juin 2007, newcastle. En voyant Paris comme ça - assise sur un banc, les jambes croisées, talons aux pieds, épais manteau de fourrure verte sur le dos, bandeau assortis sur les oreilles, lunettes de soleil vintage sur le nez, et cigarette entre les doigts - il serait difficile - si ce n'est impossible - de deviner ce qu'elle fabrique là.

Et c'est très bien comme ça.

Plusieurs fois, les accoutrements toujours colorées et remarquables de Paris ont levés des sourcils et provoqués des commentaires plus ou moins appréciés, mais finalement, il a fallut se faire une raison. Elle est maîtresse dans l'art de paraître insignifiante tout en sortant toujours plus du lot. Aujourd'hui n'est pas bien différent, si ce n'est que Paris a choisit de façon encore plus attentive sa tenue du jour. Le client qu'elle attend est quelqu'un de spéciale, un habitué certains diraient, un client de longue date qui paye extrêmement bien. Il demande toujours Paris, la trouve "absolument charmante". Mr Carter est le genre d'homme d'âge mûr un peu passe partout, sans prétention, assis sur une fortune insoupçonnée. Il se montre toujours très courtois avec Paris, un peu charmeur, certes, mais jamais lourd. Si Paris s'y intéressait vraiment, elle pourrait dire qu'il est l'un de ses clients préférés.

Le portoloin est arrivé il y a quelques minutes déjà. Paris fait toujours en sorte d'être un peu en avance donc elle ne s'affole quand elle arrive au point de rendez vous et qu'elle remarque qu'elle est seule. Elle s'assoit donc sur le banc et attend.

C'est cinq minutes plus tard que Mr Carter débarque et tout se passe comme d'habitude. Il lui glisse quelques compliments, ils procèdent à l'échange, et re quelques compliments. Paris sourit, lui répond malicieusement, et joue son jeu sans perdre le contrôle. C'est une danse si bien répétée que Paris pourrait probablement la faire dans son sommeil. C'est probablement pour cela que sa garde est baissée, pour ça qu'à part Mr Carter, elle ne voit rien de bizarre, n'entend pas ce qu'il se passe autour, jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

Mr Carter est en train de vérifier sa commande, tout en planifiant le prochain échange avec Paris quand soudain, des bruits de petites explosions - comme des sorts - deviennent de plus en plus fort.

"Qu'est ce que-" Paris commence sans trop comprendre ce qu'il se passe alors que Mr Carter semble tout autant surpris.

Il lance un regard noir à Paris, comme si elle était à l'origine de ces perturbations. "Vous n'êtes pas venue seule, ma chère ?" il lui demande l'air accusateur alors que les sorts se rapprochent de plus en plus.

"Bien sûr que si !" Paris répond aussitôt mais c'est trop tard. Ils sont soudainement encerclés par un groupe de sorciers qui ont l'air tout aussi confus qu'eux de leur présence. Mr Carter pose les yeux sur l'un d'eux et laisse s'échapper un petit cri avant de transplanter immédiatement, abandonnant Paris sur place. Elle jette un oeil aux deux groupes qui semblent lui faire face et agit sans trop réfléchir, affreusement consciente que son portoloin de retour ne sera pas là avant au moins vingt bonnes minutes. Se concentrant le plus possible, elle envoie un stupéfix dans la direction d'un des deux groupes et part dans l'autre sens en courant, sans comprendre ce qu'il lui arrive.

juin 2007, newcastle.Ronde tout ce qu’il y a de plus classique – quelques jours après le ravitaillement des camps, il s’agit de reprendre par tronçons les routes empruntées pour l’occasion afin de vérifier qu’aucun imbécile de Mangemort n’ait filé les approvisionneurs. La piste qu’elles arpentent, souvent utilisée, est censée être abandonnée sous peu ; le risque de confrontation est en soit non-négligeable, mais a priori suffisamment bas pour qu’on n’envoie que trois d’entre elles sur le terrain. Sinead et Elena ont pris ça au pied de la lettre, et se sont donc retrouvées gaiement sur le pont du Tempest pour y siroter deux Bièraubeurres (de quoi se donner du courage) avant de rejoindre leur troisième comparse. Lena se retrouve ainsi avec un champ de vision doucement tremblotant et un rire un peu trop facile, quand il s’agit de s’enfoncer enfin dans les bois ; l’humeur est bonne, elle aime bien Sid et Ginny, il n’y a pas de raison que les choses se passent mal.

On leur a bien demandé de ne pas prendre de risques inutiles : il y a plus important à faire, on aura bientôt besoin de toutes les bonnes volontés, alors on attrape un ennemi que si les circonstances sont optimales, et d’ailleurs on ne va au conflit que si on n’a pas le choix, le mieux restant encore de faire profil bas. Au moins au début, les trois jeunes femmes ont d’ailleurs scrupuleusement appliqué le protocole de sécurité, les quinze mètres de distance, les baguettes tendues, le moins de mots possibles échangés. Et puis, après une heure et trois tronçons à patrouiller sagement, bien humainement, les esprits se sont un peu relâchés. La forêt devient plus praticable, et elles empruntent même à l’occasion des chemins de randonnée moldus, parsemés de bancs découpés dans des rondins de bois et de petits champignons aux couleurs plus ou moins avenantes ; à l’exception près qu’il fait nuit (et un peu frais), l’expédition commence à ressembler à une promenade de santé. Flanquée des deux rousses, Elena se laisse donc aller à rire à nouveau, augmentant un peu inconsciemment le volume – rien de bien dramatique en soit, clairement pas de quoi alerter tout Newcastle, mais cela reste a priori suffisant pour subitement attirer un sort orangé au-dessus de leurs têtes, et surtout pour ne pas pouvoir faire dignement les mortes après coup. Il y a bien tentative de se planquer chacune derrière un arbre différent, mais face aux cris de ralliement des encapuchonnés, cela semble vite dérisoire ; Lena préfère finalement bondir spontanément hors de sa cachette pour échanger les premiers tirs.

Elle dénombre à première vue six silhouettes, ce dont elle informe immédiatement ses camarades – ça représente donc deux têtes par personne, rien de bien alarmant jusque-là. Elles maîtrisent d’ailleurs plutôt bien la situation, faisant reculer leurs adversaires dans un premier temps ; Elena en assomme un sans trop de mal en faisant tomber une branche juste au-dessus de sa tête, s’apprête à se jeter sur lui avant de se rappeler des consignes. Elle prend donc le parti de continuer à jouer au repoussoir, envoyant flambées d’étincelles sur flambées d’étincelles, vérifiant du coin de l’œil que Sinead, un peu plus à l’écart, ne se retrouve pas en difficulté.
C’est d’ailleurs de son côté que la confusion vient, sans que Lena y comprenne grand-chose – une sixième forme humaine aux contours étranges apparait d’un coup, alors que son ancien adversaire git encore inconscient à ses pieds ; elle fronce donc les sourcils, sursaute un peu quand un Stupefix foireux part dans sa direction. Le sort est anormalement lent et elle n’a aucun mal à détourner sa course, l’envoyant paître dans les pattes de son challenger – mais il est si mal lancé que l’effet reste minime, arrachant tout au plus un grognement au Mangemort. Merlin, on leur a vraiment envoyé les teubés du coin. Est-ce que c’est tout ce qu’elles méritent ?!

Brutalement dégrisée, courroucée de ne même pas avoir affaire à une concurrence digne de ce nom, Elena se rend finalement compte que le Mangemort grogneur a profité de sa distraction momentanée pour aller chercher des noises à la Weasley – elle est plus près, et part donc plus naturellement à sa rescousse. « Sid, là-bas ! » qu’elle appelle quand même pour lui demander de s’occuper de l’espèce d’autruche toute emplumée qui vient de les assaillir maladroitement. Au vu des performances de celle-ci, Lena place sa pleine et entière confiance dans les capacités de la Bullstrong à la désarmer sans grand problème ; peut-être même que celle-là, elles auront le droit de la ramener dans des circonstances optimales (histoire de ne pas avoir fait le déplacement pour rien non plus). En attendant, elle accourt aux côtés de Ginny, aux prises avec trois des andouilles de sortie – aussitôt un sortilège passe par-dessus son épaule, faisant exploser l’arbuste juste derrière elles dans un feu d’artifices miniature. Elena a un sifflement vaguement admiratif, et repart aussitôt à l’assaut en voyant son précédent concurrent faire mine de bouger, au loin (il est une nouvelle fois sonné dans un bruit qui ressemble à celui d’une poêle reposée avec un peu trop d’autorité).
Encore une douce soirée.

juin 2007, newcastle.Ce n'était pas dans les habitudes de l'Ordre de proposer à Sinead de participer à ce genre de missions. Son domaine c'était l'alchimie et les potions, la recherche et le soin, pas la reconnaissance (et certainement pas la discrétion), or il était assez compliqué de se pointer avec des potions et de perdre du temps en équivalence et en cercle alchimique en plein milieu d'un combat, on en conviendra.

Mais pour une fois on avait pensé à elle, ou ptêtre que personne d'autre n'était disponible, allez savoir ! Sinead se foutait bien de la raison tant que ça lui permettait de quitter un peu le pont du Tempest et de ne pas s'arracher les cheveux autour de la future grande mission de la résistance. Elle était dans un furieux mélange d'excitation et d'énervement constant, une petite boule de feu qu'il ne fallait pas trop titiller. Heureusement Lena l'avait retrouvée sur le bateau pour une pinte de Bièraubeurre - quel mal y avait-il à se réchauffer le gosier - avant de rejoindre Ginny et de s'enfoncer dans la forêt.

Si la rousse savait se repérer les yeux fermés en plein milieu d'un océan monochrome, il n'en allait pas de même pour ce terrain aussi touffu que verdoyant dans lequel les trois sorcières avançaient. Sinead n'y comprenait pas grand chose au chemin emprunté et suivait principalement les gestes et les comportements de ses deux comparses. Rien de tel qu'un peu de mimétisme social pour donner le change ! C'est-à-dire la baguette tendue et la distance entre chacune d'elle, les lèvres closes. Roger that. Pourtant, au bout de quelques heures à sillonner le paysage monocorde sans trouver âme qui vive, les langues se délient et les épaules se décoincent. Sinead commente le paysage à grand coup de blagues discutables - engaillardie par les rires de Lena - et ses bras font des gestes dans tous les sens bien éloignés de la posture préventive qu'elle occupait auparavant. C'est qu'on s'ennuierait un peu au milieu de tout ce calme.

Et puis, paf. Y'a quelqu'un qui semble avoir entendu sa pensée, parce qu'en moins de temps qu'il en faut pour dire saperlipopette, les trois éclaireuses se retrouvent éclairées par un sort orangé, l'arroseur arrosé comme on dirait si on avait le temps de prononcer un autre mot que "merde" plusieurs fois et très vite en s'accroupant au maximum histoire de déstabiliser les sorciers encapuchonnés de noir à la solde du gouvernement et aussi parce que sa tête tourne un peu, foutue bièraubeurre. Tout se passe très vite, le temps semble s'accélérer, alors qu'il n'en est rien réalité c'est juste la décharge d'adrénaline qui monte au cerveau et entortille les esprits en situation stressante. Une réaction de survie si vous voulez. Ca elle connait Sid, elle est ptêtre pas férue de duels de magie mais les acrobaties, l'agilité et le stress en pleine tempête sont des points qu'elle ne s'empêchera pas d'utiliser contre les méchants inconnus qui ont l'impolitesse de déranger leur petite promenade de santé. Alors, après avoir lancé un ptit brouillard aveuglant, elle se tombe au sol, fait une roulade en avant évitant ainsi un sortilège supposément prévu pour l'incapaciter et se relève en envoyant son poing valser contre la gueule d'un des sorciers. Et bim, dans ses dents. Il est déstabilisé (les sang-purs ça se repose toujours trop sur la magie), se prend les pieds dans une racine et tombe en arrière. Un sourire satisfait éclot sur le visage de la sorcière qui en profite pour lui donner un coup de pieds dans le bide pour faire bonne mesure et va même y aller d'un deuxième quand elle entend la voix de Lena un peu en avant qui s'adresse à elle. « Sid, là-bas ! » Sinead relève la tête, la jambe en l'air et aperçoit une silhouette qui semblerait tout droit sortie d'un de ses films des années trente version prohibition et bar de jazz illicite comme lui en ont montrés ses pères. Elle voit la femme s'enfuir, malgré les talons hauts, et part donc à sa suite à toute berzingue. "jm'en occupe !" crie-t-elle tout de même aux deux autres. C'est un travail d'équipe, si tu préviens pas tes camarades il y a carambolage. L'inconnue qui sort du lot des autres masqués en tout genre - ptêtre leur cheffe bien que ça l'étonnerait - semble vouloir s'éloigner du duel magique. Qu'à cela ne tienne, Sinead lui lance un incarcerous dans le dos qui elle l'espère atteindra sa cible. On nous dit jamais à quel point courir et lancer un sort c'est pas une science facile et stable, au moins a-t-elle l'expérience de la navigation magique pour l'aider dans sa tâche. Ce serait dommage de laisser filer un si joli poisson.

juin 2007, newcastle.Comme (beaucoup) trop souvent, Ginny était au bord du craquage. Elle avait été si épuisante que même Hermione avait plaidé auprès de Sirius pour qu’elle sorte de St James. Alors, il avait été conclu qu’elle se joindrait à une patrouille. Et ça rendait Gin étrangement en joie : enfin, sortir de façon autorisé et officiel de sa planque. “Don’t forget to dye your hair! And be careful!” Gin déposa un baiser sur la joue de celle qu’elle considérait comme une soeur et répliqua presque automatiquement “Yes mommy! Byyyye!” Le sourire qui s’était dessiné sur son visage, elle ne comptait pas le faire disparaître. Si bien que lorsqu’elle s’est transplanée pour rejoindre l’équipe (une équipe fort bien constituée de Lena, qu’elle connaissait un peu, et que Dean, comme Seamus appréciaient (et même si elle en veut à Seam, il a un peu de goût.) (et Dean, eh bien, c’est Dean, il a un bon feeling.) et de Sinead, qu’elle ne connaissait pas du tout, mais elle était rousse, et tou.te.s les rousses sont des gens bien. Sauf Percy, mais comme on dit, faut bien une exception à la règle.)

Il fallait avouer qu’elle devait presque se retenir de sautiller comme le faisait parfois Luna, sa douce Luna, tant elle était ravie de profiter de l’air frais. Elle souhaitait presque intérieurement que ça dégénère un peu pour faire chauffer sa baguette, cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas lancé de maléfices. La compagnie des deux femmes étaient agréable, et si elles avaient tenté de rester sous les ordres de l’ordre, c’est Ginny qui lâcha un petit “Oh, fuck kingsley et ses maudites règles, j’vais te montrer ce que c’est qu’une hyperlaxe, Lena !” Et de son meilleure tour, elle s’approcha de sa comparse pour jouer avec son pouce trop souvent cassé par les souafles au Quidditch. Alors qu’elles riaient un peu trop fort de leur particularité physique étrange, Ginny s’arrêta net en voyant qu’elle n’avait pas modifié ses cheveux. Elle colora ses mèches en blond, comme à son habitude, car sa photo était encore régulièrement placardée un peu partout, merci Harry, et malgré ce qu’elle dit, elle n’a pas beaucoup changé physiquement depuis Poudlard. Elle est de celles qui ne vieillissent jamais, on dirait. Elles avancent encore un peu, toujours hilare, et elle se prend quelques réflexions bien senties sur son sortilège qui se fait la malle : il faut dire que Ginny n’était pas vraiment concentrée.

Bien vite, trop vite, comme pour perturbé la sérénité et la simplicité au creux d’une guerre sans issue, des ennemis. Et si Gin devrait être effrayée, elle est bien au contraire excitée : sa baguette bien vite dégainée, elle attaque sans soucis les intrus à coup de petrificus totalus et de reducto : efficace. Elle essuie cependant quelques difficultés qui la force presqu’à se transformer, mais comme elle a vraiment merdé avec son sort de dissimulation, elle ne préfère pas en plus leur donner l’info sur son animagi. Et comme les sortilèges offensifs ne lui semblent plus assez efficaces, elle décide d’oublietter à tour de bras : plus efficace, et au moins, personne ne lui reprochera d’avoir été insouciante, n’est ce pas ? En assommant d’un sort ou d’un poing bien placé, elle s’amusa presque à voler des souvenirs. Quelques reducto pour la forme, histoire de les piéger un peu, et de s’assurer qu’ils ne s’envoleraient pas trop loin. Mais cela restait particulièrement énergivore, si bien qu’elle se prit de plein fouet un crucio un peu faible. Tombant au sol, elle perd sa baguette quelques instants avant que Lena s’occupe du malotru. Ca lui apprendra à se sentir invincible. En digne cheffe de groupe, Lena indique qu’une fuyarde étrangement accoutrée tente de leur échapper : et comme Lena, elle y voit une otage. Mais pour les Power Rangers. Pas pour l’ordre : l’ordre avait son lot de prisonniers, non ? Alors, elle se saisit de  sa baguette et jeta un silencio à la jeune fille : ça réduira un peu sa défense ridicule. Maintenant saucissonnée et incapable de crier, la gamine était cuite. Presque trop facile. Ginny s’arrangea pour finir le ménage de mangemorts autour d’elles par quelques petrificus totalus, et quelques obliviate histoire de s’assurer qu’elles pourraient finir la prise d’otage en paix sans balourds pour les déranger. “C’est soirée déguisé chez les mangemorts et j’étais pas au courant ou quoi ? Franchement, c'est chelou ou c’est moi ?” On aurait dit l’une de ses mauvaises histoires graveleuses que raconte Charlie quand il a trop bu : La rousse, la blonde, la brune et l’autruche. Ca, ça craint.

Paris cours pas trop mal avec ses talons mais elle pourrait clairement aller plus vite sans. Sauf qu'il est hors de question qu'elle se sépare de cette pair. Elle comprend même pas ce qu'il se passe mais son instinct lui dit de fuir, alors elle fuit. Très brièvement, elle se demande si les trois greluches n'ont pas été envoyé par un autre gang - les Wangs ? l'Alberich ? - mais très vite, elle se défait de cette idée. S'ils en avaient vraiment après elle, ils ne s'y prendrais pas comme ça. Ni les uns, ni les autres. Il lui reste les officiers de la BPM mais elle a du mal à voir pourquoi il s'en prendrais à elle ici et maintenant. A moins qu'ils ne soient après Mr Carter ? Cela n'explique cependant pas la présence de l'autre groupe...

Alors que les théories défilent dans la tête de Paris, l'une de ses assaillante fini par gagner du terrain sur elle et soudain, elle se retrouve ligoté et projeté au sol, ses jambes ne pouvant plus bouger correctement. Elle s'éclate au sol et imagine déjà la réaction de Carrie quand elle lui racontera ce qu'il s'est passé. Si elle s'en sort...

Paris est prête à protester mais quand elle ouvre la bouche pour envoyer quelques jurons bien salés en direction du trio, elle est surprise de découvrir qu'aucun son ne sort de sa bouche. Elle a beau hurlé, s'égosiller, cracher toutes les horreurs qu'elle veut, elle reste incroyablement muette. L'horreur gagne alors ses yeux alors que les trois femmes la regardent comme-ci elle était la chose la plus étrange qu'elles n'aient jamais vu. Paris gigote, essaye de se défaire de ses liens mais rien n'y fait et cela l'énerve encore plus. Elle est comme une souris prise au piège.

"C’est soirée déguisé chez les mangemorts et j’étais pas au courant ou quoi ? Franchement, c'est chelou ou c’est moi ?" A défaut de rassurer Paris, cette phrase a au moins l'utilité de lui en dire plus sur le trio. Si elle cherchaient des mangemorts, cela veut donc dire qu'elles appartiennent à cet Ordre dont tout le monde parle. Ou au moins à la Résistance. Super.

Toujours rendu muette par le sortilège, Paris arrête de se débattre. Elle fixe celle qui a l'air en charge de l'opération - opération très réussie soit dit en passant... - et essaye de lui faire passer le message qu'elle n'est pas une mangemort et que si elle ne la libère pas sur le champ, non seulement elle risque de se faire maudire mais en plus elle se met à dos le gang le plus dangereux du pays.

tw : la bagarre TM, bullying de Warlock, tout ceci n’est qu’un quiproquo ouin

Sinead s’élance à la poursuite de la fuyarde tandis qu’Elena heurte de plein fouet un nouvel encapuchonné ; le plan fonctionne comme escompté, et l’homme se retrouve au sol en un rien de temps, sortilège Boursoufleur entre les dents avant même d’avoir eu le temps de protester. Lena se relève en jetant ses cheveux par-dessus son épaule dans un mouvement un peu trop dramatique, retourne encore le Mangemort pour s’assurer que celui-là est bel et bien hors d’état de nuire, s’empresse donc de retourner à l’assaut des autres combattants (des stagiaires, de toute évidence).

Elle prend la direction de Ginny, qui s’en sort comme une reine (jusque-là rien de bien surprenant), mais qui finit quand même au sol sous leurs yeux écarquillés. Le goujat coupable a à peine le temps de finir d’articuler son Crucio qu’il est propulsé cinq mètres plus loin dans un vague bruit d’explosion ; Elena grogne quelque chose qui ressemble à « mais pour qui il s’prend ce dingo », s’éclipse le temps de finir de lui régler son compte. Ça dure une minute à peine, mais suffisamment pour que Ginny soit déjà sur pied et baguette en main à son retour – Elena lui tapote tout de même le coude pour la forme, manière un peu bourrue de s’assurer que tout va bien.

Après ça, il semble manifeste que le ménage a été fait (trop facile fff franchement la honte les Mangemorts) ; il ne reste donc plus qu’à gagner Sinead et la prisonnière qu’elle a faite, et que Ginny assène d’un Silencio bien placé au passage. La soirée tourne à la prise d’otages en bonne et due forme – Elena ne va pas s’en plaindre, ça fera plaisir à son BFF directeur de prison.
Mais il y a un truc un peu bizarre, quand même. “C’est soirée déguisé chez les mangemorts et j’étais pas au courant ou quoi ? Franchement, c'est chelou ou c’est moi ?” Précisément – sans vouloir faire du délit de faciès, la femme ligotée à leurs pieds n’a pas franchement une dégaine de super-méchante, ne serait-ce que parce que ses chaussures n’ont pas l’air super pratiques pour courir.
Elena n’est pas dupe, pourtant. Qu’une civile se retrouve en plein milieu de la nuit sur une route fréquemment empruntée par les deux camps semble un peu trop gros, puis elle-même est toujours bien coiffée même pour aller se castagner.

La fille les regarde avec des yeux au moins aussi ronds que ceux qu’elles lui servent en retour ; y a comme un flottement sur la scène, et clairement un message que la prisonnière cherche à faire passer, mais c’est pas bien clair, tout ça. « Elle nous menace, là ?! » Elena n’a pas besoin de jeter un œil à ses comparses pour leur demander leur avis, surplombe la présence hostile de toute sa hauteur (de pas beaucoup, donc). Elle avise la baguette ennemie non loin, la désigne du menton pour que l’une d’entre elles se charge de la récupérer ; elle-même est trop occupée à se pencher vers la fille en question, lui attraper le bras pour… ne pas y trouver de Marque.
Bon. Ça ne veut rien dire.
La fille est encore jeune, elle a encore tout le temps pour prendre du Gallion. Elle reste suffisamment importante pour patrouiller avec les autres stagiaires, alors c’est toujours ça de pris.

Elena lui attrape le menton (fait attention à rester loin de ses dents, question d’habitude), la pousse à planter ses yeux toujours écarquillés dans les siens. Franchement, elle pourrait avoir une tête de Mangemort. Elle pue le crime, en tous cas. « Les jeunes peuvent s’habiller comme ça, chez vous, maintenant ? » Lena a le regard dur de ceux qui contemplent le camp opposé avec une certaine haine au ventre – pour autant, quand elle se retourne vers les deux autres, son visage affiche l’ombre d’un sourire vaguement moqueur. « C’est plus ce que c’était, hein ?! » (C’est même pas foncièrement vrai, parce qu’Elena se souvient distinctement d’au moins un Mangemort en chemise à fleurs pendant le massacre familial.) Le songe la fait frissonner, lui serre un peu les boyaux. Inconsciemment, elle resserre sa prise sur la mâchoire de la prisonnière -- se dégage prestement de la prise quand elle entraperçoit ses jointures blanchies.

« Bon, faut qu’on éclaircisse un peu ce bordel. » Elle se relève, laisse la fille ligotée et tenue au silence. Et elle outrepasse peut-être un peu la hiérarchie, avec ses semblants d’airs de petit chef devant une Ginny cercle 6 (ils grandissent si vite, on aurait tendance à l’oublier) ; mais Lena la castagne c’est son truc, elle ne sait pas faire grand-chose d’autre de toute manière, alors elle se permet. Coup d’œil aux alentours, où le calme est revenu comme si de rien n’était – elle préfère quand même s’en assurer, demander la confirmation à ses deux collègues (vous voyez que c’est une gestion du pouvoir très horizontale). « On est safe ? »

Son regard navigue à nouveau vers la fille toujours aussi agitée (Elena se demande brièvement si elles devraient l’assommer pour le trajet). Même si le terrain semble dégagé, il lui laisse la désagréable sensation d’être à découvert ; il est donc temps de lever le camp, même s’il faut pour cela faire un énième crochet avant l’Iron Institution (trois fois rien, juste le temps de minimiser les questions sur la dégaine d’autruche de leur recrue du jour). « Alors on s’arrache et on va tirer ça au clair. » Elle hoche la tête et s’écarte, laissant le reste à la discrétion des deux autres jeunes femmes : le lieu, les conditions de transport de la prisonnière, tout est discutable (car Elena n’est vraiment pas un petit chef).
Elle est même plutôt affectueuse, comme le prouve la main qu’elle tapote doucement sur le crâne de la fille, avant de se mettre en route ; geste qu’elle accompagne même d’un « Désolée ma grande. »
Ce n’est pas à l’Iron qu’elle sera traitée comme ça.