujours là. » Lili acquiesce, le mouvement chargé de certitudes. Oui, la maison, c'est encore et toujours là-bas, de l'autre côté de la Manche. Là où elle retrouve sa famille et Leo. C'est quelque chose qu'elle sait ancré en elle, chevillé au coeur. «
‘fin, j’s’rais toujours là. Où tu veux, quand tu veux, à n’importe quel heure d’jour ou d’la nuit, j’serais là. » Et les bras de l'irlandaise entourent le Crabbe plus fort, ils soufflent
je suis là pour toi dans un silence qui en dit plus que les mots - parce que leur amitié ne connait pas les frontières, qu'elles soient naturelles ou tracées par les hommes. «
T’as juste à m’envoyer un hibou et pouf, t’as un Leo qui traverse un portoloin. » Cette fois, l'irlandaise secoue la tête, refuse. «
Ca, par contre, une moue sévère s'étire sans éteindre la chaleur du regard clair - Leo est toujours si déraisonnable, si entier et extrême alors elle lui explique :
il ne faut plus que tu fasses ça, tu vas payer une forture en portoloins ! » Et elle ne veut pas qu'il dépense toute sa paie pour venir venger ses moindres bobos. «
Tu me promets que tu attendras que je te dise oui pour venir, hm ? Sinon je ne te raconterai plus tout dans mes hiboux. » Parce qu'elle ne veut pas qu'il mette toute sa vie entre parenthèses juste pour elle.
«
Viens on va grailler avant d’chialer au milieu du village d’vant tant d’sentiments. » Un rire pétille d'un amusement tendre. «
Tu as peur qu'on comprenne que tu as un coeur tout tendre, Crabbe ? » demande-t-elle avec un sourire. Il a beau dire,
ils ont beau dire : Lili a toujours su que Leopold Crabbe a un coeur un peu maladroit, un peu brut comme ces géodes qui cachent des trésors dans une coque de roche toute simple. Elle ne laissera jamais personne dire le contraire.
D'un pas preste, habituée aux grandes foulées d'un Crabbe affamé, elle l'entraîne, main dans la main vers le restaurant duquel s'échappe le fumet d'une viande grillée, savoureuse. «
Salut, j’ai la dalle. » Annonce-t-il devant le regard éberlué du sorcier et sur les lèvres de Lile, un sourire en coin s'étire discrètement, victorieux. Au moins pour le temps du repas, les idées de vengeance sont loin, très loin - et Lili ne compte pas les laisser revenir dans le paysage (niark niark). «
Bonjour Kyriakos, elle salue l'homme qui les accueille avant de proposer :
On peut s'installer sur la grande table de la terrasse ? On vient manger des grillades. » De la main, on leur indique la terrasse, pas encore envahie par les clients, et surtout ladite table, entourée de deux bancs en bois un peu grossier mais épais et solide. «
Fais-toi plaisir, ici c'est super bon et c'est moi qui invite ! » Glisse-t-elle à Leo en même temps que ses fesses sur l'un des bancs. Une serveuse a vite fait de leur servir une eau fraîche et désaltérante, de s'éclipser quelques minutes pour revenir avec les mezze et le pain demandés par Lile. «
Sers-toi et raconte-moi ! Demande-t-elle à Leo, curieuse de savoir comment lui et Vincent vont :
Ca fait un moment que je n'ai pas eu de nouvelles de ton frère d'ailleurs. Il va bien ? »