Blaise a passé la journée à Gracefield, lui qui a souvent tendance à laisser les préparatifs se faire en son absence. Il fait confiance à ses employés (du moins, autant qu'il peut se le permettre) et ceux-ci sont désormais habitués à leur responsabilités et surtout aux attentes de leurs deux patrons. Kalen est bien plus sec et exigeant que Blaise, qui a toujours pensé qu'on attrapait plus d'abeilles avec du miel que du vinaigre; preuve, s'il en est, que sa collaboration avec Yaxley leur convient bien à tous les deux.

Mais cette fois-ci, il a passé la journée à Gracefield pour s'assurer que tout était parfait, et aussi parce qu'il a été rejoint par son père peu après midi bien que les Battues ne commencent qu'à la fin du business day, vers sept heures. Il lui a fait visiter le manoir, et lui a montré le fonctionnement des boules cristal, et lui a aussi montré les animaux lâchés ce soir. Si Emmanuel a pensé quelque chose des cinq wyvernes en train de renâcler dans leurs box, il n'en a rien dit et s'est plutôt arrêté pour parler avec l'une des éleveuses pour lui poser quelques questions. Blaise aurait préféré qu'il ne le fasse pas (les petites mains n'ont rien d'intéressant à dire, après tout), mais il a patiemment attendu que l'idiote finisse ses balbutiements angoissés pour ramener son père vers le manoir, loin des wyvernes et leurs flammes et poisons aussi terrifiants que mortels.

"Don't you think this is terribly exciting?" n'a-t-il pas pu s'empêcher de dire alors qu'ils montaient ensemble à l'étage, réservé au personnel de l'île. Emmanuel n'a fait que sourire, mais n'a pas répondu. "You mentionned Ezekiel would be attending tonight?" Si Blaise a senti son sourire se crisper et son estomac se tordre, lui aussi n'a rien montré; un talent certain chez les Zabini semblerait-il. "Yes, he comes every time, and keeps an eye on the different feeds... - Interesting." Emmanuel trouve tout intéressant, et non excitant comme Blaise. Ce dernier trouve ça frustrant; il pensera à se plaindre auprès de Pansy à ce propos quand elle le rejoindra.

Père et fils discutent pendant l'après-midi, se cantonnant à des sujets faciles à aborder, en sirotant leurs verres respectifs (alcoolisés pour Blaise; de l'eau pour Emmanuel). Blaise aime bien parler avec son père. Il trouve que tout ce qu'il a à dire est posé, réfléchi et véritablement intéressant; malgré sa voix calme et son attitute très humble, il a beaucoup à dire et toujours une manière de s'exprimer qui incite à écouter et à réagir avec plaisir. Blaise aimerait beaucoup lui ressembler en grandissant, mais il se rend bien évidemment compte qu'ils sont complètement différents, déjà, et qu'Ezekiel est bien plus similaires à son père que lui-même. Ezekiel...

Blaise doit laisser son père pour accuellir ses premiers invités quand ils arrivent. Poignées de main, bises sur la joue ou dans l'air, il s'enquiert des maris, des enfants, de la bourse qui vient de fermer. C'est dans ces moments-là qu'il est le plus à l'aise, qu'il se sent comme un poisson dans l'eau: avec les gens, quand il doit prétendre. Blaise est très fort pour prétendre, et pour mentir, ainsi il est simple pour lui d'enchaîner les verres de whisky sans pour autant perdre le fil des cinq conversations qu'il est en train d'avoir en même temps.

Pansy n'a pas voulu venir ce soir, à sa grande déception, mais il est surpris de trouver sa mère sortant de la pièce où atterissent les invités avec leurs Portoloins. "What, it's almost as if you don't want me here. - No, of course I do!" lui ment-il éhontément (si Blaise est bon menteur avec tout le monde, il est un excellent menteur avec sa mère). "It's just unexpected." Quand elle ne répond pas, il rajoute: "You do know, dad, I mean, Emmanuel is attending..." Et devant le regard d'Helen: "he's upstairs."

Blaise a toujours pensé très bien connaître sa mère, au point de pouvoir lire dans ses pensées par moments, ainsi il est très surpris et pris de court quand elle sourit: "then what are you waiting for to go get him?"

Et c'est ainsi qu'il se retrouve dans le même box avec père et mère, pour la première fois depuis... depuis jamais, à vrai dire: Blaise ignore même si ils ont jamais été dans la même pièce depuis sa naissance. Le début est difficile entre Helen et Emmanuel, mais les manières extraverties et excitables de Blaise ont vite fait de briser la glace. Au milieu du repas, il fait parvenir un mot à Kalen pour lui demander de prendre le relai ce soir: il compte bien profiter de ses parents, pour une fois, malgré la tension qui reprend ses droits à chaque fois que le silence s'étire entre deux conversations.

Les Battues commencent, et Blaise commente avec plaisir tout ce qu'il s'y passe, malgré son estomac qui se tord dans tous les sens à certaines scènes plus sanguinolentes que d'autres. Helen garde une attitude affable et distante, et Emmanuel n'a de cesse que de poser des questions et d'hocher la tête à chaque chose que Blaise lui dit, assénant des "interesting," ça et là qui finissent par rassurer son fils.

Ils sont en train de discuter des wyvernes et de leurs différences avec les autres gros lézards magiques ailés auxquels ils sont plus habitués, quand les lumières s'éteignent pendant un quart de seconde. C'est à vrai dire si court que Blaise pense avoir simplement cligné des yeux. Mais rapidement après, alors qu'il jette un regard surpris à sa mère, il se rend compte qu'il n'y a plus rien sur la boule cristal. Il la tapote de la baguette, puis du bout des doigts, mais rien. C'est seulement quand le visage de Kalen apparaît derrière le rideau séparant leur box du reste de la pièce principale que Blaise comprend qu'il y a un gros problème. Le temps qu'il se lève pour aller s'enquérir auprès des techniciens de ce qu'il se passe, l'image revient sur la boule au centre de la table: l'image est floue tout d'abord, incertaine et indescriptible, avant de revenir à la normale. Blaise entend quelques rires venant d'autres invités, gênés et amusés semble-t-il, et il s'apprête à se rasseoir quand il voit le visage d'Emmanuel qui a les sourcils froncés. "I thought you said this was all on a privatised and internal connection?"

Blaise ignore si il y a de la déception dans sa voix, ou si il est en train de projeter la sienne sur son père (Pansy lui dit qu'il a tendance à faire ça), mais son sang ne fait qu'un tour dans ses veines, et l'instant suivant, après quelques excuses pincées, le voilà qui sort du box comme un beau diable. Il accueille les autres invités de quelques sourires crispés, prétend de rire quand on fait mine de lui reprocher, opur la blague,cette petite interférence, mais toute joie quitte son visage quand il commence à monter les escaliers en direction du bureau d'Ezekiel Zabini, son cher cousin.

Il essaye généralement de ne pas faire attention à lui (Ezekiel a un talent manifeste pour l'airriter et le rendre fuieux, le faire se sentir stupide), et le visite rarement dans le bureau qu'il a aménagé pour lui à l'étage. Pour y parvenir, il doit parcourir les bureaux et plans de travail installés pour les différentes techniciens et monteurs engagés par Ezekiel pour ce soir: ils le regardent tous d'un air terrifié comme si ils s'attendaient à ce que Blaise leur adresse la parole lui-même. Il ignore d'où vient l'interférence et ce qui l'a causée mais il sait une chose: c'est un problème avec les boules cristal, et Ezekiel a la responsabilité des boules cristal. Alors, sans frapper et en ignorant le regard alerté de l'assistante d'Ezekiel assise sur le canapé près de la porte, il ouvre celle-ci et s'engage dans la pièce sans réfléchir. "This is UNACCEPTABLE," s'entend-t-il hurler malgré lui. You mentionned Ezekiel would be attending tonight? Si seulement il pouvait se contnter de faire son booulot, ce serait déjà suffisant! "What was this? Do you really think I'm paying you— - I'm sorry, M. Zabini." L'assistante l'a suivi dans la pièce et s'adresse à Ezekiel comme si Blaise venait de s'incruster dans le bureau, comme si ce n'était pas son bon droit et, littéralement, sa propriété. "Yes, you SHOULD be sorry." Blaise la fusille du regard, et se félicite des dizaines de centimètres qu'il lui rend sans mal; il se redresse même comme pour mieux l'écraser. "Now, please step out so that I'm not tempted to ask your USELESS employer to make sure you never come back to work for him or me, and that you NEVER find any sort of employment this side of the Channel, thank you VERY MUCH. And now, "Zeke"," commence-t-il en se tournant, "I sincerely hope you have a PERFECTLY ADJUSTED explanation for what just happened because I don't think I pay you a goddamn FORTUNE for a FAULTY SERVICE!"

Ezekiel apprécie particulièrement les soirs de Battues, obligation dans son emploi du temps de ministre lui offrant un large spectre de possibilités. Il alterne chaque mois entre renforcer ses connexions avec l’élite sorcière en assistant à la diffusion aux côtés des habitués - particulièrement quand il s’amuse à sponsoriser certains chassés pour pimenter le jeu -, et profiter de l’organisation toujours sans accroc pour s’enfermer dans le bureau aménagé par Blaise au manoir pour avancer dans son travail en surveillant vaguement le bon déroulé des évènements - après avoir serré les mains de chaque convive, bien évidemment. Peu importe la façon dont il décide de passer sa soirée, Ezekiel se rend toujours en avance sur les lieux pour s’assurer de la mise en place de ses équipes et torturer les producers de la même série de questions pointilleuses qu’il leur impose tous les mois. Certes, il les paye grassement pour garantir un service parfait en son nom, mais penser qu’il leur fait pleinement confiance, et qu’il serait capable de s’empêcher de mettre son nez dans le moindre détail serait bien mal le connaître - de plus, il ne se lasse jamais d’observer les visages décomposés de ses employés quand il les coince sur une broutille.

Immanquablement, Ezekiel apparaît avant la fin d’après-midi au manoir Gracefield, tiré à quatre épingles dans son costume pourpre aux fins motifs dorés brodés sur les manches, accompagné de son assistante. La soirée s’annonce prometteuse, et il regrette presque de n’avoir le temps d’assister à la diffusion ce soir quand il aperçoit le ciel noir et grondant par l’une des fenêtres de la pièce aux Portoloins ; les Battues sont toujours plus croustillantes quand la météo décide de mettre des battons dans les roues des chassés et chasseurs. Comme à son habitude, il fait un crochet par son bureau pour y déposer les parchemins transportés depuis la BCBC et réorganiser, par la même occasion, ses affaires, les disposant convenablement jusqu’à en être satisfait. Sa routine se poursuit, quand il passe dans les rangs de ses équipes, suivi de près par Jordan, aux côtés de Nigel, le producer attitré à la diffusion de ce soir. Évidemment, tout est déjà en place ; cela ne l’empêche pas d’assomer un peu plus un Nigel déjà rendu nerveux par sa présence. ”And I assume everything’s under control regarding the storm coming? − Uh yes, Mister Zabini. I mean, the set hm- the island is under protection spells to prevent any magical interference that could occur, so… Yes, that should not be a problem. − Should? − I’m sorry, sir, I meant this won’t cause any problem.” Et, déjà désintéressé de la voix ennuyante de Nigel qu’il presse depuis une bonne demi-heure, Ezekiel part à la recherche d’un des deux organisateurs pour s’assurer que, de leur côté, tout est également prêt.

C’est Blaise qu’il aperçoit en premier, pour découvrir avec étonnement qu’il est accompagné d’Emmanuel ; le CEO de la BCBC s’avance avec enthousiasme vers le duo, prenant soin de saluer en premier lieu son ancien mentor, avant de tendre une main polie à son cousin. Ignorant les raisons pour lesquelles il cherchait Blaise en premier lieu, Ezekiel préfère plutôt faire la conversation à son oncle, affichant son habituel sourire enjoué en discutant des événements en préparation. "Will you be joining us tonight? − I’m afraid I won’t be able to leave my office, I have a lot to tackle by tomorrow morning." La proposition est alléchante, mais l’aurait été encore plus s’il s’était s’agit d’un prospect potentiel, d’un partisan du Lord à amadouer, d’un sang-pur encore peu connu à se mettre dans la poche. Malgré son profond et sincère respect pour Emmanuel, Ezekiel ne voit pas d’intérêt particulier à consacrer le temps précieux qu’il pourrait dédier à avancer sur ses dossiers, à quelqu’un qui, en l’instant, n’a rien d’autre à lui offrir qu’un moment en bonne compagnie. Ainsi, après de longues dizaines de minutes à converser sur leurs actualités professionnelles respectives, Ezekiel fait mine de regarder sa montre. ”Why, look at that! Time does fly in good company! I should get going, avant d’ajouter en abattant une main amicale sur l’épaule de Blaise dans un large sourire, All the best for tonight, Blaise. As always, I’m sure you you’ll serve everyone a great show!”

La diffusion est déjà bien avancée, assez pour que Zeke n’adresse qu’un regard peu fréquent à la boule cristal posée sur son bureau, penché au-dessus de son parchemin, n’entendant qu’à peine la pluie furieuse s’abattant contre les carreaux de la fenêtre. Il compte bien pouvoir achever sa relecture avant la fin de la Battue, et se glisser parmi les convives pour les régaler de ses commentaires subtiles pour le bouquet final. Et quand rien ne semble pouvoir le tirer de sa transe silence, imperturbable, il attrape du coin de l’oeil un mouvement irrégulier en direction de la boule cristal ; et quand il lève les yeux, il découvre la nature de cet étrange perturbation dans son champ de vision. "Fuck." Ezekiel passe sa paume sur la boule d’un toucher magique, la tapote d’un geste plus insistant. Un frisson nerveux cavale le long de sa colonne vertébrale, serrant la mâchoire sous la réalisation qu’il ne s’agit pas simplement d’une interférence - comme il peut parfois arriver lorsqu’un sort trop puissant est lancé d’un peu trop près d’une boule capturant l’image sur place -, mais d’une réelle coupure. Une intolérable coupure, sur une croisière parfaite qu’est - qu’était - le service offert par la BCBC.

Quand Ezekiel se redresse, passant une main sur sa cravate pour y faire disparaître d’imaginaires plis, son regard toujours rivé sur la boule, la diffusion reprend, non sans quelques secondes incertaines où l’image peine à se stabiliser. Le retour à la normale ne parvient pas à chasser l’irritabilité naissante à l’arrière de son crâne, courant jusqu’à sa bouche pincée quand il contourne son bureau pour se diriger vers la porte… qui s’ouvre promptement devant lui, l’arrêtant net dans sa marche déterminée. ”This is UNACCEPTABLE. Blaise apparaît sous le regard sec d’Ezekiel, qui s’immobilise en levant un sourcil face à l’intrusion malvenue dans un moment déjà déplaisant. What was this? Do you really think I'm paying you- − I'm sorry, M. Zabini. − Yes, you SHOULD be sorry. Now, please step out so that I'm not tempted to ask your USELESS employer to make sure you never come back to work for him or me, and that you NEVER find any sort of employment this side of the Channel, thank you VERY MUCH.” Muet, Ezekiel observe la scène, serrant les dents au ton explosif de Blaise, et aux menaces ridicules adressées à Jordan - comme s’il avait la moindre influence sur son personnel, ou plus absurde encore, sur son assistante. Il réprime une grimace à l’insolence puérile de son cousin ; qu’ils puissent porter le même nom, sur l’instant, lui semble même inconcevable. Il faudrait peut-être qu’Emmanuel commence à se pencher sérieusement sur le cas de son rejeton, avant qu’il ne se - qu’il ne les - ridiculise en public. ”And now, "Zeke". I sincerely hope you have a PERFECTLY ADJUSTED explanation for what just happened because I don't think I pay you a goddamn FORTUNE for a FAULTY SERVICE!”

Le regard d’Ezekiel maintient celui de Blaise, où se dessine précisément toute la rage qu’il lui crache sans retenue au visage. Autant il n’a pas de temps à perdre avec les gamineries irrespectueuses d’un associé qui ne sait, manifestement, pas se tenir sur son lieu de travail, autant il lui apparaît absolument impensable de laisser passer l’affront du fondateur des Battues - sans compter que, dans ce cas précis, il se trouve être son client. En lui offrant un sourire crispé, clignant des yeux rapidement pour souligner son ton poli où se mêle son agacement. "Well, that was a lot of noise." Il ouvre le bras, avec un sourire cette fois plus complice pour l’assistance, figée sur place, qui le regarde avec des yeux ronds. "That’d be all Jordan, thank you." L’assistante coule un regard noir vers Blaise, avant de tourner les talons et quitter la pièce sans un mot en refermant la porte sur son passage. Ezekiel se tourne à nouveau vers son interlocuteur, levant ses pupilles vers le sienne, avant de s’appuyer contre le bureau dans son dos en croisant les bras, l’ombre d’un sourire flottant toujours sur ses lèvres serrées.

"First of all, it would be really appreciated if you could keep that unprofessional tone for your own employees, thank you very much." se permet-il de relever d’un ton sec en penchant la tête sur le côté, élargissant faiblement son sourire au thank you very much. Ezekiel s’installe un peu plus contre le bureau, à la fois pour créer l’illusion parfaitement composée et détendue qu’il aime dégager, et également pour signifier qu’il ne compte pas bouger, au contraire ; il est parfaitement stable sur ses appuis, prêt à renvoyer à Blaise le visage honteux qu’il lui dévoile en se laissant dépasser par ses émotions. "Second of all, just a piece of advice: you should take a deep, deeeep breath anytime you feel like throwing a tantrum. Trust me, it could save yourself the embarrassment of showing how much you can’t handle your emotions." Répugnant. Tout simplement répugnant. Mais rien de très surprenant venant de Blaise, après tout. Il ne faudrait pas non plus attendre de lui qu’il soit capable de se contenir face à l’imprévu. Décidément, il a beaucoup à apprendre d’Emmanuel - et d’Ezekiel, qui ne se priverait pour rien au monde de lui offrir son avis tranchant enrobé dans un conseil hypocrite et cinglant. "Now. I assume your dramatic entrance was about the slight cristal outage we just had. But I might be wrong. Please, enlighten me, my dear cousin."

La placidité et la solidité d'Ezekiel rendent Blaise complètement fou. Même si il sait garder son calme quand il négocie ou discute avec autrui, il ne peut pas s'empêcher de prendre la moindre contrariété pour lui et il a du mal à réguler toute déception; le tout a tendance à exploser, le laissant tremblant de rage et encore plus odieux que d'habitude. "Well, that was a lot of noise." Le sourire faussement poli et hypocrite d'Ezekiel lui hérisse le poil. Blaise aussi sait être ces deux choses, mais il n'en a nullement besoin en cet instant précis. "That’d be all Jordan, thank you." L'assistante quitte la pièce sans que Blaise ne lui accorde un regard, attendant plutôt patiemment les explications et, surtout, les excuses de son cher cousin à la place.

"First of all, it would be really appreciated if you could keep that unprofessional tone for your own employees, thank you very much." Il n'a donc pas reçu le mémo pour les explications et les excuses. "Second of all, just a piece of advice: you should take a deep, deeeep breath anytime you feel like throwing a tantrum. Trust me, it could save yourself the embarrassment of showing how much you can’t handle your emotions." Blaise, quelque part, pense qu'il devrait peut-être être embarrassé de son comportement - le ton d'Ezekiel semble effectivement y faire penser. Mais rien, rien ne peut véritablement le faire se sentir plus honteux que le ton conciliant de son père, plein de curiosité, par rapport au petit accident qui vient de se passer.
Blaise connait intimement la honte. Elle lui bouffe le ventre à chaque fois qu'il pense à Theodore, parfois quand il plonge les yeux dans ceux de Pansy, quand celle-ci lui rappelle de quelques répliques cinglantes le mépris qu'elle peut parfois ressentir à son égard. Blaise se pare de sa honte et l'utilise comme armure et ce n'est pas le comportement obséquieux d'Ezekiel qui va s'enfoncer dans ses failles. Seule Pansy a ce privilège. Alors il le laisse finir, malgré tout le fiel qu'il sent s'accumuler dans sa gorge, prêt à sortir.

"Now. I assume your dramatic entrance was about the slight cristal outage we just had. But I might be wrong. Please, enlighten me, my dear cousin." Un silence s'étire, et Blaise finit par pencher la tête sur le côté. "I didn't realise you were done." Son coeur bat douloureusement dans sa gorge, les mots moins cinglants qu'incroyablement empreints de colère et de chaleur. "Are you going to bill me for your "helpful advice" on top of your faulty service? Because, truly, Ezekiel, I don't give a SINGLE FUCK what you think about my tone or how I handle my emotions. The word 'associate' might make your position look good on paper but you still answer to ME." Le ton monte malgré lui à chaque fois, indifférent au calme supposément apaisant de son cousin. "Everyone talks about you like you're some sort of business genius, you pride yourself for your work ethic and your supposedly unfaillible service and yet LOOK AT YOU. You are an absolute disgrace." Il secoue la tête avec brusquerie. "At least when I make a mistake, I have the grace to apologise and fix it quickly instead of hiding behind pretty words to diffuse the situation." Une grimace vient ombrager son visage déjà bien assombri par la teneur de leur discussion. "Maybe if you were not surrounding yourself with filthy halfbloods then your job would be executed correctly, uh? It seems you spent too much time accross the pond, Zeke. Here's an idea: maybe you should go back from whatever shitty hole you came from and let me replace you with someone who's actually competent, what do you think of that?"

Il est embarassant, dans bien des cas, de porter ce nom longtemps affilié aux vulgaires machants de poisson africains ; c’est pourquoi Ezekiel en a fait quelque chose de plus grand, de poli, d’étincelant, a réécrit par son succès et son génie des affaires la définition même de Zabini. Malgré la position tout à fait respectable de Blaise - même lui doit bien le reconnaître -, Zeke n’a pu s’empêcher de tout mettre en oeuvre pour couvrir ce cousin qu’il a connu enfant de son ombre, pour effacer son existence pour qu’il ne reste que celle du CEO de la BCBC. Et ce, précisément pour cette raison : pour le shitshow qu’il a sous les yeux. Embarrassant, en effet. "I didn't realise you were done." Ezekiel ouvre une main dans un sourire crispé, comme pour l’inviter à prendre la parole, avant de croiser à nouveau les bras - irrespectueux, immature, et maintenant parfaitement insolent. La liste est sans aucun doute encore longue. "Are you going to bill me for your "helpful advice" on top of your faulty service? Because, truly, Ezekiel, I don't give a SINGLE FUCK what you think about my tone or how I handle my emotions. The word 'associate' might make your position look good on paper but you still answer to ME." La dernière réflexion de Blaise arrache une expiration amusée à Ezekiel, qui secoue la tête en relevant le menton. Que le fils d’Emmanuel puisse croire qu’il a une once d’ascendant sur lui est risible. Ils ont beau se trouver sur son terrain, son cousin n’est en rien son supérieur ; il est au mieux son associé, au pire devrait être totalement redevable à la BCBC qui lui a permis de diffuser les Battues et de générer des revenues plus importants encore à sa société. Et Blaise est, surtout, un simple pion impuissant face à un roi qui porte sur son avant-bras la preuve de son appartenance au cercle des plus importants sorciers du pays. Pathétique. "Everyone talks about you like you're some sort of business genius, you pride yourself for your work ethic and your supposedly unfaillible service and yet LOOK AT YOU." Et Ezekiel l’écoute, presque souriant, se congratulant mentalement pour sa patience, et refoulant son envie de l’interrompre pour lui mettre le nez dans ses torts - une liste interminable qui lui brûle les lèvres. Il ne va cependant pas lui faire se plaisir ; laisser Blaise se ridiculiser de la sorte est une perspective bien plus satisfaisante que de lui couper vulgairement la parole - et ce malgré l’envie étouffante d’aller mettre fin aux contrats de l’intégralité de l’équipe de tournage.

Il attend, ce moment si jouissif où il pourra l’écraser de sa confiance, lui prouver simplement par son ton assuré qui est maître de leur échange.
Car c’est ce qu’est tout dialogue, pour Ezekiel : une joute.

"You are an absolute disgrace."

Aussitôt, l’esprit d’Ezekiel se ferme, maladroitement, abruptement.
Il invoque toutes ses forces pour empêcher le dossier dissimulé au fin fond de ses pensées soigneusement rangées de s’ouvrir. Mais les mots tranchants de Blaise, trouvant un écho renversant à l’arrière de son crâne, font voler en éclat cette prise inébranlable qu’il maintient habituellement avec une aisance naturelle.
Toute l’occlumencie du monde ne saurait prévenir Ezekiel, en cet instant, d’entendre la voix d’Oscar lui cracher ces paroles méprisantes en réponse à son évidente faiblesse. Grow some self-control, kiddo, you are an absolute disgrace. Ces mots qu’il a retourné maintes fois dans le secret de son esprit épuisé, devenus une arme contre son malfaiteur dans sa paume avide de vengeance et de liberté, et sur lesquels il n’a souhaité jeté un oeil depuis des années maintenant ; ces mêmes mots qui lui vrillent douloureusement les tympans et qui lui font serrer violemment la mâchoire. Ces mots qu’il a soudainement envie d’enfoncer dans la gorge de Blaise pour le terrible affront qu’il lui fait : celui de lui avoir fait perdre le contrôle.

Quand Ezekiel parvient à refermer l’amas de souvenirs pour le ranger à sa place - dans un coin sombre, poussiéreux, reculé, inatteignable -, il peut encore sentir le goût de la colère lui ronger les papilles. Se raccrocher à la voix explosive de Blaise, qui n’a pas attendu qu’il retrouve sa composition pour poursuivre son discours, n’efface en rien cette saveur amère. Quel petit con. "It seems you spent too much time accross the pond, Zeke. Here's an idea: maybe you should go back from whatever shitty hole you came from and let me replace you with someone who's actually competent, what do you think of that?" Il n’y a certainement plus l’ombre d’un sourire sur le visage de Zeke, et dans sa gorge, plus le moindre reste de cette chaleur hypocrite qu’il offre à ses interlocuteurs. Il ne laisse pas le temps au silence de s’installer pour se redresser en inspirant profondément, faisant un pas dans la direction de son cousin en enfonçant ses doigts dans ses bras toujours croisés. "Alright, here’s a piece of advice - this one’s on me. It seems you’re forgetting who you’re dealing with here. You should watch your disrespectful mouth when talking to me, Blaise. I only answer to the Lord and His government, remember your fucking place", gronde-t-il d’une voix froide, qu’il ne reconnaîtrait certainement pas s’il prêtait attention aux mots qui filent entre ses lèvres. Blaise n’est rien, si ce n’est une offense à son nom, si ce n’est un petit con qu’Emmanuel aurait dû remettre à sa place il y a bien longtemps. "Go ahead, please, find another partner to broadcast the Battues. Oh no, that’s right, I’m the only cristal company on the market, you don’t have a bloody choice." Son ton plus ironique où se mêle un rire nerveux, ne se dévêt pas de cette rage sèche qui grouille dans sa poitrine. Il est la BCBC, il est l’incarnation de l’une des plus grandes success stories du Royaume-Uni, de l’Europe, de l’Afrique, du Monde. Non, Blaise n’est rien. Et un moins que rien n’a définitivement pas le droit de poser ses doigts sur ce dossier interdit. "Do you really think you’re irreplaceable because you had one good idea in your whole pathetic existence? Look at you. You’re nothing, Blaise, you’re no one, and the Lord would have you replaced in the bat of an eye if it wasn’t for me. Would you be prancing around your so-called kingdom if I had not offered my service years ago? Pshht, please", poursuit-il dans une expression moqueuse, froissée, tendue. Zeke ne devrait pas s’abaisser à cela, il devrait lui répondre dans un sourire, il devrait être Ezekiel Zabini. Mais il est bien trop tard pour refouler la colère qui ressort dans cette voix aussi calme que tonnante. "It seems spending most of your life in the same country does not make for the best after all. Emmanuel would be utterly embarrassed to hear you disrespect Zabinis’ cradle. Well, I guess he wouldn’t be too surprised: you’ve always been a shame to our name." Leur nom, à Emmanuel et à lui. Ce nom que Blaise ne devrait pas porter.

Quand le sourire disparaît du visage d'Ezekiel, Blaise se fait la réflexion qu'il n'a jamais vu son visage aussi lisse, aussi grave. Un mauvais pressentiment s'éveille en lui, sauf qu'il n'a pas le temps de se dire qu'il est allé trop loin; quoiqu'il arrive, il ne reculera pas, même quand Ezekiel s'avance, même quand son ton devient tant inflexible que froid. "Alright, here’s a piece of advice - this one’s on me. It seems you’re forgetting who you’re dealing with here. You should watch your disrespectful mouth when talking to me, Blaise. I only answer to the Lord and His government, remember your fucking place." Les yeux de Blaise s'étrécissent, ses sourcils se froncent. Il a touché quelque chose, réalise-t-il, une corde sensible. Avant ça, il n'a jamais vu Ezekiel perde son tempéramant agaçant de grande prince généreux et charmant. Que vient-il de se passer?

Ca l'intéresse énormément. "Go ahead, please, find another partner to broadcast the Battues. Oh no, that’s right, I’m the only cristal company on the market, you don’t have a bloody choice." Sur ça, il n'a pas tort, bien entendu. Ezekiel a le monopole sur les boules cristal au Royaume-Uni, les ayant lui-même importées des Etats-Unis. Blaise pince des lèvres, se faisant la réflexion qu'il s'en fout: quitte à révolutionner la manière de diffuser les Battues, il préférerait encore se débarasser d'Ezekiel. Ou au moins qu'il s'excuse. Ezekiel rit, un rire sans joie, qui déraille. Blaise le regarde. Qu'est-ce qui l'a fait tiquer? "Do you really think you’re irreplaceable because you had one good idea in your whole pathetic existence? Look at you. You’re nothing, Blaise, you’re no one, and the Lord would have you replaced in the bat of an eye if it wasn’t for me. Would you be prancing around your so-called kingdom if I had not offered my service years ago? Pshht, please." Les mots ricochètent sans mal. Même si l'apport d'Ezekiel a été certain, Blaise sait qu'il a conservé sa situation précaire de membre de l'Elite non marqué grâce à Kalen, avec qui il s'entend merveilleusement bien.

You're nothing. Pense-t-il vraiment l'atteindre avec ce genre de bassesses? Cela ferait peut-être mouche, si seulement l'opinion d'Ezekiel importait à Blaise. "It seems spending most of your life in the same country does not make for the best after all. Emmanuel would be utterly embarrassed to hear you disrespect Zabinis’ cradle. Well, I guess he wouldn’t be too surprised: you’ve always been a shame to our name." Les yeux de Blaise s'assombrissent à la mention de leur père. "And I'm sure my father would be ashamed of you, failing and refusing to make up for it," rétorque-t-il d'une voix vibrante de colère et de tension. "Do you really think I'm scared of you, Zeke? Or better yet: are you threatening me?" Blaise éclate de rire, un rire franc et chaleureux, qui semble sincèrement amusé et emplit la pièce avec aisance. "You give yourself way too much importance, dear cousin. You are a pathetic wannabe control freak who just snapped," il claque des doigts, "for no good reason, and showed your true colours in front of my very eyes."

Il serait presque rassurant de voir qu'Ezekiel Zabini est, au final, un humain qui, comme lui, n'a pas un contrôle aussi parfait qu'il en a l'air sur ses émotions. "Would you like me to go fetch my father so that you may explain how your faulty service has stopped his enjoyment of this evening's celebration? What are you trying to do here? I thought you were a problem-solver, not some pathetic maniac with an ego who thinks he can threaten me because his little bitch ass can't handle an apology." Blaise secoue la tête en levant les mains au ciel, avant de se reculer et de se détourner sans peur ni hésitation. "Run your mouth off all you want, Zeke. I've seen you with your mask off and as much as you'd like to keep your little failures hidden deep within, I never forget a face, and I won't forget this."

A la spirale de l’irritation, presque de la colère, se mêle celle de l’embarras - un sentiment poisseux qu’Ezekiel ne s’autorise à ressentir, encore moins en présence de quelqu’un qu’il n’estime pas un seul instant. Encore moins en présence de Blaise, of all people, qui lui fait l’affront de traîner dans la boue ce nom que Zeke s’efforce à faire resplendir sur le territoire du Lord. S’il en avait le pouvoir et l’opportunité, cela ferait bien longtemps qu’il aurait renvoyé le fils d’Emmanuel apprendre à être un homme digne de ce nom auprès de sorciers à l’esprit et au professionnalisme autrement plus affutés que les siens ; impossible évidemment, quand Blaise s’est hissé à une place confortable, lui aussi, dans la société britannique.

Impossible, également, de garder un visage neutre et d’endiguer la montée de la frustration, alors qu’il vient de perdre la face pour une phrase, une phrase ridicule qui n’aurait jamais dû l’atteindre de la sorte - autant à l’époque que dans la bouche de Blaise. Se rabaisser à perdre son sang froid ne lui ressemble pas, d’une part, et n’est absolument pas digne de sa personne, d’autre part. Aussi sa main trouve le chemin de son noeud de cravate pour s’y refermer nerveusement en continuant de soutenir le regard sombre de son cousin. "And I'm sure my father would be ashamed of you, failing and refusing to make up for it. Do you really think I'm scared of you, Zeke? Or better yet: are you threatening me?" Une expiration amusée, néanmoins tendue, file entre les lèvres d’Ezekiel, avant que Blaise n’éclate de rire face à son visage fermé, un contraste sensible qui le ramène à ce qu’il devrait être - faussement détendu, comme à son habitude, incapable de reboucher les fêlures dans son masque sur l’instant. "You give yourself way too much importance, dear cousin. You are a pathetic wannabe control freak who just snapped for no good reason, and showed your true colours in front of my very eyes. − Right", acquiesce-t-il avec ironie, les yeux plissés et un sourire froid placardé sur ses lèvres pincées.

Malheureusement pour Ezekiel, sa capacité d’analyse prend le pas sur son égo ; et il arrive à voir avec précision, avec horreur également, qu’une vérité se glisse dans le discours satisfait (insupportable) de Blaise. Par chance, il n’a montré qu’une parcelle à peine visible de ce qu’il cache derrière ses couches d’hypocrisie et d’aisance - il serait, dans tous les cas, incapables de montrer bien plus que cela, le reste ayant fusionné à cette façade lisse et flamboyante depuis trop longtemps pour exister réellement. Et que Blaise pense avoir percer à jour la complexité indéniable de son être est parfaitement risible - le serait, du moins, s’il n'était pas atrocement gênant d’avoir dévoilé une infime faiblesse, sous les yeux avides du moindre faux pas de Blaise. "Would you like me to go fetch my father so that you may explain how your faulty service has stopped his enjoyment of this evening's celebration? What are you trying to do here? I thought you were a problem-solver, not some pathetic maniac with an ego who thinks he can threaten me because his little bitch ass can't handle an apology."

Et Ezekiel observe, un sourcil relevé et ses doigts toujours noués sur son noeud de cravate, son jeune cousin se détourner dans un mouvement dramatique en ajoutant avec assurance : "Run your mouth off all you want, Zeke. I've seen you with your mask off and as much as you'd like to keep your little failures hidden deep within, I never forget a face, and I won't forget this." Zeke ne peut retenir une expiration presque outrée, alors qu’il rabat ses doigts sur sa poitrine en lançant dans le dos de Blaise d’un air exaspéré : "And what is it exactly, that you think you’ve seen, Blaise? A legitimate response to your disgraceful and unprofessional ways? Remember where we are standing at this very minute." Lorsque Blaise lui adresse à nouveau son regard, il ouvre la main pour désigner l’ensemble de la pièce, et d’une manière plus large, le manoir où ils se trouvent, censé être le lieu de travail principal du jeune sorcier.

Sa voix a beau être assurée, elle est empreinte de l'amertume souffreteuse qu’il a laissé exploser il y a une minute ; parce qu’elle ne part pas, et probablement ne partira-t-elle pas tant qu’Ezekiel ne se sera pas retrouvé seul avec lui-même. "You’d better keep all that resentment you seem to be feeling in my presence when some are actually trying to work efficiently. We’re associates, not, and in any way-- −  Is everything alright, boys?” L'interruption inattendue d’Emmanuel fait ravaler la fin de sa phrase à Zeke, déglutissant au boys dont il fait partie, apparemment, au même titre que Blaise. Et s’il y a bien une personne sur qui ses mensonges et habiles manipulations ne fonctionnent pas, il s’agit bien de son oncle, qui les observe tour à tour, s’arrêtant un moment sur le visage d’Ezekiel, une invitation silencieuse et éloquente à s’exprimer - qui d’autre ? "Of course. I was in the middle of educating your son, and then I realised it was neither my place nor worth my time", énonce simplement Ezekiel en revêtant son sourire poli, irritant au coeur des accusations évidentes qu’il tient face au père de Blaise.

Aussi, le CEO de la BCBC se redresse, passant une main sur son torse pour lisser les plis imaginaires de sa chemise avant de reporter son regard à son cousin : "Now, Blaise. If you think you can witness a constructive conversation, I think it’s time I have a talk with the chief operator, and you’re both more than welcome to join me. Shall we?“

tw: racisme

"And what is it exactly, that you think you’ve seen, Blaise? A legitimate response to your disgraceful and unprofessional ways? Remember where we are standing at this very minute." Blaise jette un regard par-dessus son épaule, un sourire cynique sur les lèvres - il se demande si tous les Zabinis sont de cette trempe indémontable et fière, véritablement incapables de lâcher prise une fois mis au pied du mur. Il respecte ça, chez Ezekiel, et se contente de lever les yeux au ciel. Il a raison, ils sont dans son fief où il est bien capable d'agir comme il le désire. Si il est bien déterminé à ramener son esprit étriqué et malade jusqu'à chez lui, Ezekiel ne semble pas comprendre que ses manières ne correspondent qu'à lui et sa culture arriérée du business. Blaise ignore si c'est parce qu'il est un putain de blédard ayant grandi dans une case ou un bounty ayant passé trop de temps de l'autre côté de l'océan, mais il sait juste qu'Ezekiel fait tâche, dans ce paysage dans lequel Blaise évolue comme un poisson dans l'eau, et que ce masque factice qu'il arbore en toutes occasions finira par se craqueler quoiqu'il arrive devant d'autres.

Alors il sourit, de cette manière condescendante et absolument exaspérante qu'il a peaufiné avec les années, surtout quand la voix tendue de Zeke le trahit éhontément. "You’d better keep all that resentment you seem to be feeling in my presence when some are actually trying to work efficiently. We’re associates, not, and in any way-- - Is everything alright, boys?” Et son sourire prenait déjà des teintes ravies, prêt à s'engager pour un nouveau round, avant l'interruption de son père que Blaise accueille avec une expression de contentement profond. Boys, deux gamins qui s'écharpent - Blaise jubile en imaginant sans la voir l'expression sur le visage d'Ezekiel. "Yes, father," répond-t-il même d'un ton léger, en hochant la tête. "Of course. I was in the middle of educating your son, and then I realised it was neither my place nor worth my time." Et Blaise en rit, encore, à croire qu'il ne sait pas s'arrêter. "Yes indeed, Zeke here was telling me all about how to deal with ineptitude. You'd be surprised."

Il se tourne vers son cousin, ses lèvres toujours ourlées d'un rictus. "Now, Blaise. If you think you can witness a constructive conversation, I think it’s time I have a talk with the chief operator, and you’re both more than welcome to join me. Shall we? - You know what, I'll leave you this one," lui laisse-t-il généreusement, ses yeux pétillants dans les siens. Il ignore quand est-ce qu'il a grandi et a arrêté de craindre les hommes comme Zeke, mais se rend compte maintenant qu'il n'en est pas vraiment un - boys, les a appelé Emmanuel, à raison. Personne ne s'est jamais dressé sur son chemin comme l'a fait Ezekiel, et personne ne lui a ainsi fait de l'ombre; et pourtant, Blaise est ravi, et claque ses mains l'une dans l'autre avec l'impression d'avoir réussi à se faufiler sous la peau de son cousin tout en sauvant la sienne. Et comme il le lui a dit, il n'oubliera pas ce qu'il y a vu. "Let's go back downstairs and watch the show while the little men work things out," propose-t-il à Emmanuel toujours en train de sonder le visage d'Ezekiel. "I'm sure Zeke doesn't need my supervision to do good work this time." Emmanuel ramène son regard à lui, semblant déçu. "I'll stay with Zeke for now. I'll join you later, Blaise."

La rebuffade est violente et le cueille en plein coeur - bien plus que n'importe quel mot prononcé par Ezekiel -, mais Blaise se contente de sourire et d'hocher la tête. "As you wish, father." Il peut voir la déception ombrager les yeux de son père, rebuté par ses manières infantiles - peu importe. Blaise jette un dernier regard à son cousin, cette fois brillant de mépris, avant de s'esquiver discrètement, refermant la porte derrière lui sans un bruit. Il entend déjà son père se remettre à parler une fois le battant fermé et doit se faire violence pour s'éloigner, en ayant l'impression nauséeuse d'avoir échoué quelque chose.