BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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 numb (Izada #3)

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MessageSujet: numb (Izada #3)   numb (Izada #3) EmptyVen 13 Aoû - 13:04

Lorsqu'Izar émerge des laboratoires, la grande halle du centre des Golden Wands est déserte. Le calme flotte, silence étrange et d'impression factice comparé au brouhaha habituel des clients émerveillés, heureux de voir leurs sacs remplis de tout ce dont ils pourraient rêver - leur porte-monnaie vidé des gallions venus grossir la fortune des Strugatsky.
Il cligne des yeux. S’étire, masse une de ses épaules d’une main sans réussir vraiment à chasser les tensions qui s’y amassent. La tête se tourne vers la droite, vers la gauche. L’œil sonde l’espace immense, inquiétant de tant de ce vide où chaque mouvement résonne. Une autre facette, un peu d'une autre réalité.

Il est tard.
Il n’a pas envie de rentrer, Izar. Qu’est-ce qui l’attend de plus à son appartement ? La solitude, encore du vide. Au palais Strugatsky ? La solitude encore, et les tons bleuis de trop de souvenirs.
Ses pas résonnent, il s’enfonce dans la magie de la galerie aux quatre saisons.
Ici ? Il n’y a pas moins. Il y a à faire.
Il reste pour ne pas rentrer, pour ne pas faire face. Tant pis pour la lâcheté, personne pour vraiment écouter les excuses déjà toutes trouvées.

L'hiver l'accueille, familier.

Dans le ciel, les couleurs dansent. Le courant ondule lentement, ruisseau de plasma aux eaux troubles. Un autre voile que celui de l'éther, bien perceptible celui-là, où l'oeil s'égare, où lui se perd. Le bas en haut, les sens mélangés - et pourquoi pas.
Ses pas s'enfoncent dans la neige, il suit sa trace dans son sillage. It's pretty. It's numb, too, as he whispers the cold to a stronger life around him - what are illusions if not the truth, when you're so sure of their reality? - and it envelops him like a comforting blanket, mirroring the inside of his head, the edges of his heart.

L'aurore s'éclaircit. Ses couleurs boréales s'estompent, s'évanouissent sous la nuit blanche, laissent leur place à d'autres teintes qui s'étirent avec largesse. La lumière crève ce qu'il prenait pour de l'obscurité, épanouie comme si elle n'avait jamais cessé d'être, comme si elle avait toujours été là et qu'il s'était juste obstiné à garder les yeux fermés, trop longtemps, à presser ses doigts sur ses paupières pour faire naître lui-même l'impression d'une aurore tachetée de couleurs aléatoires sur sa rétine. Comme s'il s'était obstiné à ne pas voir l'évidence, si fort qu'il en doute encore. Qui pour lui jurer que ce n'est pas la nuit qui a oublié ce qu'elle devait être ? Qui pour lui jurer que ce n'est pas ce qu'elle a toujours été ?
L'écho s'enracine d'implications et de possibilités. Des évidences et de ses autres certitudes ? Quid de ce qu'il pensait inéluctable mais n'était peut-être déjà plus que tessons auxquels il se raccrochait, serrés fort pour leur donner l'impression de n'avoir jamais été brisés ? Peut-être déjà désagrégés.
Il se refuse encore à ouvrir les poings, à tout à fait ouvrir les yeux, de peur de ne trouver que de la poussière entre ses doigts.

Izar observe autour de lui - les illusions reprennent leur sens, et il jette un coup d'oeil à la montre qui enserre son poignet. La sensation d'un autre froid l'envahit, tombe au travers de lui.
Il est tard. Il lui manque plus d'une demi heure de sa vie.

La sensation a quelque chose de glaçant : est-ce un souvenir qui lui manque ou la mémoire qui ne s'inscrit pas, comme pour Fryd ? Un oubliette lancé en douce, un faux souvenir qui s'accroche à sa réalité ? Il ne croit pas. Non. Il est presque sûr que ce n'est pas ça. Ca lui est déjà arrivé souvent, ces derniers mois, même ces dernières années. Des secondes qui s'éclipsent d'abord, une minute qui s'étire et en devient plusieurs, le temps qui se ralentit, qui se suspend parfois pour lui, pour un temps, seul coincé dans la bulle alors qu'en dehors, il continue à défiler normalement.
It got worse, though. Les minutes grapillées deviennent des poignées jetées librement, d'autres presque arrachées, le sillon creusé non plus du bout d'un ongle mais de toute une main. What's next? Hours at a time? A day he'd miss here and there?

Il déglutit. Secoue la tête pour essayer de reprendre pied sans vraiment y arriver. Ca fait des semaines que le tissage de l'éther semble se desserrer autour de lui, que tout s'éloigne et se délite. C'est de sa faute, en partie. Pas seulement, pour la débâcle de sa relation avec Brygida. Pas tout. Pas pour la vie volée - il ne peut se défaire de la conviction que c'était nécessaire pour protéger les Strugatsky. Pour garder Brygida et Zoya sauves en tout cas, même si on ne le croit pas vraiment, qu'on lui soupçonne peut-être d'autres intentions traitresses qu'il ne possède pas.
La confiance qu'ils avaient en lui s'est étiolée, semée dans le vent, son absence placardée par les regards qui le surveillent, maintenant. Il trouve un peu de répit dans le travail et ses recherches - ça l'absorbe et il se laisse engloutir pour oublier un temps.

He's tired, and lonely too.

Il soupire et son regard traîne sur la buée trop épaisse qui lui échappe. No it's not right like that. Il murmure la réponse, la douceur des syllabes russes roulent dans l'air et sur sa langue comme un réconfort. Quand il expire à nouveau, l'impression est plus juste.
Avec l’attaque et la fuite, les whisperings se sont déréglés : les illusions oscillent, plus bien calées sur ce qui existe déjà de la réalité, les étroits maillages entre-apercevable parfois, à ceux qui savent voir. Il y a déjà passé du temps – il y a encore à faire, avant que tout ne retourne à la normale.


Il s’enfonce plus loin. C’est là qu’il la voit. Une ombre douce dans la lumière particulière, unique, de ce soleil nocturne. Une autre illusion ? Il ne l’a pas créée mais il en vient quand même à se le demander, quelques instants, quelques battements.

Finalement il s’avance, le son de ses pas étouffés par l’épaisse couche d’une poudreuse sèche et à peine fraîche. Il la rejoint, la dépasse, s’approche de l’étendue d’eau où se reflète l’artifice du ciel pour l’effleurer du bout des doigts. Sur l’onde, il ajuste la couche fine d'un givre scintillant, qui croît et l’envahit au son de mots tout juste expirés.

« It’s almost peaceful here. » Il commente après un temps, doucement dans le silence froid et feutré. « It’s nice, for a change. » Ca marche à double sens. C’est tout autant pour le lieu habituellement bondé que pour les derniers mois bien trop dramatiques et chargés. Même sans perdre le fil du temps, il a l’impression que des années se sont écoulées en l’espace de quelques semaines. Encore plus depuis la dernière fois qu’ils ont parlé. Une éternité s’il excepte cette nuit-là, incendiaire.

Il se tourne enfin vers elle et son œil la trouve comme il le fait toujours, s’attarde sur son visage. Elle a l'air fatigué. Tout autant que lui, au moins. Peut-être plus encore. Rencontre dans le creux d'une lassitude où ils se retrouvent sans s'être cherché.
Le regard s'attarde, il cherche les traces de ce qu'elle pense - hermétique, il a l'impression qu'il ne saurait le dire, à présent. Les restes des blessures, de privations ou d'oublis en faveur du travail. Les bribes de ce qu'elle ressentait pour lui, un jour, aussi. « It’s been a long time. How have you been doing with all that, Brygida? »

Il reste à la regarder, sans se rapprocher, sans oser espérer une réponse de sa part. Il reste là sans bouger, tiraillé entre ses sentiments pour elle et la colère amère que la situation a fait naître. Tout est sourd et las. Lointain. Il n'a plus l'énergie pour les querelles et le coeur brisé.



Dernière édition par Izar Zherdev le Ven 1 Oct - 16:53, édité 1 fois
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Brygida Strugatsky
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Brygida Strugatsky
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MessageSujet: Re: numb (Izada #3)   numb (Izada #3) EmptySam 14 Aoû - 14:56

L'heure est tardive. Les magasins se sont vidés, remplis non pas d'acheteurs excités mais d'employés affairés à réparer, et il ne reste bientôt qu'elle. Le gros œuvre est terminé, les séquelles des troubles effacés ; les échoppes remontées à la surface, les toits de tuiles restaurés, le sable lissé, tassé, ne manque que les dernières touches de magie pour les animer. Une brise marine factice, la légèreté d'un flocon sur le bout du nez, le bourdonnement presque invisible des rouages qui font tourner les plateformes ; qui font tourner leur monde.
En attendant, il somnole, silencieux et immobile.

Elle erre dans les allées, corrige de menus détails, redresse une structure, retrace la boucle joyeuse du G sur une carte des prix, l'impression, elle aussi, d'être endormie. Un entre-deux un peu flou, chaque pas un peu plus en dehors d'elle, les talons qui résonnent sur les dalles. L'ordinaire se teinte d'inconnu et elle se sent trahie, tout un peu décalé, ni tout à fait le même, ni différent.
Elle connait chaque recoin de chaque magasin, chaque angle inspecté, touché du bout des doigts pour en goûter la réalité, et pourtant, une fois les whisperings enlevés, la saveur disparaît, toute une dimension du rêve arraché. Ne reste que l'ossature un peu terne d'une vérité désagréable à contempler.
Elle abandonne l'été et ses plages désolées, la mer d'huile trop calme pour l'empêcher de voir sa fin à l'horizon, les rebords d'où elle déborde et se renouvelle, le cycle suspendu en un rideau d'écume sombre. L'hiver l'appelle, nostalgie familière, et l'écho distant, d'un rapport sur les travaux d'illusions commencés.
Elle pénètre la bulle de verre, dépasse l'arche de bois décorée de branches de sapins et de lumières colorées sans les remarquer, l'œil attiré par un autre spectacle. La buée s'échappe de ses lèvres entrouvertes, le souffle continuellement court ces derniers jours, ses réserves magiques ridiculement vides. It's wrong. Trop épaisse, elle plane lourdement dans les airs, peine à s'évaporer. La déception est balayée avant même de pouvoir s'installer, l'attention reportée sur plus grand, plus haut.

Dans le ciel, l'incendie brûle toujours. Bien après l'attaque, les flammes persistent, se répandent sur l'azur et le peignent d'oranges et de bleus, de feu et de glace. La nuit s'est couchée sur Londres mais, au loin, le soleil de minuit de Saint Petersbourg brille. Elle ne respire plus, refuse d'entacher la perfection sous ses yeux de l'insulte du whispering de seconde main. Is it Misha or Izar ? La vue est surréelle, trop proche de souvenirs chéris et partagés, si proche qu'elle s'attend presque à entendre les détonations des feux d'artifices qui finissent d'habiller l'écrin céleste, si proche qu'elle manque de se tourner pour espérer les trouver à ses côtés.
Mais la nuit s'est couchée et elle est seule, et le froid ne mord pas, n'engourdit ni ses sens ni les douleurs qui persistent, ne lui donne aucune excuse pour le feu qui ronge chacune de ses inspirations. Alors elle s'avance dans la neige sèche et immaculée, s'y enfonce à défaut de s'y perdre, chaque détail incorrect relevé pour plus tard.
Elle dépasse le village et ses maisons closes, traverse la forêt avant de s'arrêter là où la mer commence, l'étendue d'eau factice le point commun de toutes les fins des mondes qu'ils imaginent. Moins brutal que de se retrouver face à un mur dissimulé derrière une longue rangée d'arbres, le mystère mélancolique d'un ailleurs après l'infini. Le temps passe et elle contemple l'or et les cendres tomber des cieux pour se refléter sur l'eau, l'idée d'y passer la nuit et d'y rester cachée. De ne pas revenir. Seule.

Il manque le bruit des remous de l'eau.

Elle ne se retourne pas quand elle l'entend arriver, le flou de l'eau sur lequel son attention s'est perdue devenu l'image de son visage avant que la question ne soit posée, pas davantage quand il la double et qu'elle l'entend murmurer d'autres mensonges qui viennent s'ajouter à la réalité.
Le givre recouvre la mer et toute vision qu'elle aurait pu avoir. Elle voulait des remous.
« It’s almost peaceful here. It’s nice, for a change. »
Sa voix douce brise le silence. Une offense mineure, dans la liste de ce qui a été brisé ces derniers mois. Ses espoirs de fuite, l'image parfaite de Zoya, quelques lois et quelques os sous les décombres d'un manoir isolé, leur relation. Leur confiance.
Elle préfère l'avoir face à elle que dans son dos et le constat la dérange. She is wary and weary, and worn out and all the other useless english words.
The water looks cold to the touch. Would it burn her fingers ?

« It’s been a long time. How have you been doing with all that, Brygida? »
Son rire est bref et sans joie, tu rapidement dans une expiration sifflante. Sa voix est blanche comme la neige qui s'est remise à tomber, le cycle magique toujours actif, l'honnêteté une évidence fatiguée. « I'm tired. I'm tired and I'm hurt and I have no idea on how to make it stop. »
Elle veut rentrer sans réellement savoir où, ses anciens havres de paix entachés des conséquences de leurs choix.
Le palais la pèse, la présence constante de Mikhail à ses côtés une obligation de plus en plus lourde à porter, sa visite aux Galeries obtenue avec difficulté, la sécurité désormais jugée insuffisante. Les secrets s'accumulent malgré les révélations et la chapelle n'est qu'une source de réconfort momentanée, les squelettes dans le placard plus nombreux que les reliques dans leur ossuaire.
La culpabilité la tient à distance de Kolya, sans jamais réellement s'éloigner, et elle craint qu'il ne la juge comme Izar l'a fait, à tort ou à raison.
Izar... Izar wasn't supposed to be an option anymore.

Elle abandonne enfin l'horizon, délaisse le spectacle du soleil qui se refuse à disparaître pour celui de l'Ombre de sa sœur, quelques battements de cils nécessaires pour effacer la trace de la superposition des deux, son ombre baignée de reflets ardents.
« You've become quite adept at ending things those days, maybe you'll care to share some tips ? »

Sous le givre, l'eau est toujours immobile, silencieuse. Les mots sont posés, loin de la colère qu'ils pourraient posséder, l'amusement un peu amer. Un peu triste aussi.

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MessageSujet: Re: numb (Izada #3)   numb (Izada #3) EmptyJeu 19 Aoû - 20:40

La litanie de son murmure s’est tue. Place au silence, paisible dans sa bulle de froid, que seuls les bruissements de leurs souffles et d’une brise occasionnelle viennent rythmer. It's still kind of eery though.
Il se tourne et la regarde, comme il voudrait pouvoir le faire librement. Il hésite.

Passer du temps avec Brygida lui manque. Cet eux qu’ils ont longtemps été malgré quelques mois creusés çà et là. Elle lui manque.
Il a bien essayé d’arrêter, Izar. De faire un effort pour ne pas espérer, pour oublier même ; essayé de tirer un trait sur ce qu’ils ont été et qu’elle ne veut plus être. De ne pas se laisser leurrer par la douceur, désormais mensongère, du sentiment d’inéluctabilité qu’il a toujours les concernant. Ce n’est pas parce que leur relation semblait tenir de l’évidence – la meilleure sorte qui soit, sans désir aucun de s’échapper au destin – qu’ils sont encore. She made abundantly clear that they’re over, and that she doesn’t want to hear of him and even less of them.
It doesn’t matter that his only wish is her. He’s no one but a Shadow – her sister’s shadow, who did elope without him too. Doesn’t that make him an anonymus, if not a nobody ?

Il semble qu’il soit plus doué pour tuer les gens et les espoirs de ses proches que les siens, cependant.

Il n'est pas sûr qu'elle ait envie de l'écouter. Il se décide pourtant, s’essaye à la sobriété d’une observation, douce mais fatiguée dans le silence faussement hivernal. Elle l’observe en retour. Rien à rétorquer face à l’évidence énoncée, subjective mais quasi irréfutable. Au moins son attention s'est portée sur lui, et éveille chez Izar l’esquisse d’un réconfort. Elle le voit, ne s’amuse pas à le traiter si parfaitement en fantôme qu’il en vient à douter de sa propre réalité, ou de la sienne et celle de leur relation passée. Elle ne se détourne pas non plus. Ne l’ignore ni ne l’évite, cette fois.

Le regard qu’elle porte sur lui est différent cependant. Ou plutôt, encore différent des rarissimes coups d’œil qu’il l’a vu lui lancer ces derniers mois. Plus rien à voir avec ceux qu’ils échangeaient, il y a une éternité.
La fatigue semble s’être ancrée à des profondeurs rarement atteintes, l’entoure de ses racines et de ses lianes parasitaires. Au travers, c’est la couleur inconnue d’une lueur de méfiance qu’il croit apercevoir. Ca le frappe. C’est douloureux de voir la confiance perdue au point qu’elle puisse penser, consciemment ou non, qu’il puisse jamais lui vouloir du mal.
Ça aurait peut-être été plus simple. Il se l’est demandé, il a cherché en lui s’il lui en voulait au point de vouloir la blesser en retour, un jour où l’amertume était particulièrement forte, où elle lui manquait plus que les autres. Il n’en a rien trouvé. Encore aujourd’hui, tout ce qu’il veut n’est toujours que de la garder sauve.

Izar repousse la sensation et le fil de ses pensées. Les enfouit plus loin, pour plus tard, lorsqu’il sera seul, enfermé dans sa chambre du palais Strugatsky, devenue exposition toujours mouvante et différente maintenant qu’il ne la quitte plus vraiment si ce n'est pour le travail, ou plus vraiment seul en tout cas.
Son œil trouve les siens. Il préfère la regarder elle, malgré la beauté nostalgique et si particulière du ciel. Il finit par demander la question qu’il veut lui poser depuis un long moment maintenant : et elle, dans tout ça ? Il se demande comment elle va.

Il n’était pas sûr qu’elle lui réponde – c’est un rire qui résonne, éclat déjà tarit, déjà évanouit, un peu froid du manque de joie. Le genre de rire qui n’en est pas un.
Il n’était pas sûr qu’elle lui réponde – c’est honnêtement qu’elle le fait. Sans éviter la question ni l’envoyer s’occuper de ses racines de mandragores. Elle avoue la fatigue, celle qui trace des ombres trop violacées sous ses yeux, acère les angle pour souligner ses traits creusés ; elle avoue la blessure, et ça résonne chez lui comme au son d’un miroir. Quelles blessures, cela dit ? Celles physiques, qui résultent encore à la catastrophes des battues auxquelles elle a été assister, et à l’épuisement de sa magie, de sa maladie qui se nourrit d’elle ? Ou celles qui rodent, invisibles, dans les recoins ombragés de sa tête et qu’il ne peut que deviner de bien la connaître ? Peut-être même d’en être la cause partielle, pour certaines ?
Il avait beau ne pas le vouloir, il a beau l’avoir été aussi, il l’a blessée malgré tout. Il le sait.

« You've become quite adept at ending things those days, maybe you'll care to share some tips ? » Le regard de Brygida le trouve enfin alors que l’ironie dérape sans entailler faute de trouver une prise. Il hésite puis laisse échapper un soupir lent, qui traîne dans son sillage la buée enfin correcte de son souffle. Un coup d’œil jeté aux côté d’elle, il s’approche d’un pas, d’un autre, avant de s’asseoir dans la neige, lui laissant une distance qu’il l’imagine vouloir conserver. Plus vraiment face à elle mais de trois-quarts, son œil aveugle vers elle comme une preuve de confiance. La voix est aérienne dans l’air frais alors qu’il marque un point, nu de toute accusation - il n’a jamais jugé pour ça et, aujourd’hui, il le pourrait encore moins. « Aren’t we all great at ending things anyway ? » La brièveté d’une pause, juste le temps de la réflexion et de la nuance. « Except for Zoya still, maybe. »

Il laisse son œil errer sur l’étendue d’eau gelée aux couleurs de feu, se perdre dans des souvenirs de St. Petersbourg et de moments heureux sous les feux d’artifices des longues nuit blanches. C'est si beau que c'en est triste. Créer de nouveaux souvenirs heureux, là bas, inaccessible. Ailleurs aussi, d'ailleurs. « I’m afraid it doesn’t help, though. It's just hurting farther, and even more. » La voix est douce et calme. Encore un peu amère - vis-à-vis de lui-même, surtout. Il développe. « I wish it did, though. I wish there was some easy and ridiculous, or even terrible, miracle spell to make it stop but i’m afraid there’s not. I’ve tried, too - nothing seems to work. »
Il tourne un peu la tête, son regard la retrouve, cherche ses traits. « How could i make it up to you, Brygida? To some of it, at least? » Ses traits aussi sont tirés, il le sait. Sous ses yeux, la peau est sombre des nuits sans sommeil. « I miss you. He confesses, and it's low and it's blue, just loud enough for her to hear it.
It's way too simple to express how he feels. Everything he feels.
And yet, it is nothing but the naked truth.

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MessageSujet: Re: numb (Izada #3)   numb (Izada #3) EmptyDim 26 Sep - 2:02


De quelques mots et d'un peu de magie, leurs souffles se métamorphosent et revêtent leur légèreté passé, s'évanouissent dans la nuit blanche, l'illusion rapiécée, la trace de toute erreur effacée.
Eux restent là, les pieds enfoncés dans une neige qui ne fond ni ne mouille, les fractures d'eux coincés entre deux silences, entre deux regards jamais croisés.
Il s'approche et elle voudrait s'avancer, ignorer la distance et le rejoindre, ou reculer. Disparaître, aussi, en volutes de fumée, mais elle reste. Le pas en retrait est amorcé puis avorté, un peu gauche.
Elle reste l'observer lui tourner le dos, pas tout à fait une image ni tout à fait la réalité. L'offense est  plus lointaine et plus complexe qu'un simple meurtre et il laisse son œil aveugle à sa scrutation en lieu de la ligne de ses épaules, l'angle mort abandonné là, par pénitence ou par dédain.
Elle pourrait ne pas y réfléchir – elle n'en à pas besoin, et choisir l'interprétation de ses gestes à sa place. Y voir l'insulte d'un affront. L'audace de se croire en sécurité malgré la juste rétribution qu'elle pourrait exiger, exécuter, même, juste ici, tout bruit de chute étouffé dans la poudreuse sans d'autre témoin que sa conscience.
Y voir le reflet de ses maux, le désir de ne plus la regarder comme elle a détourné les yeux pour l'oublier. L'incapacité, aussi, à se détourner complètement.
Si la vérité est toute autre, elle n'a pas à l'accepter pour autant.

Ce serait injuste pourtant, elle le sait.  
Elle lit la familiarité d'années passées à ses côtés dans la tranquillité de sa posture, le respect de la distance qu'elle leur a imposé dans celle qu'il laisse entre eux, et, quelque part entre les traits creusés de son visage et ceux qu'il a tiré sur leur futur, le poids des conséquences de son geste.

« Aren’t we all great at ending things anyway ?  Except for Zoya still, maybe. ».

Ça ne mérite pas de réponse.
Elle n'a que faire d'évidences et elle est fatiguée d'entendre parler de Zoya. De prétendre qu'elle sait quelle dernière plaisanterie elle a placé dans une interview ou ce qui lui passe par la tête avant qu'elle ne prenne des décisions absurdes – d'abord un Weasley, ensuite une fugue, et puis quoi ensuite ? Un enfant hybride ? Rejoindre la résistance dans les trous à rats qui leur servent de cachette ?

Elle n'en veut pas vraiment à sa sœur pourtant. Si elle n'occulte pas ses récentes frasques, elle est consciente que ce qu'elle lui reproche en cet instant ne dépend pas d'elle, qu'elle n'est pas fautive de ce que son nom fait ressurgir en présence d'Izar.
Elle lui en veut, à lui. Pas simplement pour son refus et toutes les implications de ce « non ». Pas simplement pour la fin brutale, et honteuse, de ce qui restera sa dernière tentative d'échapper à ses responsabilités et à son destin, à sa fin aussi, sans doute, dont les premiers échos sifflent déjà dans ses poumons.

Elle avait des plans. Des noms d'alliés – d'amis, récoltés au fil des voyages loin de l'influence de la branche britannique et de l'ombre pesante de sa mère. Des lieux secrets où séjourner juste le temps de s'y projeter, de voir les contours d'une éternité passées là se dessiner.

Le chant inlassable des cigales dans les herbes sèches d'un jardin du Sud de la France. Un chapeau abandonné sur la rembarde au profit de la chaleur des rayons de fin d'après-midi alors que leurs mains s'égarent à la recherche des traces d'un bronzage nouvellement acquis.
Le bruit régulier d'un sōzu en note de cœur des effluves d'un thé vert japonais, la quiétude jamais rompu que des bruissements de leurs pieds sur les tatamis et des notes cristallines du carillon dérangé.

Le temps de souffler, de rêver un peu avant de devoir repartir. Le temps d'attendre que sa mère ne s'essouffle et ne les laisse ou ne les oublie.

« I’m afraid it doesn’t help, though. It's just hurting farther, and even more. »
Maintenant plus que jamais elle sait qu'elle n'a rien imaginé de plus que de douces illusions, whisperings qui ne verront pas le jour, pas même murmurés pour être partagés.

But she would have tried.

« I wish it did, though. I wish there was some easy and ridiculous, or even terrible, miracle spell to make it stop but i’m afraid there’s not. I’ve tried, too - nothing seems to work. »

She knows he does.
He would go on a wild goose chase even, searching for it, if only she asked.
And he would come back, as empty handed as he left, because he can't really leave, can he ? Can't even go far enough to try.
And he would tell her, with the same soft voice that he uses to tell her the weather, to tell her he loves her, that he did what he could. And it would be true.

And she hates him for that too.
For his weaknesses and his limitations. For how she doesn't mind.
For the softness he yields, for how he waits. For never asking anything of her and for his love.


How now it feels like nothing at all.

« How could i make it up to you, Brygida? To some of it, at least? 
 I miss you. 
»

Elle lui en veut d'avoir creusé davantage l'écart entre eux. Par son geste et son silence, par tous les pas tus qui ont mené à aujourd'hui et dont elle ne retrouvera peut-être jamais la trace, effacés d'un Oubliette how convenient.
De l'avoir laissée de l'autre côté de la fosse béante sans la moindre idée de comment traverser, sans moyens de trouver comment lui pardonner.
D'oser la faire douter quand à chaque quinte de toux l'odeur de la suie lui remonte le long de la gorge et lui brûle la trachée alors que ses murs la narguent d'un mauve immaculé.

Ses yeux restent rivés au ciel où le brasier a pâli, loin du bleu de ses yeux et de leurs émotions, la tristesse et la fatigue, teintées d'ombres et de violets, un reflet plus inconfortable que celui de ses traits rendus flous par le givre apposé à la surface de l'eau.
Un carillon, lointain, marque une nouvelle heure avancée de la nuit et sa décision.

« I don't know. » La réponse est sincère, le doute encore plus.

« You could lie to me. We haven't openly tried that one yet, right ? » Elle le regarde enfin sans savoir ce qu'elle espère trouver dans ses yeux.
Autre chose que du calme, que le plat émoussé de nuits sans sommeil. De la douleur ? De la résignation ? Une fièvre semblable à celle qui fait trembler les doigts qu'elle serre, cachés au fond de ses poches, la preuve d'un quelque chose qu'elle ne veut pas prononcer.
That he isn't too good for her. That she isn't broken, the only one who cares, repeatedely, obsessively.

« Tell me you love me. That nothing has changed. That'll trust you again, never doubting your steps behind my back. That I won't ever chase a kiss, wondering if it's the last one before you betray me again. »

Si la vérité est toute autre, elle n'a pas à l'accepter pour autant.

« Make me believe it. Once more, with feelings. »


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MessageSujet: Re: numb (Izada #3)   numb (Izada #3) EmptyDim 3 Oct - 19:44

La question est posée, laissée là dans l'air faussement froid à l'attention de Brygida, bouteille jetée à la mer qu'il n'est pas certain de jamais voir revenir d'entre ses mains. Si elle ne sombre pas.
Ce n'est pas comme s'il avait le choix. Il a bien essayé - de lui expliquer d'abord les raisons de son incapacité à la suivre ; de lui laisser le temps et d'attendre qu'elle revienne vers lui ensuite. De la confronter et de réexpliquer, d'attendre encore. De tourner la page, d'oublier même. Rien n'y fait. C'est même encore pire maintenant, sûrement, au vu des découvertes récentes et des souvenirs encore partiels qui lui sont revenus.
Et il est fatigué, Izar, de cette fatigue écrasante, lassitude lancinante qui oublie d'anesthésier au passage les tourments et les douleurs intérieures. Il voudrait que ça s'arrête. Quoi, il ne sait pas. Peu importe, sans doute, il ne serait pas difficile.
Si, tout de même. Il préfèrerait que rien n'ait à s'arrêter, qu'ils trouvent un moyen de continuer - elle de faire s'évaporer sa rancoeur ; lui de trouver un moyen pour être pardonné.

Elle ne le regarde pas. Ses yeux s'égarent sur le ciel, les traînées de braises mourantes qui animent le tableau ; le sien se perd sur les ciselures de ses traits, les ombres qui avancent sur le marbre de son visage dans cette lumière si particulière des nuits blanches du nord.
Le son du carillon le tire de sa contemplation d'un presque sursaut, malgré la douceur de ses échos. Il les compte - les battements du coeur se pressent de les doubler, pris d'une nouvelle inquiétude. C'est infondé, en cet instant : il ne lui manque pas de temps depuis la dernière fois qu'il a regardé sa montre. Soulagement.

La réponse vient finalement et sa sincérité ramène Izar à elle. Il l'écoute lui demander de lui mentir et il cherche son regard, veut le croiser pour y chercher d'autres réponses qui se cachent peut-être entre ses mots. Elle ne l'évite pas cette fois, et la recherche est mutuelle. Ses yeux sondent les siens, le demi silence d'un dialogue qui se passe entre eux et dont ils ne prennent peut-être eux-mêmes pas toute la mesure, inconscients de ce qui peut se lire dans leurs propres pupilles, inconscients aussi de ce que l'autre en interprètera.
Mentir est peut-être ce qu'elle aurait voulu, après tout, lorsqu'elle lui a demandé de partir avec elle. Un mensonge flagrant, ou un en demi-teinte - a yes playing pretend, as if they would have been able to leave freely and safely ; a yes to try, forgetting volontarily about all the implications that made him say he couldn't. Stupid truth. It burned when he said it.
Ca les aurait rattrapé plus tôt qu'ils ne l'auraient voulu, pourtant. Il en est - était - convaincu.
Il regrette quand même, même s'il ne peut s'en vouloir d'avoir voulu les garder saufs. Il regrette surtout de ne pas avoir pu accepter sans risques ni mensonges.

« We haven't indeed, » il acquiesce des mots et de la tête, parce que c'est vrai. Il ne croit pas lui avoir déjà menti, d'autant qu'il se souvienne. « I can try. You've said yourself i'm great at crafting and whisperings those through illusions after all. »
Il n'est plus à ça près, aujourd'hui - même si les circonstances et les potentielles retombées sont différentes. Surtout pas alors qu'elle lui demande, qu'il voit qu'elle cherche aussi une manière de lui pardonner. Ca rallume un éclat, une sorte de flamme au fond de l'oeil, décidé d'essayer. De réussir.
Ca rallume un peu d'un espoir farouche, dangereux. Cela dit, même s'il s'avère vain, ça ne pourra pas être bien pire que ce qu'ils ont maintenant. Que sa vie au présent. Il y a des personnes pour lesquelles ça vaut le coup d'essayer, même si ça finit mal, les ailes brûlées comme cette figure avec laquelle il partage presque son nom.

« Tell me you love me. That nothing has changed. That'll trust you again, never doubting your steps behind my back. That I won't ever chase a kiss, wondering if it's the last one before you betray me again. »

Il la regarde alors qu'elle détaille ce qui, pour lui, n'a jamais tenu du mensonge. Il n'y a que sa confiance qu'il ne peut lui promettre, parce qu'il n'appartient qu'à elle de la lui offrir à nouveau. Sa parole n'est toujours que silence, le regard toujours intense sur elle, la détermination mêlée à des restes de douleur, d'une amertume qu'il refoule.
Il se lève.
S'approche d'elle.

S'approche encore, lentement, sans s'arrêter pour respecter une quelconque distance qu'elle pourrait encore vouloir instaurer, qui ne peut pas être s'ils veulent créer l'illusion, croire en ces mensonges qui n'en ont jamais été. Même s'il le lui dit, le croirait-elle seulement ? Persuadée maintenant qu'il s'agira seulement du mensonge qu'elle lui a demandé de lui offrir. Lentement, il lève la main pour venir espérer la ligne de son visage, les doigts d'abord plus légers que l'air sur sa joue avant d'oser s'y poser, chauds dans l'impression de froid. Tendres, si elle le laisse, alors que sa paume couvre sa joue, que ses doigts s'enfoncent dans ses cheveux, frôlent au passage de part et d'autre de son oreille. « I love you, Brygida. » Qu'il est facile de plonger son regard dans le sien, de s'y encrer si profondément qu'on pourrait dire qu'il cherche à atteindre son coeur, pour prononcer ce qui est déjà. Pour lui dire le fond de ses pensées et du sien, ces mots qu'il aurait voulu déjà pouvoir lui répéter tant de fois depuis le vide. « More than i could ever tell. More than i could probably ever prove to you. »
Ses doigts coulent le long de sa joue, lentement, jusqu'à sa mâchoire, où ils la laissent pour venir prendre sa main plus bas, chaude contre la pulpe de ses doigts. « More than i should ever have, too. » Il admet à voix basse, parce que ce n'est que pour eux. Encore une vérité, en lieu d'un mensonge. Bien sûr qu'il ne devrait pas lui porter ce genre de sentiments alors qu'il est l'Ombre d'une autre, qu'il se doit d'aimer et de vouloir protéger Zoya plus que tout autre. Ils le savent l'un comme l'autre. « I probably should have felt at least a bit guilty about it. Yet it never felt anything but right, like the most natural and evident thing there is. The only one that was truly, fully from me and me alone. » Il y a cette intonation sincère dans sa voix, ce poids tout à la fois légers de naturel et lourds de leur intensité.

Ca serre un peu, quelque part. Il baisse le visage, l'oeil comme ses doigts quitte les siens pour l'espace de quelques instants déjà trop longs. D'une poche intérieure de sa cape, qu'il cherche un moment, il sort une petite boite, dont le velours vert semblent plus profonds encore que les plus sombres conifères de la taïga. Il reprend une de ses mains, enroule ses doigts autour de son dos pour la faire la lui retourner, la paume vers le ciel peint par touches d'illusions. La boîte s'y loge parfaitement, douce contre la peau. Son oeil retrouve les siens. « No matter what you could think, every choice i made, i made them thinking of you, because it's always been you. For longer than i could probably tell, because i didn't understand it back then. » Doucement, il lui fait refermer ses doigts sur la boîte toujours close. C'est à elle, maintenant. A elle de voir si elle souhaitera l'ouvrir ou même l'accepter.

« Nothing has changed about all this, for me. Nothing can change it, and it makes me crazy you don't seem to see it, angry sometimes too, that you don't seem to want to. » Il y en a juste l'écho en cet instant, derrière la lassitude et le reste des sentiments trop ouvertement avoué. C'est suffisamment fort pour en deviner, pour en sentir la réalité pourtant.
Toujours devant elle, l'oeil a retrouvé les siens. Les sourcils s'arquent, subtilement. « I can't lie about that, so you'll have to do with the heartfelt. Now for the lies? I'll litter them with truth so they're more believable, if you still want them. »

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