Il s’en était passé des choses ces dernières semaines. Tu en avais découvert des secrets redoutables. Mais alors que tu aurais pu te servir de l’un d’eux pour réduire ta propre sœur à néant, tu avais simplement fini par te raviser. Aussi étrange que cela puisse paraître, Myrthild et toi sembliez avoir passé un cessez-le-feu silencieux. Une dangereuse alliance fratricide qui pourrait bien coûter cher à Louis Travers. Maintenant que tu éprouvais un semblant de sympathie et de compréhension pour ta chère sœur -aux mœurs tout aussi répréhensibles que les tiennes- tu avais décidé de lui rendre un petit service. Non bien sûr, personne ne t’avait demandé ton aide – qui aurait été assez fou pour faire une telle chose ?- mais cela n’allait pas t’empêcher de t’occuper du cas de ton petit neveu. Ce gosse avait hérité de l’intelligence de sa mère, c’était un fait. Mais pour de sombres raisons, il semblait avoir décidé de gâcher son potentiel. Cela faisait déjà plusieurs années qu’il avait achevé ses études et voilà qu’il n’en foutait pas une, trop occupé qu’il était à se terrer au fin fond du manoir familial. Tu te doutais bien que Myrthild et sa possessivité maladive devait bien y être pour quelque chose, néanmoins tu n’excluais pas le fait que Bart ait été frappé par le manque de débrouillardise de son père -ou plutôt de ses pères. Cela se saurait si les Prewett avaient été des sangs-purs utiles à la société sorcière… Ayant brièvement soumis la secrétaire de Myrthild au sortilège de l’Imperium, tu t’étais donné l’accès à l’agenda de ta sœur, afin de t’assurer que la voie serait libre lorsque tu aurais prévu de faire ton intervention. C’est ainsi, que tu t’étais retrouvé ce matin-là devant la porte du manoir des Prewett.

Un vieil elfe de maison portant la marque de Travers Households sur l’avant-bras – signe de la propriété de Louis Travers- ouvrit discrètement la porte. Sans un mot pour la petite créature que tu méprisais, tu tendis ton insigne de chef de la brigade de police magique dans sa direction. L’elfe effectua une sorte de révérence issue d’un autre temps et recula de quelques mètres afin de te laisser entrer. Cela faisait des années que tu n’avais pas remis un pied ici. Cela remontait au temps où tu étais encore un époux et un père de famille respectable. C’était à l’époque qui avait précédé ton emprisonnement à Azkaban. Tu avais toujours détesté ce manoir, que tu jugeais trop petit, trop étroit, trop peuplé de Prewett. Mais à l’époque, Torquil Travers avait insisté pour que toute la famille se réunisse ici le soir de noël. Chassant brusquement ces souvenirs déplaisant de ton esprit, tu reportes ton attention sur l’elfe de maison. « Va chercher Bartholomeus. Dis-lui que son oncle veut le voir. »

Revenu de sa balade nocturne sur le thème des craintes des moldus, le marmot était affalé dans son lit, le visage enfoncé dans les coussins, les oreilles comme des choux-fleurs des sermons de sa mère sur ses activités peu utiles. Elle n’aimait guère qu’il s’aventurasse dehors la nuit, papillonnant parmi les gens ordinaires et les assurant d’une gênante présence chaotique.
Depuis leur dernier cours de runes, l’esprit de bart était passé du morose à l’affolement et c’était une période que ni myrthild, ni bertram n’appréciaient vraiment.
Les yeux craintifs avaient laissé place à ce sourire édenté jouant à la provocation.
Pour pallier à ses travaux pratiques indécents, bart promettait sans cesse à sa mère que sa journée serait dépensée et passée dans le manoir à emmerder jocelyn ou à lire des bouquins sur les runes ou sur les histoires du Lord qui voulaient bien être retranscrites. Bart arrivait à peu près à tenir le programme, trouvant bien plus amusant de chahuter l’elfe de maison ou le moldu que de se plonger réellement dans les lectures (surtout en ce moment, où l’enfant était épris d’un désir de faire des activités hors de la maison familial).

Le ronflement se tut au moment où la porte s’ouvrit finalement. Le regard collé à sa propre salive, l’infernal prewett tourna sur son lit et lança un regard foudroyant à la créature qui vint interrompre ses doux rêves de pagaille. Ses mains se crispèrent sous la vive colère qui s’empara de lui, mais il n’eut guère le temps de s’énerver car l’elfe, sursautant devant tant de disgrâce en un sourire, tourna les talons après son annonce et fila dans la cuisine s’inventer des tâches ménagères.

Marlon était en bas et cela n’annonçait que du bon.
L’on n’a jamais pu expliquer la fascination de bart à l’encontre de son oncle ; mais chez le gosse, les idées étaient très claires : il suffisait de rappeler le statut de marlon chez les mangemorts en faisant abstraction de son séjour à azkaban auquel le jeune prewett ne portait aucune importance. Depuis petit, il avait déterminé son oncle préféré bien que sa mère eut désapprouvé ce choix (ce qu’elle aurait continué de faire même si la décision s’était portée vers langford).
Bart connaissait les querelles fraternelles, et ça ne l’empêchait pas, dans son éternelle crise d’ado, d’outrepasser les consignes de la matriarche.

Il remplaça son t-shirt aux odeurs douteuses (qui le firent trembler un moment) par un col roulé et dévala les escaliers, les cheveux méchamment attachés en une queue de cheval désordonnée. Le sourire bestial se présenta à nouveau. oncle marlon ! hurla le diablotin.
Il se traina vers le concerné et, d’une étreinte virile, lui frappa maladroitement le dos. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas vu le frère de myrthild arpenter le sol de cette vieille baraque. où tu m’emmènes ? ; loin d’ici espérait le gamin, prisonnier de ses tourments.

Tu n'avais jamais eu la fibre paternelle, c'était un fait historiquement prouvé. Et pourtant, lorsqu'il s'agissait de transmettre tes enseignements en de sombres matières, tu te montrais particulièrement doué. Tu avais été un mentor si prévenant et attentif pour Aleksander. La relation que vous aviez fini par tisser t'avait permis de te montrer sous ton meilleur jour, sous un visage que l'on ne te connaissait pas. Et voilà que tu étais sur le point d'en faire de même pour Bartholomeus. Difficile de savoir ce qui motivait réellement tes intentions. Cela pouvait être l'irrésistible envie de défier l'autorité de Myrthild, tout comme le désir de faire de ton neveu un Travers et non un Prewett. Ou bien peut-être était-ce même l'ambition secrète d'incarner enfin le modèle d'éducation que tu aurais dû être il y déjà bien des années de cela. Tu avais échoué auprès de tes enfants, alors peut-être voyais-tu en Bartholomeus l'occasion unique de réparer tes erreurs. Quoiqu'il en soit, tu avais bien l'intention de prendre ton neveu en main tout en joignant l'utile à l'agréable.
L'arrivée en fanfare de Bart vient t'arracher à tes pensées complotistes. La drôle d'accolade dont il te honore te laisse pantois. Espérait-il esquisser un mouvement viril ? Si telle était son intention, c'était plutôt râté. Soudainement, tu réalises que tu vas devoir lui apprendre bien plus de choses que tu ne te l'étais imaginé. Ce n'était pas en tapant maladroitement dans le dos des gens qu'il allait gagner leur respect… "Bonjour, Bart. J'espère que tu es en forme aujourd'hui, je te réserve pas mal de surprises." Message mystérieux accompagné d'un sourire en coin en guise de salutation. Décidement, tu savais comment cultiver le suspense. Dévisageant ton neveu du regard, tu te retiens de lever les yeux au ciel en constatant qu'il s'était véritablement affublé d'un col roulé. Il ne faisait aucun doute que tout le monde allait le regarder de travers là où tu comptais l'emmener. "Ne tardons plus, je ne voudrais pas courir le risque de tomber sur ta mère." Sourire complice accordé brièvement à ce gosse un peu paumé. Et puis le temps de se mettre en route est venu. Tu franchis à nouveau la porte du manoir et te diriges dans la cour. Tendant une main à Bartholomeus, tu ne lui révèles aucun indice sur votre destination avant de transplaner.
Le voyage est rapide, l'atterrissage net et sans accroc. Les environs sont déserts, comme d'habitude. On n'aime pas beaucoup être vu par ici. On préfère aller rapidement se dissimuler à l'íntérieur de la batisse qui vous fait face. La façade est sobre, rien de clinquant mais rien de vulgaire ou de sale non plus. Quand on n'est pas du coin, on ne peut s'imaginer réllement ce qui se trame entre ces murs. "On va entrer dans ce bâtiment. Tu vas certainement y voir des choses ou des personnes qui vont te sembler inhabituelles, mais tu vas devoir dissimuler tes émotions. Surprise, dégoût, intérêt, peu importe ce que c'est, je te demanderai de ne rien laisser paraitre. Je suis ici pour le travail, pour une enquête très sérieuse." Tu te dis qu'il valait mieux préciser, parce que dès l'instant où Bart entrerait à l'intérieur du Filet du Diable, il allait certainement se demander ce qui te passait par la tête de l'emmener dans un endroit pareil.

Il y avait ce conflit incessant entre son oncle et sa mère. Les deux se déchirant presque sur l’éducation du gosse comme l’auraient des parents qui se séparent. Heureusement pour bart, le noyau dur de sa famille était d’une stabilité sans pareille, ce qui lui permettait de prendre avec humour cette bataille fraternelle dont il était le sujet. Il n’existait aucune raison valable pour se chamailler à propos de l’ancien serdaigle, ou peut-être était-ce son extrême claire-voyance qui lui donnait tant d’importance. Myrth connaissait ce potentiel et, même si la pensée ne lui traversera jamais l’esprit tant elle était dévouée à ses enfants, elle aurait certainement préféré voir ces capacités affubler un autre rejeton que le plus dérangé et instable de tous. Le destin en avait décidé autrement. Alors le voilà, le môme arborant ce sourire aussi innocent que coupable, regardant à droite à gauche et lisant sur les lèvres familières un certain mécontentement auquel il était pris à partie à chaque fois. Bart ne pourrait jamais choisir quelqu’un d’autre que sa mère, mais il ne pourrait pas non plus renoncer à sa bouffée d’air frais que représentait marlon et ses péripéties rocambolesques.

Le gamin hoche la tête à la question du géant planté en face de lui ; il y met tellement de bon cœur que sa tête est prête à se détacher de son cou. Il agrippe mollement le poignet tendu et se laisse transplaner en silence, affichant néanmoins un rictus, ne pouvant s’empêcher de montrer satisfaction.

Il se redresse sur ses longues pattes et regarde la bâtisse en face de lui. Un sifflement s’échappe devant la grandeur et il espère inconsciemment rentrer dans ce genre d’entrepôts où les cris de souffrance dissimulent les claquements rigides sur les peaux. Connaissant marlon, il est presque certain qu’ils vont jouer aux inquisiteurs et il se frotte les mains d’avance.
Les consignes crument déballées ne sont écoutées qu’à moitié par le diablotin, jouant aux expérimentés, le sourcil froncé et l’air plutôt malicieux. T’inquiète. T’auras pas honte de moi ; je serai ton ombre. jusqu’à ce que l’envie de mettre son grain de sel pour laisser planer une ambiance douteuse, reprenne le dessus. En attendant, marlon pouvait avoir une entière confiance envers le gamin.

Finalement, bartholomeus emboite le pas de tonton qui pénètre dans le mystérieux endroit, ressentant tout à coup une vague de chaleur comme s’il avait foncé dans une fournaise. Et le bruit. Le boucan lui envahit les oreilles, une espèce d’ambiance festive et suave à la fois, avec des gens qui n’étaient certainement pas en train de se faire torturer mais plutôt de prendre un certain plaisir avec des créatures en tout genre.
Le gosse grimace, laisse ses yeux parcourir différents physiques, trainant des pieds avant de se rapprocher en grande hâte du Travers qui semblait trop habitué à un tel décor pour ne s’attarder sur quoique ce soit. La chaleureuse ambiance de cet endroit semble vouloir envahir bart qui n’avait encore jamais affronter les questions du désir. finalement, il était certainement plus facile pour lui de perdre la face devant une paire de guibolles que devant un homme aux tripes à l’air.

Il déglutit, le voilà à nouveau qui perd marlon.

Si tu n'avais pas été aussi préoccupé par l'idée de prendre l'éducation de ton neveu en main, dans l'unique but de faire enrager ta soeur, tu aurais peut-être eu le temps de comprendre qu'emmener un jeune homme dans un bordel était loin d'être le plan du siècle. Mais voilà, ta petite guerre puérile avec Myrthild avait pris le dessus sur les maigres ressources de bon sens dont tu disposais encore. Et c'est ainsi que tu te retrouvais désormais face à un Bartholomeus empli de mauvaises intentions. Le sourire du gamin lorsqu'il te promet de se tenir à carreau aurait dû te mettre la puce à l'oreille, mais là encore, ton irrésistible désir de chercher des noises à ta soeur remporte la partie. Faut dire aussi que tu n'avais jamais été très doué pour décrypter les émotions de tes pairs. Le contact humain n'ayant pas une seule fois été ta spécialité. Le seul sentiment que tu savais reconnaitre était encore la souffrance, pour en avoir insufflé une dose conséquente au cours de ta vie de mangemort.

Bien décidé à montrer au gosse comment tu mènes une enquête des plus sérieuses, tu entres dans l'établissement et gardes ton regard fixé au loin. Tu es ici pour montrer l'exemple et non pour laisser tes pupilles de mâle s'attarder sur le fruit défendu. Prenant bien soin de ne prêter aucune attention aux différents spectacles qui animent la salle, tu te fraies un chemin à travers les tables et les convives, dont les visages ne te sont pas toujours inconnus. Non loin du bar, tu crois apercevoir Hades Cromwell. L'homme a déjà croisé ta route autrefois, au temps de Poudlard. Petit sang-mêlé grotesque et insignifiant. Tu te demandes ce qu'il vient faire ici, sa présence t'intrigue sufifisamment pour que tu décides de t'approcher du comptoir.  Ce n'est qu'une fois arrivé devant la barmaid que tu te rends compte qu'il te manque quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Tu laisses échapper un juron et reviens rapidement sur tes pas. Foutu gamin, dans quelle jupe est-il allé se fourrer ? Tu plisses les yeux et tentes de le repérer à travers la foule dense et bruyante. C'est alors que tu le retrouves en compagnie de l'une des attractions phares du Filet du Diable. C'est bien le fils de son père, penses-tu en ton for intérieur, toi qui connais la vérité au sujet du géniteur de Bart. Tu l'observes un court instant et réfléchis à ta prochaine manoeuvre. Si tu t'avances trop près de sa créature et arraches brutalement ton neveu à ses contemplations -conformément à l'idée qui t'est immédiatement venue en tête- tu risques d'attirer l'attention des hommes de main de von Bäume, et cela n'était clairement pas dans tes intentions. Alors que si tu laissais Bart faire diversion, tu ne l'aurais pas dans les pattes pour mener ta petite enquête du côté de Cromwell. Et puis imaginer la tête de Myrt apprenant que son fils a connu ses premiers émois en compagnie d'une hybride valait son pesant d'or. Aussi, tu t'approches du gamin et lui offres ton sourire le plus bienveillant. "Si tu apprécies le spectacle, montre-le lui avec  ça." Ce disant, tu lui lances une bourse de gallions avant de tourner les talons. Leçon numéro un : toujours rémunérer un service bien rendu.

Tout ce qui animait Bart à ce moment-là s’éloignait au possible du désir sexuel. Peureux comme un rien à ce sujet, il ne se cache pourtant pas de sa fascination incessante pour les êtres qui avaient choisi ou non de faire de leur corps l’objet de nombreux rêves ou cauchemars. Le garçon s’imaginait tous ces hybrides qui riaient aux éclats, penchés au-dessus des couches des gens véritablement malhonnêtes, l’un perturbant les souvenirs de la femme et l’autre les émois du compagnon. C’était très certainement ce genre de fierté dont se contentait ces personnes, ou plutôt ces créatures. Le prewett plissa les yeux, traçant sa propre route au travers des bousculades, des embrassades et des soupirs langoureux pour ameuter la clientèle. Les yeux écarquillés comme aux noëls de son enfance, il s’empara de la première main venue et s’avança vers les sièges sur lesquels on l’assit. Un sourire plus tard, le voilà coincé avec une hybride qui, visiblement, était une très bonne danseuse (elle plaçait son pied à des endroits insoupçonnés). Le jeune déglutit, chercha désespérément une échappatoire à ce spectacle pourtant attrayant et afficha une mine rassurée quand il aperçut marlon revenir vers lui à la hâte.

Il crut à une réprimande, mais au moins il était sauvé : le gamin était mille fois plus à l’aise avec les cadavres d’animaux, qu’avec les objets de luxure et, même si, au fond de lui, ils l’obsédaient, il préférait jouer aux stalkeurs plutôt qu’être véritablement entreprenant. A peine eut-il le temps de prononcer le nom de son cher oncle, que ce dernier glissa une bourse entre les précieux doigts de la demoiselle, déblatérant d’un air ahuri qu’elle avait à s’occuper de lui, avant de disparaître dans la foule.

Le sorcier n’eut pas véritablement l’envie de comprendre réellement ce qui se déroulait et manqua de glapir quand la belle s’empara du bras du bébé travers pour le conduire on ne sait où. L’apprenti runiste manqua de faire un infarctus quand finalement il se dégagea de la délicieuse emprise, s’excusant mille fois de son air d’attardé avant de reculer d’un pas. L’hybride n’eut pas l’air de comprendre ce qui était en train de se passer et lui demanda si elle souhaitait être en compagnie de quelqu’un de plus masculin, ce que le gosse s’empressa de refuser avant de lui supplier de garder la bourse et de tracer son chemin.

Il lui faussa finalement compagnie, soupirant de soulagement, le dos trempé d’une moiteur qui avait traduit son instant de panique vif.
Manquait plus qu’à retrouver marlon et il se sentirait à nouveau moins seul. Un grognement s’échappa lorsqu’il aperçut son oncle au bar. Boire était bien plus amusant que de s’envoyer en l’air : enfin ce n’était que les paroles d’un puceau et profane dans ce domaine.
La grande tige se présenta devant tonton comme une calamité qui ne voulait pas filer. D’un air narquois il soupira maladroitement eh quoi tu voulais te débarrasser de moi ?. la bouche entrouverte pour exprimer son indignation, il s’affaissa près de lui. je me sens mieux avec les interrogatoires, qu’avec les miches, c’est plus intéressant ; tu as fait du repérage ? demanda bartholomeus avant de se tourner dos au bar, observant la foule, jouant aux clients intéressés comme un véritable agent secret. Palpitant.

C'est d'un air interloqué que tu observes ton neveu quitter la charmante créature qui lui tenait compagnie pour venir s'avancer dans ta direction. Tu te retiens de justesse de froncer les sourcils et te demandes quel est le problème de ce gamin. Tu lui donnes de l'argent afin qu'il puisse passer du bon temps loin des griffes surprotectrices de sa mère et le voilà qui accourt immédiatement vers toi, tel un chiot perdu sans son maitre. Visiblement cette petite sortie entre "hommes" allait se révéler plus compliquée que prévu. Le gosse n'était clairement pas prêt, si tu le laissais approcher de l'enquête, il allait tout faire foirer c'était certain. Il semblait bel et bien avoir hérité de Ford lorsqu'il s'agissait de tenir des propos malaisants et/ou tout à fait déplacés. Mais tu t'étais mis en tête de jouer les tontons cools pour faire enrager Myrth, alors tu n'allais pas reconnaitre que tu avais véritablement essayé de te débarrasser de lui en lui payant une pute. "Tu as réussi le premier test. Tu es parvenu à tourner le dos au divertissement et à la tentation pour te reconcentrer sur l'enquête. C'est un bon début." Tu lui accordes un clin d'oeil complice tout en te félicitant d'être capable de mentir avec un tel aplomb. Et puis sur un coup de tête, tu te décides à lui en dire un plus sur votre présence ici, après tout, il pourrait peut-être te servir d'apât… "Tu vois le gars un peu louche à côté de la porte de service ? C'est Hades Cromwell. Je le connais de Poudlard, une vraie balance, on ne peut absolument pas lui faire confiance. Et c'est justement pour cela que j'essaie de l'approcher." Oui, t'aimais bien les contradictions et autres défis impossibles à relever. "Cromwell bosse ici, mais je me demande quel est son rôle exact, s'il en sait beaucoup ou non sur les activités de son boss, Engel von Bäume." Quelques raisons personnelles t'avaient en effet pousser à démarrer une enquête à l'encontre des frangins von Bäume. Si tu parvenais à trouver des éléments compromettants à leurs sujets, cela pourrait servir tes intérêts à bien des égards. Mais pour l'heure, tu tenais à garder tes motivations secrètes, Bart n'avait pas besoin de tout savoir, du moins pas tant que tu ne serais pas certain de pouvoir lui confier un secret sans qu'il n'aille tout répéter à sa chère mère. "Le problème c'est que Cromwell me connait et qu'il ne m'apprécie pas particulièrement. Donc si je veux grapiller des informations à son sujet, il va falloir que je l'espionne un peu. Parce qu'il est certain qu'il ne se confiera pas à moi…" En revanche, il se laisserait peut-être approcher par un fringant jeune homme tel que Bartholomeus. Après tout, tu étais à peu près certain d'avoir déjà vu le regard de Cromwell s'attarder un peu trop longtemps sur ses camarades de dortoir à l'époque. Mais tu estimais qu'il était encore un peu trop tôt pour demander à ton neveu d'entrer en action, tu aurais d'abord souhaité lui faire croire que l'idée venait de lui-même.

Il avait attiré quelques regards en chemin, beaucoup se demandant ce qui n’allait pas chez lui, et pourquoi il avait fui la créature dont bon nombre serait prêt à se battre pour passer encore un peu plus de temps avec elle.
Ce n’était pas pour Bart ; non seulement parce que les femmes ne représentaient pas le seul objet de ses fantasmes, mais surtout parce que l’endroit s’avérait tout bonnement mal choisi pour le môme qui conservait sa peur derrière une fausse âme de romantique. Il se sentait davantage en sécurité avec son oncle, dont les mots le tenaient en haleine. Flatté des mièvreries de marlon, il le crut sur parole, s’accordant un ricanement dérangeant et cru avant de glisser ses pupilles vers ce certain Hadès. Il se tut soudainement. Il avait déjà croisé ce bougre lors de ses précédentes mésaventures au Filet du diable et notamment quand le prewett avait fait la connaissance de madame Valeska. Il laissa ses yeux fondre discrètement vers le coin de la pièce, observant davantage le concerné. Un hochement de tête confirma le plan de son partenaire ainsi que de son débrief digne des plus grands inspecteurs. Tout ça n’était pas qu’un jeu pour le gamin, lui qui avait longtemps attendu pour vivre une réelle mission même s’il n’en saisissait pas l’importance.

Le regard se perdant légèrement sur le bar, il fronça les sourcils quand la problématique survint au creux de ses oreilles. Comme il avait pu aider Ford à pénétrer dans le bordel sans se faire repérer (ou presque) il mit immédiatement son cerveau en route bien que la solution ne soit pas difficile à trouver. Bon et docile disciple, après quelques secondes de silence, bartholomeus se dressa sur ses jambes et, d’un air faussement assuré, il agita sa main comme si le remède était tout trouvé : ne t’en fait pas mon oncle, j’irai à ta place et je te ferai un résumé de ce qu’il aura pu me dire. Le sourire du gringalet traduisait sa détermination et son côté vantard. Et puis, je suis assez doué pour me montrer convaincant, je dois tenir ça de toi. Dit moi simplement ce que tu veux vraiment savoir sur lui et je t’apporterai tout sur un plateau.

L’idée de s’en prendre à un inconnu ne déplaisait pas à l’ancien serdaigle, il lui était d’ailleurs déjà arrivé d’oppresser tellement ses camarades à Poudlard qu’ils avaient fini par lui dire tout ce qu’il avait envie d’entendre (ayant suscité l’obsession d’un garçon à l’époque comme si le malheureux avait apprécié se trouver sous le joug du gamin, qui alors s’était mis à le fuir aussitôt).

Prêt à en découdre et faisant jouer de son « charme » que sa mère lui connaissait si bien, il se mit, sans faire attention, à afficher un rictus en direction dudit Hadès. L’heure de la récréation était sur le point d’arriver.

L’engouement de ton neveu pour cette prétendue mission était touchant. Tu n’en attendais pas autant de sa part, surtout en sachant qui était son véritable géniteur. Un bien étrange garçon ce Bartholomeus, qui préférait aller jouer les fouineurs pour le compte de son oncle plutôt que de profiter d’un spectacle privé. Et c’est justement cette bizarrerie qui attisa alors ton intérêt. Après tout, peut-être qu’en le prenant sous ton aile et en veillant tout particulièrement à ses faits et gestes, tu pourrais finir par en faire une potentielle recrue. Myrthild serait à coup sûr folle de rage et c’était justement ce qui motivait cette idée folle. Alors d’un air conspirateur, tu te penchas en avant, suffisamment près de ton neveu pour qu’il ne perde pas une miette de tes petites confidences. « Écoute, il vaudrait mieux que tu reviennes une prochaine fois, tout seul, histoire de ne pas trop éveiller ses soupçons. Et pourquoi pas même sous une autre apparence… » Même en supposant qu’Hades vous ai repérés tous les deux ce soir, il n’était pas certain qu’il se souvienne du visage de Bart lorsqu’il reviendrait quelques temps plus tard. Et quand bien même il parviendrait à le reconnaître, il serait suffisamment curieux pour écouter ce que le jeune homme avait à lui dire. « C’est un homme rusé alors il va falloir faire preuve de subtilité et ne surtout pas le brusquer. Le mieux serait sûrement que tu attires son attention afin que ce soit lui qui vienne vers toi et non le contraire. » Tu n’étais pas certain que la subtilité fasse partie du vocabulaire quotidien des Prewett, aussi cette épreuve constituerait un excellent moyen de tester les aptitudes de ton cher neveu. « Pour l’instant, tout ce que je veux savoir c’est si Cromwell n’est qu’un simple intendant de bordel ou s’il a l’air de s’intéresser à des activités plus illégales encore. J’ai toutes les raisons de croire que son boss est impliqué dans quelque chose d’assez louche, mais il est difficile d’atteindre Engel von Bäume, alors on va d’abord s’attaquer aux sous-fifres. » Quittant Hades du regard, tu laisses tes yeux parcourir le reste de la salle. Si certaines hybrides aux courbes flatteuses attirent ton attention, tes pupilles finissent par se poser sur un grand gaillard que tu n’avais jamais vu jusqu’alors et qui portait pourtant l’uniforme de l’établissement. Carcasse imposante, gueule peu avenante et chevelure décolorée, autant dire qu’il ne passait pas inaperçu et qu’il ne donnait pas non plus envie d’être approché. « Si ton talent de persuasion ne fonctionne pas sur Cromwell, tu pourrais peut-être essayer de te rabattre sur ce gars là-bas. » Jeter ton neveu dans la gueule du loup ? Non bien sûr que non, tu voyais là une simple manière de mettre son courage à l’épreuve, de voir si ce gamin avait véritablement les tripes dont il se vantait ou s’il n’était qu’un flagorneur à l’image de son vrai père. « Si tu fais tes preuves et que je suis satisfait du résultat, il se pourrait bien que je te confie d’autres missions dans le genre. Cela fait longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de former de nouvelles recrues, mais je crois qu’il est temps de m’y remettre. » Un clin d’œil entendu et il n’en fallut pas plus pour faire comprendre à Bartholomeus les enjeux de ce petit travail. Tu sors une dizaine de gallions de la poche intérieure de ton uniforme et tu les fourres dans la main de ton neveu. « On ne sait jamais, tu pourrais en avoir besoin pour délier certaines langues. Cela m’a fait plaisir de te voir mais toutes les bonnes choses ont une fin, il faut que j’aille au Ministère. Bonne fin de journée, Bart ! »