pensieve
tw : maltraitance infantile, mention de blessure, mort d'un proche, langage cru(1981) Un nourrisson de quelques mois est découvert dans un appartement étriqué (et surpeuplé) de Londres par les services sociaux magiques, au milieu d’une tripotée d’adelphes plus âgés et d’animaux tout aussi sales. Personne ne semble savoir exactement d’où sort l’enfant : la belle-sœur de l’oncle de la propriétaire des lieux aurait confié l’enfant à cette dernière, récupéré auprès d’une connaissance dont la cousine travaillait dans un hospice magique situé dans East London… Après des premiers examens, les médicomages considèrent la survie de l’enfant, déprivé de nourriture comme d’affection, comme un véritable miracle – la possibilité que ce dernier soit dû à l’héritage de son géniteur triton, un spécimen précieusement gardé dans les entrailles d’un laboratoire de recherche pharmaceutique, ne leur effleure pas l’esprit. L’enfant est laissé à Saint Morgana, un orphelinat sorcier anglican de South London : on le baptise Isidore et débute sa nouvelle vie.
(1986) Isidore est un garçon turbulent cherchant régulièrement des poux à ses camarades. Il dévore à tous les repas et, grâce aux nutriments prescrits par les médicomages depuis des années, recouvre lentement mais sûrement les carences de son début de vie. Ce ne semble néanmoins pas être assez aux yeux de potentiels parents adoptifs : farouche, le petit Izzy se laisse difficilement approcher, en dépit de la prévenance des employés de Saint Morgana et d’un couple de sorciers disposé à l’accueillir chez eux pour plusieurs mois. L’expérience est un fiasco, un nouveau chiard est amené à l’orphelinat : Griffin, alors âgé de quelques mois, ne l’intéresse pas plus que ses cours de lecture.
(1989) À force de patience, Izzy commence peu à peu à s’ouvrir – son agitation perdure et se mue en des bêtises organisées avec d’autres enfants de Saint Morgana, d’autres rebuts de l’adoption qui font partie des meubles de l’orphelinat. Lorsque Louis tombe alors qu’ils escaladent la façade du bâtiment, Izzy se précipite sur lui et un étrange phénomène se produit : la peau ouverte du sorcier se ressoude dans un cocktail de chair à vif et de sang, comme agrafée par une force invisible. Les cris s’arrêtent brusquement : tous sont stupéfiés de voir la blessure ouverte remplacée par une cicatrice encore fraîche, organique, et un sourire fend les lèvres de Mr. Bird en regardant Sid.
"I didn’t do nothing, I swear!" "I believe you did, M. Whittle."(1992) Contrairement à ce que les plus âgés ont pu lui raconter, Hogwarts n’est pas
si différent de Saint Morgana – mais la différence d’échelle cloue le bec à Izzy dès qu’il voit le château se dresser au-dessus du lac, projetant une ombre prête à les avaler tout entier. La Grande Salle fait la taille de l’orphelinat à elle toute seule, les couloirs fourmillent de jeunes de son âge et d’occasionnels fantômes, les profs ont l’air prêts à les épingler au moindre sort de travers ; Izzy, habitué à la vie en collectivité, prend rapidement ses marques et sympathise avec une brochette de sorciers de son année, dont une majorité de camarades de Hufflepuffs (il se présente comme
Sid parce qu’Izzy fait trop bébé désormais). L’immense château est un vrai terrain de jeu, regorgeant d’angles morts et de portes closes – de quoi divertir le groupe de jeunes sorciers en herbe.
(été 1994) Sid a à peine le temps de ranger son uniforme qu’on demande à le voir chez M. Bird. Quand il entre dans le bureau du directeur, l’adolescent trouve, en plus du directeur, deux autres sorciers qui tournent immédiatement la tête dans sa direction. Sid a un étrange pressentiment en sentant l’insistance de leurs regards, l’ambiance est déroutante, les dialogues décousus, comme s’il lui manquait une pièce d’un important puzzle.
"Isidore, this is M. Oxley and M. Sherman." "It’s a pleasure to meet you." L’un des deux hommes, celui qui a un sourire immense collé au visage, lui tend la main d’un air engageant. Sid est confus : on ne sourirait pas autant s’ils étaient là pour l’incident des serres à Hogwarts… C’est M. Bird qui tend la pièce manquante à Sid, d’une remarque qu’il n’a que bien trop entendue sans jamais lui être adressée directement :
"They’re here to see you."Sid se retrouve seul dans ce qui est désormais sa nouvelle chambre – il devra la partager avec Donald (son
frère) plus tard, mais elle est à lui pour les prochains jours. La maison fourmille de bruits peu familiers en dépit du bruit de voix étouffé qu’on entend monter du premier étage ; Isidore peine à croire qu’il est là pour rester et que M. Oxley (
call him Darius, love) et Olivier (le prénom lui vient plus facilement, avec lui) veulent le prendre dans leur grande famille (
"Technically, you wouldn’t be my son but Mrs. Oxley’s – you don’t have to call her by her first name by the way…" a précisé Olivier avec une grimace).
Les papiers sont rapidement signés et Sid, abasourdi, est officiellement adopté.
(1995) Sid toise la nouvelle venue en silence. Elle a un nom de merdeuse et l’air qui va avec – avec la satisfaction de rester le plus vieux de leur fratrie, il lui accole un
Meets pour réduire à néant le pédant Mathilda qu’on lui donne. C’est le début de chamailleries puériles et d’un lien que Sid aurait cru indéfectible – avoir une sœur de son âge (même si elle a, rappelons-le, un an de
moins) est la cerise sur le gâteau de son existence. Tout est trop beau pour être vrai, jusqu’à ses cadets qu’il ennuie autant qu’il adopte sous les regards affectueux de leurs deux pères.
(1996) Olivier le considère sans un mot à la sortie de la clinique, puis ses lèvres se pincent tandis qu’il referme une main compatissante sur son épaule.
"Am I going to die?" Les yeux de son père (ou plutôt du
meilleur ami de son père comme Sid doit l’appeler devant le reste du monde) s’arrondissent de surprise.
"What ? Of course not!" Sid reste méfiant (mais recommence à respirer de nouveau) et Olivier se baisse pour être à sa hauteur.
"They were impressed by how good your results were. It’s simply just… It’s something I’d rather talk with you and your dad at home, alright?"Sid peine à croire ce qu’il entend – hybride…
triton ? "Did you know this?" Darius et Olivier échangent un regard par-dessus la table de la cuisine.
They did. "M. Bird had his suspicions and shared them with us so that we... knew." "Why did no one tell me my mum shagged a fish?" "Sid, language." On prend la décision de taire cette confirmation malvenue, au vu du climat actuel – plus tard, Sid cherchera en vain des traces d’écailles sur sa peau désespérément lisse.
Bullocks.(août-septembre 1997) La foudre frappe le pays à l’annonce de leur nouveau dirigeant – Sid est envoyé à Hogwarts dans un climat de peur et de tension. Il en fait des caisses pour couvrir la tension visible sur les traits de ses parents, chahute Meets et Uzo dans le train, ignore l’ambiance pesante du château à leur arrivée ; rapidement, il apprend que les heures de colle d’Umbrige, encore gravées à même sa main gauche, étaient une partie de plaisir à côté des punitions des Carrow.
(automne 1998) Ce devait être sa dernière année à Hogwarts. Après avoir frôlé la mort au détour d’un Crucio salé de la part de l’un des directeurs, Sid est retiré de la juridiction des Carrow – Darius doit promettre à grand coup de pièces sonnantes et trébuchantes qu’il prendra l’éducation de son fils en main afin d’en faire un élément utile de la société.
"You should learn how to lay low." Le ton de Darius se fait plus dur depuis plusieurs mois – il tient sa promesse et lui trouve un petit boulot dans une clinique privée dans l’Essex où il transplane tous les matins. Sid a une boule au ventre lorsqu’Olivier et Meets reviennent en pleurs, leurs baguettes brisées – un sale pressentiment qui éclate lorsqu’on contraint sa sœur à aller à la Damocles Heritage School.
(1998-2001) C’est le coup de foudre lorsqu’ils se croisent à la clinique. Ils n’attendent pas et Sid se marie à dix-sept ans, prend un deuxième job pour pouvoir subvenir au besoin de son jeune mariage – ils sont fusionnels, morts d’amour l’un pour l’autre, rêvent d’une famille quand celle de Sid se brise à la séparation de Darius et d’Olivier.
Sid perd son premier job et enchaîne les petits boulots de moins en moins bien payés : il fait la plonge, la sécurité pour des stades et des événements privés, suit en parallèle des cours du soir en médicomagie qui ne lui vaudront ni diplôme ni reconnaissance. Son mariage avec Adore se fait tumultueuse, les disputes se multiplient au fil des mois – pour rien, pour tout.
(2001) C’est avec stupeur qu’on annonce le dernier décret en date : l’instauration d’un recensement national destiné à établir un registre du sang. Celui de Sid ne fait qu’un tour ; au terme de plusieurs semaines d’inquiétude, avec l’aide d’Olivier et de ses relations clandestines, Izzy décampe pour l’Ordre, seul.
(2002-2003) Sid trouve ses marques presque sous la contrainte à Sweet River – les récents événements l’ont fait retourner à son état de gosse taciturne et solitaire. Il se prend régulièrement le bec avec l’autorité des lieux, met les siens en danger en gardant contact avec Olivier. Il fait la rencontre Pandora, une harpie médicomage qui fume comme un pompier et le considère d’un air apathique – le regard de Sid tombe sur son T-shirt des Sex Pistols. C’est le début d’une grande amitié et d’une pléthore de
"shut your bloody mouth" qui se font de moins en moins sérieux avec le temps.
(novembre 2003) Wolverhampton explose. Sid est appelé en urgence et constate l’horreur de la situation de ses propres yeux – c’est avec des mains tremblantes qu’il soigne, déniche et évacue les blessé.e.s, avant de se faire cueillir d’un sort qui lui rase l’oreille. Il en tire une cicatrice blanche le long de son crâne qui tranche aujourd’hui avec ses cheveux ras.
Secoué, il envoie un message à Meets quelques jours plus tard ; d’une écriture solennelle, elle lui apprend qu’Olivier est mort et lui intime de ne plus chercher à les contacter.
(novembre 2003) Wolverhampton explose. Sid est appelé en urgence et constate l’horreur de la situation de ses propres yeux – c’est avec des mains tremblantes qu’il soigne, déniche et évacue les blessé.e.s, avant de se faire cueillir d’un sort qui lui rase l’oreille. Il en tire une cicatrice blanche le long de son crâne qui tranche aujourd’hui avec ses cheveux ras.
Secoué, il envoie un message à Meets quelques jours plus tard ; d’une écriture solennelle, elle lui apprend qu’Olivier est mort et lui intime de ne plus chercher à les contacter.
(2007) La libération des Battues marque un tournant dont Sid se souviendra. Il passe, comme l’ensemble des médicomages de l’Ordre (et d’autres sorcier.e.s récupéré.e.s sur le tas), de longues semaines à faire l’aller-retour entre Sweet River et la Fawkes, quand il n’est pas de garde à l’hôpital de fortune. Et lorsque l’obligation de résider à Sweet River est levée, Sid se voit offrir une place au Vicarage. Il n’est d’abord pas convaincu par l’adorable cottage anglais qui tranche avec son esthétique punk, mais finit par accepter de rejoindre la clinique aux côtés d’Abbott et de Guterman (son ancien préfet de maison,
what the f).