BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 Alden | Washed away

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MessageSujet: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyMer 8 Avr - 21:39
ALDEN HARRIS
♪ (Wake me up) Wake me up inside (I can't wake up) Wake me up inside (save me) Call my name and save me from the dark ♪

 
e.leau

âge » Jeune par rapport à ceux qui ont 28 ans. No raj les rajeux.



fréquence de connexion » le plus possible  🅱  🅱

comment t'as connu le forum ? »  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  I SAID NO  j'eus quelques petits comptes ici fut un temps…  hehe




avatar » Jemaine Clement ©by the one, the poupoune


mon personnage est » Recyclé  NOPE Inventé


SCUM OF THE EARTH

nom prénoms  » Il s’appelle ALDEN harris. Peut-être qu’il y avait eu d’autres choses, avant, mais ça n’avait plus d’importance. Non-essentiel, comme on disait dans les bureaux. Ce qui était non-essentiel, ça pouvait être bazardé. Mais ce qui est amusant, c’est quand il prend une plume pour commencer à écrire sa signature, instinctivement il dessine à la fin de son nom un petit gribouillis étrange, sans aucun sens. C’est plus effrayant qu’amusant, en réalité, alors il froisse le papier et le jette. Mais parfois il recommence, le fait du bout de son index sur sa paume. Et ça picote légèrement.

surnoms  » Ça lui semble tout simplement preposterous (mais d’où sort ce mot ? — parfois des mots sortaient, comme ça, sans qu’il ne sache trop pourquoi il les prononçait ou même ce qu’ils voulaient dire) donc ça lui semble absurde qu’on ait pu un jour l’appeler professeur ou même docteur. Docteur ? Il ne s’imaginait pas soigner des gens. Déjà qu’il ne pouvait pas tenir une baguette, alors faire des… des… des trucs de médecins, ce n’est pas trop possible. Pourtant il y en a eu quelques-uns pour lui parler comme ça, avec ces titres. C’était toujours un peu gênant de devoir les contredire. La gêne, c’est ce truc qui fait mal dans le ventre, et au fond de la tête. Ça arrive assez souvent.

date de naissance » Ça va parce que sa date d’anniversaire est facile à retenir. Le   premier février, en 1956. Ça veut dire qu’il a cinquante-et-un ans maintenant. Fini la crise de la quarantaine et de la cinquantaine. Plus d’excuse pour faire le con. Quant à l’endroit où il est né, il sait juste que ce n’était pas en Angleterre.

origines & nationalité  » Il a l’incroyable chance d’être Britannique. C’est grâce à son père, ça. De toute façon Harris, ça sonne anglais. Alden aussi. Est-ce qu’il était autre chose qu’anglais ? Est-ce qu’il avait besoin d’être autre chose qu’anglais ? Des souvenirs de mots maternels lui revenaient parfois en mémoire, sans même qu’il ne puisse vraiment se rappeler de leur signification. Des rappels de paysage, d’un phare planté au bout d’un Cap. Il ne s’y attardait pas, il avait appris à ne pas s’attarder sur ce qui, parfois, glissait dans ses pensées.

pureté du sang  » Il n’y a pas besoin de remonter loin dans son arbre pour trouver l’erreur. Papi Harris, du côté paternel donc, était un bon moldu. De ceux qui avaient été combattre dans la Somme en seize. Pas sorcier pour un penny. Classé sang-mêlé le Alden. Et traître avec ça. Dur à pardonner.

métier/études  » Il est l’exemple même de l’employé surqualifié. Même si on peut se questionner sur la validité de ses quatre PhD et sa dizaine de certificats à présent qu’il ne peut même plus comprendre l’intitulé de ses thèses. En tout cas la carrière académique s’est terminée au Ministère, où il officie comme laveur de carreaux. Alors oui c’est dans un bâtiment souterrain, oui les fenêtres sont fausses, mais ça lui arrive de laisser ses yeux un peu traîner vers le faux horizon, sans comprendre pourquoi c’était impossible d’ouvrir ce foutu loquet.

orientation & état civil  » Il est seul. Il sait, bien sûr, que ça n’a pas toujours été le cas. Il n’est pas con. Il sait qu’il a été marié, qu’il a même un gosse. Un sale gosse (ça n’a pas été difficile de lui faire dire ça). Il sait, bien sûr, qu’il y avait quelqu’un avant, pas sa femme, mais… mieux valait ne pas y penser.

camp  » Il n’existe pas d’autre alternative. Ou plutôt il ne doit surtout pas envisager une alternative. Si le Lord est aux commandes, ce n’est pas par hasard. Si ces punks de rebelles valaient quelque chose, ils seraient au pouvoir, c’était juste une question de logique. Avant, c’était juste une erreur de sa part, un écart. Qu’il ne fallait surtout pas reproduire.

baguette  » Cette blague. Et pourquoi pas lui donner un permis de transplanage aussi ? Ou carrément le nommer Ministre tant qu’on y est. Évidemment, avant il possédait une baguette, pour tout le bien que ça lui a fait… On la lui a confisquée et c’est tant mieux, comme ça il ne met personne en danger.

patronus  » Si c’est un nom de café, il peut en faire. Si c’est le nom d’un charme extrêmement compliqué à invoquer et nécessitant une baguette, une certaine stabilité mentale ainsi qu’une dose de bonheur, alors il en est incapable. De toute manière qu’est-ce qu’il en ferait ?

épouvantard  » Cette saleté de fissure dans le mur de sa cellule. Qui partait à peu près à deux inches du sol, quinze de la porte, vers la droite. La seule chose qu’il avait à regarder pendant plusieurs semaines. Si au début il trouvait qu’elle ressemblait un peu à une rune, au fur et à mesure de son séjour au Ministère, elle finissait simplement par ressembler à une fissure, qu’il fallait absolument fixer pour être certains qu’aucun monstre n’en sortirait.

particularité(s)  » Alden n’est plus rien. Mais, à ce qu’il paraîtrait il a un drôle d’homonyme qui serait maître runiste et qui aurait son nom sur la couverture de plusieurs bouquins et dans l’édito de quelques revues. Il dit homonyme, mais il sait que c’est lui. Un autre lui. Mais ça le rend un peu trop gêné (le mal de tête, le mal de ventre) d’y penser alors il évite. Il aurait été occlumens aussi, et ça lui a été assez reproché pour qu’il ne veuille plus du tout imaginer pouvoir cacher la moindre pensée à un sorcier détenteur de l’autorité.

pensieve


Compléments + Ici le lien de la première fiche, avec des informations supplémentaires.

Antisèche + Tant qu’il était encore à Beauxbâtons ses parents ne voulaient pas qu’il se fasse tatouer des runes — ça pouvait être dangereux, ça pouvait modifier son flux magique et il était encore trop jeune, les répercussions sur son équilibre pouvaient être trop importantes, etc… donc il se contentait de gratter des glyphes de son invention sur sa baguette, faute d’un autre support permanent. Ce ne fut que lors de son entrée à l’Académie qu’il put prendre contact avec des tatoueurs norvégiens réputés dans ce domaine. Au fur et à mesure des années, les runes de protection et de soutien se sont accumulées sur lui. Bras, chevilles, dos principalement. C’est certainement ces glyphes ancrés dans son corps qui lui permettait de tenir avec seulement quelques petites heures de sommeil la nuit lorsqu’il se plongeait dans ses thèses et essais. Des protections qui ont dû être neutralisées lors de son passage au Ministère, après son arrestation. À présent il regarde les traces de brûlure profondes qui marquent sa peau là où s’étaient avant trouvés les tatouages runiques, sans se rappeler vraiment de ce qu’il y avait pu avoir avant, à cet endroit-là.

L’art d’être méfiant + Lorsqu’il était étudiant une des plus grosses craintes d’Alden, en plus d’avoir une plus mauvaise note que son archenemy Alessandro Bruti, était qu’on vienne lui piquer ses idées de dissertation, mémoire et projet directement au fond de sa tête. La legilimancie n’était pas un art qui courait les rues, mais on avait plus de chance (selon lui) de la trouver chez les étudiants fouineurs et prêts à tout dans une académie renommée. Pour éviter qu’un mauvais esprit (à tout hasard, Alessandro) ne vienne lui voler ses idées, il se mit en contact dès sa première année avec un maître occlumens. On lui avait sorti évidemment tout un baratin : la complexité de l’apprentissage, la rigueur, la concentration nécessaire… Heureusement l’esprit d’Alden était presque fait pour ce genre d’exercice de rétention. En mêlant son savoir en rune avec l’occlumancie il développa sa propre méthode favorite pour fermer son esprit, le compartimenté, en traçant mentalement des runes dans son esprit.

Fashion icon + Alden n’est pas un grand adepte de la mode, lorsqu’il était enfant il mettait ce que ses parents lui sortaient du placard, puis ensuite il s’est astreint à l’uniforme scolaire jusqu’à sa quasi-majorité. À son arrivée en Norvège cependant il dut dire adieu au climat français ou grec. C’est ainsi qu’il découvrit ses fringues préférées, qui l’accompagnèrent par monts et par vaux dans tous ses périples : les pulls. Grosses mailles, petites mailles, froufrouteux, lissé, col en V, col montant, à motif (oui !), sans motif (moins). Il en possède quatre ou cinq à l’effigie de son animal favori (le hibou) et c’était en règle générale le cadeau passe-partout que lui offrait les gens à Noël ou à son anniversaire. (Les livres étaient un pari un peu trop risqué vu tout ce que contenait sa bibliothèque, et personne ne voulait risquer de lui acheter un livre d’un chercheur qu’il n’appréciait pas.)

Système Harris + Le prototype avait été conçu durant ses années à l’Académie, et il profita de ses années de voyage après la mort de ‘Hava pour le mettre totalement au point et le présenter à la communauté des runistes. Il s’agit simplement d’un outil pour runiste avancé, qui prend l’apparence d’une sphère armillaire et qui sert à concevoir des cercles runiques. Le premier arc de la sphère est gravé de runes, le deuxième de glyphes fondamentaux, le troisième de pictogrammes porteur de sens. Le concept est d’exprimer l’objectif désiré du cercle runique en alignant les pictogrammes dans un certain axe, et le reste de la sphère donne ensuite les runes et glyphes nécessaires à la réalisation du cercle, ainsi que leur ordre. Alden a toujours déclaré qu’il s’agissait davantage d’un système qui permettait d’obtenir l’armature d’un cercle, afin d’aider les débutants dans ce domaine, mais qu’il faut toujours étayer le résultat pour une meilleure réalisation.

god complex + Quand plusieurs personnes se plaisent à dire que vous êtes un génie des runes, quand vous maîtrisez parfaitement une matière sur laquelle beaucoup de sorciers se cassent les dents voire ignorent totalement, ça n’aide pas à développer un sentiment de modestie. Même le contraire. Et c’est ce qui frappa Alden comme une bonne claque à la mort de son épouse. Il déterra absolument tous les livres possibles traitant de la résurrection (et il y en avait un sacré paquet) : le mythe d’Orphée, celui d’Izanami et Izanagi, de Lazare, d’Osiris… Si ça c’était déjà vu, c’était qu’on pouvait recommencer. Mais sa tentative de ramener ‘Hava à la vie se solda par un échec, un bras droit grandement endommagé, six mois en Institut psychomagique, et la perte de la garde de son fils.

Bad vision + Alden souffre de ce qu’on appelle l’amétropie du runiste. Ce trouble de la vision est très courant chez les maîtres runistes et est dû à un mélange de plusieurs facteurs : déjà la lecture de textes écrits souvent petits, dans des conditions d’éclairage pouvant être douteuses et ensuite il a été prouvé par les guérisseurs que les runes même caduques (qui ne sont pas activées) dans les livres et manuels pouvaient dégager une certain aura magique qui attaquait la cornée et le cristallin. Les personnes touchées ont une très mauvaises visions si elles ne portent pas des verres correcteurs. Les dégâts ne sont pas réparables par la magie, ce qui explique pourquoi Alden porte toujours ses lunettes. Il a été un cas diagnostiqué assez tôt, les enfants pouvant être plus fragile face à l’amétropie (mais normalement les enfants se tiennent loin des livres de runes) ce qui fait qu’il porte ces lunettes depuis ses douze ans.


Dernière édition par Alden Harris le Mar 14 Avr - 19:19, édité 12 fois
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyMer 8 Avr - 21:39
Chronologie
Noli me tangere
Quand t’es trop petit pour avoir des diplômes…


1 février 1956 + Naissance d’Alden Harris. Zéro diplôme. Nul. Pourtant c’est dur de naître. Pas grave, on se rattrapera plus tard. (0 AN)

mai 1957 + Maman et Papa sont inquiets, parce que bébé Alden ne dit rien. Simplement quelques syllabes articulées en décembre dernier et depuis plus rien. Papa ne le dit pas vraiment, mais si son fils est un imbécile incapable de parler, autant le refourguer au grand-père moldu. Maman essaye de stimuler l’enfant en lui parlant principalement en anglais et maori. Toujours pas de diplôme. (15 MOIS)

février 1958 + Grand-bébé Alden ne parle toujours pas. Papa est obligé d’annuler un colloque à Malte pour accompagner son fils à un rendez-vous chez le puéromage. Le monsieur rassure Papa, dit que les enfants ont tous leur propre rythme. Cela ne convient pas trop à Papa — ça ne le dérange pas que les autres enfants aillent à leur rythme, mais avec les gènes qu’a le fiston, il devrait rouler, et non pas ramper. Pas de diplôme, mais une jolie image d’une chouette qui vole d’arbre en arbre. C’est presqu’aussi bien ! (2 ANS)

13 septembre 1958 + Un après-midi, les deux parents travaillaient dans le salon à la rédaction de leurs articles de recherche respectifs et Alden tripotait ses jeux d’éveil sur le tapis. « Maman ? Peut-on ouvrir la fenêtre s’il te plaît ? » Les deux adultes d’abord se regardèrent avant de tourner la tête vers l’enfant, qui s’évertuait à tracer du bout de son doigt le chemin pour sortir du labyrinthe, dans son livre d’activité. À son tour Alden les regarda, et comme ils restaient silencieux il répéta, en maori, la même demande. Alden savait parler. Pas de diplôme, mais son père l’a applaudi. Pas trop mal.  (2½ ANS)

juin 1960 + Parce qu’il a été sage, on l’amène à une conférence dans laquelle ses parents sont orateurs. Il a le droit de s’asseoir derrière la longue table, en face des gradins, entre Maman et Papa. C’est drôle parce que c’est lui qui déclare le début de la conférence dans le micro. Tout le monde fait awwww. Si on pouvait décerner des diplômes en mignonnitude, il en aurait eu un. Mais malheureusement cela ne se fait pas. (4 ANS)

1962 + On lui avait promis de lui faire faire une baguette quand il aurait fini son premier livre en latin sans traduction. Quand il referma Les Georgiques de Virgile, on l’amena alors à une baguettiste installé près de Météores en Grèce. Une baguette, c’est mieux qu’un diplôme, parce que ça fait de la magie, alors qu’un diplôme ça ouvre juste des voies professionnelles. (6 ANS)

1962 à septembre 1967 + Homeschool avant l’heure, il est tutoré par ses parents en ce qui concerne la magie théorique et les fondements de la magie pratique. Il les suit la plupart du temps dans leurs voyages pour colloques et autres tables rondes savantes. Il aime beaucoup écouter tous ces vieux sorciers parler de choses qu’il ne comprend pas encore entièrement. Une fois, une madame avait amené son fils aussi à une conférence sur la proto-magie ; plutôt que d’écouter ou de s’occuper dans leur coin, les deux garçons se sont dévisagés l’un l’autre pendant trois bonnes heures, incapable d’oser communiquer davantage. Étrange. Et toujours pas de diplôme pff. (6 à 11 ANS)

L’école, cette « expérience » sociale…


Septembre 1967 + Première rentrée à Arcadia, l’école de magie située sur l’Atlantide. C’est parce que Maman et Papa s’installent dans les Cyclades pour des études sur les Minoens et c’est ce qu’on fait de plus proche question géographie. Il aime bien l’environnement, mais ce sont ces petits camarades le problème principaux. Il a beaucoup de mal à les comprendre, ou plutôt ce sont eux qui ont du mal à percuter Alden. Il écrit à Maman pour lui présenter une petite dissertation sur les bienfaits des études en solo, mais on lui répondit que selon les puéromages il avait besoin d’expériences sociales et que ça ferait bien l’affaire. Cursed. Ce qu’il y a de bien, c’est que la directrice dit qu’il y aura des examens à la fin de l’année et… un diplôme ! E n f  i n  ! (11 ANS)

octobre 1967 + À Arcadia, il y a une matière qu’Alden n’avait jamais étudié avant. Le sport. Il savait ce que c’était, parce que on en parle tout le temps dans les livres, mens sana in corpore sano, tout ça. Mais Alden, quand ils font la séance de lancer de disque (il fallait déjà réussir à attraper les disques qui volaient de partout avant de réussir à en jeter un dans la bonne direction) il se rend compte qu’il a du mal. Quand sa respiration commence à être aussi bruyante qu’un jeudi soir dans la rue St Michel à Rennes, le prof le met de côté. L’infirmier de l’école écrit une lettre à ses parents pour évoquer un léger trouble de la respiration qu’on décide de régler avec une dispense annuelle. Pas besoin de faire plus, c’est bon Alden, tu es incapable de courir c’est pas bien grave. Du moment que tu fais marcher ta tête hein. Du coup il n’aura jamais de diplôme en sport… crotte. (11 ANS)

Juin 1968 + Tululut ! Voilà, major de promo dans toutes les matières (sauf le sport, mais y a dispense donc ça ne compte pas) et félicité par la directrice en personne. Bim, premier prix en potion classique, en théorie magique, en magie artistique et en métamorphose inanimée. On lui remettait tellement de petits rubans que sa chemise d’uniforme était trop petite pour tous les contenir. Puis son diplôme ! Son premier ! Avec les félicitations du jury ! Quand il le montre à ses parents, en rentrant à la maison pour les vacances, ils lui disent en riant qu’il est trop chou mais que ce n’est pas ça un vrai diplôme. Mais comme Alden pleure un peu on affiche quand même le papier et les petits rubans dans les toilettes. (12 ANS)

Janvier 1970 + Ses parents lui annoncent un déménagement. Parce que Papa avait obtenu une chaire dans l’ouest de l’Espagne et Maman avait un contrat d’étude à remplir dans les Pyrénées. Et avec le déménagement, ils annoncèrent aussi son transfert à Beauxbâtons. Sa grève de la faim n’a pas fonctionné, et il atterrit dans un nouvel environnement scolaire sans aucune préparation. Clairement ses parents n’ont pas été diplôme en psychologie. Et lui non plus d’ailleurs. Sight. (QUASI 14 ANS)

Février 1970 + Après un mois d’adaptation plus ou moins réussie, l’école convoque les parents d’Alden pour envisager de le faire passer directement en quatrième année au vue de ses résultats et de ses relations conflictuelles avec les autres élèves de sa promo. Ni Papa ni Maman ne s’y opposent. Alors on lui donne un nouvel emploi du temps et on lui conseille d’arrêter de constamment rectifier professeurs et élèves. Le psychoprof lui dit de se répéter une phrase dans sa tête avant d’ouvrir la bouche. Alden est assez content, ça le rapproche un peu plus de son diplôme tout ça ! (14 ANS)

Juillet 1971 + Pour l’occuper pendant les vacances d’été ses parents l’inscrivent au concours général de Finlande dans huit catégories. Apprentissage de la frustration lorsqu’il ne remporte que cinq premier prix et seulement le premier accessit dans les trois autres catégories. Accessit ? Accessit ? Mais autant rien donner à ce stade, c’était plus humiliant qu’autre chose ! Toujours pas de diplôme mais des accessits haha funny… (15 ANS)

Juin 1972 + Enfin le premier vrai diplôme est en poche. Il n’est pas aussi heureux qu’il aurait cru. Sans doute parce que plus de quatre-vingt-dix pourcent de la promo a obtenu le même diplôme que lui. Ce genre de papier n’a plus de valeur si on les donne à n’importe qui. (16 ANS)

Juin 1973 + Il ne pensait pas qu’il serait triste de quitter Beauxbâtons, mais après trois ans il avait fini par s’habituer au palais, aux jardins et aux cours un peu médiocres. Pas trop aux autochtones cependant, même s’il avait quelques copains. Au final certains groupes s’étaient rendus compte de l’utilité qu’on pouvait tirer d’une amitié avec un camarade qui parlait treize langues différentes et finissait ses devoirs de runes en lisant à côté un précis de métamorphose. Il obtient son degré d’aptitude supérieur sans angoisse, avec une majeure en Histoire et rune en option. Papa et Maman fêtent ça en lui achetant un Rosetta Dictionnary de quelques dizaine de milliers de pages, édition collector ! (17 ANS)

Quand plein de diplômes s’accumulent !


Septembre 1973 + Entrée à l’Académie Internationale du Nord pour se spécialiser dans la traduction et la magie runique. Rencontre avec Alessandro Bruti, camarade italien intéressé par le même domaine qu’Alden. Une saine rivalité naîtra dès le premier mois d’étude. Pas de nouveau diplôme, à l’Académie il se prépare en trois ans. Alden décide de le faire en deux ans. (17 ANS)

Juillet 1975 + Après avoir appuyé sur l’accélérateur pour la rédaction de son mémoire à propos d’un système de calcul de et décryptage inversé des runes — et après avoir mis au point de manière pratique les fondations du système en question durant ces heures de pauses, on lui décerne enfin le Haut Accomplissement Universitaire Terminal de l'Académie Internationale du Nord. Un vrai diplôme. Qu’aucun de ses parents n’avaient eu avant lui. (19 ANS)

Août - octobre 1975 + Un Institut dans le nord des États-Unis propose un poste de professeur intermittent ; il part pour les USA, écrit son premier vrai article dans son petit logement de fonction, l’envoie à son père pour la relecture. Son père le prévient que le premier article doit toujours être repris une dizaine de fois avant d’être accepté par l’éditeur. On accepte le sien immédiatement. Son père ne répond plus à ses lettres. Tant qu’il est aux États-Unis il passe quelques examens locaux, pour les équivalences. Ça fait toujours plus de diplômes à accrocher aux murs. (19 ANS)

juillet 1976 + Après avoir rédigé sa thèse durant son année aux USA et l’avoir soutenue à Baltimore il est nommé docteur ès rune (enfin ! c’est pas trop tôt !) (yeay yeay yeay docteur !!!) (Docteur Harris !) Sa mère était venue assister à la soutenance mais son père avait un empêchement. Il lui envoie une carte postale, ainsi qu’à Alessandro (en demandant au passage à ce dernier comment se porte sa propre thèse). Avec le financement que lui accorde l’Association Internationale des Runes et des Paroles Magiques il quitte les USA pour se rendre aux Royaumes-Unis pour rencontrer un membre du gouvernement attaché à la culture et procédé à des fouilles sur certains sites gallois. (20 ANS)

Quand on découvre qu’il n’y a pas que les runes dans la vie.


Août 1976 + Une fois les pieds sur le sol britannique, Alden contacte un ancien camarade de l’Académie, Roman, qui avait été plus du genre à organiser des soirées qu’à suivre attentivement les cours magistraux et qui habite à Londres. Il loge quelques semaines chez lui avant de se trouver un studio, côté moldu, grâce à quelques sorts de confusions histoire de passer en prioritaire. Ce n’était pas éthique, mais rien n’est éthique dans l’immobilier de toute manière. À défaut d’un nouveau diplôme, il a un bail à son nom. (20 ANS)

jeudi 19 août 1976 + Roman l’avait traîné dans un pub, histoire de le détendre avant son rendez-vous du lendemain au Ministère. C’était un endroit dans le Londres moldu mais bien connu des sorciers — on disait que la patronne était une Cracmol, mais personne n’osait lui demander en face. Rapidement Roman remarqua les regards en coin qu’Alden lançait à une nana, posée au bar avec deux amies. Après l’avoir fait boire un nouveau verre, lui avoir glisser quelques mornilles dans la main pour inviter la madame, il le poussa vers le bar en bon copain, pour le regarder se démerder. Alden n’avait pas de diplôme en drague. Mais ‘Hava semblait le trouver assez mignon. (20 ANS)

décembre 1977 + Après avoir fini ses recherches sur place, assisté à plusieurs formations, constaté que les britanniques n’étaient pas des flèches en runes, rédigé le premier jet d’un essai qui reprenait son idée de travail de l’Académie, il aurait normalement dû partir. Il n’y avait plus rien maintenant en Angleterre. Ses parents lui proposaient de les rejoindre pour un séminaire de trois mois sur la force performatrice de la parole magique et ses applications à travers différents catalyseurs. Il leur répondit dans une missive assez courte qu’il préférait rester à Londres. Par-dessus son épaule ‘Hava riait et tentait de prononcer les mots finlandais qu’elle ne pouvait pas comprendre et qui constituait la lettre d’Alden. Pas de diplôme, mais ce n’était pas le plus important. (21 ANS)

mai 1978 + Il quitte son studio pour emménager dans une petite maison, à Gants Hill, avec ‘Hava. Ce sont ses parents à elle qui les ont majoritaire aidé à financer ce projet. On profite de la pendaison de crémaillère pour faire se rencontrer les deux familles, miraculeusement les parents d’Alden parviennent à se libérer. Si les parents de ‘Hava ne comprennent pas comment leur fille a pu finir avec un intello avec des capacités sociales frôlant le zéro ils peuvent l’accepter, autant ceux d’Alden ne peuvent vraiment pas concevoir le fait que leur fils souhaite s’installer définitivement dans un pays en pleine guerre pour vivre avec une Auror. Alden en les voyant aussi réticent annonce à la fin du repas qu’ils allaient se marier avant la fin de l’année. Diplôme et diplomatie ça se ressemble, mais on peut être multi-diplômé et une brelle en diplomatie. (22 ANS)

octobre 1978 + Le jour du mariage, il n’y a pas grand monde. Les temps ne sont pas propices aux grandes fêtes : quelques membres de la famille de ‘Hava, la mère d’Alden. Son père était pris par un colloque important au Togo. Des amis. Roman n’arrête pas de taper dans le dos d’Alden en riant. Ce jour-là il obtient un nouveau certificat. De mariage. Ça ne vaut pas un PhD mais… ça fera l’affaire. (22 ANS)

1979 + ‘Hava lui parle de faire un enfant. Alden lui fait une présentation de deux heures pour lui exposer tous les problèmes liés au fait de procréer. « Ce n’est pas parce que tes parents sont shitty que tu le seras aussi tu sais, » elle répond simplement à la fin de sa conclusion. Après plusieurs jours de discussion, d’exposition d’angoisse de part et d’autre, ils abandonnent la potion contraceptive. Obtention au passage d’un certificat d’histoire de la magie occidentale à l’époque moderne. (23 ANS)

Tous tes diplômes ne te sauveront pas.


avril 1980 + Naissance de Noam. C’est un petit truc qui pleure et qui dort et qui ne parle pas. Alden ne se rappelle pas avoir vu un bébé d’aussi prêt de sa vie, et ça lui semble absolument ridicule. ‘Hava l’aide à le tenir quand il le prend dans ses bras, ça le rassure. (24 ANS)

18 août 1980 + ‘Hava reprend le travail. Et ne rentre pas le soir. Ni le lendemain. À la place ce sont ses collègues qui viennent frapper à la porte. (24 ANS)

19 août 1980 + Les parents de ‘Hava ne voulaient pas qu’on laisse le visage de leur fille visible, mais Alden n’arrive pas recouvrir définitivement le visage de sa femme. Il oublie Noam, et ce sont des amis qui s’occupent du bébé jusqu’à l’enterrement. (24 ANS)

août - décembre 1980 + Noam pleure. Alden l’ignore. La voisine vient frapper à la porte, demande s’il a besoin d’aide. Pourquoi besoin d’aide ? Mais enfin, vous ne l’entendez pas hurler votre gosse ? Non, non il ne l’entend pas. On dit que les parents peuvent entendre la respiration de leur enfant plus fortement que celle des autres. Ce n’est pas vrai pour lui. ‘Hava lui avait menti. Il oublie ses recherches pour se concentrer sur… une connerie. (24 ANS)

8 décembre 1980 + Après une nouvelle visite de la voisine qui le trouve en sale état, et Noam dans un état de sous-nutrition avancé il est transféré d’abord à Saint Mangouste puis rapidement dans un institut psychomagique. Noam atterrit au service pédiatrique. (24 ANS)

janvier 1981 + On lui retire la garde de son fils pour la donner à ses parents ; son avocat plaide la détresse psychologique pour lui éviter de se faire condamner pour mise en danger de mineur et il s’en tire avec une obligation de soin. Il ne sort plus de l’institut. Ses parents lui rendent visite aussi régulièrement qu’ils peuvent mais n’amènent jamais Noam. (24 ANS)

juillet 1981 + Après six mois passé à l’institut, on signe une décharge pour sa sortie. Il retourne à sa maison en coup de vent, récupère simplement ses papiers, quelques photos et des fringues qu’il empile dans une valise avant de filer à l’étranger. Il règlera les histoires de liquidation de bien et de vente de maison plus tard. (25 ANS)

De l’art de la fuite.


fin 1981 - 1984 + Norvège : certificat en diachronie runique ; édition de son essai ; rédaction de huit articles ; une lettre envoyée à ses parents ; mise en pratique de ses travaux sur son système de décryptage inversé et création du « système Harris » ; PhD en histoire classique occidentale ; retrouvailles avec Alessandro Bruti ; rédaction d’article et de contre-article sur un sujet de dispute à propos de la pertinence de la traduction dans l’étude des cercles runiques. (25 À 28 ANS)

1985 + Nouvelle-Zélande : certificat en linguistique maori ; rédaction d’un nouvel essai sur la théorie commune de la xylographie runique ; envoi de plusieurs articles ; série d’une dizaine de conférences sur la force performative de la parole retransmise à l’écrit ; une lettre envoyé à ses parents ; thèse à propos de l’impact de la syllepse dans la phrastique runique ; essai sur l’intersection de l’écart sémantique en rune ; finalisation du « système Harris » et présentation de ce dernier à l’Association Internationale des Runes et des Paroles Magiques. (29 ANS)

1986 + Allemagne : essai sur l’ontologie runique : qu’est-ce que l’être et comment l’exprimer dans l’étude des runes ; réception d’une lettre de ses parents avec un dessin de Noam ; direction de revue sur la structuration de la phrastique runique nordique avant l’ère de la construction phonétique ; présentation du « système Harris » à la communauté de chercheurs en rune. (30 ANS)

1987 + Suède : série de conférence à propos de la diachronie de la polysémie du naudiz pour une traduction éclairée des premiers textes runiques ; nouveau dessin de Noam (c’est censé être lui ce gribouillis ?) ; essai sur la pertinence de la magie orale lors de la pratique de la divination runique ; thèse sur la structure sociale scandinave du VIIIe siècle et son impact sur la sémantique du Futhark ; nouveau dessin de Noam ; une lettre de ses parents pour lui dire qu’ils sont installés à Oxford pour un ans. (31 ANS)

1988 + Royaume-Uni : retour aux sources. Il se rend au logement de ses parents et fait la connaissance de Noam. La prise de contact est difficile, mais le gamin est un peu trop enthousiaste à l’idée de vivre avec son père. Il achète un appartement dans les environs de Londres pour s’y installer avec Noam. (32 ANS)

les mystères de l’éducation nationale


septembre 1988 + Après avoir été engagé comme professeur de runes à Poudlard, il fait sa première rentrée dans l’école de sorcellerie britannique. Les professeurs ont tous un logement dans l’école, mais Alden fait le trajet jusqu’à Pré-au-Lard pour transplaner jusqu’à chez lui et retrouver son gamin qu’il a, entre-temps, collé dans une école primaire pour moldu. (32 ANS)

Octobre 1988 + Noam ne ressemble pas à Alden lorsqu’il avait son âge. Cette prise de conscience donna encore plus un coup de frein dans la très faible relation père-fils qu’ils tentaient plus ou moins d’entretenir. Il ne s’intéresse pas aux études, veut constamment parler de choses inintéressantes, et il se tient mal en classe selon le maître. Ses parents ont vraiment dû se ramollir avec l’âge…  (32 ANS)

fin 1988 + Il y a des nuits où il doit rester à Poudlard, puisqu’apparemment les professeurs doivent… surveiller les couloirs la nuit ? Parce qu’engager des assistants d’éducation c’est sans doute trop cher. Il commence à laisser Noam seul quelques nuits. Il se sent étrangement plus reposé le lendemain matin, malgré la nuit fortement réduite. (32 ANS)

1989 + Quand on cherche, on trouve. Alden a des airs de hibou mais il partage quelques similarités avec le coucou, notamment en laissant son fils à n’importe quelle personne qui a l’air assez sympathique pour le garder. Un muet qui gère une boutique d’artefact ? Allez hop. La cousine de ce mec ? Why not. Zou. Du moment qu’il ne l’a plus dans les pattes, ça leur évitera de s’engueuler constamment. (33 ANS)

juillet 1989 + Hormis quelques rares élus, ses septièmes années foirent leurs ASPIC en runes. Il reçoit des hiboux de parents pas vraiment sympathiques, l’accusant pour certains de se réjouir des larmes de ses élèves, de ne vivre que pour faire le malheur des étudiants, d’être un monstre sans cœur et qui avait tendance à s’acharner sur de pauvres innocents. Well… était-ce de sa faute si leurs précieux gamins étaient incapables de comprendre les subtilités de la syntaxe runique ? C’était du niveau de cinquième année, et encore… Mais il met de l’eau dans son whisky pur feu et promet fort gentiment d’y aller plus lentement. (33 ANS)

Août 1989 + La cousine de Hauata est super sympa. (33 ANS)

Septembre 1989 + Mona est vraiment très sympa. (33 ANS)

Septembre 1991 + Noam entre en première année à Poudlard. Alden ne rentre plus le soir chez lui et dort à l’école. Sauf quand des impératifs… sociaux… le force à sortir. Au restaurant par exemple. Ahem. (35 ANS)

Décembre 1991 + Pour éviter que son cerveau ne stagne à enseigner à des gosses qui ont du mal à tenir leur plume droite il continue en parallèle à rédiger des articles et à publier des essais, à un rythme beaucoup moins important que les années précédentes cependant. (35 ANS)

Octobre 1992 + Noam n’en fait rien qu’à sa tête. Alden aurait cru que de l’avoir à l’école lui permettrait de le surveiller, et il comptait aussi sur des professeurs vieux jeux comme Minerva ou Severus pour le tenir. Cause perdue. Leurs quelques rencontres au détour de couloir, ou bien les moments où Alden vient le chercher durant les repas pour lui remonter les bretelles se terminent en engueulades. Quand on en est réduit à retirer des « points » à son fils pour essayer de le contrôler, c’est vraiment qu’on a loupé quelque chose. (36 ANS)

1993 - 1994 + Des détraqueurs devant l’école. Clairement c’était tout ce dont on avait besoin. Encore heureux qu’il y a Mona. Le fait qu’elle soit mariée n’est pas si important. Lui aussi est marié, dans un sens. Dans un sens large. Dans un sens très large dont on ne parlait jamais. Il y avait de ces sujets qu’on n’aborde pas. Avec personne. (37-38 ANS)

1994 - 1995 + Le Tournoi des Trois Sorciers, ou une nouvelle idée pour empêcher le bon fonctionnement d’une année scolaire. Cela ne servait à rien de se demander pourquoi le niveau ici était aussi bas. Après avoir passé tout un mois à répéter que les mesures de sécurité avaient été faites pour éviter la mort d’un candidat, la troisième épreuve se conclut avec… la mort d’un candidat. L’annonce du retour de Voldemort. Clairement pas le genre d’ambiance qui met Alden à l’aise. Noam est encore plus difficile à gérer cet été-là, à poser trop de question sur le mage noir, sur la mort de Cédric, sur la mort d’une autre personne dont Alden ne veut pas lui parler. Noam finit par se tirer chez un copain pour les vacances, le laissant enfin un peu tranquille après un mois d’engueulade constante. (38 - 39 ANS)

1995 - 1996 + Rien ne s’arrange avec les BMP de Défense contre les Forces du Mal. Alden aurait cru que l’implication du Ministère dans l’éducation de ses futurs citoyens seraient une bonne chose, mais il s’avérait que le gouvernement était au moins tout aussi inepte que Dumbledore. Il oublie fortuitement de fêter ses quarante ans. (39 - 40 ANS)

septembre 1996 + Potter ne revient pas à l’école. Cette histoire commence vraiment à puer et la capacité d’Alden à la fuite commence à remonter lui chatouiller la gorge. Impossible de se tirer pourtant : il ferait quoi ? Il foutrait Noam et Mona dans ses valises ? Il prend le contre-pied et va trouver Dumbledore pour lui proposer son aide. C’est ainsi qu’il est mis au courant de l’existence de l’Ordre du Phénix. (40  ANS)

katabase


septembre 1997 + Devant la catastrophe dans laquelle s’enfonce le pays, après avoir eu vent de l’ouverture d’une école pour les nés-moldus, gosses de traîtres et hybrides il décide d’abandonner Poudlard pour se faire engager à la Damoclès. Là-bas au moins il pourra garder un œil sur ces pauvres gamins et, il espère, les aider un peu. Sweet summer child. Quelques jours après le début de la rentrée scolaire. Noam, lui, a disparu. A pris la fuite pour rejoindre l’Ordre vraisemblablement, ce qui amène un sacré paquet d’emmerdes à Alden. Heureusement ce n’est pas très difficile de faire comprendre aux autorités qu’il n’a aucune accroche sur son fils.  (41 ANS)

1997 à 2006 + 40% de Damoclès school (10% de cours, 30% de bad) 30% de Mona (5% de vin, 5% de conversation, 10% de flirt, 10% de baise) 30% de runes (20% pour la Damoclès, 10% pour ses recherches personnelles) 100% de malaise (50% de dépression et 50% d’anxiété). Rendez-vous une fois par mois chez les psychomage à St Mungo : mais mentir à son psy n’aide pas à la thérapie. Il patine plus sûrement encore que Michelle Kwan, mais avec moins de grâce. (41 À 50 ANS)

31 octobre 2006 + Durant une mission pour faire sortir les gosses de la Damoclès, les choses ne se passent pas exactement comme prévues (en tout cas pas comme lui les avait prévues). Et c’est lui qu’on épingle comme responsable. Ce qui n’est pas tout à fait faux. (50 ANS)

Novembre 2006 – Février 2007 + Il se serait bien passé de la visite privée du niveau 9 du Ministère. (50 - 51 ANS)

Février 2007 + Il aimait Big Brother. Nouvel Alden pour une nouvelle vie. Rideau. (51 ANS)


Prologue
Ne me retiens pas
« Nom, prénom, âge, statut de sang, état civil. » Alden tordait ses mains à tel point qu’il aurait fait grincer des dents même une contorsionniste de haut-niveau. Mais le type en face de lui n’était pas une contorsionniste et avait l’air d’être habitué à voir des gens se briser les index d’angoisse devant lui. Il y eut un bref silence — relatif en réalité, les bureaux à côté grouillaient de bruits, de claquement de semelle au sol, de voix, de… « Hey, j’ai pas toute la nuit. Ton nom, prénom, âge etc. » Alden sentit quelque chose céder dans l’articulation de son index, un craquement qui lui arracha une respiration un peu plus sourde, remplie d’angoisse. Il leva son regard vers l’homme, de l’autre côté du bureau, les yeux cernés, une main accrochée à un mug de café et une plume dans l’autre, l’air profondément agacé. Alden ferma un instant les yeux, monta ses mains jusqu’à ses lunettes pour les ajuster et tenter de se donner une contenance à travers un geste familier. Le cliquetis des menottes pourtant l’angoissa plus encore. Il avait la gorge sèche quand il dut répondre : « Ha-harris Alden.Et ça s’épelle comment ça ?H A deux R I S… et A L D E N, comme… comme ça se prononce. » L’agent haussa les sourcils avant de griffonner les lettres, comme on le lui avait dit, en les marmonnant à haute voix en même temps que la pointe de la plume crissait sur le parchemin. Puis il se redressa : « T’attends quoi ? Continue, déroule, déroule. » Il lâcha son mug pour lui faire avec la main le signe d’enchaîner. Alden peinait à se rappeler de ce qu’on lui avait demandé, balbutia quelques mots avant de se reprendre : « Cinquante ans. Euh… sang-mêlé. » L’autre ricana en continuant d’écrire. Refit le geste de la main pour l’inviter à continuer. « Veuf… cé-célibataire. » L’agent eut un sourire, pas forcément engageant : « Pas de famille à prévenir ça m’va. Moins d’trafic à gérer. » Ça non plus, ce n’était pas forcément engageant.
À ce stade Alden n’avait plus vraiment conscience d’avoir peur. Tout lui paraissait bien trop surréel pour qu’il puisse pleinement comprendre ce qui se passait dans son crâne et son corps. Il sentait, sur sa nuque, comme une main invisible qui viendrait le serrer dans ses griffes ; le même étau serrait son ventre, sa poitrine, absolument tous ses muscles semblaient avoir abandonné la partie à l’instant où on l’avait collé dans cette chaise, devant cet homme, pour répondre à des questions de routines.
Il était loin d’être con, et il savait que cette histoire ne se terminerait pas avec simplement un petit aller-retour au niveau deux, une tape sur les doigts et un rappel à l’ordre. Non, évidemment, bien sûr que non. Alden ne comprenait même pas ce qu’il foutait là, s’était attendu à ce qu’on lui colle une baguette entre les côtes, qu’on lui envoie un AK pour ensuite balancer son corps dans la Tamise.
Mais au niveau deux ? On allait lui faire quoi ? Un procès ? Est-ce qu’on allait l’envoyer à Azkaban ? Est-ce qu’on… « C’est ta baguette ça ? » Il avait sorti l’arme du bac qui contenait le contenu des poches d’Alden — pas grand-chose, au moment où il s’était fait arrêté. Il acquiesça. « Composants ? Ne dis pas de la merde, on vérifie après. Au pire si tu sais plus, dis-le directement.Je… bois d’olivier, cheveu de sphinge et…Cheveu de quoi ?Sphinge.C’est quoi cette merde, t’es pas anglais ?Si… mais elle… elle vient de Grèce. » L’homme marmonna un commentaire désobligeant avant d’écrire phonétiquement le mot inconnu. Alden n’eut pas à faire un grand effort pour se retenir de le corriger. C’était bien le cadet de son problème. « Bon, bon… Alors, on met quoi dans délit ? Mmh ? » Il semblait bien s’amuser, au moins ça en faisait un. Il ne se sentait pas invité à répondre alors il garda la bouche close, prudemment. Continua de se tordre les doigts. « Terrorisme ? Ouh le gros mot… » Terrorisme ? Après tout ils avaient fait exploser une bombe, ils avaient fait s’écrouler toute une partie de l’école, ils avaient fait s’échapper une bonne partie des effectifs. Pourtant il ne cessait de penser à ceux qu’ils avaient laissé à l’intérieur. Une bombe… jamais il n’aurait été d’accord pour ça, lui. Jamais il n’aurait… Il ne put articuler de protestations cependant, l’agent eut un petit rire : « J’laisse blanc pour le moment. De toute manière on fait juste les prélis là. T’inquiète pas, tu peux garder ta salive pour plus tard, quand ce sera l’boss qui viendra. » Il reprit une gorgée de son café avec un soupir de satisfaction : « J’te conseille de t’entraîner juste un peu à causer vite, il aime pas perdre du temps et… Quoi bordel ? J’suis occupé là ! »
La porte du bureau, qui n’isolait pas de grand-chose, venait de s’ouvrir. Alden tourna légèrement la tête pour voir une silhouette dans l’encadrement. « Tu peux brûler ton formulaire mec, » c’était une voix de femme, qui résonna dans le petit bureau. « Il est pas pour vous, on le récupère.T’es pas mon chef, d’où vous nous chourrez nos pr- » Des bruits de pas, deux seulement, puis la femme apparut à sa droite, et vient plaquer une feuille légèrement teinte devant l’agent, renversant à demi son encrier : « Tu vois, ça c’est la signature de mon directeur de département. Alors remballe ton formulaire, oublie qu’on est passé par là. Tu connais la rengaine.T’as foutu de l’encre partouuut !Ouin ouin. Allez bouge-toi Harris. On va devoir bouger un peu. » De se faire aussi directement interpeller, il retrouva l’usage de la parole, en se tournant vers la nouvelle arrivante : « On… on va où ?À ce qu’il paraît t’es intelligent, alors devine. » Il n’était pas en état de faire des charades, et surtout n’avait aucune envie de lancer des suppositions sur ce qui allait lui arriver. Il resta figé, la bouche légèrement entrouverte, la respiration un peu trop rapide. Elle roula des yeux avant de le saisir par le bras : « Eh bien on va découvrir ça ensemble, génie. Allez debout. »
Il dut faire un effort magistral pour se mettre debout, alors qu’il avait l’impression que quelqu’un lui avait tout simplement coupé les jambes. Depuis environ le moment où il avait quitté la Damoclès en compagnie des gens du Ministère. La femme eut un reniflement agacé : « Si t’es par terre juste après une conversation avec ce type, t’es pas prêt. Allez, un pas devant l’autre. » Il la vit, de l’autre main, venir saisir sa baguette encore vers le bureau : « Hop, j’embarque ça aussi. » Elle le tira jusqu’à la porte, avant de l’emmener dans le couloir. Il se laissait guider, ses yeux allaient de gauche à droite comme s’il tentait de se retrouver dans le dédale de couloir — un étrange pincement au cœur en songeant que c’était là que ‘Hava avait travaillé… « Ah ben voilà, tu vois que tu sais marcher. Mmh, c’est un peu impressionnant au début mais ça va aller mon grand. Allez, zou, dans l’ascenseur. » Elle ne lâchait pas son bras, et avait une force assez impressionnante par rapport à sa taille. Une fois dans l’ascenseur elle frappa sur un bouton puis se tourna vers lui avec un large sourire alors que la machine commençait à bouger : « Là, t’es tout sage. Ça me change des relous qui se débattent. J’aime bien. » Son nez se fronçait quand elle souriait, Alden aurait aimé trouvé un quelconque réconfort dans cette voix presque sympathique et ces propos encourageant mais la voix désincarnée de l’ascenseur le coupa dans tout élan d’espoir.
« Niveau neuf, département des Mystères. »
« On est arrivé mon grand ! Mmh, c’était pas si long hein. »
Il n’eut clairement pas la force de lui répondre.


Dernière édition par Alden Harris le Mar 14 Avr - 19:24, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyMer 8 Avr - 21:39
Biographie
‘No, don’t touch me,’ he would say to her, But even to say no would shed light.
 

L’occlumancie n’est pas un art ponctuel. En tout cas pas pour quelqu’un comme Alden. Appris d’abord presque par caprice, se protéger l’esprit est devenu une nécessité. L’occlumancie était une protection, comme les runes. Pour le protéger de l’extérieur, du passé, de lui-même. À quoi bon tenter de traiter un traumatisme si on pouvait tenter de l’enfermer à double tour, quelque part dans son crâne (l’histoire lui apprit que ce processus n’était pas aussi aisé qu’il aurait pu le croire).
L’occlumancie n’est pas un art ponctuel. C’est une discipline qui a affecté une grande partie de sa carrière, de sa vie. Ses idées sont classées, ses souvenirs morcelés et séparés par des idées et des thèmes bien précis. Et il renvoie toujours plus au loin ce dont il ne veut pas parler, ce qu’il veut oublier.

I + Les enfants, quand ils sont petits, ont souvent du mal à comprendre que leurs parents aient pu être des enfants un jour. Alden, qui pourtant traçait en tête en ce qui concernait le développement cognitif, n’en était toujours pas arrivé à cette étape. Ce qui était ironique cependant, c’était de constater que Papa Erik et Maman Aroha avait du mal à intégrer que leur enfant de quatre ans n’était pas un étudiant de dix-huit balais.

II + Quand le puéromage lui demande, Alden fait de très beaux dessins. Lui au milieu de ses parents : Papa a les cheveux jaunes et Maman des longs traits noirs qui vont jusqu’à ses genoux. Il, il se fait de très grands yeux parce que tout le monde lui dit qu’il ouvre toujours grands ses yeux. C’est un truc un peu bizarre, même grand-papi (le moldu) il raconte dès fois à table comment il avait peur de le tenir dans les bras quand il était bébé, parce qu’il n’arrêtait pas de le dévisager. D’ailleurs grand-papi il le dessine aussi, mais le fauteuil roulant est un peu dur à faire et il chope mal les proportions. Ça l’énerve de rater, alors il plie soigneusement le papier, en reprend un autre et recommence. Quand le portrait de famille est fini et suffisamment harmonieux, il rajoute un soleil dans le coin gauche parce que les médecins adorent les dessins de soleil — c’est bon signe. Il signe, en bas, prénom, deuxième prénom, troisième prénom, nom du père et nom de la mère. Il le tend au spécialiste qui lui pose quelques petites questions sur son œuvre, comme s’il était conservateur de musée, pour analyser certains choix de couleur, et pourquoi Papa est aussi grand ? (Vous l’avez vu ?) (C’est que Papa faisait un mètre quatre-vingt-dix) Et pourquoi grand-papi il ne sourit pas ? (Parce qu’il a son arthrose qui fait mal.) Et pourquoi tu tiens la main de ta maman et pas celle de ton papa ? (Parce que mon autre main tient un livre, je peux pas tout faire non plus.) Cela devait suffire, le puéromage se contenta de rédiger un bilan à la fin de plusieurs séances pour le donner, sous enveloppe, à ses parents. C’était un peu comme un premier bulletin de note mais ses parents ne voulurent pas le lire devant lui. Tout ce qu’il retint c’est qu’après ça il dut aller à l’école pour… sociabiliser avec ses pairs.

III + (extrait de la lettre envoyée par Alden à ses parents après sa rentrée à Arcadia)

« Whaea, Papa,
Je pense que vous avez suffisamment lu la brochure de l’école pour que je n’ai pas besoin de vous faire un descriptif par le menu de l’île. Ce qui n’est pas décrit dans la brochure cependant est le mode de vie très étrange des autres élèves de l’école. Pourtant cela mériterait un paragraphe ou deux, assorti d’illustrations. Figurez-vous que je partage mon dortoir (je suis dans l’aile d’Artémis) avec neuf autres garçons, deux grecs, trois italiens, un maltais, deux bulgare et un macédonien ; ils sont peut-être gentils mais c’est très difficile d’engager une conversation avec eux. Un des italiens (Julio) rigolait tout le temps quand je parlais. Je sais qu’il se moque de moi, peut-être à cause de mon accent quand je parle grec ? Alors j’ai expliqué que j’avais du mal avec le chi et que j’avais tendance à le prononcer à l’ancienne mais il a continué de rire.
Cette situation m’a poussé à m’interroger sur les bienfaits de l’apprentissage en compagnie de ses pairs, je pense qu’il est de ces personnes profiteraient bien plus d’un programme d’étude à la maison plutôt que dans une école. Dans cette lettre je m’interrogerais sur ces bienfaits, pèserais le pour et le contre de chaque méthode avant d’aboutir à ma conclusion.
Il s’agira tout d’abord de remonter aux origines de l’éducation en école et en groupe […]
(Quelques feuillets plus tard)
C’est pour ces raisons que je pense qu’il serait plus sage de me rapatrier à la maison afin que je puisse continuer d’étudier dans la sérénité et que je ne développe pas malencontreusement une lourde amertume envers les italiens aux rires gras.
En vous remerciant de m’avoir lu, j’espère que vous vous portez bien et que Papa a pu faire relire son article dû pour le week-end prochain.
Alden Theophrastus Komaru Harris-Mahuta.
»

IV + « Comment ça, déménager ? » Alden était affalé sur le canapé, en train de faire des origamis avec les feuilles de brouillon de sa dernière version. Il n’écoutait ses parents que d’une oreille — à presque quatorze ans il entrait lentement mais sûrement dans la redoutée crise d’adolescence, ce qui se traduisait notamment par une extrême nonchalance à l’égard des propos parentaux. « Ta mère a pu signer un contrat de recherche, dans les Pyrénées. Et j’ai obtenu une chaire dans l’ouest de l’Espagne. On déménage. » Il était en train de finir sa grue, plissait des yeux derrière ses grosses lunettes et tirait un peu la langue quand il s’appliquait à marquer la pliure avec son ongle. « Alden, tu nous écoutes quand on te parle ?Mmh, oui. Bravo Maman, bravo Papa. Mais vous savez qu’il existe un truc super pratique qui s’appelle le transplanage ? » D’un petit coup de baguette, sa grue de papier se met à bouger ses ailes pour s’envoler au-dessus de lui. Ses parents n’étaient pas d’humeur bucolique cependant : « Mon chéri, on ne peut pas faire Athènes / Espagne tous les jours en transplanant. Et même la poudre de cheminette ou le Portoloin, ça reviendrait trop cher. Enfin, tu sais qu’on bouge souvent. On n’allait pas rester ici pour toujours.Pfff…Ne soupire pas quand on te parle comme ça ! » Alden se renfrogna un peu plus contre ses coussins, sans regarder ses parents. Il n’aimait pas les changements, à fortiori quand il avait fini par s’habituer à Arcadia. D’ailleurs en parlant de… « Et comment je vais faire, moi ? Pour aller au Pirée si on habite dans le truc du cul du mon-Ne fais pas ton imbécile Alden, tu iras à Beauxbâtons. » Il se redressa si rapidement qu’il manqua de chuter du canapé : « Beauxbâtons ?Tu connais beaucoup d’autres écoles de magie en Espagne, génie ?Erik…Je ne veux rester à Arcadia !Mais on pensait que tu ne t’y plaisais pas Ald-Parce que je me plairais mieux avec des… des français ? et des espagnols ? Le pire du pire !Oh tout de m-J’irais pas.Tu iras.Je parle pas espagnol.Tu parles très bien espagnol. » Alden attrapa la grue en vol pour la froisser entre ses mains, dans une maigre tentative d’exprimer au moins une partie de sa colère. Il ne comprenait pas comment ses parents pouvaient être aussi peu censés. « On est en plein milieu d’année, c’est pas possible.On a déjà signé les papiers de transfert.SANS ME PRÉVENIR ?On ne pensait pas que tu réagirais comme ça, aussi dramatique ! Tu fais toujours des caisses pour pas grand-chose !Dramatique ? Dramatique ? C’est vous qui voulez me tuer ! Vous me saoulez, vous comprenez rien ! » Il s’était levé pour passer entre ses parents en faisant bien exprès de donner un coup d’épaule à son père (ce qui lui fit sans doute plus mal qu’à l’intéressé) avant de claquer la porte de sa chambre. Ils durent se mettre d’accord pour ne pas venir le déranger puisque personne ne vint tenter de le réconforter dans les heures qui suivirent.
Sa mère cependant à l’heure du dîner vint toquer à sa porte : « Non, je viens pas, je fais une grève de la faim. Comme GandhiC’est ridicule mon chéri.Tu parles comme une anglaise ! Tu verras quand le monde se ralliera à ma cause !Tu peux tenir au moins trente jours sans manger Alden, et tu pars dans cinq jours à Beauxbâtons. Ça ne marchera pas. » Ah ben merde alors, les traîtres avaient pensé à tout. C’était bien chiant d’avoir des parents au moins aussi intelligent que soi.

V + Il était en train de plancher sur un problème d’arithmancie à la bibliothèque de l’école, assis seul à un petit pupitre, entouré d’autres élèves de sa promo qui profitaient de l’après-midi de libre (leur prof de potion avait été intoxiqué durant un cours avec les cinquième années) pour bosser l’examen de fin d’année. La salle était plus ou moins silencieuse, jusqu’à un groupe de filles — bien plus jeunes — se mettent à rire. Alden leur lança d’abord un regard en coin, simplement pour tenter d’évaluer leur distance par rapport à sa place avant de se plonger de nouveau dans ses calculs. Un rire le rattrapa, encore, ainsi qu’une bribe de conversation. Ça causait mec canon et blabla émission de blabla, et blabla ses cheveux et blabla sa voix et blabla. « Hey, vous pouvez pas la mettre en veilleuse les mômes ? Toi mets-la en veilleuse le hibou ! » rétorqua presqu’aussitôt une des filles, ce qui eut pour effet de le faire cligner comiquement des yeux, histoire de ressembler encore plus à un hibou. « Je… je ne parle même p-Hé le ringard, c’est une bibliothèque ici, tu ferais mieux de te taire, parce que tu déconcentres celles qui essayent de bosser là. » Et, avec haussement de sourcils victorieux et coup de cheveux dans les airs, elles se remirent à bavarder entre elles, un peu plus bas, groupées à la manière d’une meute de loup (Alden aurait fait un très bon naturaliste). Il finit par se tourner vers son livre avant de lancer un sort d’insonorisation autour de lui (ce qu’il aurait dû faire depuis le début au lieu de provoquer des deuxièmes années terrifiantes) pour finir son exercice en remerciant les vingt-quatre runes d’en être à sa dernière année.

Penser à Beauxbâtons le calmait. Se remémorer des souvenirs vieux de plus de trente ou quarante ans avait le mérite d’apaiser un peu les battements de son cœur et la panique quasi constante qui torturait son crâne à chaque bruit, chaque crissement du côté de la porte de sa cellule (on venait déjà ?) (non, il comptait, et le planning était censé être régulier) (est-ce qu’il s’était endormi ?) (peut-être qu’il s’était endormi) (peut-être qu’on venait bel et bien déjà le chercher) (et…) Non, il fermait les yeux, se rappelait les mots de son maître occlumens, compartimentait autant qu’il pouvait, ramassait l’angoisse le plus loin possible, ramenait à la surface n’importe quel ambiance un peu naïve qui ferait l’affaire pour enrayer l’inéluctable marche de la crainte dans son petit cerveau.
L’enfance, souvent, avait toute cette fraîcheur étrange qui faisait qu’on pouvait facilement s’y perdre. Alden, en outre, avait une excellente mémoire et des souvenirs très vif de toute cette période. Le gilet orange de sa mère colorait un instant son esprit, puis la voix de son père, l’odeur de la mer quand on se tenait sur un des quais du Pirée, celle de la montagne, quand on se promenait dans les jardins parfaitement alignés de Beauxbâtons. Alden était discipliné, et il n’était pas si difficile finalement, en même temps qu’il enfermait son esprit, de s’enfermer lui-même dans un autre monde qu’il construirait à l’aide de sa mémoire. Un monde loin des quatre murs trop rapprochés de la cellule, loin des bruits de pas angoissant — loin d’un Alden coincé comme un rat.
Ces moments où il parvenait à avoir le dessus sur la panique était des instants bénis, qui le plongeait dans une sérénité poisseuse, souvent aidée par la fatigue, et qui pouvait le laisser léthargique pendant des heures, assis sur le rebord de son lit, des yeux flous fixés au mur.
C’était souvent comme ça, les premiers jours, qu’on le retrouvait quand il s’agissait de l’amener dans une salle d’interrogatoire.
« Ben alors Harris, on rêvasse encore mon grand ? » La voix retentissait en même temps que la porte s’ouvrait, comme un double rappel à la réalité, souvent douloureux. La poitrine serrée, proche de l’hyperventilation, tous ses muscles se raidissaient quand on s’approchait de lui pour l’inviter à se lever : « Zou, zou, tu sais que j’ai pas que toi à gérer. Tu voudrais pas que je te porte non plus hein ? » Au début, il avait été obéissant — surtout parce qu’il savait que tôt ou tard on le ferait se lever et qu’il préférait encore être maître de lui-même plutôt que traîner quelque part, question de dignité. Cependant, ce jour-là, il ne se lève pas. Ou plutôt quand il essaye vaguement de se redresser, il se laisse retomber assis. Elle roule des yeux : « Ben alors mon grand ? » Il ne connait pas son prénom, mais dans sa tête il l’appelle La Grande, même si elle est bien plus petite que lui. Juste qu’elle n’arrête pas de dire ça, mon grand par-ci, mon grand par-là. Jusqu’à ce que ça lui rentre dans la tête. La Grande n’a pas l’air très satisfaite de le voir galérer à se bouger le derrière : « Qu’est-ce que t’as ? Pas envie d’y aller ? Tu m’étonnes. Mais c’est ça hein, on fait des conneries donc on paye. Tes parents ont dû t’apprendre ça génie. » Génie aussi, elle lui dit ça avec toujours un sourire, comme si elle trouvait ça très amusant de discuter avec un soit-disant génie. « Allez, je t’aime bien alors pour aujourd’hui je m’énerve pas, prends ma main. » Elle lui tend sa main gauche — gauchère, il l’avait déjà remarqué, et deux baguettes à sa ceinture, impossible à atteindre, lui entre tous pouvait voir la rune qui scellait les armes à la taille de La Grande. Il tend son bras pour venir l’attraper, saisir son poignet, chercher un appui pour se relever. Le sourire de la femme disparaît un instant lorsqu’elle aperçoit le creux de son poignet. Elle hausse les sourcils, le tire pour le mettre debout et remonte la manche de son habit jusqu’au coude avec un petit sifflement : « Fiouu, oh ben ils t’ont pas raté. » Elle vient faire glisser son index sur la trace rouge à la base de la paume. « T’as fait le con ?Ils m’ont… retiré mes r-runes de protection.Oh, t’étais tatoué mon grand ? Bad boy va. » Elle fait remonter un peu plus la manche encore, pour mieux regarder le travail de ses collègues, retrousse jusqu’à l’épaule et vient toucher chaque marque qui ponctue le bras avec une petite moue impressionnée. « Et t’avais tout ça sur toi ? Merlin, ça te fait pas bizarre maintenant ? Tu ne les sens plus ? » Les runes ? Non, il ne les sentait plus. Au fur et à mesure du temps, après le tatouage, on finissait par oublier (très rapidement en réalité) le pouvoir de la rune sur le corps, son effet protecteur. On s’y habituait. Mais quand on brisait leur pouvoir, quand on les arrachait, qu’on les brûlait à la racine, là on le sentait. Il déglutit : « Je sens les brûlures…Pauvre chou va. » Elle appuie légèrement sur sa peau brûlée, attend de lui arracher un gémissement avant de soupirer : « Qu’est-ce qu’un type comme toi a été foutre là-dedans, ça me dépasse. » Puis elle l’attrape au biceps, le soutient légèrement pour l’aider à sortir. Elle comprend peut-être un peu mieux que, privé soudain de ces runes qui avaient été ancrées en lui pendant si longtemps, Alden perde son équilibre, ses repères et sa force.
Comme disait ses parents, on s’en fiche de la forme physique, Alden, tant que la tête, elle, tient.
C’était ce qu’il se répétait d’ailleurs, alors qu’on l’amenait à Abbas Shafiq. Tant que la tête tient…

VI + « C’est quand même un peu surprenant, non ? Que notre dissertation ait la même problématique et le même développement ?Ce que je trouve surprenant c’est que tu arrives à rédiger une problématique, Alessandro.Tu m’as copié !Mais d’où ? Comment ? Dans quel version de l’univers peux-tu croire que j’irais perdre du temps à copier tes devoirs médiocres ?Comment est-ce qu’on a pu se retrouver avec le même plan alors ?Wow, parce que tu es l’inventeur du plan des trois neufs ?Arrête de faire le malin Harris !Tu chouines juste parce que j’ai eu 100/100 et toi seulement 90.En me piquant mon idée ! J’en ai parlé dans la bibliothèque !Tu veux vraiment qu’on aille en parler à la doyenne ? Elle sera ravie d’apprendre que tu accuses le major de promo de triche.Tu te prends vraiment pour un putain de génie hein, m’sieur-je-parle-quinze-langues ?C’est toi qui le dis. Et c’est dix-sept, monsieur-les-déclinaisons-akkadiennes-n’ont-pas-de-sens. » Roman, un verre de bière à la main, regardait ses deux camarades se crêper le chignon depuis plusieurs longues minutes. Les disputes entre Alden et Alessandro étaient courantes durant les soirées, encore plus quand un professeur venait de rendre un travail. Ils s’accusaient l’un l’autre de plagiat, passaient d’une langue à l’autre pour s’insulter toujours de façon très imagée, et cela finissaient souvent par une tentative de bagarre vite séparée — Alessandro était un petit gars et Alden malgré sa taille et sa carrure n’était pas vraiment formé à la lutte. Roman n’intervenait jamais avant la bagarre, et souvent les laissait au moins s’agripper et se pousser l’un l’autre parce qu’il trouvait tout cela fort divertissant. Il faisait juste en sorte qu’ils ne s’éborgnent pas par mégarde. Assa vint le rejoindre, s’éloignant un peu du centre de la soirée pour s’approcher de la terrasse où avait lieu le drame. Elle avait la main pleine de cacahuètes. « Alors ? Qui gagne ?Tu sais, pour moi, ils sont kiff-kiff. Mais la dernière fois que j’ai dit ça à Alden il a fait la gueule pendant une semaine, j’ai galéré à faire mes devoirs sans lui. Alors je me la ferme maintenant. » Ça la fait un peu ricaner alors qu’elle gobe une nouvelle cacahuète, haussant un peu les sourcils en entendant les insultes se faire un peu plus graphiques, tandis que les menaces commençaient à fuser : « Ah, ils vont bientôt…Ouaip.Un jour plutôt que de se claquer, ils vont s’embrasser et ça fera du bien à tout le monde, si tu veux mon avis.Étrangement, t’es pas la première à dire ça. » À ce moment là Alessandro bondit sur son adversaire, griffes en avant, pour lui attraper son pull et tenter de le pousser vers le garde-fou, visiblement dans l’espoir de le faire tomber de quelques étages : « On va voir à quoi ressemble ton cerveau quand il sera en bouillie !C’est ton cerveau la bouillie !Quelle rhétorique !T’as vu ? J’utilise des mots que tu peux comprendre ! » Sans doute, de leur point de vue, la scène devait être épique, mais de celui de Roman et Assa c’était assez amusant. Finalement, quand Alessandro avait réussi à complètement plaquer le dos d’Alden contre le garde-fou et menaçait vraiment de tenter de le soulever pour le faire basculer, Roman intervint en attrapant l’italien par le revers de sa veste et en le tirant en arrière : « Là, là, tout va bien. On se calme les garçons. Vous n’arrivez vraiment pas à vous tenir hein ? » Il y eut quelques protestations des deux côtés, Roman ramena Alessandro à l’intérieur et Assa recoiffa un peu Alden qui marmonnait des malédictions à l’encontre de son rival. Tricher ? Lui ? Non mais franchement, grumbl.

VII + C’était la première fois qu’Aden ratait un cours. Dans l’amphi, tout le monde regardait sa place vide avait un air entre l’inquiétude et la curiosité. Les yeux dérivaient ensuite vers Roman qui ne cessait de hausser les épaules avec une moue d’ignorance, pour bien signifier que non, il ne savait pas où était passé le Harris. Puis ensuite on reculait de quelques rangs pour pouvoir observer le sourire extrêmement satisfait d’Alessandro. C’était hautement intriguant, étant donné qu’Alden était connu pour venir même dans les moments extrêmes. Lorsqu’il avait attrapé la grippe sorcière, quelques mois après son arrivée, il était venu complètement défoncé aux potions en cours et avait même essayé par plusieurs machinations de refiler le virus à Alessandro. À la pause méridienne, il y en eut quelques-uns pour se coller à Roman : « Il est où ?Il doit être au moins mourant !T’as pas été voir ? Il a peut-être un problème.Il s’est assommé avec un de ses livres.Il a peut-être été empoisonné.J’avoue Alessandro avait l’air vraiment trop content de lui. » Sous la pression de ses pairs (qui pouvaient s’expliquer avec l’approche du cours de synchronie runique, de l’après-midi, deux heures particulièrement douloureuses avec un professeur proche du sadisme qui aimait interroger au débotté les élèves : Alden était particulièrement populaire pendant ce cours parce qu’il déviait la plupart des questions pièges en y répondant avant que le prof ait pu désigner une victime.) donc sous la pression sociale Roman remonta les étages jusqu’à l’internat pour aller frapper à la porte d’Alden : « Hé, hé mec, t’es mort ? » Il ne s’attendait pas vraiment à avoir une réponse à cette question, et fut particulièrement surpris d’entendre la voix d’Alden retentir : « Pas encore… mais bientôôôt… » Ah. « T’as encore chopé la grippe ? Celle-là on peut l’attraper trois fois dans l’année, faut faire gaffe. Tu veux que j’aille voir l’infirmier ?J’suis pas malaaade Romaaan. Tu compreeends rieeen… » Allons bon. Voilà autre chose. Peine de cœur ? Il essayait de se souvenir si Alden avait un crush quelconque. Mais à part Alessandro, il voyait pas trop. « Tu peux m’expliquer ? » Ça devait être grave, pour qu’il rate une matinée de cours. « C’est de la fauuuute à Alessandrooo… » Oh mon Dieu… Est-ce qu’il s’était vraiment pris un râteau ? Est-ce qu’il avait essayé ? Était-ce pour ça que l’autre italien avait l’air si fier de lui ? Roman avait la tête qui débordait d’idées et il collait presque son oreille à la porte : « Ah merde… Je… je peux rentrer ?Ouuui… mais je te préviens, c’est le bordel. » Il entendit le loquet de la porte sauter, sans doute d’un sort, l’ouvrit et entra à l’intérieur. C’était le bordel, mais du genre bordel d’intello. Roman connaissait bien la chambre d’Alden et n’était pas spécialement surpris de devoir slalomer entre les piles de feuillets et de dictionnaires pour atteindre le lit, dans lequel l’étudiant semblait attendre l’heure de sa mort. Sur la table de nuit, un parchemin était retourné. « Ben alors alors… il s’est passé quoi pour que tu t’enfermes dans ta chambre ? » Alden ne pleurait pas, mais donnait l’impression de n’être pas loin de sangloter, il avait même retiré ses lunettes pour mieux se coller contre l’oreiller. « Je ne pourrais plus jamais sortir d’ici. Il faudra que tu m’amènes les cours Roman. Je suis fini.Mais non, mais non, » répéta doucement Roman qui frétillait se savoir le fin mot de cette histoire — Merlin, si ces deux-là avaient failli avoir un rencart ! il faudrait absolument prévenir les autres, quelques pièces de monnaie allaient changer de main. « Mais si ! Tu ne sais rien ! Hier… hier soir, on a eu notre option et… » Roman réécrivait l’histoire dans sa tête, prêt à la proposer à la rubrique fanfic du journal de l’Académie. Oui oui, après les cours, le soir, bien sûr… il avait fait ça plein de fois avec des nanas à partir de ses quatorze ans. « Re-regarde plutôt, c’est trop dur à dire… » Il lui pointa du doigt le parchemin retourné sur la table de nuit, et déjà il s’attendait à y trouver une lettre pleine de sentiments enflammés et passionnés. Mais quand il la saisit pour la retourner, il vit que ce n’était qu’une feuille de contrôle. Avec la plume du professeur qui y avait griffonné en haut un 89/100. Oh.
Ah. Il comprenait un peu mieux, son visage s’allongea. Déçu. « Alessandro a eu plus ?Ouuui… je suis humilié, si je sors il va me le rappeler jusqu’à ce que je crève de honte. Romaaan, je suis condamné à vivre dans cette chambre, mon dernier havre de paix ! » Roman soupira, se pinça l’arête du nez avant de raisonner son ami qu’il parvint finalement à tirer hors du lit, au prix de l’entièreté de sa pause méridienne. Il retint bien la leçon et plus jamais ne laissa son imagination l’entraîner un peu trop loin en ce qui concernait ces deux imbéciles.

VIII + Roman n’en revenait pas, il gardait sa fourchette à quelques centimètres de sa bouche sans même avaler les petits pois qu’il avait soigneusement piquer sur chaque petite pointe du couvert. La bouche entrouverte, à regarder son camarade, en face, qui essayait de dompter un épis en plaquant sa main sur son crâne. « Non, c’est une blague ? » Alden regarda son reflet dans la face concave de la cuillère, pour grogner en voyant que l’épis lui résistait avant de regarder Roman : « Comment ça une blague ?T’as vraiment… vraiment appris l’occlumancie ?Ben oui vraiment vraiment. Pourquoi je te le dirais si c’était faux ? Tes petits pois vont être froids. » La bouche de Roman s’agrandit un peu plus encore : « Mais quand ?Le dimanche, surtout. Et le mardi soir.Mais co-Je me suis un peu insulté que tu puisses croire que ça a été difficile. Si tu es rigoureux ça s’apprend bien tu sais.Mais ce n’est pas… Enfin, tu as fait ça juste pour… pour qu’Alessandro ne te pique pas ton idée de rendu ? » Alden eut un sourire très satisfait, et Roman lui trouva l’air particulièrement imbécile quand il lui répondit : « Héhé, oui. Il ne s’attendra pas à ça, ce salaud.Je sais que t’es intelligent mais parfois tu dis de ces conneries Alden…Roh ça va ! Et au pire qu’est-ce qu’il peut m’arriver, un peu d’occlumancie ça ne fait de mal à personne va. »

Son professeur d’occlumancie était également legilimens. Auprès de lui Alden avait appris à résister à différentes formes d’intrusion mentale ; les sournoises, les brusques, les directes, les indirectes. Il avait appris à abandonner certaines pensées à la vue de l’autre pour mieux en cacher d’autre, à dresser des murs invisibles qui, de fait, en devenait inviolable. C’était ce qu’il y avait d’incroyablement facile avec l’occlumancie : lorsqu’en face on ne cherche rien de précis, il y a peu de chance qu’on puisse trouver quelque chose. C’était ce qui avait, finalement, bien aidé Alden ces dernières années — ce qui lui avait permis de tenir aussi longtemps à la DHS et de faire croire au gouvernement qu’il était bel et bien acquis à leur cause. Personne ne s’attendait à ce qu’il ne moufte, personne visiblement n’avait voulu croire qu’un type de son genre puisse avoir ce genre de cran. Ça n’allait pas avec son style général. Et ça lui avait sauvé la mise quelques fois.
Une fois pris la main dans le sac toutefois, clairement coupable, c’était une toute autre affaire. Et jamais son maître ne lui avait enseigner comment faire face à un legilimens réputé qui n’avait apparemment qu’une seule envie, de lui forer le crâne, et plusieurs heures pour y parvenir devant lui.
Lorsqu’il passa la porte, toujours déséquilibré et aidé par l’employée du niveau neuf, il sut qu’il ne la repassera pas dans le même état. Il n’y avait pas de runes pour le protéger, il n’avait plus de baguette pour attaquer, et cette fois-ci Abbas Shafiq ne se laisserait certainement pas avoir par des petits bégaiements, une performance théâtrale un peu bancale et des vagues souvenirs d’école.
On le fit asseoir, fixa ses menottes à la table et pendant ce temps il n’osait relever les yeux pour rencontrer le regard de celui qu’on appelait fort gentiment le Basilik. Il avait toujours trouvé ça ridicule, mais sans doute aurait-il préféré en cet instant faire face au serpent plutôt qu’à l’humain. Au moins l’un d’eux assurait une mort rapide.
L’angoisse avait, chez Alden, soit la capacité de l’immobiliser soit celle de pousser son esprit à ses limites — chose qui lui avait toujours fait beaucoup servi durant les examens. Là, il profita des quelques instant de silence pour compartimenter ses pensées comme il le faisait tout le temps : les souvenirs étaient méthodiquement classés, protégés chronologiquement, thématiquement. Face à Abbas, il ne ferait pas plus dans la dentelle que lui, n’était pas là pour faire de l’occlumancie esthétique. C’était un mur qu’il fallait lui opposer.
Et alors qu’il inspirait profondément, cherchait en quelques secondes à peine la force de murer sa vie entière, en sachant pertinemment qu’il ne ressortirait jamais d’ici avant qu’on ait entièrement brisé ses défenses.
Cette pensée rejoignit les autres, profondément, loin, derrière le mur. Ne pas montrer qu’on doute.
Et surtout refourguer le pire le plus loin possible. Alden savait très bien où se trouvait ses failles.

IX + Un frisson, à sa nuque, lui commanda l’ordre de s’enfuir l’instant après avoir frappé à la porte. Un pas en arrière, il transplanerait et disparaitrait de nouveau. Alors qu’il entendait des pas venir jusqu’à la porte, il avait déjà reculé, descendu la première marche du perron. Mais la porte s’ouvrait. : « Papa ! » Noam avait grandi, depuis la dernière photo que ses parents lui avaient envoyée et qu’il n’avait regardé que d’un œil avant de la ranger dans un tiroir. L’image ne s’était pas ancré dans sa mémoire ; il ne se rappelait qu’à peine du bébé qu’il avait pourtant tenu dans ses bras pendant d’assez longs mois. Incroyable comment une mémoire pourtant entraînée pouvait balayer certaines choses sous le tapis.
L’instant s’étira sur quelques secondes : le gosse à la porte n’osait pas faire un pas en avant, regardait Alden comme s’il attendait quelque chose, une réaction, une réponse à son appel au moins. Et le père, lui, était immobilisé devant le gamin qu’il avait abandonné avant de fuir le plus loin possible. Si sa mère n’était pas apparu derrière le gamin, il n’aurait sans doute pas bougé avant une bonne heure, mais il reconnu le visage d’Aroha qui eut un grand sourire : « Oh, mais c’est papa ! » Le terme lui paraissait indécent, mais il eut un quasi sourire gêné, alors que Noam le fixait maintenant en silence, avec ses yeux plissés. « Entre Alden, pose tes affaires, le voyage a dû être fatiguant. » Elle l’invite d’un geste à passer le pas, avant de comprendre peut-être ce qui arrêtait Alden. Elle posa ses mains sur les épaules de Noam pour le faire se décaler un peu : « Tu laisses papa passer mon lapin ? Va plutôt appeler grand-père. » Noam acquiesça sans un bruit, et sans lâcher Alden du regard avant de finalement filer. Depuis le palier on pouvait l’entendre monter les escaliers quatre à quatre. Il entra enfin, laissa tomber son sac dans l’entrée, ainsi que sa valise. « Ça fait si longtemps mon chéri, » souffla Aroha en venant lui caresser la joue, repousser une mèche de cheveux de son front avant de se hisser sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue. « On est tous heureux que tu reviennes enfin.Tu m’as manqué aussi, » mentit-il, la gorge un peu sèche, déjà épuisé de se retrouver dans une maison en compagnie de ses parents et de son fils. Non, personne ici ne lui avait manqué. Il n’y avait eu qu’un seul manque, et il n’avait aucun moyen de la retrouver. En tout cas pas ici-bas. « Ton père travaille en haut, mais Noam… ah les voilà. » Il vit d’abord la silhouette d’Erik descendre les escaliers, les deux se firent un moment face à face en silence, avant qu’Erik ne vienne serrer l’épaule d’Alden : « Enfin de retour fiston. J’ai lu ton dernier essai, il était vraiment bon.Il dit ça comme s’il avait compris quelque chose ! Il était perdu !Aroha, enfin… » Il entendit à peine la fin des protestations de son père parce qu’il sentit quelque chose tenter d’accrocher son bras ; en baissant les yeux il aperçut Noam, qui tendait sa main, puis agrippa son avant-bras droit. Il sentit ses doigts appuyer sur les signes qu’il s’était tracé dans la peau et qui avait à moitié détruit son bras, avec une grimace il se dégagea. « Alden ! » En relevant la tête il vit sa mère le regarder, les yeux presque paniqués. « Je… c’est le mauvais bras, je ne… » Noam avait reculé vers sa grand-mère, les yeux un peu plus plissés encore. « Tu… tu peux le gauche, mais pas celui-là d’accord ? » rajouta-t-il en direction de son fils en désespoir de cause. C’était la première phrase qu’il lui disait, il pinça les lèvres un moment avant de rajouter : « Ça me… fait plaisir de te voir… Noam. » On dit que la vérité sort de la bouche des enfants, un peu comme si les gosses étaient des machines à détecter le vrai du faux. Alors qu’il soutenait le regard de son fils, Alden avait en effet l’impression de se faire juger par ce petit être, avait l’impression qu’il pouvait parfaitement comprendre à quel point son père mentait et n’était, en réalité, pas si ravi de le voir.

X + Il était en retard, pour changer. Alden n’avait jamais été excellent avec sa gestion du temps. Il oubliait trop facilement l’heure quand il se mettait à travailler, surtout lorsqu’il n’y avait pas Noam pour le faire chier à la maison. Clairement avec un gamin qui mettait la radio à fond, claquait la porte des chiottes dès qu’il y allait pour bien montrer qu’il était énervé, ça déconcentrait un petit peu. Il profitait donc des jours où il le collait chez Simone pour avancer un peu sur son travail, jusqu’à se déconnecter en retard, enfiler un manteau à la hâte pour transplaner chez la Ocasio. « Désolé pour l’heure, j’ai complètement… je suis… » Il avait une petite tendance à bafouiller quand Simone le regardait, avec ce demi-sourire. Il devait rougir légèrement, il sentait que ses joues étaient chaudes. « Pas de problème, il a dîné avec nous. Noam ! C’est ton père ! » Alden pinça les lèvres — chose habituelle — en voyant Noam apparaître en traînant des pieds. Si Alden s’était excusé à Mona, il ne referait pas l’effort devant son fils. Il le regardait à peine quand il s’assit par terre pour enfiler ses baskets puis mettre son manteau : « Merci pour tout Mona, vraiment…Tt-tt, ce n’est rien Alden, et puis Noam est un plaisir à avoir. » Il ne prononça pas à haute voix le permets-moi d’en douter qui lui brûlait la langue mais son haussement de sourcil n’admettait pas beaucoup d’interprétation. Le regard de Mona s’assombrit légèrement, comme si elle le grondait du regard ce qui, étrangement, lui faisait plus chaud que froid. Il eut un petit sourire : « Eh bien, encore merci et… à très vite. J’esp- bref. » Il se sentait terriblement maladroit, et idiot avec ça, ce qui n’était pas vraiment le genre de sentiment qu’il aimait ressentir. « Allez Noam, on y va. » Le gosse avait fini de zipper son manteau jusqu’au cou, pour affronter au moins quelques minutes du froid de l’hiver. Il grogna un oui à peine audible, visiblement déçu que son père ne l’ait pas totalement oublié pour la nuit. Alden promit de s’en souvenir et de le laisser une semaine complète… avant de se rappeler qu’il ne pouvait pas toujours imposer son gosse aux autres.
Noam traîna un peu des pieds vers Alden avant que Mona ne fasse une petite moue vexée : « Ben alors pollito, on me dit pas au revoir ? » Les yeux de Noam s’éclairèrent un peu et il se détourna aussi sec de son père pour venir se coller à Mona, serrer ses petits bras autour de sa taille, se tendre pour lui faire un bisou et en recevoir un. « Bisou, au revoir, » sa voix avait ce ton un peu plaintif qu’il ne prenait pour ainsi dire jamais avec Alden. Odin merci, ça lui taperait trop vite sur les nerfs. Il lança un regard à son montre quand Noam enfouit un peu sa tête contre les vêtements de Simone. « Je t’aime maman. »
Alden releva la tête si rapidement qu’il manqua de se briser la nuque, pour sentir sa gorge achever de se serrer en voyant le petit réfugié dans les bras de Simone. Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’est-ce qu’il… « Arrête ça Noam ! » Mais le gamin restait accroché Simone, comme s’il s’était rendu compte, lui aussi, de son erreur. « J’ai dit…Alden…… arrête ça ! » Il avait tendu la main pour attraper Noam au bras, le tirer vers lui, hors de l’étreinte de Mona. Le visage de son fils était complètement fermé, les lèvres scellées et les yeux fixés vers le sol avec davantage une expression de colère que d’excuse. Alden avait envie de le secouer, jusqu’à ce qu’il réagisse, au moins un peu, au moins… « Comment tu peux… » Que Noam puisse oublier, puisse se chercher quoi… une autre maman ? Qu’il puisse ignorer sa vraie mère, c’était la tuer une seconde fois. « Elle est morte. Morte ta mère ! Elle est morte ‘Hava ! » Non, ce n’était pas qu’il avait l’impression que Noam trahissait ‘Hava ; et en secouant son fils, il se rendait compte qu’il voulait juste ne pas être seul à rester coincé dans le passé, qu’il ne voulait surtout pas que son gamin puisse se reconstruire alors que lui n’y parvenait pas. Pas alors que c’était de sa faute si ‘Hava… Et ce gosse qui se raidissait et ne lâchait pas un mot et… « Comment tu peux lui faire ça, comment tu peux lui…Arrête ! » La main de Simone lui prit son bras gauche, avec lequel il tenait Noam : « Lâche-le maintenant Alden. » Elle ne rigolait pas, et c’était peut-être ce ton qui le ramena un peu plus à la réalité. Il desserra son poing, laissa reculer Noam qui gardait les épaules relevés, les yeux immenses dardés sur le sol, la mâchoire si tendue qu’on pouvait presqu’entendre le grincement de ses dents. « Je…Ssh. Noam, va te poser dans le petit salon. Va respirer un peu. » Noam ne se fit pas prier pour prendre la poudre d’escampette. Alden aurait aimé fuir, lui aussi, c’était sans doute ce qu’il savait faire de mieux, juste après le travail sur les runes. « Je ne…Qu’est-ce que c’était que ça ? » Alden se força à affronter son regard, déglutit avant de répondre, le sang battant terriblement fort à ses tempes, assourdissant son crâne. « Je… c’était… je ne veux pas qu’il… » Puis, à l’instar de son fils, il se tut. Brisa le contact visuel pour regarder de côté sans rien rajouter. Mona eut un soupir : « Je vais aller le voir, toi tu ne bouges pas de là. Et ressaisis-toi un peu ! » Sur ce, elle disparut de l’entrée vers la pièce où Noam s’était réfugié. Alden s’adossa contre le mur, retira un instant ses lunettes pour s’essuyer les yeux.

XI + Alden détestait le Quidditch. Sans doute parce qu’il n’avait jamais été bon en sport, aussi parce qu’on attendait de lui qu’il n’apprécie pas ça. L’intello asthmatique à lunette se devait, socialement parlant, de préférer s’enterrer dans la bibliothèque les jours de match plutôt que de jouer au supporter dans les gradins. Et bien évidemment, comme il détestait ça, Noam lui, adorait le Quidditch. Tout y passait, les cartes à jouer, les miniatures de balai qu’il arrivait à se procurer on ne savait comment, la chambre blindée de poster et sa lubie de devenir batteur dans l’équipe de sa maison. C’est qu’il s’entraînait en plus, Mona lui avait acheté pour ses quatorze ans une batte, et depuis Alden ne connaissait plus de repos à la maison. À croire que Noam faisait exprès de s’entraîner sur les choses spécifiquement fragiles et appartenant à son père quand il s’agissait de perfectionner ses lancers.
Quoi qu’il en soit, même avec toute la bonne volonté du monde, il ne put se dédouaner du passage par la coupe du monde de Quidditch. Irlande contre la Bulgarie. Blabla Krum, blabla batteur, blabla le gardien, blabla Morran, blabla Irlande, blabla farfadet, blabla… C’était là que l’occlumancie fonctionnait à merveille, lorsqu’il s’agissait de fermer son esprit aux bavardages de son fils, Alden était passé maître. Merlin merci Noam n’avait guère envie de trop traîner avec son paternel dans l’immense camping où se retrouvait les supporters. Lui-même ne sortait pas trop, pour éviter de se retrouver face à une marée d’élèves — pire chose au monde durant les vacances. Aussi, après le match (qu’il avait trouvé ennuyant au possible malgré un commentateur bien à fond) il retourna jusqu’à la tente pour se poser au bureau, sortir un livre et… « J’vais aller fêter ça avec les copains. » Il tourna juste un peu les yeux vers Noam, pour le voir, tout habillé en vert, en train de faire des manipulations de majorette avec sa batte. « Tu reviens ici pour dormir ?J’sais pas. » Alden poussa un soupir, retira ses lunettes pour rendre le monde et son fils plus flous, inexistants. « Si un de tes copains te proposent de dormir, reste-donc avec eux. De toute manière tu ne te perdras pas ?Mmh. Tschüss. » Et sur cette conversation trépidante, Noam quitta la tente pour aller boire de la bièraubeurre avec d’autres camarades de classe. Histoire de bien faire, il lança un sort d’insonorisation à la tente afin de ne pas entendre les cris de joie des irlandais et consorts. Il put lire, quelques bonnes centaines de pages avant que le sort n’achève de faire effet, et c’est là qu’il entendit que les exclamations d’allégresse avaient changé de nature.
En sortant de la tente, Alden comprit. Et il resta un moment à fixer le groupe de personnes masquées qui s’avançaient entre les tentes, en faisant brûler certaines, en renversant les autres, en… de lever les yeux vers les moldus qui se balançaient dans les airs lui donna la nausée. Et presqu’aussitôt, le fourmillement classique dans ses tripes, qui sonnait l’heure de la fuite. Transplaner, ne pas rester là, parce qu’il n’y avait pas vraiment de doute sur qui étaient ces personnes. La guerre sorcière ne remontait pas à assez loin pour qu’on puisse oublier ce genre de choses. Il allait transpl- Merde. « Noam ! » Il ne pensait pas qu’un jour il serait de ces imbéciles qui hurlent le prénom de leur enfant en espérant que ça le ferait brusquement apparaître. Il était du genre à se réjouir de ne pas avoir le gosse dans les pattes. Mais pas dans une telle situation. Il se mit à arrêter des personnes qui s’enfuyaient vers les bois : « Vous n’auriez pas vu… un garçon, brun, avec une batte ? » « Un ado, brun, avec un groupe de copain, il a une batte. » « Il a quatorze ans, il a un maillot vert et une batte et… il est brun et… » Personne ne l’avait vu, personne n’avait vraiment le temps, dans la panique, de se rappeler s’il avait croisé la route d’un ado habillé en vert avec une batte, c’était qu’il y en avait beaucoup. « S’il était avec des amis, ils ont dû se réfugier avec les autres dans le bois, » lui suggéra un homme qui eu la grâce de prendre un peu pitié de lui. En essayant de se raisonner, de se dire qu’en effet Noam n’était pas du genre à tenter de retrouver son père, qu’il aurait suivi ses copains en sûreté, il abandonna ses recherches pour aller là où plusieurs familles et groupes s’étaient réunis, loin de la pagaille du camping. « Noam ! » Il passait entre les regroupements, poussaient quelques personnes, saisissaient des gamins pour les tourner vers lui, comme s’il s’attendait à… « Professeur Harris ? » Il sursauta en voyant le petit MacMillan venir vers lui : « Vous cherchez Noam ? » Non, non je répète son prénom de temps en temps à haute voix sinon j’ai peur de l’oublier… « Je l’ai vu avec d’autres élèves. Il était par-là. » Et de lui pointer du doigt une direction, avec son petit air sérieux. Direction vers laquelle Alden s’empressa de se diriger : « Merci Ernest. » Ce n’était pas tous les jours qu’il appelait les élèves par leur prénom mais à situation exceptionnel, tournure de phrase exceptionnelle.
Il le trouva en effet, avec un groupe d’autres étudiants de Poudlard qu’il connaissait pour certains de son cours, de vue pour les autres, avec quelques parents (mais l’alerte que son cerveau enclenchait normalement en présence de parents d’élèves n’avait pas le loisir de s’activer) : « Merlin Noam ! » L’adolescent se retourna, l’air incrédule, en entendant la voix de son père. « Je t’ai cherché partout, je…C’est les autres qui nous ont dit de partir ! Moi j’ai juste fait ce qu’on m’a dit ! C’est pas d’ma f- » Il s’interrompit quand son père se rapprocha, et il se laissa prendre dans ses bras sans rien dire, les yeux écarquillés et le souffle court de surprise. Ça dura quelques secondes, avant que Noam ne murmure : « T’as eu peur de quoi ? » Pour essayer de faire dire à son père, d’une manière un peu détournée, et à haute-voix, qu’il tenait à lui. Qu’il avait une petite importance. Mais Alden se décala, répondit simplement : « Accroche-toi, on rentre à la maison. »

« Là, t’es beau comme ça. » Elle lui reboutonnait sa chemise jusqu’au col, avant de lisser les plis et de tapoter sa joue du bout des doigts : « T’es content de sortir ? » Alden acquiesça avec un sourire un peu perdu. Ils avaient tous l’air perdus de toute manière quand ils sortaient d’ici, elle était habituée. « Faudra être sage mmh ? Plus de bêtises.Non, plus de bêtises, » il répéta bien docilement. « On ne fricote plus avec des traîtres, mmh ? » Elle ressentit une certaine satisfaction à voir son visage se troubler, se tendre et elle n’avait pas besoin d’être médicomage pour savoir que son cœur à cet instant devait battre à tout rompre. « Mmh ? » insista-t-elle en recula d’un pas vers le bureau où s’étalaient quelques papiers. « Plus jamais les traîtres.C’est bien. Et les gentilles mesdames sang-pur ? » Il ne rougissait plus aussi bien qu’avant, mais sa gêne était terriblement perceptible sur chaque trait de son visage. C’était parfois comme ça que ça se terminait, avec les citoyens arrangés, on leur refaisait si bien le crâne qu’ils en devenaient des livres ouverts, trop pressés de faire comprendre à leurs bourreaux qu’ils n’avaient rien à cacher. Parce que la dissimulation avait fini par être associé à la souffrance. « P-pardon, » il souffla, un peu bas en piquant du nez. Elle se mit à rire : « Allez, allez je t’embête. Tu as payé pour tes bêtises, maintenant je sais que tu seras sage. On ne touche plus les gentilles mesdames sang-pur.Non, on ne touche plus.Gentil Alden. Tiens, regarde ce que j’ai pour toi mon grand. » Elle lui tendit un étui, qu’il ouvrit pour y trouver des lunettes. « Même correction que les anciennes, ça va te faire du bien de voir un peu clair hein ? On dit quoi ?Merci beaucoup.T’es si gentil, un peu comme un nounours, tu vas me manquer toi. » Elle l’aide à mettre les lunettes, en constatant que ses mains tremblaient encore. Il avait appris à remarcher seul sans trop de difficulté mais de toute évidence tout le réaménagement mental n’avait pas fait du bien à ses nerfs. « Je pourrais venir vous voir, » proposa-t-il. Elle se mit à rire : « Adorable. Mais tu n’auras pas envie de remettre les pieds ici quand tu en seras sorti Alden. On se croisera peut-être de temps en temps dans le Ministère va. Tu y seras bien hein ?Oh oui !T’en as de la chance. Qu’on te trouve un travail comme ça. C’est sans doute parce que t’es adorable, et que tu te tiens bien. Continue comme ça où tu finiras à la rue, mmh. » Il s’était raidi à la mention, elle le vit déglutir, c’était toujours impressionnant de voir des grandes perches comme ça se retrouver cassé en deux ; ils semblaient tellement plus petits alors. Elle tendit la main vers une feuille du bureau : « Là, et ça c’est ton papier de sortie, avec ton adresse. Quelqu’un t’emmenera te montrer ta chambre. Tu seras bien, il y aura plein de gens comme toi.Oui.Tant mieux, tant mieux ! » Elle l’amena jusqu’à la porte, lissa de nouveau les plis de sa chemise. « Ça te va mieux que des pulls. » Alden ne fit que cligner des yeux, sans acquiescer. Elle reprit, en l’amenant jusqu’à l’ascenseur : « Souris un peu, sinon tu feras peur aux autres. Faut avoir l’air aimable Alden. Voilà comme ça. T’es plus mignon quand tu souris. » Les portes se refermèrent, il regardait autour de lui avec une sorte d’appréhension, sans doute les espaces réduits, habituel. Elle pressa le bouton pour aller jusqu’au hall. « En plus tu sais quel jour on est aujourd’hui ?Je ne sais pas.Le premier février ! Ça te dit quelque chose ?Je… » Il plissa les yeux dans un effort de concentration évident, mais ne dut pas rencontrer grand-chose dans la bouillie qu’on avait mis dans son crâne. Il secoua la tête, elle lui montra le papier qu’elle lui avait donné : « Tiens, lis. » Il lui fallut un peu de temps pour arriver jusqu’à la bonne ligne : « Mon anniversaire.Bingo ! Et comme on est en 2007 et que tu es né en 1956… ça veut dire que tu as… que tu as… ? » Il battit des cils derrière ses lunettes, sa respiration s’accéléra de façon assez évidente, dû au stress de ne pas pouvoir prodiguer de bonne réponse. Il finit par balbutier, apparemment au hasard : « Quarante-sept ?Ben mon petit génie ? On patine en maths ? » Elle rit de nouveau et tend ses doigts devant elle pour lui illustrer le calcul : « De 1956 à 2006 ça fait cinquante, plus un, cinquante-et-un ! Joyeux anniversaire mon nounours ! » L’ascenseur était arrivé au hall, et les portes s’ouvrirent. « Hop, et voilà ton cadeau. » Elle le poussa vers la sortie, avant de lui faire un petit signe amusé de la main. Vrai qu’il allait lui manquer celui-là.




Dernière édition par Alden Harris le Mar 14 Avr - 19:44, édité 18 fois
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyMer 8 Avr - 21:42
MONSIEUR LE DOCTEUR.

Respect et émerveillement sur vous.

Un honneur et un plaisir de revenir en votre compagnie.

Et je suis sûrement pas première mais c'est pas grave parce que je serai toujours là. :suspect:

EDIT : BOUYA PREMIÈRE. Kestuvafeeeeeeeeeeeer.
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyMer 8 Avr - 22:26
Je suis contre ce Alden, c'est non, rendez-nous le vrai Alden | Washed away 1029237966

Drama à part, je suis ravie que tu reviennes ici I love you Et on va pleurer. Encore. Beaucoup.
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Ishmael Levy
Ishmael Levy
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Crédit : profile; (avatar) writerinafoxhole, (gifs) harleystuff — signature; (gifs) ardethbayrulez
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Allégeance : plus ou moins neutre, il débarque un peu dans ce bordel ambiant, woops
Particularité : magie sans baguette, maître runiste, alchimie (?), occlumen élémentaire et maudit (cey un truc de groupe)
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyJeu 9 Avr - 0:49
MAIS QUE FAIS-TU A ALDEN?!  :craque (lovethetwistandfollowupanddrama)
Ahum, bon retour chez toi et même si ça va faire mal, hâte de lire la suite.  Alden | Washed away 736882016
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyJeu 9 Avr - 9:28
Alden | Washed away 1566152604 Alden | Washed away 1566152604 Alden | Washed away 1566152604 Alden | Washed away 1566152604 Alden | Washed away 1566152604

RENDS L'ALDEN VOLDEMORT!!!!!!!

(jpp ça va être si perf je meurs DRAMAAAA)
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Diana Selvaggio
ENEMY OF THE STATE
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Allégeance : Numa, ce qu'il reste de la NSFW.
Particularité : Ceinture noire de taekwondo. Personne n'est surpris.
https://smokeandmirrors.forumactif.com/t2231-warm-flesh-diana
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyJeu 9 Avr - 10:05
Je. Pleure.
RENDS LE RUNISTE ABBAS. meuh non meuh non meuh non meuh non

On va te la récupérer ta cervelle mon hibou, tu vas voir. DRAMAAAA

(plein de bisous, tellement contente de vous retrouver gaah Alden | Washed away 736882016 Alden | Washed away 736882016 )
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyJeu 9 Avr - 11:14
…………il est tellement parfait meuh non re-bienvenue meuh non quel plaisir meuh non je meuh non
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MessageSujet: Re: Alden | Washed away   Alden | Washed away EmptyJeu 9 Avr - 13:08
mon professeur préféré... le meilleur des runistes... laveur de carreaux... mon coeur est brisé :craque POURQUOI :craque Alden | Washed away 3374001651 rendez-nous alden vilain gouvernement de merde Alden | Washed away 3374001651 hermione a une millième raison de se battre Alden | Washed away 2839299746
rebienvenue chez toi bb Alden | Washed away 123712488
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