septembre 2007, The Iron Institution. Venus tient en équilibre sur les pieds arrières de sa chaise, son pied à elle plaqué contre le mur pour la stabiliser, le dernier numéro de la Gazette du Sorcier sur les genoux. Cela fait un moment qu'elle est là, dans l'un des petits bureaux de la prison, la porte ouverte mais le regard prétendument occupé à autre chose pour ne pas avoir l'air autre chose que totalement désintéressée. Elle ne s’est pas encore résolu à bouger de là, sa curiosité se débattant farouchement avec sa fierté, sans que ni l'une ni l'autre ne prenne le dessus, la laissant donc dans un entre deux: rester dans les parages mais faire comme si de rien n'était.

Jusque là, elle a réussi à éviter cette cellule avec aisance et, honnêtement, assez de subtilité pour que personne ne se rende compte qu'elle a quoi que ce soit à voir avec le prisonnier, à part quelques années à Poudlard - ni dans la même promo, ni dans la même maison.

Pour l'instant, c'est Sofia qui se charge de lui et cela va très bien à Venus. Elle n'est pas sûre d'avoir envie d'être confrontée à lui maintenant. Ou même jamais. Les autres prisonniers lui suffisent amplement. Mais elle reste curieuse et elle ne se privera donc pas de lire le rapport de Sofia une fois qu'elle aura terminé.

"Hey, she still in there?" Venus relève la tête de la Gazette du Sorcier - elle était en train de lire un article sur le tout dernier programme en vogue de la BCBC - pour voir Buffy passer la tête dans le bureau.

"Alhambra? Yeah, I don't think she's nearly done."

"Well, she needs to be. Mum wants to talk to her and it seems... urgent. Can you go get her, I'm not done with..." Buffy ajoute en agitant un énorme dossier rempli de feuilles volantes que Venus n'a pas voulu approcher - elle est référente, c'est pas son job de trier les papiers.

Un peu tendue, Venus se rappelle de souffler et de faire mine d'être agacée, se rendant compte que son numéro d'acrobate doit prendre fin. Elle se relaisse tomber un peu violement, histoire de bien montrer à Buffy qu'elle n'apprécie pas trop sa demande. "Sure."

Venus a l'impression de marcher au ralenti quand elle s'approche de la cellule de Peter. Elle prend une respiration et se concentre pour afficher une mine lasse avant de toquer à la porte. "Alhambra, we need you upstairs."

Elle attend un instant, écoute, la lèvre entre les dents ce que Sofia répond. "It's the last time we see each other Peter. Enjoy your time here. Odette, you're in charge of him now." Inutilement, parce qu'elle est toujours derrière la porte, Venus acquiesce, l'ordre la laissant avec des sentiments contradictoires.

Quand Sofia ouvre la porte pour qu'elles échangent leur place, Venus entend Peter paniquer mais elle reste de marbre, agit mécaniquement, comme elle le ferait avec n'importe qu'elle autre prisonnier. "Don't leave me here. Not with them. Please. You've seen how it is. You've-" "I've seen that it's a small price to pay for all that you've done." Sofia lui rétorque sèchement avant d'adresser un signe de tête à l'adresse de Venus. "Mum's waiting for you," Venus lui indique à voix basse avant d'enfin entrer dans la cellule et de fermer la porte derrière elle.

Venus ne voit pas vraiment pourquoi il se plaint. Les cellules de l'Iron sont de loin les cellules les plus confortables qu'elle n'ait jamais vu. Elle doute qu'Azkaban ou Gracefield ait été semblables. "Hello Peter, I'm Odette," elle commence, sans plus de cérémonie, comme elle commencerait n'importe quel autre interrogatoire. Elle prend la chaise que Sofia a laissé et la retourne pour s'assoir dessus, à l'envers, le dossier en face d'elle. "So the Horror Games, uh? Or... Gracefield, is that it? What were you doing there? The Lord gave you a vacation?" Elle fait mine de regarder un dossier en posant sa question mais il ne sert pas à grand, juste à occuper ses mains.

septembre 2007, The Iron Institution. “ Those voices, do you hear them now? ”
Are you hearing me now, Peter? Il y a des petits reniflements, comme ceux d'un rongeur. Le bruit de petites pattes qui grattent le sol. Are you hearing me little rat?

“ Yes. ”

Alhambra l'observe un instant, elle a l'air de chercher ses mots. Mais quelqu'un vient frapper à la porte et “ Alhambra, we need you upstairs. ” La sorcière jette un regard à Peter. Il ne parvient pas à savoir si elle veut encore lui poser des questions, si elle a pitié de lui ou s'il la dégoûte. Probablement un peu des trois. “ It's the last time we see each other Peter. Enjoy your time here. ” S'adressant soudain à la personne dernière la porte. “ Odette, you're in charge of him now. ” “ Don't leave me here. Not with them. Please. You've seen how it is. You've- ” “ I've seen that it's a small price to pay for all that you've done. ” Peter sent son estomac tomber à ses chevilles mais il n'a pas le temps de se morfondre sur sa solitude puisque la sorcière ouvre la porte et laisse entrer sa collègue avant de partir. Peter reconnaît instantanément les cheveux blond et le regard clair de Venus.

“ Hello Peter, I'm Odette. ”

Elle a énormément changé. Grandi, c'est certain. En même temps, combien d'années se sont écoulées depuis la dernière fois qu'ils se sont vus ? Trente ans, c'est bien ça ? Elle a quelques rides sur le coin de ses yeux et une assurance qu'il ne lui a jamais connue. Mais peu importe les signes du temps, Peter la reconnaîtrait entre mille. Ils partagent trop de choses - bien que consignées dans un laps si court de leur vie - pour pouvoir s'ignorer. Pourtant Venus semble jouer à un jeu étrange - sans doute espère-t-elle qu'il ne la reconnaisse pas. Il l'observe de ses petits yeux perfides alors qu'elle prend place face à lui.

“ So the Horror Games, uh? Or... Gracefield, is that it? What were you doing there? The Lord gave you a vacation? ”

She's a whole damn adult now... What do you think Peter ? I could have been just like her... Peter chasse la voix d'un mouvement de tête. Son regard sombre se pose à nouveau sur Venus, qui semble absorbée par son dossier - que peut-il bien y avoir écrit dedans ? C'est comme si elle faisait tout pour ne pas le voir, pour ne pas accepter son existence. Why would she look at you little rat? Mais Peter la dévisage, lui, il détaille la manière dont ses cheveux son coiffés et les petites cicatrices qui entaillent sa peau, il remarque ses lèvres légèrement pincées et sa tenue officielle. Il sent son parfum, différent de celui entêtant de l'autre sorcière.

“ Venus... It's been such a long time... ”

Un petite sourire vient déformer son visage de rongeur.

“ You've changed... ” Il parcourt une nouvelle fois ses traits. “ Who knew we would meet again like this? ” Certainement pas les conditions idéales, il doit avouer. Mais il y a quelque chose de réconfortant à l'idée de retrouver une vieille connaissance. “ What have you become? How- How did you end up here? ” Comme si c'était lui qui menait l'interrogatoire. Peut-être est-ce une manière de détourner l'attention et d'arrêter de parler de lui, de son passé, de choses qui pourraient le compromettre aux yeux du Lord. Ou peut-être est-il simplement intéressé.

“ It's good to see you. ”

Is it? Is it Peter?

L'ombre grandit le long du mur. Il revoit des flashs de Camp Rothiemurchus. Il revoit la cabane. Il revoit la peur sur le visage encore rebondi de Venus.

I wish I could say hi too, you know?

“ Shut up, chuchote-t-il en fermant les yeux, dans l'espoir vain de faire disparaître ses fantômes. ”

Venus est agitée, pas vraiment sereine. L'homme qui se tient en face d'elle n'est pas n'importe qui. Ni pour la Résistance, et encore moins pour elle. Et ça la laisse fébrile, un fait qu'elle tient tout particulièrement à cacher. Elle est censée être en position de force lors des interrogatoires. Face aux prisonniers, c'est elle la taulière, elle qui gère, qui intimide, qui fait pression. Face à Peter, ce n'est pas le cas, ça ne peut pas être le cas. Parce qu'il sait. Il sait d'où elle vient, ce qu'elle a vécu, ce qu'elle était et comment elle est devenue ce qu'elle est devenue. Et peu importe la distance qu'elle puisse vouloir mettre entre eux, Peter ne voit visiblement pas les choses de la même façon.

"Venus... It's been such a long time..." Les yeux toujours rivés sur son dossier, Venus grimace, sert sa mâchoire avant de lui lancer un regard froid. "It's Odette," elle rétorque immédiatement. Elle le voit lui sourire et ça la déstabilise, loin d'appréciée le fait qu'il tente de recréer quelconque lien qui puisse les unir. Il ne manquerait plus qu'on puisse douter de son intégrité et de son objectivité.

"You've changed... Who knew we would meet again like this?" Peter poursuit et Venus ajuste sa position, retourne son attention sur le dossier et essaye de rester le plus neutre possible. Il est hors de question qu'elle fasse une Alvarez et pète un câble en plein interrogatoire. De quoi elle aurait l'air ? "What have you become? How- How did you end up here?"

"Serioulsy, Pettigrew?" Venus finit par souffler, agacée. Elle prend soin de ne pas l'appeler par son prénom. Elle l'appelait Peter quand ils étaient de simples enfants, à Rothiemurchus ou à Poudlard, liés par leur naïveté ou leur traumatisme, mais ici, tout ceci ne compte pas, n'existe même pas. Venus sait ce que Peter a fait, sait de quoi il est capable, et elle se concentre dessus, son mépris sûrement lisible sur son visage. "You think I'm here to play catch up?"

"It's good to see you." Venus souffle à nouveau et abandonne son jeu avec son dossier, comprenant qu'elle va devoir revoir sa stratégie si elle veut faire parler Peter. Elle se force donc à se détendre sur sa chaise et fixe longuement Peter de son regard. "Trust me, you'll change your mind quickly. What do you think I do here? You think they'd let anyone near you? I'm sure you're smart enough to figure out that you're not some random prisonner for us. Which in turn makes me not some random guard. So how about you stop playing whatever game you're playing and you answer my-" "Shut up."

"Excuse me?" Venus s'offusque, le regardant se tortiller, fermer les yeux. Venus sent un sentiment de pitié grandir en elle malgré elle et elle se redresse un peu, se recule sans y penser, comme pour observer Peter plus largement. "Look at you," elle se laisse dire, se demandant brièvement si Peter aurait mieux tourné s'ils ne s'étaient pas aventuré dehors cette nuit là, il y a si longtemps. "You're miserable, aren't you? Devoured by your guilt and your fear... Was it worth it, Peter? Betraying everything to live like this?"

septembre 2007, The Iron Institution.“ It's Odette. ” “ Odette... ” Peter laisse glisser ce nouveau nom sur sa langue. Il en apprécie les sonorités. C'est dur. C'est un peu coincé. C'est français. Il se demande d'où ça vient. Pourquoi ce surnom ? Et pourquoi faire semblant ? Sûrement pour sauver les apparences, il songe, et ça semble logique. Si quiconque avait une idée du lien qui les lie réellement... Sans doute ne serait-elle pas la geôlière désignée pour l'interroger. Évidemment, c'est dans son propre intérêt de jouer le jeu. Hors de question qu'on lui retire Venus et l'opportunité qu'elle représente.

“ Serioulsy, Pettigrew? ” Elle a l'air agacée. Plus que ça encore, elle a l'air véritablement troublée par la détermination de Peter à ne pas faire comme s'ils ne partageaient pas un traumatisme commun. “ You think I'm here to play catch up? ” Il ne répond pas, se contente de la dévisager avec une curiosité non dissimulée. Elle a tellement changé... Elle est à des années lumière de la Venus qu'il a connu quand ils étaient enfants et pourtant, elle reste fidèle à elle-même, d'une certaine façon : agacée. Elle est toujours agacée par sa présence.

C'est une petite victoire, puisqu'elle se tourne finalement vers lui, plongeant ses grands yeux noisette dans les siens. Peter détourne automatiquement le regard. C'est une chose d'observer sans être vu en retour, c'est confortable. Mais il ne supporte pas qu'on lui porte une quelconque attention. Il a tellement l'habitude d'être invisible, alors il préfère le rester. “ Trust me, you'll change your mind quickly. What do you think I do here? You think they'd let anyone near you? I'm sure you're smart enough to figure out that you're not some random prisoner for us. Which in turn makes me not some random guard. So how about you stop playing whatever game you're playing and you answer my- ” Il ne l'écoute pas. Il laisse son venin déferler sans y faire attention outre mesure car c'est le poison d'un autre qui s'immisce dans ses veines. L'ombre de Rick est partout où il tourne la tête, glissant sur les murs de sa cellule au rythme de ses battements de cils. Peter ne le supporte pas, peu importe l'habitude. “ Shut up. ” Le silence se fait immédiatement dans la pièce. Ni Rick ni Venus ne lui répondent. Puis, après un court instant, la blonde reprend, ayant visiblement pris l'interjection pour elle-même. “ Excuse me? ” Peter reporte enfin son attention sur la sorcière. Elle paraît encore plus agacée qu'auparavant. “ Look at you, dit-elle avec tout le dégoût du monde. ” Il a l'habitude de provoquer cette réaction chez les gens. Pourtant, il ne s'y habitue pas non plus. Il a toujours cette frustration, cette rage qui boue dans son ventre mais qu'il ne laisse jamais exploser. Il aimerait être plus, il aimerait être mieux. Il aimerait qu'elle le regarde avec respect et pas avec pitié. “ You're miserable, aren't you? Devoured by your guilt and your fear... Was it worth it, Peter? Betraying everything to live like this? ” Ne la regardant toujours pas, il laisse le temps s'écouler. Il laisse les mots pénétrer son esprit. Il aimerait les chasser à jamais.

Was it Pete? Was it all worth it?

Peter relève lentement la tête, et croise le regard de Venus. Ça lui demande un effort considérable mais il parvient à soutenir son regard pour quelques secondes. “ You don't know what it's like. I never had a choice. ” Ses petits yeux perfides finissent par fixer un coin de la cellule. Ce qu'il ne donnerait pas pour pouvoir se transformer en rat, pour pouvoir s'oublier à jamais dans la multitude et l'invisibilité de la vermine, de ce que l'humanité refuse de voir mais qui rôde autour d'elle, à jamais dans l'obscurité. “ What would you have done, Venus? What would you have done if all you were ever promised was death and suffering? ” Du bout de ses doigts, il caresse le serpent qui s'entortille sur son bras gauche. “ The Dark Lord gave me a family. He gave me protection. ” Une main en métal et des quolibets en prime. “ All I ever was to them was the little chubby kid that followed them around. I made them look good. They made me look pitiful. ”

Il passe encore quelques secondes à caresser la Marque, les narines plissées, les sourcils froncés par des souvenirs encore trop douloureux. Puis il relève la tête et la regarde par en-dessous, un petit rictus lové au coin des lèvres. “ In a way, you're no better than me, Venus. You fled when you saw the ceiling demon. And you fled when the war started. ”

Venus essaye de rester dure et forte. Impassible et stable. Mais chaque petite fissure dans sa carapace en engendre une dizaine et bientôt tout pourrait s’effondrer. Parce que chaque petit doute en engendre un plus grand et dès qu’elle se dit qu’il lui est déjà arrivé de fauter et de déraper, elle sait qu’elle pourrait très bien recommencer et qu’elle serait bien incapable de s’en empêcher.

L’un des combats de sa vie a toujours été de repousser quelconque fébrilité. Les Montclaires ne sont pas fébriles. Les Montclaires sont pragmatiques, réalistes, calmes, et réfléchis. Les Montclaires n’éprouvent de sympathie pour leurs prisonniers, ne tapent pas la discutent avec les traites.

Et pourtant… Il est là et Venus a envie de le sortir du pétrin dans lequel il ne cesse de s’enfoncer. Ou du moins de comprendre pourquoi il semble y plonger la tête la première.

"You don't know what it's like. I never had a choice." Venus déglutit. Elle essaye de rester passive, de se concentrer sur ce qui peut intéresser l’ordre et non pas ce qui pourrait l’intéresser elle. What would you have done, Venus? What would you have done if all you were ever promised was death and suffering?

Elle laisse glisser son nom. Ça ne sert à rien. Il ne se prêtera pas au jeu et leur passé commun sera sans aucun doute très vite révélé (les nouvelles voyagent tellement vite à l’ordre…) Elle laisse en fait presque tout glisser, les yeux rivés sur Peter. Ce n’est ni de l’intérêt ni de la fascination mais elle est pourtant captivée. Elle le regarde alors qu’il glisse ses doigts sur sa marque et elle sait qu’elle devrait être horrifiée et dégoûtée. Mais elle ne ressent rien de tout ça. Juste de l’impatience et de la colère.

"The Dark Lord gave me a family. He gave me protection." Venus continue de l’écouter sans lui donner la satisfaction de lui répondre. Il n’empêche qu’elle en aurait des choses à dire. You could have found that elsewhere.

Elle n’est pas très juste, envers lui c’est vrai. Elle a trahis elle aussi. Peut être même bien plus facilement et rapidement que lui. Sa vie n’était pas en danger quand elle a vendu les siens aux autorités pour sauver la vie de Marco. Leur plan était impeccable. Elle le sait parce que c’est elle qui l’avait élaboré. Ils s’en seraient sorti. Elle n’avait pas besoin de les trahir. Et pourtant…

"All I ever was to them was the little chubby kid that followed them around. I made them look good. They made me look pitiful." Venus sait très bien de qui Peter parle. C’est embarrassant, presque, la quantité de temps qu’elle a passé à les observer, Peter et ses amis, les Maraudeurs, quand ils étaient à Poudlard. Et ce que Peter décrit, elle s’en souvient très bien. C’est peut être pour ça qu’elle ne les a jamais appréciés. Pas à l’école en tout cas. Elle pouvait voir à travers leurs beaux sourires et leur popularité. Des tyrans en devenir qui avait trouvé le faire-valoir parfait. Plusieurs fois elle avait eu envie de le tirer de là. De le secouer pour lui transmettre un peu de sa rage. Mais elle n’avait rien fait de tout ça. Parce que ça semblait risqué et inutile.

Peut être qu’au final, Venus avait vu venir le naufrage de loin et n’avait rien fait pour l’arrêter.

"In a way, you're no better than me, Venus. You fled when you saw the ceiling demon. And you fled when the war started." "You’re calling me a coward, Peter? I’m the one standing with the Resistance. What you call running away, I call fighting back. And you should know that I’m not that little girl anymore. She was weak and pitiful." Elle lui jette un regard appuyé, comme pour dire "Sounds like someone I know."

"Now answer my question. The Horror Games. What were you doing there?"

septembre 2007, The Iron Institution. C'est tellement plus simple ainsi. Véritable victime de son propre destin, ça n'a jamais été de sa faute, à Peter. C'est bien plus simple de se convaincre que les Maraudeurs n'étaient pas sa famille, sa vraie famille. Que James, Sirius et Remus n'étaient pas ses meilleurs amis avant qu'il ne les trahisse. Que sa vie n'aurait pas été mille fois plus simple sans sa lâcheté. Oui, c'est bien plus facile ainsi, du moins surtout lorsqu'il faut garder la face et qu'il n'est plus seul avec ses démons.

Ce qui le rassure, c'est qu'il n'est pas le seul à faire de même, puisque Venus s'évertue à se complaire dans les apparences. “ You’re calling me a coward, Peter? ” Le rat l'observe de ses petits yeux sombres, la tête légèrement penchée sur le côté. “ I’m the one standing with the Resistance. What you call running away, I call fighting back. And you should know that I’m not that little girl anymore. She was weak and pitiful. ” Il secoue la tête vers le bas, son cœur se serrant légèrement. A ses yeux, Venus n'a jamais été faible, encore moins pitoyable. Elle était une enfant, comme lui, et elle avait des difficultés, comme lui. Elle n'était peut-être pas parfaite, mais au fond, qui peut s'en vanter ? Et peut-être que les gens comme eux, ceux à qui la vie n'a jamais fait de cadeaux, ceux qui ont toujours dû traverser les épreuves sans jamais avoir un moment de répit, peut-être que ce sont eux, les plus forts.

“ Now answer my question. The Horror Games. What were you doing there? ” Il détourne à nouveau les yeux. Tête baissée, regard fuyant, il carasse nerveusement la Marque de sa main métallique, comme si elle n'avait pas sa place sur son bras. Comme s'il ne la méritait plus. Comme si le Lord allait la lui arracher s'il reposait ses yeux de serpent sur sa faible carcasse de rat. Il hésite à répondre. Il n'a pas envie. Il a honte. Il ne veut pas lui donner raison, encore moins dire quelque chose de compromettant pour les siens. Et puis c'est Venus. Elle le regarde avec tant de mépris, il ne le supporte pas. “ I-I was sent there. ” Il reprend contenance. “ The Lord sent me so that I could spy on the prisoners. ” Liar. Il secoue la tête pour éloigner l'esprit, comme une vache agite la queue pour se débarrasser des mouches. “ It was a great honor. ” Il hoche la tête plusieurs fois, plus pour se convaincre lui-même, avant de baisser à nouveau la tête et de retourner à sa contemplation de la Marque. “ You know, Venus, you were never weak. There was nothing wrong with the little girl I knew. ” Il ose peu à peu revenir aux mèches blondes et aux yeux perçants de la sorcière. “ I think I liked her better than the witch sitting in front of me today, all arrogant and snooty. ”

Venus est fatiguée. Faire face à Peter comme ça lui demande plus d'énergie qu'elle ne l'aurait pensé. Elle a l'impression qu'on la tire de tous les côtés, comme une poupée de chiffon qui n'a pas d'autres choix que de se laisser faire.

"Tu n'as pas à être là. Tu peux passer la main. Sofia ne t'as pas vraiment demandé de rester 3 heures de plus avec lui. Tu peux rentrer, te coucher, le laisser avec Buffy," lui murmure une voix.

C'est vrai. Elle pourrait. Mais elle en est incapable. Maintenant qu'elle a Peter sous les yeux, elle ne veut plus le lâcher. Comme s'il allait à nouveau disparaître et faire on ne sait qu'elle autre bêtise si elle n'est pas là pour le surveiller.

A quel moment ses faits et gestes sont devenus une inquiétude pour Venus, elle ne le sait pas vraiment. Peut être que ça a toujours été le cas, une responsabilité qu'elle a prise parce que personne d'autre ne semblait en vouloir et parce qu'elle n'a jamais vraiment su rester passive. Toute sa vie, Venus a tenu à garder ses distances avec les autres enfants de Rothiemurchus parce qu'elle n'était pas comme eux, après tout - faibles, incapables, pathétiques - et peu importe ce qu'il avait pu se passer cette nuit là, elle refusait que ça les unisse de quelques façons, que ça les rapproche. Et pourtant... Toute sa scolarité à Poudlard, elle avait gardé un œil sur Peter et s'était demandé ce qui avait bien pu arriver aux autres. Et aujourd'hui, la voilà à faire la navette entre Irene et Peter sans pouvoir s'en dépêtrer (sans vouloir s'en dépêtrer.)

"I-I was sent there." Venus écoute et prend note parce qu'elle devra bien pondre un rapport en sortant de là. Peter commence à s'ouvrir en tout cas. C'est déjà ça. Sofia devrait en être contente. "The Lord sent me so that I could spy on the prisoners." Elle garde un visage neutre, ne voulant pas révéler sa trop grande curiosité. Les sombres jeux du Lord restent un mystère pour elle et l'intriguent plus qu'elle n'aimerait l'admettre. Quand même, si elle veut se renseigner, ce n'est pas vers Peter qu'elle voudra se tourner. L'histoire des Potters et de Sirus est connue de tout le monde à l'Ordre et Venus a peu d'espoir que Peter accord plus de valeur à son intégrité au sein de l'Ordre qu'il n'en a accordé à la vie de ses meilleurs amis. "It was a great honor."

"I bet," Venus répond sans relever la tête, les lèvres pincées. Elle ne peut pas s'empêcher de penser à Jenny sur cette île de malheur, terrifiée, faible - une autre âme en peine que Venus se sent obliger de surveiller - pendant que Peter rodait pour le compte de son maître.

"You know, Venus, you were never weak. There was nothing wrong with the little girl I knew." Le stylo de Venus ripe contre sa feuille et elle garde les yeux rivés sur la rature que ça a provoqué, incapable de le regarder lui. "I think I liked her better than the witch sitting in front of me today, all arrogant and snooty."

Cette fois, Venus relève la tête, le regard sombre, la mâchoire serrée. "Why?" Elle demande et ce n'est pas vraiment une question rhétorique. Elle est vraiment curieuse de la réponse. "She was helpless, she would have been crushed by your precious new regime." Venus s'est battue pour que ça n'arrive pas. Elle s'est battue toute sa vie, contre tout, tout le monde, tout le temps. C'est plus admirable qu'avoir peur du noir. "And I'm not going to feel bad for making something of myself. Besides, I'm not here for you to like me, Peter. You need to realize what this is," elle rétorque, le ton cassant, en faisant un vague geste entre eux. "I told you before, I'm not here to play catch up. This is an interrogation. So," elle reprend, se redressant un peu sur sa chaise. Elle espère que Peter en a fini de détourner la conversation. "You were sent to spy on the prisoners. When did he send you? Was he fearing something? Were you the only spy there?"

septembre 2007, The Iron Institution. “ I bet. ” Les lèvres pincées, Venus ne lui accorde même pas un regard. Peter se surprend à être déçu. Comme s'il espérait qu'elle comprenne, mieux que les autres. Mais son visage est de marbre et ses sourcils légèrement froncés - comme il les lui a toujours connus. Elle désapprouve. Il ne sait pas pourquoi ça l'étonne, pourquoi il espérait qu'il en soit autrement. Après tout, elle a rejoint l'Ordre, elle n'est qu'une personne de plus sur la longue liste des gens qu'il a déçus. Elle ne lui doit rien, pas même une quelconque pitié qu'il désespère de recevoir un jour. Pourtant, s'il y a bien quelqu'un qui pourrait comprendre d'où il vient, ce qu'il a vécu, et pourquoi il est comme ça... C'est bien elle. Elle qu'il a toujours observée de loin, dans les couloirs de Poudlard. Elle dont il a suivi le parcours d'une oreille distraite, comme si sa survie à elle avait une quelconque importance pour lui.

Il l'a vu affronter ses difficultés à Poudlard. Il n'a jamais osé lui parler, cependant. Par honte du lien qui les lie. Par honte d'être vu avec une élève plus jeune et incapable, à une époque où sa réputation ne tenait qu'à celle de ses meilleurs amis. Par honte d'admettre qu'il tenait étrangement à elle, alors qu'elle devait le mépriser. Surtout après la mort de Rick.

Il a également sourit lorsqu'il a apprit qu'elle avait rejoint le Ministère, à l'époque. Elle était bien vivante. Elle avait réussi à s'en sortir. Pour quelques instants, l'idée lui avait apporté une forme de soulagement. Et puis la vie avait suivi son cours et cette trêve s'effaça au profit de longues années de fuite à travers les égouts d'Europe.

Il ne s'explique pas l'intérêt qu'il éprouve à son égard. Il ne cherche pas non plus à comprendre. Ils partagent simplement quelque chose que ni les années, ni les épreuves ne peuvent effacer. Un trauma indicible qui les placent sur un pied d'égalité. Ils se sont vus au pire moment de leur vie. Ce genre de choses fait qu'on se regarde différemment. Comme si les artifices et les barrières qu'on se construit avec l'âge s'effacent en un coup d'œil, parce qu'on sait, parce qu'on a vu, nous aussi, et que ça ne sert à rien de cacher.

“ Why? ” La question est posée avec tant d'amertume que Peter sent un peu de peine s'amasser dans sa poitrine. Une question qui fait tellement écho à ses propres doutes. Pourquoi a-t-il droit d'être encore vivant ? Pourquoi le mérite-t-il seulement ? “ She was helpless, she would have been crushed by your precious new regime. ” Il observe Venus et tout ce qu'il voit à présent c'est la petite fille qu'elle a tenté de faire disparaître. Pourtant elle est toujours là, sous ses yeux, toujours énervée, toujours frustrée contre ses faiblesses. Peter a beaucoup d'empathie pour elle. Il accepte ces faiblesses comme il a accepté les siennes. Il les trouve belles. Parce que la beauté est imparfaite, parce que ça la rend plus humaine. C'est si hypocrite de jouer les héros. “ And I'm not going to feel bad for making something of myself. Besides, I'm not here for you to like me, Peter. You need to realize what this is. ” Il fait une moue et baisse légèrement la tête. Ça n'a rien à voir avec lui. C'est elle, c'est elle qui doit apprendre à aimer cette petite fille, parce qu'elle est toujours là, quelque part en elle, et qu'elle ne disparaîtra pas, peu importe ses efforts, peu importe à quel point elle est capable de fermer les yeux. “ I told you before, I'm not here to play catch up. This is an interrogation. So... You were sent to spy on the prisoners. When did he send you? Was he fearing something? Were you the only spy there? ” “ What's the point of this... ” Peter pousse un soupire. Il en a déjà marre de faire semblant, il n'a pas envie de lui mentir. Pas à elle. “ She was never helpless, préfère-t-il reprendre. You aren't. ” Il serre le poing. “ I'm weak. I know weak. That's all I've always been. Yet I survived. I kept on surviving. You're not weak, and neither was she. And she would have survived, because she already did. You survived and so did she. ” Il ne sait pas pourquoi il tient tellement à lui faire entendre ça. Peut-être parce qu'elle ne mérite pas de se détester autant que lui. “ You're just playing pretend. Trying to be someone you're not. There is no point in pretending to be a soldier. The Ordre is just using you to die so they have a shot at winning but what they don't know is that they've already lost. ” Peter secoue la tête, le cœur battant. Si l'Ordre avait jamais eu une chance, sans doute qu'il en ferait toujours partie, et que James et Lily seraient encore vivants. “ Nobody can defeat the Dark Lord, Venus. Don't die for people who don't even care about you. Don't die because you want to convince yourself that you're stronger than the rest of us. There is no shame in choosing to live. ”

"What's the point of this..." Venus jette à Peter un regard noir. "Isn't it obvious?" Elle crache presque alors que même elle a du mal à se mettre d'accord sur le but de sa présence ici.

Lui faire avouer quelque chose ? Il y a peu de choses sur le parcours de Peter que l'Ordre ignore, visiblement, et il semble assez simple de lui faire dire ce qui leur manque alors ce n'est pas vraiment le boulot de Venus d'obtenir ce genre d'aveux.  

Lui prouver qu'il a eu tord de faire ces choix ? Certainement, mais c'est plus la volonté de fer de Venus qui la pousse à faire cela que les ordres directs de Sofia.

L'Ordre n'a que peu de patience pour Peter. C'est peut être pour ça que Sofia a demandé à Venus de s'occuper de lui plutôt que de revenir elle même plus tard. L'Ordre a peu de patience pour Peter alors ils envoient l'agent avec le moins de patience qu'ils connaissent. Pourtant, Venus se retrouve face à lui prête à discuter, à débattre, et elle est bien incapable de s'en empêcher. Même si tout lui donne envie de pester.

"She was never helpless." Venus lève les yeux au ciel. "You aren't." Elle reporte son regard sur lui et soulève ses sourcils l'air de dire duh.

"I'm weak. I know weak. That's all I've always been. Yet I survived. I kept on surviving. You're not weak, and neither was she. And she would have survived, because she already did. You survived and so did she." Venus le laisse parler jusqu'à ce que ça soit trop. Elle se lève alors d'un bon, oubliant toute sorte de décorum. C'est dingue à quel point il a rapidement réussi à éroder son façade d'ordinaire si tenace. "Because I changed! Peter, I changed, I evolved. I didn't stay that scared little thing who couldn't handle anything!" Elle agrippe ses cheveux essayant de canaliser ses émotions avant que sa magie ne fasse des siennes.

"You're just playing pretend.." Peter continue, infatigable. Venus ne le comprend pas et ça n'aide en rien ses frustrations parce qu'elle ne comprend pas pourquoi elle ne le comprend pas. Elle l'a temps observé, pensait tout savoir de lui mais des années se sont écoulés et il en est ressorti un peu plus brisé qu'il ne l'était déjà. C'est la seule explication qu'elle peut trouvé à tout ça. "Trying to be someone you're not. There is no point in pretending to be a soldier. The Ordre is just using you to die so they have a shot at winning but what they don't know is that they've already lost." La réplique de Venus meurt sur le bout de sa langue alors que Peter prononce sa dernière phrase.

Venus ne sait rien mais visiblement, lui, sait quelque chose. Et bien sûr qu'il sait quelque chose. Il est dans l'autre camp, le sous-fifre le plus fidèle - ou du moins le plus docile - du Lord. Il a forcément, vu, entendu des choses et Venus en a presque le souffle coupé. "You don't know what you're talking about," elle lui dit mollement, le ton faux et forcé qui ne berne personne. Of course he does. Who else would if not him?

"Nobody can defeat the Dark Lord, Venus. Don't die for people who don't even care about you. Don't die because you want to convince yourself that you're stronger than the rest of us. There is no shame in choosing to live." Le culot de Peter la prend de court et elle rit presque. C'est peut être la chose la plus osé qu'il ait pu dire depuis qu'elle est entrée dans la pièce.

"Are you trying to recruit me, Peter? Seriously?" Elle laisse s'échapper un son outré avant de rétorquer, "You talk about living but what kind of life is it, Peter? As a rat? Doing your Lord's dirty work and for what? Not even a bit of recognition, I bet," elle dit en le prenant de haut, même si elle même n'en reçoit que très peu. "For protection, then?" L'Ordre aurait pu lui offrir cette protection. Elle a cette protection.

ça la rend folle de rage, cette frustration qu'elle se sent obligée de ressentir pour lui parce que lui a abandonné. Il aurait pu avoir plus, tellement plus. Être plus. Comme elle.

Il méritait plus. Avant. Ils méritaient tous plus - plus que ce camp, plus que cette forêt, plus que ce cauchemar. Et Venus ne se laissera jamais faire, jamais allée. Pas comme avant. Elle est là où elle est parce qu'elle l'a choisi, parce qu'elle s'est battue (débattue) pour ça et elle ne laissera pas Peter le lui enlever sans qu'elle ait son mot à dire. Pas comme ça. Elle ne le laissera pas prétendre qu'il sait mieux qu'elle alors qu'il a fait tous les mauvais choix et elle tous les bons.

En tout cas, elle croit.

septembre 2007, The Iron Institution. “ You don't know what you're talking about. ” Il y a une forme de tristesse dans les traits de Peter. Parce que Venus s'est forgée une telle carapace qu'il semble impossible de l'atteindre réellement. Au-delà de ça, elle nourrit une telle haine à l'encontre de ce qu'elle est - ou était si on l'écoute - que Peter ne peut s'empêcher d'éprouver de la pitié à son égard. Parce qu'il connait tout ça. La haine, le dégoût de son reflet. Cela fait des années qu'il n'est plus capable de croiser son propre regard. Pourtant il a développé une forme d'accoutumance, presque d'acceptation. Il sait ce qu'il est. Il est le rat. Le rat qui survit au dépend des autres. Il est faible. Il n'a rien d'un héros. Il a peur, de tout, tout le temps. Mais il est clairvoyant. Il sait qu'il n'y a pas de gentils ou de méchants dans cette guerre. Il n'y a plus de bien ou de mal. L'Ordre a les mains bien plus sales que Venus ne semble prête à voir. Il n'y a que les morts et les vivants à présent. Il n'y plus que ceux qui auront le courage de vivre, et ceux qui trouveront un quelconque prétexte honorable pour passer de l'autre côté du Voile. Les pauvres... Il ne savent pas ce qui les attendent...

“ Are you trying to recruit me, Peter? Seriously? You talk about living but what kind of life is it, Peter? As a rat? Doing your Lord's dirty work and for what? Not even a bit of recognition, I bet. ” Pettigrew serre la mâchoire. Little rat. Little rat. “ For protection, then? ” *mouse noise* Peter ferme les yeux un instant, tachant de se concentrer sur Venus et d'ignorer les pitreries de Rick. “ Protection... ” *mouse noise* “ You have to understand Venus... The Lord, he- he can never die. All the Order's doing is just- wasting their time. He cannot die. ” Peter secoue la tête. Il désespère de faire comprendre à Venus. “ You can kill him all you want... If you ever manage to. He'll be back. He will always be back. ” Peter is just a scared little rat, right Peter? “ So why? Why would you keep fighting if you've already lost? I promise you Venus. You have already lost. ” Or maybe it's just what you tell yourself to sleep at night, little rat? “ It's just a masquer- ” *mouse noise* “ OH SHUT UP RICK! ” *laugh*

Peter baisse la tête, honteux de son excès de colère. Honteux d'avoir prononcé ce nom. Honteux de l'avoir prononcé devant elle. Elle doit le prendre pour un fou.

Il prend quelques secondes pour calmer les battements de son cœur et reprendre son souffle. Puis il relève la tête. “ There is so much that you don't know Venus. ” Il secoue la tête. “ Trust me. You don't want to die. You don't even want to die a hero. You don't know... ” Il jette un regard effrayé aux murs, sur lesquels il voit toujours danser les ombres de ses fantômes. “ If you saw what I saw, you wouldn't want to die for anyone. Especially not for a cause that's already doomed. ” Ses yeux sombres glissent à nouveau vers Venus. “ If you stay... If you stay you'll die. You'll die for people who don't care if you live or not. ” Il marque une pause. L'Ordre est une machine, une machine qui sous couvert de se battre pour la vie, provoque bien trop de morts. La vie de Peter n'est certes pas la plus épanouie. Mais il a choisi le camp qui lui permettra de vivre le plus longtemps possible. Le camp qui finira par gagner quoi qu'il arrive. Le camp au sein duquel il préfère être quand ça arrivera. Et étrangement, il espère que Venus y sera aussi. “ But I do. ”