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Putain, qu'est-ce qu'il déteste voyager par cheminées. Vraiment, de tous les transports sorciers, c'est vraiment celui qu'il déteste le plus. Le transplanage, c'est déjà vraiment de la merde : ça donne envie de gerber, ça laisse complètement déséquilibré pendant une heure... Mais la cheminée ? Vraiment c'est le pire. Tous les autres sont là, déjà debout à brandir leurs baguettes tandis que Rubén tousse ses poumons et peine à se mettre debout. Ils entament une mission de la plus haute importance et voilà qu'il passe déjà pour un naze. Merveilleux. Il entend à peine le rappel des ordres de Shacklebolt, et quand il est enfin debout et en capacité d'étudier la pièce, aidé par sa très chère Elena qui a pris le temps d'épousseter sa tenue noire couverte de cendres, l'escouade qui doit mener l'assaut au rez-de-chaussée a déjà disparu.

Il est partagé, Rubén. Quand on lui a demandé de participer à cette mission, il n'y a pas cru. Quoi, on allait le foutre, lui, un cracmol, sur le terrain, au milieu de potentiels mangemorts et chasseurs — dont certains maniant une magie même sans baguette ? C'était tellement inespéré qu'il a cru à une mauvaise blague. Mais visiblement, ils étaient sérieux, et il aura été trop fier pour le dire, mais Rubén a ressenti une telle fierté, une telle joie à l'idée qu'enfin, on considère un cracmol pour une mission aussi énorme! Il s'est dit qu'enfin, toutes ses années à étudier et à s'entraîner étaient enfin reconnues. Le truc, c'est que maintenant qu'il est là, seul dans une tenue de camouflage, ses couteaux contre ses cuisses, entouré de sorciers qui sont là pour le protéger, il se sent quand même un poil humilié. C'est con, surtout dans une situation pareille, mais qu'ils soient tous obligés de l'encercler pour le protéger, il est pas fan, ça le fait se sentir tout petit et lui donne vraiment l'impression d'être un incapable. Mais bon, c'est comme ça, et il n'a pas spécialement le temps de chouiner : ils ont d'autres priorités. Il se plaindra à Elena plus tard, s'ils sortent vivants de cet enfer.

Finalement, ils trouvent la pièce qui les intéresse, et Rubén s'y engouffre avec son objectif bien à l'esprit : il faut trouver les boules cristal les plus pertinentes à ramener à l'Ordre. Ça, il sait faire. Alors il va le faire. Il laisse aux autres le soin de se charger des sorciers surpris — se fait quand même le plaisir de foutre un joli coup de poing qui met KO l'un des employés — et se concentre sur ce qu'ils ont devant eux. Dans un autre monde, et dans d'autres circonstances, il aurait adoré travailler à la technique dans ce genre de trucs. Mais bon. Non. hey, c’est presque pas si mal foutu pour des sorciers ?! lui fait Elena. Il grommelle un petit ouais en haussant les épaules.

Évidemment, ça aurait été trop beau qu'ils puissent entrer et sortir sans problème : plusieurs sorciers entrent dans la pièce. Merde. Rubén leur jette un rapide coup d'œil mais se reconcentre immédiatement sur les boules cristal : il laisse les autres s'occuper des sorciers, ils sont là pour ça. Il plisse les yeux, réfléchit et commence à observer ce qui recouvre les premiers bureaux devant lui : il y a visiblement des boules cristal toutes neuves, encore inutilisées — ils ont vraiment du fric à mettre là-dedans, ces cons — d'autres de transfert temporaire, et les autres, celles qui les intéressent : les boules cristal où sont stockées les infos, celles où les images des Battues arrivent en temps réel. "Prenez en priorité celles avec qui clignotent rouge." lance-t-il à qui voudra bien l'entendre, pendant que c'est le chaos derrière lui. "Et les parchemins!!" Il fourre lui même une pile de parchemins dans son sac magiquement agrandi.

Soudain, la pièce entière est plongée dans l'obscurité — un coup de Lee et George, évidemment. Reste près de moi. fait la voix de Seamus. Il compte pas aller dans l'inconnu, de toute manière — quoiqu'il est à peu près sûr d'être aussi bon qu'un sorcier, voir meilleur, dans le noir complet. Et puis, il a prévu le coup. Il chope sur son bras gauche, dans une petite pochette, des lunettes ridicules qui permettent de voir dans le noir. Les gadgets sont les meilleurs amis des cracmols. Il continue donc sa quête, fourrant deux premières boules cristal dans son sac, avec la peur qu'elles s'entrechoquent à l'intérieur.

Il est tout content, avec ses lunettes infrarouges quand soudain, une douleur insupportable le fait s'étaler à terre. Il voit malgré lui une boule cristal essentielle s'éclater à terre. Ses yeux glissent jusqu'à sa chaussure, et il voit avec horreur un énorme serpent enroulé autour de son mollet. "Hijo de puta" fait-il, grimaçant. Il a des larmes dans les yeux et lâche des petits cris de douleur en cherchant contre son flanc un couteau. Il essaie de viser le serpent, mais la lame passe à travers l'animal comme s'il était du beurre. Un sortilège — évidemment. Merde. Rubén inspire, tente d'ignorer la douleur et avec ses lunettes, regarde du côté des flammes qui se sont dressées autour d'eux. Il aperçoit des silhouettes, et il sait qu'ils ne sont pas de son côté. Alors, puisqu'il ne peut pas lancer le couteau sur la couleuvre, il la lance dans la direction des silhouettes des ennemis : avec un peu de chance, ça déstabilisera l'instigateur du maléfice. Avec beaucoup de chance, ça le blessera. Une fois le couteau parti, il en sort un deuxième, au cas où, et se met à chercher autour de lui — il aperçoit Dean. "Mec débarrasse moi de ce serpent de merde!!" Bordel, où sont passés les autres ?

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