BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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Metis Cormorant
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Allégeance : le Gouvernement I guess?? sa mère??? (ugh).
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MessageSujet: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptyDim 13 Oct - 22:09
ambros o'neill
why does tragedy exist? because you are full of rage. why are you full of rage? because you are full of grief… grief and rage—you need to contain that, to put a form around it, where it can play itself out without you or your kin having to die. there is a theory that watching unbearable stories about other people lost in grief and rage is good for you—may cleanse you of your darkness. do you want to go down to the pits of yourself all alone? not much. what if an actor could do it for you? isn’t that why they are called actors? they act for you. you sacrifice them to action. and this sacrifice is a mode of deepest intimacy with your own life. within it you watch yourself act out the present or possible organization of your nature. you can be aware of your own awareness of this nature as you never are at the moment of experience. the actor, by reiterating you, sacrifices a moment of his own life in order to give you a story of yours.
Abbas va souvent chez ses parents le week-end, parce que la nourriture de sa mère lui manque, et parce que cette dernière adore lui parler pendant des heures et des heures. Abbas ne l'interrompt jamais, ne s'ennuie jamais, l'écoute attentivement et se permet parfois de répondre, de l'encourager à continuer de caqueter à n'en plus finir; même son père finit par quitter la pièce en roulant des yeux, après avoir entendu la même histoire cinq fois. Au moment de partir, Abbas se fait toujours la promesse de revenir dans la semaine, de leur écrire, mais il ne le fait jamais.
Il ne fait pas très beau aujourd'hui, et la pluie bat à n'en plus finir contre les carreaux de la fenêtre de la cuisine. Abbas boit un peu de son thé, grimace en se brûlant la langue, rajoute un sucre. Il penche la tête, sourit, rigole un peu quand sa mère lui parle en détails de la robe qu'elle a acheté pour la fête d'Halloween qui arrive et, bien entendu, vous et Elisabeth, vous viendrez n'est-ce pas? Oui, oui, maman, évidemment qu'on viendra... ensemble......

Au final sa mère est fatiguée et va se reposer, lui fait promettre de rester pour dîner; comme quand il était gamin, Abbas finit lové dans un fauteuil de la bibliothèque à lire un livre, réchauffé par le feu magique qu'il a allumé dans la cheminée. Mais il a du mal à se concentrer, il n'arrête pas de regarder sa montre et de s'imaginer qu'il se trouve ailleurs. Il finit par abandonner et se relever pour remettre un livre dans la bibliothèque, mais il s'arrête à mi-chemin en passant devant la fenêtre.
La petite bibliothèque se trouve au premier étage et offre une vue imprenable sur le jardin et au loin, derrière quelques arbres dont les feuilles se font fait la malle et au détour d'herbes et fleurs desquelles sa mère s'occupe religieusement, Abbas voit une silhouette solitaire. Exactement à l'endroit où se trouvent les tombes de Hisham et Zaheer.

Il serre les dents et il descend. Et dans un ourdou enflammé, il s'emporte, suit son père à travers le salon, la salle de lecture et la cuisine, réveille sa mère, lui crie dessus à elle aussi, elle répond en hurlant, et au final Abbas finit par prendre ls choses en main et par claquer la porte derrière lui pour s'engager, sous la pluie et à grands pas, en direction de l'intrus.
La maison des Shafiq appartient au Shafiq. Elle est grande, un peu lugubre, parfois trop froide et silencieuse. Abbas adore cette maison, c'est la sienne, la sienne.
Et les tombes de ses frères, c'est celles des siens.
À lui.
Pas à Ambros O'Neill.

Une fois il l'a déjà surpris; ça a fini en cris. Cette fois encore, Abbas a envie de crier.
Il n'aime pas comment ce white boy viole sa maison, la tombe de son frère (il aime encore moins le fait que ses parents l'aiment bien, Ambros. Qu'ils le laissent venir, lui offrent sans doute le thé après coup. Traîtres). Il est à bout de souffle le temps qu'il lui fait pour arriver à son niveau, baguette à la main, comme si il allait l'attaquer; en sortant, il voulait lancer un sort pour empêcher la pluie de l'atteindre mais en chemin, il a oublié. L'eau dégouline sur son crâne, dans le col de sa chemise qui se resserre sur son torse, entre ses yeux.
Il cherche de l'eau, recrache de l'eau, ça finit par attirer l'attention d'Ambros qui tourne les yeux vers lui. Il est sec, lui n'a pas oublié son sortilège, et Abbas se sent ridicule. Il se sent ridicule, comme quand il était gamin et que Hisham lui demandait de le laisser tranquille à l'école parce qu'il avait ses propres amis, ou quand il lui parlait d'Ambros, Ambros, toujours Ambros, alors que lui il était déjà là, un frère, un meilleur ami donné par leur mère...! Tout d'un coup, il a de nouveau huit ans, et il veut passer du temps avec ses frères, sauf que Zaheer est loin et que Hisham a des amis et qu'il est seul, tout seul, avec ses livres et rien d'autre.
Abbas se sent encore plus ridicule de penser à tout ça, de se battre pour l'affection d'un cadavre. “ Je pense que tu ferais mieux de partir, ” fait-il d'une voix tendue, la forçant un peu pour l'élever au-dessus du bruit de la pluie battante. “ Tu n'as rien à faire ici. ” Chez lui.
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptyLun 14 Oct - 22:02
Rituel.

Le silence devant la tombe de Zaheer, d’abord (il ne visite pas un frère sans saluer l’autre). Dans un murmure, les mots en ourdou que Mrs Shafiq lui a enseigné, pour transmettre ses respects aux défunts. Puis, presque mêmes paroles devant celle d’Hisham. Sauf que du bout de sa baguette, dans l’herbe mouillée, il trace le caractère pour frère, l’intention vibrant jusqu’au bout de ses doigts, jusqu’à ce que le symbole luise momentanément de magie. Une seconde, à peine, un effet d’optique, une illusion, peut-être, mille gouttelettes qui captent la lumière.

Aries pêche dans sa poche une petite fiole, qui tourne entre ses doigts. « Tiens. Je trouvais injuste que tu sois le seul à ne pas en avoir bouffé. » Il l’ouvre et vide son contenu, un sable fin qui semblait encore chaud, à travers le verre enchanté. Le chemin de laþu, pour inviter les forces magiques à ce monologue, qu’il traite comme une conversation. Le sable semble briller, avant de s’humidifier et de glisser le long des brins d’herbe, jusqu’au sol, où il se mêlera à la terre. « Tu peux bien rire, commente-t-il en reniflant, avant de tirer une flasque de son manteau. Six, sept ans à travailler là-dessus, et on se fait avoir comme des bleus. » Ce n’est pas de l’alcool qui s’écoule de la flasque lorsqu’il la penche au-dessus de l’herbe, mais de l’eau. Cette fois, il trace alu, afin de renforcer son lien avec l’entre-deux-mondes. Hisham n’y est pas, il le sait depuis longtemps, il est parti et ne reviendra pas. Les mondes résonnent, toutefois, lui a appris la femme rouge. Il ne lui répondra pas, mais il peut l’entendre, d’une certaine façon.

Une gorgée d’eau, pour lui-même, le goût du métal (du sang) qui s’éternise dans sa bouche.

Et il lui raconte le périple. Les hypothèses. Leur surprise. La déception. L’incompréhension. Pas uniquement de cela. Il parle aussi d’Azra - son premier point de chute, en revenant en Angleterre, son sourire calme et son regard velouté si inquiet. De Yasmin, rayonnante alors qu’il l’a surprise à l’embarquement du Hogwarts Express (comme elle est grande, et volontaire, et intelligente, et comme il serait fier). Ambros revient toujours à l’Irak - Ur, Puabi et les souvenirs confus. L’amertume. Du pied, il trace le croissant de lune, le même qu’il porte au dos de la main gauche, et il regarde la forme éphémère, bien rapidement écrasée par la pluie battante. « Qu’est-ce qu’on a raté ? » Comme si Hisham pouvait lui répondre.

La pluie est si forte, autour de lui, qu’il n’entend rien, d’abord - protégé de l'eau par ses propres soins, concentré par son échange à sens unique. Puis, lorsqu’il lui semble bien entendre quelque chose comme une porte qui se ferme, comme un bruit de pas près de lui, il pense aux maîtres des lieux, venus l’enjoindre de venir à l’intérieur se mettre au sec et se réchauffer.

Comme toujours, il a envoyé un hibou à Arun et Aishwarya, afin de les prévenir de sa visite - bon invité, presque bon fils, pour ces gens qu’il apprécie depuis si longtemps (qu’il espérait, adolescent, qu’ils l’adoptent, bien qu’il avait des parents aussi vivants qu’aimants). Rituel bien rodé - il demande, Aishwarya répond, l’autorise à se recueillir au coeur du jardin, à la condition qu’il vienne ensuite prendre le thé avec elle. Il ne lui viendrait même pas à l’idée de refuser. Il y a toujours des pâtisseries savoureuses et du thé brûlant pour l’accueillir, l’étreinte parfumée de Mrs Shafiq et ce bavardage auquel il participe sans rechigner. Lorsqu’il se retourne, ce n’est toutefois ni Arun, ni Aishwarya, mais bien leur dernier fils. Il est surpris de le voir là, mais n’en montre rien - ni cela, ni son agacement d’être dérangé dans son recueillement. Le Shafiq est trempé de la tête aux pieds, chat mouillé qui crachote et siffle sous la pluie qui ne cesse pas. Être généreux, il le sécherait d’un coup de baguette et l’abriterait sous un sortilège semblable au sien, mais en ce qui concerne Abbas, Ambros a compris depuis longtemps que toute tentative d’amabilité est mal reçue. Alors il le laisse là, ridicule, pathétique et mouillé, soutenant son regard sombre en silence.

« Je pense que tu ferais mieux de partir. Tu n'as rien à faire ici. Fascinant, comme il se croit dans son droit. Non. Un seul mot. Il laisse ses mains dans ses poches, ne fait même pas mine d’attraper sa baguette. Il ne se battra pas au-dessus de la tombe d’Hisham. J’ai le droit d’être ici. Toutefois, si tu veux te recueillir, ça me fait plaisir de te laisser la place. C’est bien ce que tu venais faire, Abbas ? » Un sourcil haussé, moqueur, malin plaisir à lui mettre le nez dans sa propre bouse, dans ce qui leur pue à la gueule. Il fait même un pas, deux pas vers l’arrière, comme pour vraiment lui laisser la place devant les stèles de ses aînés tombés au combat. Il ne venait pas vraiment uniquement le déloger d’ici, n’est-ce pas ?
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Metis Cormorant
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptySam 2 Nov - 20:03
Une partie d'Abbas sait qu'il est ridicule, et qu'il n'est dans son bon droit. Il sait qu'Ambros a le droit de se recueillir, et qu'en plus il n'est même pas ici chez lui; il sait aussi que ses parents l'aiment bien. Il sait que Hisham l'adorait. Il sait qu'Azra l'adore. Il sait que ses neveux et nièces aussi. Il sait qu'Ambros est quelqu'un de bien au fond. Il sait tout ça.
Abbas sait beaucoup de choses. Il aime se dire qu'il a un esprit rationnel et analytique. Mais face à Ambros, il n'a jamais su faire ça: se poser, réfléchir deux minutes, ne pas laisser ses sentiments et ses émotions gouverner ses réactions. C'est parce que c'est à propos de ses frères chéris aussi, surtout Hisham. Ils ont grandi ensemble, seuls à deux dans cette énorme manoir, obsédés par l'idée de leur frère aîné à l'autre bout du nom, déchirés par une tragédie familiale quand Zaheer a dû quitter le Royaume-Uni à cause de la Marque sur son bras. Pour Abbas, Hisham a été le frère, le mentor, le meilleur ami. Et Ambros, une nuisance essayant de s'immiscer entre eux.
Une nuisance qui est parvenue à s'immiscer entre eux, parce que Hisham l'a laissé faire. Parce que Hisham l'aimait.
Alors soudainement, Abbas a l'impression d'être un gamin de nouveau. Il ne veut pas partager, il ne veut pas faire de concessions. Hisham a essayé maintes fois de lui montrer, de lui faire comprendre, de faire en sorte que lui et Ambros s'entende.

Sauf que Hisham est mort.

Et il n'y a plus personne pour faire des efforts. « Non. » Le mot unique l'enrage encore plus et Abbas grince des dents douloureusement en l'entendant. « J’ai le droit d’être ici. Toutefois, si tu veux te recueillir, ça me fait plaisir de te laisser la place. C’est bien ce que tu venais faire, Abbas ? » Il est ridicule, il le sait, et il serre les dents, et les poings, et il devrait dire: oui. Oui, il est là pour se recueillir, pour pleurer ses frères parts trop tôt. Mais il ne voudrait pas lui donner ce plaisir-là. Ambros recule, lui laisse de la place. “ Je n'ai pas besoin de me recueillir, ” réplique-t-il, à chaud, en regrettant immédiatement ses mots. Il ravale son embarras et son malaise et grince des dents de plus belle. “ J'apprécierais grandement si tu pouvais partir, ” finit-il par dire, très lentement, avec beaucoup de mal à ne pas lui rentrer dans le lard en lui disant qu'il n'a rien à faire ici. “ Cet endroit est sacré et important pour moi. Si mes parents t'y autorisent, tu peux venir quand tu veux, mais quand je suis là... je ne préférerais pas. ” Il pince des lèvres. “ Tu n'étais même pas là quand il est mort, ” l'accuse-t-il ensuite, cruel, parce qu'Ambros était dans un autre de ses voyages de Briseur de Sort au moment des faits. C'est lui qui a dû identifier le cadavre avec Azra, lui qui a dû la prendre dans ses bras, lui qui a sauté à la gorge d'Ambros quand il est arrivé — le lendemain, fort heureusement, mais trop tard tout de même. De toutes façons, quoiqu'il ait fait, Ambros sera toujours en tort aux yeux d'Abbas. “ Et tu ne pourras jamais comprendre... tu ne pourras jamais comprendre! ” La Marque, la famille, le sang, leur éducation aussi. Même si il paraît que les O'Neill sont désormais leurs pairs, Abbas ne peut que considérer celui qui n'a pas été élevé comme tel comme son inférieur.
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptySam 11 Jan - 5:19
Il peut pratiquement entendre la mâchoire du Mangemort grincer, se coincer, rouage métallique et rouillé qui déforme ses traits en une grimace de gargouille. « Je n'ai pas besoin de me recueillir Ah. » La syllabe faussement étonnée, l’ironie qui suinte dans le son bref. Bien sûr qu’Abbas ne vient pas se recueillir. La solitude d’Aishwarya et Arun est criante, parfois, lorsque le seul fils vivant n’a pas daigné apparaître depuis trop longtemps. Il voudrait le lui dire. Tourner le couteau dans la plaie. « J'apprécierais grandement si tu pouvais partir. Cet endroit est sacré et important pour moi. Si mes parents t'y autorisent, tu peux venir quand tu veux, mais quand je suis là... je ne préférerais pas. Quel bon prince fait-il, à l’autoriser à pénétrer sur un terrain qui ne lui appartient pas. Ces mots sont toutefois les plus articulés et même polis (miracle) que le Shafiq ait prononcé à son égard depuis longtemps, au point qu’Ambros ne peut même pas invoquer sa mauvaise foi pour sa réponse à venir… quel dommage, qu’il gâche le tout si rapidement. Tu n'étais même pas là quand il est mort. »

Son propre sourire, figé, rigide, le regard incisif. Mortel. C’est injuste. Inutilement cruel. Hisham aussi n’aurait pas dû être là - il devait être du voyage, lorsqu’il a été tué. Il devait être avec lui, pas avec eux. Il ne devrait pas être mort, par leur faute. Celle des Phénix, celle des Mangemorts, celle des Shafiq. Responsables indistincts. Trop cher payé. « Nous ne pouvons pas tous être Mangemorts, n’est-ce pas ? », qu’il souffle, la voix basse.

Il a bien raison.
Il y a certaines choses qu’Ambros ne pourra jamais comprendre.

Les deux sorciers se toisent, le silence revenu, brisé par l’averse qui ne cesse pas. Une flaque d’eau autour des souliers d’Abbas, montant par-dessus sa semelle, bain glacial. « Tu vois, ce n’est pas si difficile, de demander poliment, reprend-il avec un ton nettement condescendant, comme s’il parlait à un enfant un peu grossier. Et un peu lent d’esprit. Aries détourne le visage et fixe la tombe d’Hisham, les mains crispées dans ses poches. Tourmenté par le rituel interrompu, comme quelque chose qui le gratte sous la peau. Abbas ne comprend pas non plus le sacré et l’important de cet endroit. Je termine sous peu. J’irai ensuite te rejoindre à l’intérieur. Je dois te parler. Il laisse flotter son étrange demande, si inhabituelle venant de lui. Puis, la précision, presque dramatique, dans un coup d’oeil de biais : C’est à propos d’Ur. » Le mot magique. Ur. La passion d’Ambros depuis des années, sa fascination, tout comme elle a été celle de son frère, avant que la mort le fauche trop tôt, avant que les Mangemorts n’exigent de lui bien trop. À voir s’il mordra à l’hameçon. S’il acceptera et lui foutra la paix.

Il veut seulement qu’Abbas le laisse seul.
Il n’a pas fini sa conversation.


Dernière édition par Ambros O'Neill le Jeu 30 Jan - 15:51, édité 1 fois
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Metis Cormorant
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptyJeu 30 Jan - 12:45
Abbas est injuste;  un fait aussi cathartique que rare pour lui. Il aime bien, ça lui donne une impression rapide de pouvoir, ça donne raison à son envie de se jeter, encore et encore, à la gorge d’Ambros. Pour lui faire ravaler ses sourires charmants et la tristesse dans ses yeux. Abbas a perdu son frère, son frère de sang, son vrai frère. Ambros ne pourra jamais comprendre ce que ça fait, d’être réveillé en pleine nuit par un hibou en panique, d’être amené à St Mungo’s pour aider à identifier un corps qui ne ressemble pas un corps, pour tenir dans ses bras une Azra terrifiée et en pleurs. Il ne sait pas, il ne se sait rien, et Abbas ne veut même pas le lui montrer ou lui expliquer: il veut simplement qu’il foute le camp.
Injuste. Il a bien le droit de l’être de temps en temps, non?

Le silence s’étire, inconfortable pour Abbas qui sent les gouttes d’eau se faufiler dans le col de sa chemise, glisser le long de son dos. Il a froid et ses genoux en tremblent déjà, mais il est trop fier (et stupide) pour attraper sa baguette et jeter un sort pour se préserver de son triste sort. « Tu vois, ce n’est pas si difficile, de demander poliment. » Le ton condescendant lui rappelle des souvenirs douloureux, le genre auxquels on ne pense pas parce qu’ils sont si rapides à vous contrarier. Il repense à Hisham qui le met à l’écart pour passer le plus de temps possible avec son cher Ambros, il repense à Zaheer parti trop tôt et qui refusait toujours de lui dire ce qu’il faisait quand ils étaient gamins, il repense au mépris, à la condescendance et la supériorité de ses aînés. Ce sentiment d’être ridicule et tout petit et inférieur n’est pas agréable pour un sang-pur qui a grandi convaincu de sa supériorité naturelle.
Il ouvre la bouche pour faire ressortir le fiel mais Ambros reprend déjà: « Je termine sous peu. J’irai ensuite te rejoindre à l’intérieur. Je dois te parler. » Les yeux d’Abbas se plissent, sa bouche se referme. Ils n’ont rien à se dire, et il sait que l’Ambros ne l’apprécie pas plus que lui-même le supporte. « C’est à propos d’Ur. » Abbas peut jurer voir les yeux d’Ambros briller, à travers le gris et la pluie. A moins que la vive douleur à l’évocation d’Ur l’aveugle un bref instant.

Ur, c’est le truc d’Ambros et de Hisham, un truc qui les dévorait de l’intérieur, un truc que son frère aîné n’a jamais partagé avec Abbas. Passionnant, oui, mais pas assez pour demander à son petit frère de se joindre à eux. “ Fais vite, j’ai pas que ça à foutre, ” rétorque-t-il d’un ton furieux avant de tourner les talons et de retourner vers la maison, ses chaussures s’enfonçant et dérapant dans la terre boueuse menant jusqu’au manoir. Le temps d’y arriver, il est trempé, vraiment trempé, au point que sa mère lui claque les oreilles quand il dégouline de partout sur son carrelage. Son père se glisse entre eux pour interrompre la dispute et elle retourne à l’étage dans sa chambre. “ Calme-toi, Abbas, ” lui dit son père après l’avoir séché d’un coup de baguette, lui pressant l’épaule de sa main nerveuse et osseuse. “ Si tu viens ici juste pour te quereller avec nos invités ou hurler sur ta mère, tu ne seras plus invité. - Et lui, si? ” Il pointe en direction de la silhouette solitaire à l’autre bout du jardin. Son père fronce les sourcils et le relâche, l’air déçu. “ Hisham l’aimait, ” dit-il. Le visage d’Abbas trahit son choc, puis son heurt, et pourtant son père continue: “ Il l’aimait comme un frère. Il sera toujours invité ici. ” Sur ces mots, il le laisse tout seul, assis au comptoir de la cuisine, son visage enfoncé dans ses mains comme si elles pouvaient l’empêcher de se briser en mille morceaux.

Quand la porte de la cuisine qui mène directement à l’extérieur grince en s’ouvrant, Abbas inspire profondément et passe ses mains dans ses cheveux en se redressant pour jeter un regard à Ambros. Il pourrait le tuer, le faire souffrir, s’infiltrer dans ses pensées et le rendre fou. Il pourrait se battre indéfiniment avec lui pour l’affection d’un cadavre. Mais à la place, il se laisse glisser du tabouret et fait signe à Ambros de le suivre. “ Parlons, alors. ” Tout ce qui touche à Ur ne trouvera réponse que dans la pièce la plus important de l’imposante résidence: la bibliothèque.
Le feu magique y brûle encore, et Abbas est content de voir qu’il reste du thé dans sa théière. Il fait voler une tasse depuis la cuisine et verse deux tasses. Il prend la sienne et laisse l’autre sur le petit plateau argenté, s’asseyant sur le fauteuil à proximité. Il a l’air ennuyé, désintéressé, comme si la Ligue n’était qu’une nuisance, une faveur qu’il faisait à Ambros. Alors qu’en réalité, elle le fascine, le rend dingue, elle représente le lien qu’il aurait pu avoir avec Hisham. Il aimerait en savoir plus mais il est trop amer de la simple existence d’Ambros pour lui offrir rien de plus qu’un “ Donc? ” faussement détaché.
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptySam 1 Fév - 9:49
« Fais vite, j’ai pas que ça à foutre. »
Gagné.
Il gagne toujours.

Il attend que le Shafiq soit à l’intérieur du manoir familial pour se retourner tout à fait vers la tombe d’Hisham, un long soupir passant ses lèvres. « Ton frère est un emmerdeur. » Pour peu, il entendrait le mort rire, à quelque part dans sa mémoire, alors que les mots sont avalés par la pluie. Aries a de toute façon perdu le fil de son récit, de ses hypothèses à propos du fiasco irakien, et celui qui le relie à l’entre-deux-mondes s’est ténu avec l’interruption d’Abbas. Depuis toutes ces années, il peut le sentir presque du bout des doigts, prêt à se rompre d’une pensée trop forte, d’un autre instant d’inattention à leur discussion. Il ne lui reste vraiment qu’à clore le tout et promettre à Hisham de revenir une autre fois, de nouvelles histoires plein la tête.

Promesse qu’il tient toujours.

Le Mangemort l’attend dans la cuisine et lui laisse à peine le temps de sécher ses bottes, avant de l’enjoindre à le suivre jusqu’à la bibliothèque. Là, le feu brûle encore et sa chaleur l’enveloppe, chassant le froid humide qui persiste dans ses os. Il avait beau être au sec, à l’extérieur, il n’a pas chassé tous les éléments, et la tiédeur de la pièce fait naître un frisson de réconfort sur sa nuque. Abbas dans le fauteuil du maître, Ambros prend place dans le canapé, presque avachi, d’abord, avec autant de nonchalance que le désintérêt qu’affiche son vis-à-vis. Sa main droite serrée autour de sa tasse de thé, la gauche toujours dissimulée. « Donc ? Donc, nous sommes allés. Nous n’avons rien vu. Nous avons été vaincus. » Un résumé suffisamment fidèle de leur dernière aventure, terminée en queue de poisson. L’aveu est difficile pour l’ego du briseur de sorts, qui gagne son pain avec des réussites. Sa bouche en une ligne mince et amère, grimace que le thé sucré n'apaise point. Il se redresse dans le canapé, se rapproche du bord et se confie, à mi-voix : « Nous sommes entrés à quelque part et il est arrivé quelque chose, mais je ne me souviens de rien et les autres non plus. Tous les sept. Accent sur les trois derniers mots. Si c’était un seul d’entre eux, ce serait déjà inquiétant, mais sept aventuriers, tous affectés à l’identique ? Entrés, puis ressortis, vivants, sans savoir comment ? Ce ne serait pas si mal, si c’était seulement ça, vois-tu. Même que cette amnésie collective semble plutôt raisonnable, à côté de notre seul souvenir du voyage. »

Là, enfin, il se permet de sortir sa main gauche et de la montrer au Shafiq. Prêt à accueillir toutes ses railleries, tous ses commentaires faussement spirituels et véritablement moqueurs, pour autant qu’il les a tous pensé auparavant. La chair brûlée au fer, marquée, du croissant de lune de Nanna, le dos de la main traversé de cette cicatrice qui ne dise rien qui vaille. Aucune douleur, aucun sang. Que quelque chose qui pulse mauvaisement sous sa peau, dans ses veines, sans qu’il sache exactement quoi. « Pas mal, hein. Cache ta jalousie. » Amertume persiflante dans sa voix grave pour cette scarification qu’il connaît désormais par coeur, détaillée cent fois de ses yeux, de ses doigts, jusqu’à en deviner la topographie, le moindre relief. Autant Aries méprise le Mangemort, autant il ne craint étrangement pas cet aveu de leur échec cuisant. Il n’a pas le sentiment de lui donner le bâton pour le battre. Dans le cas de la Ligue, ils n’ont besoin de personne d’autre : ils seront leur propre perte.
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptySam 1 Fév - 20:26
Ambros n’attend pas pour lui répondre, ce qu’Abbas apprécie grandement: il ne se sent ni patient, ni enclin à s’attarder. Même si le sujet le fascine, Ambros l’agace trop pour lui permettre de mettre ça de côté. « Donc, nous sommes allés. Nous n’avons rien vu. Nous avons été vaincus. » Abbas arque les sourcils en l’entendant. De ce qu’il sait, être vaincu par une magie centenaire à l’intérieur d’une tombe antique amène généralement la mort. Abbas ne s’est pas trop questionné du retour de la Ligue, assumant sans demander qu’ils avaient réussi à faire… quelque chose. Abbas observe le visage d’Ambros. Il aimerait pouvoir faire un mouvement vers sa baguette pour l’effleurer et, d’un sort, pénétrer discrètement dans ses pensées pour savoir ce à quoi il pense, ce qu’il ressent réellement.
Abbas n’aime pas Ambros et ce dernier le lui rend, du moins il pense. Et pourtant, il voit son comportement changer, son langage corporel évoluer alors qu’il se penche vers lui pour admettre la suite: « Nous sommes entrés à quelque part et il est arrivé quelque chose- » A ces mots, Abbas ne peut pas s’empêcher de renifler, méprisant. Very helpful, a-t-il envie de lui dire en roulant des yeux. « -mais je ne me souviens de rien et les autres non plus. Tous les sept. » Les sourcils d’Abbas se froncent. Il se rend compte que lui-même s’est penché vers Ambros pour l’écouter et il le regarde intensément, laissant chaque mot s’enfoncer dans sa tête, espérant y éveiller… quoi exactement? Que veut savoir Ambros, et pourquoi lui demande-t-il à lui?

« Ce ne serait pas si mal, si c’était seulement ça, vois-tu. Même que cette amnésie collective semble plutôt raisonnable, à côté de notre seul souvenir du voyage. » Abbas ne comprend pas pourquoi Ambros tend le bras jusqu’à voir le dos de sa main, où est imprimée à même la chair un croissant de lune. « Pas mal, hein. Cache ta jalousie. » Abbas tend les mains sans réfléchir et, sans demander la permission et après déposé sa tasse sur la table basse, attrape les doigts d’Ambros pour le tirer vers lui. La position est un peu inconfortable alors, sans lâcher Ambros, Abbas se lève et s’agenouille à côté du canapé où est affalé Ambros. En temps normal, il n’agirait pas comme ça et encore moins face à lui; mais il est fasciné par la trace, sur laquelle il passe un pouce léger pour la redessiner. “ C’est la marque de votre dieu, ” commente-t-il avec fascination. Il relève les yeux vers Ambros et le lâche avant de se lever.
Malgré lui, Abbas s’est beaucoup intéressé aux affaires de la Ligue, espérant peut-être secrètement qu’ils aimeraient qu’il fasse partie de leurs expéditions à travers le monde. Il voulait impressionner Hisham, lui montrer que lui aussi pouvait jouer, pouvait aider. Mais son frère n’a jamais fait que lui rire au nez en lui disant que ce n’était pas le genre d’aventure qui pouvait s’accomplir juste derrière les livres.

Je n’ai pas à être jaloux, ” rajoute-t-il, après avoir cligné des yeux, comme pour se rappeler des derniers mots lancés perfidement par Ambros. Il défait le bouton de sa manche et la remonte jusqu’à son coude pour montrer son avant-bras où la Marque du Lord pulse, noire, sous sa peau. Lui aussi porte la marque de son dieu. Il offre à Ambros un sourire amer, avant de remonter son autre manche et de se diriger vers l’un des murs de la pièce, ses doigts effleurant les tranches des livres avec habitude. “ Il n’y a rien ici qu’Hisham n’aura pas lu. Même dans la grande bibliothèque. ” Celle où ils n’avaient pas le droit d’aller, étant petits, réservée à son père jusqu’à ce qu’ils soient assez vieux. Mais même aujourd’hui, Abbas doit demander la permission à son père avant d’y mettre un pied. Si quelque chose d’intéressant existe sur le sujet, ça se trouvera certainement là-bas. De ce qu’il sait (malheureusement pas assez), le dieu de la Ligue est une divinité de la Lune - quoi de plus intéressant pour un Shafiq? Sa famille a fait fortune grâce aux étoiles et autres astres célestes. Il fronce un peu les sourcils en s’arrêtant sur un livre (Inscriptions royales et religieuses de l’époque sumérienne, en arabe) qu’il attrape avant de revenir vers Ambros.

Il s’arrête vite, pourtant, et alors qu’il était déjà en train de déchiffrer la première page, il relève les yeux vers Ambros et ses sourcils se froncent encore plus, comme un accent circonflexe à l’envers. “ Qu’est-ce que tu veux exactement? ” L’amertume qui remonte, encore une fois, teintée de mépris. Il est facile de distraire quelqu’un comme Abbas avec un mystère ou une énigme mais une fois qu’il se met à trop y réfléchir, il n’a aucun mal à trouver toutes les raisons de ne pas s’engager dans quoique ce soit qui pourrait avoir rapport avec Ambros. “ Et pourquoi venir me voir moi?
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptyDim 2 Fév - 22:34
Votre dieu.

Il n’a jamais vu la chose ainsi.
(et pourtant)

Abbas se relève du sol où il s’est pratiquement jeté, après avoir tiré sur sa main, son bras - les deux hommes penchés au-dessus du croissant de Nanna, image travestie de la jeunesse d’Ambros, alors qu’Hisham et lui campaient dans cette bibliothèque, absorbés par les cartes, les livres, les tracés célestes, les runes et les inscriptions mystérieuses. Hébétés par la connexion soudaine. « Je n’ai pas à être jaloux. »
Show me yours, I’ll show you mine.
« Égalité. » Une note rauque, dans sa voix, alors que pour la première fois, ils semblent se comprendre. Vraiment. La Marque noire, obsédante, celle qui trônait sur l’avant-bras d’Hisham, la barrière entre eux qui prenait de plus en plus de place, celle qu’il préfère oublier dans ses souvenirs. Le croissant gravé dans sa chair, pulsant d’inconnu. Semblables et différentes.
(le croissant tracé dans l'herbe au-dessus de la tombe d'Hisham)

Le Shafiq se retourne vers la bibliothèque, l’esprit déjà activé sans même qu’Ambros ait clairement demandé quoi que ce soit. Ça en est jouissif, même, autant que c’est bref et que le sorcier revient rapidement à la raison et à son interlocuteur et au mépris mutuel qu’ils éprouvent, à leur égard. « Qu’est-ce que tu veux exactement ? Et pourquoi venir me voir moi? » Ambros ne sait pas comment présenter la chose. Il ne pensait pas voir Abbas, aujourd’hui, il n’est pas prêt. L’idée était encore embryonnaire, un germe à arroser et à considérer avant d’exposer la chose au Mangemort, mais mis devant le fait accompli, il refuse de fuir. Il ne peut pas revenir en arrière, avant le croissant dans sa peau. Et bien qu’il ne l’avouera pas dans ces mots exacts, l’aveu de l’échec est suffisant, il a besoin. Ils ont besoin d’aide. « J’ai besoin de savoir… ce que c’est, et ce que j’ai vu, dans le tombeau de Puabi. Ce dont je ne me souviens pas. »

L’Irlandais se lève à son tour, afin qu’ils puissent se parler à la même hauteur (ou presque). Là où précédemment, sous la pluie, l’animosité vibrait entre eux, tel un orage menaçant de craquer, il existe désormais autre chose. C’est à son tour, de demander poliment (tu vois, ce n’est pas si difficile). « Tu es intelligent, Abbas. Tellement de calme, dans sa voix décidée et ses yeux pâles qui ne quittent pas ceux si sombres du Shafiq. Brillant. » Ce n’est pas difficile à dire, bien que ce soit inhabituel. Il ne lui a jamais dit de compliment, croit-il, depuis qu’ils se connaissent (sans non plus le couvrir d’insultes). Toute la mauvaise foi du monde ne peut pas changer ce fait, toutefois. Les compliments de sa soeur et de son frère, ceux d’Hisham, à propos d’un benjamin si sérieux et prompt à se mettre dans ses pattes, mais aussi si brillant. Prometteur.
je fais ça pour lui », les orbites vides de la Marque des Ténèbres, remplies d'une cruelle moquerie, « tu pourrais, toi aussi, maintenant que tu es des nôtres »)

« Je suis trop loin pour reculer. Je me fous de mourir, mais je ne me fous pas d’eux. » Il pense à la fille de Medea, à la famille de Pollux (et donc celle de Castor), la discrète affection de Sid et Cat, à tout ce qu’il sait et ignore des vies de ces personnes avec lesquelles il partage son obsession depuis sept ans. Il pense même à Lillian, encore plus dingue que lui, et à la frénésie que cette marque a éveillée en elle - le feu, alimenté, jusqu’à devenir incendie. La Macca brûle, depuis leur retour, et menace de tout consumer, s’ils n’y retournent pas. Et ils ne peuvent pas retourner aussi aveugles qu’ils le sont, en cet instant. « Le frère de Lillian a disparu, quand il a cherché le tombeau. Lui et tous les autres. » Et pas eux. Une conclusion qui peut présumer le meilleur comme le pire et qui, surtout, leur révèle un pan inconnu, jetant la lumière sur leurs failles et l’ignorance, l’arrogance crasse, dont ils ont fait preuve en se croyant maîtres de ce tombeau. « Nous ne sommes pas morts, ni disparus, mais nous ne sommes pas revenus seuls. Il baisse le regard vers la Marque des Ténèbres. Et nos dieux ne sont pas cléments. »
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Metis Cormorant
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptyLun 3 Fév - 0:20
« J’ai besoin de savoir… ce que c’est, et ce que j’ai vu, dans le tombeau de Puabi. Ce dont je ne me souviens pas. »

Les yeux d'Abbas se mettraient presque à briller.
Ce que beaucoup de sorciers ignorent, c'est que la Légilimancie est addictive. Qu'il existe peu de choses aussi plaisantes, aussi agréables, aussi vertigineuses que ça. L'Occlumancie est pas mal aussi dans le genre: pour Abbas, avant, c'était un jeu. Ériger ses barrières, esquiver les attaques mentales des autres, prévoir leurs prochains coups, comme un jeu d'échecs au final.
Mais la Légilimancie, c'est autre chose. Surtout au niveau d'Abbas, où il suffit d'effleurer sa baguette et de penser un mot pour s'infiltrer dans les pensées de l'autre. Il est difficile de résister à la tentation, quand l'action ne requiert que quelques secondes, semble si bégnine. Difficile, aussi, de justifier être dans le doute et l'incompréhension face aux autres: pourquoi me compliquerais-je la vie à essayer de les comprendre quand je pourrais juste lire leurs pensées?
Et le pouvoir. Le pouvoir. L'impression de tout savoir, de pouvoir tout contrôler. Abbas sait effacer et manipuler et enfoncer des idées et les extraire. Il sait torturer et soulager et endommager mais pas trop quand même et transformer quelqu'un en légume. Il sait faire plein de choses, apprises avec les années, apprises par soif de pouvoir, par envie de contrôle, lui qui prétendra jusqu'à sa mort n'avoir qu'un intérêt académique pour cette pratique que beaucoup ont raison de toiser avec suspicion.

Les yeux d'Abbas se mettent donc à briller, et pour une fois il porte bien les responsabilités de son métier: la curiosité malsaine de celui qui vient de découvrir un nouveau sujet d'études.
Ambros se lève et s'approche un peu. Abbas n'a rien dit, pas bougé, comme tétanisé soudainement par ce qu'il pense qu'Ambros lui demande. « Tu es intelligent, Abbas. Brillant. » Les yeux brillent, mais se plissent un peu en l'entendant. Le compliment, entendu maintes fois, est plus qu'inhabituel dans la bouche de son rival. Et pourtant, comme toujours, il le touche en plein coeur et le rassure un peu dans l'hubris dans lequel il se drape depuis des années. Le fait qu'il est brillant est fait, et Abbas adore quand on le lui rappelle.
Une part de lui se méfie toutefois, est sur ses gardes. Il ne peut pas lui faire confiance. Il essaye de se convaincre qu'il ne peut pas lui faire confiance. Il se souvient des mots de son père. Qu'Hisham aimait Ambros comme un frère.

Ça fait mal. Terriblement mal. « Je suis trop loin pour reculer. Je me fous de mourir, mais je ne me fous pas d’eux. » Il parle du reste de la deuxième Ligue. Abbas en connait quelques uns, la plupart rencontrés et reconnus à travers le prisme de Hisham. « Le frère de Lillian a disparu, quand il a cherché le tombeau. Lui et tous les autres. » Oui, et c'est pour ça aussi qu'Abbas a essayé de convaincre son frère de ne pas suivre ces blancs-becs (mais il a été fauché avant), et aussi pour ça que Hisham lui a fait promettre de ne jamais en parler à leurs parents. « Nous ne sommes pas morts, ni disparus, mais nous ne sommes pas revenus seuls. Et nos dieux ne sont pas cléments. »
Abbas sent le regard d'Ambros se balader sur son avant-bras. Le Lord est ce qui se rapproche le plus d'un dieu, de nos jours. Il a clairement l'envie de le devenir, vues les expérimentations qu'il mène dans les sous-sols les plus reclus du département des Mystères, là où seul Abbas a le droit d'aller...
Abbas ne croit qu'en un Dieu, mais il y croit de manière générale, forcée par l'habitude. Sa mère lui enverrait une claque sur les oreilles et à l'arrière du crâne pour penser ainsi mais c'est vrai. Il croit en Dieu, et il aime Dieu, parce que ses parents croient en Dieu, et aiment Dieu. Il ne sait pas si il croit au dieu de la Ligue, ou si c'est une manifestation du pouvoir de son Dieu, ou un djinn ou un démon, ou si c'est juste un tissu de magie et de rites antiques et de malédictions compliquées, mais il sait qu'il croit en la marque sur le dos de la main d'Ambros.

Les dieux ne sont jamais cléments, ” dit-il d'une petite voix, en baissant les yeux sur la marque d'Ambros; il ne peut pas la voir entièrement et la devine plus qu'autre chose, la brûlure en forme de croissant de lune. Abbas soupire et pose le livre qu'il vient de dénicher sur la table basse, avant de retourner pour s'aventurer dans les rayons de la bibliothèque. Il trouve sans aucun mal l'ouvrage qu'il cherche: c'est dans la section où les livres sont les moins poussiéreux, les plus usités, certains ont la tranche abîmés tant ils ont été consultés par un Abbas objectif et passionné quand il était plus jeune. Il a désormais ses propres exemplaires dans son bureau, chez lui, mais il aime savoir qu'ils demeurent aussi ici, dans la maison ancestrale de sa famille.
La magie mnésique, et comment la tromper est un de ses livres préférés, il l'a lu une dizaine de fois. La pratique est dangereuse, douloureuse, franchement désagréable pour les deux partis, mais peut révéler des choses inattendues. “ Si tu veux mon avis, vous ne vous souvenez pas de tout pour une raison. ” Il s'approche d'Ambros et lui donne le livre sans un mot. “ Il y a des choses qui feraient mieux d'être laissées enterrées. ” Un sourire apparaît momentanément sur son visage, adressé à Ambros, à la fois complice et goguenard: “ comme les tombes millénaires, par exemple.

Il tapote la couverture du livre, qu'Ambros a attrapé, et retourne s'asseoir sur le fauteuil qu'il a quitté pour avaler une gorgée de thé et ouvrir sur ses genoux le livre sur les inscriptions sumériennes. “ Je peux t'aider à retrouver tes souvenirs, s'ils sont encore dans ta tête, mais il faut que tu saches que ce sera douloureux, peut-être traumatique, et franchement désagréable pour nous deux. Je l'ai déjà fait, et je peux t'assurer que ce n'est pas une partie de plaisir. ” Il a peur, pourtant, que ses mises en garde tombent dans l'oreille d'un sourd. “ Il faut que tu penses à ta mémoire comme tu penserais à un tombeau. Le risque en vaut-il vraiment la chandelle? ” En relevant les yeux vers lui, pourtant, il connait déjà la réponse.
Parce que les yeux d'Ambros se mettraient presque à briller.
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MessageSujet: Re: A MONSTER CALLS.   A MONSTER CALLS. EmptyDim 8 Mar - 6:16
Il la sent.
La boîte de Pandore qu’il vient d’ouvrir.
Il le voit.
L’éclat dans les yeux d’Abbas, si semblable au sien.
« Les dieux ne sont jamais cléments. »

C’est dangereux, qu’ils soient ainsi sur la même longueur d’ondes, et lui sans même connaître les capacités secrètes du Shafiq. Il ne se rend pas tout à fait compte qu’il a prononcé les véritables mots magiques, que l’intérêt de son vis-à-vis est bien supérieur à tout ce qu’il peut imaginer. Tout ce qu’Aries sait, c’est qu’il a gagné et qu’Abbas l’aidera… même si ce ne sera pas gratuit. Il est un Serpentard, après tout : il sait bien que tout a un prix. L’homme extirpe de la bibliothèque un autre livre, qu’il lui tend en même temps que son commentaire goguenard, auquel il retourne uniquement un sourire complice.
Les recommandations d’Abbas sont sérieuses - impossible de s’y méprendre. Un autre, moins fou (parce qu’il le faut, pour faire ce métier, pour avoir entrepris cette aventure depuis si longtemps), les prendrait vraiment en considération. Parce que l’autre a raison (et il ne sait pas encore à quel point). « Il faut que tu penses à ta mémoire comme tu penserais à un tombeau. Le risque en vaut-il vraiment la chandelle? À peine une seconde de battement (il a déjà tout réfléchi). Si c’est comme un tombeau, je dois me préparer », répond Aries doctement. Là est tout son avis à propos des risques, de la souffrance, du traumatisme qui s’en suivra.

Si c’est comme un tombeau, il n’en a guère cure.
C’est ce qu’il doit faire, alors il le fera.

Il ouvre le livre à la tranche cornée, au dos usé, fait courir ses doigts sur la table des matières. Il devra demander à Arun s’il peut emprunter l’ouvrage, même s’il craint déjà son regard inquisiteur. Cette façon qu’il a de presque lire dans son esprit, parfois, reconnaissant peut-être le fils perdu dans les secrets et les obsessions. Aries relève la tête et pointe le livre que tient Abbas, d’un petit coup du menton. « Nous avons des photos - merdiques - de l’expédition, du temple et de l’entrée. Assez claires pour lire certaines inscriptions. Si ça t’intéresse. » Lui n’y comprend pas grand chose, c’est Colm la spécialiste de tout ce qui est sumérien et akkadien, mais s’ils veulent des réponses, il va bien devoir s’y pencher avec plus de sérieux. Ne pas uniquement se fier à l’esprit fanatique de sa comparse et voir plus loin que le bout de leur nez. Pour cette énigme, comme aucune autre auparavant, il leur faut sortir des sentiers battus. Le silence revient, accompagné de quelques craquements du feu, alors que les deux hommes s’absorbent momentanément dans leur lecture - le O’Neill dans la promesse d’un savoir qui, soyons honnêtes, le terrifie quelque peu. « Qu’est-ce que ça fait ? Abbas le regarde avec incompréhension, avant qu’il précise : La magie mnésique. Tu dis que tu l’as fait, je dois m'y préparer. Même si ce ne sera pas maintenant, ni ici. » Pas au nez et à la barbe des parents Shafiq, qui ne seraient pas du tout d'accord avec leurs manigances. Dans les mots du briseur de sorts rôde la promesse d'une autre rencontre, ultérieure - quelque chose de si peu familier, pour les deux hommes, mais qui en cet instant semble juste. Approprié.
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