Madoc ne rechigne jamais à partir en mission pour le compte du Hellfire Club. Il appelait d’ailleurs ceci davantage une promenade de santé qu’une véritable quête. Et comme ses activités professionnelles et passionnelles s’entremêlaient divinement bien, il joignait toujours l’utile à l’agréable. Aujourd’hui, c’est au Central Middlesex Hospital qu’il se rend pour emprunter un nouveau-né moldu en bonne santé. Le pas battant le pavé humide, saucissonné dans son plus beau costume et emmitouflé dans son plus bel imperméable (pour bien présenter), il tapote ses lunettes noires qu’il ne quitte plus depuis qu’il a vissé ses miches dans les labos du N9 et maintenant des cachots du Ministère.

Mad regarde sa montre et s’arrête devant les délimitations de la cour de l’immense bâtisse qui s’ouvre à lui comme une somptueuse caverne d’Ali Baba. Il fait un tour sur lui-même pour repérer les différentes entrées officielles et officieuses concluant qu’il ne sera pas facile de passer outre cette foule pour pénétrer et sortir de la pouponnière du service maternité qui se situe dans une aile protégée et à l’écart des autres pôles. Heureusement pour cette journée, il n’est pas seul. Zagan a accepté de l’accompagner quand le sorcier a demandé des volontaires pour mettre la main à la patte dans ses nouvelles recherches pour son prochain livre (intéressant les travaux du Club naturellement).
Le mangemort ne fut pas surpris du volontariat manifeste de Nicholas. Il l’a toujours connu dévoué et ne l’a jamais vu rechigner à une tâche un minimum cruelle là où d’autres pouvaient présenter des réticences.

Madoc était mitigé quant à son avis sur Zagan. D’un côté ils étaient animés de la même fureur contre les moldus, les opposants au régime et souhaitaient même instaurer un pouvoir plus radical que celui en place, mais d’un autre, il n’oubliait pas quel statut occupait Nicholas qui n’avait pas la chance de porter la pureté. Le chien fou constituait sans nul doute l’exception qui confirmait la règle quant à l’avis du scientifique sur les souillés. Dès lors, il l’avait toujours toléré et ils leur étaient même déjà arrivés de sympathiser. Néanmoins, une animosité éternelle les consumait : Belial ne manquait jamais de rappeler à Zagan qu’il lui était honorable de faire parti des Six mais qu’il devait rester à sa place de sang-mêlé. Le conflit les séparait alors, puis un nouveau projet les réunissait : la Purge, le Mur et maintenant les recherches de Mad.

Il avait accepté d’être escorté : après tout, Nicholas était le compagnon de fortune idéal. Il n’était pas dégonflé par la peur et c’était, il fallait le reconnaître, un très bon sorcier. Sa sauvagerie ne laissait pas Madoc indifférent et ce, bien malgré lui.
L’attirance inconsciente qu’il s’était déjà surpris à avoir pour Nicholas avait enflammé son dédain à son égard : il était un homme, il était un sang-mêlé et le seul fait d’avoir des pensées déplacées était déjà difficile à avaler. Cependant, tout au fond de lui, Belial appréciait être à proximité du sorcier car il animait quelque chose qui n’était pas déplaisant physiquement de ressentir (la culpabilité étant un autre débat). Madoc ne se savait pas si tiraillé et c’était une sensation qui ne lui allait absolument pas et qu’il dissimulait par des propos humiliants envers l’objet de ces questionnements.

En parlant du loup.
Maddie replace ses lunettes alors qu’il ne rate rien de l’arrivée du sorcier qui, d’une démarche assurée et brutale, se poste à ses côtés. Il inspecte à nouveau sa montre. L’autre n’a pas beaucoup de retard étant donné que Belial vient d’arriver néanmoins. Good morning Mr. Riley. I hope I did not drag you out of bed.

Un sourire moqueur puis : Let me explain the purpose of this meet. I need a muggle baby for my research. I need it for several curses I prepared. I want to see if this baby will survive them and how his body and organs will react to changes and will develop themselves. ; You know everything now. Any questions ?

cw: jurons, mention de meurtre


Tu manquais rarement les appels à projet des autres membres du Hell Fire Club. Si certains sorciers trouvaient leur plaisir à éplucher les petites annonces du Daily Prophet, toi c’était auprès des requêtes viles et putrides de tes pairs que tu trouvais le moyen de t’épanouir. Aussi, bien que les liens qui t’unissaient à Belial soient des plus contradictoires, c’était tête baissée que tu avais décidé de t’engager dans sa cause. Tu ne savais pas exactement ce qu’il avait en tête, et tu n’avais pas la prétention de vouloir l’apprendre, mais tu étais d’ors et déjà persuadé que ses desseins vous plongeraient dans les entrailles du mal. Ouais, il était comme ça, Belial. Sang-pur frustré par sa petite vie maritale emmerdante, c’était dans un savant mélange de cruauté et de chaos qu’il parvenait à trouver son unique refuge. Et parce que tu savais pertinemment qu’il ne t’épargnerait pas de l’une de ses répliques acerbes quant au statut de ton sang, tu choisis de le devancer sur le terrain de la provocation. Ainsi c’est affublé d’un court blouson en cuir noir, mais aussi d’une paire de lunettes de soleil aux verres fumés, que tu fis ton apparition devant le lieu de rendez-vous. Levant la tête, tu tentes de scruter le sommet du bâtiment du Central Middlesex Hospital. “Fuck. How can he see anything with those bloody glasses?” Un couple de passants se retourna brièvement vers toi, un air interloqué flanqué sur le visage, avant de détaler devant le grognement que tu adressas dans leur direction.

Finalement, c’est quelques dizaines de mètres plus loin que tu aperçus la silhouette, raide comme la justice, de ce cher monsieur Malfoy. Tiré à quatre épingles, comme toujours, il attendait patiemment ton arrivée. D’un pas nonchalant, tu te dirigeas vers lui, tout en prenant le temps de venir glisser une Lucky Centaurs entre tes lippes. Le sang-pur te salue avec tout le flegme dont il était doté. “It would take more than you to drag me out of bed, sweetheart.” Tu savais pertinemment qu’il détesterait l’emploi de ce surnom ridicule et c’était précisément ce qui te poussais à l’en gratifier. Soufflant une bouffée de fumée en direction de son visage, tu écoutas son récit avec attention. Conformément à tes attentes, le projet de Belial était effarant de cruauté. Mais ce n’était certainement pas toi qui allais le juger. “I don’t need to know more. But I have one condition: you’ll have to give me the bones once you’re done. I have a big wall to build.” Et tu allonges la syllabe sur le mot “big”, comme pour souligner l’ampleur de ton projet de séparation du monde moldu. Alors que tu entreprends de ranger ton paquet de cigarettes dans la poche intérieure de ton blouson, celui-ci t’échappe des mains. Tu pousses un juron agacé avant de tourner le dos à Belial pour le ramasser. Une fois revenu à la hauteur de Malfoy, tu reportes ton attention sur lui et le scrutes du regard, comme si tu pensais pouvoir déchiffrer ses prochaines pensées. “How do you want to proceed? With a direct and frontal approach or something smoother like playing doctor?” Étrangement, la moindre des remarques que tu lui adressais était teintée d’une ambiguïté dénuée de toute subtilité. Néanmoins, l’idée de vous déguiser en personnel médical pour mieux vous infiltrer dans le complexe avait quelque chose d’assez comique et plaisant pour être envisagée. Mais bien sûr, tu ne rechignerais pas à te salir les mains, si telle était la volonté de ce cher monsieur Malfoy.