Date d'inscription : 02/06/2020 Messages : 416 Crédit : jool la best (av), ortali et jool djgjhfgh (gifs profil). Âge : 27 ans (03/01). Occupation : Vice-CEO de Rosier Events depuis la mort de son père ; reprend ses marques, semble plus fatigué et plus irritable que d'ordinaire (et ce n'est pas peu dire, pour un Celyn maussade de nature). Allégeance : Les Rosier (ce qu'il en reste), Ezekiel. Particularité : Animixé à un serpent vigne, calligraphie magique, petite malédiction des familles.
| | | benjamin rosier I lie on the floor, washed by nothing and hanging on. I cry at night. I am afraid of hearing voices, or a voice. I have come to the edge, of the land. I could get pushed over. tw: crise d'angoisse
Il s'était réveillé, encore une fois, couvert de sueur.
Il lui fallut quelques secondes pour apprivoiser son souffle erratique, et prendre conscience qu'il était réveillé, du bon côté – que le noir autour de lui n'était pas le blanc aveuglant du couloir, que la porte en face de lui, qu'il fixa à s'en esquinter la rétine, était celle qui donnait sur l'étage de la maison de sa tante et de son cousin.
You've been away too long. Le murmure lui tira un soupir nerveux, aux accents d'un rire de détresse, alors qu'il portait une main fébrile à son visage. Il savait, répondit-il intérieurement, étouffé encore par la lourde chape de sommeil dont il venait de s'extraire ; il savait pour l'entendre tous les jours, tous les soirs, toutes les nuits, chaque heure que la magie faisait, où elles résonnaient dans son crâne.
Il lui avait fallu plusieurs jours pour se résoudre à reconnaître leur présence ; d'autres encore, pour se convaincre qu'il ne perdait pas la tête – ou qu'il la perdait pour une raison bien précise, qu'effleurer lui donnait d'insoutenables vertiges, et lui insufflait une crainte indicible, enserrant son torse de terreur. Ses discussions avec Ezekiel l'avaient convaincu qu'il n'était, à un certain degré, ni seul, ni perdu ; et Celyn, aussi frileux qu'il fût à l'idée de s'approcher de ses voix effrayantes, avait commencé à tendre une oreille craintive à leurs manifestations – et pourtant le sorcier ne pouvait s'empêcher de sentir une frayeur furieuse, face à ce phénomène inexplicable, plus dérangeant par la teneur des voix que par leur présence, un réflexe virulent qui l'incitait à la fuite, à défaut de pouvoir affronter frontalement leurs exclamations véhémentes.
L'ennui, c'est qu'il était impossible de fuir complètement sa propre tête ; et ainsi Celyn avait demandé au médicomage d'autres Potions de Sommeil, afin d'émousser, quitte à passer ses jours dans un flou pâteux, la sensation de peur qui grimpait en lui en entendant résonner en lui le souffle de son père, de sa mère, de sa sœur et de Basil.
This is not how it should be. Is that how we raised you? La colère étrangère résonna douloureusement contre ses tempes, "Iris..." A coward? A traitor? "Iris." You forgot your manners, and soon you'll forget your own blood. "Iris!" "Yes Master", répondit précipitamment l'elfe, et en baissant les yeux vers elle, Celyn put voir dans ses grands yeux inquiets qu'elle se tenait là depuis son premier appel. "Take me to Ben." Et du même ton précipité, manquant d'avaler ses mots, alors qu'il repoussait ses couvertures et posait les pieds au sol, en ignorant le battement brusque de son cœur : "Yes, right now, do as I say. He's sleeping, isn't he?" "He went to his room a few hours ago." Celyn prit appui sur le matelas pour se lever – gauchement, encore, son équilibre entamé par sa longue convalescence, qu'il essayait d'améliorer en se passant de plus en plus de sa canne d'appoint. Iris passa un bras autour de son tibia, et après un regard, les fit transplaner devant la chambre de son cousin.
Un malaise affreux lui saisit le cœur, et il crut qu'il allait rendre ses potions médicales sur le seuil de sa chambre – un gémissement douloureux lui échappa, tandis qu'il se retenait à la poignée finement taillée de la porte. You're weak, so young yet so old – unable to carry on our name. "Are you alright?" "Yes, go on now", pressa-t-il en faisant pivoter la poignée, ignorant le regard d'Iris, la douleur presque physique qui lui coulait dans les veines, glacées d'effroi au souffle désormais familier à ses tympans.
Your brother was right. You're only a burden. What about our legacy? "Ben", appela-t-il à travers l'obscurité, sans savoir si sa voix était trop forte, ou pas assez, ses yeux aveugles rivés au sol, "I don't feel so good." Sa respiration était bruyante, trop courte, de petites secousses dans son torse, comme celle d'un poisson cherchant à prendre son oxygène hors de l'eau. "Please don't call the Mediwizards", souffla-t-il en sentant une bouffée d'anxiété lui remonter jusqu'à la gorge, "it's something else." |
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