L'événement en lui-même n'a, pour Alecto, que très peu d'intérêt. Mais le discours de Potter est, pour le coup, des plus intéressant. De toute évidence, dans son petit programme de lavage de cerveau, le Lord n'a pas inclue les cours de rhétorique. Évidemment, ce n'est pas sur Narcissa ou Peter qu'on peut compter pour compenser ce genre de lacunes. Cependant, il faut bien reconnaitre que le succès populaire est au rendez-vous. Ils sont venues nombreux, pour assister au discours du survivant et c'est bien, au fond, la seule raison pour laquelle on a planté le gamin sur cette estrade. Pour autant, les Death Eater restent vigilant. Il ne fait aucun doute que l'Ordre ne restera pas les bras croiser pendant que son cher enfant béni chante le louanges du Lord.

Justement, tien, les voilà.

Alecto rirait presque de voir ceux de l'Ordre se faire trahir aussi vite par leur polynectar. Cet amateurisme frôle le ridicule. Pour autant, elle n'a pas le temps d'y réfléchir. La chevelure rousse de la gamine Weasley, au loin, attire son attention. Elle aperçoit les deux vampires de la VB, tout en cape, chapeaux et ombrelles, qui s'approchent d'elle pour se faire semer aussi sec. Qui a laissé de tels incompétents intégrer la brigade, bon sang ? « Bagshot ! » Elle lance  par dessus la foulle. « Attrapez moi cette traitresse ! » Alecto fulmine. Elle quitte son poste d'observation et accélère le pas pour se rapprocher de la foule. Elle entant vaguement quelqu'un appeler le nom de Lupin dans une autre direction et l'autre côté de la place Antonin entame les hostilités contre le loup garou.  Elle n'y prête pas attention, trop focalisée sur son ancienne élève.

Alecto s'élance dans la foule baguette en main. Par chance, la gamine avance plus vers elle qu'en sens inverse. « Dégagez ! » Elle crie à la populace en levant sa baguette. Qu'ils ne viennent pas se plaindre s'ils se prennent un sort; il ne fallait pas être sur son chemin. Ça y est elle est à sa portée, encore à plusieurs mettres mais ses cheveux roux sont dans son visuel « Weasley ! » Hurle Alecto à travers la foule en décrochant un premier sort vers la chevelure rousse qui tente de se trouver une porte de sortie.

Ginny Weasley est à elle. Il ne manquerait plus que ces deux copains, Lovegood et Longbottom viennent la rejoindre et Alecto pourrait enfin savourer la vengeance d'Amycus. Et surtout la sienne.

Blaise s'est fait traîné hors de son lit par Pansy, bien entendu, et le voilà désormais à guetter par-dessus la foule en direction de l'estrade où, a-t-il compris après un temps de retard, se trouve Harry Potter. Il pensait qu'ils s'étaient enfin débarrassés du fléau il y a presque dix ans maintenant... Le discours, au moins, mérite d'être plus ou moins intéressant, enfin Blaise imagine, il a du mal à se concentrer avec Pansy qui se trémousse sur ses épaules. « Pour l'amour de Merlin arrête de bouger je n'arrive pas à écrire. » Il grogne un peu en réponse, sans prendre la peine de formuler une véritable réponse, ça ne sert à rien avec Pansy de toutes façons. « Qu'est-ce qu'on s'ennuie, il lui faudrait définitivement embaucher quelqu'un pour écrire ses discours — en plus d'un styliste. » Bruit de la part de Blaise, qui ne veut dire ni oui ni non. Autre grognement quand elle bouge un peu trop sur ses épaules. « Hmph j'te parie cinquante Gallions qu'il est sous impérium. — Definitely not, ” rétorque-t-il aussitôt, s'égayant légèrement à la mention d'un pari. “ Ce doit être le dernier des connards avec un sortilège d'illusion... cent Gallions, ” renchérit-il avec un petit sourire.

Blablabla, il n'écoute pas vraiment, applaudit poliment à la fin — peu de gens l'imitent — tandis que Pansy gigote pour mieux regarder les chaussures qu'il porte quand il s'éloigne. “ C'est du cuir? du vrai cuir? de dragon? ” demande Blaise malgré lui, curieux. “ Est-ce que c'est des Kents? Ils viennent de sortir leur nouvelle collection et-- ” Blaise s'interrompt quand un bref cri s'échappe de la bouche d'un des spectateurs. Un mouvement de foule plus tard, il manque de faire tomber Pansy et, en se contorsionnant un peu, parvient à la faire descendre sans mal, laissant son bras s'enrouler autour de ses épaules d'un air protecteur. “ Que se passe-t-il? ” demande-t-il comme si elle en savait plus que lui. Il se met déjà à marcher dans la même direction que le reste de la foule, essayant de Transplaner mais n'y parvenant pas, mettant ça sur le compte du stress. “ Vite, ” marmonne-t-il à Pansy, prenant la direction de l'appartement qu'ils partagent avec Benjamin. “ Vite, il faut qu'on-- ” Il s'interrompt brutalement et pâlit, attrapant sa baguette d'un geste nerveux. “ B-B-B-- ” Blaise ne bégaye pas, mais face à celui qui a un jour été le prisonnier le plus célèbre d'Azkaban, il a du mal à aligner deux pensées cohérentes. “ Sirius Black! ” s'entend-t-il japper comme dans un rêve et, le stress aidant, il lance le sortilège de désarmement dans sa direction sans réfléchir quand Black se tourne vers eux en entendant son nom.

Harry est plutôt fier de son petit discours, et bien content d'en avoir fini avec. Il se permet de soupirer lourdement à la fin, se reculant d'un pas en adressant par-dessus son épaule un petit sourire à Narcissa qui hoche la tête dans sa direction d'un air encourageant. Il s'apprête à remercier tout le monde d'être venu quand un cri s'échappe de la foule. Harry a une vision d'ensemble plutôt intéressante, et ses yeux se tournent aussitôt vers la commotion... Il ne voit pas grand-chose de là où il est, à part les cheveux roux de quelqu'un qui n'a pas refait sa couleur depuis longtemps. La commotion devient mouvement de foule, il voit des silhouettes se précipiter en direction de la rousse, d'autres s'échapper à toute vitesse dans l'autre sens. Tout d'un coup il n'y a plus une mais plusieurs perturbations mais Harry ne bouge pas, fasciné, mais un peu perturbé aussi, ne comprenant pas trop ce qui se passe jusqu'à ce qu'un sortilège perdu percute le sol et fasse voler quelques cailloux dans un bruit de tonnerre.

“ Harry, ” l'appelle Narcissa et il se retourne d'un air hébété, ses sourcils en forme d'accent circonflexe au-dessus de ses lunettes. Lestrange a déjà disparu, apparemment accaparé par l'idée d'affronter quelqu'un. “ Que se passe-t-il? ” dit-il d'un air confus et Narcissa lui attrape le bras. Elle a la baguette à la main et a l'air prête à l'utiliser. “ Tout va bien, ” le rassure-t-elle rapidement. “ Draco! ” Harry ne l'avait pas remarqué, rôdant près de l'estrade, et ils le rejoignent. Harry sort maladroitement sa baguette, la fait tomber parterre et la ramasse en rougissant. “ Tout va bien. ” La main de Narcissa est montée jusqu'à son épaule et la serre avec force. “ Suivez-moi, ” indique-t-elle au Survivant et à son fils, les emmenant derrière l'estrade pour qu'ils puissent s'enfuir, Harry se laissant tirer en essayant de se retourner pour voir ce qu'il se passe.

Une explosion retentit, immobilisant la plupart des gens présents.

Une explosion, puis une seconde.

C'est plus fort qu'Harry: il essaye de se défaire de l'emprise de Narcissa, puis de celle de Draco. “ Non... ” Quelque chose ne va pas. Il parvient à s'échapper et va contre la foule, sans savoir ce qu'il va faire. Il voulait que cette journée se déroule bien... que tout le monde soit heureux... qu'ils acceptent la paix enfin mais... mais ils ruinent tout le temps tout, ces résistants. Ça fait des années qu'ils mettent leur beau pays à feu et à sang. Ils n'ont pas le droit. Ils n'ont pas le droit. N'ont-ils pas fait assez de mal comme ça? Pourquoi doivent-ils faire ça aujourd'hui? Ce jour était sensé être le sien.

Ne lui ont-ils pas fait assez de mal comme ça?

Harry s'avance dans la foule, déterminé à ne pas être arrêté par Narcissa et son fils, cherchant quelque chose à faire, un exemple à montrer. Il s'immobilise brutalement en tombant nez à nez avec ceux qui ont un jour été ses meilleurs amis. “ H-Hermione? ” Il ne sait pas comment réagir. Ses yeux verts passent d'Hermione à Ron et ils s'arrêtent tous les trois, se regardent dans le blanc des yeux pendant un instant hors du temps.

Et puis le visage de Harry se froisse de colère, d'agacement et de quelque chose qui ressemble à de la rancoeur. “ Expelliarmus! ” hurle-t-il en pointant sa baguette en direction de ses anciens meilleurs amis.

Spoiler:

“ C'est une mauvaise idée... ” N'a pas arrêté de dire Lee quand Mafie l'a trouvé, mais il a bien vite compris que quoiqu'il dise, elle irait alors autant l'accompagner, prétendant devant tout le monde que bien sûr, il n'irait pas. Ils n'ont pas le droit, il sait que Sofia et Kingsley le blâmerait de l'encourager à faire des conneries... mais Lee sait que beaucoup des membres de l'Ordre seront trop curieux pour respecter les ordres. Et puis il emmerde la hiérarchie. Ils les envoient tous les jours sur le front, à se battre pour des raisons qu'ils ignorent... ils ont bien le droit d'enfreindre les ordres ridicules de temps en temps, non? Pendant la soirée, ceci dit, Sofia l'a trouvé. Si tu y vas, lui a-t-elle dit en le prenant à part, et je ne dis pas que tu devrais y aller. Mais si tu y vas, fais attention et glane autant d'informations que tu peux. Il a hoché la tête. Tu crois que c'est lui? lu a demandé Alhambra, pleine de doutes pour une fois, et Lee a secoué la tête. Non.

Maintenant, il n'en est plus vraiment sûr. “ C'est une mauvaise idée, ” répète-t-il à Mafie à côté de lui. Il porte un déguisement différent de l'usuel, ayant troqué ses cheveux courts pour une longue crinière blonde attachée en catogan et sa peau mate pour un teint laiteux avec de nombreuses tâches de rousseur. “ C'est une mauvaise idée, ” dit-il, encore, les yeux rivés sur Harry qui parle depuis l'estrade. Il dit n'importe quoi. Ce n'est pas lui, Lee en est convaincu.

Le discours se termine. Rien de bien intéressant. Peut-être devrait-il se rapprocher pour essayer de le voir, lui lancer un sort pour essayer de lever le sortilège d'illusion qui semble transformer un sorcier lambda en Harry Potter...? Il n'aurait qu'à s'enfuir rapidement et... “ Quoi? ” grogne-t-il à l'adresse de Mafalda quand elle tire avec un peu trop d'insistance sur sa manche. Il la regarde d'un air interrogateur quand elle ne répond pas et fronce les sourcils devant son visage choqué. “ J'ai un truc sur le nez? ” demande-t-il en levant la main, manquant de pousser un petit cri effrayé en voyant que sa main a repris sa couleur de peau originelle. “ Ah. ”

Le reste s'enchaîne vite. Apparemment, le Polynectar chourré par Mafie ne fonctionne pas (il n'est même pas allé dans ses réserves personnelles, préférant faire raquer son amie), et celui des autres non plus: Lee n'est pas surpris de voir que d'autres aussi sont venus, des cris s'élèvent dans la foule et la baguette de Lee apparaît dans sa main. Impossible de transplaner, il attrape la main de Mafie pour la tirer à l'écart. “ Fuck, ” marmonne-t-il quand quelqu'un le pointe du doigt en hurlant quelque chose qu'il n'entend pas, préférant lancer un sortilège au sol qui soulève les pierres qui le composent pour les envoyer en direction de l'autre. “ Faut qu'on se tire-- ” commence-t-il à dire à Mafie, angoissé à l'idée qu'elle soit blessée, quand les premières explosions résonnent.

L'une d'elles à leurs pieds. Ils sont jetés en arrière, leurs doigts arrachés les uns aux autres, et le monde devient noir pendant quelques secondes pour Lee avant qu'il ne se relève. Sa main vole à son crâne: il saigne. Il cherche sa baguette à l'aveugle, puis Mafie du regard une fois ses doigts refermés autour de l'artefact magique. Elle n'est nulle part. Ses ennemis, en revanche, sont partout, et s'approchent à grands pas; alors Lee se relève, sa baguette frémissant presque dans sa main, comme impatiente de se battre.

C’est une mauvaise idée, c’est certain, mais Mafalda ne sait pas trop si cette notion de "mauvais" provient d’elle ou des nombreuses fois où Lee le lui a répété depuis qu’ils sont arrivés. A bien y réfléchir, elle est sûre que c’est de la faute de Lee, tiens.
L’idée en elle-même ne lui semblait pas si mauvaise que ça, de prime abord. Tout ce qu’ils avaient à faire, c’était de se pointer sous polynectar au rassemblement orchestré par Potter et les membres du gouvernement, quand bien même le piège se sentait à des kilomètres aux alentours. Se faire discret, aussi bien auprès des partisans de ce dernier, qu’auprès de l’Ordre, c’était tout ce qu’ils avaient à faire. Tout ce dont Mafalda avait besoin. "Je veux juste vérifier quelque chose", lui avait-elle fait remarquer, sans réellement savoir ce qu’elle voulait faire. Confirmer ou infirmer.
Elle ne le sait toujours pas.
Mafalda a les yeux rivés sur un Potter aux airs si satisfaits par son petit discours qu’elle lui ferait bien ravaler le sourire qui étire ses lèvres en l’empoignant par le col de son vêtement. Et comme elle sent Lee se tendre à côté d’elle, elle lui glisse machinalement : "écoute, si c’est ton allure qui  ne te plaît pas, t’as pas à t’en faire, je trouve que le blond te va très bien et…"Lorsqu’elle tourne ses pupilles brillantes en direction de son ami, elle a l’impression que son coeur se met soudainement à fondre dans sa poitrine. Ce n’est pas possible. "Oh, calamité", fait-elle en lui secouant vivement la manche jusqu’à-ce qu’il daigne lui accorder l’attention qu’elle requiert. C’est les cris autour d’eux qui semblent la sortir de sa torpeur - pour peu, elle aurait même juré avoir entendu quelqu’un hurler après un.e Weasley. Une main fermement accrochée à celle de Lee et l’autre refermée autour de sa baguette, Mafalda se laisse emporter par son geste sans rien ajouter.
Lee est plus réactif. Heureusement qu’il est là. Il soulève les pierres et s’en sert comme moyen de défense sous le regard approbateur de Mafalda lorsqu’on tente de faire remarquer leur présence. C’est vrai qu’on fait plus discret qu’une crinière rousse dans leur monde à eux, elle l’avait presque oublié.
Une détonation retentit. Elle a beau serrer la main de Lee le plus fort possible, ça ne l’empêche pas d’être séparée de lui lors de la seconde. Il lui faut un long moment avant que ses oreilles cessent de siffler et que sa vision se rétablisse, mais surtout qu’elle comprenne que sa baguette lui a échappé des mains pour aller rouler elle ne sait trop où.
Elle reste au sol, la tête bourdonnante et les yeux balayant chaque paire de jambes frénétiquement jusqu’à repérer le bout de bois que quelqu’un se penche pour ramasser, en direction de qui elle se précipite. "Pardon, pardon", fait-elle en se mouvant entre les sorciers avant d’arriver au pied de l’inconnu. Elle ignore de quel côté de la barrière il se trouve, politiquement parlant, mais mieux vaut ne pas tenter Merlin. Du plus fort qu’elle peut, elle décoche un coup de pied en direction de son tibia et lui arrache sa baguette des mains. "Merci !"

Son instinct lui souffle de fuir. Il lui obéit, se met en marche et heureusement puisqu’un sort éclate quasiment à ses pieds. Remus bouscule des sorciers, il sait qu’il en fait tomber certains et voudrait s’arrêter pour s’excuser, mais il n’a pas le temps. Un autre sort effleure ses pieds et il ne sait pas si on le rate exprès par pur sadisme ou si vraiment l’ennemi n’est pas doué avec sa baguette. Il lève le bras pour lancer un sort à son tour, mais sent quelque chose se planter dans son épaule. Remus pousse un grognement de douleur avant de se sentir partir en avant.
Il tombe sur les genoux, se réceptionne avec ses mains et tente de dégager la personne (Vasily) qu’il a sur le dos. Il sent que ce qu’on lui a enfoncé dans l’épaule va plus loin et il laisse échapper un cri de douleur. « Relashio ! » Fait-il entre ses dents en pointant sa baguette dans son dos. Le sort frappe son adversaire qui devait être solidement accroché à son arme puisqu’il sent que ça se retire de son épaule. Son visage se tord en une grimace de douleur.

Autour d’eux, il voit des sorciers effrayés qui commencent à courir dans tous les sens, certains les ignorent et d’autres voudraient pouvoir aider à l’attraper. Seulement, son adversaire ne semble pas vouloir d’aide. Remus l’entend feuler. Il se retourne et fait face à un homme chauve et très pâle. A l’odeur, Remus comprend qu’il n’est pas juste sorcier. Il ne perd pas de temps à essayer de comprendre ce qu’il est, il vise le sol et lance un sort pour l’éloigner de lui en faisant éclater des dalles.

Il ne perd pas de temps à savoir si ça le ralentit suffisamment et préfère fendre la foule pour essayer de se sauver.
Ou de sauver les autres.

Le couteau se planta dans le dos de Lupin, la lame s'enfonçant davantage lorsque le loup-garou chercha à se dégager. Les doigts de Vasily tenaient fermement le manche de l'arme, alors qu'il cherchait à le blesser davantage, à l'écorcher, le découper, le détruire. Mais le sorcier était réactif. Un sortilège plus tard, Vasily était éjecté, emportant sa lame avec lui. Il se rétablit tant bien que mal, évitant de chuter, prêt à se lancer dans un nouvel assaut. Il avait planté Remus Lupin une fois, il pouvait très bien recommencer. Et cette fois, il s'assurerait que son coup serait létal.

Le loup-garou jeta un autre sort, faisant exploser des dalles. Vasily n'eut pas le réflexe de se protéger et les débris volèrent jusqu'à lui, écorchant sa peau, brisant ses lunettes de soleil. La lumière le frappa en pleine rétine et un cri furieux lui échappa. La créature nyctalope n'était pas armée pour évoluer au grand jour sans protection. Autour de lui, les visages avaient perdu de leur complexité, les silhouettes se mêlaient, masse grouillante qu'il peinait à distinguer.

Vasily ne pouvait plus compter sur sa vue. Mais il avait ses autres sens. Il huma le sang qui coulait encore sur sa lame. L'odeur nauséabonde lui arracha un gémissement nauséeux. Il fallait le suivre, le suivre à la trace. Le chien de la VB était à la poursuite du loup-garou, prêt à le rattraper, à le tuer. Il bousculait sans discernement, tombant, se relevant, incapable de distinguer proprement ce qui l'entourait. Et enfin, il revint à sa hauteur.

De sa main libre, Vasily agrippa Remus Lupin, l'empêchant de s'enfuir. Sa lame fendit l'air et il sentit qu'il avait touché quelque chose, mais il était bien incapable de savoir quoi. Son regard se perdait dans l'environnement, le vampire peinant à se focaliser sur le loup-garou, sentant ses yeux brûler sous la lumière de l'astre solaire. Une explosion à proximité. Le bruit assourdissant et les débris prirent par surprise Vasily, qui lâcha Lupin pour porter ses mains à ses oreilles, feulant, gémissant.

La souffrance intense le tira de son instinct de prédateur, offrant un peu de clarté à ses pensées. Juste assez pour se demander où était Boris... Où était son collègue, dans cette masse grouillante, furieuse et terrifiée ?

Ginny sait qu’elle ne va pas faire long feu à courir avec une ombrelle dans les mains. C’est pratique pour repousser la foule et se frayer un chemin rapidement, oui, mais c’est encombrant et, surtout, ça se remarque de loin. Elle n’a pas besoin de se retourner pour savoir qu’elle est coursée. « Mademoiselle ! Dernier avertissement ! Arrêtez-vous sans faire d’histoire ! » la voix est différente de celle du vampire auquel elle a volé l’ombrelle, mais elle ne se retourne pas pour voir à qui elle appartient; dans tous les cas c’est un ennemi et Ginny continue de zigzaguer du mieux qu’elle peut entre les membres effrayés de la foule venue écouter Harry-pas-Harry. « Bagshot ! Attrapez moi cette traitresse ! » L’intonation a quelque chose de familier, qui fait aussitôt se dresser les poils de sa nuque, mémoire nerveuse. Il y a d’autres cris en même temps des mouvements dans tous les sens et elle doit se concentrer sur ses pas plus qu’autre chose, mais cette voix-là par-dessus toutes les autres elle la remarque. Alecto Carrow. Et, gros problème dont Ginny ne se rend compte que trop tard, elle ne vient pas de derrière elle : « Dégagez ! » Ginny la cherche des yeux, la trouve facilement quand la foule s’écarte un peu sous la menace de la Carrow et justement : « Weasley ! » Un premier maléfice file déjà vers Ginny qui l’esquive de justesse, l’esprit en pleine ébullition, à la recherche d’une voie de secours. Commencer un duel en plein milieu d’une foule de civils est une mauvaise idée, mais tourner le dos à Alecto Carrow en est une pire encore sachant que cette dernière, Ginny le sait, n’aura aucun scrupule à risquer quelques dommages collatéraux en tentant de l’atteindre. Elle n’a pas essayé de transplaner, mais quelque chose lui dit qu’elle aurait une mauvaise surprise à essayer et perdrait quelques secondes bien trop essentielles à sa survie. L’ombrelle tombe au sol dans un bruit sourd alors que Ginny choisit finalement de rester en place et de lever sa baguette, au risque d’être vite cernée entre une Alecto vengeresse et le brigadier (Boris) qu’elle croyait avoir semé mais qui ne devrait plus tarder à les rejoindre. Elle espère au moins que les autres s’en sont mieux sortis qu’elle. Un peu stupidement, un peu inutilement, et peut-être parce qu’il y a encore foule autours d’elles malgré les explosions qui retentissent alentour ou peut-être surtout parce qu’elle a vu aujourd’hui pour la première fois depuis si longtemps le sorcier qu’elle associe le plus à ce sortilège, elle ne trouve rien de mieux à lancer en direction de son ancien bourreau qu’un « Expelliarmius ! » qui vient du cœur.

Spoiler:

Jusqu’à présent, tu ne te décidais pas à lancer de sorts, parce que tu n’étais plus vraiment le meilleur à ça (merci les longues quenottes) et qu’accessoirement, tu essayais davantage de te frayer un chemin dans cette foule en furie. Tu sens des sortilèges crépiter au-dessus de ton chapeau et le sol trembler sous tes pieds (but. why ?) Tu entends aussi des ordres être vociférés, témoignant du débarquement des Mangemorts ; et bah, c’est pas trop tôt. A croire qu’ils attendaient le moment où tout est perdu pour faire leur miraculeuse apparition. Avoir des Mangemorts sur le terrain te conférait toujours un sentiment double : à la fois, l’opération en question devenait tout de suite plus facile -puisqu’ils étaient bien plus compétents et zélés que la brigade. D’un autre côté, ça devenait tout de suite moins drôle (dans la mesure où une rafle peut avoir une valeur comique), à cause du mépris qu’ils portaient à votre égard. Et par ailleurs, tu avais le seum parce que tu avais loupé de peu le port de la Marque…

En voilà d’ailleurs une qui te met le grappin dessus. Tu ne peux qu’obéir à Carrow au féminin et ton premier sort passe ta bouche de gamine, atterrissant tu ne sais trop où, parce que, comme mentionné plus haut, tu ne pouvais pas faire quinze choses à la fois. La Carrow disparaît un peu plus loin, et tu ne la retrouves que lorsque vous cernez la Weasley, toi par derrière, ta supérieure de l’autre côté. Au vu de l’horreur que peut inspirer ton aînée, tu ne serais pas étonné qu’une élève de ta promo ne fasse demi-tour, quitte à se jeter dans ta petite gueule. De fait, tu vas pour balancer un sort qui la projettera sur le Mangemort, lorsque le sol sous tes pieds se dérobe. Ou plus exactement, s’élève, dans un bruit d’explosion. Tu sens les bords de ton couvre-chef cramer, et tu voles dans les airs, avec la grâce d’un Sombral ivre, avant d’atterrir aux pieds de Ginny, lui dérobant (plus ou moins, à voir~) son équilibre.

Spoiler: