BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: dein atem kalt + siegford   dein atem kalt + siegford EmptyVen 2 Aoû - 19:09
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Le craquement magique de ton transplanage résonne de façon lugubre dans le sous-sol aménagé de ton vampire favori. Tu débarques en catastrophe, titubant sur les dalles du caniveau de luxe. Tu détestes cet endroit, tu trouves ça d’un mauvais goût certain, toi qui aimes le faste, les lits douillets et les lustres plus gros que des trolls. Tu aimais les salons qui puaient la bouffe et le feu de bois, les boudoirs qui embaumaient le cigare. Et, les appartements de Sid étaient définitivement trop austères à ton goût. Enfin, on sentait que ceux qui y pieutaient avaient pas les mêmes besoins terrestres que le reste de la communauté sorcière.
Tu poses ton pied chaussé d’un mocassin chic dans une petite mare… d’eau ? De sang ? Tu préfères pas savoir, et craches une salve de jurons, comme pour annoncer ton arrivée. « Sid ? T’es là ? » Un peu tard pour vérifier, puisque tu avais déjà fait effraction en sa demeure. Pas besoin d’être invité verbalement pour entrer, comme en souffraient les vampires. Tu pénètres dans leur salle de vie (enfin, si on peut encore appeler ça une vie), te pavanant les bras en croix, comme un paon, dans ta dernière trouvaille de mode. Et, si tu étais tiré à quatre épingles, ce n’était absolument pas parce que tu venais faire la cour à ton baron d’amour, à l’occasion de son cent-trentième anniversaire, comme tu avais l’habitude de le lui asséner par surprise chaque année depuis votre partenariat professionnel et plus si affinités. Bon, ça faisait près de dix ans que tu jouais à la même mascarade, donc à force, le principal concerné devait prévoir le coup.

Sauf que, si ce soir, il s’attendait à ce que tu viennes lui tenir la jambe pour fêter une insignifiante année de plus dans son existence aux dents longues, il allait pas être déçu. Effectivement, contre toutes attentes, l’événement t’était sorti de la tête puisqu’il tombait le même soir qu’une soirée mondaine sous les auspices de l’ASAP, ta dernière trouvaille pour t’afficher à la une de la Gazette, et à laquelle les conventions sociales te forçaient à aller, quelques soient les circonstances (et d’autant plus si les circonstances avaient mis un vampire en travers de ta vie sentimentale).
Oh, ça n’était pas ton idée la plus géniale, du fait de la virulence des propos tenus là-bas à l’encontre des hybrides. Disons que tu t’y faisais discret, dans la mesure du possible, quand on s’appelle Langford Prewett et qu’on a la langue bien pendu et les poches bien lâches.
Toujours est-il que tu te devais d’y faire une apparition. Et, comme la dernière trouvaille du Lord cette fois-ci, avait été de bannir les alcools forts de ce type d’événement, tu avais eu la riche idée de venir faire le plein chez ton obligé aux dents longues.

Tu ne nourrissais aucun scrupule à l’idée de venir lui reprendre ce que tu lui avais offert, aussi inutile ce cadeau ait pu être. C’est ça le problème avec toi, tu te sens si peu en confiance avec les autres que les rares sur lesquels tu savais que tu pouvais te reposer -à savoir, Siegfried, et ta femme- devaient se coltiner tous tes caprices douteux.
« Hey, mon grand, tu te rappelles la bouteille de whisky pur feu que je t’avais fait amener ? Tu sais, celle de la fabrique dans laquelle, j’ai… » Ça te fend le coeur de l’admettre « dans laquelle j’ai investi un peu trop de Gallions au mauvais moment… » Tu te racles bruyamment la gorge, comme si ça allait effacer tes dettes.
Tu minaudes, piétines et rôdes autour de lui, trépignant à l’idée de te boire quelques verres, trop de verres, histoire de supporter les mondanités à suivre.

« J’me disais que de toute façon, c’est pas toi qui irais la boire, donc… autant que bibi s’en charge, tu crois pas ? » Que tu proposes, haussant les épaules, un sourire un peu trop charmeur brisant ton visage buriné, ton front tirant un peu à cause des cheveux plaqués en arrière par magie. Quitte à ce que la soirée soit indéniablement longue, autant commencer les réjouissances avant tout le monde.
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MessageSujet: Re: dein atem kalt + siegford   dein atem kalt + siegford EmptyMer 28 Aoû - 21:26
« C’est parfaitement outrageant ! » s’insurge la vampiresse en continuant de faire les cents pas. Sa voix cogne et s’étouffe contre les murs froids des souterrains du manoir. Il y a dans sa gorge un nœud d’épines qui n’attend qu’à être craché. Elle souffre. « Que vous faut-il pour ouvrir les yeux, père ? Un génocide ? » le mot employé lui déplaît fortement, chose qu’elle conscientise à l’instant où il daigne poser son regard polaire sur elle.  Traversée par une vague de détresse agressive, elle poursuit. « Regardez ce qu’ils m’ont fait ! Regardez ce qu’ils vous ont fait ! » et dans ce ils, il ne peut s’empêcher de laisser la pensée intrusive s’instiller — Langford aussi, serait-il de ces extrémistes, lui qui semblait prêcher leurs saints préceptes discriminatoires ? C’est ce qu’il a cru l’instant même où la Gazette avait fini entre ses doigts de géant, mais le duc souffrait d’une maladie qui n’était pas si simple à traiter, car le déni était pernicieux lorsque les sentiments s’y mêlaient. Cela n’empêcha pas une réaction physique de sa part, plus que la crispation de sa mâchoire - sa poigne s’était raffermit sur les bras de son Louis XVI en velours bleu. « On… nous ne méritons pas pareille sentence. Nous nous contrôlons, nous ; pour peu que nous soyons nourris comme n’importe quel civil sorcier ici bas ! » La question de la nourriture était plus que légitime. L’aveuglement de son aîné ne finissait pas de la faire bouillir. Elle n’osa se rapprocher que de deux mètres francs.

« Nous ne sommes pas du bétail ! » larmoie t-elle de rage. Il croit la sentir en ses veines, lui aussi, alors que sa voix se met à gronder tel un début d’orage. « Ophélia, il suffit. »

Chose qu’elle prit à cœur et, piquée à vif, elle tourna les talons pour disparaître dans les entrailles souterraines sans piper mot.

Un jour, elle y arriverait. Ce jour-là, elle l’espère, il ne sera pas trop tard.

***


Le reste de la journée durant, elle n’a pas daigné imposer à nouveau sa présence.
Le reste de la journée durant, il n’avait pas daigné bouger de son fauteuil, comme gelé dans des fanges contradictoires.
Force est de constater que personne n’avait eu besoin de lui : il aurait été rapidement dépêché au Ministère si tel avait été le cas, qu’il fasse jour ou pas. De fait, il était resté seul avec sa balafre immonde sur le visage, ramené au point de départ à chaque fois que ses pensées lui susurraient l’idée d’un exode.
Joyeux anniversaire mon bichon, faisait déjà la voix de Prewett Sr dans son esprit, s’invitant comme une pincée de romarin dans sa soupe sanguine. Il ne parvient même pas à décrocher de l’éventualité qu’il apparaisse d’ici peu, à lui roucouler quelques propos tantôt frivoles, tantôt dignes d’intérêt.

Est-ce que sa fille serait capable de le quitter pour rejoindre le rang des traîtres ?

Est-ce que lui-même était capable d’un tel affront au pouvoir ?

Un craquement se fait entendre et seuls ses yeux bougent dans la direction dite. Puis l’odeur de la magie, la voix — ou plutôt sa voix, comme il avait pu s’en douter. Plus rien n’irait l’étonner à ce stade, sauf peut-être les propos qu’avait pu tenir son Handler en public dernièrement.
Il ne lui répondit pas et le laissa trouver la salle principale de lui-même, comme il pouvait en avoir prit l’habitude. Le chemin était pavé de chandelles et la salle, elle, si peu éclairée qu’un non-maudit en distinguerait très mal les traits du vampire.

Pas le temps de le saluer — en aurait-il seulement eu le réflexe, ce soir ? — qu’il lui assène quelques phrases à froid; et ce n’est pas celles auxquelles il s’attendait. « Hey, mon grand, tu te rappelles la bouteille de whisky pur feu que je t’avais fait amener ? » Laquelle ? Il y en avait eu deux. Devait-il seulement le lui rappeler ? Il ne se souvenait même pas de son repas d’hier. « Tu sais, celle de la fabrique dans laquelle j’ai… dans laquelle j’ai investi un peu trop de Gallions au mauvais moment… » Pour ne pas changer de ses habitudes. Que souhaitait-il en faire ? L’ouvrir pour lui ? Il était diablement bien apprêté ce soir, et il doutait que ce soit pour lui faire plaisir. Il s’apprêtait donc à sortir — et ce serait certainement sans lui aussi. « J’me disais que de toute façon, c’est pas toi qui irais la boire, donc… autant que bibi s’en charge, tu crois pas ? » les sourcils du géant se froncent presque imperceptiblement alors que sa tête se penche aussi légèrement sur le côté, l’œil capté par l’homme debout en face de lui. Il tentait de comprendre. D’intégrer. De digérer, même. Se moquait-il de lui ? Il n’en serait pas à la première, et Langford savait pertinemment que le premier degré était celui qu’il préférait malgré lui. Reprendre un cadeau ? C’était d’un mauvais goût.

Siegfried ne parvient pas non plus à le détester lorsqu’il laisse son œil courir sur sa carcasse. Il n’a toujours pas bougé de son siège.

« Vous avez donc besoin de ça pour déterrer de pareilles idées, Langford ? » ceci aurait expliqué cela, dirons-nous. Ça en aurait presque rassuré le prince, s’il n’avait pas été aussi blessé par ce qui avait pu franchir la barrière de ses lèvres jusque là. Saura t-il saisir l’anguille qui se cachait sous la roche ? Si l’intuition du duc s’était affirmée en l’instant, il n’était pas à l’abri pour autant d’une erreur. La statue de chair froide tira un pan de sa longue veste pour aller chercher, dans une poche intérieure, une fiole de sang qu’il déboucha de son pouce et son index ; laissant tomber son liège au sol. Il en vida le contenu cul sec et n’ajouta rien.

Son vampire favori avait tout l’air de lui faire une scène, là, ce tourmenté derrière ses grands airs de gargouille. Ce n’est qu’après un laps de temps certain qu’il finit par lui livrer l’information tant désirée. « Angle nord, à hauteur de rat. » ajoute t-il, vexé, seul moyen à peu près correct de lui indiquer où se trouvait lesdites bouteilles de whisky. Nichées dans un creux de mur souterrain, près d’elles reposaient deux verres de bonne facture. Il n’y avait plus qu’à.

Quand lui annoncerait-il que tout ceci n’était qu’une vaste blague ? Il ne lui avait même pas souhaité le fameux bon anniversaire mon bichon, ce qui, malgré l’amertume que ces mots avaient pu lui laisser les premiers jours, se retrouvait à en éprouver le manque. Trois choses qui s’accumulaient, quatre même, et c’était sans compter cette rune qu’il s'efforçait de dissimuler dans la quasi-obscurité des lieux. Peut-être partagerait-il cette bouteille avec lui, finalement. « Sortez-en deux, » indique t-il, plus bas et avec assurance, alors que Ford venait de se redresser avec son cadeau rapatrié, « Ne me toisez pas de ce drôle d’air, Ford, vous avez déjà vu pire venant de ma personne. » et il n’aurait certainement pas besoin d’aller dans les détails, les cadavres satellisés pendant leurs missions avaient suffisamment marqué son esprit pour les décennies à venir.
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MessageSujet: Re: dein atem kalt + siegford   dein atem kalt + siegford EmptyDim 15 Sep - 19:39
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Tu tendais déjà le nez, histoire de discerner le moindre indice sur où un vampire presque bicentenaire pouvait stocker une bouteille de whisky dont il n’avait guère besoin. C’est qu’on n’y voyait comme dans le cul d’un troll, ici. Peut-être une raison supplémentaire à ton désintérêt pour ces lieux ; Siegfried t’y voyait mieux que tu ne l’y voyais. C’est qu’il fallait au moins que les gens te prennent pour un ivrogne, pour expliquer pourquoi tu avais tendance à faire de longues fixettes sur le visage impassible et splendide de ton vampire.
Ceci dit, avec le temps, tu avais développé une nouvelle excuse ; si tu passais ton temps à lui reluquer la trogne, c’est parce que le bougre ne laissait quasiment jamais rien transparaître de ses émotions. Qu’il ne te sorte pas le prétexte de sa malédiction ; le Bagshot était vampire depuis quelques mois seulement, et il était toujours aussi facile à lire. Non, l’impassibilité était propre à Siegfried ; mais il en fallait plus pour te décourager. Ainsi, en dix ans, tu ne savais certes toujours pas un mot du langage des signes, et peut-être une insulte et demie d’espagnol ; en revanche, tes efforts avaient davantage payé en traduction des crispations imperceptibles du visage de l’hybride adoré.

Mais dans le noir, ça allait être difficile. Alors pour l’instant, son amertume te glisse dessus comme les reproches du reste du monde. « Quelles idées, Sid ? J’te signale que jusqu’à présent, investir dans le firewhisky a été de loin mon idée la moins capillotractée ! C’est vrai, quoi ? » Tu laisses ta question en suspens, tandis que Sid t’indique finalement où trouver la fameuse bouteille. C’est que, de son côté, l’animal est passé maître dans l’art de caler sa réplique entre tes courts temps morts. « Qui aurait pu imaginer que le Lord allait mettre tout le monde au régime sec ? » Tu as fait volte-face, et ta voix continue de résonner, plus caverneuse que jamais, alors que tu te tortilles pour extirper bouteille et verre. « C’est quand même une entreprise risquée, quand on sait à quel point la haute picole ! Tiens, rien qu’à voir les soirées de l’ASA- » « Sortez-en deux. »

Tu t’arrêtes net, te redresses, levant les deux verres coincés entre tes doigts, un sourcil haussé. Depuis quand il buvait, le bichon ? « Oh, tu sais, pas besoin de faire semblant, mon grand ; depuis que la petite de Diego a sorti la brioche du four, je m’habitue à me soûler tout seul… » Pourtant, le baron sanglant maintient ton regard, glaçant, et qui, pour une raison que tu ignores, te tiédissait pourtant les entrailles.
Tu arrives finalement à sa hauteur, où une bougie éclaire son visage de marbre. Tu t’assois nonchalamment sur l’accoudoir de son fauteuil au moins aussi vieux que lui, et lui passes les verres. Ton visage grimace soudainement, et on sent que tu es désolé, pour de vrai, cette fois. « Roh par Merlin, je me ferai jamais à votre nouveau tampon, là. » Tu claques la langue, lèves le menton pour l’inviter à faire de même, histoire de mieux constater les dégâts. « C’est vraiment une idée finie à la pisse de troll. » Tu secoues la tête, ravisant par la même l’idée de lui toucher le visage, malgré votre proximité. Tu verses une rasade plus que conséquente dans chacun des verres, récupères le tien, le faisant tinter au passage contre le sien. « Elle a dû être contente, la petite, quand elle t’a vu avec ça… Ça t’a pas fait trop mal, au moins ? Au QG, on lui prête à peu près tous les types de douleurs… » T’as le nez dans ton verre, et on ne voit presque pas, les ailes de ton nez qui palpitent, à l’idée que son visage soit désormais ainsi marqué. C’est qu’à force de lui coller au train, tu oubliais régulièrement qu’il ne valait guère mieux qu’un loup-garou ou un autre vampire, aux yeux de la société.

Et c’était là que régnait toute l’ironie du sort, apprêté que tu étais à aller passer la soirée avec ceux qui étaient sans aucun doute à l’origine de cette mascarade. « Si ça peut te rassurer, bichon, ça fait r’sortir la couleur de tes yeux, hé. »
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MessageSujet: Re: dein atem kalt + siegford   dein atem kalt + siegford EmptyJeu 24 Oct - 22:01
Il l’avait rarement vu aussi angoissé, et c’est dire s’il avait pu déjà se dévoiler au duc sous un certain nombre d’angles.
Et comme il aurait pu s’en douter, les sous-entendus lui passent sur la couenne comme la brise londonienne à l’arrivée de Mabon. Le poids sur ses épaules s’alourdit à chaque mot prononcé par son compagnon de début de journée - soirée - et Siegfried ne cherche pas son contact, ni visuel, ni charnel ; dressant à lui seul un rideau de fer. De fait, la frustration creuse : il parle, ne s’arrête pas, plus qu’à l’accoutumée croit-il même, ce qui était bel et bien le signe d’un malaise. Lire en lui était devenu aussi simple que d’invoquer une ombre sur du papier magique. De vains efforts de dissimulation puisqu’au final, il n’y voyait qu’un homme blessé.

Peut-être se disait-il la même chose à son égard ?

Il ne veut pas le savoir.

« Oh, tu sais, pas besoin de faire semblant, mon grand ; depuis que la petite de Diego a sorti la brioche du four, je m’habitue à me soûler tout seul… » outre le fait qu’il n’ait pas saisi la métaphore de la brioche et du four - le choc des générations, certainement - il n’eut pour seul réflexe que d’aller chercher ses yeux dans un pénible élan de lassitude, glacial. Le message fut correctement traduit contrairement aux autres, et c’est avec la fameuse offrande qu’il vint à lui.
Avant qu’il ne daigne poser son fessier sur le bras de son fauteuil, son poignet s’était doucement brisé, main entrouverte. Les bonnes habitudes ont la vie dure, à s’être fait servir le clair de son existence. Il réceptionne son dû et… « Roh par Merlin, je me ferai jamais à votre nouveau tampon, là. » S’efforçant d’apaiser ce feu intérieur qui ne demandait qu’à prendre davantage, il se contenta de lorgner ailleurs que dans sa direction, laissant le loisir à l’animal de lui reluquer la balafre. Tout mais pas ça. Le sujet est autrement plus épineux que n’importe lequel autre, aujourd’hui. « C’est vraiment une idée finie à la pisse de troll. » les sourcils qui se froncent légèrement, un regard qui forcit. Était-ce seulement la seule ? Triste constat. Que de mensonges, se dit-il. L’homme garde son sang-froid autant que possible, il peine, cela se ressent dans son regard, cette pression de ses mâchoires dangereuses l’une sur l’autre.

Le vampire hume alors l’alcool qu’il lui sert, sans grand intérêt. Son œil trop clair se perd dans les reflets du liquide qu’il incline doucement, se laissant dans sa contemplation, emporté dans une transe légère. Il ne sait pas quelle pensée est la plus douloureuse :  trahison ; destruction ? Leurs verres tintent l’un contre l’autre, rompant la moindre poussée décisionnaire qui aurait pu le prendre. Même avec tout le sang-froid du monde, il n’avait réussi à éloigner ses ruminations morbides à son égard. Ni même les autres.

« Elle a dû être contente, la petite, quand elle t’a vu avec ça… Ça t’a pas fait trop mal, au moins ? Au QG, on lui prête à peu près tous les types de douleurs… » était-il en train d’insinuer qu’il n’était pas capable de supporter la douleur ? Pire, qu’il se préoccupait vraiment de lui et de son intégrité ? Ce soir ? Après avoir osé oublier sa fête des mémoires de naissance, qui plus est ? Après ce  discours imbuvable en l’honneur des bourreaux d’hybrides ? Invraisemblable.
Plus les mots s’alignent, plus les maux s’intensifient. Siegfried est prêt à lui céder sa propre confusion, raison pour laquelle il ne parvient pas à se jeter sur lui sans autre forme de procès. Le doute le corrompt, le malaise aussi — et il l’alimente par son silence. Ça ne va pas.

Alors, par dépit, il siffle le contenu de son verre d’une traite, tout comme la fiole qui avait pu être descendue un peu plus tôt. Il lui retend le récipient vide pour qu’il le resserve, mais il lâche la goutte de trop, et pas dans son verre. « Si ça peut te rassurer, bichon, ça fait r’sortir la couleur de tes yeux, hé. » il jette ce dernier comme un caillou sur le mur, les bris s’éparpillent dans un fracas et le duc, désormais dressé sur ses jambes, lui assène un vilain regard de front, tel le rapace prêt à piquer. Un rapace dont le blanc des yeux a rougi sous l’émotion vive qui lui incendie son cœur tiède. Sa langue griffe dans sa langue natale, canines dehors, « Assez. »
Le ton de son Handler, bien qu’ayant l’air désolé, n’avait pu lui suffire. Pas après pareille journée.

Il fuit son regard un instant, comme pour laisser s’échapper ses pulsions de mort et de sang, puis laisse sa carcasse gigantesque se rapprocher d’un demi-pas, (il suffisait bien), pour revenir vers le sorcier, doucement, tel le serpent. Sa main va chercher la sienne, lui ôte son verre, sans précipitation aucune, sans ouragan de colère expresse. Comme si l’éclat contre le mur n’avait été qu’un épanchement bref, presque maladroit, regretté. « Ne mentez pas, il se corrige en se traduisant en anglais pour se faire comprendre, se réchaufferait presque les doigts sur les siens durant l'opération, ne mentez pas, » sa cuisse frôlant de près la sienne ; il le sonde des yeux - et force est de constater qu’avec cet angle, le visage du vampire est beaucoup plus distinct. Il le prévient, il s’apprête même à recevoir une décharge au niveau de sa rune de contrôle, et cette possibilité l’importe peu à ce stade : pire, elle ne ferait que confirmer ses propos.

« Était-ce votre idée ? » le verre confisqué ne bouge pas d’entre ses doigts de géant, tant que les mots - maux - ne sont pas tous sortis, tant que le voile d’aigreur enserre son âme confuse. Un zeste de paranoïa serpente en lui et fait fourcher sa langue un peu plus, il précise ses propos. « Cette abjection. Elle vous ravit ? » ses sourcils se sont froncés légèrement, son regard qui reprend ses couleurs habituelles semble saigner d’un nectar invisible. Affliction. « Répondez. » en ses lèvres froides, entrouvertes, prêt à ajouter quelque chose, se refermèrent à l’en faire disparaître l’aiguisé de ses canines. Il avait tout l’air de lui faire une scène avant d’aller à l’abattoir. Mais lequel des deux était l’animal à sacrifier ?
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MessageSujet: Re: dein atem kalt + siegford   dein atem kalt + siegford EmptyDim 24 Nov - 11:28
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Ton petit compliment n’a pas l’air de réchauffer l’ambiance. Ou alors elle l’embrase, puisque Sid jette subitement son verre contre le mur le plus proche. Bondissant alors de ton accoudoir de canapé, tu restes debout, alerte. Puis, sans se départir de sa délicieuse langue natale, Sid te somme de te taire. On ne sait pas si c’est le ton incisif de sa voix ou tes quelques bases en allemand à force de traîner dans ses pattes, mais tu comprends ce qu’il te dit, et il n’a pas à te le demander deux fois. Le rapport de force inversé dans votre dynamique de handler et de hound aurait de quoi faire pâlir de rage et de honte Kalen Yaxley.

Ton vampire détourne le regard, tu vois sa mâchoire palpiter sous sa peau transparente, comme s’il se retenait de te sauter à la gorge, et certainement pas pour te faire des bisous dans le cou. Si tu n’étais pas déjà aussi allumé de la bouteille, tu réaliserais sans doute le danger qu’il pouvait présenter pour un simple sorcier comme toi ; après tout, le triangle balafré sur son visage, c’était précisément à l’initiative malencontreuse de l’un des siens qui avait pas su se tenir.
Il s’approche, te prend ton verre des mains ; pendant quelques secondes tu le gardes serré, ses doigts s’enroulent autour des tiens, ils sont glacés, à l’inverse de ta paume moite de l’émotion. Certain de ton manque critique de volonté, il ne se presse pas pour arracher ton bien, pesant.
Tu peux voir ce qui se passe sur son visage, même si jusque là, tu zyeutais davantage ton verre pris en otage, attendant sans doute avec appréhension le moment terrible où ton vampire déciderait de lui faire partager le même sort qu’à son prédécesseur. Les émotions sont infimes sur sa face de marbre. Un buffle comme toi n’aurait normalement eu aucune chance d’y déchiffrer quoi que ce soit. Mais peut-être que tu tiens vraiment à lui, ou alors que tu es habitué à lire la déception sur la mine de tes proches ; ainsi, son souffle au ralenti, glacé, et ses yeux transparents, comme luisants de larmes qui n’ont pas dû couler depuis plusieurs siècles traduisent le chagrin et surtout le dépit qui agrippent Siegfried. A tes yeux, un vampire, plus que dangereux, ça a l’air froid.

Il se met alors à t’accuser d’avoir gravé cette marque sur sa figure. L’idée te paraît si absurde que tu ne la captes pas aussitôt. Tu lèves enfin les yeux vers lui, sidéré, terrifié même, qu’il puisse te penser capable d’une chose pareille. « Quoi ? » Tes yeux clignotent d’incompréhension. C’est que tu es du genre à réfléchir peu, d’où tes agissements douteux, alors tu avais du mal à discerner jusqu’où la pensée tourmentée d’autrui pouvait aller. « Ne sois pas ridicule ; je n’étais même pas à la réunion où ils ont initié le projet ; il y avait un match de Quidditch et- » Une fois de plus, tu étais sur le point de te dérober par des pirouettes bavardes quand l’évidence te saute à la tronche comme la lumière au visage de Sid. « Oh. » Tu restes éberlué un instant, tandis que tous les morceaux se mettent peu à peu en place. « Oh, ok, je vois le problème… »

Ta langue claque, tu soupires. Tu lâches finalement la prise sur ton verre, l’abandonnant définitivement à Sid et à ses doigts qui se refroidissent aussitôt, pour te masser furieusement les sourcils. « Ecoute, Sid, l’ASAP, c’est juste pour la frime… » Tu avais déjà eu cette conversation avec Mona qui refusait catégoriquement de se présenter à ton bras à chacune des réceptions organisées par les rageux de l’hybride.
C’est que tu es du genre à réfléchir peu, alors effectivement, tu n’avais pas fait attention aux répercussions émotionnelles que ton enrôlement dans ce cercle des puristes pas si anonymes avaient pu entraîner sur ton hybride de compagnon. Dans un premier temps, tu ne l’avais tout bonnement pas mis au courant. La nouvelle était tombée comme un rocher dans son potage au détour d’une pause à midi. Et depuis, tu t’étais dit qu’il te connaissait assez pour savoir que toutes ces sornettes, tu t’en tamponnais le steak de dragon avec une pantoufle. « C’est des conneries, tout ça ; c’est juste parce que ça fait bien socialement parlant, tu vois ? J’aurais pu tout autant m’inscrire à l’amicale des bouffeurs de dragons ! » Et il aurait peut-être mieux fallu pour les beaux yeux de Sid que tu ailles effectivement croquer du lézard ardent, grand bien leur fasse.

« Sid ; regarde-moi » oh, il te regardait déjà très fort. L’urgence était telle que tu passes ta main dans sa nuque, l’y plantant pour l’empêcher de se défiler, ou peut-être bien pour t’empêcher toi de te casser. « J’y crois pas, à ce qu’ils racontent, ok ? Ça fait dix ans qu’on traîne nos guêtres ensembles ; je sais que tu m’ferais aucun mal. » Tu appuies ta vérité d’un haussement de sourcils, attendant son consentement. C’est que désormais, tu n’étais plus sûr de rien, et tu voulais t’assurer qu’il était toujours dans cette optique-là. « Si ça tenait qu’à moi, c’est sur les cons que je la collerais, cette foutue marque… » De ta main encore libre, tu trempes un doigt dans le whisky confisqué et traces un triangle sur ta joue droite. La boisson est incolore, mais aux reflets de la bougie, l’humidité scintille. « Tiens, voilà, ça m’paraît plus logique »

Bon, on pouvait applaudir l’initiative, mais tu n’avais visé juste que de moitié, puis qu’il restait tout de même l’oubli de son anniversaire. Mais en même temps, pour quelqu’un qui n’est pas du genre à réfléchir beaucoup, c’était déjà un exploit.
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MessageSujet: Re: dein atem kalt + siegford   dein atem kalt + siegford EmptyMer 29 Avr - 16:21
La scène qui file devant toi paraît surréaliste. Le moindre froissement sur ses traits sont disséqués, interprétés, mal d’ailleurs pour la plupart, le ressentiment te mordant encore la gorge et les membres. Ce qui aurait pu être du pain béni se traduit pourtant comme les prémices d’une chute. Ses yeux papillonnent un peu, il a l’air perdu, se raccroche à un wagon, et même là il n’a pas l’air de comprendre ; encore moins l’impact de chacun de ses mots — et ça a l’air réel, tristement réel, même lorsqu’il ose te dire que tu es ridicule dans ton jugement.

Tes doigts sont les seuls à tenir le verre rescapé et tu ne peux toujours pas te détacher de cette accablante projection. Projection de tes craintes, car oui, même un homme tel que toi, marchant dans une presque-mort, en nourrissait encore. Un festival d’émotions que tu vois là sous tes yeux - et tu n’aspires même qu’à te concentrer sur les siennes, tant tes ébullitions internes sont, elles, impitoyables d’ardeur.

Ridicule.

« Oh, ok, je vois le problème… » avait-il enfin été touché par la Grace ? L’essentiel du problème reposant à lui seul dans la communication, très certainement. Une pièce cruciale du puzzle que vous étiez encore incapables d’évaluer, ni de corriger. Tu avais pourtant fait des progrès considérables depuis que l’on t’avait offert le bras de ce Handler au sein de la brigade. Pire lorsque vous aviez passé un certain cap dans votre relation.
Les zones d’ombre, toujours présentes. Évidence.

« Ecoute, Sid, l’ASAP, c’est juste pour la frime » et tu te demandes à ce moment précis pourquoi tu es encore là à l’accueillir entre tes murs froids. Pourquoi tu continues d’y croire. À tout ça. À vous. Ton regard a l’air de se briser alors que tes sourcils se froncent imperceptiblement. Sous ton cuir à l’allure de pierre froide, tu bous. Et cette fois, tu t’aperçois d’un filon instable. La douleur qui pèse là où tu t’es juré de condamner toutes tes portes : au coeur.

Mensonge.

« C’est des conneries, tout ça ; c’est juste parce que ça fait bien socialement parlant, tu vois ? J’aurais pu tout autant m’inscrire à l’amicale des bouffeurs de dragons ! » à tes yeux cela revient à la même chose, les dragons étant de nobles créatures aux yeux des von Wittelsbach, qui depuis toujours se sont refusés à les traquer pour leur sang, leurs écailles ou leurs glandes à flammes. Quel goujat. « Sid ; regarde moi » mais tu le regardes déjà, d’une intensité telle que l’on pourrait être amené à se demander si tu ne pouvais pas lire en lui.

Force est de constater que ce n’est pas vraiment le cas, puisque tu continues à t’imaginer qu’il puisse vouloir ta tête. La main qu’il leur offre, le bras qu’ils lui prendront. Il ne suffit parfois que d’un pas dans la mauvaise direction pour sceller un destin. Beaucoup d’autres avant lui y ont goûté, et Dieu seul sait à quel point tu en as passé au fil de ton épée.

Ton pouls filant te pique jusqu’à ta carotide et tu le laisses aller chercher ta nuque là-haut, te maudissant aussitôt de l’avoir laissé faire ça, de l’avoir laissé te blesser là où personne n’aurait osé. Tu as conscience que tu lui donnes du pouvoir en restant passif et ce délicat moment ne fait qu’engraisser l’ogre du regret et t’encager dans ton affect. « J’y crois pas, à ce qu’ils racontent, ok ? Ça fait dix ans qu’on traîne nos guêtres ensembles ; je sais que tu m’ferais aucun mal. » tes lèvres ne se descellent pas alors que tout dans ton regard l’alerte d’une certaine perplexité, d’un doute, celui qu’il aurait dû avoir, depuis le début, plus fort encore aujourd’hui, comme tous les autres. Les vôtres, bien que maquillés de superbe, n’ont pourtant pas grande noblesse une fois affamés — ce que le régime du Lord se complaisait à creuser.
Alors oui, toi aussi tu aimerais y croire, viendra pourtant un jour où tu n’auras plus le choix.
À moins que le Roi maudit ne perde le chef…

Ton silence abyssal consume toutes tes chances de te ressaisir, en plus de donner raison à Prewett, qui commence à peine à se rouler dans sa propre farine. Il y croit. Il y croit tellement. Tu regrettes de ne pouvoir en faire autant.
Il te faudra un moment…

« Si ça tenait qu’à moi, c’est sur les cons que je la collerais, cette foutue marque… » alors commence par toi-même, te dis-tu ; et comme le prolongement de ta pensée, l’animal trempe ses doigts dans ton - son - vôtre (?) verre pour dessiner un triangle collant d’alcool sur sa joue. « Tiens, voilà, ça m’paraît plus logique » et tu te surprends à le regarder autrement. Tous ces efforts… pour rattraper… quelque chose… toi ?

Encore à moitié encagé dans tes croyances limitantes à son sujet. Ton ego se bats dans les coulisses, contre une tempête émotionnelle qui ne transparaît que dans le voile étrange qui s’abaisse devant tes yeux. Yeux d’un bleu délavé, trop clairs, incapables de cligner - tu ne l’as pas lâché une seule seconde. Tu es faible de ce contact qu’il maintient. Tu es faible d’affection à son égard.

Un seul mot s’échappe, ton souffle froid allant lui écorcher doucement le visage.

« Ridicule. »

D’une violence inouïe, d’autant plus désagréable à entendre de ton accent.
Et pourtant. Tu ne t’es pas défait de cette main, tu ne l’as pas sommé de partir avec l’autorité naturelle que l’on te connaît que trop bien. Tu le laisses demeurer. À tes côtés. « Je ne crois que ce que l’on me prouve. » par des actes. Disciplinés. Passionnés. Indiscutables par essence. Inutile de préciser que pour toi, tu n’avais eu droit qu’à un feu d’artifice sans réel intérêt. Ton mental tente de s’en persuader, ton cœur ayant été bien moins insensible que ça. « Vous êtes doué pour les palabres, Ford. » peut-être n’était-il doué qu’à ça, finalement. À t’aveugler d’illusions. Tu les goberais avec déraison.

Et puis, quant bien même, n’est-ce pas ce que tu as toujours fait de ta vie, toi aussi ? Entre gravures magiques, illustrations et poèmes tantôt doucereux, tantôt écorchés, n’as-tu pas fui la réalité ? L’êtes-vous autant pour aimer ? penses-tu si fort que tu en aurais presque mal au fond de tes orbites.

Tu lèves un peu plus son verre entre vos deux carcasses, tu lui fais presque miroiter une offrande, mais tu portes la coupe à tes lèvres. Et tu bois. Le goût est immonde. Il n’y a que le sang qui te ravisse. Le sang de vélane, béni des anciens dieux. Ces quelques instants paraissent interminables, tu ne parles pas, tu laisses ton regard dans le fond de ce verre que tu as volontairement laissé à moitié vide - ou à moitié plein, selon jugement et interprétation. Tu lui proposes vraiment, cette fois, vos regards à nouveau soudés dans un silence qui ne crie pas mais qui signifie tout.

Quand il se met à boire à son tour, le son de ta voix résonne à nouveau.

« 130 ans. » ce n’est pas lui qui irait s’en rappeler, toi non plus d’ailleurs. Cette information, tu l’as dénichée des lèvres de ta propre fille. Il n’y a qu’elle pour daigner encore compter. Elle qui t’a tourné le dos en ce jour que tu as pourtant toujours détesté fêter. Ces banquets macabres te reviennent en mémoire… et ce visage, de haine et d’horreur, Elise. Tu chasses cette image d’une inspiration nasale plus longue qu’à l’accoutumée. « Cela fait 130 années d’errance interminables. »  le blanc du couteau enfoncé, enfin. Et vous osez, siffle encore ton ego blessé contre tes tempes. Tu fais un demi-pas en arrière, à moitié dépité, mais vraisemblablement calmé.
« Vous devriez rentrer. » ou plutôt aller parader avec ces singes décérébrés de l’ASAP. Pour frimer.
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MessageSujet: Re: dein atem kalt + siegford   dein atem kalt + siegford EmptyMar 22 Sep - 12:07
dein Atem kalt, so jung und doch so alt
ft. sid
Tu essuies ton index contre la jambe de ton pantalon, plutôt fier de ta petite idée. Le whisky sèche sur ta joue lorsque Sid conclut, de son côté, que ta tentative de réconciliation est tout bonnement « ridicule ». Tu fronces les sourcils, la lèvre supérieure un peu retroussée d’incompréhension. Tu savais que l’animal parlait peu, et que quand il le faisait, c’était armé d’une franchise accablante -une tactique chaudement recommandée pour quiconque voulait partager un bout de sa vie avec toi. Et pourtant, ça te fait comme l’effet d’une masse. Tous les jours on pouvait t’envoyer balader, rabaisser tes mauvaises idées, prendre tes initiatives pour la connerie du siècle. En somme, tu étais habitué à ce qu’on t’envoie balader. Mais peut-être que cette fois, tu croyais vraiment avoir visé juste ; ou peut-être que les refus de Sid étaient plus douloureux à encaisser, du fait que son avis comptait pour beaucoup, pour ne pas dire qu’il comptait pour tout (même si tu ne le suivais pas forcément, hein, on ne change pas cinquante ans de mauvaises habitudes comme ça).

Tu sais même pas ce que ça veut dire « palabres ». Tandis que Sid lève de nouveau son verre, tu le regardes, l’oeil naturellement humide et la figure affaissée, en peine. Tu voudrais répondre quelque chose de fin, protester. Lui assurer que c’est vraiment ce que tu pensais, que c’était vrai, pour une fois. Que tu pensais vraiment que l’ASAP, c’était un tissu de conneries, que tu ne l’avais jamais considéré comme inférieur à toi. Que t’en as ras la tignasse de cette société fondée sur la terreur qu’était censée inspirer les types comme lui. Qu’il n’y avait pas pire stratégie que de faire travailler des vampires et des loups-garous au sein d’un gouvernement anti-hybrides. Parce que c’était autant d’occasions que de démentir qu’ils étaient différents, qu’ils étaient dangereux. Les dégénérés sang-purs n’avaient rien à leur envier, parfois, en termes de cruauté.
Tu l’avais remarqué, ça. On l’aurait pas cru, bien entendu, à te voir vautré dans les bureaux, avec ton sandwich au hareng… Alors, peut-être que tu espérais que Sid avait remarqué que tu avais remarqué…

Mais malheureusement, il ne croyait que ce qu’on lui prouvait. Et à part que t’aimais les déjeuners malodorants et les meetings anti-hybrides, tu ne lui prouvais pas grand-chose. Tu choisis assez mal tes agissements, sans parler de tes engagements…
Tu le regardes boire, désolé et désolant. Tu fais très rapidement de la peine, quand on ne sait pas encore ce dans quoi tu t’es fourré. Tu sidères et tu effares. Tu sais pas encore combien de temps Sid va lever les yeux au ciel.  
En ces temps, Mona était encore là, alors il faut croire que tu ne répondais plus de rien.

Tu prends son verre des mains comme il te le tend. Le whisky aurait pu faire fausse route lorsque ton vampire se remet à parler, sous-entendant enfin la raison première de son souci. Tu aurais dû raccrocher les wagons à ce moment précis là, quitte à ce que la stupeur te fasse lâcher ton verre. Tu aurais dû t’exclamer, te taper la tête du plat de la main et te jeter à ses pieds, salissant ton costume que tu ne comptais même plus exhiber au meeting.
Ça aurait dû se passer ainsi, dans les quelques secondes pendant lesquelles tu as vidé ton verre.
Sauf que la vieillesse, la fatigue, l’ivresse mais surtout la bêtise aidant, tu n’as compris ça qu’après qu’il se soit reculé en prenant congé. Tu regardais alors le fond de ton verre, processant les instants passés. Et merde. Tu relèves la tête. C’est trop tard, maintenant. C’est trop tard pour s’excuser ? Tu aurais dû lui demander pardon avant. Tu aurais dû lui souhaiter son anniversaire. Tu aurais dû annuler ta soirée à l’ASAP. Tu aurais dû deviner avant qu’il n’ait à t’expliquer, patiemment, comme à un jeune enfant.
Tu comprends toujours tout trop tard. Pour Moira. Et puis, dans quelques mois, pour Mona. Et Sophia. Diego, que tu comprendrais sans doute jamais.
« J’avais pas comp- » Allez, c’est trop tard, maintenant.

Tu soupires, reposes le verre sur le rebord d’une meurtrière, resserres le noeud de cravate et aplatis une mèche rebelle. « Bon anniversaire, Sid » et de disparaître dans un transplanage brouillon, le triangle rouge de ton vampire imprimé sur ta rétine jusqu’à la fin de la soirée.
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