BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 i only knew that i'm with you (mona)

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ft. mona-mour
Le dimanche, chez les Prewett, c’est courses de chevaux volants avec Mona. C’était généralement une journée où tu ne perdais pas autant d’argent que d’habitude, puisque ta douce te foutait une petite tape sur le dos de la main quand tu commençais à fourrager trop loin dans ton porte monnaie vide. Mona veillait au grain à ce que tu ne t’éparpilles pas, et profites davantage de l’art des courses plutôt que des stands de paris. En effet, de tous tes vices, les courses aéro-hippiques étaient celui qu’elle partageait avec toi. Ainsi, c’était même elle qui en avait décidé ainsi, la veille, ou du moins, quelques heures auparavant, sachant que vous étiez rentrés de votre réception bien après minuit, alors que vous vous affaliez sur le lit, une fois les pompes balancées à l’autre bout de la chambre. C’était donc aussi un arrangement, un genre de no-man’s land pour assurer la paix du ménage, au moins pour un moment.

Ceci dit, la plupart du temps, lorsque Mona décidait un samedi soir que vous alliez aux courses le lendemain, c’est qu’elle avait saisi que quelque chose clochait dans ton comportement. Ainsi, le dimanche aux courses, c’était également une journée pour faire le point. Depuis le temps, Simone avait compris que si elle voulait pouvoir te soutirer des informations ou te tirer les veracrasses du nez quant à tes humeurs, mieux valait-il le faire sur un terrain familier.

Depuis le temps que vous squattiez le temps d’un brunch les salons à ciel ouvert réservés aux sangs-purs, on commençait à vous connaître. Et puis, jusqu’à la dernière fantaisie du Lord, tu faisais partie des principaux sponsors de ses courses, fournissant du whisky aux gracieux équidés volants. C’est que les bestiaux avaient besoin d’être imbibés pour concourir comme il se doit. Et, de temps à autres, leurs jockeys s’en donnaient aussi à coeur joie. Depuis, ils avaient cessé de passer commande, et tu te demandais bien avec quoi ils remplissaient les abreuvoirs des bestiaux, désormais.

« A ton avis, ils les biturent à quoi, maintenant que le firewhisky est interdit ? » que tu sors un peu de nulle part, tandis que tu sirotes ton thé. Vous avez beau être tous les deux tirés à quatre épingles, encore un peu échevelés de la soirée de la veille, il faut toujours que tu ruines le tableau en racontant n’importe quoi.

Tu préfères encore observer la réaction de ton épouse. Il n’y avait pas à faire de manières pour concéder que Mona prenait particulièrement bien la lumière de fin de matinée, ainsi installée, le menton un peu relevé comme si elle s’enivrait de l’air des cimes du champ de course aérien, à défaut de pouvoir le faire avec un whisky digne de ce nom. « Tu dois bien admettre, mimine, que ça risque d’être beaucoup moins drôle, si les chevaux sont sobres… »
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Diana Selvaggio
ENEMY OF THE STATE
Diana Selvaggio
Date d'inscription : 29/07/2019
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Âge : Vingt-huit ans (19/04).
Occupation : Ex-terroriste, ex-victime des Battues (short-term), lost and confused.
Allégeance : Numa, ce qu'il reste de la NSFW.
Particularité : Ceinture noire de taekwondo. Personne n'est surpris.
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at the races — août 2006
Sometimes I wish for falling, Wish for the release, wish for falling through the air to give me some relief, Because falling's not the problem When I'm falling I'm in peace It's only when I hit the ground It causes all the grief
C’était comme si elle portait le poids de leurs deux migraines.

Sous son front, une barre douloureuse l’avait cueillie hors du sommeil. Simone passa une main sur le visage, comme pour en dégager le mal qui y fourmillait. Un tempo qui battait sur sa boîte crânienne, concentré étrangement sous ses sourcils froncés. D’habitude, les gueules de bois se faisaient sentir du côté des tempes ; et la veille, Mona n’avait, proportionnellement à son entraînement de buveuse diurne, pas forcé outre-mesure sur la boisson -du bon vin sorcier et, sous cape, les derniers vestiges de l’empire du cognac. Heureusement pour Langford et elle, personne ne leur avait proposé de Whisky Pur-Feu.

A côté d’elle, elle pouvait sentir la présence de Langford. Se risquant à encourager le mal de crâne en se heurtant à la lumière du matin, elle ouvrit les yeux et tourna la tête vers son mari, plissant les paupières pour constater qu’il n’avait pas franchi le pas des deux premiers boutons de chemise. Elle était parvenue à se débarrasser, elle, seulement de ses chaussures.

« Debout… » fit-elle, une paume lui couvrant de nouveau les yeux, étendant son autre bras pour heurter gentiment son torse du dos de sa main. Ils avaient, aujourd’hui, l’obligation de sortir. Ou plutôt, Mona avait l’obligation de sortir Langford hors de l’humeur morose et du regard d’hippogriffe battu qu’il se traînait (encore plus que d’habitude) depuis quelques jours. Lui changer les idées avec leur routine aux courses -un lieu réunissant deux passions complémentaires (les chevaux pour l’une, l’argent pour l’autre). Une fois qu’il aurait parié assez de drachmes, ils pourraient enfin aborder le cœur du problème.
Du très gros problème. Ce n’était pas la première fois, mais c’était, sans aucun doute, la plus marquante -tant en termes de répercussion financière qu’émotionnelle. Simone sentait son quota de patience toucher à sa fin. Sentir l’énergie lui manquer dans leurs affaires n’était pas de bon augure -et se sentir usée jusqu’à la corde, à quarante-et-un ans à peine, encore moins.

Il soufflait une légère brise, à l’extérieur. Son mal de crâne s’était résorbé sans disparaître, acculé en un point minuscule sous l’effet de la potion Bonne Mine, avalée sitôt qu’elle avait mis le pied hors du lit. En dehors de ses sourcils légèrement froncés, qu’elle essayait de détendre face à la lumière douce de cette matinée estivale, rien ne paraissait, dans les hauteurs du salon de l’élite. Simone Ocasio Prewett, dans une robe vert d’eau brodée de fleurs, discutant gentiment avec son mari, tasses en main.

Personne ne voyait sur elle ni les Henare, ni la nature double de son vêtement, en réalité un pantalon sous la jupe -quant à sa gueule de bois, elle était dissimulée sous son chapeau, et sa discussion avec Langford, elle, démarrait avec un grognement peu approbateur de Simone. « Je les imagine mal les abreuver à la Bièraubeurre... Non non, soit ils vont les doper, soit ils vont trouver leurs arrangements au Ministère, et leur marchandise au marché noir… » Les yeux sur la piste de course en contrebas, elle souffla légèrement sur son thé, avant d’en boire une gorgée. Elle ne serait pas étonnée que ce pourri de Dolohov les laisse officier en contrepartie de services rendus, d’une compensation financière, ou avec la simple assurance d’avoir envers lui une dette. Le Mangemort aimait qu’on lui soit redevable. Quant à la marchandise… Son regard revint à Langford. En dépit de son état de loque généralisé, il s’était soumis au rituel du dimanche en enfilant la tenue chic adéquate. Mais l’œil aguerri de l’Ambassadrice ne s’y trompait pas : il suintait un parfum de désespoir des pores pâlottes de son mari. « Ford. » Elle reposa sa tasse. « Qu’est-ce que tu comptes faire, pour la suite ? » Tes investissements, tes décisions ; c’était ce qu’elle lui avait dit, au lendemain de la catastrophe. Depuis, les choses ne semblaient pas avoir réellement évolué.
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« Le marché noir, hein. » que tu répètes, sur ses talons, un peu pour toi-même. C’est qu’à force de multiplier les affaires, on n’aurait pas été surpris de savoir que tu trempais dans l’illégalité. Ceci dit, jusqu’à présent, tu t’étais bien retenu de faire affaire avec les mafias de vigueur. Par peur des représailles, sans aucun doute ; disons que la banque sorcière pouvait difficilement mettre la tête de ta marmaille à prix. Cependant, cette fois-ci, le coup avait été suffisamment dur pour que tu y songes de plus en plus. Offrir à tour de bras les bouteilles restantes à ceux qui étaient encore suffisamment courageux pour les boire en secret, ça allait deux minutes. Tu étais rarement totalement sobre dans la journée, mais ces derniers temps, tu atteignais des sommets d’ébriété, même la veille de missions, si bien que quelques fois, il était compliqué pour Sid de travailler en équipe avec toi.

Tu hoches la tête un peu dans le vent, écrasant entre ton pouce et l’index la mie de ton toast. Il n’était pas rare que le gouvernement ait des informations sur le marché noir. Peut-être qu’il s’agissait réellement d’un raccourci, voire d’une issue de secours, pour rebondir sur ta dernière erreur financière. Avec ce nouvel interdit, on pouvait être sûr que les plus fortunés seraient capables de mettre un prix d’or pour se procurer de l’alcool de sous la cape. « Pauvres bêtes… » que tu maugrées, comme si le précédent régime des montures était plus sain que le dopage. Hé, on dirait presque que tu parles de toi-même.

Tu mastiquais ton morceau de pain et, soudain, ton regard fuit un temps celui de Mona, alors qu’elle te demande ce que tu avais prévu pour la suite. En temps normal, tu n’aurais pas attendu sa permission pour te lancer ailleurs. Mais il fallait avouer que cette fois-ci, tu avais traîné de la patte encore plus longtemps que d’habitude.
« Je sais pas. » que tu réponds dans un souffle, la seule fois sans doute où tu es honnête. T’as un coin de toast qui reste bloqué dans ta gorge, tu émets un râle rauque avant de jeter un coup d’oeil alarmé à ton épouse. Tu secoues imperceptiblement la tête, infichu de savoir comment tu allais t’en sortir cette fois-là.

Un silence plane, pendant lequel tu restes pantois. Peut-être parce que tu en avais marre de courir à droite à gauche en jetant tes gallions par les fenêtres. Peut-être que tu aimerais te poser, travailler d’arrache pied et récolter le fruit de ta besogne. Peut-être que pour une fois, tu voulais être honnête.
Sauf que c’était pas ce qu’on te demandait.
Alors tu te redresses, t’affales sur le bras de ta chaise, cherchant de nouveau le regard de Simone dans sa silhouette te masquant un peu le soleil.
« On pourrait remplacer les pégases par, eeeh, des sombrals ? … » Tu ménages un petit silence, le temps qu’elle roule des yeux. « Je sais, je sais, c’est pas donné à tout le monde de les voir… Mais t’imagines ? Première course, le public est mitigé parce qu’il sait pas trop ce qui se passe ; et là, bim, un jockey tombe de sa monture et clamse ; mort en direct, et ça y est, tout le monde a le droit de voir les bestiaux ! » Tu ouvres les bras, feignant d’être fier de ton idée. « Bon, bien entendu, ça nécessiterait de buter un mec à chaque course ; mais je suppose que les cellules d’Azkaban fourmille de candidats… »

Oh, le réel problème n’était pas de trouver une nouvelle idée saugrenue. En y réfléchissant un peu, tu avais eu de quoi meubler. Ce que Simone voulait sans doute savoir, c’est quand est-ce que tu allais arrêter de dilapider une fortune que tu n’avais plus ; comme si aligner les gallions pour ne plus jamais les revoir allait finir d’éloigner le souvenir de ton père, voire celui de ton fils. Si on s’exaspérait de ta gestion financière, on en oubliait momentanément à quel point tu étais un horrible parent.

« L’avenir, ça va être d’investir dans le divertissement ; t’avais vu juste depuis un moment déjà, mimine. » Tu essuies les miettes de tes mains. « Le Lord pourra jamais rendre tout ça interdit ; il perd le Quidditch, il perd le soutien des masses. » Toutefois, il n’avait pas eu peur de vous confisquer l’alcool et le tabac sorciers. Et son autorité était telle que personne dans la haute n’avait bronché plus que ça. Décidément, les grandes familles dans votre genre préféraient tout contenir pour sévir dans les antichambres.

« Je pourrais t’en pondre à la pelle, des idées comme ça, chérie. Le seul problème, c’est que ça veut dire que c’est avec Dolohov que je devrais faire affaire. » Ton sourire disparaît, ton regard s’assombrit, et le thé aurait presque un goût rance rien que de prononcer son nom. Tu observes les traits de Mona se tendre et se tordre secrètement.
Il y avait deux points sur lesquels vous tombiez toujours d’accord : les courses aéro-hippiques, et le mépris pour Antonin Dolohov. « Et tu sais aussi bien que moi que, moins on le voit, mieux on se porte » admets-tu avec un nuage de mépris dans ton thé « contrairement à Diego, d’ailleurs… » lâches-tu comme une bombe, en avalant une gorgée.

Tu fais le malin, mais tu n’as pas l’air de réaliser que c’est, entre autres, à cause de ton rejet face à sa métamorphomagie que Diego était allé chercher de l’aide auprès du pire d’entre vous. Et ça, à voir si Mona avait suffisamment décuvé pour te le faire remarquer.
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Diana Selvaggio
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Il ne savait pas.
Allons bon.

Mona attendit, sondant ses traits une seconde. Une seconde, puis une autre ; le silence perdurait de façon inhabituelle. Ford ne se taisait jamais si longtemps et, devant ce manque de bruit désarçonnant quand on savait que Prewett était capable de sortir les pires abominations dans le but de meubler l’espace auditif, la sorcière haussa les sourcils.

Si elle y avait encore cru, elle se serait dit que cette fois, peut-être, serait la bonne -qu’il ne savait vraiment pas. Qu’ensuite, rien ne suivrait ; rien, nada, le vide dans le crâne infecté par la bêtise du Sang Pur.

Mona aurait voulu avoir tort de ne pas y croire, cette fois. Elle aurait souhaité qu’au lieu des idées saugrenues, des investissements douteux et des échecs programmés, Ford admette le sabotage et la défaite, accumulée sur des dizaines et des dizaines de ratés royaux -qu’il abandonne la partie, des années trop tard, et se résigne à être le Prewett le moins fortuné de l’histoire.
Là et seulement là, quand il aurait abandonné ses ambitions déplacées et accepté son incapacité à redresser la barre d’une frégate à la dérive alors qu’il peinait à ramer sur une barque, alors ils pourraient enfin souffler, se débarrasser des espoirs insensés et des rêves de grandeur -et peut-être enfin, avancer enfin.

Mais Mona n’y croyait plus.
L’exposé de son nouvel éclair de génie (qui l’avait probablement frappé sur l’instant, comme d’habitude) la fit se heurter à une nonchalance interne alarmante. Simone s’en foutait. Terriblement.
Elle poussa un soupir alors qu’il l’abreuvait encore de ses idioties ; elle n’écoutait plus, et prit une gorgée de son thé en détournant le regard.
Bla. Bla. Bla.
Au début de leur mariage, elle s’en serait amusée. Maintenant, elle préférait submerger son esprit douloureux sous les notes d’une Gnossienne de Satie. Il aurait été capable d’aggraver sa migraine.

Dolohov. Comme une aiguille, le nom fit éclater sa bulle mentale. Mona fronça les sourcils, et, avant qu’elle puisse ériger de nouveau sa barrière avec les premiers vers de Macbeth, Ford enfonça le clou final.
Comme si la connerie était rétroactive, elle reçut en même temps l’intégralité de la conversation. Les sombrals. Les jockeys. Puis Diego.
Sa migraine s’aggrava.

« Bien, bien, je vois que comme d’habitude, tu n’as rien », fit-elle en se frottant la tempe. « Rien de viable, rien de réaliste, rien, oui, c’est ça. » Elle insista sur un nœud particulièrement douloureux, regrettant de ne pas pouvoir enfoncer ses doigts dans sa boîte crânienne pour en sortir le mal de tête, Ford, l’épineux problème qui traînait depuis le père -et que Mona se coltinait depuis leur mariage. Grâce à l’union de leurs deux magies, elle se sentait presque physiquement concernée par les aléas de la bêtise de Ford -son angoisse, ses doutes, son obstination, elle les sentait presque faire écho, depuis l’écran de ses yeux de merlan frit.

Si elle avait trouvé l’instigateur (car une si mauvaise idée, c’était forcément celle d’un homme) de ce sort conjugal, elle l’aurait sans aucun doute étripé sur place. « On en est à combien d’essais ? Trente-six ? Trente-sept, si on compte l’élevage de Strangulots qui est tombé à l’eau avant que tu signes (par Merlin merci) le contrat. Oh et puis, on s’en fiche. » Mona secoua la main comme pour chasser un nuisible. « Enfin peu importe, je m’en fous. Complètement. Tu te rends compte ? » Ç’aurait dû être alarmant ; mais même le fait de s’en contrefoutre la laissait de marbre. Son cœur battait tranquillement, sur la mesure de la Gnossienne, et sa poitrine se soulevait avec une régularité impeccable. Il faisait bon, le ciel dégagé -seul son début de migraine l’ennuyait légèrement.

Ce n’était pas Ford qui allait lui tracer des runes sur les tempes, certainement.

« Que tu te plantes ou que tu réussisses me laisse profondément et parfaitement indifférente. » Elle fronça légèrement les sourcils, portant de nouveau sa tasse à ses lèvres -le ton était égal, à la hauteur de cette anesthésie générale. « Je suis blasée. C’est ça, oui, blasée. » Elle éloigna sa tasse avant d'en prendre une gorgée, continuant plutôt sur sa lancée. Mona avait, pour quelqu'un qui se disait amorphe, beaucoup de choses à dire. « Je sais que tu es voué à te planter, que tu te complais à te planter, tout ça pour le faire payer à ton père, ah ! et que tu continueras à te planter quoi que je fasse, ou dise, ou que quiconque fasse, ou dise, parce que le rôle de raté est celui que tu préfères, que ce soit dans les affaires, ou le reste. » Diego, Lizzie, elle ; elle ancra ses yeux dans les siens, et but, enfin, une autre gorgée de son thé, comme s'ils discutaient du numéro sur lequel parier en ce dimanche.
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ft. mona-mour
Au début, tes pitreries boursières et tes rocambolesques projets avaient fait rire Mona. Ça n’était pas gagné, au vu de la situation dans laquelle elle était embourbée. Tu avais déjà souffert d’un mariage arrangé, ainsi, tu pensais savoir t’y faire pour essayer de gratter un semblant de sympathie à ta jeune épouse. Le problème, c’est que cette jeune épouse en question était bien plus futée et pragmatique que toi ; ainsi, très vite, tes bourdes financières s’étaient mises à l’offusquer, voire à la sidérer. C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à lever les yeux au ciel lorsqu’une énième personne venait l’aborder pour parler des échauffourées de son fichu mari.
Mais à présent, force est de constater avec horreur que tout ça ne lui faisait plus rien. Et, pour un escroc comme toi, il n’y avait pas de pire réponse que l’absence de réponse. Ainsi, si Mona se prenait de plein fouet tes angoisses, du fait de votre magie liée par le mariage, tu ne recevais de son côté plus aucun signal. Car la magie de Mona qui bout parce que tu dis de la merde, c’est la preuve que tu as son attention.

Tu n’étais peut-être pas amoureux de Mona, mais tu l’aimais, à ta manière, douteuse et ambiguë. Ainsi, même si elle était ta femme depuis près de vingt ans désormais, tu n’avais eu de cesse de te comporter comme le pire des prétendants. A l’instar de ce sale môme qui vous tire les cheveux parce qu’il est amoureux de vous, tu faisais chier Mona pour attirer son attention. Et pas que la sienne, d’ailleurs ; celle des médias et de la société bourgeoise sorcière. C’est pas faute d’avoir dilapidé un empire, tu tentais en vain de t’en reconstruire un autre, à grands renforts de scandales. Un bad buzz reste un buzz, après tout.
De fait, quand tu avais découvert que ça ne l’amusait plus, tu avais redoublé d’efforts pour lui arracher une réaction, fût-elle consternée, pour leur arracher un article, fût-il incendiaire.
Alors non, ça n’était pas une manière de prétendre que c’était de sa faute que tu continuais à inventer de la merde, mais presque. Si ça n’avait pas été pour son exaspération adoré, tu aurais trouvé n’importe quelle autre raison. Tu cherchais à justifier tes échecs et autres idées saugrenues de toutes les manières possibles. Pour te donner l’impression que c’était pour les autres que tu faisais ça ; alors qu’au fond, c’était un simple désir égoïste, une affaire entre ton père, tes frustrations et toi.

« De quoi tu parles ? Ça n’a rien à voir avec mon père ! » Ça avait tout à voir avec ton père. A voir ton visage grimaçant, même toi, tu n’as pas l’air de croire à ce que tu dis, et pourtant, tu avais pu en refourguer, de la cochonnerie. « Tu crois que je le fais exprès ? » Bien entendu, tu n’avais jamais été bon en affaire, et c’est pas demain la veille que ça allait changer. « Tu crois que ça m’amuse de vous voir me juger à tort et à travers ? » Effectivement, ça t’amusait peut-être pas, mais au moins, on te remarquait.  
Les dents serrées, tu essayes de ne pas trop lever le ton pour ne pas attirer trop de regards sur vous ; c’est bien la première fois que tu prends ce genre d’initiative. « Tu crois que je cherche à pas me faire respecter ; pas même par mes propres enfants ?? »

Tes yeux trop clairs ne se défilent même pas, lorsque le pégase sur lequel tu avais parié se foule l’aile droite en fonçant dans une barrière et est banni de la course.
Tu te rassois au fond de ton siège, soufflant comme un muffle, préparant ta prochaine ineptie. « C’est pour vous que je fais ça. » Oh non, tu n’as pas osé. Elle va te réduire en bouillie, comme du porridge. « Ça peut paraître difficile à croire, je sais, mais je veux me montrer digne de vous tous » Sauf de Diego, peut-être ? « Tu sais pas ce que ça fait, toi ; ils t’adulent tous les trois, quoiqu’en dise cet ahuri d’Andrew. Diego me prend pour un monstre, Andrew, ça ne saurait tarder, quand il comprendra dans quelles mains de harpie on va le refiler, et Lizzie… Lizzie me prend pour un con... » Et, contre toutes attentes, c’est cette perspective qui semble le plus t’atteindre ; comme un deuil que tu n’aurais pas encore mené jusqu’au bout. Que Lizzie ressemble énormément à sa défunte mère n’arrangeait en rien les choses.

Et, qui sait, tu venais de lui aligner les pires conneries qui pouvaient trouver source dans ta caboche, dans le simple but de la sortir de ses gonds. Engueule-moi, si tu veux, mais ne m’ignore pas.
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Diana Selvaggio
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Lorsque Ford nia expressément le rapport avec son père, les sourcils de Mona se haussèrent tout juste – même cet effort-là lui semblait inutile et vain, face à ce déni tenace, planté comme une mauvaise graine dans le cœur meurtri de son époux. Il y en avait de la souffrance, chez les Prewett ; comme dans toutes les familles, et particulièrement celles de leur sang. Quand on y regardait, ce n'était pas mieux ni chez Ocasio, ni chez Henare – mais au moins, chez elle, on exprimait à grands cris son mécontentement, et Mona préférait les plaintes de sa mère, et ses récriminations dramatiques à en pleurer (un trait familial dont Simone avait également hérité, quand bien même elle aimait à penser le contraire), au non-dit total qui régnait dans la famille de Ford. « Tu crois que je le fais exprès ? » « Oui. » « Tu crois que ça m’amuse de vous voir me juger à tort et à travers ? » « Peut-être que oui. » « Tu crois que je cherche à pas me faire respecter ; pas même par mes propres enfants ?? »

A cela, Simone ne répondit rien ; elle avait détourné la tête, et regardait la course qui cavalait sous leur nez. Bien sûr qu'il souhaitait le respect, et c'était bien cela l'essence du problème : à force de vouloir redorer le blason des Prewett, de chercher le coup d'éclat qui le ferait briller auprès des siens, Ford s'était échiné à creuser la tombe du respect qu'il traquait si férocement. En cinquante ans, n'avait-il pas encore saisi que sa méthode était mauvaise ?

Un long, profond soupir permit à Mona d'évacuer les miasmes d'une colère passée, traînait sous sa peau avec indolence. L'apathie émotionnelle persistait en dépit des idioties que lui servait désormais Ford ; pour la première fois, sa migraine avait uniquement à voir avec les excès de la veille – et possiblement l'intensité du dernier cours de légilimancie avec Abbas. Ford n'aggravait, ne soulignait, n'inspirait rien – du vide, qui se manifestait en un « bla bla bla » monotone à ses oreilles. Il aurait pu lui parler de la prochaine paire de chaussettes qu'il rêvait d'acheter, ç'aurait été du pareil au même.
C'était trop tard : Mona avait déconnecté.

« Andrew et Lizzie me détestaient, quand je suis arrivée », commença-t-elle à énoncer, factuelle. « J'ai fait des efforts pour les protéger, ils avaient encore besoin d'une mère. Le respect vient ensuite, Ford, c'est quelque chose de naturel, surtout chez les enfants. » Elle but une gorgée de son thé. « Si toi, par exemple, tu avais été là pour eux au lieu d'essayer de reconstruire l'institution Prewett, ils t'adoreraient. Il n'y a pas besoin de soulever des montagnes de Gallions pour être aimé des siens. Et on ne va pas parler de Diego. » Son regard se reporta sur lui, à la mention subite de leur dernier enfant, éternel sujet de querelle ; ç'avait été un calvaire de sentir toutes ces années le dégoût du père pour son fils – métamorphomagie, caractères opposés, qu'importaient les raisons, qui avaient au fond toutes à voir avec lui-même ; les faits étaient que Diego désormais portait en lui une blessure profonde, causée par l'imbécillité de l'homme qui aurait dû plutôt prendre soin de lui. « Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, et ne compte plus sur moi pour te secouer, c'est fini », conclut-elle, avalant le reste de sa tasse avant de la reposer. « Star Chaser est hors-jeu, tu devrais aller rectifier le tir avant la prochaine course. » De son sac, Mona produisit quelques pièces qu'elle tendit à Ford, une expression de vague désintérêt au visage.
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ft. mona-mour
Tu ne te rappelles plus trop des débuts de Mona dans votre vie. Sa présence dégageait une impression, sereine mais lasse pour autant, qu’elle avait toujours vécu avec vous. Moira, peu à peu, était devenue une entité en laquelle vous aviez tous cru, que tu avais vénéré, sur laquelle tu t’étais reposé, trop, pesant trop lourd, ton empire s’effondrant et l’entraînant sous les décombres. Tout le monde t’avait fait comprendre que tu étais responsable de son décès, si bien que tu n’avais jamais vraiment cherché à savoir en quoi tu l’étais. A l’époque, il n’y avait que Lizzie et Andrew qui, aveuglés par le chagrin, n’avaient pas cherché à savoir pourquoi maman était partie, ne se lamentant que sur le fait, indéniable, qu’elle était partie.

A présent, il était difficile aussi de se dire qu’ils avaient pu ne pas aimer Mona, à voir comme Lizzie s’empressait de venir lui confier tu ne sais trop quoi sur sa vie, murmurant à son oreille, le sourire en coin ou le sourcil soucieux, quand elle venait en visite. Même Andrew avait fini par baisser sa garde, et on pouvait discerner que ses bougonnements étaient juste là pour la forme, et que malgré tout, il aimait bien que Mona se préoccupe de lui.
Parce qu’en vérité, les enfants n’avaient pas aimé Mona parce qu’ils ne la connaissaient pas. Toi, c’est parce qu’on te connait qu’on t’aime pas.
Les gens qui ne faisaient que te croiser dans les soirées mondaines te trouvaient même parfois de compagnie assez agréable. Pour celles et ceux qui n’avaient à supporter tes blagues vaseuses que quelques heures, l’épreuve était supportable, encore plus s’il y avait de l’alcool dans vos verres. Parfois même, tu pouvais te montrer véritablement drôle. Du reste, tu pouvais devenir une vraie plaie à la longue.

C’est un peu comme ça qu’on pouvait s’imaginer la chose. Si les enfants avaient su guérir, tu restais une plaie pour Mona. Rien de bien grave, juste un bobo indisposant, comme un caillou dans une chaussure, ou une coupure dans le pli d’un doigt. Et, si tu avais voulu faire la lumière dessus, peut-être que Moira avait souffert de ce même caillou, autrefois. Même avant Mona, au final, tes deux aînés entretenaient des rapports particuliers avec toi. Parce que Moira était tout, Moira vous rassemblait tous et Moira tenait le navire. A l’époque, si Lizzie supportait encore de dîner en ta compagnie, c’était parce que Moira lui faisait la conversation.
A tes yeux, par deux fois, tes épouses t’avaient fait de l’ombre. Et, au lieu que ça te serve de carburant pour te surpasser et devenir quelqu’un de meilleur, ça t’avait juste conforté dans l’idée que de toute façon, tu ne pourrais jamais les égaler, et que, tant qu’à y faire, autant que quelqu’un ait le mauvais rôle dans cette histoire. Après tout, tu redoutais tant ton père qu’il était quasiment obligatoire que tu deviennes comme lui…

« A quoi bon parler de Diego de toute façon » que tu maugrées, les lèvres pincées. Le bruit des pièces claquant sur la table te sort de tes sombres idées. Tu observes tour à tour les Gallions puis Mona. Ainsi, elle non plus ne s’attendait plus à ce que tu changes ; elle y avait peut-être cru, dans un autre temps. Mais cette fois-ci, elle n’avait pas voulu y sacrifier le reste de sa santé, et avait ainsi bondi du train, lancé au grand galop vers le prochain mur dressé sur ses rails. Tu soupires et empoches les sous, comme par obligation.
Tu te rends au stand des paris, laissant traîner tes oreilles sur le chemin, pour prendre la température des pronostics. « J’ai entendu dire que Sterling the Third était au meilleur de sa forme ! » « Oui, je voulais laisser sa chance à Belle de Jour, mais je pense qu’au prochain départ, elle est hors-jeu ; ça se voit à des kilomètres qu’elle n’en peut plus… »

Tu soupires, pianotant au comptoir du bureau des jeux. Ça paraissait presque trop facile. Peut-être que cette fois-ci, tu n’aurais pas eu à chercher plus loin… « Mettez tout sur Belle de Jour » que tu assènes, plaquant les pièces sur le bois. Le bookmaker fronce discrètement les sourcils, semble vouloir te demander si tu étais sûr de ton choix, se ravise finalement et récupère tout ce qui te restait du budget que Mona avait calculé pour les courses d’aujourd’hui.
Tu retournes à ta place, te composant un sourire satisfait, comme si de rien était. « Voilà, cette fois, c’est la bonne ! Allez ma Belle, ne déçois pas ton vieux Ford ! » Et, affrontant à peine le regard de Mona, sous prétexte que tu aurais le soleil dans la tronche. « Est-ce qu’on commande encore quelque chose ? Ou on rentre après celle-là ? »
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Diana Selvaggio
ENEMY OF THE STATE
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at the races — août 2006
Sometimes I wish for falling, Wish for the release, wish for falling through the air to give me some relief, Because falling's not the problem When I'm falling I'm in peace It's only when I hit the ground It causes all the grief
Quand Ford tourna les talons, requinqué par les Gallions qu'elle venait de lâcher, Simone inclina légèrement la tête en avant, se pinça l'arête du nez, et poussa un long, très long soupir. Il aurait fallu des milliers de soupirs comme celui-ci pour évacuer les années de frustration, d'agacement et de colère ; avec le temps, elle avait su apprendre à découper la case « Langford » d'un coin de son crâne, et se détacher de ces émotions virulentes. Oh, elle n'était pas dupe – quand bien même ils s'écharpaient à l'occasion et que tout semblant d'affection avait déguerpi depuis des lustres, Mona recouvrerait éventuellement sa patience, et tout redeviendrait comme avant. Tout, dans ce mariage, reposait sur elle ; Ford ne changerait jamais, et il aurait été idiot de gaspiller son énergie à l'espérer un jour. Simone se contentait désormais seulement de lui interdire (quand, un temps, elle essayait encore d'en discuter sérieusement avec lui) ses fausses bonnes idées lorsqu'elle le pouvait encore, distillait distraitement assez d'argent pour ne plus l'entendre geindre, concentrée sur ce qui comptait réellement – soit, tristement, tout ce qui n'était pas lui. Leur mariage était mort depuis bien longtemps, et Simone se contentait de sauver les meubles lorsque Ford faisait mine de couler le navire.

Déjà, fut la première pensée au retour dramatiquement rapide de son époux. Elle aurait bien siroté son thé en solitaire encore un peu, à se demander si le dimanche de son fils cadet était plus agréable que le sien, si Alden avait terminé son papier-réponse à Bruti (certainement que oui, ce genre de choses devait être exécuté dans l'heure), si Grishka III allait remporter la prochaine course – elle allait même commencer à songer à ses dossiers, à l'ambassade, preuve indéfectible que Simone, en cet instant (comme en beaucoup d'autres), se serait bien passée de son retour.

Ah, si elle avait su. Si elle avait seulement daigné jeter un œil à la face faussement composée de Langford, annonciatrice d'un malheur imminent, elle aurait pu lui souffler le feu du chaudron avant qu'il ne lui explose à la figure. Ce fut, à peu de choses près, l'expression de Simone quand elle tourna la tête vers lui. « Tu te fiches de moi ? » fit-elle sur un ton indescriptible, qui pouvait aussi bien annoncer la sacro-sainte colère, ou la suite d'un désintérêt profond, tout décryptant une brève seconde l'air goguenard du sorcier. « Tu sais quoi, très bien. » Elle reposa tasse et coupelle sur la table, se redressant dans son siège pour ne pas plus froisser son humeur. « Tu vas rester jusqu'à la fin de la course, et gentiment regarder nos vingt Gallions disparaître parce que tu es un imbécile, puisque tu as l'air d'y prendre tant plaisir. » Elle avait retrouvé le faux-calme détaché de leur échange, exposant les faits comme si elle lui donnait la recette d'un philtre quelconque. Pas celle de l'idiotie finie – il la maîtrisait mieux que quiconque. « Je n'ai pas envie d'assister au massacre aujourd'hui, je m'en vais », conclut-elle en détournant le regard un instant, pour se lever d'un même mouvement. « Si tu veux continuer à te saboter, il y a aussi Jolly Humper qui revient de blessure. Après un mouvement de menton en direction de la piste, son regard revint se ficher dans ses yeux clairs, là où toute trace d'intelligence semblait avoir disparu depuis bien longtemps. Tu peux peut-être miser ta chemise, cette fois. » Qu'il était bête. Et qu'elle était idiote, pour l'avoir supporté depuis tout ce temps.

Un regard, et Simone se détourna. Sans soupir, sans remarque, sans sel - rien qu'une indifférence lasse, qui mettait gentiment ce mariage en péril.
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