BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

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MessageSujet: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptyVen 2 Aoû - 17:04
Alecto Carrow
Ce n’était pas la première fois qu’il fixait la porte du bureau d’Alecto Carrow avec ce regard-là. Le regard de celui qui devait se retenir de faire une grosse connerie.
De fait la peur l’avait assez souvent détourné de son objectif. Pendant plusieurs semaines, il était venu là, quand il savait la directrice occupée ailleurs, et avait regardé le panneau de bois comme s’il s’agissait d’un ennemi particulièrement agressif. Sans jamais s’en approcher. Une fois, il avait essayé, quelques pas en avant, simplement, puis avait posé sa main sur le bois, à la recherche d’une trace magique qui pourrait indiquer que la pièce était puissamment scellée. C’est là qu’une petite voix dans son dos l’arrêta. Kadja, une gamine de onze ans, à peine, qui le regardait avec des yeux immenses : « Monsieur Harris ? Vous attendez Madame la Directrice ?Je… C’est ça.Elle est dans les sous-sols Monsieur. » Cela suffit à faire glisser des frissons tout le long de son échine. Il haussa les épaules et s’écarta de la porte : « Très bien. Tu devrais retourner à la bibliothèque Kadja. Et réviser quelques leçons. » Il essayait toujours d’avoir l’air plus ferme qu’il ne pouvait l’être. C’était trop facile, cependant, de faire plier les gamins terrorisés : « Que je ne te reprenne plus à rôder comme ça. » Elle avait filé, en murmurant des excuses. Alden, pourtant, ne punissait que rarement. Et encore plus rarement de façon physique. Il les faisait copier, et copier, et copier pendant des heures, en justifiant cela par un désir de leur faire rentrer plus profondément encore l’idéologie du gouvernement face à une équipe pédagogique plus prompte à envoyer des sorts punitifs qu’à avoir recours à des vieux trucs de profs des années cinquante. Moins d’une dizaine de fois il avait été forcé à lever sa baguette sur un gamin, il les entendait encore dans ses rêves, cependant.
C’était, ainsi, vraiment difficile de se dire qu’il était là pour les sauver. Il avait bien l’impression du contraire parfois. S’il mourrait maintenant, on se souviendrait de lui comme d’un collaborateur, pire un homme qui a activement cherché à participer à cette société. Et dans le pire secteur possible.
Il fallait ouvrir cette porte.

Il était terrifié. Un peu trop intelligent pour que la cascade de conséquences ne lui vienne pas à l’esprit. Les gamins prendraient. Ou bien lui. Il ne savait pas quel était le pire.
Le simple fait qu’il hésite le rendait malade. Il était là pour les gosses, et pourtant depuis le début il ne faisait que se protéger au nom d’une couverture inutile.

Ce jour-là, il faisait chaud. La vague de chaleur qui durait depuis juin continuait de couvrir le pays, mais les températures restaient tout de même tout à fait supportable, surtout pour quelqu’un d’habitué au climat du sud de la France ou de la Nouvelle-Zélande. Cependant, il transpirait quand il frôla la serrure du bout des doigts, après avoir vérifié qu’aucun gamin ne traînait dans les parages.
Il prit une lourde inspiration puis, n’ayant rien identifié de fort dans les marques magiques de la porte, se résolut à un simple informulé qui fit cliqueter le verrou. La porte s’ouvrit, et il la referma bien vite dans son dos. Il aurait aimé se dire qu’il pouvait encore renoncer, mais à peine eut-il entendu le claquement de la porte dans son dos qu’une voix le fit sursauter : « Oh, mais toi je t’ai déjà vu non ? T’es pas le prof de je ne sais quoi qui a démissionné ? »

C’était Amycus Carrow. Enfermé dans un tableau, mais présent. Bien présent. Conscient, à travers la mort. Et capable, sans aucun doute, de répéter à sa sœur qu’Alden s’était introduit dans son bureau.
Là, il était dans la merde.

Fort heureusement duper un homme comme Amycus Carrow, qui plus est réduit à son état de peinture grossière, n’était pas si compliqué. Alden s’était rapproché, le laissa parler, ne faisait que lui répondre d’abord du bout des lèvres, avant de se dire que cet imbécile était peut-être le meilleur moyen d’obtenir des informations, ou même une monnaie d’échange. Alden était prêt à beaucoup si cela lui permettait de se rapprocher d’une quelconque salvation. Amycus paraissait étrangement intéressé par les runes, avant que son visage ne s’éclaire de quelques couleurs, comme des traces de peinture rajoutées à la hâte : « Je connais ça. J’en ai avec moi.Vous avez des runes avec vous Monsieur Carrow ?Une amie de moi et ma sœur qui nous a fait ça. Vous savez, la chinoise. » Les yeux d’Alden se brouillèrent un instant, il dut retirer ses lunettes, les essuyer avant de trouver la force de répondre : « Oui… je connais Jae-Hwa. » L’idiot. Il eut une brusque envie de crever le tableau d’un coup de cutter pour lui peindre une carte de l’Asie à la place. « Tu me crois pas hein ? Tu penses pas qu’un type comme moi puisses comprendre ta matière d’intello hein ?Je ne me permettrais pas Monsieur Carrow. » Déjà, il regardait autour de lui, pour tenter de trouver une quelconque inspiration afin de trouver un moyen de faire taire le tableau sur son entrevue. Pouvait-on rendre une peinture amnésique ? Un objet avait-il une véritable mémoire ? La question devenait trop philosophique pour être prudente, il faudrait trouver autre chose, en attendant il meublait. Et Amycus faisait son show. « Tu peux regarder, si tu ne me crois pas. De l’autre côté de ma toile, voilà, derrière. » Alden s’était redressé, et maintenant regardait le tableau avec une attention redoublée : « Vous avez des vraies runes… dans votre tableau ? De façon physique ?Ah, je voyais bien à ta gueule que tu me croyais pas l’intello. Allez, mate ça. » Il s’exécuta, et découvrit derrière la toile des morceau de papier qui contenait, en effet, des runes. Mais pas que. Des idéogrammes qu’il avait déjà vu, même sans l’aide d’Amycus il aurait reconnu le style de Madame Rosier. Quant à l’utilité de ses runes… Ce qu’il comprenait ne l’aidait pas à saisir la totalité du schéma qu’il voyait étalé sous ses yeux, les idéogrammes lui étaient tout bonnement inconnu.
Quelque chose serra son cœur : ça il savait comment le déchiffrer. Ça, il pouvait comprendre. Et quelque chose que quelqu’un comme Alecto Carrow gardait aussi bien cacher pouvait être quelque chose qui aiderait les enfants. Il prit les papiers, les glissa soigneusement dans sa poche, comme s’il eut d’agit de parchemins datant de Ramsès II.
Il déchiffrerait ça. Il comprendrait. Il allait aider. Il allait faire quelque chose.
Il avait l’impression d’enfin respirer.

« Hey, tu les rends hein ! » Putain. Putain de merde. Alden n’était pas souvent grossier, mais là, c’était tout ce qui lui venait à l’esprit.
Non, il n’allait pas rendre un tableau amnésique.
Il pouvait le détruire, tout bonnement. Lui foutre une bonne couche d’acide sur la toile, le regarder se dissoudre… Il haïssait le frère au moins autant que la sœur, même s’il n’avait pas eu l’honneur de fréquenter Amycus plus que deux mois.
Le type, pourtant, pouvait avoir des informations utiles.
Pourquoi personne n’avait jugé utile de lui faire suivre une formation quelconque, avant de l’envoyer dans le feu de l’action ? Pourquoi l’Ordre n’avait-il pas une sorte d’école supérieur d’espionnage où il aurait pu étudier un peu avant d’en sortir avec un certificat ? Alden adorait les certificats, ça lui donnait de l’assurance.
Bon, du calme. De la réflexion. Tu as un QI supérieur à celui de tous les Mangemorts combinés. Réfléchis.

Quelques instants plus tard, il avait tracé dans la poussière quelques runes, autour du tableau d’Amycus, avant de sortir de sa poche une plume banale qu’il métamorphosa sans grande difficulté en petite cadre qui tenait dans la main. Il y dessina quelques runes rapides, avant de sortir sa baguette. Les lettres anciennes s’éclairèrent et Amycus pendant un instant eut les yeux trop brillants, teintés d’une peinture trop éclatante pour être naturelle. Il quitta son tableau, se retrouva enfermé dans le cadre. Quand les runes cessèrent de briller, il se mit à protester, à taper contre les rebords. Un coup de baguette lui effaça la bouche pour le faire taire, puis les yeux pour le rendre aveugle. Le visage du frère Carrow était effrayant, avec juste un nez au milieu de la face. Quelques traits de peintures lui lièrent les mains et les jambes. Voilà qui réglait un gros problème. Il passa sa main sur la poussière pour défaire les runes qu’il y avait dessiné avant de vérifier qu’il n’avait rien laissé dans le bureau.

En effet, il n’avait rien laissé. Il avait même pris le plus important.
Il quitta la pièce, la referma soigneusement. Se rendit dans sa salle de classe qui lui servait de bureau par la même occasion et utilisa un vieux sort Maori pour glisser ses trouvailles derrière un pan de mur, qu’il scella par la suite par quelques runes tracées sur la paroi du bout des doigts.
Il verra après le cours. Déjà les élèves arrivaient.
Il avait bien trop chaud, fit ouvrir les fenêtres, et tenta de se concentrer.

Il regrettait déjà son idiotie.


Dernière édition par Alden Harris le Dim 18 Aoû - 17:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptySam 3 Aoû - 18:46
Alden Harris
 
Alecto ne se rappelle pas avoir jamais autant détesté un emploi. Elle le fait pourtant, avec beaucoup d'application et de dévotion. D'ailleurs, elle semble bien être la seule personne -hormis son personnel- à mesurer les enjeux de cet établissement: en effet, c'est ici, à la DHS que l'on forge la future génération soumise aux véritables sorciers. Si cette société peut un jour s'enorgueillir d'avoir réussi à constituer un modèle viable et équilibré, ce sera en grande partie grâce au travail réalisé dans cet établissement. Parce que oui, que cela plaise ou non, c'est ici, à la DHS que l'on tue dans l’œuf, les potentiels futurs rebelles, avant même que l'idée de liberté leur traverse l'esprit.
Du moins, c'est l'objectif.
Et c'est une importante responsabilité, dont la direction constitue une certaine charge de travail.

Toute fois, si l'on avait pu croire que l'évasion du mois d'avril allait déclencher un vent de rébellion collective chez les élèves, cela n'avait pas été le cas. Depuis trois mois, les élèves de la Damoclès n'ont pas posé plus de problèmes qu'a l'ordinaire : soit quelques événements minimes tout à fait  gérables. La méthode Carrow avait une fois de plus fait ses preuves. Elle était très simple: plus de contrôles, davantage de punition, et de nouvelles leçons particulières.

« Très bien Louisa, quelles sont les trois grande règles de la société magique ? » Demanda Alecto. Louisa est assise sur sa chaise, maos son dos ne touche pas le dossier. Ses pieds sont ancrés au sol et ses mains sont posées sur ses genoux. Le bout de la baguette d'Alecto est posé sur sa nuque. Louisa est une bonne élève: à douze ans, dont six passés à l'école, elle a rarement fait preuve de relâchement. « Je t'écoute. » Fit Alecto en faisant légèrement pivoté sa baguette. « La magie est puissante. » Récite Louisa. Une pointe rouge apparait sur sa peau à l'endroit ou est posée la baguette. « Seuls les véritables sorciers en sont dignes. » Continua-t-elle. Alecto vit ses mains se contracter sur ses genoux. Elle tourne un peu plus sa baguette. Une petite perle de sang apparait sur la nuque, Louisa reprent son souffle. « Louisa. » « Les moldus, nés-moldus et hybride sont des être inférieurs. » Termina Louisa un peu plus rapidement, alors Alecto attend quelque seconde avant de retirer sa baguette. Le sang qui avait commencé à couleur doucement le long de la colonne de l'adolescente fait marche arrière et bientôt, il ne resta qu'un minuscule point rouge sur sa nuque, semblable à une fraîche piqûre de moustique. La brûlure qui s'est propagée dans toute sa colonne pendant qu'elle récitait sa leçon, elle, mettra bien plus de temps à s'estomper. « C'est bien », dit Alecto. Ce n'était pas encore très bien, mais il ne faisait aucun doute à Alecto que cela ne saurait tarder. « J'attends encore mieux de toi pour la prochaine fois. » Encore mieux signifiant: une élocution plus claire, un ton plus fluide et moins de résistance physique. « Souviens-toi que plus tu intégreras ces principes et acceptera ta situation: plus ta vie sera simple et sans effort. » « Oui Mrs. Carrow. » Répond Louisa. « Tu peux y aller », annonce Alecto sans la lâcher des yeux. Louisa se lève de la chaise, sans pour autant lever le regard. « Merci Mrs. Carrow. » D'un geste de la baguette, Alecto fait pivoter la porte. « Bonne soirée Mrs. Carrow. » Ajoute Louisa. « Je te remercie. » répond Alecto, puis elle fit un signe vers la porte et Louisa disparait dans le couloir tandis qu'Alecto sort à sa suite et verrouille la porte.

Elle remonte tranquillement jusqu'à son bureau. Il fait une chaleur accablante depuis plusieurs semaines, l'été caniculaire ne semblait pas vouloir se terminer. Elle songe à rendre visite à Dolohov,  le soir même, pour fuir l’Atmosphère étouffante de l'école; son sang-de-bourbe aura certainement quelques recettes rafraîchissantes à leur proposer. Elle tapote la poignée de son bureau, la serrure émet son habituel cliquement et la porte s'ouvre d'elle-même. Alecto se dirige instinctivement vers la commode sur laquelle attend une carafe de vin, elle la rafraîchit d'un coup de baguette et s'en sert un verre dont elle boit plusieurs gorgées. Puis elle tire le fauteuil du bureau et s'y laissa tomber, agitant encore une fois sa baguette pour faire venir à elle le dossier de Louisa. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle prend conscience du silence. Elle déteste le silence.

Elle lève les yeux. En face du bureau, le tableau d'Amycus est vide. C'est extrêmement rare qu'il ne soit pas là quand elle entrait dans la pièce. « Amycus ? » appelle-t-elle. C'était très étrange de ne pas entendre le son de sa voix. « Amycus ! » appela-t-elle à nouveau, s'impatientant. Elle n'aime pas qu'il la fasse attendre, elle a mieux à faire. Elle commence à faire claquer ses ongles sur sa surface du bureau. « AMYCUS ! » Cris-t-elle à nouveau. Bon sang, dans quel maudit tableau est-il encore allé se pavaner ? Il va revenir comme une fleur et raconter quelle fantastique discussion il a eue avec les nones du hall d'entrée, elle le sent. Insupportable.

Mais les secondes passent et Amycus ne revient pas. Ce n'est pas normal. « Amycus,  où es-tu, par Merlin ? » Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Ridicule, c'est une peinture, que pourrait-il lui arriver de grave, à part se faire peindre une moustache par un gamin récalcitrant ? Non rien de grave ne peut lui être arrivé, n'est-ce pas ? Alecto prend une profonde inspiration. Il n'y a aucune raison de s'alarmer. Elle se lève et commence à faire les cent pas dans le bureau. « Je te jure que je vais finir par m'énerver si tu ne reviens pas tout de suite. » Lace-t-elle. Où qu'il soit, elle sait qu'il l'entend, les portraits sont faits comme ça, toujours liés à leur cadre principal.
Il va revenir. Il va revenir.
Il ne revient pas.
Alecto fait face à la toile muette.
Et s'il lui était vraiment arrivé, quelque chose finalement ?
L'idée la paralyse, l'effraie plus que tout au monde. Elle a l'impression de plonger dans un bain d'eau glacée, il n'y a plus de canicule, seulement l'idée atrocement effrayante qu'il est arrivé quelque chose à Amycus. Encore.

Soudain, prise d'une bouffée d'angoisse, Alecto se jette sur le cadre, elle glisse ses doigts sur le bord jusqu'à trouver l'emplacement de l'ouverture qui ne se déverrouille que pour eux. La main tremblante elle tire le battant, l'ouvre en grand et constate le vide, l'absence totale, pure et simple de ce qui devrait se trouver à l'intérieur.
Ses parchemins ont disparu: plus de runes, plus de calligraphies, plus d'encre ni de sang.
Rien d'autre que le panneau de bois.
Plus d'Amycus.

Alecto reste paralysée, clouée sur place, les mains tremblantes, le corps agité de spasmes, les yeux écarquillés comme si elle essayait de voir quelque chose qui n'était pas là. Les pensées s'emmêlent dans sa tête dans une angoisse sourde et une colère bouillante. Où est-il ? Où sont ses parchemins ? Où sont-ils ? Où est la magie de Jae-Hwa ? Qui ? Qui les a prises ? Qui les a volées ?
Qui a osé ?

Un cri de rage traverse enfin sa gorge, elle claque le panneau du tableau et se retourne, envoyant voler l'intégralité de ce qui se trouve sur le bureau. Les vitres tremblent autant qu'elle pendant un moment. Puis elle reprend sa respiration un instant avant de se jeter hors de la pièce, baguette en main. Dans les couloirs elle marche vite, fenêtres et volés se ferment tous sur son passage avec des claquements sourds. « Tous les élèves et les personnels sont attendus dans le réfectoire. » Tonne-t-elle de sa voix magiquement amplifiée. « IMMÉDIATEMENT ! »

Personne ne sortira de cette école tant qu'elle n'aura pas trouvé qui a fait ça. Elle retrouvera l'immonde petit traitre, abominablement ingrat, sombrement stupide, qui a osé lui a volé ce qui lui appartenait.
Et elle le tuera.

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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptySam 3 Aoû - 21:10
Alecto Carrow
À Poudlard, quand ça n’allait pas — et les Vingt-Quatre Runes savaient que parfois ça n’allait vraiment pas, entre les crises de Noam et le tout simple quoique bien lourd questionnement sur l’importance de sa propre existence — bref, quand ça n’allait pas, les élèves le sentaient, et le cours ne pouvait pas commencer avant qu’un idiot ne lâche, du bout des lèvres un : « Ça va Monsieur ? » Et là il fallait se composer un sourire, une assurance, et répondre que tout allait bien. Mine de rien, ce moment de changement, où l’on prenait un déguisement, était agaçant mais important pour que la suite de l’heure se passe bien. On reprenait pied, et on ne risquait plus de se noyer.
À la Damocles Heritage School, il aurait pu arriver déguisé en Dark Vador que pas un gamin (pourtant né-moldu et de fait bien au courant de qui était le Seigneur Sith) n’aurait osé faire la moindre remarque. C’était à la fois reposant et terriblement angoissant. Même s’il ne doutait pas une seule seconde que ses collègues s’amusent de cette ambiance digne d’un bon bouquin d’anticipation horrifique. Et de fait, sans remarque, sans pression, c’était impossible pour Alden de se reprendre, de retrouver son assurance.
Il transpirait encore quand les élèves se mirent devant les pupitres, attendant un geste ou un mot pour s’asseoir. Lui restait près de la fenêtre et essayait d’attraper un peu de l’air extérieur, qui lui semblait moins saturé en chaleur que le sang qui bouillonnait dans ses veines. C’était peine perdu ; il devait avoir l’air d’avoir chopé la grippe magique. Mais les mômes regardaient devant eux, par terre même, sans un bruit, jusqu’à ce qu’il se décide finalement à lâcher un : « Asseyez-vous, allez. » Les chaises raclent, sans un commentaire. Il s’essuie le front.
Il a l’impression que sa montre fait tiquer la moindre seconde à son oreille, et que son cœur a le temps pour cent vingt battement en l’espace d’une seconde. Absurde. Il doit s’asseoir à son tour à son bureau. Regarde le manuel sous ses yeux. Déglutit. « Bien… nous nous étions arrêté à… » Il lève les yeux, a conscience qu’il doit absolument redresser la barre. Il remarque un gamin, Chaïm, qui le fixe avec un drôle d’air. « Tenez Chaïm, vous allez me faire le plaisir de vous lever pour réciter la dernière leçon. » Le gamin obtempère, récite, autant qu’il peut, laissant le temps à Alden de prendre une longue inspiration, de faire cesser au moins un instant le picotement qui lui brûlait ses doigts de voleur.

La montre tique. Chaïm balbutie, se trompe, s’interrompt en écarquillant les yeux. Alden grimace : « C’est décevant, » souffle-t-il, poussé par l’habitude. Parfois il lance des menaces en l’air, comme quoi il allait faire parvenir le détails de leurs erreurs à la directrice, ce qu’il ne faisait évidemment jamais. Là, il n’en a pas même le temps. Les fenêtres se ferment brusquement, et les volets claquent avec une brusquerie digne d’une tempête. Les gosses sursautent alors que la salle sombre un moment dans l’obscurité.
Et c’est dans cette ambiance infernale que jaillit la voix de Satan elle-même : « Tous les élèves et les personnels sont attendus dans le réfectoire. IMMEDIATEMENT ! »
Une autre classe, dans une autre école, aurait éclaté dans une panique hystérique. Pas ici. Un murmure de terreur collectif monta, dans l’ombre, juste le temps pour Alden de sortir sa baguette pour éclairer doucement le plafond.
Il ne devait pas en mener plus large que les élèves.
Pourtant n’eut pas de mal à trouver la force de parler : « Vous avez entendu Madame la Directrice ? » Qui aurait pu ne pas l’entendre, dans un sens. Il était certain que même les Londoniens avaient entendu son cri. « Levez-vous. Rangez-vous. Descendez correctement et silencieusement. Par Merlin, j’en vois un seul qui moufte, je lui ferais regretter sa naissance. » Menace en l’air, qui pourtant était prise au sérieux. La panique, sur son visage, devait ressembler d’assez près à la colère.

Ça lui serait utile.
Les mômes étaient dociles et, obéissants, ils se placèrent devant la porte, attendirent l’autorisation de l’ouvrir pour sortir dans le couloir et avancer, à petit pas, avec les autres qui sortaient eux aussi des autres cours. Alden resta un moment avec la poignée dans la main, à hésiter entre plusieurs stratégie.
Première solution : fuir. Maintenant. C’était tentant.
Seconde solution : carrer les épaules. Avancer. Ça ne lui plaisait pas du tout.
Une gamine sortit du rang pour venir jusqu’à lui, il ne la remarqua que lorsqu’elle murmura son nom : « Monsieur Harris ? » Il baissa les yeux, fronça les sourcils, manqua de s’emporter : saleté de mômes qui comprenaient pas que pour leur sûreté il fallait rester dans le rang bordel ! (non, il n’était pas grossier, mais la situation lui paraissait bien difficile à soutenir sans jurons mentaux). « Retournez avec les autres Lucy.Monsieur, vous croyez que Madame la Directrice est en colère contre nous ? » Elle avait dit cela très vite, sans même battre un cil. Les autres ralentissaient, pour écouter. Alden se crispa.
Oui, très en colère. Extrêmement en colère.
Il eut la brusque pensée qu’elle allait en tuer. Qu’elle allait péter un boulon et en tuer, là, immédiatement.
Putain, quel sale métier de merde de…
« Je ne sais pas Lucy. J’espère pour vous que vous n’avez fait aucune bêtises ces derniers jours. » Elle baissa la tête : « Nonm’sieurHarris. » Il aurait bien aimé lui dire qu’elle n’avait rien à craindre, mais il ne pouvait mentir à ce point. Alors, avec un claquement sec des doigts, il la renvoya dans le rang.
Il était clairement surqualifié pour ce job et sous-payé. Il aurait dû rester à Poudlard. Là, au moins, il n’aurait pas eu besoin de croiser tous les jours le regard d’enfant qu’il savait condamnés.
Il retira ses lunettes, les essuya, avant de bousculer les rangs préfaits des gamins qui descendaient bien lentement les escaliers pour se rendre au réfectoire, afin d’y arriver au début, et de…

Carrow était là. Alden avait vu beaucoup durant ses études classiques un bon nombre d’illustrations des harpies grecques. Alecto, Mégère et Tisiphone. Les trois déesses vengeresses. Inutile de dire qu’en cet instant Alecto Carrow tenait bien son nom. Elle semblait habitée par la force de sa déesse tutélaire.
Dans ses belles chaussures en cuir, Alden eut un mouvement de recul.
Se répéta que ‘Hava n’avait certainement pas reculé devant le Mangemort qui l’avait tué (il avait tort) et fit un pas en avant. La mâchoire trop tendue, la gorge serrée, chaque muscle à l’agonie.
« Quand tu es tendu comme ça, tu as l’air si sérieux, » riait ‘Hava.
Il fronça les sourcils, légèrement, pour faire bonne mesure.
Il était à côté de Carrow.
« Madame la Directrice, que se passe-t-il ? » Alden jouait mal les imbéciles, parce qu’il n’en était pas un. Mais de fait personne n’attendait de lui qu’il ressemble à un sombre abruti. Même dans le flou, il faisait assez bonne figure. Là, c’était le cas, évidemment. Il avait assez travaillé pour faire croire à Carrow qu’il était un membre de l’équipe sur lequel elle pouvait se reposer. « Une nouvelle évasion ? » Dit sans sarcasme, avec une inquiétude même. C’est que ce qui affectait Alecto se devait de l’affecter aussi. Le brave petit chien de l’école. « Qu’attendez-vous de nous ? » Allez, on s’écrase, on se met à son service, on est sérieux, on est confiant, on n’a rien à se reprocher.

Aucun enfant ne mourra.
Il ne s’en remettrait pas.

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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptyLun 12 Aoû - 17:28
Alden Harris
 
TW - violence/torture

Alecto n'aime pas les enfants. Elle ne les a jamais aimés. Pas même à l'époque où elle l'était elle-même. Pas même lorsque les dit enfants était de sa propre famille, ou les rejetons de ses plus proches amis. Non plus quand s'occuper d'enfants est devenue son travail. En vérité, à partir de là, c'est même devenu pire : elle s'est mise à les aimer de moins en moins et à les exécrer de plus en plus. Pour autant, elle ne s'en est jamais plainte. Le Lord l'avait mise dans cette école, elle avait donc exécuté le souhait de Lord. Sans broncher, sans même envisager; ne serait-ce qu'une seconde, de remettre en question cette mission. Elle avait simplement ignoré fermement sa haine grandissante pour ces êtres encore inachevés, dépendants et qui lui paraissaient bien souvent défectueux et privés de bon sens.
Jusqu'à aujourd'hui.

Debout au fond de la salle à manger de la DHS, Alecto fulmine de rage. Elle regarde tous ces enfants rentrer dans la salle pour venir se ranger en ordre et dans le plus grand des calmes devant elle, éprouvant pour chacun d'eux une haine profonde et viscérale. Les professeurs arrivent également, suivant leur classe puis venant se placer au fond de la pièce autour d'elle. Harris est à sa gauche, le visage fermé, sérieux, peut être même légèrement soucieux.  « Madame la Directrice, que se passe-t-il ? » Il demande, mais elle ne répond pas, les yeux fixés sur l'entrée, étudiant chaque visage de chaque enfant passant la porte. Peut-être que c'est elle ? Ou bien lui ? À moi que ce ne soit elle, elle a l'air plus effrayée que les autres. « Une nouvelle évasion ? » Insiste le professeur d'histoire. Une évasion ? Non c'est bien plus grave qu'une évasion. « Un vol. » réplique-t-elle sèchement. Et un enlèvement. Quelque chose hurle dans les tréfonds de son âme à la pensée du portrait d'Amycus disparu. Elle garde les yeux fixés sur les visages du dernier groupe qui est en train d'entrer. « Qu’attendez-vous de nous ? » Elle s'est efforcée de retrouver ses esprits avant qu'ils n'arrivent tous. Elle ne pouvait pas avoir l'air dans tous ces états devant les ces maudits gamins et le corps enseignant. Elle ne devait pas avoir l'air affectée. De fait, elle reste la plus froide possible, luttant pour garder à l'intérieur la furieuse tempête qui se déchaîne dans son esprit depuis qu'elle a compris qu'Amycus avait disparu. Mais si Harris continue d'insister, c'est contre lui que la fureur va finir par s'abattre. « Que vous cessiez de poser des questions », réplique-t-elle tandis que les derniers étudiants entrent dans la salle.  Elle attend d'Harris la même chose que ce qu'elle attend de chacun dans cet établissement: loyauté et obéissance, mais surtout que tous restent à leur place. Et visiblement, personne dans cette maudite école ne semble en mesure de réunir ses trois critères.

D'un mouvement sec de sa baguette, elle claque la porte dans le dos des élèves, un léger murmure parcourt les rangs. « Silence ! » tonne Alecto. « Aujourd'hui, quelqu'un s'est introduit dans mon bureau », commence-t-elle en marchant sur la largeur de la pièce. Il y eut un nouveau murmure parmi les élèves. « SILENCE ! » hurle-t-elle à nouveau, perdant légèrement le contrôle de sa voix cette fois-ci. « Si l'un d'entre vous prononce encore le moindre moi sans y être autorisé, je peux lui assurer que ses cordes vocales ne lui serviront plus jamais ! » cette fois ce n'est qu'un frisson silencieux, mais presque palpable qui parcourt l'assemblée. Alecto prend une profonde inspiration. « Celui qui s'est introduit dans mon bureau y a dérobé quelque chose. » Reprend-elle sur un ton un peu plus calme. « Je vais être très claire: personne ne sortira de cette école, ni même de cette pièce, tant que je n'aurai pas récupéré ce qui m'appartient. Je conseille donc à celui ou celle qui a fait cela de se dénoncer au plus vite. » Elle balaye la salle. Le silence est lourd. Évidemment ces salles petits rats d'impurs ne lui faciliteront pas la tache. « Personne ? » Très bien. Ils ne lui laissent pas le choix, comme d'habitude. C'est par la peur que règne la Carrow, c'est bien connu.  « Harris. » Lui qui voulait tellement se rendre utile, c'est l’occasion. « Choisissez-en un », ordonne-t-elle en leur tournant le dos à tous, le temps de se reprendre et de garder les idées claires. Ils y passeront tous, jusqu'à ce qu'elle tombe sur le coupable.



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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptyMar 13 Aoû - 11:50
Alecto Carrow
tw / violence, torture sur enfant
Un vol. Au moins, elle lâche ça rapidement ; d’autres entendent autour et quelques regards sont lancés en coin, entre le reste des membres du personnel. Il y en eut un pour rouler des yeux — petit innocent qui pensait peut-être que la Carrow ouvrait les portes du Tartares pour quelques gallions disparut alors qu’Alden, lui, savait très bien de quel type de vol elle voulait parler. Il n’avait pas pu jeter un regard approfondi sur les papiers qu’il avait arraché au tableau, mais il était prêt à mettre son bras à couper (disons sa main, disons trois doigts) qu’il y avait une histoire fort peu nette là-dessous, et qu’Alecto avait bien des raisons de se sentir démunie loin du tableau de son frère.
Et comme il n’y avait clairement personne pour prendre plus avant la température de la directrice, c’est lui qui s’y colle — et c’est lui qui se fait rembarrer, le poussant à faire un pas en arrière, les lèvres pincées : « Très bien, Madame. » Que n’aurait-il pas donné, en cet instant, pour pouvoir échanger un regard complice avec un de ses collègues, n’importe lequel, quelqu’un qui le comprendrait au moins un peu. Il avait désespérément besoin d’un soutien, mais quand il se tourna vers les autres, c’était avec son expression neutre habituelle, et guère engageante (il n’y avait bien eu que Azra Shafiq pour essayer rapidement de faire ami-ami avec lui à son arrivée à la DHS). Puis son regard traîna un moment sur la ligne d’élèves, devant lui, sans vraiment savoir où il trouvait le courage de les regarder en face.
Elle ne pouvait pas tous les…

Les portes claquèrent en se fermant, et l’éclat de voix d’Alecto fit vriller ses oreilles. Pas suffisamment pour faire complètement taire l’assemblée, traversée d’un murmure en apprenant la nature de l’accident qui les avait réunis là. Un nouveau hurlement de la Carrow pourtant leur coupa la chique. Alden ne savait pas où mettre ses mains, légèrement tremblantes. Il devait résister à les dissimuler dans ses poches et finit par les serrer dans son dos, alors qu’Alecto faisait son petit discours, entrecoupé de menaces. Les mômes étaient pétrifiés. Les professeurs aussi. Mais ce n’était clairement rien comparé à ce qui se passait dans la tête du professeur responsable.
Personne n’allait se dénoncer, évidemment ; le seul en mesure de le faire se tenait à la gauche de la Directrice et n’avait pas vraiment l’intention de faire sauter sa couverture dès à présent. Elle ne pouvait pas, se répéta-t-il, interroger tous les élèves un par un. Elle ne pouvait pas les enfermer aussi longtemps. Elle ne pouvait pas…
Si l’expérience lui avait appris quelque chose, cependant, c’est qu’avec la marque sur le bras et la chevalière au doigt, les Mangemorts avaient beaucoup de droits et peu de devoirs de justifications.
Le silence tombe dans le réfectoire. Dure. Alden balaye les rangs du regard, sans s’arrêter sur aucun visage, alors que son cerveau tournait (non pas à plein régime, terriblement ralenti par la pression) et qu’il se disait qu’il pourrait reproduire rapidement les papiers volés, dupliquer un tableau avec un peu d’effort et l’aide de quelques runes. Il lui faudrait juste le temps de s’éclipser, peut-être lancer un sort de confusion à la Directrice. Et là… peut-être que… « Harris. » Comme un élève pris en train de rêvasser en cours, il sursaute en entendant son nom, tourne la tête vers elle, prêt à lâcher n’importe laquelle des banalités serviles qu’il était habitué à servir aux Mangemorts depuis quelques temps, mais on lui coupa l’herbe sous le pied. « Choisissez-en un. » Puis elle leur tourna le dos.

Alden était un type intelligent. Il maîtrisait plus de dix langues (donc un bon paquet de langues anciennes), avait été major de promotion à Beauxbâtons et dans absolument toutes les autres écoles, universités, facultés où il avait mis les pieds. Hormis quelques rivaux universitaires, ses recherches étaient rarement remises en question, et le système Harris était une théorie reconnue et utilisée en rune, au moins dans les pays un peu civilisés qui savaient que… Ce n’était pas le moment de pester sur les anglais.
Alden n’était pas un imbécile ; il comprenait vite. Très vite. Trop vite parfois même. Mais à cet instant, il eut l’impression que la Carrow venait de parler une langue étrangère. Une langue étrangère qu’il n’avait pas apprise. Qu’il ne voulait pas apprendre.
Les rouages de sa tête tournaient dans le vide. Avant que le prof de sport ne le pousse légèrement, le plat de sa main entre les omoplates. Putain.
Il n’était pas vulgaire, mais putain.
Putain.
Putain.
Putain.
Putain.
Putain.
Joder, comme dirait Simone.
Mais Simone n’était pas là. Il était seul avec ses conneries. Seul avec des mômes, et ses conneries.

Il retire ses lunettes, et pendant un moment le monde est flou. Il les essuie, les remet. Les visages devant lui reprennent leur netteté. Mais tous les regards sont baissés. Il n’y en a pas un pour croiser ses yeux.
Choisir ? Que ne donnerait-il pas pour avoir un élève insupportable, un môme imbuvable, qu’il aurait eu plusieurs fois envie de baffer, peut-être que là, ce serait plus simple. Même si non, bien sûr que non, même le gamin le plus insolent et chiant d’Angleterre ne mériterait pas de…
C’était une chose de se retrouver forcé à punir des élèves qui ont fait une connerie — et déjà une chose horrible. C’en était une autre de choisir une victime pour tomber à sa place.
La liste des gamins s’égrainait dans sa tête, et à chaque nom il trouvait une excuse : pas Tessa. Pas Maxime. Pas Charlie. Pas Owen. Pas Ali. Pas Mina. Pas…
C’était sans issue.
Il se rendit assez bien compte que si son fils avait été présent, dans cette masse, c’est lui qu’il aurait choisi.
Mais son fils n’était pas là. C’était sans issue.
Il avait remonté les rangs jusqu’au centre. Tout le monde regardait le sol, lui aussi finalement. Il ne regarda pas vraiment où sa main se tendit, pour attraper une épaule, n’importe laquelle. Avant qu’une petite voix terrifiée ne lui parvienne : « Non, m’sieur Harris ! Ce n’est pas moi, j’ai rien fait ! J’étais en cours, j’étais… » Il tira Lisa du rang, d’un coup sec sur son épaule, et cette fois c’était elle qui cherchait à attraper son regard : « Monsieur Harris, s’il vous plaît je… » Ses doigts s’enfoncèrent un peu plus sur son épaule, assez pour lui faire un peu mal, comme un avertissement : ta gueule maintenant. Et, docile, elle se tut, se laissa traîner jusque derrière Carrow.
Il ne la lâcha pas, avant de s’éclaircir la voix, essayer de raisonner (si c’était possible) la Directrice : « Madame, s’il s’agit d’un vol… ce serait sans doute plus efficace de fouiller les dortoirs. Ils sont très nombreux et… vous savez à quels points cette race-là peut être butée. » Il était à vomir. Et n’avait pas du tout l’impression de faire quelque chose de bien. « Ils n’ont pas de baguette. Ils n’ont pas pu cacher… quelque chose magiquement ; il suffirait d’un sort pour retrouver… Vous… vous avez essayé ? » Il avait l’impression qu’elle allait se retourner pour le claquer. Il avait l’impression que Lisa pleurait, sous la pression de sa main.


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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptySam 17 Aoû - 16:09
ALDEN HARRIS
TW - violence/torture
Le silence règne dans la grande salle à manger de la Damocles Heriatage School. Alecto n'a jamais beaucoup aimé le silence, cela lui rappelle le vide. Elle a follement peur du vide. Du vide à l'intérieur. Mais ce silence-là est plein. Plein de peur, du frisson qui fait dresser les poils sur les bras, de la sueur froide qui remonte le long de la colonne vertébrale, de l'estomac qui se sert, se retourne, se noue et s'écrase au fond des entrailles.Alecto aussi a peur. Sous la rage gonflante, l'angoisse se réveille. Elle voudrait se rappeler la voix d'Amycus. Elle voudrait se souvenir de ce qu'il lui disait autre fois quand elle avait peur. Du temps où ce n'était pas lui qui réveillait ses angoisses. Elle est sûre qu'il disait quelque chose. Elle l'entend presque, quelque part très loin, tout au fond de l'un des trous béants laissés par les souvenirs offerts à Jae-Hwa. Elle l'entend presque, mais pas vraiment. La voix d'Amycus, dévoré par le silence, enfermé dans les calligraphies magique. Les calligraphies magiques dérobées. Disparues, comme le visage d'Amycus dans sa mémoire; comme son portrait; les derniers vestiges de la vie de ce frère si imparfait qu'elle s'était acharnée, même après sa mort, à aimer. Envolé, ce qu'il restait de ce lien, mort avant d'avoir pu naitre, qu'Alecto avait, malgré tout mis des années à bâtir, à protéger, à chérir.
Mort.

Un bruit de pas brisent le silence. Suivit de la voix de l'enfant. « Non, m’sieur Harris ! Ce n’est pas moi, j’ai rien fait ! J’étais en cours, j’étais… Monsieur Harris, s’il vous plaît je… » La gamine résiste, supplie et abdique. « Madame, s’il s’agit d’un vol… ce serait sans doute plus efficace de fouiller les dortoirs. Ils sont très nombreux et… vous savez à quels points cette race-là peut être butée. » Fais la voix d'Harris, cette fois. La peur se rendort soudain, la colère se remet à bouillonner. S'il s'agit d'un vol ? Si ? « Ils n’ont pas de baguette. Ils n’ont pas pu cacher… quelque chose magiquement ; il suffirait d’un sort pour retrouver… Vous… vous avez essayé ? » Elle se retourner vivement. Si Alecto pouvait tuer d'un regard, Harris serait foudroyé à cet instant. « Vous me prenez pour une idiote ? » Lance-t-elle sur un ton cinglant. « Si j'avais voulu votre avis, Harris, je vous l'aurais demandé. » Croit-il qu'elle n'y avait pas déjà pensé ? Et qu'est-ce qu'il s'imagine ? Qu'elle a perdu une plume et un encrier ? Harris la déçoit, d’ordinaire il se montre plus docile et moins encombrant. « Gardez donc vos suppositions pour vous et cessez de me faire perdre mon temps ! » Crache-t-elle avec dédain.

Elle se retournant enfin vers la gamine tremblante qu'il avait été traînée jusqu'à elle. « Lisa », dit Alecto. « As-tu dérobé quelque chose dans mon bureau cet après-midi ? » La gamine garda les yeux rivés sur ses pieds. « N-Non... » bredouille-t-elle. « Plus fort ! » lance Alecto. Elle a l'impression de passer sa vie à se répéter: parler à voix haute et intelligible, est-ce vraiment si compliqué, bons sang ! « Non, Madame Carrow. » Se reprit Lisa. « Sais-tu quelque chose à propos de ce vol ? » « Non, Madame Carrow. » dit la gamine rapidement en secouant la tête. « Regarde-moi. » Ordonne Alecto. Lisa lève vers elle un regard terrorisé. « Ne me ment pas Lisa. » Peut-être qu'elle ne mentait pas. Peut-être qu'elle ne savait rien. Mais quelqu'un, ici, dans cette pièce, savait quelque chose. « Je vous jure c'est la vérité » fit Lisa, avec une voix paniquée. « J'ai rien fait, c'est pas moi, je vous juste Madame Carrow ! » Peu importe. « Tu te plaindras à celui qui ne se dénonce pas. » Répondit Alecto. « Et c'est valable pour chacun de vous », ajouta-t-elle à l'adresse du reste de la salle, en levant sa baguette. Le crime est individuel, la punition est collective. Elle fera sortir le rat de son trou, quoi qu'il en coûte. En l’occurrence, la vie de ses misérables rejetons d'impurs ne coute pas bien cher « Cursio. » Lance froidement Alecto tout en surveillant le reste de ses élèves. Le premier qui bronche, tremble ou détourne le regard sera le prochain.


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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptySam 17 Aoû - 22:53
ALECTO CARROW
tw / violence, torture sur enfant

En étant honnête, sans biais, en toute objectivité, de façon tout à fait impartiale… Alden n’avait rencontré que très peu de personnes qu’il pouvait considérer comme étant aussi intelligentes, voire plus, que lui. Dumbledore, malgré toute son incompétence en tant que directeur, était une pointure question intellect. Des vieux professeurs qu’il avait pu avoir gardait, dans son esprit, un éclat d’intelligence que rien ne saurait effacer (pas même les bourdes qu’il avait pu apercevoir, de ci, de là, dans leurs écrits). Des philologues émérites qu’il souhaiterait un jour égaler. Peu de personnes, au final. Alden avait une assez bonne conscience de sa valeur, et un assez gros égo.
Alecto Carrow, de toute évidence, ne faisait pas partie de cette courte liste.
Cependant, en cet instant, elle faisait partie des personnes qui faisait le plus peur à Alden.
Son mépris pour l’imbécilité et la terreur qui suivait comme un chienne les personnes dangereuse comme cette femme se mêlait dans un marasme immonde, impossible à analyser, impossible à calmer.
Il serrait les poings, jusqu’à sentir le bout de ses doigts devenir glacé sous sa paume. S’il avait pu le faire, là, il l’aurait tué, se disait-il en regardant le dos de la directrice. S’il savait lancer le sort, il le ferait.

Cette promesse s’évapora finalement, lorsqu’elle se retourna brusquement vers lui. Et il crut, pendant un instant, qu’elle allait le frapper. Ou qu’elle allait lui lancer un sort, à lui. Mais finalement… « Vous me prenez pour une idiote ? » La seule réponse à cette question était oui, oui, bien sûr qu’il la prenait pour une idiote. Et une idiote paniquée avec ça, la pire espèce d’idiote au monde.
Si, comme elle le disait, elle avait tenté de ramener le tableau par un sort, de ramener les papiers runiques perdu d’un coup d’accio, alors elle devait bien se rendre compte qu’une magie les protégeait quelque part. Et devait bien se rendre compte également que les enfants, incapables de lancer un lumos même au meilleur de leur forme, n’était pas capable d’un tel forfait.
Évidemment qu’il la prenait pour une idiote, parce que maintenant qu’il y pensait, et au vue de ce qui avait été volé, il était le meilleur suspect du lot. Il était pour une fois bien heureux que la majorité des personnes sous-estiment les capacités magiques des runes. Alors que Carrow lui gueule dessus, il sent une sueur froide glisser dans son dos, glacer son échine, faire trembler ses jambes. Merde, il était peut-être tout aussi con que Carrow. Si elle se calmait — si un jour elle se calmait, elle allait piger.
Sans vouloir être vulgaire, encore une fois, putain !
« Gardez donc vos suppositions pour vous et cessez de me faire perdre mon temps !Bien Madame, pardonnez-moi. » Et il recule d’un pas, légèrement, le cœur battant.

Alden avait le regret facile, surtout ces dernières années. Là, de voir la petite trembler et regarder le bout de ses chaussures lui donnait la terrible impression que n’importe quel autre choix aurait été mieux que celui-là. Que voir n’importe quel autre môme dans cette situation aurait été préférable.
Il ne parvenait pas encore à se dire que se dénoncer lui-même était, certainement, ce qui était le mieux. Une résistance, et un instinct de préservation l’en empêchait encore. Une lâcheté plus forte encore que la culpabilité qui l’écrasait.
D’entendre la petite nier, répondre aux questions, obéir docilement aux ordres lui retournait le ventre avec la puissance d’un croc de boucher, qui lui labourait les tripes. « Tu te plaindras à celui qui ne se dénonce pas. » Alden battit des paupières, et pendant un instant, le regard de Carrow balaya l’assistance, croisa le sien.
Tous ses efforts étaient concentrés sur sa mâchoire, qu’il gardait serrée. Et ses dents, qu’il devait absolument empêcher de claquer.

Cela faisait des années qu’Alden marchait sur un fil, comme un funambule, au-dessus d’un vide sombre, effrayant, prêt à le happer et à l’écraser, comme dans les rouages d’une horrible machines. Il marchait, sans regarder à ses pieds, parce que quand il le faisait, le gouffre l’appelait.
Là, il arrivait à un point de non-retour. Il le savait. Il le sentait. Pire, il ne pouvait rien faire pour lutter. Le fil se dérobait sous ses pieds, ou bien c’était lui qui lançait un regard de trop dans l’abîme et qui y sombrait. « Crucio. »
Alecto ne criait pas ses sorts, et pourtant la formule remplit la salle. Les quelques syllabes trop familières qui font tomber Lisa à genou. Alden détourne le regard de côté, légèrement.
Il devait faire quelque chose. C’était de sa faute. Il devait faire quelque chose.

Il ne fit rien.
Il ne fit rien.
Il ne fit rien.
Il ne fit rien.

À chaque seconde qui passait, chaque seconde durant lesquelles Carrow faisait durer le sort, il ne fit rien. Plus tremblant encore que la gamine qui retenait ses cris, comme on leur apprenait, parce que Madame la Directrice n’aimait pas quand ça criait.
Il la tuerait. Un jour, il la tuerait.
Pas aujourd’hui.

Finalement, elle lève le sort, et Lisa se retrouve pantelante au sol, la respiration sourde, douloureuse, et quand Alden baisse les yeux vers elle, c’est pour voir les larmes couler, et ses yeux rester résolument baissés. Il déglutit.
Finalement trouve quelque part dans le fond de sa lâcheté la force de s’avancer vers la petite pour l’attraper par le bras, la relever, et la renvoyer dans le rang d’un mouvement : « Décampe. » Comme s’il craignait qu’elle ne lui en lance un deuxième. Comme s’il pouvait ainsi se donner des airs de sauveurs, lui qui l’avait foutu là en première place.
C’était facile d’accuser Carrow. Ça le détendait. Pas certain que ça suffise à le détendre suffisamment pour qu’il puisse dormir cette nuit.
« Madame… » Il ne pourrait insister qu’un bref nombre de fois, avait-il l’impression, avant qu’elle ne s’énerve sur lui totalement, pour de bon. Comme si la patience de Carrow était un objet très délicat, prêt à se fissurer au moindre choc. De toute évidence, là, le choc avait déjà été administré. « Ils sont habitués au Doloris. » C’était assez terrible à dire. Encore plus alors qu’il se forçait à prendre sa voix neutre, presque professorale, alors qu’il parlait à sa supérieure. « Vous ne tirerez rien de ces gosses. De toute manière, comment pourraient-ils ? Votre bureau est fermé, non ? » Il serrait les dents. « Peut-être un intrus est-il entré, que vous a-t-on volé ? » Quand il se tourna vers ses collègues, c’était pour les voir immédiatement détourner le regard.
Ah, cette douce sensation de se transformer en paria.


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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptyDim 18 Aoû - 16:37
ALDEN HARRIS
TW - violence/torture
Lisa est une bonne élève. Elle est arrivé à la DHS il n'y a que trois ans. Avant ça, sa famille moldue avait réussi à la protéger grâce à un grand-oncle éloigné, lui-même né moldu qui avait des contactes dans la résistance. L'oncle a été trouvé un matin d'été dans une maison où il vivait caché avec quelques autres impurs et sa nièce. Les parents, eux, étaient parvenus à fuir à l'étranger. L'ensemble de la maisonnée avait été exécuté, sauf la gamine. On tue les adultes, surtout s'ils tentent de résister. Les enfants, eux, on les garde et on les envoie à la Damoclès. Quand elle était arrivée, la petite Lisa, dix ans et des poussières, faisait partie des plus difficiles. Elle était insolente et provocatrice, elle avait la colère qu'ont les animaux blessés qui croient n'avoir rien à perdre. Alecto avait dû démontrer à Lisa qu'elle avait encore beaucoup à perdre et Lisa avait fini par bien apprendre ses leçons. De bête enragée, elle était passé à l'état d'animal docile et concilient. Alecto avait toujours considéré la transformation de Lisa comme une réussite.
Lisa courbe l'échine, sert les dents, mais pas le moindre cri ne s'échappe de sa gorge.  C'était un très mauvais choix qu'avait fait cet idiot de Harris.

Pour une fois, Alecto aimerait que Lisa crie. Qu'elle hurle. Qu'elle lui donne une raison de continuer, de recommencer. Elle sent sa baguette chauffée contre sa paume, et son bras se tendre, sa mâchoire se contracte aussi. Mais Lisa a de la résistance, elle doit tenir ça de son maudit oncle. Alecto finit par la lâcher et elle s'effondre sur le sol, le souffle court, le visage trempé de larmes. Ça lui apprendra, se dit Alecto, elle-même à la respiration hachée. Elle parcourt la salle du regard tandis que Harris renvoie Lisa à sa place.  Mais Alecto est déjà en train de s'avance pour attraper un élève du premier rang. Smith est moins résistant que Lisa, un idiot doublé d'un lâche. Lui, craquera. Et si il ne parle pas, un autre le fera. Elle trouvera.
Elle trouvera !
Elle attrape l'épaule de Smith et le jette sans ménagement là où Lisa se tenait une minute plus tôt. « J'suis désolé M'dame Carrow je sais rien je sais rien c'était pas moi je- » il bredouille sans y avoir été invité. « Silence ! » elle siffle en l'obligent d'un coup de baguette à fermer la bouche.  « Madame… » tente d'intervenir encore une fois Harris mais il a de la chance que Smith ait décidé de jouer les imbéciles; elle l'ignore.  « Ils sont habitués au Doloris. » Continue-t-il, pourtant. Ah oui ? Et bien on verra. « Crusio. » lance-t-elle. Smith lâche un grognement rauque en tombant à genoux.  « Vous ne tirerez rien de ces gosses. De toute manière, comment pourraient-ils ? Votre bureau est fermé, non ? » Qu'il se taise.
Qu'il se taise qu'il se taise qu'il se taise !
Il est pire qu'Amycus, lui aussi parlait trop. Son portait en tout cas parle trop. Parlait, puisqu'il n'est plus là. Puisqu'on le lui avait volé. Harris était un idiot doublé d'un ignorant et d'un emmerdeur, Alecto ne veut plus l’entendre. Amycus était-il aussi un horrible moulin à parole de son vivant ? Elle ne saurait le dire parce qu'elle ne s'en souvient pas. Elle ne s'en souvient pas, ne s'en souviendra jamais. Parce qu'elle a offert ses souvenirs à la magie. Ses souvenirs de son frère, ce qu'elle avait de plus cher. Tout ça pour des sorts qui devaient lui permettre de vivre sans lui. Des sors qu'on lui avait volés. Pris. Encore. Alecto en a assez, elle ne supporte plus d'être enlevée, arrachée; comme si l'univers voulait émietter jusqu'à la dernière parcelle de son esprit. Elle ne lâchera pas Smith jusqu'à ce qu'il dise quelque chose d'utile. Elle n'en lâchera aucun. Ils parleront ou, eux aussi, elle leur fera perdre la raison.

« Peut-être un intrus est-il entré, que vous a-t-on volé ? » Il continue. Il continue ? Depuis quand ce maudit professeur d'histoire est-il devenu un expert de la discipline et du cambriolage ? Depuis quand discute-t-il ses ordres et ses méthodes ? Depuis quand quiconque se permet de discuter les choix d'Alecto Carrow au sein de son école ? Elle se retourne soudain, Abandonnant Smith pour faire face à Harris, baguette pointée sur lui, regard féroce. Le silence plane un instant, on entend que Smith qui roule sur le sol en gémissant. « Méfiez-vous Harris, ma patience a des limites », fait-elle entre ses dents. Cependant, elle doit reconnaître qu'il a peut-être raison. Peut-être que ce n'est pas un élève. Peut-être quelqu'un d'autre. Peut-être la résistance ? Peut-être que c'est un surveillant ? Peut-être un professeur ? « He bien, allez-y maintenant ! Je vous écoute. » Lance-t-elle. Il a intérêt à ne pas se tromper, il lui a déjà fait perdre assez de temps. Du temps qu'elle n'a pas. À tout instant, celui qui lui a volé ses sorts peut décider de les détruire, et là, elle sera finie pour de bon. « Qu'est ce que vous suggérez ? »
Qu'est-ce que vous savez, serait peut être un meilleure question. Elle est à un cheveu d'y croire.
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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptyDim 18 Aoû - 22:08
ALECTO CARROW

tw / violence, torture sur enfant

Elle ne s’arrêtait pas. Et Alden assistait, impuissant, au désastre, avec cette horreur semblable à celle qui peut prendre le cœur face à une catastrophe naturelle aux conséquences désastreuses. Alecto Carrow, sous leurs yeux, explosait. Implosait, plutôt. Se morcelait. Et comme un barrage qui se fissure, les premiers filets d’eau ont commencé à couler. La pression augmentant, l’édifice cédait de plus en plus, jusqu’à ce qu’il s’écroule, finalement. Et l’eau se déversait, inondait tout. Détruisait tout.
Là… Alecto Carrow se brisait. Et allait tout emporter dans sa chute.
Alden n’avait rien d’un fin psychologue, mais il avait passé une demi année dans un Institut Psychomagique — par une assez troublante coïncidence, il s’agissait du même qui avait accueilli, des années plus tard, la Directrice de la DHS. Et durant son séjour, il avait rencontré des patients. Avait discuté avec certains, quand on le poussait à communiquer et à ne pas rester renfermé. Il avait appris à reconnaître les personnes qui étaient approchable sans risques et celles qui présentaient un danger.
D’Alecto Carrow, il ne se serait jamais approché. Ne lui aurait jamais parlé. Aurait évité son regard avec plus de constance que le chiffre de Planck. Alors, Alecto Carrow dans cet état ?
Nul besoin d’être psychomage ou legilimens pour savoir, pour comprendre, pour sentir qu’elle était en train de s’auto-détruire.

Il avait fait plus que lui voler un souvenir de son frère. Ce que les papiers renfermaient devaient avoir une importance, une importance suffisamment glaçante pour la mettre dans un état pareil.
On sous-estimait Alden, mais lui ne sous-estimait pas la magie, encore moins la magie runique. Et surtout pas la magie runique associée au talent de calligraphe de Jae-Hwa Rosier.

Le gamin, au sol, grogne, gémit, se tord. Alden serre le poing si fort, si fort qu’il sent ses ongles pénétrer sa peau. Et serre les dents si fort, si fort qu’il sent sa mâchoire prête à se briser. Articuler un mot était une torture, alors articuler en regardant la Directrice, en tentant de la raisonner ?
En appeler à sa raison semblait inutile. Elle ne pensait pas, elle ne pensait plus, elle était au-delà.
C’était terrifiant, absolument terrifiant de penser qu’en cet instant, alors qu’elle était prête à soumettre toute une école à la torture, alors qu’Alden devait lutter contre le moindre tremblement, alors que les autres professeurs et employés gardaient les yeux baissés… C’était horrifiant de comprendre qu’Alecto Carrow était la plus effrayée de tous.
Il ne voulait pas rester là, il aurait aimé se taire, il aurait aimé pouvoir se laisser oublier dans un coin, garder les yeux rivés vers un coin de la pièce, et fermer son esprit aux cris des enfants. Mais il restait là, à tenter de maîtriser sa voix, à tenter de la garder forte, pour passer par-dessus des gémissements du gamin, par-dessus la fébrilité de Carrow.

Puis Alecto bouge. Alecto bouge et cette fois sa baguette est tournée vers lui.
Alden a un mouvement de recul, qui n’aboutit cependant pas à un complet pas en arrière. Il revient à sa place, les yeux fixés sur la pointe de l’arme qui venait de cracher deux impardonnables, en moins de dix minutes.
Alden ne s’était jamais pris de Doloris de sa vie.
S’il avait été duelliste, il aurait eu le réflexe d’aller chercher sa baguette, pour au moins se défendre. Et certainement, Carrow l’aurait réduit en poussière. Fort heureusement il n’avait pas cet instinct, lui qui usait des runes avant d’utiliser sa baguette. Et face à la menace, il leva les mains, légèrement au-dessus de ses épaules, comme s’il était devant une bête particulière féroce, ou un policier extrêmement nerveux et idiot. « Méfiez-vous Harris, ma patience a des limites. » Oui, et de toute évidence il avait déjà piétiné la limite, pissé dessus, versé de l’acide, se l’était joué Hannibal et les éléphants dans les Alpes. Clairement, à ce stade, sa limite, c’était la ligne Magino.
Un véritable silence était tombé dans la pièce. Véritable en tout cas pour Alden qui n’entendait plus rien, que le bourdonnement à son oreille, alors qu’une Mangemorte le tenait en joue.
Alors qu’Alecto Carrow le tenait en joue.
On aurait pu croire que la peur, d’un tel geste, aurait pu être brève, le prendre comme un sursaut, mais il n’en était rien. De voir l’arme dans sa direction vidait son esprit, lui labourait le ventre d’angoisse. Alors qu’il se disait que c’était la dernière chose qu’avait vu ‘Ha-
« He bien, allez-y maintenant ! Je vous écoute. » Ce n’était pas un sort qu’elle lui lançait. « Qu’est-ce que vous suggérez ? »
Comme un élève qui aurait trop bavardé, elle l’épinglait maintenant.
Il préférait largement cette humiliation-là à la douleur d’un sort.
Sa main tremblait quand il la baissa vers ses lunettes, pour les réajuster. « Je… les enf- » Il serra les dents, l’intérieur de la bouche un instant avant de reprendre, d’une voix plus posée : « Les élèves ne diront rien. Ils sont terrifiés, si l’un d’eux savaient quelque chose ils auraient déjà… » Elle ne voulait pas qu’on lui explique, elle voulait une solution. Alecto n’était pas le genre de femme qui aimait réfléchir. Il fallait aller au plus rapide. « La torture n’a plus d’effet persuasif dans ces murs. Si vous voulez la vérité, Madame la Directrice, je suggère d’aller la chercher directement dans la tête des suspects. » Et de préciser, alors qu’elle avait toujours la baguette tournée vers lui, vers sa poitrine, qui se soulevait de façon irrégulière : « Madame, vous savez que je vous soutiens. Vous savez que je ne veux que vous aider. » Comme si la répétition allait aider l’esprit de Carrow à se calmer. Il essayait de se souvenir de ce que sa Psychomage de l’Institut faisait pour le calmer, sans parvenir à retrouver les mots. « Vous devriez demander de l’aide à un legilimens. À un très bon legilimens. » Maintenant il parlait lentement, d’angoisse, mais aussi pour qu’elle le comprenne. Alors qu’il s’attendait à ce qu’elle explose à tout moment pour l’envoyer au tapis. « Qui pourrait sentir qui ment, même parmi les adultes. V-votre collègue, au niveau neuf. Monsieur Shafiq… » Puis, en déglutissant : « Je m’y soumettrais volontiers, Madame, si cela nous permet de vous venir en aide. » Sa servilité avait un goût immonde dans sa bouche. Mais il était prêt à embrasser les pompes de la Carrow plutôt que de lui donner l’opportunité de lui jeter un sort.

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MessageSujet: Re: (flèche) Lockdown   (flèche) Lockdown EmptyMer 21 Aoû - 17:48
ALDEN HARRIS

TW - violence/torture

En cinq ans de direction à la DHS, Alecto a pointé sa baguette contre bien des élèves, mais c'est la première fois qu'elle fait ce geste contre l'un de ses enseignants. Et alors que Harris lève bêtement les mains, elle se dit que, peut-être, il était temps. Peut-être qu'elle a manqué de vigilance, peut-être qu'à force de se concentrer sur les élève, elle a oublié de rappeler à son équipe, qui dirige cet endroit. On ne lui reprendra plus.

Harris reprend son discours selon lequel la torture serait inefficace. Elle se tend. Personne ne remet en cause sa méthode. Elle va hurler, que ce silence qu'il entend dans la pièce, ces élèves parfaitement rangés, même ses cours à lui, où pas un enfant n'ose souffler le moindre soupir; tout ça, c'est grâce à cette méthode. C’est à elle, qu’on le doit. Il a intérêt à se reprendre très vite, il est sur le fil, à cent mètres au-dessus du vide et s'il s'acharne elle le fera tomber sans le moindre hésitation. Dépêchez-vous de dire quelque chose intéressent, Harris. « Je suggère d’aller la chercher directement dans la tête des suspects. » Alecto relève un peu la tête, son bras se détend légèrement. Ah ? « Madame, vous savez que je vous soutiens. Vous savez que je ne veux que vous aider. » Non. La baguette se tend à nouveau, les doigts de la main libre d'Alecto claque avec impatience. Cet homme parle beaucoup trop. « Les faits, Harris. » Siffle-t-elle d'une voix tendue. Il se reprend, elle a l'impression d'être face à un élève qui n'a pas bien retenue sa leçon. « Vous devriez demander de l’aide à un legilimens. À un très bon legilimens.  Qui pourrait sentir qui ment, même parmi les adultes. V-votre collègue, au niveau neuf. Monsieur Shafiq… » Voilà. Là, on touche quelque chose. Oui, éventuellement. Cela irait peut-être plus vite ? Elle ne risquerait pas que quelqu'un résiste à ses sorts un peu trop longtemps. Oui. Oui, pourquoi pas. « Je m’y soumettrais volontiers, Madame, si cela nous permet de vous venir en aide. » « Taisez-vous. » Lance-t-elle.

Elle se détourne de Harris, elle terminera de s’occuper de lui plus tard. Il n’y a pas de temps à perdre. « Smith, levez-vous. » Le garçon était resté au sol, il commença à se remettre doucement sur ses jambes. « Plus vite que ça ! Impero ! » S'emporte Alecto. Une expression impassible glisse sur le visage Smith. Il se relève immédiatement, le regard soudainement vide. « Allez me cherchez de quoi écrire. » Fait-elle avec un geste désinvolte alors que le gamin remonte les rangées de ses camarades, le regard fixé droit devant lui, puis disparait derrière la porte.

Alecto se retient de faire les cent pas en l’attendant. Elle ne doit rien laisser paraitre de son angoisse. Pire, elle en a déjà trop montré. « Vous avez entendu ? Nous allons faire venir M. Shafiq. Il sera surement ravi de devoir se déplacer pour vous, je suis sûre qu’il vous fera part de son contentement », fait-elle en agitant à nouveau sa baguette dans les airs pour faire apparaitre son large fauteuil directorial devant la cheminé qui se trouve sur le mur du fond de la salle, derrière elle. Aucuns doutes qu’Abbas ne sera pas ravi, et elle compte bien dessus à vrai dire. « Il va jeter un œil dans toute vos jolies petit tête… » Elle s'assoit, leur faisant face tous, reprenant un peu de contenance Elle doit rester sur ses positions: froides et autoritaire.

Smith revient avec de quoi écrire et un petit pot de poudre noire. Elle prend la plus et le parchemin sur lequel elle écrit un message bref: Urgence. Cambriolage à la Damoclès. Besoin d’un bon légilimens. Élève sous Impérium, je ne peux pas quitter les lieux. Alecto Carrow. Elle roule le parchemin et le scelle magiquement à l’aide de sa bague de Death Eater. Puis elle remet le rouleau dans la main de Smith, le débarrassant du pot. Elle prend une poignée de poudre à l’intérieur et la lance dans la cheminé. Le visage toujours impassible, Smith s’avance dans les flemmes vertes. « Direction du département des Mystères » Il dit d’une voix blanche avant de disparaitre dans la cheminé.

« Bien », dit Alecto toujours assise dans son fauteuil. Il reste encore une chose a régler avant l’arrivée de Shafiq. « Harris ? » Elle prend une profonde inspiration et tourne son regard vers le professeur qui n’avait plus ouvert la bouche. « Je vous remercie pour cette suggestion qui nous fera à tous gagner un temps précieux » elle dit. « Cependant, que les choses soient claires, puisqu’il semblerait que ce ne soit pas le cas… C’est la dernière fois que vous m’interrompez de la sorte. » Sa voix et dure, froide, cassante. « C’est la dernière fois que vous remettez en cause mon autorité. Réfléchissez à deux fois, la prochaine fois que l’envie vous prend de m’interrompre.  » Elle plante son regard dans le sien. « Cursio. » Elle jette enfin en levant sa baguette. « Et apprenez à vous taire », elle ajoute les dents serrées pas la colère.

Chacun sa place.

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