BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 JAESIUS #2 | Gone

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MessageSujet: JAESIUS #2 | Gone   JAESIUS #2 | Gone EmptyDim 12 Mai - 13:09
India — Juillet 1992
What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call! What if I lose it all? Oh sister, I will help you out! Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do.
Jae-Hwa était toujours tendue quand la famille partait en voyage. Aloysius, malheureusement, adorait cela, adorait partir, tout quitter, découvrir des choses nouvelles et inattendues. Et pour lui, Jae-Hwa était bien prête à faire de même. Pour lui, elle pouvait profiter des paysages inconnus et à travers ses yeux elle pouvait apprécier la nouveauté, l’incroyable beauté de l’inconnu, la surprise des rencontres qu’ils faisaient. Les premières années, quand il lui proposait de partir, elle déclinait sans même y réfléchir, au contraire heureuse d’éviter un mari qu’elle ne comprenait pas. Avec les enfants, cependant, c’était presque devenu une part de leur éducation que de leur montrer le monde. Il avait fallut de longues discussions pour que Jae-Hwa accepte de comprendre que l’extérieur n’était pas aussi dangereux qu’en Corée au début du siècle, que les enfants ne risquaient rien, qu’ils étaient assez riches pour se permettre dans la sécurité et tout le luxe du monde. Aloysius, après tout, n’était pas le genre d’homme à vouloir véritablement profiter de la culture locale. La culture des hôtels de luxe, des restaurants primés et des visites en tapis volant au-dessus des monuments moldus, ça, par contre…
Et ça, Jae-Hwa pouvait s’y habituer. Difficilement, lentement, douloureux, mais elle pouvait s’y habituer. Sa vie, son mariage avec Aloysius était faite de compromis et pour chaque voyage qu’elle acceptait plus loin, plus longtemps, il cédait de nouvelles mesures de sécurité. Jamais ils ne se séparaient de leurs enfants. Jamais une soirée sans eux, jamais une minute sans les suivre. Pas de toilettes publiques, pas de foule, pas de moldus, des calligraphes de protection dans chaque poche, tous les employés qui interagissaient avec eux devaient subir une vérification d’antécédents. Et bien sûr, à la moindre contrariété, au moindre danger, à la moindre émeute anti-sang-pur, la famille retournait à la maison. Ils avaient trois portoloins d’urgence, et Jae-Hwa surveillait les deux chambres des enfants à l’aide de boules de cristal qu’elle vérifiait à chacun de ses nombreux réveils brusques au milieu de la nuit.

Cette année-là, ils étaient en Inde. Le premier gros voyage de Ha-Yun qui, du haut de ses deux ans, commentait avec joie absolument tout ce qu’elle voyait, dans les bras d’un père attendri qui lui faisait toucher toutes les jolies couleurs qui attiraient la petite. Ah ça, il l’aimait, sa fille. Jae-Hwa lui laissait, pas tant par générosité ou parce qu’elle avait conscience d’avoir trop épuisé ses autres enfants, mais bien parce que Jeong-Hui lui prenait presque tout son nom. C’était, aussi, le premier gros voyage de Jeong-Hui, qui avait longtemps empêché la famille de partir, restant chez la famille quand Aloysius avait véritablement trop la bougeotte. Elle n’aimait pas l’Inde. Elle n’aimait rien. Geignait dès qu’il y avait trop de bruit et faisait de grands yeux devant les plats exotiques qu’on pouvait leur présenter. Toute la journée, Jae-Hwa avait sa main nichée dans la sienne. Pas tant pour la consoler que pour la contrôler, la garder avec elle, malgré les plaintes de la petite qui pleurnichait vouloir rentrer. Non, on vient d’arriver, regarde tes frères, ils sont contents d’être là, eux. Trop contents, parfois, et il fallait souvent tenir un des jumeaux de l’autre main pour les garder dans le périmètre. Une angoisse de tous les instants pour Jae-Hwa qui découvrait les vacances avec six enfants, et qui n’était pas sûre d’apprécier cela.
L’arrivée à l’hôtel, le soir, permettait de se détendre au moins un peu. On retrouvait les habitudes, le rituel du coucher, les baisers pour dire bonne nuit, les garçons qui lui racontent la journée qu’elle a vécu avec eux, Eun-Ji qui dessine tout ce qu’elle a vu, Ha-Yun qui s’endort enfin dans les bras de sa mère. Une chambre pour les filles, une chambre pour les garçons et une chambre pour les parents. Jae-Hwa aimait les savoir ensembles, liés par des portes concomitantes, protégés par les calligraphes qu’elle avait accroché à toutes les issues. Elle luttait encore avec Aloysius pour rendre leurs chambres intraçables, mais ce diable tenait trop à ce que le room-service les trouve.

Jae-Hwa finissait de coucher Ha-Yun sous le regard fasciné de Eun-Ji qui attendait qu’on lui prête de l’attention, comme toujours. Elles allaient parler, à voix très basse, en secret, de longues minutes avant que la mère ne parte à son tour se coucher. Il leur fallait cela, ce temps d’intimité, de solitude, où Eun-Ji lui disait tout et où Jae-Hwa venait embrasser tendrement son front sans que personne d’autre ne vienne quémander la même affection. En vérité, Jae-Hwa attendait Aloysius. Elle attendait son retour de la chambre des garçons, avec Jeong-Hui qui devait encore faire son cinéma pour rester avec les jumeaux, tout pour ne pas dormir tout de suite. Et Jae-Hwa était malheureusement trop fatiguée d’elle pour lui courir après. Qu’Aloysius la gère un petit peu, qu’il la couche, Jae-Hwa donnait déjà assez au moment de la lever.
Journée trop longue, Jae-Hwa parlait à présent à Eun-Ji presque sans réfléchir, attendant juste que la porte s’ouvre. Les enfants couchés, ils retrouvaient leur intimité, leur solitude. Elle voulait les bras de son mari, ses lèvres sur sa peau, son rire alors qu’il se moque gentiment d’elle et de ses inquiétudes qui se prouvaient encore une fois infondée. Elle voulait qu’il fasse de nouveau sa magie, qu’il la détende, qu’il la fasse se sentir à la maison loin de l’Angleterre. Se sentir pleinement en vacances, c’était faire l’amour à Aloysius dans une chambre qui n’était pas la leur.
Et lorsque son mari apparut finalement à la porte, elle embrassa peut-être trop rapidement le front de sa fille avant d’aller vers lui, contre lui, dans un soupir alors qu’elle inspirait l’odeur familière de sa nuque. Enfin.
Le soulagement, cependant, ne dura qu’un temps, un très court temps, avant que ses mains ne se mettent à trembler alors qu’elles agrippaient trop fort les bras du Rosier. « Aloy ? » Sa voix était basse, inquiète, et tout son corps était froid, rigide, déjà à l’approche de la tétanie. « Où est Jeong-Hui ? » Car c’était seul que le père de ses enfants avait passé la porte d’entrée.
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MessageSujet: Re: JAESIUS #2 | Gone   JAESIUS #2 | Gone EmptyVen 17 Mai - 19:18
India — Juillet 1992
What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call! What if I lose it all? Oh sister, I will help you out! Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do.
Depuis qu’il était assez grand pour réclamer, Aloysius avait été un gamin capricieux. On dit beaucoup de choses sur les fratries : l’aîné est celui qui guide, le benjamin est celui qui profite. Ceux du milieu sont les plus mal lotis et le pire, à ce qu’on dit, dans une famille de cinq enfants, c’est d’être le troisième. Celui de l’exact milieu. Celui qu’on oublie. Autant dire que si on avait dit ça aux parents Rosier, ils auraient bien rigolé.
Ou bien pleuré, au choix.
(Au moins grimacé.)
Pour fêter ses quatre ans, il voulait aller dans les îles Phi-Phi. Et à partir de là, la tradition a commencé. Chaque année, une nouvelle destination. Les parents crurent que Poudlard allait mettre à un terme à cette manie voyageuse mais le gamin ne trouva là qu’une nouvelle raison de pouvoir s’enfuir de la triste Écosse et son château mal chauffé. Alors il séchait les cours, une semaine, pour ses vacances au soleil. Le gosse Rosier était un prodige de la géographie, surtout comparé aux petits camarades sorciers qui n’avaient jamais suivi de vrai cours de géo de leur vie.

Puis, adulte, il se prit ses vacances en France. Et recommença, seul, sa petite manie.
Marié, il continua. Proposa à son épouse de l’accompagner, mais, systématiquement, elle déclinait. Il haussait les épaules, n’insistait pas, et partait, une semaine, deux semaines — le plus longtemps qu’il pouvait se le permettre.
Au travail on savait que le jeune Rosier n’était pas disponible la deuxième semaine de mai au moins, qu’il fallait faire les choses sans lui. Fergus rageait, Liam tempérait. Evan riait. Beaucoup.
Oui, ça, c’était avant.

Maintenant si Evan rit, c’est simplement parce que les crâne de squelettes donnent cette impression parfois, les dents entièrement découvertes, d’être figé dans un rictus permanent. Maintenant, surtout, Jae-Hwa accepte de venir avec lui. Le monde tournait, les enfants grandissaient. Mais les pays restaient les mêmes alors qu’il redécouvrait les endroits qu’il avait connu plus jeune, cette fois accompagné de sa famille.
Jae-Hwa était une telle plaie à sortir qu’il se sentait d’autant plus fier de pouvoir passer les portes de l’hôtel de luxe qu’il avait choisi à son bras. Il lui cédait presque tout ce qu’elle désirait, d’un geste de la main nonchalant, avec un roulement d’yeux. Oui bien entendu qu’ils auront des calligraphes avec eux. Mais bien sûr qu’on allait demander des Portoloins au gouvernement. Le Directeur des Transports me doit une faveur de toute manière. Évidemment que nous n’allons pas aller dans les toilettes publiques, enfin, mon amour ? Et pourquoi pas dans une décharge ? Mais bien entendu qu’ils seront en sécurité. Tu sais j’ai passé mon enfance à aller à l’étranger et il ne m’est jamais rien arrivé. Fais-moi donc confiance. Oui, on prend les boules de cristal. Oui, bien sûr. Je surveillerais Ha-Yun. Mais de quoi as-tu peur ? Que la populace locale se révolte ? Mais nous ne sommes plus au XVIIIe siècle. Allons, allons, on s’amusera bien.
Et il l’embrassait, sur la tempe, sur les joues, au front, sur le coin de ses lèvres. Attendait qu’elle secoue légèrement la tête, avec un sourire, pour venir la tenir un peu plus fort, la serrer contre lui, murmurer encore une ou deux imbécilités pour la rassurer. Il savait que cela ne fonctionnait qu’à demi, mais au moins le temps qu’il la tenait, la déshabillait, la décoiffait avec un rire, elle n’angoissait pas.

Les enfants ? On ne leur demandait pas leur avis ; ils venaient, un point c’est tout. Cela faisait partie de leur éducation. « Vous voulez être bête comme les enfants de pauvres ? » Non, personne dans cette famille ne voulait être assimilable à un pauvre.
Cette fois, cependant, peut-être auraient-ils dû un peu plus demander à leur cadette, Jeong-Hui, qui n’avait fait qu’hausser les épaules quand on évoqua le voyage. Tant qu’elle ne faisait que ça, ma foi… Aloysius s’en moquait bien. Sauf qu’une fois sur place, c’était une toute autre paire de manches. La petite ne supportait visiblement pas l’idée d’être aussi loin de la maison, dans un endroit aussi différent. Et ça criait, ça chouinait, ça haussait les épaules dès qu’on voulait tester quelque chose, ça ne réclamait que son sacro-saint plat au restaurant, et ça collait la honte devant tous les autres.
Inutile de dire qu’Aloysius avait autre chose à faire que de laisser la petite lui gâcher ses vacances. Alors il avait pris Ha-Yun avec lui, laissé l’autre avec la mère poule sans une arrière-pensée. Il savait que s’il intervenait, les cris ne feraient que s’amplifier, que cela finirait par dégénérer et hors des murs de la maison, soigneusement isolée, c’était hors de question de faire une scène.

Il se demandait, d’ailleurs, s’il ne pourrait pas demander aux personnels de l’hôtel de gérer les gamins. Ne serait-ce qu’un petit temps… Vu ce qu’il les payait, ils pouvaient bien aussi faire garde d’enfant non ? Pas comme si le type de la réception avait l’air très occupé. Répondre aux clients qu’ils doivent aller dans telle ou telle chambre n’avait pas l’air d’être la chose la plus compliqué au monde. C’était peu de temps après le dîner qu’il se laissait aller à ses petites pensées qui lui rappelait le travail, il avait céder Ha-Yun à sa mère qui allait la coucher et remontait le long couloir avec les jumeaux, suivi cette fois — et silencieusement — par la cadette qui rasait presque les murs, était à deux doigts de se manger le sol tant elle le fixait avec passion.
Aloysius s’arrêta un instant devant une des larges fenêtres qui ponctuaient le corridor, montra le paysage aux jumeaux, leur faisant énumérer les endroits qu’il pouvait reconnaître depuis la vue panoramique, avant de se tourner vers Jeong-Hui : « Tu veux voir ma puce ? » Elle haussa les épaules. « Je peux te porter, tu verras mieux. » Nouveau haussement d’épaule, qu’il décida de prendre comme une invitation. Mais quand il s’approcha, pour essayer de la prendre, elle recula et secoua un peu plus la tête.
Aloysius avait l’impression de s’être brûlé.
L’énervement vint assez vite passer par-dessus le brusque choc de se faire rejeter par sa fille — il aurait dû être habitué pourtant. Et à son tour il haussa les épaules, comme si tout cela n’avait aucune importance : « Eh bien si tu ne veux rien faire, va donc dans la chambre des filles te coucher ! » Avant de se détourner. Agacé. Il l’entendit partir. Que Jae-Hwa s’en occupe.

Après quelques mots encore échangés avec les jumeaux, il les emmena dans leur chambre, les mit au lit. Leur rappela d’être sage sinon maman va avoir une syncope et papa passera une très mauvaise nuit avant de rejoindre la chambre des filles pour enfin pouvoir attraper son épouse et l’amener jusqu’à leur lit.
Merlin, les gamins étaient agréables à faire, mais qu’est-ce que ça pouvait être encombrants à certains moments !
On va dire qu’il ne s’attendait pas à la voir aussi paniqué en le voyant. On va dire que le numéro de la vierge paniquée (surtout alors qu’il y avait les petites juste là) n’était pas ce qui l’excitait le pl- Comment ça Jeong-Hui ?
Il pencha légèrement la tête de côté, avec une petite moue qui signifiait bien : je vous demande humblement pardon mais de quoi parlez-vous très chère ? avant de regarder la chambre des gamines.
Inutile d’être doué en maths pour comprendre que deux, ce n’est pas trois. Ni d’être le père de l’année (ce que, de toute évidence, il n’était pas) pour reconnaître celle qui manquait.

« Je pensais qu’elle était avec toi… Je… » Cette sensation, de plomb dans le ventre, qui immobilise. Cette sueur froide, mais si froide ! qui coule le long du dos. Et le cerveau qui se vide, presqu’à demi. Qui ne laisse rien, aucune pensée claire. À chaque fois que ces sensations de détresse profonde, d’angoisse lourde arrivent, on espère que ce sera la dernière. On se dit que ce sera la dernière parce qu’on ne se voit pas survivre à ce qui se produit.
Aloysius avait l’impression que le temps s’était arrêté. Des heures. Des heures il resta là planté devant Jae-Hwa. Et mille scénarios, et mille…
« Non… »
Et de se souvenir de son dernier ordre à la fillette et de…
« Je lui avais dit de te rejoindre. »
Elle allait le tuer.
S’il survivait à cette vague de froid qui le prenait.

Il fit un pas en arrière, vers la porte. Parvenant enfin à articuler un mouvement. « Elle doit être… dans le couloir. » Et il sortait. Refaisait le chemin jusqu’à la fenêtre où il s’était arrêté, remontait encore jusqu’à trouver par terre les papiers que les mômes avaient dans leur poches. Impossible de ne pas reconnaître les calligraphes de son épouse, même déchirés en deux.
Aloysius avait vécu des moments terrifiants, dans sa vie. Pourtant il avait l’impression que rien n’avait jamais été pire que cet instant.
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MessageSujet: Re: JAESIUS #2 | Gone   JAESIUS #2 | Gone EmptyJeu 4 Juil - 14:53
India — Juillet 1992
What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call! What if I lose it all? Oh sister, I will help you out! Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do.
Il pensait qu’elle était avec elle. Comment ça, il pensait ? Jae-Hwa refroidissait à chaque seconde davantage. « Aloysius ? » appela-t-elle, la voix plus aiguë. Qu’il la rassura, qu’il la sorte de sa poche, de derrière lui, derrière la porte, qu’il lui explique qu’elle avait voulu rester avec les jumeaux. « Aloysius ?! » appela-t-elle encore, plus fort, plus inquiète, en le voyant à son tour paniquer. Non, il n’avait pas le droit de paniquer. La panique était la sienne, lui n’avait le droit qu’à l’assurance, la tranquillité, à la limite les petites moqueries. Le sourire avant d’expliquer que tout allait bien se passer.
Pas ça.
Il aurait préféré qu’il l’insulte de tous les noms plutôt que ça.
Il quitta la pièce alors qu’elle lançait un troisième « Aloysius !! » étranglé, affolé. Derrière elle, Ha-Yun était trop petite pour comprendre mais Eun-Ji, elle, comprenait un peu trop. « Maman ? Elle est où Jeong-Hui ? » Et c’était fou, ce que l’on pouvait faire pour un enfant. Ce que l’on pouvait simuler pour lui : un sourire, une voix qui ne tremblait pas et des yeux secs : « Tout va bien mon cœur, Jeong-Hui s’est juste perdue en rentrant, Papa et Maman vont aller la chercher. » Eun-Ji, trop jeune pour voir encore au travers des mensonges de sa mère, la crut et se plaint même de sa sœur, à voix basse. Qu’elle était bête, et qu’elle lui prenait toujours maman. « Je reviens bientôt mon trésor, » un baiser, un peu tremblant, sur son front. « Tu ne bouges pas, d’accord ? Tu restes là. Maman revient bientôt avec Jeong-Hui. » Elle reviendrait avec Jeong-Hui, il n’y avait pas d’autres options. Jeong-Hui était juste perdue, elle reviendrait très vite. Il n’y avait pas d’autres options.

Dans le couloir, elle ne trouva ni son mari, ni sa fille. Elle prit, cependant, le temps de verrouiller trois fois, magiquement, la chambre de l’hôtel avant d’évoluer dans les couloirs. « Jeong-Hui ? » appela-t-elle d’abord. Puis, très vite « Aloy ? » quand celui-ci n’apparaissait pas. Elle avait peur, terriblement peur. Tout son corps tremblait, en choc, alors qu’elle refusait encore de comprendre ce qu’il se passait, de peur de se briser. L’angoisse, cependant, montait à l’idée que son mari puisse aussi être porté disparu. « ALOY ?! » appela-t-elle plus fort, avant de l’apercevoir, finalement, au fond d’un couloir.
Ses pieds, effrayés d’être seuls, se précipitèrent à sa rencontre. Elle l’attrapa, dès qu’elle put, des mains qui devinrent des griffes en se refermant sur ses bras, avant qu’elle ne voit ce qu’il tenait dans ses mains.
Un cri, déchirant, passa ses lèvres.
« Aloy, c’est- » Les charmes, c’étaient les charmes de protection. Les larmes, enfin, montèrent à ses yeux alors qu’elle relevait la main jusqu’à sa bouche. « Oh mon dieu, non, non- Aloy, quelqu’un aurait ? » Sa fille, sa petite fille ? « La sécurité ! Il faut appeler la sécurité ! » hurla-t-elle d’autant plus fort que les pires scénarios se construisaient dans son imagination libérée. La baguette sortie, elle tenta, en vain, de composer le sort pour ramener un employé. La baguette s’agitait, rien ne sortait. Juste des larmes, de ses yeux, alors que tout perdait son sens et sa magie avec elle.
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MessageSujet: Re: JAESIUS #2 | Gone   JAESIUS #2 | Gone EmptyMar 6 Aoû - 10:58
India — Juillet 1992
What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call! What if I lose it all? Oh sister, I will help you out! Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do.
Sa femme qui l’appelle, qui crie son nom — son prénom raccourci, à un rythme trop rapide et d’une voix trop angoissée ne l’aidait pas à aller mieux. Ne l’aidait pas à réchauffer un peu son esprit, à faire cesser le froid qui glissait dans son dos, à… Non, la voix de Jae-Hwa, ça ne l’aidait pas du tout. « Aloy ? » Il y avait une (relativement) juste répartition des tâches, dans la maison Rosier-Hwang : et c’était celle d’Aloysius de calmer Jae-Hwa quand cela touchait à ses enfants. Que ce soit pour un accident minime ou plus grave, il était toujours le plus serein des deux. Et son calme était communicatif, aidait Jae-Hwa à s’apaiser.
Aloysius avait appris quelque chose de sa jeunesse : c’est que les gamins étaient résistants. Il lui semblait impossible que quelque chose arrive à ses enfants, comme s’ils étaient protégés par un lucky charm spécial Rosier. Aujourd’hui, cette théorie se prenait un premier coup de bélier dans ses fondations.
Quelque chose d’autre, douze ans plus tard, viendra achever de détruire l’étrange croyance du père trop confiant. Mais en cet instant, alors qu’il tenait les calligraphes de protection de sa fille cadette, son cerveau était bien trop pris pour penser à sa benjamine (qui devait sans doute embêter Eun-Ji, dans la chambre, en babillant tous les mots qu’elle avait entendu dans la journée) qui pourtant serait la première de la famille à disparaître véritablement.

« ALOY ?! » Il sent la main de sa femme venir prendre son bras, l’agripper, le broyer. Il ne se sentait pas comme une bouée, pourtant en cet instant. Il avait plutôt l’impression de se noyer et de sentir un poids se rajouter au sien, l’entraînant encore plus dans le fond.
Peut-être que quand il toucherait le fond, il se réveillerait et…
S’imaginer dans un cauchemar était un exercice qu’il connaissait bien, et maitrisait à la perfection. Mais avec la voix de Jae-Hwa dans son oreille, qui le maintenant dans une réalité bien trop tangible, c’était impossible de s’échapper, même quelques secondes, seulement pour se protéger, pour respirer un instant et reprendre plus calmement.
Elle voit ses charmes, et déjà panique, pleure. Ça ne l’aide pas, mais il n’arrive pas à lui dire de se calmer, de… il est bloqué. Aloysius a la panique immobile — quelque chose qui date peut-être de l’époque où il faisait le mort, à Poudlard, pour qu’on arrête de… « Quelqu’un aurait ?… » Jae-Hwa n’avait pas la panique immobile. Au contraire, elle avait la panique brûlante, il fallait qu’elle parle, qu’elle agisse même si c’était… Là, elle voulait appeler là sécurité, là elle agitait ses baguette sans que rien ne se passe.
Et elle pleurait, pleurait comme lorsque Hwa était morte.

Il eut un frisson. Ses doigts vinrent chercher Prince, dans le fond d’une poche, épuisé par la journée comme lui l’était, ou assommé par la crainte de son humain. Il ne bougeait pas, lui non plus, pas un pépiement, pas un battement d’aile.
Il tendit la main pour abaisser la baguette de Jae-Hwa, d’un mouvement doux. Presque calme. Comme si ses gestes étaient trop empreint de cette assurance là pour s’en départir alors que tout son esprit tournait en roue libre. « Je le fais mon trésor. Je le fais. » Mécanique, Jae-Hwa, maintenant qu’elle le tenait, lui aspirait toutes ses émotions. Il n’avait pas le droit d’en avoir alors qu’elle pleurait devant lui. Il n’avait pas le droit de tomber maintenant, alors qu’elle sombrait, et que c’était de sa faute à lui. « Ça va aller. Elle s’est perdue. Elle s’est cachée. Tu la connais. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Il n’y croyait pas.
Il s’imaginait revenir sans Jeong-Hui, n’arrivait pas à aller jusqu’au bout de sa pensée.
« Respire mon trésor. » Apaiser un peu Jae-Hwa pour pouvoir se permettre, de son côté, de réagir. Lui aussi sentait la pression monter dans sa gorge, terrible, alors que des histoires horribles de vol d’enfants lui revenaient en tête. Et d’imaginer Jeong-Hui…

La magie d’Aloysius n’était pas liée à son émotion, ça n’avait jamais été le cas où il n’aurait jamais pu obtenir ses BUSE ou ses ASPIC. Il n’a qu’un mouvement de baguette et un petit employé se matérialise devant eux : « Madame, monsieur, vous désirez ? » Aloysius avait replié les morceaux de papiers déchirés pour les glisser dans la main de sa femme, comme si lui donner les restes des protections de leur enfant allait la calmer d’une façon ou d’une autre. « Nous avons… j’ai perdu notre fille. Elle… » L’homme, en face, fronce un sourcil en comprenant qu’il ne s’agit pas juste de faire parvenir une bouteille de champagne. « Elle s’est perdue ? Ou bien ?… » Il y avait un mot, un mot que personne ne disait, et ce n’était pas Aloysius qui le prononcerait en premier. Certainement pas.
Il avait cette croyance qui faisait que lorsqu’on disait les choses à haute voix, alors elles devenaient réelles. Alors il ne disait rien.
« Fermez l’hôtel. » C’était le plus important, si ce n’était pas déjà trop tard. « Elle s’appelle Jeong-Hui. Vous pourriez… vous pourriez l’appeler ; elle est peut-être juste dans un coin. Ça lui arrive elle peut… Jeong-Hui Rosier. » Comme si le contact de l’argent le calmait, il sortait plusieurs grosses pièces de la monnaie sorcière locale pour les glisser dans la main de l’employé qui regardait ses paumes se recouvrir de ce qu’il devait mettre plusieurs années à toucher. « Elle… Trésor, tu dois avoir une photo non ? »
Ils avaient des photos de tous leurs enfants. Celyn, avec son air coincé, Eun-Ji qui essayait de copier la mimique de maman. Les jumeaux trop souriants, Jeong-Hui pas assez. Et Ha-Yun qui faisait des bulles.
Il déglutit, et acheva de glisser des pièces au groom stupéfait avant de lâcher, d’une voix plus assurée (le contact de l’argent, vraiment, peut faire des merveilles) : « Vous allez fermer l’hôtel. Personne ne sort, de nulle part. Et ça pourrait être l’ambassadeur des USA, ça ne m’intéresse pas. Si quelqu’un vous fait chier, donnez-lui le numéro de ma chambre, on réglera ça. »
L’argent et le fait de parler à un employé, Aloysius avait de ces points de repères qui faisaient qu’il pouvait tenir la route, encore un peu. Malgré sa femme en pleine chute, juste à côté de lui.
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MessageSujet: Re: JAESIUS #2 | Gone   JAESIUS #2 | Gone EmptySam 10 Aoû - 17:02
India — Juillet 1992
What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call! What if I lose it all? Oh sister, I will help you out! Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do.
Sa fille, sa petite fille, son bébé. Que lui était-il arrivé ? Où était-elle ? Jae-Hwa qui, tant de fois, avait dû souhaiter que sa fille disparaisse, se taise, ou parle, se trouvait à annuler tous ses souhaits. De toute ses forces, elle voulait maintenant voir sa fille. Qu’elle crie, crise ou la frappe, Jae-Hwa n’en avait cure. Elle la voulait, maintenant, dans ses bras, quitte à forcer l’embrassade, quitte à ce qu’elle se débatte et grogne des plaintes.
Heureusement, devant elle, Aloysius tenait bon. Aloysius tenait toujours bon. Toutes ces années elle s’était tellement appuyé sur lui qu’elle le faisait aujourd’hui sans même en avoir conscience. Il avait, sans le savoir, remplacé Hwa. Elle le voulait contre lui, déjà, elle voulait sentir son cœur qui battait, son souffle qui rythmait le sien, qu’elle puisse se détendre, se calmer…
Elle n’en eut pas le temps, un employé arrivait, son mari lui laissait ses papiers dans la main, laissant son épouse trembler en fixant les signes qu’elle avait peint le matin même. Il fallait toujours des protections fraiches pour ses enfants, toujours…

Ses mains tremblantes caressent le papier, le fait glisser, reconstituant les caractères de protection, de repère, de force, de bonne santé… Tous. Qui avait déchiré cela ? Jeong-Hui elle-même ? Jae-Hwa refusait de l’accepter, d’analyser ce scénario. Sa fille, sa propre fille, qui déchire et jette ce qui est censé la protéger ? La garder en sécurité ? Impossible, non. Quelqu’un, quelqu’un d’autre avait fait cela.
Il fallait retrouver sa fille, il le fallait absolument. Plus les secondes passaient, plus elle savait qu’il n’y aurait qu’elle, qu’elle et son mari pour retrouver leur petite fille. Elle l’entendait à peine ordonner qu’on ferme l’hôtel ou qu’on la cherche. Tous ces étrangers ne pouvaient la sauver. Jae-Hwa seule. Sa mère. Les autres n’existaient pas. Elle en oublierait son mari si sa voix-

« -sor, tu dois avoir une photo non ? » Jae-Hwa releva brusquement les yeux, en comprenant qu’on lui parlait, intégrant en retard la question. « O-Oui, bien sûr, » bafouille-t-elle, sidérée de la faiblesse de sa propre voix. Comme si son corps refusait d’accepter l’urgence de la situation, le besoin de se ressaisir. Alors que son esprit arrivait peu à peu à reprendre pied, le reste tremblait toujours et elle eut toutes les peines du monde à sortir la photo de sa fille… Elle pleurait, d’ailleurs, en tendant la mine renfrognée et boudeuse de sa petite à l’employé. À côté, Aloysius parlait pour elle, l’intimidait, le payait, pour elle. Jae-Hwa, elle, était bien capable de suspecter le groom de kidnapping alors elle ne disait rien. Elle le chassa, cependant, d’un geste quand il sembla vouloir demande si elle avait besoin de lui. Elle n’avait besoin de personne d’autre que de…
« Aloy… » geignit-elle dès qu’ils furent de nouveau seul. Il allait partir, si elle ne le retenait pas : arpenter les couloirs, intimider d’autres personnes, chercher le propriétaire de l’hôtel pour lui hurler dessus. Tremblante, les larmes finissant de couler, elle l’attrape de nouveau. Serra comme elle seule savait le faire. « Aloy… Il faut la retrouver… » Non, ce n’était pas ce qu’elle voulait dire. Mais elle était si faible ! Si fragile ! Si effrayée ! Comment pourrait-elle… Alors même que le plan se précisait, se confirmait, Jae-Hwa était terrifiée de ne pas réussir. « Il faut que nous la retrouvions je… » Elle inspira, releva le regard, tenta d’être assurée lorsqu’elle ajouta : « Je pourrais la retrouver. »
Peut-être qu’il allait la penser trop fragile, trop paniquée. Croire à une crise de psychose, dire qu’elle affabulait… Ses ongles s’enfoncèrent dans la chemise de son mari. « Avec ma magie, je connais un sort, une manière de… » Elle déglutit, difficilement, alors qu’elle comprenait de plus en plus qu’elle n’avait pas le choix. « Avec notre sang, si j’utilise notre sang, je pourrais la retrouver, » expliqua-t-elle finalement, bas.
La magie de sang, ce n’était jamais bon. Ce n’était jamais de la bonne magie. Mais cette fois-ci comme toutes les fois qui suivraient, Jae-Hwa était prête à beaucoup de choses pour ses enfants. Tout ce dont elle avait besoin, c’était du soutien d’Aloy. Sans lui, elle ne savait rien faire.
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JAESIUS #2 | Gone Empty
MessageSujet: Re: JAESIUS #2 | Gone   JAESIUS #2 | Gone EmptySam 10 Aoû - 20:26
India — Juillet 1992
What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call! What if I lose it all? Oh sister, I will help you out! Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do.
Jae-Hwa pleurait. Évidemment qu’elle pleurait. Leur fille avait… C’était incroyable, il venait tout juste de ranger son argent dans la poche de son beau costume, parfaitement taillé, magnifique de couleur, dernière mode, fait exprès pour lui et… Il ne pensait qu’à ça, à l’argent, au fait qu’il en avait, au fait que l’argent achetait tout. Qu’il avait, maintenant, le droit de tout faire, de tout posséder. Cela faisait longtemps qu’il n’y avait plus beaucoup de barrière à se dresser sur le chemin d’Aloysius Rosier.
Là, toutefois, il faisait l’amère constatation qu’une enfant se ne rachetait pas.
Et que si Jeong-Hui disparaissait, elle disparaîtrait pour toujours.
Et qu’il pourrait payer absolument tout les mages du monde, tous les orphelinats possible, il pourrait droguer quelqu’un au polynectar avec tout ce qui lui restait de son enfant que rien ne fonctionnerait. Ce ne serait pas elle. L’argent ne ramenait pas ce qui était perdu.
Une constatation qui n’aurait, finalement, que peu d’importance aujourd’hui, mais qu’il éprouverait plus tard, avec une douleur décuplée, parce qu’il ne s’agirait pas d’une fausse alerte.

Quand le type disparut, pour exécuter ce qu’on attendait de lui (et au pas de course, Aloysius espérait) le père Rosier s’apprêtait à longer le couloir. Même si c’était inutile, l’idée de rester immobile, soudain, lui mettait les nerfs à vif. Lui qui était si habitué à jouer au mort se rendait compte qu’on ne pouvait pas simplement ne rien faire quand c’était son gamin en jeu. Mais il n’eut même pas le temps de faire un pas avant que Jae-Hwa ne l’agrippe. Son surnom au bout des lèvres, les yeux rouges, les joues humides de larmes. Et elle serre.
Elle est comme ça, Jae-Hwa. Elle serre, et tant pis si c’est trop fort. Aloysius a toujours su tenir la pression. A toujours su se retourner pour lui faire face et pour poser sa main sur la sienne, la caresser, souffler doucement pour l’apaiser. C’est ce qu’il fait là encore, machinalement. « Oui, oui je sais mon trésor. On va la retrouver on va… Elle insiste encore. Trop paniquée, trop… Aloysius serre sa main dans sa sienne, l’attire un moment contre lui, l’embrasse à la tempe : il veut bouger.
Puis ses yeux se relèvent vers les siens. Il comprend alors, immédiatement, qu’elle ne va pas le lâcher pour le laisser parcourir l’hôtel et retourner absolument toutes les chambres jusqu’à trouver sa fille.

Déjà, lorsqu’elle évoque sa magie, il se tend — il n’avait clairement pas le temps de la regarder faire de la calligraphie. Puis la suite le fit écarquiller les yeux : « Dans ton état ? Je ne vais pas te laisser jouer avec ce genre de magie alors que tu… » Il regarde autour de lui, et inutilement, lance un hominum revelio qui, hormis lui révéler que l’hôtel était blindé de personne, ne fit pas grand effet. Il grogna, sans lâcher Jae-Hwa. « S’il t’arrive quelque chose… je ne peux pas gérer ça seul Jae-Hwa ! »

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JAESIUS #2 | Gone Empty
MessageSujet: Re: JAESIUS #2 | Gone   JAESIUS #2 | Gone EmptyLun 19 Aoû - 19:16
India — Juillet 1992
What if I'm far from home? Oh brother, I will hear you call! What if I lose it all? Oh sister, I will help you out! Oh, if the sky comes falling down, for you There's nothing in this world I wouldn't do.
Aloysius, au début de leur mariage, ne lui donnait rien. Un étranger absurde, sans lien avec ce qu’elle avait pu connaître, vivre et aimer. Des années, elle l’avait regardé évoluer de loin, malgré elle fascinée mais incapable de créer un pont vers lui. Des années, encore, avant que l’attirance avouée ne se transforme en compréhension, en acception, puis en harmonie. Et maintenant, elle s’était habituée, depuis des années, à l’avoir avec elle, toujours, pour l’harmoniser, la calmer, la gérer et lui permettre de s’épanouir. Jamais, avant lui, elle n’avait cru qu’une personne aussi différente pourrait lui faire tant de bien. Elle n’avait pas cru qu’elle pourrait avoir autant besoin de ça, de cette affection, de la facilité qu’il avait à la toucher, la rassurer, l’embrasser, la serrer dans ses bras. Un homme comme lui n’aurait jamais pu la soutenir, avait-elle cru un temps. À présent elle ne pouvait pas avancer sans lui.
Elle ne nourrissait ainsi de lui avec avidité. De tout ce qu’il donnait, du cadre qu’il lui offrait, de l’assurance qu’il lui permettait d’avoir. Aux côtés d’Aloysius elle pouvait être tendre et terrible, angoissée et paniquée, elle pouvait trembler et il la voudrait encore. Et après qu’elle ait tout dit, tout fait, qu’elle lui ai offert tous les nerfs qui la torturaient, elle avait assez de force pour dépasser tous les obstacles.
Déjà, elle reprenait du poil de la bête, les larmes cessaient de couler, elle essuyait ce qu’il restait de sa main libre, l’autre toujours accrochée au bras de son mari. Qui doute quand elle a besoin de son assurance. « Mon état n’a pas d’importance, je peux le faire, » lui assura-t-elle alors que la véhémence commençait à s’installer dans sa voix. Jae-Hwa rassurait rarement en douceur mais souvent avec brusquerie. La voix implacable, le regard sérieux, les lèvres pincées, elle promettait qu’elle ferait tout pour protéger ceux qu’elle aimait. « Jeong-Hui a besoin de nous, » rajouta-t-elle, la voix virulente, reste de panique de l’imaginer effrayée quelque part, seul ou avec ses kidnappeurs, à attendre ses parents. « Si je ne le fais pas, si je n’essaye pas, je vais le regretter toute ma vie ! Si on… » Elle ne finit pas sa phrase, serre les dents, les lèvres, a envie de mourir en imaginant perdre définitivement sa fille. « Laisse-moi essayer, et on fera ensuite comme toi tu le veux. » Avec l’argent et les cris et les menaces et arpenter les couloirs. « Fais-moi confiance, » conclut-elle. Et dans sa voix, cela sonnait presque comme un ordre.
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