Swansons + You Only Live Twice

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Sullivan se taperait presque la tête sur son bureau. Le seul problème était qu’il n’avait pas le moindre centimètre carré de libre pour pouvoir y apposer brutalement son front. Il adorait être membre de la brigade du ministère, vraiment. Il adorait partir à la chasse au résistant avec Reinir. Le plaisir de pourchasser sa proie était des plus délectables. Encore plus si celle-ci lui résistait. C’était toujours agréable d’avoir une proie qui ne lui résistait pas mais le plus gros du plaisir résidait plus dans la chasse que dans la capture (enfin si capture il y avait…). Il se prenait même à presque apprécier la compagnie du clébard. Presque étant là le mot clé. Il lui tapait la plupart du temps sur les nerfs et il détestait cette manie qu’il avait de le surnommer « gooseman ». Les premières fois où il l’avait appelé comme ça, il l’avait remis à sa place d’un sort bien placé, mais c’était comme si cela ne lui faisait rien. Alors petit à petit il avait résisté à son envie des plus légitimes de s’en prendre à lui à main nue et de lui tordre le cou. Malgré ça, il avait ses rares moments durant lesquels Sullivan arrivait à le supporter. Et puis il était un très bon partenaire de chasse.

Mais actuellement, Reinir n’était pas là, et il ne savait absolument pas où il se trouvait. Et bizarrement il se prenait à regretter le fait de ne pas être en sa compagnie. Le boss l’avait collé à son bureau pour la journée pour rattraper la paperasse qu’il avait en retard. Il lâcha un grognement digne de Reinir en observant la taille des montagnes de papier qui s’entassaient sur son bureau. Il se retint une nouvelle fois de se cogner la tête sur le bureau, pensant qu’avec autant de paperasse, une bonne partie finirait par terre et qu’il aurait en plus à tout ramasser.

Franchement, à quoi pouvait bien servir toute cette paperasse quand la plupart des personnes qu’ils pourchassaient finissaient morts soit sous ses sorts, soit sous les crocs ou les griffes de Reinir ? S’ils étaient morts c’est que l’objectif était accompli. Si la cible arrivait à s’échapper, il pouvait comprendre l’intérêt, mais… Il ne voulait pas se lancer de fleurs, mais Reinir et lui était un sacré bon duo et jusqu’à présent aucune cible ne leur avait échappé et avait soit été tué, soit neutralisée et capturée.

Il inscrivit un point final sur le papier qu’il était en train de remplir et soupira légèrement de soulagement en se disant, en bon optimiste qu’il était, que c’était déjà ça de moins à faire. Il se redressa un peu avant de se saisir du papier suivant quand un cri aigu retentit dans le bureau faisant se relever toutes les têtes de leur bureau. Inconsciemment, sa main se rapprocha de sa baguette, prêt à la dégainer. On ne savait jamais. Il y avait toujours un imbécile assez fou pour tenter une attaque, même s’il doutait que quiconque avec de telles intentions puissent passer les nouvelles mesures de sécurité du ministère. Il regarda sur sa gauche. À ce moment-là la voix surexcitée cria son nom. Il écarquilla les yeux. Pourquoi lui ? Et surtout qui est-ce qui pouvait bien venir au bureau pour l’interpeller comme ça ? Avant qu’il ne puisse tourner la tête dans la direction de laquelle provenait la voix, un poids se jeta sur lui, le renversa de sa chaise et le plaqua au sol.

L’atterrissage lui coupa le souffle et lui fit fermer les yeux. Quand il les rouvrit il aperçut tous ses papiers, qui se trouvaient auparavant sur son bureau, bien rangés, qui volaient un peu partout dans les airs. Un sentiment de découragement et une envie de pleurer l’envahit.

Il allait repousser son assaillant qui se collait à lui, quand la voix de son chef retentit dans le bureau. Il pouvait jurer qu’on pouvait l’entendre dans tout le ministère. « SWANSON !! » Un frisson lui parcourut le corps. Tout ça ne sentait pas bon pour lui. Et pourquoi pour lui, sérieusement ? C’était quand même lui qui se faisait agresser alors qu’il était bien gentiment assis à son bureau à obéir aux ordres de son chef et à remplir cette foutue paperasse. Il essaya en vain de repousser son agresseur tout en répondant à son chef. « Sorry, sir… » « Not you ! The other ! » L’autre ? Quel autre ? Il est le dernier membre de sa famille à porter le nom de Swanson. Alors de qui est-ce que son chef voulait bien parler ? « Um, sorry sir… » Il tenta à nouveau de repousser son assaillant qui c’était mis à frotter son visage contre sa poitrine. Sérieusement ? « But what… » Nouvelle tentative. Nouvel échec. « Other… » Il baissa les yeux vers l’autre personne qui leva les siens vers lui au même moment.

À ce moment-là, ses yeux s’écarquillèrent et il se figea totalement. Sa bouche s’ouvrit et se referma sans qu’aucun son n’en sorte et la fin de sa phrase mourut dans sa gorge. Non… Ce n’était pas possible. C’était un cauchemar. Comment pouvait-elle être ici ? Surtout comment pouvait-elle avoir survécu à l’attaque ? Certes elle avait réussi à transplaner avant qu’il ne puisse la voir mourir, mais vu la façon dont Reinir s’était acharné sur elle, il avait été sûr et certain qu’elle n’avait pas pu survivre à l’attaque. Alors en plus un transplanage dans son état, c’était la mort assurée.

Profitant de son immobilité, Neil resserra sa prise sur lui. Sullivan ne réagit même pas, complètement choqué par la nouvelle de la survie de sa sœur et surtout de sa présence sur son lieu de travail.

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You Only Live Twice

Sullivan Swanson & Neil Swanson

Neil poussa un soupir plaintif et bruyant tout en balançant sa tête en arrière. Elle donna ensuite une impulsion à la chaise de bureau sur laquelle elle était affalée pour la faire tourner sur elle, soupirant de plus belle.
Elle en avait assez. Elle n’en pouvait plus d’attendre.
Ça faisait plus d’une heure qu’ils étaient rentrés de leur traque avec Keith et ça faisait donc plus d’une heure que son fiancé était enfermé dans le bureau de leur supérieur pour faire son débriefing.
En quoi est ce que c’était compliqué de faire un débrief ?
Elle ne comprenait pas.
Ils avaient traqué leur proie, l’avait trouvée et l’avait abattue. Voilà. Ça prenait littéralement trois secondes.
Alors pourquoi est ce que c’était aussi long ?!

Neil poussa un énième soupir accompagné par une volée d’insultes et immobilisa brusquement sa chaise.
Bon.
Rien ne l’obligeait à rester là en attendant que Keith en ait terminé pas vrai ? Elle balaya les alentours du regard et haussa les épaules avant de se relever d’un bond. Elle pouvait bien faire un tour dans les bureaux en espérant trouver quelque chose d’intéressant à faire.

Les mains enfoncées dans les poches, elle commença à déambuler tranquillement dans les allées de l’étage, fredonnant un air de musique, regardant sans cesse autour d’elle dans l’espoir de trouver un truc intéressant.

La louve s’immobilisa brusquement, les sens en alerte et prit une grande inspiration.
Cette odeur.
Elle la connaissait.

Elle huma avec plus d’insistance, se concentrant le plus possible. Ouais, elle connaissait cette odeur.
Elle l’avait déjà sentit plusieurs fois en passant dans ce coin du ministère et à chaque fois, elle avait tiqué.
C’était une odeur familière. Vraiment familière.

Elle se remit rapidement en route, remontant la piste, et s’immobilisa une nouvelle fois quand son regard se posa sur un type, installé à un bureau.

Bordel. De. Merde.

C’était impossible que ce soit lui. C’était tout simplement impossible.
Mais pourtant elle en était persuadée. C’était pour ça que son odeur lui semblait si familière.

Elle poussa un cri strident sous l’excitation, tout en sautillant sur place.
Le type se tourna rapidement dans sa direction et cette fois, elle en eut vraiment la confirmation.
Elle hurla un. « SULLYYYYYYYYYY ! » Hystérique tout en sprintant dans sa direction et se jeta sur lui avant qu’il n’ait le temps de se retourner ou de faire le moindre mouvement. Emportée par son mouvement, elle le renversa de sa chaise et le plaqua violemment au sol.
Bon, ça, ça avait du lui faire mal. Mais il n’allait pas lui en vouloir pas vrai ?

Elle se blottit contre son frère, l’enserrant avec ses bras et ses jambes et enfouit son visage dans sa chemise, s’imprégnant de cette odeur qui lui avait tant manquée.

« SWANSON !! » La voix fit se raidir la louve mais elle ne bougea pas d’un pouce et continua de serrer son frère contre elle. Il ne voyait pas qu’ils étaient en train de vivre un moment d’émotions là ? Il pouvait bien gueuler, il ne gâcherait pas leurs retrouvailles.« Sorry, sir… » Sully tenta de se dégager de sa prise mais elle ne le laissa pas faire. « Not you ! The other ! » « Um, sorry sir… » Il tenta une nouvelle fois de la repousser mais elle tint bon. « But what… Other… » Bon visiblement Sully n’avait toujours pas percuté. C’était étrange, il lui avait pourtant toujours semblé qu’il était plutôt intelligent. Mais soit, il était peut être temps qu’elle le laisse réaliser.

Elle desserra légèrement sa prise, refusant de le lâcher complètement et releva les yeux vers son petit frère, appuyant son menton sur son torse et lui fit un grand sourire.
Il se figea complètement, les yeux écarquillés. Et elle le comprenait, de telles retrouvailles, c’était normal qu’elles le paralysent pendant un moment.

Voyant qu’il ne semblait toujours pas disposé à réagir, Neil resserra à nouveau sa prise après avoir lancé un. « Hey chief ! » Sur un ton enjoué à l’intention de leur supérieur.
Elle frotta affectueusement sa joue contre celle de Sullivan, ronronnant presque en même temps. « I finally found youuuu ! » Sa voix était toujours aussi surexcitée, montant dans les aigus par moment. « I’m so happyyyyyyy ! » Elle ponctua sa phrase en l’embrassant bruyamment sur la joue et le libéra brusquement de son étreinte pour se reculer et s’asseoir en tailleur à même le sol, face à lui, son sourire radieux ne quittant pas ses lèvres.

C’était complètement dingue.
Après des mois passés sans qu’ils ne puissent se croiser alors qu’ils bossaient ensemble, elle lui tombait enfin dessus. Ils allaient enfin pouvoir repasser du temps ensemble et reformer une véritable famille.
Elle avait tellement de choses à lui raconter. Sa rencontre avec Reinir, sa morsure et tous les trucs cool qui en découlaient. Oh et aussi qu’elle vivait avec Keith maintenant ! Elle allait devoir organiser un dîner pour qu’ils puissent apprendre à mieux se connaître tous les trois ! Après tout, c’était le beau-frère de Sully maintenant. Enfin pas encore tout à fait mais ça n’était qu’une question de temps.
Ils avaient beaucoup trop de choses à rattraper. Ça s’annonçait génial !

Le regard de Neil se posa sur une feuille de papier au sol et elle observa rapidement les alentours pour réaliser qu’il y avait une quantité impressionnante de feuilles étalée tout autour d’eux.
Ah. Oui.
Elle y avait peut être été un peu fort quand elle lui avait sauté dessus.

Elle ramassa l’un des papiers et fit une grimace gênée à son petit frère. « Sorry about the mess. » Elle commença à récupérer les autres. « Don’t worry, I’ll help you. » Eh, c’était la moindre des choses après le merdier qu’elle avait foutu.
Ah mais peut être que le plus important c’était leurs retrouvailles non ? Peut être qu’ils feraient mieux de parler avant ? Putain elle n’en savait rien. Elle était tellement agitée qu’elle n’était plus capable de réfléchir simplement. Et en même qui ne le serait pas à sa place ?

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« Hey chief ! » La voix de sa sœur – SA SŒUR ! VIVANTE ! – lui parvint aux oreilles comme atténuée. Oublié le fait qu’il était sur son lieu de travail, entouré de la plupart de ses collègues, de son chef et qu’il leur offrait un spectacle des plus pathéthique à rester là au sol à ouvrir et fermer la bouche comme une carpe.

Ce n’est que quelques secondes plus tard qu’il sortit de sa transe quand il sentit quelque chose se frotter contre sa joue. Il baissa les yeux pour voir Neil se frotter à lui comme un gentil petit chat. Il n’aurait pas plus été surpris que ça s’il l’avait entendu se mettre à ronronner. « I’m so happyyyyyyy ! » Les yeux ronds, il regardait Neil s’extasier d’une voix surexcitée. Il n’arrivait toujours pas à croire que c’était sa sœur qu’il avait sous ses yeux. Physiquement c’était bien elle, mais jamais Neil ne s’était comportée ainsi avant. Pas même avant son entrée à Poudlard quand elle acceptait encore d’être vu en sa présence et de passer un peu de temps avec lui.

Il ne croyait pas que ses yeux pouvaient s’écarquiller plus qu’ils ne l’étaient déjà et pourtant, ils s’écarquillèrent encore plus, à tel point qu’il eut l’impression qu’ils allaient sortir de leurs orbites quand Neil lui embrassa bruyamment la joue. Elle relâcha l’étreinte qu’elle avait sur lui avant de s’écarter un peu de lui et de s’asseoir face à lui en tailleur un sourire encore et toujours collé aux lèvres.

Il resta interdit face à ce qu’il venait de se passer et resta quelques secondes encore allongé par terre. Secondes qui lui parurent durer une éternité. Depuis quand Neil était-elle si affectueuse et enjouée ?

Il leva le bras pour s’appuyer sur sa chaise et s’aida de celle-ci pour se relever et se retrouver lui aussi assis à même le sol. Il entendait vaguement les rires plus ou moins contenus de ses collègues. Il ne pouvait malheureusement pas répliquer à leurs moqueries. Du moins pas dans l’immédiat, avec leur chef dans la pièce, mais ils pouvaient être certains qu’il y aurait des représailles. Au moment où ils s’y attendraient le moins. Et le plus humiliant possible. Oui, ça le ferait. Ils ne méritaient pas moins. Il leur jeta un regard noir en coin puis reporta son attention sur sa sœur.

Celle-ci lui fit une grimace gênée en ramassant un de ses nombreux papiers qui étaient maintenant retombés à terre. « Sorry about the mess. » Il s’étouffa en déglutissant. « T-The m… » Comme s’il n’était pas déjà assez déboussolé. Pourquoi est-ce qu’elle lui parlait du bazar ? Il avait « réussi » à mettre de côté son désespoir à la vue de tout ce travail gâché en découvrant sa sœur en vie. En vie et qui plus est, au comportement complètement différent de celui qu’il avait connu. Maintenant, il ne savait plus où donner de la tête et son sentiment de désespoir se mélangeait maintenant à son incompréhension de la situation avec Neil.

« Don’t worry, I’ll help you. » Il la suivit des yeux alors qu’elle commençait à ramasser le reste des papiers qui trainaient partout autour d’eux. Un léger rire à moitié incrédule et à moitié hystérique lui échappa.

Il poussa un long soupir avant de se taper légèrement les joues histoire de se remettre les idées un peu en place. Dans un premier temps il se releva et toisa sa sœur qui continuait de ramasser les papiers joyeusement. Il se passa la main sur le visage, un sentiment de lassitude s’emparant de lui, ajoutant aux tumultes d’émotions qu’il ressentait depuis… Il jeta un œil à sa montre pour voir que tout ce bordel n’avait commencé que depuis à peine cinq minutes. Les cinq minutes les plus longues et fatigantes de sa vie…

Il sortit sa baguette et d’un geste du poignet rassembla tous les papiers éparpillés ainsi que ceux que Neil avait déjà ramassé qui volèrent ensuite jusqu’à son bureau pour s’y déposer en plusieurs piles.
Il s’éclaircit la gorge et s’adressa à son chef. « Hmm… Sorry, chief… For all this… mess. » Celui-ci tourna les yeux vers lui et un frisson de peur le parcourut. Avant que son chef ne puisse émettre un mot il s’empressa de continuer. « I’ll deal with this immediately, sir. » Son chef le regarda sans un mot pendant quelques secondes lui faisant craindre le pire puis lui lança d’une voix plus calme que ce à quoi il s’attendait. « You do that, yeah… »

Sullivan ne se le fit pas dire deux fois et se dépêcha d’attraper le poignet de sa sœur qu’il releva rapidement avant de la trainer vers l’extérieur sous les cris du chef qui s’étaient tourné vers les autres. « As for the others, show’s over ! Get back to work !! NOW !! ».

Il ne s’en préoccupa pas et traina Neil dans le couloir à la recherche d’une pièce vide où ils pourraient avoir une petite conversation à l’abri des oreilles indiscrètes. Il finit par trouver un bureau vide d’occupant et s’y engouffra, Neil à sa suite. Il lança un collaporta sur la porte histoire de ne pas être dérangé et se mit à faire les cent pas, ses mains passant sans cesse dans ses cheveux, les tirant de temps en temps. « Wha… H-How…? » Il fit encore quelques pas avant de se tourner brusquement vers Neil et de s’écrier. « I THOUGHT YOU WERE DEAD !! » Elle était censée être morte alors au nom de Merlin qu’est-ce qu’elle faisait ici et comment est-ce qu’elle avait bien pu s’en sortir ?

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