Est-ce que l'on peut défaillir de bonheur ? La question te taraudes, résonne dans ton esprit alors qu'autour de toi, presque tous sont là. Molly. Arthur. Ginny. Ron. Percy. Charlie. Hermione. Et Bill, bien-sûr. Tous sont là, présents pour célébrer cet instant, et partager cette joie incommensurable. Tu les regardes, un à un. Tu observes leurs visages, leurs yeux chargés d'émotion. Et tu sens ses lèvres s'étirer en un sourire des plus sincères. Ils sont ta famille. Ton pilier. Pourtant, tu ne peux t'empêcher à songer aux absents. Tes parents, restés en France. Gabrielle et George, toujours fourrés en mission. Et Fred, qui ne verra jamais sa nièce. Étonnement, tu songes également au jeune Potter, que Ron et Hermione - ou encore plus certainement Molly - auraient trainé jusqu'à cette chambre pour lui présenter la nouvelle Wealsey. Et quelque part, tu aimes à espérer qu'il aurait aimé être là. Après tout, il avait été accueilli parmi les Wealsey. Comme s'il était l'un des leurs. Non. Il était devenu l'un des leurs.

Tu chasses rapidement cette pensée. Potter n'est plus qu'un pantin, au service de Voldemort. Il n'est pas là, et tu ne veux plus y penser. Et plus qu'aux absents, tu penses à ceux qui sont ici. Et tu ne pourrais être plus heureuse. Elle est là, dans tes bras. Petite chose à la fois si frêle et si significative. Elle est à moitié toi. À moitié Bill. Et elle est tout. L'avenir, et le présent. Mais surtout la chose la plus précieuse dans ton monde. Les affres de la guerre te sembles bien loin. Là, il n'y à que la joie. Un instant éperdu, presque hors du temps. Une bulle d'amour semblant impossible à briser. Tu regardes les visages, les larmes qui perlent au coin des yeux d'Hermione et de Ginny. L'émotion voilée de Ron - à moins que ce ne soit la timidité qui semble le prendre à chaque fois qu'il s'adresse à toi ? - La fierté qui résonne dans les mots d'Arthur. Et l'amour résonnant de Molly. Un amour si fort qu'il semble jaillir de la moindre fibre de son être. 

Et l'amour, est là aujourd'hui. Dans cette pièce. Tout n'a pas toujours été facile, entre vous tous. Il y en a eu, des disputes. Des incompréhensions. Tant de points de désaccords, de moments de gène, de doutes. De colère, parfois. Tu te souviens des premiers moments dans cette famille. Les disputes avec Molly, fréquentes. Et Ginny, avec qui rien ne fut simple. Mais aujourd'hui, ils sont ta famille. Envers et contre tout. C'est justement vers Ginny, que tu lances un regard. Elle semble si émue, la flamboyante. Que cela te touches en plein coeur, peut-être même plus que le reste. Et, alors qu'elle demande - presque timidement - si elle peut prendre Hope dans ses bras, tu sens ton cœur vibrer d'émotion. «  Bien-sur, Ginny. Vas-y. » Tu marques une pause, prenant le temps de laisser ta petite dans les bras de ta belle-soeur. « Je tiens à vous remercier, tous. Merci d'être venus, d'être là pour nous. Vos mots, et surtout votre présence me touchent beaucoup. » Tu lances un regard vers Bill, lui prenant la main, doucement. « Je sais que les temps sont durs, et que cette petite nait dans une période des plus sombres. Mais je sais aussi qu'elle nait dans une famille en or. Et je ne saurais être plus reconnaissante pour ça. Merci, merci mille fois. » Tu souris de plus belle, sentant ta voix frémir d'émotions entremêlées. Et tu la regardes. Ton bébé. Hope. Comme un symbole d'espoir dans toute cette noirceur. Oui, on peut décidément défaillir de bohneur.