Guess who

Mismatched Monday is always fun.

D'abord, parce qu'il s'agit presque exclusivement de leçons en extérieur, qui, si elles ne sont pas si rares ne sont pourtant jamais assez nombreuses à son goût – and can you imagine spending your whole youth locked in some musty room, like in an old castle, whitering away as an old guy drones on and on and on about some forgotten thing nobody's listening to ? The horror – mais, surtout, parce qu'elles incluent presque toujours de nouvelles rencontres.
Elles ne sont pas toujours spectaculaires, certes, et il lui arrive de se contenter d'un rongeur croisé au détour d'un chemin, caché entre deux hautes herbes, comme d'un insecte déambulant sur le rebord d'une fenêtre – he'll never forget Jeb the ant and how cool the bridge they built together was, and no, it's way more than two teeny sticks, Zarya, you're just a stick in the mud – mais elles le changent de l'ordinaire et de la routine à laquelle il ne s'acclimate jamais.
Il y a bien des leçons plus palpitantes, évidemment, l'apprentissage de méthodes de survie face à un shape-shifter des marais – he might stick to « run », l'inoubliable éclosion d'un œuf de dragon ou la magie phénoménal des rituels en temps d'éclipse, mais, pour les Mismatched Monday plus classiques rien ne vaut l'excitation première de l'inconnu.
Littéralement.

Parce qu'ils ne rentrent dans aucun cursus donné au SWAMP, soit à cause de leurs thèmes extrêmement précis, voire à la limite de la pertinence – he is now an expert in fiddle making, but only out of tea leaves, soit s'agissant de compétences non académiques, les cours aléatoires relégués aux Mismatched Mondays sont ouverts à tous les élèves du SWAMP et ce sans regroupement par syscrew ni par système.
Qu'on ne se méprenne pas, Azariah aime sincèrement son syscrew, plus une famille que des camarades depuis bien longtemps, mais, de temps en temps, il apprécie rencontrer un Saturny qui comprenne son sens de l'humour ou un Peep qui ne transforme pas toute discussion en séance de thérapie illégale – You need to be licenced to tell me to do shit, dude.
Plus jubilatoire encore, se mélanger donne l'occasion aux élèves de pratiquer leur jeu favori, la lecture de lumies.

Button nose ? Might be a Venus. Mismatched socks – that's a Fish for sure.
Asked you to fight him on a Denny's parking lot ? Of course they're not a Mars, they would have kicked your ass right there, that's major shifty Uranus vibes.

L'exercice est futile, peu de signes extérieurs ou immédiats distinguent réellement les élèves, mais ils se prêtent tous au jeu, d'un tacite accord partagé en regards en coin et en sourires amusés. Le but est simple, parvenir à démasquer l'autre ou à se faire passer pour une planète différente.
Trop connu pour se faire passer pour un autre que lui – tough life, he knows, il se plie toujours au jeu, curieux d'un instant passé à deux, ou à plusieurs, commère qui se cache sans grand succès derrière un caractère joueur.

Il est seul pour l'instant, et la plante empotée qui lui fait face sur la petite table n'est ni bavarde – he said hi twice already, ni propice aux devinettes, bien incapable qu'il est de l'identifier.
Elle est jolie. Pas très haute, un plan de persil, vraiment, ni très impressionnante quoiqu'étonnamment feuillue, son unique trait inhabituel semble être la couleur rose pastel de son feuillage.

Should he touch it ?
…

Yeaaah.

Les feuilles sont suspicieusement chaudes et il reste perplexe un instant, perturbé par la chaleur sous ses doigts et par la texture étrangement familière de la plante.
Son instinct de survie l'emporte finalement sur sa curiosité terriblement mal placée– he is 99.8% that this shit is poisonous and that he is going to die in the next few minutes, et il s'apprête à aller déclamer son testament à l'infirmier lorsque les branches s'agitent, secouées par un léger mouvement.

…
Well, he is dying already innit ?

Il se penche davantage, veille à garder les tiges roses éloignées de son visage mais la main enfoncée dedans – il veut bien explorer et décéder des suites tragiques de sa bêtise mais son visage doit demeurer intact, et il attend.
Une seconde. Deux secondes. Les battements donnent la mesure.
Pas les siens, ceux de son cœur se sont déjà emballés, mais ceux des yeux qui l'observent au travers de la verdure.

« What the f- ! »

L'exclamation tient plus de la surprise que de la douleur, la brûlure de la morsure non négligeable sans être insupportable, mais il retire tout de même vivement sa main du pot pour porter l'index meurtri à sa bouche.
A peine un regard noir plus tard, sur le point d'aller dénoncer la vicieuse attaque, il se détourne de son agresseur pour remarquer que son binôme est enfin arrivé et qu'il ne le reconnait pas.

« Oh. Hi ! I'm Azza. Waning Gibbous. I don't think we've ever met ? »
Il ne sait pas ce que son partenaire du jour a pu traduire de son introduction, son accent particulier peu aidé par le doigt en bouche qu'il tente toujours d'apaiser – and he is dying for real now if it's poisonous, mais il se sent obligé d'ajouter, par principe et par fierté, les voyelles articulées consciencieusement « It fu- » he can't swear in front of the plant – creature – thingy, what if they got ears too, « It frickin ' bit me ! », son index intact pointé avec accusation en direction de la plante faussement inoffensive.

Quand on t'a retiré de Mahoutokoro, t'as pensé un moment que tout partait en cendre. Coupé d'Hollis, coupé de ton équipe de quidditch et du haut niveau de l'école en la matière. Sorti du programme aussi et, si c'est pas tant pour te déplaire, t'as quand même craint qu'on t'envoi croupir à l'armée pour faire ton service en avance ou t'enrôler - et encore, ça n'aurait pas été le pire, ni le plus dangereux. A la place, ton paternel t'a envoyé à l'autre bout du monde, probablement autant pour t'oublier que pour que tu te fasses oublier, dans une école dont t'avais jusqu'alors jamais entendu le nom. Le SWAMP, le marais... t'imaginais déjà le pire.
Ca dépasse tout ce que t'aurais pu imaginer, même si on t'avait dit à quoi t'attendre.

C'est un Eden que t'as découvert en arrivant, il y a un peu plus d'une semaine. C'est foisonnant et plein d'effervescence, un melting-pot de tout horizon fait de bulles et d'îlot, où tous et tout semble chercher au mieux l'harmonie - en tant que groupe, tout du moins. La liberté et les intérêts sont valorisés, jusque dans le choix des cours.
Clairement, ça t'a fait un choc au début, et pas que culturel. Après l'enfermement du programme et les regards dédaigneux des élèves de l'école japonaise, absolument convaincus que t'étais de la mauvaise graine, inférieur à eux sous tous les aspects - pas totalement humain, étranger, bâtard, bagarreur, sans compter tes difficultés à suivre les cours et t'en passes - il te faut du temps pour te faire à tout ça.

Le point noir sur le tableau - ça aurait été trop beau - est par contre le pire qui soit. Ici, pas de quidditch. T’es tombé des nues en apprenant ça, tombé plus bas encore que lorsqu’on t’a fait quitter Mahoutokoro. Un coup violent de plus pour t’enfoncer les pieds profondément dans le sol. Rêve encore plus brisé après qu'il t'a été permis d'espérer.
C’est stupide, aussi. A la liste des sports pratiqués au SWAMP, bien plus longue que ce t’as vu ailleurs, c’est le seul qui manque. That’s fucking bullshit. Maybe you should get expelled and find a way to get into a random team just to start, even if it’s just to help with broom upkeeping. Even if this place is otherwise pretty cool.
That's a lie – nothing's cool with no quidditch team.

A la place, tu pars explorer chaque recoin de l'école et de ses îlots, pour essayer de pas y penser, sèches une partie des cours à peine arrivé à cause d'un mécontentement trop grand, mais qui se calme au fil des jour. T'aimes ça aussi, découvrir et partir à l'aventure. Ca aussi c'est nouveau pour toi, l'omniprésence de la nature, ou une redécouverte d'un temps oublié parce que trop lointain, et tu sens que ça te fait du bien. L'esprit plus vif mais aussi plus calme, moins dans la défiance, et tu vois d'autres possibilités se profiler : essayer de recruter des élèves pour faire des équipes de quidditch, ou en dernier recours essayer de t'intéresser au quodpot ou autres sports de l'école sans cesser ton entraînement personnel.
Tu baisses pas les bras, rasséréné et déterminé par ces idées.

Tu finis ainsi par écouter le reste de ton nouveau - what’s that name already? Something-crew right? - et votre référent, qui essayaient d'insister pour que tu te mêles aux élèves et retournes en cours et c'est ainsi que tu te retrouves en plein mismatched monday et l'effervescence générale qui semble en découler dès le réveil. Si t'es un peu perplexe malgré les explications d'Ayden, le concept est par contre intéressant, de quoi satisfaire ton besoin régulier en nouveautés et à sortir de la routine. L'attention se porte sur toi, la plupart des élèves que tu croises, peu importe leur âge, s'empressent d'essayer de deviner à quelle planète le Reader a bien pu t'assimiler. Le processus t'avais rendu curieux d'ailleurs, pas sans interrogations sur sa manière de procéder : de ce que t'as compris le choix se base sur quelque chose de l'aura du sorcier, ce qui t'intéresse d'autant plus.
Tu te prêtes finalement au jeu des devinettes, te plais à provoquer et essayer de les mettre sur la mauvaise voie sans pour autant vraiment dévoiler ta planète. Après un peu d'observation, curieux de voir si les alignements se basent réellement sur la magie, tu te lances toi aussi dans les suppositions. Tu manques un peu d'entraînement et de recul sur la question encore mais de tes quelques tentatives... tu tombes plusieurs fois juste. Ou pas très loin. De ce que tu sens, ça fait généralement sens, même si tous ne sont pas aussi évidents que les autres, oscillations ou mélanges trop fondus qui sèment le doute et entretiennent le suspens.

Ton cours, aujourd'hui, concerne la botanique. T'arrives sur les lieux un peu à la bourre d'avoir été distrait, quand même un peu à reculons aussi - t'occuper des plantes a jamais spécialement été ton truc, et les cours non plus. Au moins, ça a le mérite d'être de la pratique en plein air, donc bien plus intéressant et facile pour toi que de t'acharner à suivre le fil d'une leçon théorique sans grand intérêt. On te désigne un partenaire et tu t'éloignes entre les tables couvertes de plantes variées mais toujours colorées et généralement complètement inconnues dans la direction donnée.
Les pas ralentissent alors que tu t'approches. S'arrêtent, ébloui par le soleil forcissant, d'or et de chaleur, l'air heureux. Ca fait s'étirer quelque chose en toi, un instinct d'attrait et de convoitise. Ca brille.

Tu reprends ton avancée, les pupilles, un brin effilée dans leurs iris mordorées, fixées sur ton partenaire de la journée, dont tu vois pour l'heure que les cheveux par delà une plante au feuillage rose qu'il observe d'un peu trop près. Vos yeux se croisent, les siens plus sombres que l'obscurité profonde. Un instant passe. Un battement des cils. Puis il s'exclame dans une expression de surprise, se redresse brusquement en retirant sa main de la plante et en portant son doigt à la bouche. Really? Tho you suppose he must know the plant if he takes on sucking on his finger to soothe an hypothetical pain after touching it.

Tu le regardes faire sans rien dire d'abord, coupé de ton mutisme inhabituel par ce qu'il baragouine tout à coup. You're a bit aken aback by all that gold and sunshine, and by his face too. You're also pretty sure he must be the most obvious sun alignment you'll ever see. Tu clignes des yeux, tâches de comprendre ce qu'il a bien pu vouloir dire, pas aidé dans ta compréhension par le doigt dans sa bouche et son accent peu commun, et encore moins par la distraction dont tu faisais preuve. And here you were, thinking you were doing really quite fine with no translating spell. "What? I didn't get that," et la trace de ton propre accent traîne dans ta voix. Une seconde file, avant que tu réalises qu'il t'a peut-être demandé ton nom ou donné le sien. "I'm Seo Jun by the way. Got transfered here not long ago." Transféré, c'est pas vraiment vrai. Pas complètement en tout cas, mais c'est ce qui est le plus clair sans avoir à expliquer tout ce qui t'a fait atterrir là.

La suite est plus clairement articulée, aidée aussi de la plante coupable indiquée d'un index accusatoire, même s'il se coupe pour reprendre avec un terme un peu moins insultant. You snort, an amused yet sharp smirk curling up the corner of your lips. "Damn deceptive then," tu constates avec un signe de tête vers la traitresse et son air doux et rose pâle, avant de ramener ton regard sur ton partenaire du jour. T'inclines un peu la tête, juste une fraction, interrogatif. "Tho didn't you know the plant? Y'don't look very worried about it." Référence au doigt réfugié dans sa bouche quelques instants plus tôt, et tes yeux suivent le même chemin sur son visage avant que tu te tournes vers la plante, te baissant pour l'observer de plus prêt - ok he's pretty pretty and shining, not like it means anything. Just another short glance at him, just because you're talking to him again. "And aren't you lot supposed to be good at plants or something? With all the nature around?" D'après ce qu'a dit Sunny - celui de ton groupe - ce matin en tout cas, de ce que t'as entendu. Tu pousses une feuille haute du doigt, un peu précautionneusement au cas où elle se déciderait à te mordre aussi, mais l'air un peu circonspect. "Never seen stuff like that. You're sure it's the plant that bit you?" En tout cas, cette feuille-là a pas l'air d'avoir de dents. Tu recommences en insufflant un peu de ta magie avec et, cette fois, la feuille se rétracte et se teinte d'un orange bleu qui dénote presque violemment sur le rose du feuillage. You smirk again. "Sick!"

Yeah, can’t blame him for that one.

Pauvre doigt martyrisé retiré de la bouche – la douleur déjà diminuée, le temps est pris pour proprement articuler et offrir l’attention qu’il se doit à la conversation, non sans garder un œil méfiant sur la plante en cas d’attaque surprise.
Sans prétendre connaître absolument chacun des élèves du SWAMP par son nom – mais il peut remonter plusieurs générations de noms de cousins pour certain, il affirme avec une quasi-certitude qu’aucun visage ne lui est entièrement étranger. Yes, he would also befriend trees if he could, fuck you Mars.
Conforté dans sa position initiale par la réponse – a transfert student, quite rare, especially this late in the curriculum, il délaisse sa satisfaction pour observer un instant le nouveau venu.
He knows it’s not polite to stare but fuck it, Seo Jun’s quite the view. And he knows what he is talking about, he sees his own reflection every day.

Would he qualify as a Venus for that simple fact ? He has no problem imagining people calling him Pretty or any of the fond nicknames made for the beautiful echoes of rose quartz.

« My bad. » Excuses enrobées du sourire usuel, il reprend les introductions. « Nice to meet you Seo Jun – hope that was correct ? », le nom glisse avec aisance quoiqu’une certaine attention aux détails y soit portée, « - I’m Azariah, 6th year. Welcome to the SWAMP and to Mismatched Monday with the best partner you could ever ask for : me. » La plaisanterie plus dans le ton que les mots, non pas qu’il le pense sincèrement, une main apposée sur la poitrine pour exagérer sa remarque, il complète le tout en s’inclinant légèrement, quelques mèches de cheveux dangereusement à portée de ce qu’il peut se cacher entre les feuillages.
He likes to live dangerously.

Redressé, il doit déjà réajuster sa première impression. Peut-être pas Venus finalement. Le sourire aiguisé sans en être déplaisant a une courbe d’irrévérence qui dessine d’autres horizons qu’il ne peut encore deviner.
Not that Venus are all soft and pliant smiles but it simply doesn’t feel right. Mars ? A rare Jupiter ? Lucky could use a friend.

La conversation reportée sur l’auteur du crime odieux qui vient de se produire, il adresse une œillade faussement meurtrière aux épaisses feuilles roses suspicieusement immobiles. « Yeah… better be careful. »
« Nah but I’m good, don’t worry. » Les doigts s’agitent à hauteur de buste en démonstration et toute trace de morsure a bel et bien disparue, la brûlure d’un probable venin elle aussi effacée, éliminée de son système par ses lumies dont il a senti la douce chaleur se propager. « Better not let them bite you though. »
Distrait par la recherche de gants, le regard qui balaye la table et les nombreux outils qui leur sont proposés aujourd’hui – He isn’t sure he wanna know what they’re supose to extract with that – il répond néanmoins sans lever les yeux de son ouvrage. « Well, yeah. But you know, can’t blame anyone but yourself if you stupidly go around poking things like that. We’ve got no ointment for being a dumbass yet, I would know believe me. »
He snorts, fondly, thinking of his syscrew and the sheer amount of cream they’d need to get over their combined bullshit.
« That’s why I’m a perfect partner, I’ll do the stupid first. »

« There you are ! », protections enfin en mains, l’exclamation est rejointe par une autre, le triomphe de courte durée troqué pour un empressement inquiet qui dégringole de ses lèvres « Ah ! Fuck, no – No, no, you really shouldn’t touch- » Gants abandonnés en route alors qu’il contourne la table qui les sépare, ses doigts se referment sans force autour de son poignet, une faible pression exercée pour empêcher le contact avec la plante – trop tard.
L’appendice se rétracte, frissonne de couleurs qui ne le quittent pas. Toute pression oubliée, l’emprise lâche malgré le contact qui persiste, il ne se permet pas davantage de contrôle, préfère orienter son poignet pour bloquer toute arrivée de la créature – ou la plante ? – vers la main encore tendue de Seo Jun. « It’s venomous for sure. It wouldn’t kill you of course » - he sounds more certain than he is, really, - « but I can’t guaranty it wouldn’t be painful or a long recovery process. Wouldn’t want you to have such a first impression, eh ? »
L’excuse glisse en même temps que ses doigts sur le derme, le poignet libéré de l’entrave superficielle. La main gardée entre le feuillage et celle toujours tendue de Seo Jun, il échange coups d’œil circonspects vers le pot toujours inactif et moue penaude en direction de son partenaire du jour. « Sorry about that.», leur contact physique désigné nonchalemment du menton, « I’d rather be careful than sorry. » a beat « More sorry than I already am, that is. »
A contrite yet pleasant smile.
He is not moving yet, sorry.

Very Mars-like. Unless it’s pure luck ?
Probably not Neptune
Haaaa. Deviner les alignements astraux, ça faisait si longtemps.

D’entre les feuilles, deux yeux hyalin brillent. Le petit corps duveteux est en position, vrombissement satisfait un doux ronron qui ne s’entend pas à l’oreille humaine.
It’s ready to strike.
.

T’as beau te débrouiller en anglais, te faire à son utilisation quotidienne, l’oreille et l’esprit qui s’habitue progressivement au changement, tu comprends quand même rien à ce que ton partenaire du jour te baragouine d’abord. Des présentations, tu supposes ? Le doigt fourré dans sa bouche après avoir été blessé par la plante dont vous êtes apparemment supposés vous occuper aujourd’hui est le coupable idéal : oui, c’est sûrement à cause de ça que tout ce que t’as pu comprendre est un beau charabia, pas un quelconque manque d’habitude. La bouche dégagée, il s’excuse d’abord avec un sourire – ou tout du moins c’est ce que tu comprends avec une seconde de décalage. Oh right, so it wasn’t just the incriminated finger. He also has a damn thick accent unlike any english you’ve heard – even if you haven’t heard that many different english accents. Admittedly.
Au moins, il essaye de faire attention à bien prononcer ton nom et, you stare blankly at him for a sec’ but still snort at his antic, peut-être que c’est plutôt toi qui va massacrer son nom. The z is still a bit foreign on your tongue, and how many vowels are there exactly in his name? You’re not even sure you could spell it. "Wait, you said Az-a-ri--ah?" T’articules du mieux que tu peux, lentement, pour être sûr d'avoir bien compris. You’re going to beat his name, people just watch you.

Déjà, la conversation quitte le domaine des présentations pour s’orienter sur le blessé et la suspecte dont les feuilles roses aux airs innocents sont doucement bercées par une brise fine.
On peut pas dire que t’aies vraiment été inquiet, mais pour une fois tu tiens ta langue et évites de le contredire – for some mysterious reason, you don’t really want to alienate the pretty boy with the shiniest, goldenest, sunniest magic already, you’ll probably have plenty of opportunities later on – mais son mouvement attire ton attention vers ses doigts qui s’agitent et qu’il exhibe. Effectivement, plus de trace de morsure et ça, ça t’intrigue. "Sure. It won't bite me though, i won't let it," ça prend presque une teinte d’impertinence amusée tant ça semble tenir de l’évidence, comme s’il pouvait pas y avoir le moindre doute sur le sujet.
Pendant qu’il se tourne vers le matériel et autres instruments disposés sur la table, tu te penches un peu pour examiner la plante de plus près, intrigué par le mince flux magique qui y coule et picote par instant autant que par sa sournoiserie insoupçonnée. Distrait, t’entends sans vraiment écouter lorsqu’il continue, rates un bout de ses paroles même si tu rattrapes la fin. You snort amusedly too, pretty much at the same time as he does too, the sharp curl of your smirk cutting your face again. "No cure indeed but i'm pretty sure Waffles would laugh at you and say no one can beat me in doing the stupid first so i’ll take the bet. We'll see who's the best partner."
And sure enough, you incarnate exactly what you both just said, and you didn’t really hear his part, as you stupidly go poking the very plant that bit him already. At least you know it can try and bite you, even if it doesn’t as vivid blue paints the leaf you just pushed with your magic.

A peine tu l’as touché pourtant qu’il s’exclame et se précipite, et tu t’attendais pas à ce qu’il se saisisse de ton poignet pour t’éloigner – tous tes muscles se tendent machinalement, et tu retiens tout juste la réaction instinctive de le faire te lâcher. Chill, Seo Jun, chill, we said not alienating him, and beating his ass for that sure wouldn’t help with that. For sure. Manifestement, l’intensité dans ton regard a tout de même changé, les pupilles étrécies, un brin effilées dans le mordoré, les sens aux aguets. L'emprise est lâche mais continue alors qu'il donne des explications et s'excuse sans que tu changes d'idée. "Let go," tu demandes sans laisser de place au non mais en taisant les tonalités qui veulent s'acérer. Pas de place pour ça - heureusement que d'être plongé dans la nature du SWAMP depuis que t'aies arrivé, couplé à l'absence de discriminations flagrantes ont calmé tes nerfs ; t'aurais jamais laissé passer ça à Mahoutokoro, de quiconque d'autre que de Hollis peut-être.

Avant qu'il ait vraiment pu réagir ou que t'aies pu en dire plus, un vrombissement venu des feuilles t'atteint, à peine, que t'aurais sûrement manqué si t'étais pas alerte et pas particulièrement in tune avec le renard et ton instinct, ces derniers temps. Tu tournes la tête vivement et c'est à ton tour d'attraper son poignet, étreinte mutuelle alors que tu recules de plusieurs pas et l'entraînes avec toi juste au moment où quelque chose tente de jaillir vers Azariah. "What the hell is that plant exactly?" D'entre les feuilles, impossible pour toi de rater le mince éclat et sa pâle brillance que t'hésiterais pas à piquer en d'autres circonstances. Tu sens bien que l'aura discrète qui en émane est unique et que la probabilité d'une créature cachée entre ses feuilles est presque inexistante - à moins que non magique ? Non, ça t'y croit pas.
Relâchant déjà son poignet et tâchant de défaire le tien de l'étreinte de ses doigts tu t'approches à nouveau, curieux mais légèrement sur tes gardes. Tu l'avais pas sentie réagir autrement que par la couleur, quand tu étais à sa portée. Le sourire en coin tire à nouveau la commissure des lippes alors que tu te tournes à demi vers Azariah sans tout à fait détacher ton attention de la plante. "You were fine with the bite and then you said it's venomous huh? Do you happen to have a secret power or some shit to know that or did it not bite you that seriously?" You bring back the tease, your magic buzzing nicely under your skin and around you. Secrètement, t'es un peu ravi de la tournure des événements : un mystère et un peu d'adrénaline, quoi de mieux pour pimenter un peu une séance de botanique ? "Looks like it could be fun after all."

La question des présentations abandonnée – après un succès, évidemment, Seo Jun comme Azariah (« Call me Azza ») étrangers en bouche sans être désagréables, l’attention tout entière se porte sur leur tâche, ou presque.

Waffles ?
He wished he had some at breakfast.

L’ordre résonne et détourne son attention, le regard porté sur le binôme fraichement arrivé alors même que ses doigts l’ont déjà quitté.
Sous la surprise qui domine, les informations se pressent. La perplexité, un peu, du tranchant des mots pour l’acte anodin et une pointe de crispation, réaction instinctive à l’agression aussi calme soit-elle.
Boundaries, Azza, boundaries.
He knows of those. Somehow.

Ce qui l’arrête pourtant, suffisamment longtemps pour manquer à son propre avertissement et voir Seo Jun l’écarter lui-même de la menace feuillue, poignet agrippé et tiré vers lui, n’a rien à voir avec une quelconque rebuffade adolescente née de l’embarras de l’invective.
He got a lifelong training. Petey’s way pricklier.
C’est presque un frisson. Une sensation froide qui glisse le long du derme et éveille les sens, les aiguise alors que son cœur bat l’anticipation.
Ça fait monter l’adrénaline de ce mélange qui n’est ni peur ni excitation et qui embrasse les deux, l’addictif appel du vide depuis son fil tendu – la contemplation de l’abysse alors que le souafle sombre dans ses profondeurs, la faible lumière des anneaux un guide disparu plusieurs mètres au-dessus de lui.
L’assurance naturelle, animale, qui souffle que le danger est ailleurs et y attire son regard, délaisse le moindre mal pour l’urgence cachée sous ses yeux.

L’image est chassée du mouvement brusque, s’en écarte des quelques pas qu’il force sans résistance, Azariah bien plus docile aux contacts impromptus.
Un haussement d’épaule désabusé, pas inquiet pour une pièce d’or, et le sourire habituel décore de nouveau ses lèvres alors qu’il honore son titre autoproclamé de dumbass « Beats me. I got distracted at some point, maybe they told us then ? »

L’étreinte s’interrompt, son poignet libéré, et il se contente d’un œil curieux sur Seo Jun qui reste à distance de la plante, intrigué quoique prudent – too close for his taste but he did say he’d tone down the mother hen tendencies.

Fluide, l’explication ne se fait pas prier, pas plus que le sourire facile qui l’accompagne, le sujet maîtrisé comme bienvenu. « It’s kind of one, innit ? » et la comparaison lui arrache un souffle amusé « You can do stuff others can’t and you can’t mention it because no one believes in it or, if they did, there’s a high chance you’d just be exploited for it. »
Un nouveau haussement d’épaules, décontracté, « I’ve been bitten by a lot of creatures-», a wiggle of his brows, silly, « I can feel the difference. ». Il extirpe une main du fond de ses poches, posture nonchalante habituelle que Pretty tente de lui faire abandonner depuis des années, pour lui présenter son avant-bras, paume ouverte vers le ciel.

Sous l’impulsion de la magie les lignes se déroulent sur sa peau et se révèlent, l’encre noire parsemée d’éclats d’or qui ne s’éveillent que par ses mouvements, la pierre indissociable de l’encre tant la citrine y est fondue dans son essence même. « I’m no Moony but I can purge that much poison easily enough. » Comme appelée par ses mots, la lumière s’intensifie et court le long des arabesques qui s’illuminent, s’accumule dans les angles et les courbes avant d’en déborder et de poursuivre sa course au fil des tracés.

« Worth it though. »

Touché de la même lumière, le sourire se fait radieux, certitude tranquille offerte aux railleurs comme aux dubitatifs, aux vétérans comme aux premières années dont les yeux s’écarquillent devant les possibilités.

A ceux qui débarquent en plein cursus aussi, aussi improbable soit leur arrivée tardive dans la bulle élusive et recluse qu’est le SWAMP, poussé par un rien, par la chaleur qu’il associe à son lumie et à son crew, à sa maison, ici, et qu’il distribue sans s‘interroger.

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