La potion frétille un peu dans le fond du chaudron, signe qu'elle est prête à être retirée du feu et versée dans une fiole par les mains délicates et précautionneuses de sa préparatrice. Penelope fait aussi bien attention à ne pas en renverser, qu'elle le ferait pour un mélange explosif qui risquerait de détruire tout ce qui rentrerait en contact avec. Pourtant le liquide argenté est inoffensif, il ne s'agit que d'un simple requinquant, mais justement, elle ne veut pas en perdre une goutte. Une fois la fiole rebouchée elle est placée délicatement dans sa sacoche et Penelope peut réajuster sa cape avant de sortir du laboratoire où elle a passé la journée. Elle est un petit peu fatiguée, l'être grandissant en elle, lui prenant plus d'énergie qu'elle ne l'aurait imaginée, mais elle ne songe pas un seul instant à abandonner son plan et à rentrer directement à la planque de l'Ordre, non loin du laboratoire justement à Liverpool également, où l'attend son lit bien chaud et confortable. À la place elle transplane plus au sud, à la lisière du manoir Saint-James.

« Hi Teddy! Ton papa est là ? » Le gamin fait oui de la tête, et Penelope lui ébouriffe timidement les cheveux. Elle n'a jamais été très douée avec les enfants, même lorsqu'elle en était une elle-même elle ne les a jamais tout à fait compris, mais elle essaye précisément de s'y habituer un peu. Teddy est à la fois un excellent cobaye — parce qu'elle l'aime bien, curieusement — et un mauvais exemple en même temps parce qu'il est un peu trop surexcité à son goût, mais elle se dit justement que si elle arrive à s'en sortir avec lui, alors elle peut s'en sortir avec n'importe quel enfant. Elle espère. Il lui prend la main sans aucune autre forme de procès et la guide vers la pièce du manoir où doit se trouver son père. Penelope se doutait qu'il serait là, la pleine lune date d'il y a déjà trois jours après tout, mais elle est tout de même soulagée d'en avoir la confirmation, la vérité étant qu'avec les loups-garous on ne sait jamais. Parfois ils sont sur pied rapidement, mais parfois la nuit a été particulièrement rude et les blessures mettent du temps à être pansées. Elle aurait été triste d'avoir fait le chemin pour rien, d'autant qu'en dépit de son affection pour le chef du laboratoire, elle n'a jamais su se résoudre à mettre les pieds à Sweet River. S'il avait été là-bas, elle se serait simplement résignée à ne pas le voir aujourd'hui. « Tu lui apportes un cadeau ? » demande naïvement Teddy quand ils sont devant la porte de ce que Penelope reconnaît comme étant la bibliothèque. Elle hoche doucement la tête. « Quelque chose comme ça. » « Alors je peux venir ? Pour voir ce que c'est ?? » Il ne perd jamais le nord celui-là. « Euh. Oui ? » Ravi, c'est lui qui ouvre en grand la porte de la pièce pour courir vers son père et lui annoncer que "penny" a un cadeau pour lui. « Euh. Pas vraiment… » doit-elle préciser en rosissant un peu d'embarras, sortant la fiole de sa besace quand elle est arrivée à leur niveau pour la poser sur la table devant Remus. « Ce n'est pas grand chose, mais j'ai pensé que peut-être, ça pouvait t'être utile. » Elle hausse une épaule. Ça n'est vraiment rien et elle est un petit peu gênée parce qu'il ne lui a rien demandé. Ce n'est pas la première fois qu'elle fait ça cependant. Il doit presque en avoir l'habitude. Tous les mois depuis des années déjà c'est elle qui, par obligation d'abord, prépare les doses de potions tue-loup pour les lycanthropes de Sweet River, prenant sur elle depuis un certain temps la responsabilité additionnelle de délivrer personnellement sa dose à Remus (qui elle le sait toutefois, certains mois, l'offre à d'autres). Les potions préparées pour lui, après la pleine-lune sont une idée plus récente, ne résultant cette fois-ci d'aucune instruction. C'est elle qui a voulu le faire, touchée peut-être par son air constamment épuisé, par la vie bien occupée qu'il mène, par le fait qu'il doit ajouter à tout cela son rôle de père aussi. « Tu vas bien ? » Ose-t-elle demander, non sans une certaine douceur qu'elle ne montre qu'à peu de gens, une manière discrète et polie de demander si la pleine lune a été douloureuse et s'il a pris sa potion ce mois-ci ou non.

La fatigue se peint sur son visage. La pleine lune était il y a trois jours, mais comme pour les autres, elle s’est faite dans la douleur. Il a aidé quelques jeunes loups à se remettre avant de prendre congés et de retourner à St James pour étudier d’autres livres. Il n’aime pas les sortir du Manoir et ça lui permet de venir voir Teddy aussi. Et un peu Sirius. De loin. Et Remus a besoin d’occuper son esprit aussi pour éviter de trop réfléchir à ce qu’il a pu faire pendant la pleine lune. Des années qu’il préfère donner sa potion tue-loup aux plus jeunes. Des années qu’il subit l’animal et son instinct meurtrier. Des années qu’il essaye de ne pas chercher à savoir ce qu’il a fait. Des années qu’il culpabilise chaque pleine lune un peu plus. Remus passe une main sur son visage. Il est fatigué. Il essaye de reconnecter son esprit sur ce qu’il lit, cherche à comprendre les mots qu’il a sous les yeux sans véritablement le faire.
Son ouïe fine capte les bruits de pas de Teddy. Il a appris à le reconnaître quand il arrive parce qu’il a tendance à se faufiler partout et qu’il n’a pas envie qu’il surprenne des conversations confidentielles. Il redresse la tête au moment où Teddy ouvre la porte et vient jusqu’à lui. « Penny a un cadeau pour toi, dad. » Remus embrasse son fils sur la tête et lui sourit avant de se tourner vers la jeune Clearwater. « Euh. Pas vraiment… » Remus la voit rougir, s’embarrasser. Il penche la tête sur le côté, attendri par la jeune femme. Elle travaille au laboratoire et elle est plutôt douée. Remus apprécie ses discussions avec elle, il doit bien l’admettre. Penelope sort de son sac une fiole qu’elle dépose sur la table. Remus fronce les sourcils. « Ce n'est pas grand chose, mais j'ai pensé que peut-être, ça pouvait t'être utile. » Il sourit et redresse la tête pour croiser le regard de Penny. Ses joues sont toujours aussi roses et elle fuit un peu son regard en voyant qu’il ne disait toujours rien. Penelope est le genre de personne à avoir le cœur sur la main selon Remus. Teddy bouge, attirant le regard de Remus. Le petit garçon a grimpé sur une chaise et regarde la fiole. «C’est quoi ? » Demande-t-il. « Une délicate attention de la part de Penny. La potion va aider papa à aller mieux. » Teddy redresse la tête pour regarder Penelope. Il l’aime bien, Penny. Elle est toujours gentille avec son papa. Et avec lui aussi. « Merci Penny. » Remus secoue la tête. « Oui. Merci pour ça. Tu sais que tu n’as pas à te rajouter du travail comme ça. » Précise Remus. Il n’aime pas savoir qu’elle a probablement travaillé un peu plus tard pour cette potion et il n’aime pas savoir que les membres de l’Ordre s’épuisent autant.

« Tu vas bien ? » Demande-t-elle tout en éludant sa remarque. « Je me remets doucement. » Répond-il pour ne pas l’inquiéter. Elle sait que ça peut être lent et que ça dépend de la nuit passée. « Ne t’en fais pas. Ça va aller. » Teddy se dandine sur sa chaise et il prend une mine boudeuse. « Prends la potion, dad. Je veux que tu ailles mieux, moi. Et maman, elle dit qu’il faut être poli quand on reçoit un cadeau en l’utilisant. » Remus laisse un rire s’échapper avant de hocher la tête. Il pointe Teddy avec son pouce tout en regardant Penelope. « Il a raison. » Alors il prend la fiole, la débouche et boit le contenu. Il grimace un peu au goût avant de sentir les effets de la potion. Ça le requinque petit à petit. Ses muscles lui font moins mal et sa tête ne menace plus d’exploser. « Encore une fois, merci Penelope. Comme toujours, j’apprécie ce geste. » A son tour, il prend un ton plus doux. « Et toi, dis-moi, comment tu vas ? »

Teddy, de son côté, a l’air satisfait de voir que son père a accepté de prendre la potion. Ça lui arrive d’entendre des discussions houleuses entre ses deux parents et il est toujours question d’une potion. Si c’est celle-ci, il va pouvoir rapporter à sa mère que son père l’a prise.

Penelope n'est pas très douée pour reconnaître d'un coup d'œil l'état de Remus et savoir s'il a passé la pleine-lune sous potion tue-loup ou non ; peut-être parce qu'en réalité, elle ignore que ça fait des années que la potion, il ne la prend pas, offre sa dose aux autres de manière systématique. Chaque fois qu'elle le voit les jours qui suivent les transformations, elle a l'impression qu'il est l'homme le plus exténué du monde, ce qui n'est pas peu dire quand on fait partie d'une résistance qui s'essouffle un peu. Ceci dit, il faut aussi bien admettre que Penelope ne fréquente pas beaucoup d'autres loups. Teddy grimpe sur une chaise et observe la fiole qu'a déposé Penelope sur la table, un air curieux peint sur son petit visage. «C’est quoi ? » « Une délicate attention de la part de Penny. La potion va aider papa à aller mieux. » Ce n'est pas vraiment un cadeau, comme l'a cru Teddy, du moins pas au yeux de Penelope car il faudrait que ça soit spécial pour être un cadeau et Penelope essaye d'en faire tous les mois pour le chef du laboratoire. Teddy repose ses grands yeux sur elle et elle rosit un peu quand il la remercie tout naturellement : « Merci Penny. » Le gamin est surexcité et trop curieux, mais il est surtout très bien élevé, elle trouve. Elle aimerait faire un aussi bon travail. « Oui. Merci pour ça. Tu sais que tu n’as pas à te rajouter du travail comme ça. » Elle secoue immédiatement la tête, ça n'est pas grand chose et puis, elle a l'habitude de le faire désormais, ça ne lui coûte que quelques heures de travail en plus. Elle ne répond pas plus, ne relève même pas en fait, préférant plutôt demander à Remus comment il va et essayer de deviner à sa réponse s'il a ou non pris sa dose de tue-loup ce mois-ci. « Je me remets doucement. » Ça ne l'avance pas beaucoup. Les nuits sont difficiles avec ou sans potion et tout dépend somme toute à chaque fois de ce qu'il s'y produit. « Ne t’en fais pas. Ça va aller. » Teddy semble presque aussi peu convaincu que Penelope : « Prends la potion, dad. Je veux que tu ailles mieux, moi. Et maman, elle dit qu’il faut être poli quand on reçoit un cadeau en l’utilisant. » Remus rit doucement et hoche la tête, alors que Penelope elle-même sourit d'un air un peu attendri. « Il a raison. » Elle hoche vivement la tête, même si ça n'est vraiment pas un cadeau selon elle, toute excuse est bonne à prendre pour le persuader de boire la potion, souriant alors qu'il s'exécute sans plus attendre.

« Encore une fois, merci Penelope. Comme toujours, j’apprécie ce geste. » Elle esquisse un autre petit sourire, secouant de nouveau la tête, modestement. « Ça n'est rien. » Ce n'est pas tout à fait vrai, mais ça ne lui coûte pas énormément non plus. Il lui semble, surtout, que c'est le moins qu'elle puisse faire, pour quelqu'un qui fait tant, au quotidien, pour l'Ordre et qui lui a beaucoup appris à elle, lui a permis de se trouver une place également, grâce à au laboratoire, place qui lui a valu d'avoir cinq cercles sur l'avant-bras. « Et toi, dis-moi, comment tu vas ? » Elle pousse un petit soupir en tirant une chaise juste à côté de celle de Teddy pour s'y poser doucement, posant, sous la table, une main sur son ventre. Il est déjà plutôt bien arrondi, suffisamment visible pour que sa grossesse ne soit plus un secret pour quiconque la croise. « Ça va… » souffle-t-elle, doucement. Elle est un peu fatiguée, en réalité, petit effet secondaire de la vie qui grandit en elle, mais elle ne peut pas se permettre de se plaindre devant Remus, il lui semble que ça serait déplacé vu ce que lui-même a subi il y a trois jours. « Je m'habitue doucement… » à tous ces changements imprévus dans son corps et dans sa vie. Ça l'a mise mal à l'aise au début, mais doucement à mesure qu'elle a compris et accepté l'idée, commencé à l'annoncer à ses proches (dont Remus) également, elle s'y est faite. Elle ne peut pas vraiment dire qu'elle ait hâte, elle a encore trop peur de ne pas savoir y faire avec un bébé, un vrai bien en chair et en os, et c'est aussi pour ça qu'elle prend comme une vraie victoire les sourires qu'elle peut tirer de Teddy ici et là. Ça la rassure légèrement et lui laisse encore penser qu'elle pourrait à peu près se débrouiller un jour, en tant que maman. Et au moins elle n'a enfin plus à subir les nausées matinales. « Je n'ose espérer faire un aussi beau travail que Tonks et toi, mais… au moins j'ai un modèle à suivre. » Teddy se contorsionne sur sa chaise et jette un regard à Penelope la tête renversée sur le dossier. « Dis, ça veut dire quoi ? C'est moi le modèle ? » Elle ne peut s'empêcher de sourire à Teddy. C'est qu'il est malin, en plus, le gamin. « Ça dépend… est-ce que tu es gentil toi, avec les bébés ? »

Il remarque son geste et cache un sourire attendri. Elle n'a peut-être pas besoin de ça en ce moment, Penny. Elle veut peut-être qu'on la laisse tranquille avec sa grossesse. Ce n'est pas quelque chose d'évident à vivre en temps de guerre. Il l'a bien vu avec Nymphadora. « Ça va… » Qu'elle lui répond, la main toujours posée sur son ventre arrondi. « Je m'habitue doucement… » Teddy observe la scène sans réellement comprendre. Il se demande juste si Penny a mangé trop de gâteau au chocolat et que c'est pour ça qu'elle dit ça. Remus finira bien par lui expliquer que ce n'est pas un gâteau au chocolat qui est dans le ventre Penny, mais il lui dira plus tard. « Je n'ose espérer faire un aussi beau travail que Tonks et toi, mais… au moins j'ai un modèle à suivre. » Voyant qu'on ne lui accord pas vraiment d'importance (et aussi parce que ça l'ennuie toujours très vite les conversations d'adulte), Teddy revient à la charge. « Dis, ça veut dire quoi ? C'est moi le modèle ? » Remus secoue la tête en souriant. Il se moque un tout petit peu de son fils. Gentiment. « Ça dépend… est-ce que tu es gentil toi, avec les bébés ? » Teddy prend le temps de la réflexion. Ses sourcils se froncent et son nez se retrousse légèrement lorsqu'il fait ça. Remus le couve du regard, attendri par cet air si sérieux d'un seul coup. Il ressemble à Nymphadora quand il fait ça. Les rouages dans l'esprit de Teddy fonctionnent à plein régime. « Oui. Je suis tout le temps gentil, c'est Molly qui l'a dit. » Remus secoue la tête, amusé. Molly n'est jamais objective quand il s'agit de son filleul. Tout comme Nymphadora. « Je ne fais jamais de bêtises et je suis toujours gentil avec les autres alors ça devrait marcher pour un bébé. » Remus tend le bras et ébouriffe les cheveux de son fils. Teddy est un petit garçon gentil, il le sait. Par contre, il fait beaucoup de bêtises. Et il les fait en compagnie de sa grande amie Rhaenys. Il ne peut pas le lui enlever ça , ni être trop sévère. Ils n'ont pas beaucoup pour s'amuser les gamins. Alors ils font deux-trois bêtises de temps en temps. Ce sont des bêtises qui ne blessent pas, elles réchauffent juste le cœur et apportent un peu de normalité dans une situation qui ne l'est pas depuis un moment. « Mais oui, tu es un très gentil garçon. » Un sourire immense fend le visage de Teddy. Il aime bien quand son père lui fait des compliments. Il trouve ça toujours très agréable.

« Si tu as besoin de conseil pour ta grossesse, tu sais que tu peux demander à Nymphadora ou à Molly ? Elles se feront un plaisir de te rassurer... tu les connais. » Plaisanta-t-il avec un petit sourire amical. Dora avait vécu sa grossesse sous les conseils de la matriarche Weasley et il savait que ça ferait plaisir à Molly de se sortir de l'Ordre et des discussions incessantes avec Kingsley et Sirius. Ils étaient beaucoup sur son dos par moment. « Et puis tu as des potions pour t'aider à supporter un peu. Je crois que Dora en prenait une avec beaucoup de vitamines à l'intérieur pour se booster. » Teddy balançait ses jambes et suivait la conservation en bougeant un peu parfois. « Je pourrais en avoir moi aussi ? » Remus laissa échapper un rire. « Non, pumpkin, ce n'est pas pour les petits garçons de ton âge. » Il fit une moue boudeuse avant de se tourner vers Penny et de lui poser une question : « Tu me diras si ça a bon goût ? Et si jamais c'est pas bon, tu pourras rajouter du sucre dedans. » Conseilla-t-il en prenant le même ton que son père un peu plus tôt. La tête tournée vers Penelope, il ne voit pas son père qui secoue la tête de gauche à droite en direction de la jeune femme. Teddy et ses conseils... Remus sait qu'il fait ça pour qu'on n'oublie pas sa présence. Il n'en a pas besoin, Penelope et lui savent que le petit garçon est là avec eux.

Teddy a l’air de beaucoup réfléchir à la question de Penelope, ce qui la surprend beaucoup — c’est plutôt facile d’y répondre rapidement, pourvu qu’on soit sincère. Mais elle ne dit rien, peut-être qu’il est juste très content d’avoir toute son attention et cherche juste à faire durer le moment. Elle sourit d’un air un peu attendri en attendant qu’il ose déclarer : « Oui. Je suis tout le temps gentil, c'est Molly qui l'a dit. » « Ah si c’est Molly qui l’a dit. » répond-elle sur un ton faussement sérieux. Penelope apprécie plutôt bien sa (future) belle-mère, même si elles sont extrêmement différentes. Elle ne doute cependant pas que l’appréciation portée sur Teddy manque légèrement d’objectivité. Ceci dit elle est plutôt d’accord pour dire que Teddy est un garçon gentil. Il fait des bêtises, même elle le sait, mais il est gentil. « Je ne fais jamais de bêtises et je suis toujours gentil avec les autres alors ça devrait marcher pour un bébé. » Penelope retient un petit rire peu crédule, et hoche la tête pour faire mine de l’approuver, alors que Remus ébouriffe tendrement les cheveux de son fils. « Mais oui, tu es un très gentil garçon. » Teddy a l’air très heureux de l’approbation de son père, son visage se fendant d’un énorme sourire plutôt adorable. Penelope se demande si elle saura faire sourire son enfant à elle, un jour. Elle n’a pas menti en complimentant Remus et Nymphadora sur leurs qualités d’éducateurs. Percival et Penelope sont définitivement différents et ne pourront pas être exactement le même genre de parents, mais elle espère quand même qu'ils s'en sortiront. « Si tu as besoin de conseil pour ta grossesse, tu sais que tu peux demander à Nymphadora ou à Molly ? Elles se feront un plaisir de te rassurer... tu les connais. » Penelope est un peu gênée même si l’offre est très généreuse et probablement sincère. Nymphadora et Molly ne sont jamais en reste lorsqu’il s’agit d’aider les autres. Elle hoche doucement la tête pour signifier qu’elle entend, qu’elle va y réfléchir. C’est vrai qu’autour d’elle, elle n’a sinon pas grand monde vers qui se tourner. Et Molly devant être la grand-mère du bébé qui grandit en elle…il semble assez logique que Penelope se tourne vers elle.

« Et puis tu as des potions pour t'aider à supporter un peu. Je crois que Dora en prenait une avec beaucoup de vitamines à l'intérieur pour se booster. » Penelope en prend note intérieurement, c’est vrai que parfois elle se trouve drainée un peu plus rapidement que d’ordinaire à cause de sa nouvelle condition. Et ça risque bien sûr de n’aller que crescendo avec les semaines et les mois qui passent. Elle devrait se renseigner à ce sujet. « Je pourrais en avoir moi aussi ? » intervient-Teddy, visiblement anxieux de continuer à participer à la conversation. « Non, pumpkin, ce n'est pas pour les petits garçons de ton âge. » Teddy est déçu alors il se tourne vers elle : « Tu me diras si ça a bon goût ? Et si jamais c'est pas bon, tu pourras rajouter du sucre dedans. » Son ton sérieux et son conseil très avisé font beaucoup sourire Penelope qui a un léger rire dans les yeux. Remus, lui, secoue la tête par-dessus celle de son fils, comme si ce genre d’attitude de sa part était habituelle. Elle-même n’est pas suffisamment habituée à côtoyer Teddy pour être certaine que ça soit le cas, mais quoiqu’il en soit elle trouve ça très amusant.  « Hm en voilà un bon conseil, » tente-t-elle de jouer le jeu,  « Merci Teddy. » Elle lui sourit gentiment avant de relever les yeux vers son père.  « Et merci Remus pour ces bons conseils, je crois qu’il ne serait pas de trop que je parle avec Molly oui. Et puis Dora. » Un peu étrange que ces deux dernières soient deux des personnes les plus accessibles de l'Ordre du Phénix en terme de sociabilité, mais que Penelope se sente plus à l'aise avec Remus qui lui est beaucoup plus bas sur l'échelle. Beaucoup, beaucoup plus bas. C'est sûrement qu'ils se ressemblent un petit peu plus. « Je prendrais ma potion, si tu prends la tienne. » ose-t-elle proposer, ne pensant absolument pas aux booster qu'elle vient de lui apporter et qu'il a déjà bu mais plutôt à la potion tue-loup qu'elle lui apportera le mois prochain. Son altruisme est admirable, mais il doit prendre soin de lui, aussi. « Deal? » Elle tend la main vers lui, outrepassant un peu Teddy qui n'a pas l'air très content d'être évincé de la conversation et lui tape dans la paume avant qu'elle n'ait pu atteindre Remus. Elle roule un peu des yeux, mais ça ne l'empêche pas de garder sa main tendue vers le chef du laboratoire.

Penelope semble plus détendue qu'à son arrivée. Il le voit à ses yeux qui pétillent. Ça rassure Remus. « Hm en voilà un bon conseil, » Le loup esquisse un sourire en coin tout en baissant la tête. Il n’a aucun doute sur la capacité de Penelope à bien s’occuper d’un enfant. Elle entre déjà dans le rôle du parent qui acquiesce pour faire plaisir. « Merci Teddy. Et merci Remus pour ces bons conseils, je crois qu’il ne serait pas de trop que je parle avec Molly oui. Et puis Dora. » Remus redresse la tête et intercepte son regard. Il lui répond simplement en hochant la tête. « Je prendrais ma potion, si tu prends la tienne. » Son sourire vacille un peu. Il ne s’attendait pas à ça, il doit bien l’admettre. La jeune femme a plus d’un tour dans son sac. « Deal? » Remus se doute bien de quelle potion elle parle et ça l’angoisse déjà d’avance d’y songer. Priver un jeune loup d’une potion tue-loup ne lui vient plus à l’idée depuis des mois. Il embrasse sa part hybride avec réticence et ça fait un moment qu’il voudrait un peu de répit, mais qu’il ne peut pas se le permettre.
Remus avise la main qu’elle lui tend et que Teddy tape doucement tout en souriant jusqu’aux oreilles. Il observe son fils qui balance ses jambes sur une chaise trop grande pour lui. Un instant, il a cette image de lui, le visage figé dans une expression terrible, sans vie, les yeux écarquillés d’horreur et du sang partout. Et si un jour il s’en prenait à lui ? Il essaie de repousser cette pensée le plus loin possible. En laissant les autres loups profiter de son tour de potions, c’est une bonne chose. Il le sait. Il pince un peu les lèvres avant de soupirer. “Ce n’est pas-” Il ravale la fin de sa phrase. Il voulait lui dire que ce n’était pas juste comme deal. Il secoue la tête avant de planter son regard dans le sien. Il esquisse un sourire un peu triste. Il repense aux discussions qu’il avait eues avec les loups de Sweet River : il n’est pas seul à porter ce fardeau, il devait arrêter d’être un martyr chez les loups. “Je prendrai la prochaine.” Il prend sa main dans la sienne et la serre doucement. Il ne lui promet pas de toujours les prendre, mais au moins la prochaine.

Ce serait mentir que de dire qu’il n’a pas envie de taire l’animal en lui quand il peut. Il redoute chaque pleine lune toujours un peu plus. Et après quarante ans avec sa part d’hybride, il n’a jamais réussi à faire la paix avec elle. Il relâche la main de Penelope et vient ébouriffer les cheveux de Teddy. “Teddy ? Et si tu allais rejoindre maman ? Il va bientôt être l’heure pour toi d’aller retrouver Rhaenys” Le conflit peut se lire dans les yeux de Teddy. Il a très envie de rester avec son père, mais en même temps, Penelope et lui parlent de choses d’adulte et il s’ennuie un peu. Au moins avec Rhaenys, ils peuvent s’amuser un peu. Il hésite longuement. “Tu m’accompagnes pas ?” Remus fronce un peu les sourcils avant d’hocher la tête de gauche à droite. “Tu es un grand garçon, tu peux y aller tout seul, non ?” Teddy a sa petite fierté alors lorsque son père le qualifie de grand, il se tient bien droit sur sa chaise et lance un regard déterminé à Penelope. “Je suis grand.” Il se recule sur sa chaise et laisse ses pieds toucher le sol. “A tout à l’heure papa. A tout à l’heure Penelope.” Il fait un signe de la main aux deux adultes avant de disparaître. Remus lâche un soupir. “Navré.” Il sourit à la jeune femme. “Il peut être envahissant parfois.” Envahissant est peut-être un mot un peu fort. Curieux serait plus juste.

Penelope se doute que sa proposition risque de ne pas passer, ou en tous cas, pas facilement. Elle se rend compte que ce n'est pas tout à fait la même chose : prendre ses vitamines n'embête personne, elle ne retire rien à qui que ce soit en acceptant la potion. Alors que pour Remus, prendre une fiole de tue-loup ça veut dire que quelqu'un d'autre n'aura pas sa dose. Les quantités sont limitées et de ce qu'elle en sait, la différence entre une pleine lune avec et sans potion est énorme. Pour autant, Remus, comme les autres, a droit à sa dose et elle le soupçonne de trop souvent la refuser pour l'offrir à d'autres loups. Certainement, dans un monde idéal, tout le monde pourrait prendre la potion tous les mois (enfin, dans un monde idéal, personne ne serait loup-garou), mais l'Ordre fait ce qu'il peut et, pour ce que ça vaut, Penelope pense que la solution proposée — potion un mois sur deux pour tous — est juste. Elle l'observe longuement alors que Remus regarde sa main, puis détourne le regard vers son fils qui ne doit pas tout à fait comprendre ce dont il s'agit. Elle se demande si Remus est en train de songer à la prendre, pour Teddy. Un concept étrange à ses yeux, qu'il doit sûrement falloir être parent pour comprendre. “Ce n’est pas-” Elle croit deviner ce que devait être la fin de sa phrase avant qu'il ne s'interrompe et elle secoue la tête en même temps que lui, quoique plus doucement. Peut-être que son deal n'est pas juste, mais enfin, la vie, surtout pour les fugitifs comme eux, ne l'est pas. Et ce qui n'est pas juste non plus c'est de se priver comme il le fait.

“Je prendrai la prochaine.” Il accepte finalement sa main et Penelope s’avoue presque surprise, quoiqu’agréablement, qu’il capitule si facilement. Elle serre ses doigts et hoche gravement la tête malgré un petit sourire content. Elle aime bien gagner Penelope et puis elle n’est pas dupe ; elle entend bien les non-dits dans la réponse de Remus. Il n’a promis de prendre que la prochaine. Pas grave, c’est déjà ça de gagné, une concession importante vu le temps qu’il a mis pour lui répondre. Quand leurs paumes se détachent, lui perd aussitôt la sienne dans les cheveux de son fils. “Teddy ? Et si tu allais rejoindre maman ? Il va bientôt être l’heure pour toi d’aller retrouver Rhaenys” Teddy semble avoir du mal à se décider. Penelope se demande bien ce qui pourrait le pousser à rester avec eux qui parlent de choses qu’il ne comprend qu’à moitié — et encore — plutôt que d’aller voir sa copine. “Tu m’accompagnes pas ?” La décision est prise, visiblement, mais Teddy veut encore profiter de son père comprend-elle finalement. Ce dernier toutefois refuse d’un mouvement de tête et Penelope s’en veut un petit peu, peut-être que c’est elle qui devrait se retirer. “Tu es un grand garçon, tu peux y aller tout seul, non ?” L’argument semble avoir un certain poids puisque l’attitude du jeune garçon change du tout au tout. Son père l'a qualifié de grand alors il agit comme tel, se tenant soudain bien droit et regardant Penelope d’un air très sérieux et déterminé qui la fait sourire malgré elle. “Je suis grand.” Elle sourit un peu plus et hoche la tête. Mentalement, elle prend des notes de ces techniques d’éducation. “A tout à l’heure papa. A tout à l’heure Penelope.” Elle répond gentiment au signe de la main de l’enfant et puis se retourne vers Remus alors que ce dernier pousse un soupir. “Navré.” Elle répond à son sourire désolé, avec une risette rassurante et elle secoue un peu la tête pour lui comprendre qu’il n’a aucune de raison de s’excuser. “Il peut être envahissant parfois.” Elle doit admettre qu’elle n’avait pas vraiment prévu de discuter avec Remus et Teddy quand elle est arrivée au Manoir, mais ça ne l’a pas dérangée plus que ça. Au contraire, c’était plutôt attendrissant en plus d’être informatif pour elle. Elle devrait certainement apprendre à passer plus de temps avec des enfants, en fait.  “Mais non, mais non. Il est très mignon et bien élevé. ” Peut-être un peu curieux, mais elle ne le qualifierait pas d’envahissant non plus. Elle lui offre un autre sourire plus franc et puis elle se penche légèrement en avant, les sourcils un peu froncés. “ Tout va bien ? ” Puisque Teddy ne dérangeait pas vraiment leur discussion, elle se demande s’il l’a renvoyé pour une raison bien précise, peut-être pour lui raconter quelque chose à elle. Elle n’est qu’une scientifique parmi d’autres au laboratoire, mais elle aime à penser qu’il lui fait confiance et qu’il sait qu’il peut compter sur elle s’il a besoin d’aide avec le laboratoire ou une expérience en particulier. Elle songe que ça ne doit pas être évident de gérer un lieu aussi important tout seul, surtout quand on est incapacité une fois par mois. Peut-être qu'elle devrait lui donner les nouvelles du jour. Elle préfère toutefois s'assurer d'abord que sa présence n'est pas de trop : “ Je t’ai interrompu dans ta lecture,” elle pointe du doigt l’ouvrage encore ouvert sur la table. Peut-être que renvoyer Teddy était une manière de lui faire comprendre qu’elle-même devrait en faire autant. Remus est un cercle sept et doit donc être très occupé. “ Je ne veux pas te déranger… ” Et elle est avant tout venu pour lui donner sa potion énergisante, ce qui est chose faite.

Ses yeux se posent de nouveau sur la porte que Teddy vient de franchir. Il espère qu’il n’ira pas fureter partout comme il a pris l’habitude de faire. Peut-être qu’il aurait mieux fait de l’accompagner. Ses lèvres se pincent un court instant avant que ses pensées soient interrompues par la voix de Penelope. Il reporte son attention sur elle. “Mais non, mais non. Il est très mignon et bien élevé.” Remus sourit. Dora et lui essaient de faire du mieux qu’ils peuvent pour lui. Tout ce qui compte c’est qu’ils arrivent à préserver leur fils des horreurs de la guerre. Teddy sait pertinemment qu’il ne vit pas comme il devrait. Il ne le comprend peut-être pas pour l’instant, mais il sait que normalement, dans un monde idéal, vivre ce n’est pas être dans confiné dans un Manoir. Remus pense souvent au fait qu’il n’a jamais souhaité ça pour un enfant. Pour aucun bébé né pendant cette guerre et faisant partie du côté de la résistance. “ Tout va bien ? ” Il cligne des yeux un moment avant de froncer les sourcils. Remus se rend compte qu’il s’était plongé dans ses pensées, une fois de plus. Il hoche la tête. “Ça va.” Il lui offre un sourire pour la rassurer. “ Je t’ai interrompu dans ta lecture,” Remus suit son doigt du regard et tombe sur son livre. “ Je ne veux pas te déranger… ” Il secoue la tête de droite à gauche et une fois de plus, lui sourit pour la rassurer. “Tu n'interromps rien, ne t’inquiète pas.” Il cale un bout de parchemin là où il en était et referme le livre pour appuyer ses propos. Sa lecture peut attendre, il n’est pas pressé et il n’a pas prévu de bouger du Manoir avant un petit moment. “Et sache que tu ne me déranges jamais, Penny.” Rajoute-t-il pour la rassurer une fois de plus. Que ce soit pour parler du laboratoire et des recherches sur lesquelles les scientifiques sont ou pour parler de sa grossesse, Remus se doit de l’écouter. Ce sont des restes de son court passage en tant que professeur. Ou tout simplement sa nature d’homme à l’écoute des autres. Il pose son regard sur la jeune femme. Penny est très intelligente et il sait qu’elle saura parfaitement se débrouiller avec son enfant et avec le reste. C’est une sorcière douée et en qui il a une entière confiance. “Tu es passée au laboratoire ? Ça se passe comment aujourd’hui ?” Il se demande s’ils avancent comme ils veulent et s’ils ont de quoi avancer surtout. “Tu as des inquiétudes particulières ?” Elle sait qu’elle peut lui parler sans aucune crainte. C’est aussi une des raisons pour lesquelles Remus a fait partir Teddy. Ses jeunes oreilles n’ont pas besoin d’entendre absolument tout. Il n’a pas envie que son fils raconte tout à Rhaenys et que ça fasse le tour de l’Ordre par la suite. Il connaît suffisamment les deux enfants pour savoir qu’ils parlent beaucoup trop et qu’un secret de l’Ordre ne le reste jamais trop longtemps s’ils ont le malheur de l’entendre. Penny n’avait pas besoin de ça et lui non plus.

“Tu n'interromps rien, ne t’inquiète pas.” Remus a la voix calme et posée, un sourire sympathique et rassurant sur les lèvres et Penelope n'a pas vraiment de raison de douter de sa sincérité. Pourtant elle doute un peu quand même. Elle se demande s'il fait des recherches secrètes, s'il lit sur des sujets dont il n'a pas le droit de parler. La place de Remus dans le cercle sept est tout à fait justifiée selon Penelope, mais ça ne signifie pas qu'elle ne se pose pas quelques questions sur la hiérarchie un peu opaque et les délibérations si secrètes du Conseil. Elle est plus que consciente qu'il y a des centaines de choses que l'on cache aux membres lambdas de l'Ordre. Des centaines de choses qu'il ne lui dira jamais même si elle a mérité ses cinq cercles. Mais vu la facilité avec laquelle il referme son livre, sans en cacher la couverture, ni avoir l'air le moins du monde agacé de l'interruption, peut-être que cette fois-ci il ne s'agit pas de recherches que même les scientifiques du laboratoires n'ont pas le droit de connaître. “Et sache que tu ne me déranges jamais, Penny.” Elle esquisse un petit sourire. Elle a eu la chance de l'avoir comme enseignant et elle a toujours apprécié sa pédagogie, sa patience. Contrairement à d'autres ça ne semble pas être quelque chose de travaillé, mais simplement qui il est. “Tu es passée au laboratoire ? Ça se passe comment aujourd’hui ?” Elle apprécie aussi qu'il ne perde jamais le nord. C'est une des personnes qu'elle respecte le plus dans l'Ordre, et de loin. “Tu as des inquiétudes particulières ?” Elle secoue doucement la tête pour le rassurer, mais elle prend le temps de réfléchir un peu à la question. Elle continue de travailler au laboratoire en dépit de sa grossesse même si elle compte — et elle n'arrête pas de le répéter à qui s'inquiète trop — prendre un "congé" bientôt. Pour l'instant elle sait qu'elle peut être utile et elle souhaite le rester aussi longtemps que possible. “Ce ne sont pas vraiment des inquiétudes nouvelles. Mais je pense qu'on sera bientôt en manque de certains ingrédients. ” admet-elle d'une voix prudente. Ce n'est vraiment pas pour l'embêter ou lui parler du laboratoire qu'elle est venue, mais Remus est professionnel et elle aussi. Et s'il se sent d'attaque à parler travail, elle ne peut que le suivre. “Si on pouvait voir ça avec Sofia rapidement… Ou bien y aller nous-mêmes. C'est surtout des plantes que l'on manque, pour les soins et les défenses. ” Sa spécialité à elle. Elle ne prend que très très rarement part aux recherches portées sur l'offensive. Les explosions et le sang, ça ne lui a jamais trop parlé. “Sinon tout va bien ne t'inquiète pas, le labo ne s'est pas écroulé en ton absence.” elle lui offre un petit sourire complice. À la place de Remus, Penelope aurait beaucoup de mal à laisser tous les mois l'entité dont elle est responsable à l'abandon pendant plusieurs jours. Mais Remus n'est probablement pas aussi adepte du contrôle qu'elle. Et puis, le laboratoire est une machine bien huilée avec des chercheurs qui n'ont pas besoin qu'un superviseur surveille leur faits et gestes pour faire leur boulot correctement. Il n'a pas de souci à se faire.

Remus se détend un peu en la voyant secouer la tête de gauche à droite. Il ne s’absente pas longtemps du laboratoire, mais à chaque fois il est toujours un peu nerveux de découvrir qu’il s’est passé quelque chose pendant ce laps de temps. Il se tend de nouveau en la voyant réfléchir un peu. “Ce ne sont pas vraiment des inquiétudes nouvelles. Mais je pense qu'on sera bientôt en manque de certains ingrédients.” C’est ce qu’il craint le plus. Et la recherche d’ingrédients peut devenir compliquée voire très compliquée. Il va falloir qu’il fasse envoyer des équipes en récolte ou voler - et cette option ne lui convient absolument pas autant le dire. Ses lèvres se pincent, il n’est pas très à l’aise avec cette idée. Il a toujours peur de les envoyer dans la gueule du loup, mais en même temps, sans ingrédients, ils ne vont pas pouvoir avancer sur les recherches ni sur la confection des potions habituelles. “Si on pouvait voir ça avec Sofia rapidement… Ou bien y aller nous-mêmes. C'est surtout des plantes que l'on manque, pour les soins et les défenses. ” On ? Il la dévisage un instant. Hors de question qu’elle prenne des risques vu sa condition. Pour son bien et celui du bébé, il vaut mieux qu’elle reste en arrière et ne s’aventure pas du côté des récoltes. Percy ne lui pardonnerait jamais s’il arrivait quelque chose à Penny. Et Remus ne se le pardonnerait jamais non plus d’ailleurs. “Sinon tout va bien ne t'inquiète pas, le labo ne s'est pas écroulé en ton absence.” Il lui sourit. “Je te fais entièrement confiance là-dessus, Penny.” Il s’appuie sur le rebord de la table et se recule dans sa chaise. “On peut voir avec Sofia ce qu’on peut faire. Mais si les réserves de plantes s’amenuisent je peux aussi voir avec ceux qui sont du côté de Sweet River pour qu’ils aillent faire la cueillette en groupe. Ils peuvent couvrir plus de terrain.” Avec une liste et un bon descriptif des plantes, ils peuvent se débrouiller, il en est persuadé et puis ça donnera quelque chose à faire aux hybrides. Ce n’est pas grand-chose, c’est vrai, mais vu l’emplacement de Sweet River, il y a de grandes chances pour qu’ils trouvent l’essentiel des plantes manquantes pour le laboratoire. “Cette solution c’est au cas où Sofia n’en a pas pour nous. On peut lui proposer celle-ci et voir ce qu’elle en dit.” Remus baisse la tête au niveau de son poignet là où se trouve sa montre et regarde l’heure. “J’ignore si elle est encore disponible pour en parler, mais on peut peut-être essayer d’aller la voir dès maintenant ? Comme ça, on pourra aviser pour la suite.” Se faisant, Remus se lève de sa chaise et récupère son livre. “Et après je te laisse tranquille, promis.” Il esquisse un nouveau petit sourire pour lui signifier qu’il plaisante. Remus se dirige vers la porte et y attend Penelope, main sur la poignée, prêt à quitter la bibliothèque.