Déracinée dans une contrée étrangère, voilà le sentiment que tu ressens depuis plusieurs jours face à tous les changements dans ta vie. Tu as réussi à prendre tes marques dans l’ambassade sorcière de France à Londres, tu arrives aussi à te repérer dans l’Université mais tu restes loin de ton pays natal et de tiens, de tes habitudes de vie, de tout ce que tu côtoyé depuis l’enfance. Tu ne regrettes pas ton déracinement pour autant, tu sais pourquoi tu l’as fait et tu ne comptes pas revenir dessus malgré ce fort sentiment de mélancolie qui t’habite de plus en plus. Voyant ton regard s’éteindre régulièrement pour se perdre dans tes pensées de ton passée, ton fiancé t’a proposé de retourner un moment en France lors des prochaines vacances. Tu as hésité avant de refuser non seulement en raison de la charge de travail de ton cursus universitaire mais aussi parce que tu as eu une autre idée pour les vacances. Une idée que Camille n’approuverait pas, tu le sais bien aussi tu lui as dit que tu avais besoin de visiter le Royaume-Uni seule, pouvoir mieux appréhender ce pays afin de t’y faire une place. Autant dire que tu as dû faire usage de toute ta force de persuasion pour le rassurer et pouvoir partir loin de l’ambassade sans qu’il ne t’accompagne. Tu comprends ses inquiétudes face à la mélancolie qui t’habite en ce moment et son besoin de s’assurer que tu ailles bien mais tu as besoin d’être loin de ses yeux pour ce que tu souhaites faire. Tu n’es pas sûre que cela va fonctionner ou du moins que le destin va être en ta faveur, tu sais que c’est risqué aussi de vouloir la revoir mais tu souhaites tout de même tenter de tirer sur les fils des Moïres et voir ce que cela donnera.

Ton plan en tête, tu ne t’es pas dirigée directement vers les falaises de Douvres sans tenter de semer potentiellement des gens qui peuvent te suivre. Tu as ainsi progressé le long de la côte anglaise donnant sur la Manche te séparant de ton pays faisant juste un passage loin des côtes vers Stonehenge, site t’ayant toujours intriguée. Tu as observé les pierres de près en t’y rendant de nuit sans éveiller les soupçons, suivant le trajet pris par les moldus, passant par les tumuli mais aussi les petits bosquets pour découvrir les lieux. L’endroit t’as semblé magique et tu as compris l’intérêt que des gens ignorant tout de la magie pouvait avoir pour ce lieu sans que tu ne puisses réellement en comprendre toi-même toute la portée. Ce n’est pas vraiment un sujet d’étude poussée à Beauxbâtons, tu ignores si cela en est un à Hogwarts mais ta curiosité t’a poussé à aller le voir de plus près avant de te rendre enfin dans le Kent. Il ne te reste plus beaucoup de temps après ton périple, tout juste une journée à te perdre dans le Kent et sur les plages en espérant la croiser. Tu te souviens qu’elle vit quelque part dans un petit village aux alentours des falaises de Douvres, impossible de savoir plus précisément où, question de sécurité et tu n’es pas dans le secret pour en savoir plus. Tu comprends la raison qui l’a poussé à ne pas tout dévoiler durant les échanges familiaux mais cela t’agace tout de même de ne pas être dans la confidence alors que tu es une de ses cousines, éloignées certes mais vous vous connaissez depuis l’enfance.

Errant sur la plage depuis l’aube, tu espères que le message que tu as fait parvenir à ton père afin de pouvoir la rencontrer a bien été transféré et qu’elle viendra. Tu ne connaissais pas assez bien les plages de Cornouailles aussi tu as juste proposé de se retrouver le long de la côte aux alentours de ce que tu penses être son lieu de résidence sans plus de précision. A l’aube, tu es arrivée pour observer le soleil pointé à l’horizon, ton fessier reposant sur le sol humide en repensant à ta vie en France ou plutôt ton enfance, temps béni de l’innocence où la mort ne t’avais pas encore frappé de plein fouet. Tu te souviens du rire de Morgan, de ta cachette dans l’arbre pour l’espionner avec ses amis, de tes jeux aussi avec ton cousin et tes cousines. Le soleil monte dans le ciel et face à l’étendue d’eau, tu remontes un peu plus loin te souvenant encore de ta noyade d’enfant et la peur de te faire happer par une marée montante te pousse à la prudence. C’est donc le plus loin possible des flots tumultueux que tu continues ta balade dans l’attente de la croiser et de pouvoir parler de la France, tenter de chasser cette mélancolie qui t’habite et surtout avoir de ses nouvelles. Depuis ton arrivée, tu ignores tout de ce qui lui est arrivée, en dehors de quelques échanges avec tes parents, plutôt discrets sur le sujet pour ne pas éveiller l’attention, tu ne sais pas grand-chose et tu aimerais bien en apprendre plus.

D'aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours aimé la mer. Elle était pour toi comme un animal sauvage, imprévisible. Elle pouvait être à la fois calme, paisible mais aussi dangereuse et indomptable. Et ça, ça t'as toujours fasciné. Tu te rappelles encore de la toute première fois que tu l'as vue. Tu avais six, sept ans peut être et tu te rendais dans la demeure de ta grand-mère paternelle. Tes parents t'avaient mené sur la côte et tu avais alors pu observer cette étendue immense, d'un bleu soutenu tranché d'écume immaculée. Tu te souviens encore de ces sensations, l'odeur iodée de l'air chargé de sel, le son des vagues s'écrasant avec force sur les rochers. Jamais encore tu ne t'étais sentie aussi minuscule, face à cette immensité. Tu sentais la puissance contenue dans le mouvement indolent des vagues, une force inaltérable, séculaire. Celle que même le plus puissant sorcier ne peut espérer égaler. Comme tu les avais chéris, ces instants de ton enfance ou aimais alors rester là, assise sur le granit, à dessiner les vagues se jetant sur les rochers, t'amusant à discerner les nuances de couleurs de l'eau, tantôt azurée, grise ou parfois d'un vert bleuté.

Et encore aujourd'hui, la mer te fascinait. Elle pouvait t'impressionner, t'effrayer ou même te rassurer. Et c'est ainsi qu'alors que vous cherchiez votre futur nid d'amour avec Bill, tu avais finalement eu un coup de cœur pour la petite chaumière aux environs de Douvres. Une petite maison modeste, si éloignée des riches demeures Françaises dans lesquelles tu avais vécu. Et pourtant, tu avais tout de suite été charmée par la bicoque aux murs tapissés de coquillages donnant sur une plage balayée par le vent. Un coin de paradis perdu au milieu de nulle part, qui t'avais ramené droit vers les plus beaux souvenirs de ton enfance. Et même aujourd'hui, alors que ta chaumière chérie était devenu un haut lieu de l'ordre et une véritable plateforme de passage pour les réfugiés cherchant à quitter le pays, elle restait avant tout ton repaire. Et ainsi, lorsque parfois l'ambiance y devenait trop lourde, tu aimais à t'isoler sur ta plage tant chérie, les pieds dans le sable à contempler la mer. Loin de tout, seule avec celle qui était presque comme une vielle amie.

Et pourtant, aujourd'hui ce n'était pas pour te recentrer que tu avançais le long de cette plage isolée. Non, tu avais un but. En effet, cela faisait quelques jours que tu avais reçu un message via l’un de tes oncles éloignés, de la lignée des Broglie. Un message qui t’avait grandement surprise, par ailleurs car il y avait plusieurs années, déjà que tu n’avais pas été en contact avec cette partie de ta famille. Et pourtant, tu en avais des souvenirs. Des rires, des discussions animées et autres repas chaleureux partagés avec ceux de ton sang. Puis tu as changé. Tout a changé. Et à la surprise de tous, tu avais quitté ta France pour rejoindre Londres et t’engager dans cette guerre qui, selon ta famille, ne te concernait guère. Et pourtant, aujourd’hui tu étais là, arborant fièrement l’étendard de l’ordre pour te battre contre Voldemort et son emprise. Tu frissonnes, avançant lentement le long de ta plage tant aimée, resserrant autour de ton coup l’épaisse écharpe de laine quand soudain, une silhouette se dessine devant toi. Tu soupires avant d'approcher, impatiente de comprendre pourquoi ce fantôme venu de ton passé a cherché à te contacter.

« Eulalie ? » Sans hésiter, tu te saisis de ta baguette, la mettant bien en évidence. On ne sait jamais, après tout. Tu restes là, la regardant. Elle a changé depuis tout ce temps, bien-sûr. Pourtant, tu reconnais nettement la grâce qui se dégage de son allure - héritée de ton côté de la famille, tu n'en doutes pas - ainsi que la douceur de son visage. « J'ai reçu ton message. » Tu marques une pause, fixant ta cousine d'un regard teinté de surprise chargé d'une méfiance à peine voilée avant de braquer tout à coup ta baguette vers elle. « Qu'est ce qui me prouve que tu es vraiment Eulalie de Broglie ? » Ton ton est dur, froid. Tandis que tu restes là, telle une statue. Méfiante ? Bien-sûr, après tout, en ces temps de guerre, on est jamais trop prudent. Comme le disait ce bon vieux Maugrey, Vigilance Constante.

Tes pieds nus foulent le sable alors que tu tiens dans ta main tes chaussures, jeune fille ordinaire dans un monde ordinaire, c’est l’illusion que tu dois donner. Tu as à peu près certaines d’avoir réussi à semer les gens qui auraient pu te suivre, Stonehenge est assez éloigné des falaises pour ne pas éveiller l’attention. Au pire, tu pourras mettre en avant que la mélancolie t’a poussé à vouloir te rapprocher de ton pays le plus près possible même si tu espères ne pas être dérangé avec ta cousine. Enfin, il faudrait déjà qu’elle vienne, qu’elle ait reçu ton message aussi, ton père ne semblait pas franchement enjoué à l’idée de transmettre ta demande. Les cheveux au vent, tu vois une silhouette s’approcher et t’arrête le cœur battant. Tu distingues d’abord la chevelure blonde signe distinctif du sang de vélane qui coule dans les veines de la Delacour puis au fur et à mesure, tu vois ses yeux, sa beauté toujours aussi intense. Tu souris heureuse de la retrouver sans vraiment savoir comment agir avec elle, cela fait longtemps que tu ne l’as pas vue et tu ne sais pas vraiment comment agir. Vous vous voyez assez souvent quand Fleur était encore en France mais les visites se sont espacées et si tu reconnais ta cousine, tu as aussi l’impression d’avoir une étrangère devant toi. Sans ironie, tu te dis que ça doit être pire pour elle, l’adolescence avec la puberté a modifié ton corps d’enfant aussi tu ne te vexes que peu face à la méfiance d’une femme que tu as toujours respecté.

Cela reste tout de même perturbant de voir cette nouvelle dureté sur ses traits, tu n’es pas habituée à faire face aux stigmates de la guerre sur les sorciers au Royaume-Uni. Cela te perturbe de voir que la lutte a autant changé ta cousine, tu te souviens encore de la luminosité de bonheur qu’elle irradiait par le passé, cette confiance en elle et dans les autres. Oh, elle rayonne toujours aujourd’hui mais d’une lumière plus dure, plus tranchante dans tes yeux et quand elle braque sa baguette sur toi, tu écarquilles les yeux et recule d’un pas par instinct. Jamais un membre de ta famille n’a pointé sa baguette ainsi sur toi, jamais tu n’as vu cette méfiance dans les yeux de tes proches, certes tu comprends les raisons qui pousse Fleur a agir ainsi mais cela te surprend, te prends de cours. Depuis qu’elle s’est approchée, tu n’as pas réussi à piper un mot, surprise de retrouver ta cousine d’abord, des changements visibles puis maintenant cela. Tu inspires un bon coup et ébauche un sourire mal à l’aise, peu habituée à cette situation même si tu as été entrainée pour faire face à l’imprévu. « Bonjour Fleur. Je pourrais te parler de ma peur de l’eau, de Morgan aussi… Je pense que tu te souviens de lui… Mais ça, avec un peu de recherches, n’importe qui pourrait le savoir contrairement à… Ce qui a réellement tué Morgan, ce qui l’a poussé au suicide… Cette malédiction, ce lancé de pièce dont il se pensait victime et qui fait qu’il pensait qu’il avait perdu son seul véritable amour pour toute sa vie… » Ton regard se perds vers l’océan, les sourcils froncés alors que tes mains se mettent à trembler. Tu n’aimes pas vraiment évoquer ton cousin et encore moins cette malédiction qui t’inquiètes même si tu penses à avoir trouvé la parade idéale pour faire face à cela.

Reportant ton regard vers Fleur après quelques secondes, tu ne sors pas ta baguette voulant éviter un dérapage sans parler du fait que tu n’es pas sûre de pouvoir réussir à la pointer vers ta cousine. Tes mains sont encore tremblantes à cause de tes souvenirs et elle te serait inutile si elle se mettait à t’échapper de tes mains. Désarmées, tu sembles surement inoffensive ou complètement stupide mais pour le moment tu t’en fiches. « Et moi, qu’est-ce qui me prouve que tu es bien qui tu es ? » Miroir de la méfiance de ta cousine, il y a peu de chance que des gens ait pu capté l’envoi de ton message à Fleur et compris ton rendez-vous avec elle. Reste que ta formation te pousse à renvoyer sa méfiance à ta cousine, question de sécurité avant de réellement pouvoir te relâcher surtout à l’idée que tu aurais pu parler de la malédiction à une potentielle inconnue. Ce n’est pas quelque chose qui se sait, au contraire c’est quelque chose que ta famille cache malgré les expérimentations à ce sujet, l’idée que cela soit public est difficile à accepter. Se serait une arme beaucoup trop puissante dans les mains d’ennemis, il leur suffirait de pas grand-chose pour obtenir un moyen de pression sur les tiens, une chose qui n’est pas envisageable pour les tiens.

Elle se tient là, devant toi. Cela fait des années, maintenant. Et la petite fille que tu avais connue avait grandi, tellement. Et alors que tu la regardes, tu ne peux t'empêcher de penser à ce passé que tu as laissé derrière toi. Un passé qui t'habites pourtant encore, qui t'a forgée. Et parfois, tu te surprends à y repenser. Ces souvenirs emprunts d'une nostalgie qui te prend parfois, enserrant tes entrailles et envahissant ton esprit de sensations entrelacées. Le soleil sur ta peau, les branches d'olivier voletant face au vent, le chant des cigales ... des images, des sons, des odeurs qui te ramènent des années en arrière dans la demeure familiale du sud de la France. Et là, voilà que le passé revient vers toi. Soudainement. Un message venu de loin, bien loin que la manche qui sépare ton pays d'adoption à celui qui t'a vu naître. Non, un message venu de ton passé et cette partie de ta famille que tu n'as plus revue depuis bien des années.

Eulalie. Une cousine, figure de ton passé qui se tient aujourd’hui devant toi. Et pourtant, tu doutes, comme toujours. Tu as changé, depuis que tu as quitté la France. Oh bien-sûr, tu as toujours eu cette force de caractère, ce masque derrière lequel tu cachais tes sentiments mais c’était autre chose Déjà, tu avais trouvé un nouveau foyer, une nouvelle famille. Avec les Weasley tu avais découvert une simplicité à laquelle tu n’étais pas habituée. Un bonheur sans artifice, éloigné de la rigueur et l’élitisme de ton éducation. Puis il y avait eu la guerre, l’ordre. Tu avais vu la mort, les larmes. Tu avais connu la douleur et la peur. Et ça t’avais changé. Profondément. Tu étais appris à craindre la trahison, à te méfier de tout. Et même d’une cousine venue de ton passé. Elle semble surprise, ta cousine. Tu te doutes qu’elle ne s’attendait pas vraiment à un tel accueil. Et pourtant, la méfiance est de mise ici.  « Bonjour Fleur. Je pourrais te parler de ma peur de l’eau, de Morgan aussi… Je pense que tu te souviens de lui… Mais ça, avec un peu de recherches, n’importe qui pourrait le savoir contrairement à… Ce qui a réellement tué Morgan, ce qui l’a poussé au suicide… Cette malédiction, ce lancé de pièce dont il se pensait victime et qui fait qu’il pensait qu’il avait perdu son seul véritable amour pour toute sa vie… »

La voix est tremblante tandis qu’Eulalie semble défaillir un instant. Elle détourne le regard, se plongeant dans la contemplation de l’océan. Toi, tu ne réponds pas tout de suite. Tu analyses, observes. Tu vois l'motion qui la prends un instant, la lueur de tristesse qui voile son regard alors qu'elle évoque Morgan. Une douleur ancrée, de celles qui ne mentent pas, qui vous habitent à tout jamais. Tu restes là, silencieuse lorsqu’elle braque à nouveau son regard sur toi. « Et moi, qu’est-ce qui me prouve que tu es bien qui tu es ? » Tu arques un sourcil, tandis que tu ne bouges pas d'un pouce, la baguette toujours tendue. Si elle veut vivre ici, il faudra bien qu'elle apprenne la méfiance et le doute, car en ces temps de guerre on ne sait jamais sur qui on peut tomber.  Et la moindre erreur de jugement peut bien être la dernière. Tu réfléchis un bref instant, te rappelant de l'un de vos souvenirs communs, voilà bien longtemps. « Lorsque j'avais presque dix-sept ans et toi, tu étais une enfant. Tu devais avoir sept ou huit ans je crois. Nos familles étaient présentes à Beauxbâtons pour l'assemblée de Lugnasad. Tu m'avais surprise en train d'embrasser le fils de Lionel Chevalier derrière l'arche dans la cour qui surplombe les écuries de l'école.  » Un léger sourire se dessine sur tes lèvres à l'évocation de ce souvenir. Tu te rappelles encore la colère qui t'avait envahie lorsque tu t'étais aperçue que la petite avait été témoin de tes émois adolescents avec le fils de bonne famille. Une petite qui a bien grandi, depuis. Tellement qu'elle était un jeune adulte désormais. Un instant encore tu restes là, tu l'observes. Puis, tu abaisses lentement ta baguette, sans pour autant la lâcher. « Je te crois.  » Tu marques une pause, fixant Eulalie droit dans les yeux avant de reprendre la parole. « Alors comme ça, te voilà ? Tu as décidé de quitter la France. J'ai cru comprendre que tu allais te fiancer à Camille de Clermont-Tonnerre ? » Sans le vouloir, ton ton est presque froid. Il faut dire que tu ne portes guère le jeune homme dans ton coeur.

L’émotion te submerge, tu as du mal encore à te ne pas sentir ton cœur se serrer, une envie de tout détruire te prendre quand tu penses à ton cousin. Cela fait pourtant plusieurs années qu’il est mort, le grain du temps ont peu à peu effacer sa présence à chacun de tes pas, son nom des bouches de ton entourage. Ce n’est pas même par tabou, par crainte de ce qui pourrait advenir à trop vouloir creuser sur les raisons derrière ce suicide, sur une tentative de vengeance des tiens, c’est simplement par oubli et cela te rend malade. Toi, tu n’arrives pas à l’oublier, c’est simple quand tu vois la mer, que tu vois une simple étendu d’eau, tu te rappelles que sans lui, tu serais morte, tu n’aurais même pas mis un pied à Beauxbâtons. Sans lui, tu n’aurais pas été la même, tu n’aurais pas appris à te méfier des bonnes personnes étant enfant, tu n’aurais pas eu de grands à suivre pour mieux comprendre le monde, de pas devant toi pour poser les tiens à sa suite. Certes, Fleur aurait été là, tu connaissais bien ta cousine éloignée mais tu ne t’es jamais imaginé une seule fois qu’elle aurait pu remplacer ton cousin dans son rôle, elle avait déjà une autre enfant à s’occuper, Gabrielle. Puis, Morgan était plus souvent chez toi pour fuir le fantôme de sa mère, il pouvait ainsi plus facilement veiller sur toi quand il n’était pas à Beauxbâtons. L’étendue d’eau t’effraie toujours et tu reportes ton attention sur ta cousine, balayant les souvenirs de ton cousin pour le moment, renvoyant tes plans de vengeance dans les profondeurs de la mer qui ne peut apaiser ton cœur puisqu’elle en accélère les battements.

Un sourire se dessine sur ton visage alors que tu oublis ta peur et laisse l’émotion filer loin de toi. Tu te souviens parfaitement de cette fête où tu avais décidé de t’éloigner, espionner ta cousine qui était une fille comme toi pour savoir ce que les grandes à ton âge faisait. Tu avais été surprise de la voir aussi proche d’un garçon, quasiment coller à lui, tu n’avais pas tout compris puis tu avais été découverte, tes talents d’espionnage t’ayant fait défaut. La fureur de Fleur avait égalé la gêne du garçon et tu n’avais plus jamais cherché à suivre Fleur pour tenter de savoir ce que faisait les grandes, c’était dangereux et étrange. Ta curiosité s’était évanouie face à cette scène que tu n’avais pas vraiment comprises sur le coup, aujourd’hui tu appréhendais mieux la chose et tu pouvais comprendre les réactions de deux jeunes gens. « Je me souviens oui… » Tu acquiesces peut-être un peu trop facilement, te fais duper peut-être rapidement mais tu vois mal ta cousine mentionner tout ça à un possible kidnappeur ou quelqu’un te voulant du mal. D’après ce que tu en sais, Fleur n’a rien contre toi, elle ne te trahirait pas pour le plaisir et tu te souviens d’une cousine forte, protectrice aussi et prête à tout pour protéger les siens. Alors, si tes précepteurs, ton chef serait surement en train de s’arracher les cheveux face à la confiance que tu accordes à ta cousine, tu le fais sans l’ombre d’une hésitation simplement parce qu’elle a évoqué un vrai souvenir commun. Tu as appris et tu penses que Fleur le sait surement, que si un jour, une personne s’en prends à toi, tentes de te tirer les vers du nez avant un rendez-vous, il faut mentir, donner quelque chose qui éveillera les soupçons. Bien sûr, en théorie cela semble simple, dans la pratique, il faut rusé, ne pas donner l’information trop rapidement, tenir face à la torture pour donner une fausse indication et non une vraie face à la douleur.

Patiemment, tu attends une réaction en face, tu vois la baguette s’abaissait lentement et pousse un léger soupir de soulagement en sentant ton corps se détendre. Tu n’avais pas remarqué que tu étais crispé avant de sentir le soulagement t’envahir même si tu notes que l’arme est loin d’être rangée comme la tienne. Tu fronces les sourcils face au ton froid, analyse les paroles avant de passer une main dans tes cheveux, agacée en comprenant que la raison est surement l’ex stupide de ton fiancé. Tu ne regrettes pas de l’avoir évincer la vie de Camille, bien au contraire, c’était une première manière pour toi de venger ton cousin, cette fille n’aurait même pas dû être là, à l’enterrement. Elle n’aimait pas Morgan, elle ne t’aimait pas, elle n’était qu’une vulgaire pièce rapportée, une sorcière médiocre dont le seul exploit fut d’avoir séduit un sorcier brillant, une femme jalouse pour des raisons qui t’ont toujours dépassé. Tu sais que ces prises de positions ont longtemps été associé à Camille, prises de positions proches de celle du gouvernements, liés à cette pureté du sang stupide, l’amour rend définitivement idiot. Tu en sais quelque chose et c’est pour ça que tu as décidé de t’éloigner de tout sources potentielles de danger à ce niveau-là, tu ne veux pas devenir une idiote, tu ne veux pas t’apercevoir que tu ne pourras plus jamais aimer une autre personne que celle qui arrivera à te faire ressentir ce sentiment. Le paradoxe est ta relation avec Camille, tu l’utilises clairement, tu le respecte, l’apprécie en ami mais le reste ce n’est que du vent même si tu dois faire croire le contraire, le bord d’un précipice, c’est ta relation avec le garçon et c’est un vrai jeu d’équilibre que tu ne peux pas ébruiter. Malgré tout le respect que tu as pour Fleur, l’aide mutuelle que vous pourriez vous apporter, tu as un plan et tu comptes bien t’en tenir à ce plan quitte à lui mentir. « Oui, me voilà. J’avais envie de voir ce pays, le découvrir et puis ils ont ouvert une université, les cours avaient l’air intéressant, ils le sont et… En France, j’aurais pu travailler directement mais cela revenait à continuer de fréquenter les endroits où j’ai grandis, continuer d’avoir le fantôme de Morgan autour de moi, là, c’est différent… Je sais qu’il a vécu à l’ambassade un moment mais j’ai pas de souvenirs concrets de lui, je peux imaginer ce qu’il a vécu mais je le vois moins… Enfin, si… Je me suis fiancée avec Camille, c’est officiel, on l’a annoncé à la dernière fête de Lugnasad et je l’ai suivis ici plutôt que d’aller dans un autre pays pour tenter de terminer un deuil assez long… » Tu souris timidement, consciente que tu t’es un peu perdue dans tes phrases rendant le tout confus, ça te fait bizarre d’évoquer tout ça après tout ce temps passer loin et sans nouvelles l’une de l’autre. « J’ai appris que tu t’étais mariée… Un certain William Wesley ? Weasley ? Je suppose que je connaitrais bientôt ce que ça fait de se marier et d’être heureuse avec l’homme qu’on aime… » Sourire aux lèvres, tentatives de détourner le sujet, en partie tout du moins, tu n’aimes pas Camille et ton mariage ne risques pas d’être comme celui de ta cousine, un mariage d’amour heureux de ce que tu en sais.

« Oui, me voilà. J’avais envie de voir ce pays, le découvrir et puis ils ont ouvert une université, les cours avaient l’air intéressant, ils le sont et… En France, j’aurais pu travailler directement mais cela revenait à continuer de fréquenter les endroits où j’ai grandis, continuer d’avoir le fantôme de Morgan autour de moi, là, c’est différent… Je sais qu’il a vécu à l’ambassade un moment mais j’ai pas de souvenirs concrets de lui, je peux imaginer ce qu’il a vécu mais je le vois moins… Enfin, si… Je me suis fiancée avec Camille, c’est officiel, on l’a annoncé à la dernière fête de Lugnasad et je l’ai suivis ici plutôt que d’aller dans un autre pays pour tenter de terminer un deuil assez long… J’ai appris que tu t’étais mariée… Un certain William Wesley ? Weasley ? Je suppose que je connaitrais bientôt ce que ça fait de se marier et d’être heureuse avec l’homme qu’on aime… » Tu la regardes sans répondre, observant la jeune femme que tu as connu si petite. C'est presque étrange de la voir là, dans ce décor qui t'es  devenu si familier. Pour toi, Eulalie est rattachée à la France, aux jardins architecturaux et aux réceptions grandioses. Eulalie c'est les mets délicats de la cuisine Française, les subtilités de votre langue natale, les assemblées de Lugnasad et autres souvenirs entremêlés d'un passé révolu. La voir là te semble incongru, comme si elle n'avais pas sa place. Comme si elle détonait dans ce décor qui n'a rien à voir avec celui de votre France. Et un instant, tu te surprends à imaginer Bill en France, au milieu des réceptions pompeuses dans les jardins de l'académie de Beauxbatons. Tu l'imagines, vêtue de ses habituels vêtements à l'allure marginale, sa boucle d'oreille luisant nettement au milieu de ses cheveux longs. Tu souris presque à cette idée, il est vrai que Bill n'a rien à voir avec les hommes que tu as connu en France. Et tu t'amuses à imaginer a tête des riches et pompeux représentants de la noblesse Française en te voyant débarquer aux côtés d'un homme comme Bill. Et toi même, jamais tu n'aurais cru épouser un homme tel que lui, mais qu'importe. Cette différence avec ton milieu, son tempérament c'est ça qui t'avais fait fondre à l'époque.

« Weasley. » que tu réponds, avec un léger sourire. Toi aussi, à tes débuts tu avais tendance à écorcher le nom avec son accent. « Oui, j'ai rencontré Bill à Gringotts lors de mon stage, et aujourd'hui nous sommes mariés. » Tu t'aperçois que tu prononces ces mots avec une certaine fierté non dissimulée. Aujourd'hui, les Weasley sont ta famille et tu ne pourrais en être pus heureuse. Avec eux, tu as découvert la simplicité et une vie sans artifices. Bien-sûr, la première fois tout ça t'as semblé étrange. Le premier noël, au Terrier. Toi qui avais l'habitude des cérémonies orchestrées, où famille et amis se réunissaient lors de bals mondains ou tout n'était que commérages et faux semblants. Tu avais l'habitude des superbes statues de glace de Beauxbâtons, des jardins richement parés de lumières. Là, tu avais découvert un repas simple - quoi qu'un peu trop riche à ton goût - et la douceur des discussions animées entre une famille unie. Tu avais aimé les facéties de Fred et George, les histoires passionnantes de dragons de Charlie. Tu avais écouté avec intérêt Ron et Ginny  parler de leur vie à Hogwarts. Même lorsque Arthur avait tenu à te montrer fièrement sa collection de bibelots moldus, tu t'étais amusée devant son enthousiasme. Et - malgré le gout prononcé de Molly Weasley pour la voix criarde de la chanteuse Celestina Moldubec - tu avais aimé apprendre à connaître ta belle mère. Bien-sûr, les débuts n'ont guère été faciles. Etre acceptée, par Molly et Ginny particulièrement, n'avait guère été aisé mais aujourd'hui, ils étaient ta famille. Ton regard se repose sur Eulalie, chassant tes pensées. « Oui, je suppose. Et je te le souhaite. » Tu marques une légère pause avant de pousser un soupir. « Et pourquoi ce message, Eulalie ? Pourquoi tu souhaitais me voir, exactement ? Je suppose que ce n'était pas uniquement pour prendre de mes nouvelles, si ? » Le ton n'est pas particulièrement dur, juste curieux.

Spoiler:

Les nouvelles s’échangent rapidement, trop rapidement à ton goût mais tu savais que le sujet finirait par venir sur le tapis à un moment donné. Tu aurais préféré en apprendre plus sur le stage à Gringotts de ta cousine, sur sa rencontre avec ce fameux Bill qui semble si loin de ton univers et de comment elle a pu tomber amoureuse d’un homme tel que lui. Tu n’arrives pas à comprendre ce sentiment de l’amour, surement parce que tu fais tout pour le fuir afin d’éviter au maximum d’avoir à faire face à la malédiction familiale qui te hante sans cesse. Tu ne veux pas finir comme ton cousin, sa mort t’as beaucoup trop touchée aussi tu as décidé, il y a fort longtemps de bannir ce sentiment de ta vie, rejetant tout ce qui peut se rapprocher de cette attirance. La seule exception reste Camille, il s’agissait de prioriser entre ta peur et tes sentiments, le choix fut vite fait, tu as opté pour ton projet de vengeance, projet qui t’as mené ici. Le problème est que tu ne peux pas évoquer ouvertement cela avec Fleur, elle risquerait d’y voir un piège, il n’y a qu’à voir son accueil soupçonneux, les liens familiaux dont tu peux te revendiquer ne vont pas t’aider. Tu avais espéré, surement naïvement pouvoir compter dessus mais il est clair que cela n’est pas possible, tant pis, tu feras en sorte de contribuer du mieux que tu pourras et d’obtenir le renseignement qu’il te faut pour venger Morgan. Cette haine t’anime toujours même si officiellement tu as fait ton deuil, la vérité est que la perte de ton cousin a définitivement brisé quelque chose en toi et que tu as beau essayé, tu n’arrive pas à le réparer. Peut-être qu’au fond de toi, tu ne veux pas le réparer réellement mais tu ne peux t’empêcher d’envier Fleur, elle semble sereine, pas totalement bien sûr, mais elle semble avoir trouvé un équilibre et une véritable force en ce temps de guerre. Parfois, toi, tu as l’impression d’être une petite fille apeurée qui espère juste revoir son cousin plongé dans l’eau pour la sauver de la noyade et la ramener sur la terre ferme pour la rassurer et lui dire que tout ira bien. Sauf que tout ne va pas bien, le monde sorcier est malade et tu as décidé d’aller au cœur de la maladie au lieu de t’en éloigner.

Tu ne laisses pas le silence trop s’étirer, tu ne le souhaites pas spécialement et tu as déjà prévus quoi dire face à ta cousine si elle était trop méfiante. Tu n’aimais pas l’idée de l’envisager mais tu le devais tout de même, prévoir plus que de devoir réagir, tu as appris la leçon assez rapidement durant ta formation. « Je voulais te prévenir que Camille souhaitait ton départ à toi et Gabrielle… De ce qu’il en sait vous êtes là et il déteste l’idée que vous puissiez faire la guerre à un gouvernement alors que la France a décidé de rester neutre… » Tu craches le dernier, grimace sur ton visage que tu fais rapidement disparaître, officiellement tu adhères totalement à la politique française et même à son gouvernement. Les de Broglie ont décrétés que la neutralité était géniale, toi, tu aimerais bien pouvoir jeter la neutralité au placard pour pouvoir plus facilement venger Morgan. « Ce ne sont pas des menaces, je voulais te prévenir de ses vœux et aussi du fait qu’il compte bien se servir de l’ambassade pour cela… Je ne suis pas forcément d’accord avec tout ses opinions, tu sais mais je ne peux pas m’opposer frontalement à lui, j’y perdrais beaucoup… Reste que je ne peux pas le laisser te mettre en danger simplement parce qu’il souhaite ardemment éviter un problème diplomatique potentiel. » Tu souris à ta cousine, tente de faire bonne figure, ton mensonge n’en est pas vraiment un, tu dis la vérité en partie, il n’y a aucun mensonge dans ces mots juste ce n’était pas la raison de ta venue. La raison ne peut se réaliser encore, peut-être dans le temps, tu verras, tu as compris depuis un moment que l’Ordre s’était refermé, se montrer méfiant et il va te falloir être patiente pour réussir à y entrer et réellement pouvoir aider. La tâche s’annonce ardu mais tu le savais déjà quand tu as dis oui à Camille, quand tu as signé avec le ministère français et surtout tu le savais quand tu t’es promise de venger Morgan que tout tes plans ne se réaliseraient pas du jour au lendemain.

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« Je voulais te prévenir que Camille souhaitait ton départ à toi et Gabrielle… De ce qu’il en sait vous êtes là et il déteste l’idée que vous puissiez faire la guerre à un gouvernement alors que la France a décidé de rester neutre… » Tu fronces les sourcils. Ainsi Monsieur de Clermont Tonnerre juge que votre place n'est pas ici ? Tu parles. Les années sont passées depuis que tu as quitté la France. Longues, indolentes. Et c'est fou ce que tu as pu changer avec le temps. Tu te rappelles de ta jeunesse, alors que tu étais la petite princesse d'une lignée des plus glorieuses. Tu étais l'espoir d'une génération, d'une patrie presque. Après tout, tu étais l'une des meilleures élèves de Beauxbatôns la prestigieuse, et l'héritière de l'une des plus éminentes familles de l'aristocratie sorcière de France. Et ça, tu le savais, Fleur. Tu étais ambitieuse, tellement sûre de toi que tu frôlais l'arrogance. L'avenir se dessinait devant toi, tellement brillant. Tu aurais pu rejoindre le gouvernement Français, rejoindre la Grande Banque Sorcière de France et autres postes plus prestigieux les uns que les autres. Elle semblait là, ta place. Elle t'attendait, comme si tu étais née pour ça. Et pourtant, il y avait eu le tournoi des trois sorciers, auquel tu avais échoué face à un petit garçon, chose qui aujourd'hui encore t'agaçais au plus haut point. Mais cela t'avais changé, malgré tout. Et cela va plus loin que le goût rance de la défaite. Non. Il y avait eu la mort de Cédric Diggory. Brutale, injuste. Une mort gratuite qui t'avait chamboulée au plus profond de toi. Et encore aujourd'hui, tu revois la scène, le jeune Potter apparaissant au milieu de nulle part, agrippé à un Cédric inanimé. Tu te rappelles encore de l'agitation, des murmures. Après ça, tout avait été flou, tous se demandaient ce qu'il s'était passé pourtant tu t'étais doutée que ce n'était pas qu'un accident. Diggory était un champion, un vrai. Un sorcier exceptionnellement doué, presque autant que toi. Il n'aurait pas pu mourir ainsi, berné par l'un des pièges du tournoi, non. Il y avait forcément autre chose.

Et ça, c'est peut être l'une des raisons qui t'avait poussée à revenir. Et puis il y a eu Bill, et là tout a changé. Pour de bon. Et aujourd'hui, l'Angleterre est ton foyer. Et ça t'importe plus que le reste. « Ce ne sont pas des menaces, je voulais te prévenir de ses vœux et aussi du fait qu’il compte bien se servir de l’ambassade pour cela… Je ne suis pas forcément d’accord avec tout ses opinions, tu sais mais je ne peux pas m’opposer frontalement à lui, j’y perdrais beaucoup… Reste que je ne peux pas le laisser te mettre en danger simplement parce qu’il souhaite ardemment éviter un problème diplomatique potentiel. » Tu lèves les yeux en l'air. Mais pour qui se prends-il ? La France, elle reste en toi. Ancrée. Elle vit dans ton coeur, dans ton âme et transparait dans chacune de tes manières, de tes paroles. De ton accent prononcé aux jurons qui parfois sortent de ta bouche, elle est ne t'a jamais quitté, la douce France. Et pourtant. Ton coeur est ici. Avec lui, avec eux. Tu as trouvé un foyer, une famille. Un endroit ou tu n'es plus la Delacour, la princesse de glace et l'héritière parfaite. Ici tu es Fleur, simplement. « Ben voyons. » Tu croises les bras avant de fixer ta cousine d'un regard glacial.  « Ecoute, pour Gabrielle malheureusement c'est son choix et je n'y peux rien. Et crois moi que j'ai tenté. Quand à moi, Camille peut bien dire ce qu'il veut, je sais pourquoi je suis là. Si lui ça lui convient de rester les bras croisés, grand bien lui fasse mais moi je refuse de fermer les yeux. Tu sais, c'est ici chez moi désormais. Ce pays m'a adopté et j'ai décidé de me battre pour lui. » Tu marques une pause, lançant un bref regard vers une envolée d'oiseaux avant de reprendre. « Voldemort est un danger pour nous tous, Eulalie. Cela ne se limite pas uniquement au Royaume-Uni. De grandes familles sorcières des quatre coins du monde se sont ralliés à sa cause, et à force ils pourraient bien influencer leurs gouvernements. Pourquoi crois-tu que des ambassadeurs des différents pays ont été conviés au ministère ? C'est pour ça que j'ai décidé de me battre. Et que je ne cesserai pas avant mon dernier souffle. »