En somme, ce brunch familial a été une franche réussite – comme tous les dimanches, à vrai dire, et il ne pourrait en être autrement chez les Fitzroy, où il est habituel que rien ne dépasse et que tout file droit. Si on omet, évidemment, la conversation que Otto a pu avoir avec Nils avant l’interruption de Beth et l’arrivée du reste de la famille ; mais certainement pas de quoi gâcher, pour l’alchimiste, la suite de la matinée et ce début de journée – si ce n’est évidemment qu’il en a pris note, et a décidé d’avoir une conversation avec sa femme à ce sujet. Oh, certainement pas pour lui dire qu’il a dû hausser le ton avec son aîné, non, cela ne serait pas pertinent et lui a semblé parfaitement normal ; plutôt pour lui partager ses inquiétudes, et même ses doutes multiples au sujet de Nils. Beth a l’entière responsabilité de l’avenir de leurs enfants, après tout, et il est naturel qu’en tant que père, Otto lui fasse part de ses observations et, en un sens, lui demande des comptes s’il n’est pas entièrement satisfait de ce qu’il peut voir.

Et depuis son retour en mai dernier, Otto en observe, des choses qui lui déplaisent. Rien ne presse, cependant, et il sait faire preuve de sa patience légendaire même pour un sujet d’une telle importance.

Anna et Nils ont été poliment remerciés et accompagnés jusqu’à la porte une fois les assiettes terminées et le début d’après-midi entamé, Otto profitant que Beth soit montée à l’étage avec Jude pour débarrasser la table et amener la vaisselle dans la cuisine de quelques coups de baguette, une habitude qu’il n’a jamais perdue que de ranger derrière lui, sûrement prise dès son plus jeune âge à assister alors son père dans son laboratoire d’alchimie – le sien, à ce jour, tenu parfaitement en ordre constamment. Et peut-être cette habitude a-t-elle été renforcée en vivant pendant six ans avec l’être humain le plus bordélique qu’il lui ait jamais été donné de connaître. Et Otto n’est pas mécontent de ne plus avoir à se prendre quotidiennement la tête avec son partenaire sur la notion d’ordre et de propreté, même s’il ne s’empêche pas de glisser des réflexions cinglantes dès qu’il met les pieds chez lui.

Instinctivement, il lance un sortilège pour mieux laisser la vaisselle se faire d’elle-même magiquement, tandis qu’il se prépare de la même façon un café (noir, court, sans sucre, évidemment). Des bruits de talon résonnent dans le couloir et attirent son attention, et lorsqu’il se retourne, Otto aperçoit Beth dans l’encadrement de la porte. Il lui adresse un bref coup d'œil avant de se saisir de sa tasse et de venir s’installer à la table de la cuisine, ses gestes lents et méthodiques, comme ceux d’une machine bien huilée.

Cela fait trente ans précisément qu’Otto connaît sa femme, si l’on omet évidemment les quinze années passées loin l’un de l’autre ; mais cette épreuve, aux yeux de l’alchimiste, n’a pas su mettre la moindre distance entre eux, au contraire. Otto connaît Beth, oui, suffisamment pour voir dans son regard, sa posture, son expression, son sourire, autant de détails que la sorcière maîtrise pourtant à la perfection, qu’elle souhaite s’entretenir avec lui. ”So, what do you want to talk about?”, demande-t-il tout naturellement sans la relâcher du regard, en portant la tasse brûlante à ses lèvres pour prendre une première gorgée de café.

”Are we really going to play this game, where you pretend not to know?” Ah. Le ton doucereux de Beth n’est en rien trompeur, pour celui qui la connaît depuis trois décennies (entrecoupées, certes, mais tout de même), et si quelqu’un sait reconnaître les nuances de sa voix, c’est bien Otto ; autant qu’il reconnait la pression sur son épaule, lorsqu’elle le dépasse, qui pourrait ressembler à une caresse pour l’extérieur, mais qui n’en est aucunement une. Il n’a jamais été bon pour l’alchimiste de jouer aux innocents, avec quiconque, et encore moins avec sa femme – il n’en voit pas l’utilité, tout simplement. Alors, il a bien quelques hypothèses quant à ce qui pourrait irriter Beth sur l’instant, mais rien d’assez concret pour prendre la peine de toutes les réciter à voix haute. ”Would you care to be more precise?”, demande-t-il sans réelle animosité, au contraire, la suivant du regard tandis qu’elle contourne la table pour mieux venir s’asseoir à côté de lui, une tasse fumante entre les mains à son tour. ”I’ll cut to the chase, because this game of yours stinks: we have a deal, you and I, don’t we?” Les hypothèses se précisent – il pourrait s’agir d’une affaire concernant Felix, ou leurs enfants ; du moins, ce sont les deux accords primordiaux qui lui viennent en tête, quand bien même ils en ont évidemment d’autres, plus futiles, comme tout couple marié cherchant à ré-apprendre à cohabiter sous le même toit, rien de plus classique. Le plus probable serait qu’il s’agit de la conversation qu’il a eu avec Nils, avant le début du brunch ; mais difficile de le confirmer, quand Beth s’amuse à tourner autour du pot. ”We have many deals, yes.” Ce n’est pas un secret, Otto n’aime que l'exactitude.

Il l’imite en revenant prendre une gorgée dans sa tasse, en des gestes aussi mesurés que ceux de Beth ; à la seule différence, cependant, qu’il voit briller un éclat de colère au fond de ses yeux clairs. ”Well then, forgive me for asking but what the fuss was that about Nils’ attitude, earlier this morning?” La conversation avec Nils, donc, comme il s’en doutait – à vrai dire, rien ne saurait mettre autant Beth en rage que les quelques problèmes de communication qu’il a pu avoir au fil des ans avec ses fils, en témoigne le léger pincement de lèvres de sa femme, qu’il ne manque pas de relever, et Otto le sait parfaitement. ”I was under the impression that if our boys ever disrespected you, I was the one supposed to take care of the matter. − That’s what we agreed upon, yes”, avoue-t-il dans une expiration qui pourrait presque ressembler à un soupir. Parce qu’il sait, Otto, qu’il a dépassé ce matin une partie des limites qui ont été définies par Beth ; mais de fait, Nils en a dépassé bien plus en se montrant insolent, et surtout, en osant mentionner de la sorte son séjour à Azkaban.

”What did Nils do, then, that you felt the urge to try and correct the wrong yourself, my love?” Le surnom affectueux lui aurait presque tiré un sourire en coin, s’il n’était pas aussi évident que Beth fait un effort considérable pour rester calme et composée. Alors, Otto se redresse légèrement sur sa chaise en la considérant une seconde, avant de répondre tout naturellement : ”Your son insulted me, in a way that honestly deserved way more than a simple correction.” Et dont il s’est abstenu, en passant, une façon de rappeler à sa femme qu’il respecte, en un sens, leur engagement. Mais il n’est pas assez inconscient pour croire que cette simple explication sera suffisante, alors il reprend sur le même tranquille : ”He went as far as to mention Azkaban, where, I quote, I apparently lost my soul.” Une offense qui n’aurait pas eu lieu, en vérité, si l’éducation de Beth se montrait plus stricte – jamais, lui, n’aurait osé dire une telle chose à son père, et que Nils se le permette le dépasse amplement.

Car aussi inconfortable cela soit-il de le reconnaître, il est également évident que Beth ne respecte pas entièrement leur accord, sur certains points. Et maintenant qu’ils sont l’un et l’autre face à cette conversation épineuse, peut-être est-il temps de soulever ce problème dont Otto réalise l’ampleur depuis qu’il est revenu habiter définitivement au Royaume-Uni.

”Now, you’re right – we agreed I would let you fully handle our boys’ education.” Encore une fois, il n’est pas assez fou pour ne pas le reconnaître. ”Which means I’m expecting our boys to be educated.” Otto sait pertinemment qu’il s’engage sur une pente glissante, et qu’il y a des chances que cela ne se termine pas dans la maîtrise dont ils font tous les deux preuves – mais peut-être, au final, est-il assez fou pour avoir confiance en leur capacité à communiquer. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, lui et Beth ont toujours réussi à régler leurs différends, et la plupart du temps dans le calme. Parce qu’ils se connaissent, et ce sur le bout des doigts, et qu’ils savent mieux que quiconque quoi attendre de l’autre. ”And if I’m not mistaken, Nils is twenty-seven, unmarried, shows a terrible attitude, and most concerning of all, still hasn’t proved himself to be worthy of our Lord’s trust.” Il se retient d’ajouter que toute cette liste d’échecs se déroule sous son nom, un nom dont Nils doit se montrer digne, ce qui n’est toujours pas le cas, aux yeux d’Otto. ”I have reasons to be worried, and to step in, Beth. My mistake was to do so before bringing this issue to you. Which I’m doing now.” Maybe I should handle Nils, before he becomes a Liam. Mais, cette conversation-là, Otto n’est pas certain d’être prêt à l’avoir – et il n’est pas certain que Beth le soit, elle non plus.

Otto est prudent lorsqu’il lui répond, pourrait dire un idiot qui observait la scène. Beth n’y voyait aucune prudence de la part de son époux (il n’avait aucune raison de la craindre, après tout), mais plutôt son habituel flegme placide. Ça et les attentes classiques du Fitzroy quant à l’exactitude des propos. Si bien que lorsqu’il lui renvoie en pleine face les crimes de son fils, elle sait parfaitement que le mot a été choisi avec précision, même s’il n’insiste nullement sur le déterminant en particulier. ”Your son insulted me, in a way that honestly deserved way more than a simple correction.” Les lèvres de Beth se pincent alors que le reste de son visage reste imperturbable. Comme pour encourager Otto à poursuivre, elle ne cherche nullement à l’interrompre, reste silencieuse, attend qu’il précise. Parce que les insultes peuvent être de toutes les sortes, même si elle suppose que Nils ne saurait confronter son père sur certains points…”He went as far as to mention Azkaban, where, I quote, I apparently lost my soul.” - ” Well that’s rather ludicrous considering you never had one… ” Un léger rictus étire le coin des lèvres de Beth alors qu’elle grommelle cette raillerie, dardant ses billes bleutées dans les prunelles de son mari. Il y a quelque chose dans l’attitude de la haut-juge qui indique qu’elle ne pense absolument pas ce qu’elle dit à l’instant, et peut-être est-ce le haussement d’épaules qu’elle esquisse qui permet de ne pas envenimer la situation. Ça et la main que la blonde pose sur celle de son époux, comme pour l’apaiser.
La pression de ses doigts sur le dos de la main d’Otto s’estompe finalement assez vite alors qu’elle reprend sa tasse de café et en avale une autre gorgée.

”Now, you’re right – we agreed I would let you fully handle our boys’ education.” Elle hoche la tête, mais sent venir le retour de bâton, sans même avoir besoin d’être voyante : c’est qu’elle connaît trop bien Otto pour qu’il puisse la surprendre et elle le fixe en cillant brièvement, attendant le couperet qu’il a très bien aiguisé. Et la lame tombe : ”Which means I’m expecting our boys to be educated.” Un claquement de langue contre son palais plus tard, le visage neutre de Beth s’est froissé d’un sourcil arqué. Replaçant une mèche flavescente derrière son oreille, la runiste observe l’alchimiste et pourrait probablement réagir de mille façons possibles, et en choisit la plus calme alors qu’elle est -il faut bien l’avouer- un peu vexée par le sous-entendu : ”Please, go on.”, l’invite-t-elle tandis que d’une main, paume tendue vers le plafond, elle dessine un moulinet, comme pour qu’il ose enfin proférer ses critiques.
Car elle n’est pas encore certaine que ce soit une attaque.
Après tout, peut-être que le chercheur peut avoir des critiques constructives qui ne blesseront pas sa femme, hm ?

Elle s’est même penchée vers lui, signe qu’elle est réellement intéressée par ce qu’il a à lui dire, ce qu’il voudrait qu’elle change probablement à l’égard de l’éducation de leurs enfants (même si elle se doute bien que l’enfant en question n’en est plus un et que c’est bien là qu’est le problème). Beth se doute bien, en tout cas, que ça n’est pas un caprice de la part de cet homme qui a le devoir chevillé au corps (que ce soit celui aux Ténèbres ou à sa femme). ”And if I’m not mistaken, Nils is twenty-seven, unmarried, shows a terrible attitude, and most concerning of all, still hasn’t proved himself to be worthy of our Lord’s trust.” Les reproches s’amoncellent dans une cascade mesurée. Si au début des remarques, à la mention du fait que Nils était toujours célibataire, Beth avait songé que s’il continuait sur ce chemin, elle risquait de lâcher un soupir dépité, la suite fait mouche parce qu’Otto comme elle savent bien que pour des sangs-mêlés, les apparences sont cruciales, et en outre, leur dévotion au Seigneur des Ténèbres se doit d’être suivie par au moins deux de leurs rejetons.
Puisque le troisième a préféré fuir.

Le spectre de cet enfant fugitif et toujours bien vivant plane encore dans leur maison. Même si son mari ne prononce pas le prénom de Liam, il n’y a pas besoin d’être legilimens pour savoir que leurs pensées se rejoignent à cet instant, lorsqu’il reprend : ”I have reasons to be worried, and to step in, Beth. My mistake was to do so before bringing this issue to you. Which I’m doing now.” Elle soutient le regard du Fitzroy quelques instants, sans réagir en apparence. Sous la table, elle croise une jambe sur l’autre, et le pied dans le vide commence à trembler légèrement. Sur la surface de la table, la haut-juge a croisé les mains et réfléchit avec la froideur de l’avocate.
C’est qu’elle comprend bien les réserves d’Otto, et ce que signifie la Marque encrée dans leur chair. ”On the ‘unmarried’ part, do I need to remind you who my parents would have had me wed, decades ago?” Le sourire est doux, l’allusion amicale, Silver et elle sont des amis d’enfance et il n’y a jamais eu la moindre ambiguïté entre eux, si bien qu’elle conclut ce point de la discussion sans trop le laisser en placer une : ”I’m of a mind to let him find love and bring her to a meal, at some point. But I will not force him to marry anyone. We’re not purebloods, so let’s not do what they would: you do know so many of our friends have terrible relationships with their kids.” Mais elle est bien consciente que le reproche sur le célibat de leur enfant lève des interrogations chez Otto et elle-même s’est parfois interrogée sur les penchants de Nils, sans jamais chercher à en parler.

”But I agree with you on the Lord’s part.” Si elle a pris la marque, c’est aussi par conviction, et pas seulement parce qu’elle était aveuglée par son amour pour Otto -ce serait bien peu croire en ses capacités cognitives. ”What do you plan to do, then?”, l’interroge-t-elle, comme pour montrer qu’elle est ouverte à la discussion et pourrait, effectivement, considérer qu’il est temps de laisser Otto intervenir dans l’éducation de leur grand fils. Mais avant de le laisser dérouler ses idées, elle reprend, comme pour l’autoriser aussi à aborder ce sujet bien plus douloureux qu’est le départ de Liam (sa trahison). ”I mean, I understand what’s at stake here… But unless you show him what crimes Liam and his friends have committed, you won’t manage to sever Nils from his twin.”, remarque-t-elle d’un ton dénué d’émotion. Partagée entre la fierté de voir le lien si fort entre les jumeaux, et le dépit de voir qu’ils n’ont pas su comprendre son ralliement au Seigneur des Ténèbres (parce qu’elle l’a vue aussi, cette lueur horrifiée dans les yeux de Nils), Beth préfère ici connaître la manœuvre envisagée par Otto, plutôt que de devoir elle-même songer à ce qui saura diviser pour de bon leurs enfants.

”On the ‘unmarried’ part, do I need to remind you who my parents would have had me wed, decades ago?” Cette fois, un fin sourire habille les lèvres d’Otto en réponse à celui de Beth ; il se rappelle sans mal qu’il n’était certainement pas le premier choix des Wright, et qu’ils auraient autrement préféré qu’elle épouse Marsh à sa place. Comment leur en vouloir, quand l’histoire leur a en partie donné raison : Silver n’a pas passé cinq ans en fuite et dix ans à Azkaban, lui, et Otto n’est pas assez délirant pour ne pas voir qu’il aurait été préférable pour Beth et ses fils d’avoir un homme présent dans leurs vies – mais les choses sont ce qu’elles sont. Mais il n’a pas le temps de répliquer que, There’s no need, I remember perfectly, que Beth enchaîne déjà : ”I’m of a mind to let him find love and bring her to a meal, at some point. But I will not force him to marry anyone.” Un soupir bas file d’entre les lèvres d’Otto ; il n’est pas particulièrement pour le mariage forcé, et n’aurait pas forcément apprécié en faire les frais, lui non plus. Il n’est pas contre néanmoins rappeler à Nils ce que signifie être l’aîné de sa lignée, que l’horloge tourne, et pourquoi pas organiser quelques rencontres avec des sorcières respectables de son âge pour le pousser dans la bonne direction. ”We’re not purebloods, so let’s not do what they would: you do know so many of our friends have terrible relationships with their kids. – It’s not a matter of forcing him, it’s not what I suggested. But reminding him eternal celibacy isn’t how he’ll honor his name wouldn’t hurt him.” En vérité, si Nils portait déjà la Marque, ce détail ne serait pas autant un problème – l’accumulation de ces détails, néanmoins…

”But I agree with you on the Lord’s part.” Good. Il aurait été gênant, désagréable et incompréhensible même de débattre sur ce point avec sa femme. Car il s’agit du plus important, après tout. Alors, il hoche discrètement de la tête avant de reprendre une gorgée de café, pouvant voir les rouages de la réflexion s’activer dans l’esprit de sa femme à même ses yeux clairs, un regard qu’il ne connait que trop bien, et a même forgé son amour pour elle. ”What do you plan to do, then?” Otto est presque agréablement surpris, sans l’être vraiment, de découvrir Beth si ouverte à la discussion, quand il a remis en question son éducation quelques instants plus tôt. Il repose sa tasse, la considère un instant autant qu’il considère cette question, dont la réponse ne peut être trouvée simplement. Il ne saurait prétendre connaître suffisamment Nils pour savoir comment le façonner à son image ; indéniablement, Beth est mieux placée pour cela. ”I mean, I understand what’s at stake here… But unless you show him what crimes Liam and his friends have committed, you won’t manage to sever Nils from his twin.” Lentement, Otto remonte ses yeux dans ceux de la sorcière à la mention de Liam, un tabou qu’il ne s’attendait à voir surgir, qui a néanmoins sa place dans cette conversation. Difficile de tourner longtemps autour de ce sujet épineux, quand ils savent l’un comme l’autre qu’il est intrinsèquement lié à celui de Nils.

Mais jamais Otto n’aurait cru un jour entendre Beth suggérer de briser pour de bon ce lien entêtant, et l’alchimiste ne peut s’empêcher d’éprouver une ombre de fierté sur l’instant. ”I wish I had the answer, if I’m being honest”, finit-il par articuler du bout de ses lèvres pincées après un bref silence. ”Let’s face it: Nils was here when Liam and his friends attacked Gracefield, attacked us. He saw with his own eyes terrorists killing innocent citizens just to make a statement. And from the discussion we just had, it seems it didn’t affect his bond with his brother in the slightest.” Quand bien même cela semble avoir réveillé un minimum d’instinct en lui, puisque Nils a visiblement enfin découvert à quoi pouvait lui servir sa baguette lors de cette nuit. Mais avoir ôté la vie d’un terroriste n’a pas su prévenir cette lueur sombre d’apparaître dans le regard de son fils, lorsque Otto a parlé en mal de Liam – et c’est bien cela qui l’inquiète. Beth a raison : sans couper le cordon reliant les jumeaux, Nils ne progressera certainement pas vers son objectif. ”And I’m not even sure telling him that Liam turned his wand against me that night would change a thing.” Ce qui prouve, malheureusement, où la loyauté de Nils se situe.