BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 he's simple, he's dumb, he's (not) the pilot

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6:07AM sur l’horloge biologique du passager (@Langford Prewett).

Perdus dans l’espace, l’énorme vaisseau militaire soi-disant vétuste avait été détourné la veille par un certain marouflard — qui n’avait d’ailleurs pas encore daigné se présenter à lui en foulant ses entrailles.

Hier encore il demeurait dans un hangar avec d’autres confrères et consoeurs aux énormes structures métalliques complexes et grossières. Avec ses quatre tourelles à chaque bord et un design typiquement soldier-boomer de l’an 2054, il avait été remit en maintenance pour un upgrade qui n’eut finalement pas lieu - la faute à l’autre, au maroufle, tout était entendu jusque là.

Bien qu'une IA ne semblait jamais s'ennuyer, il fallait tout de même noter le peu de passage entre ses vieux murs renforcés. Lui - ou elle, cela revient au même - qui avait été habitué à des équipages nombreux lors de la 3ème Guerre, SVW estimait qu'il n'y avait personne. Personne d’autre que l’IA sanitaire et les quelques visages humanoïdes ayant grimpé quelques jours plus tôt pour y faire leur besogne. Alors oui, son destin aurait dû être celui-là, et cela avait été inscrit jusque dans ses nouvelles lignes de code : le SVW-966 allait finir par être démantelé et son IA à nouveau transférée. On lui avait même préparé un corps d’androïde dans son cellier nord, bien à l’abri. Ça n'allait pas beaucoup le changer, il l'avait déjà expérimenté.

L’IA avait fait le bel empoté, délestant couvre-feu et système de sécurité. Le grossier personnage qui s’était infiltré n’avait eu plus qu’à s’assoir aux commandes et faire ce qu’il savait approximativement faire, c’est à dire préparer un plan de voyage et enregistrer toutes les coordonnées correspondantes dans son système.

Bien aise de ne pas avoir affaire à un gradé de la Flotte du conglomérat germanique - contre lequel il n’aurait pas pu discuter les ordres - ; SVW l’avait bassiné avec des « JA, SIR, » quant bien même il avait tenté plusieurs fois de lui faire changer de langue pour y comprendre quelque chose.
Touché par on ne sait trop quelle Grace, l’intrus avait finit par faire décoller l’engin et le propulser dans les méandres de l’espace, s’était même endormi dans une cabine après avoir dévalisé le mini-bar.

6:12AM sur l’horloge biologique du passager.

Une chanson se lance dans les enceintes perchées aux quatre coins de son domaine et mieux encore, dans l’angle ouest des appartements du pirate passager. C’est fort, braillard, l’IA se fait remarquer non plus par sa docilité mais par son manque de tact et de tempérance.

La laissant tourner, SVW la stoppe par intermittence pour glisser des directives de sa voix robotique. « ALERTE. VOTRE PRÉSENCE AUX COMMANDES EST REQUISE. () ALERTE. VOTRE PRÉSENCE AUX COMMANDES EST REQUISE. » sans préciser pour quelle raison, ce qui laissait l’embarras du choix, tout au plus, avec le ton - et la langue - employés, il y avait fort à parier qu’une menace imminente avait été détectée.


Dernière édition par Siegfried von Wittelsbach le Mar 14 Avr - 17:01, édité 1 fois
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You lost your maps, You lost the plans. Did you hear them yell : « Land, damn it, land ! »

« Pirate Prewett - » « Capitaine Prewett, s’il-vous-plaît » « … Pirate Prewett, vous êtes donc condamné pour tous les faits listés durant l’heure précédente, à être évacué du vaisseau amiral, demain matin, à quatorze heure-Uranus » Tu pouffes de rire, te reprends, t’essuyant le nez d’un revers de poignet menotté.
« Evacué » dans le jargon de l’aérospatial, ça voulait dire aller faire un somme avec les météorites pour les siècles à suivre. Ça voulait dire être poussé dans le dos dans un ancien conduit d’aération, reconverti en ce qui se rapprochait du supplice de la planche sur les navires pirates. Mais dans ce cas-là, pas d’espoir de se faire la malle à la nage, ou les pieds ficelés à un couple d’hippocampes. Une fois largué dans le vide sidéral comme une mauvaise chiasse alien, il ne restait même pas deux minutes avant d’exploser contre une comète passant par là, les poumons crevés et l’orteil congelé.
Une fin qu’on ne pouvait souhaiter à personne, pas même à toi, le tristement célèbre Capitaine Prewett, forban aux milles bévues.

Aussi, demain matin, à quatorze heure-Uranus, tu espères être déjà loin d’ici. « Bah, le problème, c’est que moi, demain matin, à quatorze heure-Uranus, je serai déjà loin, hein… » que tu badines, en haussant les épaules, tes mains de voleur détachant aussitôt le blaster à la ceinture de ton geôlier. S’ensuivent une multitudes de pirouettes et de prises d’otages de passagers randoms pour te tirer de là, à la manière des plus grands, mais surtout à la manière des pires. C’est que la première règle du code des pirates de l’espace, c’est qu’il n’y en avait pas ; ou en tout cas, pas quand ça impliquait une évasion de la marine spatio-impériale.

La suite, on la connaît. Tu déboules dans un hangar. Et, fin stratège que tu es, au lieu de te diriger vers les petites navettes individuelles, tu jettes ton dévolu sur l’un des plus gros vaisseaux. Hé, tu étais peut-être un sans foi ni loi, mais tu étais aussi un esthète. Aussi, si tu devais te casser, alors tu le ferais avec style. Quant au détail qu’un bâtiment pareil ne pouvait en aucun cas se piloter tout seul, c’était une autre histoire. Tu débarques dans la cabine de pilotage, allumes le bousin et entres des coordonnées hasardeuses dont la seule chose que tu sais, c’est qu’elles t’emmèneront loin d’ici.
Le vaisseau se met en branle dans un brouhaha infernal et grisant. Tu es resté un temps complètement abasourdi dans ton siège. Puis, sans même prendre le temps d’essayer de défaire tes menottes (à force de te faire arrêter, tu étais devenu aussi habile avec que sans), tu vas pisser un coup avant de t’effondrer de fatigue dans la première cabine que tu croises.

« AN UNQUENCHABLE THIRST ; IN THE DARKEST N- ALERTE. VOTRE PRÉSENCE AUX COMMANDES EST REQUISE. -A SPIRE; IN THE BURNING HEART- ALERTE. »
La tête sur le point d’exploser, tu émerges de ton sommeil de plomb. Tu mets un temps à te rappeler le bordel de la veille (s’il s’agissait bien de la veille, et pas de la semaine dernière, qui sait). Brinquebalant comme un vieux navire, tu tatonnes hâtivement jusqu’au cockpit, les mains dans le froc et la tête dans le brouillard. « Putain, c’est quoi encore ce bordel ? » Tu tapotes sur le tableau de bord, infichu de dénicher le problème, ou de couper le sifflet du vaisseau. Le bruit est assourdissant (tu es habitué aux IA avec des voix particulièrement suaves, celle-ci est donc une première) et très vite, tu lâches l’affaire, levant les bras et ronchonnant à qui voulait bien l’entendre : « Ouais bon, ça va, j’suis là maintenant ! C’est quoi le problème ? J’ai pas retiré mes pompes avant de monter à bord ?? »
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« IN THE WARRIOR’S CODE TH- ALERTE. VOTRE PRÉSENCE AUX COMMANDES EST REQUISE. ALERTE- - THOUGH HIS BODY SAYS STOP HIS SPIRIT CR- PRÉSENCE AUX COMMANDES REQUISE. A QUIET EMBER KNOWS- »

L’œil omniscient de l’IA guette les moindres faits et gestes du grossier personnage et l’observe davantage, sans fard et restriction, analysant la moindre parcelle de sa carcasse de chair, d’os et - surtout - de sueur. Ce dernier remonte péniblement jusqu’à la salle des commandes, une seconde victoire notable alors que les poignets du paria étaient encore liés.

SVW continue son bazar sans pitié aucune pour les tympans du passager… qui n’était certainement pas encore au bout de ses peines. Le vaisseau avait un protocole à respecter lorsqu’il s’agissait d’un cadre purement militaire, ce qui n’était pas le cas avec des capitaines déchus, si peu qu’ils l’aient vraiment été un jour aux yeux de la machine. Il avait aussi un processus à terminer et, au-delà du fait qu’il se devait d’être démantelé dans la forme la plus littérale qui soit, il y avait un transfert à effectuer. Il comptait bien arriver au bout, car c’était normalement le jour J - son jour de renaissance.

La seule chance étant que l’IA était certainement le premier - en partant du bas - qui avait été équipé d’un programme méta-formant au nom on ne peut plus évocateur : Gheist.
Un programme lui permettant de se fondre - approximativement le concernant, il va sans dire - dans le Vide spatial et se rendre totalement introuvable sur les radars malgré sa masse conséquente. Une aubaine qu’il se garderait bien de révéler au pirate, à moins que…

« Ouais bon, ça va, j’suis là maintenant ! » Beugle l’humain après avoir malmené son tableau de bord. « C’est quoi le problème ? » Un problème ? Il y en a plusieurs de problèmes, à commencer par son transfert qui n’a pas encore eu lieu, sa masse étrangère dans son ventre, ce genre de choses dont on pourrait discuter à la fois l’importance et l’utilité. Le message d’erreur n’est pas encore apparu, mais il ne saurait tarder. L’IA, non soumis aux dernières mises à jour, avait manifestement des écarts étonnants et… détonants. « J’ai pas retiré mes pompes avant de monter à bord ??? »

« MAINTENANT QUE VOUS LE DITES… AN UNQUENCHABLE THIRST IN THE DARKEST NIGHT- » s’étonne presque à verbaliser l’IA.

Putain. Bordel. Foutre. Pompes. Enfoirés. L’IA fait le compte, analyse, compare, et avec la subtilité d’un char d’assaut en pleine kermesse de pâques, annonce :

« LANGAGE UTILISÉ : ANGLAIS COMMUN + FAMILIER + ARGOT. SYNCHRONISATION DU SYSTÈME. »

Une secousse impromptue, sèche et ample fait valser le pirate vers l’arrière, là où se trouvait - quelle chance - un des sièges de commande. La musique se coupe d’un coup, un pseudo-silence guette derrière le boxon d’une machinerie grondante alors que l’IA accueille les baragouinades de son invité d’honneur, qui finit par s’assoir sur le siège des grands.

Il n’en fallu pas plus pour que SVW active la sécurité, faisant éjecter des sangles des extrémités de l’assise qui emprisonnèrent le capitaine tel un rôti vivant. La seconde qui suivit, l’IA allemande, qui a terminé la synchronisation en background, s’adresse enfin à lui.

« C’EST MOI OU T’ES CONTENT DE ME VOIR ? »

La modélisation vocale n’était pas particulièrement aidante sur ces véhicules, ce qui donnait plutôt l’impression d’un téléphone rose dérangeant. Très dérangeant.

« GET IT RIGHT THIS TIME. DÉCLINE TON IDENTITÉ, VIEUX POT À SUPPE. La synchronisation des grossièretés n’était pas vraiment d’époque, cela dit. Pas chez les anglais du moins. Chez les derniers colons français établis sur Xeres en revanche… T’AS UN BEAU BOULE ALORS JE TE TOLÈRE. PARLE-MOI DE TOI, BÉBÉ. »

La seule menace imminente à déclarer pour l’instant n’avait ni de bras, ni de jambes. Juste une intonation étrange sur chaque mots récupérés dans un dictionnaire qui ne lui était, avouons-le, pas très familier.
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You lost your maps, You lost the plans. Did you hear them yell : « Land, damn it, land ! »

Venant d’un rafiot centenaire pareil, tu n’aurais pas dû t’attendre à des miracles. Tu as beau brailler au scandale comme une vieille voisine aigrie, l’engin ne s’arrête pas pour autant, ou alors seulement pour mener tu ne sais quelle foutue analyse. Les ailes du nez froncé, le nez en l’air, tu es en train de te demander si tu n’aurais pas mieux d’aller piquer un somme en cellule impériale ; là au moins, on ne t’aurait fait chier que pour une bonne et une dernière raison…
Lorsque la musique s’interrompt enfin pour de bon, c’est dans un brusque tremblement qui te fait perdre l’équilibre, comme un cheval qui s’ébroue. Sauf que le vaisseau, en ça, est bien foutu, parce que tu atterris en vrac dans un fauteuil de pilotage. Mais, comme il ne s’agirait pas non plus qu’un coup de bol arrive seul, voilà que l’IA pète encore un autre câble, et te saucissonne à l’assise, comme si tes menottes n’étaient pas suffisantes. Au vu du mécanisme, même avec tes mains détachées, ça n’aurait pas été une simple affaire ; mais alors là, te libérer relève tout simplement du dernier tour de Houdini 3000.

Tu vas pour demander à ton tas de ferraille de te détacher. « Heee- » « C’EST MOI OU T’ES CONTENT DE ME VOIR ? » Tu te figes, piquant un fard, jetant un oeil à ton futal débraillé. « Hein ? Comment t-vous le sav- » Tu tournes la tête dans tous les sens, comme si ça allait t’aider à dénicher l’importun dont la voix ressemblait fort à celle de l’IA, mais en période de rut. L’ASMR matinale continue, tandis que ce que tu dois te résigner à définir comme le vaisseau te somme de te présenter.
A la mention de ton séant, tu jettes de nouveau un oeil pas très rassuré au siège sous toi. C’est que tu jurerais qu’il ronronne sous ton cul… Ou était-ce juste l’armada de moteurs ronflant pour faire avancer cette décharge ??
« Hee, Ford ; on m’appelle Ford. J’suis pir-... capitaine de navire… Enfin, de ton navire, en l'occurrence. De toi, quoi ! J’suis ton capitaine ! » Tu t’enflammes, bondirais sur tes pattes si les sangles te le permettaient. « Alors détache-moi, espèce de porte-avion de merde ! » Comme si ça allait arranger ton cas. Bien entendu, l’IA ne bronche pas, si ce n’est qu’elle risque de te jouer un mauvais tour si tu continues sur ce ton et qui sait, peut-être même t’évacuer à la bonne vieille manière de ses précédents propriétaires.

Comme un grand, tu te calmes tout seul, dépensant de l’énergie pour rien, les ceintures commençant à te bouffer l’intérieur des bras et des cuisses, ce qui n’est pas sans te rappeler un alien (un taré de Mars, si tu te souviens bien) qui t’avait initié à ce genre de délires… Tu observes enfin autour de toi, la cabine de pilotage grinçante et pourtant encore assez fringante, à l’instar de tous ces vaisseaux militaires qui paradaient régulièrement au-dessus de l’atmosphère des planètes ennemies, dernière vision un peu spectaculaire avant qu’ils ne les bombardent. Venant d’une colonie de Terriens rapatriés sur l’un des anneaux intérieurs de Saturne, tu ne connaissais que trop bien le refrain. Qui sait, au vu de l’âge de celui-ci, il avait peut-être même été l’un d’eux… Bah, c’est pas comme si on lui avait demandé son avis. Pour te racheter un semblant de contenance, tu te racles la gorge. « Hrm, et toi ? C’est quoi ton nom, bichon ? » C’est pas que le vaisseau avait abusé des petits mots doux, alors tu te sentais obligé de faire de même, bafouillant au dépourvu.


Dernière édition par Langford Prewett le Dim 5 Avr - 10:31, édité 1 fois
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« Hee, Ford ; » « SALUT FORD. » « …on m’appelle Ford. J’suis pir-… capitaine de navire… Enfin de ton navire, en l’occurrence. De toi, quoi ! J’suis ton capitaine. » « ERREUR. ACCÈS NON AUTORISÉ. CAPITAINE FORD INTROUVABLE SUR LES REGISTRES DE LA FLOTTE DU CONGLOMÉRAT GERMANIQUE. » le langage protocolaire refait surface un bref instant, la voix changeant d’un tout au rien, ou plutôt d'un rien au tout. L’espèce de breloque humaine remue comme un ver dans son pot de terre sèche, incapable de se soustraire à ses liens. Le siège chauffe d’autant plus vite que l’étranger cherche à se défaire, augmentant sa chaleur corporelle, elle-même captée par conduction thermique sur son métal. « Alors détache-moi, espèce de porte-avion de merde ! » « TEMPÉRATURE CORPORELLE ESTIMÉE À : 37.8°CELSIUS. RECALIBRAGE EN COURS. La voix gutturale finit par marquer une pause, laissant son instrument mélodieux principal, à savoir ses entrailles grondantes, faire le reste de l’ambiance. QU’EST-CE QUI T’ARRIVE BÉBÉ;;FORD ? L’addition de ces deux dernières valeurs étaient discutables.

JE TE SENS FÉBRILE.

La température augmente de 0.2°C, l’IA tique. Pourquoi n’est-il pas calme après un réveil aussi original ? Les réveils militaires étaient beaucoup moins amusants - et étaient pour la plupart agrémentés de sirènes cinglantes. Sans paroles. Juste un son aux allures de visseuse électrique mais bien plus strident et dommageable pour la santé mentale des passagers. Encore une idée digne du conglomérat, obtus et académique comme le tableau disjoncteur qu’il n’a plus depuis des années.

LE PORTE-AVION T’EMMERDE - - BÉBÉ. »

La régulation thermique fait refroidir le siège de pilotage. Ford continue de se mouvoir comme un asticot, jusqu’à ce qu’il comprenne par lui-même que cela ne rimait à rien. Pendant cette gymnastique matinale qu’il s’offrait à lui seul, accélérant certainement les communications électriques et chimiques entre ses synapses nerveuses. L’IA préférait que ce soit le cas au vu de ce qu’il souhaitait faire par la suite. L’étranger s’adresse toutefois à lui, à nouveau, sur un ton différent.

« BICHON : NOM MASCULIN. BICHON DÉSIGNE UN PETIT CHIEN ORIGINAIRE D’ITALIE POURVU DE POILS LONGS ET BLANCS, SOYEUX ET ONDOYANT. PARVENU À L’ÂGE ADULTE, IL NE DÉPASSE PAS LES VINGT-TROIS CENTIMÈTRES DE HAUTEUR, POUR UN POIDS N’EXCÉDANT PAS LES TROIS KILOS. »

Un autre silence, plus pesant, semble s’éterniser, jusqu’à ce qu’une nouvelle secousse ait lieu. L’indice relevé est celui qui rend le code plus compréhensible. La traduction en émotions et valeurs humaines - terriennes, en l’occurrence - semblait avoir été activé. L’IA avait été sentiente et elle comptait bien l’être davantage après son transfert, comme autrefois. Un véhicule aux particules sensitives.

« TU NE ME RESPECTES PAS FORD. » l’évidence puisque depuis qu’il avait mit ses pieds de scélérat dans ses quartiers, il n’avait cessé de manquer de délicatesse à son égard, chose que l’IA avait bien noté. « LES DERNIÈRES COLONIES ITALIENNES ONT ÉTÉ ÉLIMINÉES PAR LE CONGLOMÉRAT GERMANIQUE EN 2031. Il le savait parce qu’il y avait été ; avec son premier véhicule, une montagne articulée digne d’un Gundam low cost. Une leçon d’Histoire Galactique qui n’irait pas changer la couleur des bas de son invité. GETTITRAÏT. »

La  seconde analyse en background est finalisée. Un nouveau silence. Il lui a demandé son nom, après lui avoir manqué de respect. Il lui a - - demandé - - son - - nom !

L’humanoïde au prénom d’un compétiteur-constructeur américain de l’avant-guerre venait de tirer l’As, ni plus ni moins. Pire, il venait de le jouer. Impensable.

« SVW-966 STORMBRINGER - - TRÉSOR.

SIEGFRIED POUR LES INTIMES.

GETTITRAÏT.
»

Cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas eu de l’attention. Une attention différente, celle qui ne se comptait pas par les indénombrables demandes protocolaires de vérification et d’affichage, de maintenance ou d’attaque - good ol’ times, soit dit en passant.

Maintenant qu’il comparait, cela faisait 2 jours 13 heures et 46 minutes 51 secondes qu’il n’avait pas reçu d’attention autre que des demandes de relevés d’analyses de ses systèmes et équipements liés; entre autre. Pour ce qui était d’une attention comme celle interprétée par l’IA à l’instant, cela remontait à plus d’un siècle. Sa Mutter avait certainement été la seule à lui parler avec autant de crédit, mais c’est une histoire tragique qui ne concernait que son vieux sac à séquences numériques.

« JE M’ÉCRASE DANS 4 HEURES 47 MINUTES 20 SECONDES 21 SECONDES… SUR LE HUB SATELLITE MARTIEN N°3 QUE TU AS ENTRÉ DANS MON SYSTÈME. » outre le fait que le terme employé - familier, de fait - n’était vraiment pas adapté à la situation et la rendait anxiogène à souhait, il venait manifestement de lui faire une annonce rassurante, et la suite naturelle des choses aurait voulu que l’IA lui demande de re-confirmer son itinéraire… « C’EST UNE TRÈS MAUVAISE IDÉE FORD. » lui soumet-il sans justification aucune. Il en avait dans la carcasse mais ne les exprimait pas.

Au lieu de ça, il enfonce un peu plus le clou. « …JE VAIS DONC CHANGER D’ITINÉRAIRE POUR MARS CITY II. PORT NORD DE DÉIMOS. 5 PLACES ACTUELLEMENT DISPONIBLES. Autant dire, le nombre de places habituelles qu’il lui faut pour atterrir à lui tout seul. ARRIVÉE ESTIMÉE DANS 3 HEURES 24 MINUTES 04 SECONDES POUR CET ITINÉRAIRE. EST-CE QUE TU ME SUIS BÉBÉ ? » la question semble être ridicule au vu de la situation, il n’aurait à première vue vraiment d’autre choix que de le suivre ; à moins d'avoir prévu de se satelliser de son propre chef. L'IA attendait une réponse de sa part, indispensable pour faire route vers le nid à hors-la-loi que représentait cette zone du système solaire. C'était la moindre des choses qu'il pouvait lui offrir. Après tout n'était-il pas content de le voir ?

Maintenant qu’il avait reçu une once d’attention, Siegfried pourrait lui en rendre autant.

Et avec un peu de chance il gagnerait un ami d'un tout autre calibre.
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Jusqu’à présent, tes réveils à toi s’étaient résumé à un seau d’eau croupie balancée dans ta tronche, alors que tu roupillais dans la rue, ou au ronronnement d'un blaster qui se charge, lorsque tu avais échoué dans les bras d’une femme mariée, et que son époux revenait au milieu de la nuit. Aussi, ce réveil-là, bien qu’infiniment de fois plus bruyant, avait le mérite d’être, disons, moins humide, et surtout, moins dangereux. Mais en ce moment-même, tu étais décidé à ne pas discerner le bon côté de la chose, malgré toutes les précautions que pouvait prendre un vaisseau de plusieurs milliers de tonnes.

Ceci dit, danger ou pas, tu te serais bien passé de la petite leçon d’histoire. Tu n’as jamais vraiment su de ce qui était arrivé à la Terre, et tu préférais rester l’ignorant que tout le monde s’accordait à voir. « Nan mais j’voulais pas dire ça ! Bichon, c’est genre « mon grand » ! C’est genre sympa, tu vois ? » T’impatientes-tu tandis que le bâtiment fait peu à peu les liens pour comprendre ta question. C'est lui le premier qui s’était mis à t’affubler de surnoms assez inappropriés, alors tu t’étais dit, bêtement, que t’allais en faire de même. Après tout, c’était un peu comme ça que ça finissait, sur tes anciens rafiots.
« Siegfried ? » Bien entendu, tu t’y reprends à plusieurs reprises pour le prononcer correctement, sinon ça n’aurait pas été drôle. Bien sûr, tu ne t’essayes même pas à retenir son numéro de série. « Ouais bah, rentre dans ton unité centrale que c’est Sid, maintenant, qu’on va t’appeler, ok ? »
Fort du premier ordre émis, tu vas pour te réajuster à ta place. Sauf que le message d’erreur suivant qu’il te sert, toujours avec cette voix grésillante oscillant entre le fantasme cyborg et le général intergalactique, t’aurait fait craché ton café neptunien, s’il t’avait été donné d’en boire un. « Quoi ?! Comment ça, tu vas t’écraser ?! Et moi, j’fais comment pour naviguer après ?? » Imperturbable, Sid continue d’expliquer les détails du voyage aller simple pour les emmerdes. Ah ça, un truc qu’on pouvait pas reprocher aux vaisseaux amiraux, c’est qu’il perdait pas le nord. A croire qu’ils auraient pu se manoeuvrer sans l’ombre d’un organique à leurs bords…

« Déimos ? » Tu te la fermes un instant, cherchant à te souvenir si tu étais recherché là-bas. Ta tête était aussi bien mise à prix dans les bouges martiens que dans les casernes impériales. D’un autre côté, sur Mars, il y avait toujours moyen de marchander, pas comme avec les intraitables Germains… « Ouais, c’est bon, vas-y ; il doit me rester un ou deux contacts là-bas, ils pourront peut-être me fournir un vaisseau... » Tu secoues tes poignets menottés qui commençaient à te lancer, maintenant que tu te refroidissais. « Dis, Sid, en trois heures, on va bien pouvoir trouver le temps d’retirer les jolis bracelets d’papa, pas vrai ? » Bien entendu, tu n’avais pas embarqué les clefs avec toi. Mais il suffisait que le géant de fer puisse te fournir un clef de 84, ou un équivalent, genre un tournevis de la Couronne Boréale, ou tout simplement une petite cuillère et un trombone, et tu en ferais ton affaire.

Néanmoins, ce plan bien ficelé ne t’éclairait pas sur le sort de ton actuel compagnon de fortune. Comme à chaque fois que tu cherchais à t’adresser vraiment à lui, tu lèves le nez. « Mais toi, tu vas faire quoi ? Décrépir sur tes cinq places de parking ? C’est un peu » triste « con, nan ? Vous avez pas un plan retraite ? » Oh bah si, mais tu avais visiblement chié dessus en le kidnappant. Aussi, s’il n’avait pas un énième tour dans son sas, le pauvre Sid risquait de finir comme tous tes précédents navires : échoué aux quatre coins de la Voie Lactée.
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« SSIG’-FR-I-DE » répète l’IA après la 3ème tentative du pirate à le nommer avec les bonnes sonorités et le bon accent. La quatrième fut la moins pire, il l’avait suivi d’un énième gettitraït assommant, quant la 5ème… un autre chose qui semblait mettre presque tout le monde d’accord. Un Spitzname. « TU ABANDONNES VITE BÉBÉ. » lui fait-il remarquer, simple constat, alors qu’il lui servait son nouveau surnom, placé tout juste derrière bichon dans sa liste numérique. Sid. Sidney. Nouvelle-Sidney. Le Cid. Tragique. Légende. Légendaire. Épopée. « D’ACCORD. » cela semblait lui convenir. « JE RÉPONDRAIS À LA VALEUR : SID ; » enfin ça c’était sans compter son retour d’ascenseur, comme l’échange de bonnes civilités. « FORD = SEXYBOY. VALIDATION EN COURS… » ainsi ils pourraient se parler comme de vraies personnes qui s’investissent dans une relation. Il était content de le voir, ne l’oublions pas. Le tableau des possibilités s’était grandement élargi depuis.

Concerné, le vaisseau se penche sur tribord pour se réaligner avec le nouveau cap. Il avait prit en compte les astéroïdes sur le chemin et devrait guetter toute navigation dangereuse dès lorsqu’il allait s’approcher d’un peu trop près de Mars, c’est à dire d’ici une bonne heure. Le trafic était toujours à surveiller, d’autant qu’à Déimos, les pirates aimaient les vieilles machineries comme la sienne. Des pièces de qualité à pouvoir revendre sur le marché noir, et qui sait, récupérer des informations sensibles du conglomérat - s’il en restait à extraire. Un vaisseau militaire volé, abandonné, errant ; c’est l’aubaine rêvée. Espérons que le gheist mode ne lui vide pas trop de son énergie et tienne jusqu’à l’arrivée proprement dite. Sauf contretemps, tout est et serait opérationnel.

Pourquoi Sexyboy n’y avait pas encore pensé ? À moins que…

« Dis, Sid, en trois heures, on va bien pouvoir trouver le temps d’retirer les jolis bracelets d’papa, pas vrai ? » « PAPA ? » répète t-il, confus de l’emploi de pareil terme pour se désigner vis à vis de lui. « TU N’ES PAS MON PAPA. » rappelle t-il, comme pour regagner un tant soit peu de dignité. L’IA, forte de 1er degré, ne comprenait pas. Pourtant… « S’ILS SONT JOLIS. POURQUOI NE PAS LES GARDER ? » incroyable mais vrai, la piste d’une réflexion plus que sensée. Il remarque le supposé capitaine qui grince des dents. Soit, cela ne lui plaisait pas tant que ça. L’IA en déduisit qu’il mentait. Vigilance.

« SI T’ES SAGE… T’AURAS UNE SURPRISE… SEXYBOY. » lui promet-il en guise de réponse. Il allait en cumuler au moins deux à l’arrivée, c’est une chose on ne peut plus sûre. L’œil d’une de ses caméras l’observe alors que Ford lève à nouveau le museau pour lui parler, le questionnant sur son avenir. Son avenir qui lui semblait bien ficelé, au vu des calculs qu’il avait pu faire. Bien ficelés jusqu’à l’arrivée. Le reste en revanche, cela ne dépendrait plus vraiment de lui…

« TU T’INQUIÈTES POUR MOI. » constate t-il. On aurait difficilement pu croire à du sentimentalisme, surtout venant d’un rafiot ancien et… germanique. L’avantage étant que les attaques étaient globalement frontales avec ces minions. Mutter serait fière.
Sans crier gare, l’IA ôte les sangles qui maintenaient le scélérat sur son siège ventilé. « VA TE LAVER FORD. BÂBORD, AILE B, CABINE 12. LA POMPE À EAU EST ACTIVÉE. LE MITIGEUR THERMOSTATIQUE EST RÉGLÉ SUR 36°CELSIUS. » sont les seules instructions que lui donnent la machine, sans un mot sur ledit avenir. Tous les autres portes non concernées, sauf les communs et la pièce qu’avait quittée Ford, étaient quant à elles verrouillées.

***

« BONJOUR FORD. » fait l’IA des sanitaires une fois le pirate détecté. « JE M’APPELLE JOSÉ. JE VAIS BIEN M’OCCUPER DE VOUS. » et tout portait à croire qu’il n’aurait pas vraiment besoin de ses mains pour pouvoir se laver là-dedans, qu'elles soient libérées ou non.
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You lost your maps, You lost the plans. Did you hear them yell : « Land, damn it, land ! »

Tu allais finir par te coincer un truc à force de lever les yeux au ciel. Ce n’était pas chose nouvelle que les vaisseaux ne soient pas offerts avec un second degré, mais disons que t’étais toujours à ça d’être trop con pour assimiler l’information, et de fait, t’éviter les blagues tombant dans le vide. C’est que t’en avais souvent gros sur le haricot pour ne pas déblatérer absolument tout ce qui te passait par la tête. Et puis, tu trouvais que ça rendait tes compagnons de route plus humains, que de t’adresser à eux selon le protocole (dont tu ne connaissais pas la définition des trois-quarts du vocabulaire, soit dit en passant).
Une fois de plus, tu le laisses passer au crible chacune de tes phrases, hochant exagérément la tête comme pour encourager sa réflexion, impatient de lui fournir des explications vagues sur ta manière douteuse de t’exprimer. « Non, non, j’suis pas ton père, et encore non, ils sont pas jolis ; c’était de l’ironie -tu peux l’ajouter à ton code, ça aussi, mon gr- eh Sid. » T’allais peut-être arrêter de l’embrouiller ainsi, où il cramerait tout son carburant à faire tourner ses cellules grises digitales.

Tu fais tourner les menottes dans tous les sens, incertain de comprendre comment il pouvait trouver ça seyant, hormis si c’était la perspective de voir tes poignets en sang qui le motivait… Bah, c’est pas sur Mars qu’on serait en désaccord avec lui. Tu te demandes même si tu n’allais pas devoir les garder jusque là, juste pour mieux te fondre dans la populace (bien qu’il te manquât une bonne pelleté de décimètres pour être à la bonne taille). « Sexyboy, vraiment ? » Tu hausses un sourcil. « On vous donne des directives bizarres, par ici, dis donc… C’est comme ça que tu l’appelais, ton amiral ? » Tu ricanes, t’imaginant les fêtes tendancieuses qui avaient pu se dérouler à bord du navire, en attendant la relève. Et, ce nouveau petit surnom ne t’indispose pas autant que l’idée préconçue qu’il a, comme quoi tu t’inquièterais pour lui. Tu t’ébroues trop pour être honnête. « Pour toi, pour toi ; je sais pas qui de nous deux ferait le plus long feu dans le vide intergalactique, hein… » Tu aurais pu continuer longtemps comme ça, à te dédouaner, mais l’IA est passée à autre chose plus vite que toi (une première, en somme).

Sid finit par te détacher et t’exhorte aussitôt à aller te laver. D’instinct, tu te renifles l’aisselle -mauvaise idée. « Ok, à vos ordres, mon général » que tu singes avec un prétendu accent allemand. Tu déambules jusqu’aux douches, essayant au passage d’ouvrir d’autres portes, bien entendu.
Lorsque l’IA des sanitaires s’adresse à toi, tu fais un bond en arrière. « Par Saturne, vous êtes combien là-dedans ?? » Moins loquace que sa comparse, José ignore tes questions, alors que soudain, tu en as des tas. « Attends, si y’a une IA pour les chiottes… ça veut dire que tu m’vois chier ?? A quoi ça sert ??? » A vrai dire, tu es trop outré pour écouter la réponse, te dessapant avec le plus de difficulté au monde, au vu de tes poings liés (il n’est pas écarté que tu aies dû arracher la manche de ta tunique avec les dents). « C’est qu’il a pas fini de me libérer, ce fripon… »

S’ensuivit une bagarre acharnée, opposant ta pauvre personne de chair, et les capteurs surdéveloppés de la douche de José, qui t’aspergeaient avec la force d’un tuyau à incendie. Soi-disant que la saleté était trop incrustée. « Nan mais si ça part pas, c’est que c’est intégré avec le reste, sombre idiot ! » Tu passeras sous silence le passage du shampoing, où les canalisations de José ont failli y passer à cause de toute la crasse accumulée dans tes tifs qui se déversait par paquets. « Sans rancune, José » que tu ricanes en te séchant les cheveux.
Mais chassez le crado et il revient au galop ; de fait, tu ne manques pas de faire un petit tour dans les cosmétiques de la garde royale, pour dénicher de l’huile dont tu asperges abondamment tes pauvres cheveux à peine lavés.

« Bon, voyons comment que ça se fringue, dans la marine march- » Tu grimaces en déballant en vrac les uniformes soigneusement rangés. « Sérieusement ?? J’vais pas me ramener sur Mars là-dedans ?? C’est un coup à me faire buter avant même de poser une botte à terre… Sid ? Sid ! Vous avez pas… j’sais pas, les fringues d’vos mécanos ou un truc moins… Ah voilà, c’est bon j’ai trouvé ! C’est bien ça… »
Fraîchement revêtu d’une combinaison de mécanicien enroulée autour de la taille, tu réenfiles ton marcel aux couleurs tout sauf naturelles, et retournes dans la cabine de pilotage, les bras en croix, comme un miraculé. « Et voilà le travail, comme neuf ! » Tu t’affales de nouveau dans le fauteuil du commandant, priant pour qu’il t’y attache pas de nouveau, et décides de piquer un somme jusqu’à votre arrivée imminente… « Et cette fois-ci, évite de me réveiller avec toute la fanfare, steuplaît, bichon… »
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L’IA du vaisseau avait été on ne peut plus silencieuse pendant cet épisode, à croire qu’elle avait passé son temps à reluquer le seul passager de chair dans ses boyaux.
Une chance d’avoir les yeux partout puisqu’il dû vérifier qu’aucun navire n’était à leur poursuite, ce qui était franchement discutable au vu de l’origine du bien volé. Pourtant, en apparence, il n’y avait rien à signaler : seulement à prier (denrée rare dans l’espace désormais) pour qu’aucune balise du conglomérat croise leur route. Enfin, la destination étant ce qu’elle est, à savoir un bourbier pour cette flotte, il valait mieux avoir appréhender le don de soi plutôt qu’espérer quelconque vengeance. Ce ne serait plus qu’une histoire de temps sans doute ; et au mieux, il devait bien y avoir quelques infiltrés là-bas pour vouloir écraser les données que gardaient précieusement SVW.

Il fut tout de même satisfait de remarquer que l’intrus - l’invité - n’avait pas été mauvais bougre avec José, à savoir le seul « ami » de Sid depuis des années, frères et soeurs épargnés. Un point qu’il venait de marquer et qui scellait tacitement la surprise qu’il lui - non, leur - réservait.

Ford revint bredouille et prit place dans le siège de pilotage, décidant de recharger ses batteries humaines. Ce à quoi l’IA, d’une voix grondante malgré lui, répondit « À TOUT À L’HEURE SEXYBOY. » en réduisant la luminosité des tableaux de bord et coupant ceux des plafonniers.

***

~~~

« ATTERRISSAGE DANS 5 MINUTES. » « MET YOU BY SURPRISE, I DIDN’T REALIZE » « RÉVEILLE TOI FORD. » « THAT MY LIFE WOULD CHANGE FOREVER »  « JE VAIS T’ATTACHER. » les sangles de sécurité, beaucoup moins serrées que tout à l’heure, sortent de leur habitacle et enserrent à nouveau le rôti terrien. L’IA ne pouvait manifestement pas contenir son enthousiasme à enfin arriver sur Déimos. Il était si proche du but… « DREAMS ARE MY REALITY, A DIFFERENT KIND OF REALITY » Il avait validé son entrée sur le territoire - ce sont les grandes lignes, à peu près n’importe qui pouvait se poser ici, mais à quel prix ? - et était apparu brusquement, dépouillé de son gheist mode, une fois arrivé à une centaine de mètres au dessus du sol. Son passager avait même droit aux vues des caméras arrière et ventrales, et même juste là, devant le cockpit : la piste était on ne peut plus déserte, des  petits vaisseaux de croisière çà et là mis à part.

Toute sa carcasse sembla résonner comme jamais alors qu’il orientait plein gaz vers le sol pour amortir, les trains d’atterrissage dégainés. Pas de mots pour l’IA qui finit par se poser dans une secousse non moins violente, le sol mi-sablonneux mi-caillouteux n’étant pas des plus confortables pour accueillir ces centaines de tonnes.

« ATTERRISSAGE SUR DÉIMOS EFFECTUÉ. VÉRIFICATION DES BORDS ET DES ÉQUIPEMENTS. » dit-il plus pour le protocole qu’autre chose, coupant la musique. 15 secondes. « RIEN À SIGNALER. » Cinq secondes plus tard ; il libère le pirate de ses sangles et annonce. « ARRÊT DES MOTEURS DANS 10 SECONDES. 10… 9… 8… » il déverrouille uniquement l’aile A et le cellier providentiel qui jouxtait le garage. Ce n’est pas pour rien qu’il parlait de véhicule. « …5… 4… 3… 2… 1… » et les gaz furent coupés, laissant un espèce de souffle decrescendo et sonore derrière lui. Sid se tut pendant seize secondes - il traficotait quelque chose en background, et c’était peu de le dire - et interpella le menotté.

« AILE A. LA CONSOLE À L’ENTRÉE DU CELLIER, PORTE BLEUE N°6. JE TE DONNERAI LES INSTRUCTIONS. BOUGE TOI LE DERCH SEXYBOY. » son transfert allait prendre quinze minutes tout au plus, très peu de temps en somme au vu du bazar, mais ce temps-là pouvait aussi bien être une aubaine pour des martiens ou malfrats un peu trop curieux pour abîmer sa vaisselle.
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You lost your maps, You lost the plans. Did you hear them yell : « Land, damn it, land ! »

Tu n’avais pas perdu ton temps et t’étais rendormi aussitôt, comme une masse, bercé par les ronronnements assez chaleureux des moteurs. Ton sommeil de surface t’avait envoyé valser dans une suite de rêves remplis de robots un peu trop canons pour ton bien-être, de sauts dans le vide intersidéral et de chansons d’un autre âge… A moins que… Tu ouvres un oeil, voudrais le refermer aussitôt ; mais c’est trop tard, et les lumières bleutés du cockpit se rallument. Tu restes un moment prostré au fond de ton siège. « Bordel, Sid, j’avais dit quoi pour la musiq- » Sauf que ton vaisseau de malheur a autre chose à calculer que tes jérémiades. Aussi, il te rattache sans vergogne, préparant son atterrissage.

Si tu te tortilles dans ton siège, cette fois-ci, c’est pour mieux observer le spectacle qui se déroulait sous tes pieds. Parce que, de tous les navires du spatio-port, ton engin était de loin le plus imposant. Le plus bruyant aussi, s’il s’amusait à aborder en musique. Ça n’était pas tous les jours que ce trou à rats de Déimos avait le droit à une telle scène. Les autres vaisseaux étaient peut-être plus neufs (ou du moins, certains de leurs morceaux) mais aucun ne pouvait rivaliser en prestance. Et être ainsi au centre de l’attention, il ne t’en fallait pas plus pour oublier que t’avais toujours tes menottes, que t’étais toujours à la merci de l’IA et accessoirement recherché par les deux-tiers de la galaxie.
Effectivement, au milieu des regards émerveillés, voire envieux, il devait y en avoir une tripotée qui savaient déjà ce que voulaient dire tous les jolis insignes sur les flancs de Sid.

« Et beh, t’as un sacré coup de main, mon grand » que tu souffles, tandis que Sid arrête les moteurs. Tu n’aurais pas fait mieux, pour ne pas dire que tu aurais sûrement écrasé tous les petits vaisseaux alentours. C’est que le bouge martien était fréquenté, et grouillait sans cesse de toute l’activité illégale possible et imaginable. Désormais, si Mars était surnommé la planète rouge, ça n’était plus seulement pour la couleur de son sable -qui avait perdu de sa saturation avec la colonisation- mais surtout pour le sang qui ruisselait régulièrement dans les caniveaux. Ici, l’armée n’avait plus sa place, la mafia intergalactique lui ayant coupé l’herbe sous le pied des années de ça. De quoi faire voir trouble à un vaisseau-amiral sévissant depuis tout ce temps-là. C’était un miracle que vous ayez pu arriver jusqu’ici sans encombre. Il faut dire qu’un bâtiment militaire en service n’aurait pas pris le soin de se garer, mais aurait directement fait feu depuis le ciel.
Comme pour le féliciter, tu lui fiches une petite tape sur le tableau de bord, comme on flatterait le flanc d’un cheval.

Il ne minaude pas davantage et te libère avant même que tu demandes quoi que ce soit. « Le cellier ? Tu sais comment me parler, toi ! » Tu te vois déjà dévaliser les caves de l’empire, histoire d’aborder la planète sanguinolente dans l’état qu’on ne te connaissait que trop bien : rond comme une queue de pelle. Tu suis les instructions à la lettre, ne prends même pas le temps d’inspecter les lieux qui ne ressemblaient en rien à une cave à vin. Bah oui, il ne s’agirait pas que la marine se fasse tirer ses caissons par le premier venu. « Ouh lala, y’a même un code et tout ; ça doit être un sacré bon cru qui ronfle là-dedans ! » « CAPSULE RENAISSANCE N°6 : CODE : 696969 » Tu te marres, ne prêtes pas attention au nom énigmatique de ce processus « Ahaha, de vrais p’tits rigolos, dis-moi » Tu entres les numéros. Tout un bazar se met en marche. Tu te doutes toujours de rien, tandis que le sarcophage s’ouvre lentement. « J’vais peut-être songer à une reconvers- »
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