BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

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 Cours du soir (caten)

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MessageSujet: Cours du soir (caten)   Cours du soir (caten) EmptyVen 2 Aoû - 14:33
francis catmack
Quand il se réveille, il est tard — le soleil déjà s’est suffisamment baissé pour plonger la salle de classe dans une semi-obscurité dérangeante. Alden plisse les yeux, réajuste ses lunettes qui avaient, durant la pause sieste, glissé de son nez jusqu’au bureau avant de se redresser. Le cou craque, le dos craque, ses muscles tirent : il a passé l’âge de rester dormir sur des pupitres comme lorsqu’il avait quinze ans, ou trente ans. Il grogne, passe les doigts dans ses cheveux et reste un moment immobile, à regarder devant lui les sombres silhouettes des tables sèches se découper dans la salle de classe.
Il se souvient de son précédent emploi où il lui arrivait en effet de passer quelques longues minutes dans sa salle de cours désertée rien que pour apprécier l’endroit devenu enfin silencieux. Que n’aurait-il pas donné, à cette époque, pour pouvoir entendre une mouche voler durant les leçons — exploit presqu’impossible à obtenir, même en runes. Il y en avait toujours pour murmurer des questions à leur voisin, ou bien raconter une aventure qui leur était arrivé en botanique. Maintenant il voyait à peine de différence entre une salle pleine d’élèves et une salle vide.
En classe, ils ne mouftaient pas les gamins. À croire même qu’ils respiraient à l’unisson ; il y avait une sorte de vie étrange dans la salle, qui la remplissait, mais silencieusement, comme dans une tombe. Ce n’était clairement pas aussi agréable que ce qu’il avait pu imaginer. C’était une chose de faire cours à une classe silencieuse, une autre de déblatérer de la propagande devant les gamins qui se pissaient dessus au moindre mouvement brusque. Bien sûr, il y en avait toujours qui essayaient de faire leur fier, et toujours la claque les ramenait dans le rang. Ici le mot claque étant un doux, bien trop doux euphémisme pour ce que subissaient les réfractaires.
Il se leva de son siège, referma le manuel d’histoire qu’il était censé suivre à la lettre afin d’instruire correctement les élèves de la Damocles. Les pages étaient recouvertes d’inepties qui avaient fait perdre plusieurs points de vue à Alden ces dernières années. Quelques doubles pages tous les chapitres s’intéressaient à des portraits de grands sorciers et grandes sorcières sang pur qui avaient modelé l’image de la nation. On trouvait, de part et d’autre quelques zooms pédagogiques sur les moments sombres de la société sorcière qui correspondaient la plupart du temps avec un surplus de né-moldus dans la population. Les graphismes étaient truqués, voire totalement inventé, on allait même chercher des preuves de la force des sang pur ailleurs qu’en Angleterre, jusque dans les vieilles civilisations, ce qui ne manquaient jamais de faire grincer les dents d’Alden.
Autant dire que certaines pages du manuel n’étaient jamais étudiée en classe.
Il lisait, de temps à autres, lorsque c’était la fin de la journée et qu’il revenait d’une séance de sport intensive qui les laissaient tous exténués, des morceaux des récits arthuriens. Jamais la directrice ne lui avait demandé de justifier ce choix, mais il n’aurait aucun mal à disserter sur la grande figure magique de Merlin, presque créé par la magie elle-même, de son importance pour les sorciers. Soyons honnête, son intention était surtout de mettre en exergue les moments où Merlin aidait l’humain Arthur et le guidait.
Il n’empêche que tout cela restait épuisant. Assez épuisant pour qu’il s’endorme sur son bureau à la fin de son cours. Il était l’heure, maintenant, de rentrer chez lui.

Il ramène sa baguette à sa ceinture, prend son livre qu’il glisse dans sa poche magiquement agrandie et fait un pas dans le couloir. Il était en train de refermer la salle à clé quand il entendit des pas dans son dos.
Il faisait partie, dans cette école, de ceux qui n’avaient rien à craindre. Il ne savait pas s’il pouvait objectivement dire qu’il était en bon termes avec Alecto Carrow — qui pouvait se vanter d’une telle chose ? mais au moins elle l’estimait assez digne de son travail pour ne pas vouloir le foutre à la porte. Quand on voyait la bonne femme, c’était déjà énorme. Malgré ça, Alden avait le sursaut facile. De ces sursauts invisibles, qui ne faisaient que frissonner les épaules, mais qui faisaient couler le long du dos une sueur glacée terrible. Il déglutit, mais ne reconnaissait pas le claquement des chaussures de la directrice. C’était bien autre chose, en effet.
« Francis ? » Francis Catmack, un petit bout perdu ici, comme tous les autres. Le cœur d’Alden se serrait quand il pensait aux parents de ses enfants : avaient-ils seulement la moindre idée d’où se trouvaient leurs enfants ? De ce qu’ils subissaient ici des mains des adultes. De ses propres mains, se répétait-il, parfois.
Il faisait de son mieux, mais quand il voyait la tête de ces gamins martyrisés, il avait du mal à se dire qu’il faisait assez.
La culpabilité l’accompagnait jusque tard, dans la nuit, quand l’occlumancie ne suffisait pas à le calmer, et il se retrouvait à frotter ses mains, frénétiquement, comme pour effacer le sang qu’il s’imaginait.
La culpabilité, ensuite, de préférer ces enfants inconnus à son propre fils le tenait réveillé jusque plus tard encore. Assez pour cerner ses yeux. Et le forcer à s’endormir à la fin des cours.
Il ne s’en sortirait pas. Il devenait fou.

Et là, il y avait Francis. Avec son air de chat fauve. D’ailleurs, il y en avait pour l’appeler Cat. Pas le genre d’Alden de faire dans les surnoms cependant, encore moins avec ses élèves. Encore moins alors qu’il faisait tout pour passer pour un professeur tyrannique (il doutait d’y réussir parfaitement, toutefois). Les sourcils se froncent, pour marquer un mécontement factice : « Vous ne devriez pas traîner dans les couloirs seul. Vous savez bien ce qui vous attend si on vous surprend. » Comme si Alden ne venait pas de le surprendre là, sur le moment.
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Isidore Oxley
ORDER OF THE PHOENIX
Isidore Oxley
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Âge : 26 ans.
Occupation : Fugitif, medic de l'Ordre au sang chaud, formé par la guerre, ses aîné.e.s et son feeling de triton.
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Particularité : Demi-triton. Depuis qu'il le sait, c'est devenu une excuse pour ses coups de sang (et une bonne occasion de faire flipper les sorcier.e.s bien-pensant.e.s).
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MessageSujet: Re: Cours du soir (caten)   Cours du soir (caten) EmptyVen 9 Aoû - 15:06
Sa tête bourdonne. Un boucan insoutenable dans son crâne ; en se prenant ce dernier entre les mains, Francis se rend compte que ce n’est pas que la tête, c’est tout le corps. Perclus de vibrations douloureuses, échos fantômes. Elles remontent le long de sa colonne vertébrale, infestant son cœur, ses organes vitaux, jusqu’à la cervelle où tout explose ; une explosion à laquelle ne cède ni l’apaisement ni le répit, non l’explosion retombe à ses pieds fourbus, remonte dans ses jambes, puis sa colonne, son cœur, ses organes vitaux, jusqu’à sa tête, et encore... Le bourdonnement est partout, une boucle en continu.

Il se sent mal.

Le visage de la directrice, la dominant de toute sa hauteur ; elle rangeait sa baguette d’un geste rigide, quand il a repris connaissance à ses pieds. Quand elle a constaté qu’il peinait à se redresser, elle l’a enjoint à se dépêcher s’il ne voulait pas se faire attraper après le couvre-feu. C’est qu’il était tard (il avait retardé l’échéance de sa punition en faisant l’erreur de crier, sous l’effet du Doloris ; Alecto avait froncé le nez devant ce manque de savoir-vivre littéralement criant), et que Higgins, à cheval sur la ponctualité des pensionnaires, rôdait dans les couloirs. Au souvenir du « placard à murmures » du professeur et de ses chuchotements horrifiques, Cat s’est extirpé précipitamment hors du bureau de Carrow.

« Francis ? » Il fait un bond ; son cœur cogne brutalement, arythmique, contre sa cage thoracique. Mr. Harris -ce n’est pas Higgins, pas le placard ; sous la coupe de cette nouvelle bouffée d’adrénaline, le soulagement est presque douloureux, lui aussi. « Oui M’sieur », fait-il d’une petite voix, le regard hagard, qu’il a immédiatement baissé au sol. Il vaut généralement mieux éviter le contact visuel direct avec le corps enseignant -sauf quand on l’exige, en signe de « respect ». Regardez-moi dans les yeux, Catmack. La bonne blague. Francis se demande à quoi tient ce respect exactement, dans cette école où n’existe aucune limite à la souffrance. « J’étais avec la directrice », balbutie-t-il à grand mal, fixant les lignes inégales au sol sans les voir. Il se sent mal ; le bourdonnement est remonté jusque dans ses poumons, cette fois. « J’suis désolé M’sieur, je remonte aux dortoirs M’sieur. » Il tire encore sur ce souffle qui s’étiole et ne demande qu’à se pelotonner au fond de son corps.

Un vertige violent le prend. Francis tangue, et dans un haut-le-cœur foudroyant, vomit au pied du mur. Son estomac n’a rien à rendre ; de la bile, de l’eau, son diaphragme se contracte douloureusement sous les yeux du professeur d’Histoire.

Il n’a encore jamais eu de punition avec Harris. Il espère que lui, au moins, n’a pas de placard où soufflent des voix d'outre-tombe.
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MessageSujet: Re: Cours du soir (caten)   Cours du soir (caten) EmptyVen 9 Aoû - 17:15
Francis n’avait pas l’air d’aller bien — à dire vrai personne dans cette école n’avait l’air d’être bien et de tous, celle qui paraissait avoir le plus besoin de soins était la Directrice. Pourtant bien courageux était celui qui serait prêt à lui proposer un nouveau petit tour à l’Institut Psychomagique. Alden avait un courage tout relatif, dire à la Carrow ses quatre vérités en face ne faisait pas parti de ses attributions. Lui, il était simplement là pour faire rentrer des idées propagandistes dans les petites têtes blondes cabossées, rien de plus. Et leur coller des punitions s’ils ne respectaient le bien trop strict règlement intérieur (mais court et simple à apprendre : il n’y avait le droit de ne rien faire hormis s’écraser) (simple à retenir pour des imbéciles de sang-de-bourbe on disait, et Alden souriait en acquiesçant) (qu’est-ce qu’on se marrait à l’administration de la DHS olala). Là, il n’avait pas besoin de jeter un coup d’œil à sa montre pour savoir qu’il était tard, trop tard, et que le couvre-feu devait être passé.
Ce qu’il remarque, surtout, c’est l’horrible sursaut du môme quand il se fait surprendre. Un vrai chat battu. Toute la pitié qu’Alden aurait sans doute dû avoir pour son propre enfant passait dans les prisonniers de cette école, et cette fois encore cela ne rata pas. Le cœur qui se serre, le ventre qui se retourne. Il inspire et dresse un premier mur dans son esprit — l’occlumancie était bonne amie quand il s’agissait d’éloigner la culpabilité. Mais quand le petit se justifie, il se sent frissonner. Il avait beau être un adulte, et un enseignant qui plus est, les tête-à-tête avec Carrow était loin d’être ses moments préférés. Et il savait bien ce qu’elle faisait aux gosses. « Je vois. Ça ira pour cette fois mais… » Combien de fois l’avait-il dit ? Ce ça ira pour cette fois mais que je ne vous y reprenne plus ? Cela faisait partie de sa panoplie de menace en l’air qu’il balançait à la volée pour se donner un genre. Il avait réussi à faire plier un de ces gamins réfractaires en lui lâchant, calmement, que s’il ne se soumettait pas il irait chercher sa famille de moldue pour la massacrer et lui ramener leur tête. On l’avait cru. Pauvres gosses. « Faites vite Francis. » Comme si le petit avait la force physique de caracoler jusqu’au dortoir.

Hogwarts et les imbéciles d’élèves qui, la nuit, s’enfuyaient en ricanant dès qu’on s’approchait trop près de leur planque lui manquaient.

En effet, Cat ne va pas courir jusqu’au dortoir. Il ne tient même pas sur ses jambes, et Alden doit résister à la tentation de venir le retenir de tomber, avant d’avoir un mouvement de recul en le voyant vomir.
Il ne voulait pas savoir ce qu’elle lui avait fait.
Il ne voulait pas savoir.
Il ne pouvait pas trop s’impliquer.
Il ne pouvait pas sauver tout le monde.

L’imbécile ne sauvait personne, de toute manière.

La baguette est sortie, dans un mouvement court, et un simple murmure suffit à nettoyer le mur, avant qu’il ne finisse par attraper Francis à l’épaule pour le redresser. Il essaye de le faire un peu sèchement, histoire que si la Carrow passe par là elle n’aille pas s’imaginer qu’il puisse vouloir l’aider. Et réfléchit un instant, alors que sa bouche commence déjà à dérouler le mensonge : « Je devrais vous envoyer à l’infirmerie… » Il en avait vu des gosses qui se mettaient à blanchir quand on leur parlait de les envoyer là-bas. Encore une fois, il ne voulait pas savoir. Il ne pouvait pas tout porter. « Mais je crains qu’elle ne dorme déjà. Et je n’ai pas envie que vous nous salissiez tous les dortoirs. » Un peu plus brusquement encore, toujours dans la crainte qu’on le voit, il tire le petit gamin de chiffon, pâle, cassé, malade, jusqu’à la porte de sa salle, qu’il rouvre d’un mouvement de poignet avant de le pousser à l’intérieur. « Asseyez-vous Francis. » À Hogwarts, il appelait les élèves par leur nom de famille, mais pas ici. Comme s’ils pouvaient trouver un peu d’affection dans leur nom de baptême. Une chaise glisse jusqu’à l’élève, le cueille sur la route avant de continuer à s’avancer jusque devant le bureau d’Alden. Qui s’assit sur son propre siège en poussant quelque papiers : « Je pensais que vous aviez appris de vos leçons, et que vous faisiez attention avec Madame la Directrice. » Il adoucit légèrement la lumière de la salle d’un coup de baguette, réajuste ses lunettes. « Alors qu’avec moi… » Il s’interrompt, dégage tous les papiers d’une partie de son bureau pour y faire apparaître une plaque chauffante, puis une casserole qui rappelait celle d’avant-guerre (moldue) « …vous êtes souvent exemplaire. Ah tenez ouvrez-donc la bouteille. » Une bouteille de verre remplie de lait était apparue entre eux. « Et faites-moi chauffer une tasse. Vous apprenez bien la cuisine ici n’est-ce-pas ? Que je vérifie si vous êtes attentif dans les autres classes. » Une tasse apparaît. Un truc qui date de Hogwarts, et qu’un élève lui avait offert, dans ses toutes premières années. Il y avait une silhouette de sorcier avec un chapeau pointu et un grand livre dans les mains avec écrit, juste en dessous : Meilleur professeur du monde. Il l’avait toujours à portée de baguette ; ça boostait l’égo. Même si ce n’était sans doute pas du meilleur goût devant un môme comme Cat. « Allez, j’ai pas toute la nuit ! » Ses impératifs cependant, maintenant qu’il était dissimulé dans une salle, était beaucoup moins ferme. « Et dîtes-moi quelle faute vous avez commise pour que la Directrice vous garde aussi tard, garnement. »
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Isidore Oxley
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MessageSujet: Re: Cours du soir (caten)   Cours du soir (caten) EmptyDim 18 Aoû - 18:06
SIl a de la chance, ce soir. Ce n’est pas anodin, dans une école comme la leur ; la chance est souvent crucifiée dans l’instant, avant qu’elle ne donne naissance à l’espoir. Car l’espoir tue ; l’espoir d’ailleurs a failli le tuer, les jours suivant sa fuite manquée avec Sylas -depuis Cat s’en méfie comme la peste, et tente de filer aussi droit qu’il le peut. Carrow néanmoins, veille au grain avec tant de zèle qu’il se retrouve pris dans les filets de ses « punitions pédagogiques ». Ce soir, il a de la chance ; mais avant qu’elle ne se mue en un souffle de vie, Cat la mutile comme on lui a appris, et se demande, quand la porte de la salle d’Histoire se referme derrière lui, à quelle sauce Harris mange-t-il, lui, ses punis.

Une chaise vient le cueillir juste à temps. Jambes coupées, Cat s’y laisse tomber -et se tasse, automatiquement, sur le bout du siège, une fois immobilisé devant le bureau de Harris. Il observe ce dernier par en-dessous, détournant les yeux rapidement sitôt qu’il est susceptible de croiser son regard -dur à dire exactement, si vite, derrière les lunettes épaisses. L’enseignant s’agite, dégage des papiers, entreprend de faire apparaître des objets incongrus ; Cat observe de ses yeux de chat sauvage et enfin, devant le « pop » que fait la tasse en apparaissant, hoche la tête, et parle. « Oui. » La cuisine, ah ! Rien qu’à la mention de ce cours, Cat sent son cœur s’accélérer -le plaisir étrange de manipuler les ingrédients se heurte à l’image perturbante du professeur menaçant de couper un doigt à sa voisine de table.

Suant de nouveau sous l’injonction, il se dépêche d’exécuter les ordres, ouvre la bouteille (du lait) dans la casserole (mais qu’est-ce qu’ils font, au juste ?). Cat se garde bien de demander ce qu’il est en train de faire -une tasse de lait chaud ? Non, quand même pas. Non, c’est sûrement une variante, une façon plus subtile de faire passer le message -Harris serait du genre sadique, à utiliser du lait brûlant ? Cat se garde bien de trouver cela étrange -ou même d’émettre un jugement quelconque. On n’est plus surpris de rien, au fil du temps. Il allume plutôt la plaque chauffante et, baissant les yeux sur ses mains une fois immobiles, répond finalement. « J’ai bavardé dans le couloir. » Ils attendaient, devant leur salle -et parmi les chuchotis discrets, Cat a eu un rire. Un rire bref, un rire aux airs de couac -un rire qui s’est pris dans les pas de la Directrice. Alecto Carrow n’est pas connue pour sa patience ou sa modération -et depuis la fuite avortée (à laquelle elle n’a, comble du sort, même pas assistée), Catmack tient une place de choix dans ses petits papiers.

De nouveau silencieux, Cat garde les yeux résolument baissés. Il sent un épuisement douloureux le gagner ; patraque, nauséeux, il a faim et froid, a l’impression de ne rien pouvoir avaler pourtant, il a mal, transpire encore -il se sent mal, affreusement.
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MessageSujet: Re: Cours du soir (caten)   Cours du soir (caten) EmptyMar 20 Aoû - 18:08
La routine était bien ancrée dans les muscles d’Alden. Avec un rythme semblable à une décroissance exponentielle. Le matin, quand il arrivait, au terme d’une nuit plus ou moins complète, les premières personnes qu’il croisait était ses collègues : rien qui ne lui mette beaucoup de joie au cœur en quelque sorte ; il pouvait de fait assurer les premières minutes devant les gosses avec sa sale tête de mec pas content. C’était en jouant au tyran exaspéré les premières heures qu’il était parvenu à se tailler la réputation de type pas drôle qu’il se trimballait depuis. Puis, au fur et à mesure, la fatigue montait. Montait. Et avec la tension qui s’accumulait, il perdait de plus en plus l’envie de donner des coups secs derrière la tête des gamins qui jouaient trop aux héros. Les menaces en l’air devenaient plus courantes, et c’était bien parce qu’une vague rumeur (qui avait pris dès sa deuxième année dans l’école) disait qu’il avait déjà fait avaler littéralement un livre d’histoire entier à un môme que la marmaille se tenait à carreau. À la dernière heure, il était à bout de force, et ce n’était pas la première fois qu’il lui arrivait de s’endormir ainsi sur le bureau.
Au réveil, il n’avait juste pas la force de tenir le rôle du grand méchant loup.
Ce qui était pratique, quoique crève-cœur, c’est que les enfants arrivé à ce stade d’abus et de désespoir, avaient peur de leur ombre. Alors le chien-chien de la Directrice ?

C’était ce qu’il se disait pour se permettre de faire baisser un peu la pression. Il le regardait s’affairer, son index et son majeur sur sa tempe, pour essayer de faire disparaître le mal de crâne perpétuel qui semblait l’affecter depuis qu’il avait foutu les pieds dans cette satanée école — ça remontait donc à longtemps. Puis, finalement, le môme ouvrit la bouche. Les épaules d’Alden s’affaissèrent légèrement : « Vous n’êtes pas là pour bavarder, » fit-il, encore assez sèchement, mais avec une pointe de lassitude qui pouvait laisser transparaître sa fatigue. J’ai bavardé dans un couloir, pauvre gamin. Il se souvenait assez bien que si l’envie lui prenait, à Hogwarts, de punir un peu trop salement un sang-pur méprisant, il avait immédiatement les parents sur le dos : « Blabla, mon enfant n’est impertinent que parce qu’il est doué. Blabla, vos cours sont trop simples pour lui. Blabla. C’est de votre faute. Bla. » Il avait pris l’habitude de leur répondre en utilisant des mots trop compliqué pour eux. C’était son petit moment de détente-bitching de la soirée.
Là, clairement, il n’y avait pas de parents d’élève mécontents à gérer.
Il n’aurait jamais cru que ça pourrait lui manquer.

« Si vous cherchez les ennuis, Francis, ils vous trouveront. » Il agite sa baguette un instant, le lait chaud vient couler dans la tasse. Se mélanger. Alors que le gamin reste immobile face à lui. Il fait pianoter ses doigts sur le rebord de la table doucement, dans le silence presqu’apaisant de la salle, à l’observer en coin — le môme ne croise pas son regard, trop apeuré, évidemment. Il note les tremblements, n’a pas grand effort à faire finalement pour savoir ce qu’elle avait pu lui faire.
Même s’il essayait de ne pas y penser, la Carrow n’était pas spécialement la personne la plus originale du territoire. Alden doutait presqu’elle sache utiliser d’autres sorts que les trois Impardonnables. Et le Silencio, à l’extrême rigueur. Il se racla la gorge, alors que le lait continuait de se mélanger dans la tasse, doucement, pour faire monter la mousse. « Tendez votre bras Francis. » Le gamin est lent à réagir, mais il obtempère pourtant. Alden attrape un pinceau dans son pot à crayon, frôle l’encrier du bout des doigts, ce qui le fait s’ouvrir immédiatement avant d’attraper le poignet de Cat. Il le lui retourne : « Ouvrez votre paume. » Les doigts se détendent lentement. De sa main libre il agite doucement le pinceau, comme s’il réfléchissait, avant de dessiner, sans encre, quelques signes sur les lignes de mains de Francis. « Ne bougez pas. » La pointe du pinceau trempe dans l’encre, puis, avec la rapidité de l’homme habitué à ce genre de chose, il trace les premiers traits sur la peau du gamin.

Ce n’était pas totalement une rune. Cela faisait longtemps qu’Alden avait abandonné les runes pures, pour les mêler à d’autres choses. La technique de ligature, entre les lettres, les runes, étaient ce qui permettaient de produire des glyphes puissants. L’encre jouait, également. Les murmures que répétaient Alden, sous sa barbe, en même temps qu’il dessinait, rajoutait à la force de tracé.
Ce n’était rien de bien difficile. Une simili rune de protection. D’absorption, en réalité. Déjà l’encre noire commençait à blanchir, alors qu’elle pompait ce qu’elle pouvait trouver de douleur dans le petit corps sur lequel elle se trouvait.
Pas certain qu’une seule suffise pourtant, mais Alden pouvait difficilement faire plus. « Vous l’effacerez en rentrant dans votre dortoir. Quand elle sera totalement blanche. »

Puis, lâché si vite qu’on aurait pu croire à une hallucination auditive : « Guère besoin d’en parler à la Directrice, évidemment. »

Avant de prendre la tasse de chocolat, de la porter à ses lèvres et de grimacer. « Visiblement vous êtes incapable de faire quelque chose correctement. C’est imbuvable. Prenez-le. Je me ferais un thé. » Et de faire glisser la tasse dans sa direction, avant d’en faire apparaître une nouvelle, recouverte de runes.
Les profs avaient toujours plein de mugs.
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MessageSujet: Re: Cours du soir (caten)   Cours du soir (caten) EmptyJeu 22 Aoû - 21:50
L’odeur du lait chaud se distille dans l’air. Francis le sent sans le sentir ; ses sens engourdis ont été réduit aux fonctions les plus primaires, telles que ne pas regarder le professeur Harris, écouter le professeur Harris, et… C’est à peu près tout. Même le goût de bile persistant dans sa bouche a disparu ; shut down total sur Cat, contrecoup de la punition (à l’efficacité prouvée) de Carrow, et seuls ses membres tremblent légèrement, comme encore agités des secousses de son sort.

Il ne se demande même plus ce que Harris lui réserve, avec son lait chaud et sa casserole. Si ça se trouve pas grand-chose -les éclats de lassitude dans sa voix semblent avoir fait leur chemin jusqu’aux tympans de Francis, pourtant plutôt tournés vers les éventuelles intonations annonçant le danger et autres invectives. Alors quand la voix grave du professeur lui ordonne, Cat s’exécute, plus lentement que ce qu’il devrait. Ses yeux suivent le mouvement, toujours plus par réflexe que par réel intérêt ; engourdi jusque dans le corps, Francis voit ses doigts se déplier sans les sentir. Puis la pointe du pinceau sec se presse contre sa paume, et esquisse des traits invisibles sur sa peau.

Francis papillonne légèrement. Comme sorti de sa torpeur par le contact, il regarde la valse mesurée de l’objet -et sent sa gorge se serrer à nouveau, en craignant le début de sa seconde punition du jour. Il ne bouge pas, comme on l’exige ; déglutit avec appréhension en voyant le pinceau encré cette fois revenir à sa main, et recommencer, dans le même ordre, cette fois pour de vrai, l’incantation écrite.

C’est d’abord une sensation fourmillante dans l’ensemble de sa chair ; comme aimantés par le dessin magique, les frémissements font surface, juste son sa peau, et s’acheminent docilement jusqu’à sa paume. Il faut un instant à Francis, pour identifier la nature de cette sensation. Ce n’est pas de la douleur -au contraire, c’est comme si cette dernière, aiguillée par les marmonnements du professeur, quittait son corps par vagues régulières.

L’encre blanchit encore, quand Harris repose le pinceau. Francis, incrédule, y jette un coup d’œil en refermant la paume. « Oui », répond-il mécaniquement -il n’a qu’à moitié entendu la question, et relève les yeux vers le sorcier.

Il se sent… Mieux. Plus léger. Ce n’est pas un miracle, la douleur meurtrit encore ses muscles -mais le dessin, dont la magie œuvre encore à l’instant, est comme un baume, chaud contre sa paume.
Monsieur Harris vient de le soigner. C’est cette prise de conscience devant la tasse qu’il pousse devant lui, autant que l’action du sort lui-même, qui le réveille. Il le soigne, et lui offre une tasse de lait chaud dans sa salle de classe. La vue soudainement claire, Francis va jusqu’à remarquer l’éclairage moins vif que d’ordinaire.

Il prend la tasse en silence, observe discrètement son professeur. Sa chaleur fait écho à celle de la rune sur sa paume, et, après une première gorgée, une boule tiède se forme agréablement dans son ventre. C’est, évidemment, très bon -cette preuve supplémentaire lui insuffle un peu de courage, un baume au cœur précautionneux. « Merci », fait-il d’une petite voix ; pas assez idiot pour s’enhardir complètement et risquer de briser cette trêve -dont l’origine lui apparaît encore incertaine. Un simple sursaut de pitié ? Francis guette, par à-coups, les traits fermés de Harris comme s’il allait y trouver la réponse -il revoit cet instant, où Harris croise son regard, juste avant la fuite. Francis croit qu’il est cuit ; puis contrairement à toutes les attentes, le professeur détourne la tête, et part. Puis, il hésite. Un mouvement de balancier sur sa chaise, un regard sur le côté. « Euh, M’sieur… » commence-t-il avec précaution. « Est-ce que je peux vous poser une question ? » Un signe d’assentiment, légèrement agacé ; Francis croit pourtant y voir un léger intérêt, dans ses yeux verts. « Vous enseigniez les runes, à Poudlard ? C’est ce que les autres disent… » Il s’humecte les lèvres ; un funambule en équilibre, où chaque mot pourrait être celui de trop. Il voudrait lui demander ce que c’est, les runes -c’en est une sur sa paume ?- et pourquoi il a quitté un poste à Poudlard pour venir leur enseigner à eux, dans cette école sordide.
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MessageSujet: Re: Cours du soir (caten)   Cours du soir (caten) EmptyDim 25 Aoû - 13:06
Il ne lui faut qu’un coup de baguette pour se faire son thé. Il n’y réfléchit même pas. En réalité, il n’avait jamais trop apprécié le thé, mais à force de vivre en Angleterre il avait appris à imiter leurs habitudes. Il aimait croire que ça le détendait, d’une façon ou d’une autre. Il aurait bien aimé se servir quelque chose de plus fort, mais une sorte d’éthique l’empêchait de se saouler devant un élève (comme si l’ethos était une monnaie qui avait court à la DHS). La tasse se remplit, le thé infuse. Il en oublierait presque le môme et son petit remerciement — tout petit. Qui n’arrangea en rien son état ; se faire remercier pour quelque chose d’aussi minime était assez symptomatique de l’ambiance générale.
Vraiment, il aurait besoin d’un verre.
Il se masse doucement la tempe de sa main libre quand le gamin lui demande l’autorisation de parler. Même de poser une question — ce n’était pas souvent que les élèves, ici, se permettaient de parler plus que le strict minimum aux enseignants. Harris était une étrange exception à la règle cependant. On savait, plus ou moins, que lui ne risquait pas de leur envoyer un revers dans la figure à la moindre divergence. Cependant on n’en abusait que très peu. Surtout les plus vieux, qui étaient là depuis plus longtemps, et qui peut-être, avaient un peu compris que ces histoires de punitions horribles qui traînaient à son sujet n’étaient que des rumeurs. Et que ses menaces étaient peut-être du chiqués.
Il lui fait signe de parler d’un mouvement, faussement agacé.
Un jour, son oscar du meilleur acteur, il le recevrait par la poste. Et il ne l’aura pas volé, pensa-t-il. Ça fera une décoration de plus à ajouter au milieu de ses diplômes.

C’est ce que les autres disent… Alden hausse un sourcil à la question, suivie aussitôt de cette petite phrase, comme pour se dédouaner de quoi que ce soit. Une autre version du ce n’est pas moi en quelque sorte. Le professeur grimace légèrement, en se souvenant des quelques élèves qu’il avait eu à Hogwarts pour ensuite les retrouver à la Damocles. Autant dire que ça n’avait pas été des retrouvailles professeur/élève particulièrement joyeuses. « Oui, pendant presque dix ans. » Avant de rajouter, comme un automatisme, quelque chose qu’il s’était tellement ancré en lui, afin de rendre son mensonge réel, qu’il finissait presque par y croire : « Je ne suis pas sang-pur, je n’avais pas la légitimité d’enseigner… dans cette école. » C’est qu’au Ministère on aurait été à deux doigts d’acclamer son abnégation, en l’entendant dire des choses pareilles. Il fallait dire que la plupart des profs étaient tout de même des mêlés — Alden doutait que des rejetons de familles sang-pur puissent, avec le manque de brassage génétique, avoir un système neuronal suffisant pour atteindre les capacités intellectuelles qui feraient un bon professeur. Mais enfin… C’était tout autre chose. Et ça, de toute évidence, il évitait de le dire à haute voix ou de le penser trop fort.
« Et il n’y a pas d’enseignement runique ici. Mais ne vous en faites pas Francis, j’ai également eu une formation historique, je suis parfaitement compétent en tant que professeur d’histoire. » Pour ce qu’il leur racontait en cours… c’était un peu fort de café de sortir ça. Il but une gorgée de son thé, pour compenser.
« Ça ne vous ferait pas de mal, pourtant, un peu d’entraînement à la calligraphie runique. Vu comment certains d’entre vous écrivez… » Il lança, de derrière ses lunettes, un regard un peu sombre à Cat — dont il ne se souvenait pas particulièrement de l’écriture, mais ne devait pas tomber trop loin de la cible en partant du principe qu’il n’écrivait pas comme un Rosier sur-entraîné (il en avait eu deux, dans sa classe, des mômes Rosiers, c’était amusant de les voir tirer la langue quand ils faisaient leur exercice pour s’appliquer au mieux). « Mais si le Lord dit pas de magie alors… » Et il hausse les épaules. Avant de pointer du doigt la rune, qui continuait de se remplir, et de se blanchir d’une sale magie sur la paume du gamin : « Pour ça que vous l’effacerez. Que Madame la Directrice ne vous surprenne pas avec ça. Sinon ça me retombera dessus. » Inquiet, en effet, à l’idée que la Directrice lui tombe effectivement dessus. « Elle ne fera effet qu’un temps. Si vous la gardez la magie qu’elle a absorbé retournera dans votre corps. » Comme pour mieux le persuader de bien l’effacer en effet. « C’est la première fois que vous voyez une rune, Francis ? » Alden avait grandi avec un mobile à runes au-dessus de son berceau, can’t relate.
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Isidore Oxley
ORDER OF THE PHOENIX
Isidore Oxley
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Particularité : Demi-triton. Depuis qu'il le sait, c'est devenu une excuse pour ses coups de sang (et une bonne occasion de faire flipper les sorcier.e.s bien-pensant.e.s).
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MessageSujet: Re: Cours du soir (caten)   Cours du soir (caten) EmptyLun 9 Sep - 20:22
Dix ans. Du haut de ses treize années, ça lui paraît être une éternité. Cat profite de son coup d’œil pour essayer, vaguement, de donner un âge au professeur. Il a l’air vieux, c’est certain -mais ils ont tous l’air vieux à la DHS, même quand ils sont jeunes, avec leurs poches sous les yeux et leurs visages fermés. Il a peut-être quoi, trente ans au moins… Francis ne sait pas vraiment quand on commence à avoir des cheveux blancs. Vingt ans, ça lui paraît être un bon début. Avec l’âge adulte, les ennuis et les responsabilités. Il revoit encore les filets argent dans les cheveux de sa mère qui, clope au bec, lui coupe avec des gestes brusques ses boucles brunes. « Les mêmes cheveux que ton con de père… » Il se demande si maintenant, ses cheveux à elle ont entièrement blanchi.

Le lait chaud réchauffe doucement le corps meurtri de Francis. La rune sur sa paume pompe encore -la douleur ne bat plus à ses tempes, et semble se dissoudre, laissant à ses muscles l’occasion de se détendre, ne serait-ce qu’un peu. Mr. Harris parle, et grogne. Au regard noir, Cat se tasse un peu sur lui-même, en proie à un frisson nerveux devant cette piqûre de rappel. Il écrit comme un cancre -un fait accompli, célébré comme une preuve d’appartenance, parmi les copains du HLM. Sous les rires et les plaisanteries, Francis se fichait bien des soupirs et des regards inquiets de son institutrice de primaire.

Il ouvre la paume et considère la rune blanche. Comme les cheveux de sa mère, et son teint pâle ; la couleur d’une douleur qui s’imbibe peu à peu. Sentant sa gorge se serrer, Francis se force à relever les yeux vers le professeur, hoche la tête pour monter qu’il a bien compris, oui, que la Directrice n’en saura rien, et que non, sa mère ne lui manque pas, qu’il ne pense plus à elle depuis qu’on l’a emmené ici. « Oui, M’sieur Harris. » Il retient une autre question, derrière ses yeux qui se mouillent – se raccroche à la curiosité que l’enseignant nourrit en lui racontant autre chose que l’éternel discours du sang, et des actes héroïques de Sang-Purs de renom au cours de l’Histoire sorcière. « C’est la première fois que vous voyez une rune, Francis ? » Rapidement, Francis feuillette ses maigres souvenirs magiques -pour ce qu’il en connaissait, il aurait pu en voir sans le savoir. « Je crois oui, Monsieur. » Encore, il hésite, relève les yeux vers son professeur d’Histoire. Ses lèvres s’entrouvrent, tremblent un peu, se referment -il a mille questions qui lui semblent toutes inappropriées dans ce contexte où mentionner la magie est un acte passible de punition. « Est-ce qu’elles servent à soigner ? » Il ne sait même pas ce que sont les runes en elles-mêmes -mais cette question-là est un interdit absolu il le sent en l’effleurant des lèvres. Francis brode avec les quelques fils à sa disposition -il a assez soupé de punition pour une soirée, vraiment.
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