Mai 2007 ∆ Après avoir reniflé brièvement la fiole tendue par son Handler, histoire de vérifier qu’il n’était pas stupide au point de croire qu’elle ne sentirait pas l’éventuelle once de poison qu’il pouvait occasionnellement vouloir glisser dans le sang fourni par la VB, Sienna adressa un regard suspicieux au jeune homme qui l’accompagnait cette nuit et avala le contenu de la flasque. Quelques secondes plus tard, ses sens se décuplaient sous l’effet du sang magique ingéré : pupilles dilatées, d’une vivacité presque animale ; narines plus sensibles encore ; ouïe perçante ; rapidité de mouvement accrue. Un sourire carnassier accompagna cet épanouissement sensoriel tandis que la rouquine au triangle rouge criard tendait l’oreille et fronçait les sourcils (qu’elle avait très jolis).

Ils avaient été envoyés dans ces landes galloises parce qu’on avait eu vent d’agissements néfastes d’une meute d’hybrides non-identifiés. Il s’agissait donc de se renseigner, d’enquêter, et si possible de réduire à néant les gêneurs, avant qu’ils ne nuisent davantage à la jolie région battue par les vents de la mer d’Irlande. D’ordinaire, ils travaillaient plutôt bien ensemble, lorsqu’elle ne montrait pas férocement les canines et qu’il n’avait pas la stupide idée de lui faire comprendre qui était le chef en usant et abusant de son glyphe. Cela faisait déjà cinq mois que Sienna s’était vue rappeler au bureau de Yaxley et qu’on lui avait présenté son nouveau Handler : @Dante Burke, qui était tout aussi insipide que son nom de famille. Elle l’avait toisé, l’avait jugé à première vue, et ne s’était pas gênée pour dire à Yaxley qu’elle avait quand même d’autres ambitions que de jouer à la nounou avec un gamin.
Autant le dire, dès le départ, ils n’avaient pas trouvé de terrain d’entente.
(Pourtant, si on y réfléchit un peu, ils avaient l’amour des potions en commun… Mais bon, quand on course des malfaiteurs, on n’a pas forcément le temps de déblatérer sur ses passions et -hélas (ou peut-être que cela valait mieux pour le reste du monde sorcier)- ils se méprisaient mutuellement.)

Parfois, Sienna avait l’impression que ce pisse-froid pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert : autant dire que la perspective la réjouissait peu et qu’en général, elle s’autorisait quelques tests ponctuels d’insultes fleuries qu’elle se contentait de formuler en silence, bien à l’abri dans son crâne séculaire.

Toujours était-il qu’ils étaient de sortie, de mission de surcroît, et qu’il valait mieux ne pas rentrer bredouilles au Ministère. Pas que Sienna soit une habituée des échecs de traque, bien au contraire. Alerte et concentrée, elle tâchait de faire abstraction de son aversion pour son Handler pour guetter le moindre signe de vie qui lui indiquerait où se précipiter. [Roll #1 : 1-6 - elle sent quelque chose ] Portée par les vents, quoique diffuse, une odeur familière lui parvint enfin et la vampire désigna d’un signe du chef bref la direction où se trouvaient leurs proies. Il ne lui faudrait pas longtemps pour rejoindre les environs et il était courant qu’il transplane lui-même pour l’y retrouver. Histoire de garder le contrôle, voyez-vous, parce qu’il était bien connu qu’une vampire séculaire laissée seule à son massacre pourrait déraper un peu trop et se retourner contre son supérieur.

Désormais plus proche du secteur vicié, elle put constater que les premiers effluves diffus avaient été quelque peu traîtres puisque ce n’était pas vraiment qu’un ou deux tocards d’hybrides se baladant et faisant ripaille dans les terres galloises. [Roll #2 - 8-10 : toute la meute] mais bel et bien l’intégralité de la meute. « Merde, Burke, gaffe ! » Pas vraiment moyen de dire grand chose de plus, elle chuchotait autant qu’elle le pouvait en bondissant vers le mangemort (certes, elle souhaitait régulièrement sa mort, mais elle préférait elle-même s’en charger, plutôt que de se faire prendre à revers connement). D’autant plus que, vu la nature des membres de la meute, tous des lycans (roll#3), il y avait fort à parier qu’ils s’en tireraient mieux s’ils s’entraidaient. « J’en ai compté six. Évite leurs crocs. », se contenta-t-elle de signaler tandis qu’elle sortait sa propre baguette, qui, quoique bridée, pourrait bien déraciner quelques arbres au passage s’il le fallait…