BIENVENUE SUR SMOKE & MIRRORS. Un forum Harry Potter alternatif qui diverge du canon à partir du tome 5 où Harry est capturé par les Death Eaters lors de la bataille du Département des Mystères. L'action se situe 12 ans après, en 2008, dans un Royaume-Uni gouverné par Lord Voldemort.

Le forum a pour but d'être collaboratif et possède donc un système de collaboration participative où tous les membres peuvent proposer des nouvelles annexes, évènements, voire même des idées de personnages pour les futur.es joueur.euses !

Malgré son contexte sombre et mature, SM, c'est une communauté qui aime le drama et les rebondissements et qui a un Discord très actif sous l'égide du safe space et de la communauté bienveillante. Qu'attendez-vous pour nous rejoindre ?
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 (diet#2) going bad.

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MessageSujet: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyMer 31 Juil - 9:19
hauata henare
Being Francis Catmack was a complicated thing, a wonder of muscles and organs, synapses and nerves. He was a miracle of moving parts, a study in survival. The most important thing to Francis Catmack, though, had always been free will, the ability to be his own master.
This was the important thing.
It had always been the important thing.
This was what it was to be Cat.
Cette idée est folle et Diego la déteste. Mais il ne peut pas dire non à Antonin, il ne peut plus lui dire non à rien, alors il a accepté. C'est une petite blague, lui a-t-il dit, c'est aussi un bon entraînement pour lui! Diego trouve ça stupide, mais il n'a rien dit, a hoché la tête, oui-oui-oui, tout ce que tu veux, Antonin.
Il n'empêche que quand il se regarde dans le miroir, il a envie de donner un coup de poing à la glace.

Le visage de Francis n'est pas si distant du sien. Ils ont presque le même âge, une petite bouille de gamin à la mâchoire épaisses. Ses sourcils sont plus fins, ses cheveux aussi, ses yeux plus sombres. Il a de grands cils comme ceux d'une fille, Diego trouve ça moche. Il est pas très beau, Cat, Francis, quelque soit son nom, il est pas beau et puis c'est tout.

Antonin lui a passé plusieurs photos — sur la plupart, il a l'air d'un criminel ou d'un lapin pris entre deux phares, au choix —, lui a longuement décrit le personnage et Diego s'est aussi basé sur les (très) rares fois où il l'a vu au magasin. Le résultat est convaincant, d'après Antonin, et passable, d'après Ruth, qui l'a évalué d'un coup d'oeil en grognant après qu'Antonin lui ait fait promettre de ne rien dire à Hauata. Elle n'aura pas le temps, de toutes façons, parce que Diego part maintenant, après quelques derniers détails...
Il se passe de l'eau sur le visage et dans les cheveux puis sort de la salle de bains, secouant ses mains en regardant Antonin qui lui adresse un grand sourire. “ N'oublie pas d'avoir l'air misérable et pitoyable, ” lui rappelle-t-il d'une voix ravie, avant de l'observer avec les nouveaux vêtements qu'il lui a donné. Des vêtements de moldus. Diego est mal à l'aise dans ce "gene" qui lui serre le paquet et le cul, les chaussures sont des "snickers" qui sont trop souples et trop grandes lui semble-t-il et le haut de "tracksuit" qu'il porte n'a rien à voir avec les robes de sorcier auxquelles il est habitué, et encore moins avec les costumes qui font leur entrée dans la mode contemporaine sorcière.

Diego se laisse manipuler par Antonin qui lui ébouriffe les cheveux, vérifie qu'il a la joue un peu sale, le défroque un peu jusqu'à ce qu'on aperçoive un peu de son caleçon, avant de lui tapoter l'épaule. “ Souviens-toi: reste dans le personnage. ” Oui, sauf que Diego, il connait pas Francis, Cat, le sang-de-bourbe, cet idiot! C'est bien facile de dire ça pour lui. “ Et souviens-toi: si il te parle d'une pierre, dis que tu sais pas où elle est. ” Diego hoche la tête et, apparemment satisfait, Antonin lui attrape l'épaule avec force et transplane.
Ils atterrissent devant la boutique d'Hauata, Diego a un petit pincement au coeur en voyant Antonin lever sa baguette — heureusement qu'il n'y a personne dans la rue durant cette heure matinale — et déverrouiller la porte, faisant exploser le battant au niveau de la serrure pour faire comme si quelqu'un y avait donné un coup de pied pour y entrer. “ Allez à plus, ” dit simplement Antonin avant de repartir dans un bruit de bouteille qui s'ouvre, laissant derrière lui un Diego sur les nerfs qui aurait bien eu besoin d'un encouragement de dernière minute.

Finalement, il se conforme au plan, rentre à l'intérieur de la boutique et ferme la porte derrière lui en espérant qu'il n'y aura pas un constable avant Hauata pour s'enquérir de ce qui ressemble à un cambriolage...
Il aime beaucoup la boutique d'antiquités de Hauata, il l'a toujours aimée. Il aime avoir à se baisser parfois pour éviter un objet qui pend, se faufiler adroitement entre les montagnes de bibelots en priant de ne rien casser. Il aime l'aura qui se dégage de certains objets, mais aucun n'est aussi important que ceux qui se trouvent dans la pièce du fond... Diego sait qu'il n'y aura pas accès alors quand il y arrive, il ne tente même pas d'ouvrir la porte. À la place, comme convenu avec Antonin, il s'assied sous le comptoir. S'installe, comme si il avait dormi, retirant sa veste (en dessous il porte un pull qui gratte et qui pue) pour en faire un oreiller de fortune. Il grommelle un peu pour lui même, surtout pour s'assurer qu'il n'a pas la gorge trop serrée. “ Je m'appelle Francis Cat, je suis un sang-de-bourbe, je suis un sang-de-bourbe et un voleur, ” marmonne-t-il pour lui-même, en retrouvant le léger accent anglais, les intonations propres à Manchester. Au moins un talent qu'Antonin n'a pas eu à lui apprendre.

Au final, sans s'y attendre, il finit par s'endormir — il a passé la plupart de la nuit à s'entraîner avec Antonin, s'écroulant dans une chambre du manoir Dolohov une fois le petit matin bien entamé —, sentant déjà une douleur se réveiller dans son dos. Il entend la clochette à l'entrée qui sonne et rouvre les yeux en panique. C'est soit Hauata, soit un membre de la Brigade Magie, soit, pire, un moldu trop curieux. Diego regarde sa main avec angoisse, et est à peine rassuré d'y voir les doigts fins de Cat. En se palpant le visage, il est aussi rassuré de voir qu'il n'a pas perdu son apparence.
Il attend, comme un chaton recroquevillé sous une poubelle. Il n'entend pas de pas, pas un bruit. Son coeur s'allège, son estomac se tord.

Quand la tête d'Hauata fait son apparition, Diego relève le regard craintif et déterminé de Cat. Sois misérable, pitoyable, déterminé, prêt à tout, donne lui du fil à retordre! Il peut presque entendre la voix d'Antonin. Alors d'un coup de pied sec, il envoie valser le tabouret en bois derrière le comptoir en direction d'Hauata, comme si il ne l'avait pas reconnu et qu'il avait pris peur, et aussitôt bondit pour essayer de lui échapper, filant vers la porte d'entrée.
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MessageSujet: Re: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyLun 5 Aoû - 21:11
début 07.2006 — boutique henare
Look into my eyes You will see What you mean to me. Search your heart, Search your soul And when you find me there You'll search no more.
Plus le temps passe et plus le monde s’éloigne, plus les choses changent et perdent de leur sens. Cette année, il a décliné l’invitation à manger chez les Prewett, pour l’anniversaire de Diego. À la proposition de Simone il a grimacé, fait des gesticulations d’épaules, a mariné dans sa sauce en agitant les mains avant de prétendre qu’il serait trop pris, que ça ferait trop de monde, qu’il allait les laisser en famille. « Mais tu fais partie de la famille, » avait retorqué Simone, un peu défaite, sans parvenir à le convaincre. Oui, elle restait sa sœur, malgré tout ils avaient un lien, un lien mythique, magique, que rien ne pourrait briser. Les autres par contre… Langford le haïssait, les autres enfants le méprisaient, la belle-famille le connaissait à peine et Diego… Diego était un petit-cousin, pas son fils. Un homme marié, un père, un futur mangemort : Hauata n’avait plus rien à faire là.
Chaque mois davantage, Cat lui manque. Et chaque mois davantage, il se sent plus proche de craquer, sans jamais faire le dernier pas.

Au matin, il n’y a pas de Cat, en avance, à sa porte, qui est resté assis devant ou adossé au mur à l’attendre. Il ne s’agite pas pour résister au froid ou pour s’occuper, il ne l’accueille pas avec un sourire, ne lui parle pas, ne l’accompagne pas de sa voix et de son regard sombre. Non, l’aide de traduction arrive plus tard, quand la boutique ouvre. Hauata et lui n’ont pas ce genre de lien. Ce n’est pas pareil. Ce n’est pas…
Sauf que, ce matin, s’il n’y a pas Cat au pied de la porte, il y a quand même quelque chose qui cloche, avec cette porte. Hauata reste un instant immobile avant de voir qu’il y a eu un choc, au niveau de la serrure. Un frisson froid descend sa colonne vertébrale alors que, presque par instinct, tout bruit quitte son corps. Il ouvre la porte… Oublie la clochette d’entrée, qui résonne alors qu’il pose un premier pas silencieux dans la boutique. Merde.
Pas un bruit, cependant, pas un mouvement. Et rien n’a bougé dans la boutique, rien ne semble volé… La porte se referme doucement derrière lui et il avance, prudemment, la baguette sortie, prête à l’usage. Le cœur battant il s’enfonce dans la boutique, avant de voir une masse sombre sous le comptoir. Serait-ce… Son cœur fait un bon, l’espoir grimpe d’un coup, ses lèvres forment presque son prénom mais il retient à temps la vague alors qu’il s’approche et se penche pour vérifier.

Ça file sous ses yeux. Il le rattrape à temps, par le poignet, avec trop de force. Son cœur bat beaucoup trop vite, il n’y croit pas, il n’a pas le droit d’y croire, il refuse de… Ses lèvres, cette fois, craquent quand il dirige vers lui le visage de l’intru. Cat… Oh Merlin. Il le lâche en le reconnaissant, en croissant son regard, afin de pouvoir lui parler : « C’est moi mon petit, c’est moi, ne t’inquiète pas. » Un sourire se dessine sur son visage fatigué : un sourire ahuri, interrompu par un rire nerveux, alors qu’il tend finalement une main pour caresser son visage, passer ses doigts dans ses cheveux. « Tu es revenu… je savais, je savais que tu reviendrais… » signe-t-il encore, alors que l’émotion, trop brusque, trop soudaine, lui monte aux yeux, les humidifie et les fait déborder. Lui, Hauata, qui se sent fondre à la vue de ce gamin qui n’a presque pas changé.
Son Cat, il est revenu. Et il a beaucoup, beaucoup de choses à lui dire mais avant cela, il doit le prendre dans ses bras. Ses deux bras l’enserrent, le ramènent contre lui, l’étouffent presque. Rendant muettes ses mains, cachant son visage noyé de larmes. Cat est revenu, il va pouvoir le sauver, cette fois. Plus jamais, plus jamais il ne laissera Tamati s’en approcher.
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MessageSujet: Re: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyMar 6 Aoû - 22:03
Le coeur de Diego bat à toute allure.
C'est stupide, c'est une farce, un exercice cruel. Il déteste Cat, déteste ce qu'il représente. C'est un voleur, un sale petit sang-de-bourbe qui lui a volé Hauata. Il le déteste et son coeur bat à toute allure. Hauata doit l'attraper parce que Antonin lui a dit qu'il devait le tromper, se jouer de lui, lui faire croire que c'est Cat, lui parler... il doit l'attraper et pourtant Diego s'élance de toutes ses forces vers la porte pour s'échapper. Il dira à Antonin qu'au final Hauata n'est jamais venu à la boutique, que--
Une main forte attrape son poignet et Diego manque de se déboîter l'épaule sous le choc, grognant légèrement malgré lui. Misérable, pitoyable, stupide, faible, lâche. Cat. Cat. Cat.

Il ne croit pas qu'il a déjà vu cette lueur dans les yeux de Hauata avant.

Son estomac se tord dans tous les sens à ce constat.
Diego garde la tête baissée, les yeux sombres levés entre deux boucles brunes, tourné à demi. Les mains de Hauata se lèvent, il signe: « C’est moi mon petit, c’est moi, ne t’inquiète pas. » Un sourire, un vrai sourire sur ses lèvres, de ceux que Diego n'a pas vu depuis des mois, des années. Pas adressé à lui, mais à Cat. Cat qu'il regarde comme si il était Arthur ramené par Merlin d'entre les morts, ses doigts se tendent vers sa joue et caresse la peau lisse, remonte vers les cheveux bouclés qui ne changent pas de texture. Le visage, de manière indiscernable, se tend vers la paume pleine de chaleur avant qu'elle ne s'écarte pour continuer de parler. « Tu es revenu… je savais, je savais que tu reviendrais… » Diego regarde les yeux de Hauata s'humidier, se remplir de larmes qui commencent à déborder quand, brusquement, il le prend dans ses bras.

L'étreinte est puissante, chaleureuse et rassurante: familière, à vrai dire. C'était lui que Hauata prenait dans ses bras, avant. C'était lui à qui il souriait, qu'il appelait son petit, son garçon, son Diego, il était son Diego, son protégé, son cousin, son neveu, son fils.
Diego ne répond pas à l'étreinte mais il en profite, fermant les yeux et inspirant profondément. Pour ne pas pleurer lui aussi, et aussi pour garder contrôle de ses cheveux qui menacent de se dresser sur sa tête, ses traits qui menacent de changer une nouvelle fois. Mais ils ne le font pas. Ils les gardent tels quels, les yeux sombres et les boucles bruns et la fine cicatrice qui court sur son visage comme un éclair.
Hauata le tient contre lui pendant un moment. Diego se réfugie dans son étreinte parce que c'est la première depuis longtemps, et qu'il sait aussi que ce sera la dernière avant un bout de temps. Antonin lui a dit de lui montrer la supercherie à la fin, que ça le ferait rire. Mais il sait que c'était un mensonge parce qu'après ça... Hauata ne va jamais lui pardonner.

Pas grave. Il s'en fout du pardon de Hauata. Il s'en fout de ses histoires à la con d'acceptation, d'amour et de que sais-je. Tout ça, c'était qu'un tissu de conneries qu'on raconte aux gamins comme Cat qui ont pas de familles et qui puent et qui y comprennent rien à la vie et la société parce qu'ils n'y auront jamais leur place.
Quand Hauata le relâche, il pleure toujours un peu et Diego ne bouge pas, l'observe avec un air défiant qu'il imagine très bien sur le visage de Cat. “ J'me suis perdu, ” dit-il, la voix un peu enrouée. De stress, de tristesse, de colère. “ J'ai faim, ” indique-t-il ensuite parce qu'un pauvre mec comme Cat aurait forcément faim. Il baisse les yeux sur le bout de ses "snickers" abîmées.

Il aimerait que Hauata le reprenne dans ses bras, plutôt que d'observer son visage. Est-ce que le nez est du bon angle? Et les grains de beauté bien placés? Est-ce qu'il est trop heureux de le voir qu'il ne fait même pas attention?
Il va être malade. Il va lui vomir sur les pompes. Quand est-ce que Cat est devenu le Diego de Hauata? Mais au fond de lui, il sait que ce n'est pas la question. La question c'est: quand est-ce que Diego a cessé d'être le Diego de Hauata? Il dit toujours qu'il a grandi, vu du monde, mûri, qu'il ne pouvait pas rester un petit gamin toute sa vie mais... mais il aurait bien aimé, quand même. Parce qu'il sait que si il avait son vrai visage et que Cat était véritablement dans la pièce, Hauata ne le regarderait pas comme ça.
Il ne le regarderait même pas.
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MessageSujet: Re: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyMar 13 Aoû - 13:56
début 07.2006 — boutique henare
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Quelque part il n’y croit pas. C’est trop beau et trop soudain. Pourquoi Cat aurait risqué telle aventure ? De venir le voir, comme ça ? C’est fou, c’est inconsidéré. Hauata ne peut y croire et pourtant il le tient, son Cat, il le serre contre lui, le reconnaît même s’il n’a plus la même odeur et qu’il semble avoir pris encore quelques centimètres. Et du choc, de ne pas y croire, il en pleure. Tout seul, sans un bruit, il murmure son prénom, le geint, comme un imbécile. Depuis combien de temps n’a-t-il pas pris quelqu’un dans ses bras comme ça ? Simone sûrement, mais même ça, ça remonte à quelques mois au moins.
Quand il s’écarte, finalement, du pauvre garçon qu’il a dû étouffer, il s’essuie le visage avec ses mains, dans un rire nerveux. « Désolé, je pensais pas te revoir ici… » Et le rire s’accentue, s’amplifie, trop joyeux, à voir Cat lui dire qu’il a faim. Qu’il s’est perdu. (Ce qui n’a pas vraiment de sens, dans la situation.) « Perdu oui, c’est une façon de présenter les choses, » ironise-t-il, un peu amer, un peu attendri, en refusant de remettre en cause l’apparition bénie qui est devant ses yeux.
Il a faim, le petit père. Bien sûr qu’il a faim. « Je vais te faire quelque chose, suis-moi, » propose-t-il, trop heureux de lui faire de nouveau à manger. Ses souvenirs les plus chers et les plus tendres avec Cat, il les a eu dans cette cuisine où il le guide comme si c’était la première fois. « J’ai gardé tes chaussons, » commente-t-il avec un air un peu bête, en les lui sortant, sans oser le regarder en face. Il a tout gardé, le con. Tout gardé en mémoire, comme des petites choses précieuses.

« Un gros petit déjeuner ? » propose-t-il en sortant, de la baguette, brioche, confiture, jus de fruits. « Tu dois avoir faim, tu es là depuis longtemps ? » Il s’installe à côté de lui, dans la cuisine, le fixe, attend qu’il mange, le cœur battant. « Pourquoi tu n’es pas monté ? » demande-t-il, le cœur battant, inquiet. À se demander maintenant, vraiment, ce qu’il fait là, pourquoi il est là. « Je… Je t’aurais accueilli si tu avais sonné, tu sais. » Il l’aurait tenu contre son cœur, encore, encore. Il lui aurait répété comme il est content de le voir, comme…
« Tu avais peur qu’il soit là ? » Tamati. Antonin. Dolohov. Le monstre, celui qui a fait fuir Cat, celui qui lui a fait si peur qu’il a préféré la rue et le danger plutôt que de rester sous la protection de Hauata. « Je suis désolé, Cat, j’aurais dû mieux te protéger, » signa-t-il finalement. Enfin. Ces mots qu’il a envie de lui dire depuis des mois et des mois. Qu’il est désolé. Que s’il pouvait, il referait tout. Que pour lui, il referait tout.
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MessageSujet: Re: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyVen 16 Aoû - 8:12
« Perdu oui, c’est une façon de présenter les choses. » Diego a un bref moment de chaleur dans la poitrine et dans la nuque, qui en devient moite de transpiration en un instant. Antonin a eu la bonne idée de le laisser improviser sans lui donner trop de détails, lui recommandant juste d'avoir l'air méfiant, pitoyable et de ne pas trop parler non plus. La seule chose qu'il lui a dit, c'est qu'il a perdu la pierre, quelle qu'elle soit. Ce qui veut dire qu'Antonin et Hauata et Cat sont tous au courant d'une pierre, dont lui ignore l'existence. C'est quelque chose de stupide, mais ça rend Diego jaloux. Jaloux que Cat et Hauata aient jamais pu partager quelque chose. Même un caillou.
Il ne relève pas sa remarque sur le fait qu'il était perdu, avec angoisse, et sent son estomac se tordre quand Hauata passe tout de suite à autre chose, apparemment trop heureux de le revoir pour s'attarder sur les détails pas finis de son histoire à la con. Il n'arrive pas à croire qu'Antonin l'ait entraîné dans cette histoire... qu'il ait accepté... et surtout que ça marche! Il se demande si il n'aurait pas préféré que Hauata voit à travers la supercherie en un clin d'oeil. « Je vais te faire quelque chose, suis-moi. » Diego lui emboîte le pas sans rien dire. « J’ai gardé tes chaussons. » Il reste interdit puis retire les "snickers" défoncées pour y glisser ses pieds nus. Hauata s'est déjà détourné vers la cuisine alors Diego peut tranquillement jeter un regard noir à ces pauvres petits chaussons qui lui ont rien fait.

Si un jour il rencontre Cat, il va lui faire bouffer ces putains de chaussons. « Un gros petit déjeuner ? » Il hoche la tête, le regarde étaler la nourriture. « Tu dois avoir faim, tu es là depuis longtemps ? » Il branle du chef, mouvement pas trop sûr de la tête, alors qu'il tend une main timide vers le verre de jus de fruit. « Pourquoi tu n’es pas monté ? » Nouveau branlement du chef, accordé avec le haussement d'épaules. « Je… Je t’aurais accueilli si tu avais sonné, tu sais. » Il ne répond pas, boit à son verre.
Sa main tremble. « Tu avais peur qu’il soit là ? » Il. Hauata ne signe pas le nom mais Diego comprend vite qu'il parle d'Antonin. Pourquoi est-ce que Cat aurait peur? Oui, c'était sa bonniche pendant un temps, de ce que Diego a compris... et c'est vrai qu'il fait peur... mais à ce point? Et pourquoi est-ce que Hauata parlerait ainsi de son meilleur ami? « Je suis désolé, Cat, j’aurais dû mieux te protéger. » Le protéger de quoi, de qui, d'Antonin? Mais de quoi il parle???

Diego, de ne pas savoir, fume presque de rage. Mais il ne dit rien. Il préfère signer, ne faisant pas tout à fait confiance à sa voix. Il n'a jamais vu Cat signer donc il ignore son niveau en MSL (Antonin lui a quand même dit qu'il le parlait) et ses petites habitudes, ses accents du bout des doigts. “ J'ai perdu la pierre, ” tente-t-il, espérant secrètement que ça fera parler Hauata. Il se dit que peut-être, si il rapport des informations à Antonin, alors ça prouvera qu'il peut être un bon espion... et puis en fait, il est juste curieux. Curieux de comprendre le lien qui lie le muet à l'impur. “ Je savais pas quoi faire... j'ai cru qu'il allait le sentir et me retrouver... alors je me suis dit que je pourrais venir ici. Si ça te dérange je peux partir...

Diego imagine Cat hésitant, timide, spineless. Oui, c'est ça, spineless, sans colonne, faible, couard, mou, habitué à la brimade, parce qu'après tout, c'est dans son sang, n'est-ce pas? C'est dans son sang, qu'il est une sangsue, un cafard, un indésirable, un nocif. Dans son sang, fait de boue, qu'il n'a pas sa place dans le monde magique. Diego prend un malin plaisir à le jouer, à se l'imaginer.

Je peux? ” Il pointe ensuite la nourriture et quand Hauata approuve, il se jette dessus comme un dalleux pourrait le faire, mettant tout dans sa bouche en même temps au cas où le géant déciderait de l'en priver brutalement. Il laisse la confiture couler sur son menton et des miettes de brioche tomber devant lui. Il garde les yeux baissés, honteux et hésitants, en se demandant bien ce qui peut se passer dans la tête du colossal muet.


Dernière édition par Diego Prewett le Jeu 29 Aoû - 14:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyMar 27 Aoû - 16:57
début 07.2006 — henare's
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Hauata aime beaucoup la voix de Cat. Il a, surtout, aimé le voir prendre de l’assurance, davantage l’utiliser, l’affirmer. La première fois que Cat lui a parlé de lui, a enchaîné plus deux phrases pour lui expliquer quelque chose… La première blague de Cat. Son premier rire. L’intonation dans sa voix quand il parlait de sa Birdie. Cat, aussi, a longtemps été la voix de Hauata. Lui pouvait parler quand Hauata en était incapable et son travail, au quotidien, a vraiment été d’être sa voix et de le traduire en temps réel à tous ses clients. Des heures et des heures et des heures à être sa voix et à articuler ce que Hauata voulait dire, à apprendre les intonations du marché, à ne pas avoir l’air douteux en vendant des objets volés, à ne pas rougir en arnaquant des moldus.
Cat signe peu, très peu, parce qu’il doit savoir quelque part que Hauata préfère quand il parle. Combien de fois lui a-t-il de ne pas se cacher derrière les signes et d’affirmer sa voix ? Cat, au contraire des autres, cache plus de choses quand il signe que quand il parle tant sa voix est fragile. Les autres se dévoilent en oubliant les remparts vocaux quand Cat se dévoile.
Hauata n’est pas à l’aise quand il voit Cat signer depuis lui, comme s’il mettait un mur entre eux.
Hauata n’est pas à l’aise, en vérité, depuis l’instant où il a vu Cat.
Il ne sait juste pas pourquoi.

Ce qu’il signe, cependant, dépasse bien la gêne que provoque le geste. Ça lui coupe le souffle, le fait s’accrocher à la table, heureusement cela l’empêche un instant de parler. Juste un temps. « Perdue ? Où ? Comment ? » demande-t-il avec urgence sans que Cat semble capable de lui répondre. Il a l’air inquiet son Cat, si inquiet et…
Hauata se sent blanchir lorsqu’il lui signale qu’il peut partir s’il veut.
Que se passe-t-il ? Jamais Cat ne lui aurait dit ça, pas maintenant, pas après tout ce qu’ils ont traversé. Cat sait que chez Hauata c’est chez lui, que jamais il ne le dérangerait. Hauata avait l’impression, juste là, que si Cat ne revenait pas c’était pour les protéger, tous les deux. Se protéger soi-même, bien sûr, pour éviter Tamati et ce maudit Harris qui vient toujours fouiner dans le coin. Mais aussi parce que Cat sait très bien que Hauata l’aiderait. Que Hauata se ferait prendre. Et que Tamati, après ça… S’il le trahit de nouveau, Hauata ne sait pas s’il lui pardonnerait encore.
Cat est censé lui dire qu’il est désolé de ne pas rester, qu’il ne veut pas les risquer, qu’il ne veut pas le forcer à trahir Tamati. À se faire mal et se couper le bras juste pour lui.
Parce que Hauata le ferait.

Muet, sans un geste, Hauata l’autorise à manger. Cherche à comprendre ce qui a pu se passer… pour que Cat mange ainsi, aussi. Il n’a pas l’air particulièrement affamé alors pourquoi manger ainsi ? Le maori a léger mouvement de recul. Pour éviter la confiture. Pour mieux le regarder. « Tu as changé, Cat, » fait-il remarquer, encore un peu sonné par le spectacle sous ses yeux. « La pierre, le pounamu, où est-il ? » répète-t-il, en corrigeant, parce qu’il déteste effacer l’histoire de la jade. Son importance.
Et puis il y a quelque chose qui cloche, dans la façon qu’a Cat de signer.
Quelque chose qui lui rappelle quelqu’un d’autre… Mais qui ?
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MessageSujet: Re: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyJeu 29 Aoû - 14:40
Diego n'a pas faim et pourtant il mange avec appétit, quoiqu'il soit évident qu'il ait l'estomac plein. Si il se presse dans ses gestes, il lui manque le désespoir, le besoin, la frayeur qui vient aussi avec les privations; comment pourrait-il imiter ce qu'il n'a jamais vu de sa vie? Ce qu'il n'a jamais ressenti? Mais peu importe; il espère simplement que Hauata sera aveuglé par son bonheur de le revoir pour réellement creuser plus profondément dans son imitation maladroite du petit impur qu'il n'a jamais bien connu lui-même. Il relève les yeux en voyant Hauata lever les mains pour signer. « Tu as changé, Cat. » Bon, pas top, comme dirait Antonin. Il retient une grimace et ne répond pas, continuant d'étaler beurre et confiture sur un morceau de brioche pour l'avaler rapidement. « La pierre, le pounamu, où est-il ? » La pierre, de nouveau. Si il a pu éviter les questions avant, ça va être plus compliqué maintenant. Diego aimerait bien qu'Antonin lui ait dit un peu plus... en un seul mot, pounamu, Hauata vient de lui en dire plus qu'Antonin avec ses esquives et ses non-réponses.
Putain mais qu'a fait Cat? A-t-il volé un pounamu à Antonin? Diego croit qu'il a des origines maories, c'est pour ça que lui et Hauata s'aiment beaucoup et qu'ils sont si bons amis. Mais Diego l'imagine mal avec un pounamu lui appartenant... Hauata, quant à lui, il se spécialise dans les objets pleins de mana et c'est bien ça qui marque l'importance d'un pounamu.

Il pourra dire ce qu'il veut, mais Diego se souvient bien des histoires de Hauata, de ce qu'il lui a appris sur la culture maorie. Sous ses vêtements crasseux et difformes de moldu que Diego déteste, il a l'impression que sa cuisse le brûle là où il porte un tatouage traditionnel, qu'il a fait faire quand il avait quinze ans et qu'il a eu la chance de visiter le pays de ses ancêtres. Même si, déjà à cette époque, sa relation avec Hauata n'était plus la même, Diego sait qu'il avait été fier de lui...
Diego, bien entendu, ne peut pas s'enfoncer dans plus d'explications vaseuses. Ce serait trop dangereux: il révèlerait son jeu trop vite.
Alors il fait ce que lui inspire Hauata depuis des mois maintenant. Il lâche tout et il se met à pleurer.
Il ne pense pas que Cat était du genre pleureuse, et lui non plus. Mais en cet instant précis, il espère que Hauata va tellement être surpris qu'il ne va pas se poser de questions.
C'est vrai que c'est plutôt réussi: un moment il regarde les mains de Hauata s'agiter dans l'air et le moment suivant, il se met à pleurer à gros sanglots en cachant son visage dans ses mains.

Diego se laisse porter par son sentiment d'être inadéquat, trop faible, trop stupide pour plaire à Hauata. Trop lâche. Il est pas fort comme lui, il peut pas sauver sa famille, sa femme, son fils. Il a préféré Cat et Noam. Il a préféré des impurs à lui, alors qu'ils ont le même sang dans les veines. Alors qu'il le connait depuis qu'il est gamin. Comme si il s'était lassé de lui alors que Diego n'avait rien fait de mal.
Alors il pleure, des pleurs qui l'agitent tout entier et qui font du bruit, qui bouchent sa gorge et son nez. Le désespoir qu'il ressent sort en tempête de ses yeux et de sa gorge. Il sait que sa relation avec Hauata, déjà mise à mal ces derniers mois, ne va jamais se remettre de ce qu'il est en train de lui faire en cet instant précis.
Mais c'est un bon exercice, ça au moins il s'accordera à le dire à Antonin. En pleurant, il ne perd pas ses traits, ses cheveux ne changent ni de forme ni de couleur. Putain, c'est triste de se dire qu'Antonin lui a bien appris malgré tout. “ Dé-désolé, ” gémit-il, le visage enfoncé dans ses mains.
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MessageSujet: Re: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyDim 8 Sep - 11:59
début 07.2006 — henare's
Look into my eyes You will see What you mean to me. Search your heart, Search your soul And when you find me there You'll search no more.

À un moment, Cat est en train de manger, et Hauata est en train de lui poser des questions.
Il y a cette situation, surnaturelle, où Cat est là, dans son salon, avec lui de nouveau, comme si rien ne s’était passé et que Hauata pouvait oublier sa culpabilité. Ce moment-là, cette situation-là.
Et puis, tout à coup, Cat se met à pleurer.

Sans prévenir, sans un signe avant-coureur les larmes viennent. Des larmes brusques, violentes, entrecoupées de sanglots, des larmes bruyantes que Hauata n’a pas connu depuis ses quatorze ans alors qu’il montait la montagne de son cher Taniwha de père. Pas d’explication, pas de justification autre que cette excuse, ce gémissement déchirant entre des doigts qui cachent des yeux et qui empêchent Hauata de parler. Et c’est comme d’être pris en otage, parce qu’il n’y a qu’une chose à faire dans ce cas-là.
C’est un étrange instinct qui pousse Hauata à reprendre Cat dans ses bras. Quelque chose d’autre que le mouvement qu’il a eu au début, comme un geste trop de fois répété avec un petit garçon qui pleurait parfois, comme ça, petit. Quand son père était méchant, quand Hauata partait, quand il avait peur, quand le stress montait trop et que, comme Cat à cet instant, il se mettait à bégayer. C’est étrange comme là, il pleure comme Diego a pu pleurer, il tremble comme il a pu le faire, et un instant Hauata à l’impression de tenir dans ses bras ce fils d’autrefois, celui qu’il a trahi et oublié, celui qu’il n’a pas su protéger comme il ne sait protéger personne.
Les bras sont doux, étouffent moins, une main vient dans son dos et y trace des cercles, des formes, dans des gestes tendres et magiques afin de calmer et détendre les muscles presque tétanisés du garçon. Hauata voudrait bien souffler contre son oreille, au moins un bruit, un son rassurant, un ronronnement quelconque : il n’en a pas le pouvoir.
Alors il dessine des formes sur son dos, des formes de la maison, des formes maories. Les motifs des tatouages des grands sorciers, des gravures de protection des lieux tapus, comme d’autres dessinent des runes (ignorant, en cet instant, se rapproche étrangement d’un certain Harris). Combien de fois a-t-il fait ça à Diego ? Il oublie, comme il a oublié beaucoup de choses. Cat n’y a jamais eu droit, étrangement, avant aujourd’hui. Comme une drôle de pudeur, qui le faisait garder certains choses de chez lui pour ceux qui partageaient son sang.

Ce qu’il fait ensuite le surprend lui-même. N’a pas de sens, n’a pas été préparé ou véritablement réfléchi. S’oppose à ses doutes, à ses inquiétudes sur Francis. C’est de l’avoir ici, contre lui, fragile. C’est comme si ça le détruisait peu à peu : Hauata ne peut pas résister à quelqu’un qui a besoin de lui. Même s’il en est incapable, il doit promettre protection. Il doit mentir, faire semblant d’être plus fort, plus puissant, plus libre qu’il ne l’est.
Et sans savoir si Francis comprendra, il écrit, avec ses doigts, dans son dos, une promesse qu’il ne peut pas tenir.
« Je repars avec toi. »
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MessageSujet: Re: (diet#2) going bad.   (diet#2) going bad. EmptyDim 15 Sep - 17:54
Diego se laisse complètement aller, il laisse court à des larmes qui ont envie de couler depuis longtemps. Tout y passe: son sentiment d'abandon, son sentiment d'impuissance, son sentiment de solitude, sa peur, sa colère, sa frustration, sa honte. Diego ne se permet pas de pleurer, parce que les hommes ne pleurent pas, comme lui dirait son père, et qu'il n'a jamais vu l'homme le plus fort qu'il connait (Hauata) pleurer. Ce n'est pas très digne de sa personne, de son sang, de son rang. Alors il ne pleure pas, jamais, du moins autant qu'il peut.
Et là, ça déborde, ça s'emporte, ça détruit tout sur son passage, comme un ouragan mal contrôlé. Il pleure, il pleure, il a du mal à respirer, il a l'impression que ses poumons sont remplis d'eau.
Bizarrement, même si le geste est réconfortant et familier, il redouble de pleurs quand Hauata le prend dans ses bras. Parce que c'est comme avant, parce qu'il est fort et qu'il sent pareil et que ses mains dans son dos se mettent à le caresser très lentement, dans des gestes précis et familiers qui ont toujours su trouver comment le rassurer.

Diego sait qu'Andrew a toujours été mis mal à l'aise par le silence du géant. Non pas celui de sa voix, mais celui du reste de son corps: comme un trou noir incapable de réfracter la moindre lumière, Hauata ne fait aucun bruit, jamais. Diego, lui, surtout dans ces moments-là, trouve ça bizarrement réconfortant parfois. Parce que même sans un bruit, sans un soupir, Hauata est là. Énorme, imposant, indestructible. Et comme un marin dans la tempête qui vient de trouver une bouée, Diego s'y accroche, ses propres bras se refermant autour de lui, ses doigts dans son dos s'enfonçant à travers le tissu, s'accrochant à la chair alors qu'il sait, il sait que sans ce visage, Hauata n'oserait même pas le toucher.
Quand il était petit, ils avaient une langue silencieuse, encore plus que l'autre. Inspirée de la langue des signes, utilisant l'épellation qui lui est propre tout en simplifiant quelques mots, Diego s'en souvient même si pour le coup, c'est un peu rouillé dans son esprit. C'était leur langue à deux, leur manière de communiquer quand Langford était trop agacé par leurs gesticulations. Leur truc à eux, qu'apparemment il a appris à Cat, puisqu'il lui dit: « Je repars avec toi. »

C'est peut-être les mots qui devraient le choquer. La dévotion extrême, la loyauté perverse, l'assurance totale dans ces mots que Diego aurait rêvé d'entendre. Les sanglots s'étranglent, bloquent sa gorge, et pendant quelques instants il ne peut pas respirer, pétrifié dans les bras de Hauata dont les mains reprennent leurs caresses. Il reste immobilisé et puis ses mains, agrippées à Hauata, se détachent pour lentement se glisser sur son torse et pousser, avec force. Il se détache sans problème, le géant le laissant partir quand il comprend qu'il essaye de lui échapper. Sans le regarder dans les yeux, Diego se plie en deux, pose une main sur son genou, l'autre reste sur le torse de Hauata pour rester à distance.
Il reprend son souffle, difficilement, des sanglots s'y mêlant par intermittence. Il s'étouffe, il étouffe, il va mourir. Il tousse, il renifle, il soupire, il a des hoquets douloureux qui remontent dans sa nuque et redescendent jusqu'à ses reins. Il a rarement connu un moment plus inconfortable. Quand Hauata insiste, et qu'il voit du coin de l'oeil ses mains se tendre pour l'aider, les doigts de Diego sur son torse le repoussent plus franchement dans une secousse et lui-même s'écarte d'un pas en se redressant. Il a les joues rouges et des larmes aux coins des yeux et il le regarde pendant un long moment, petit Cat avec ses frisouillettes brunes, ses yeux sombres et la fine cicatrice sur son front. Il veut que Hauata garde cette image dans sa tête.

Parce que l'instant suivant, elle disparaît.

Ça commence par les cheveux, qui se raccourcissent et s'épaississent, changent de couleur pour retrouver le roux habituel, la coupe conservatrice. La peau se lisse, devient plus pâle, la cicatrice sur le front est remplacée par une autre entre les sourcils, les yeux changent à peine, la mâchoire s'élargit et le reste du corps aussi, laissant deviner sous les vêtements rapiécés des muscles qui n'étaient pas là avant. Ses joues sont rouges, les larmes sont toujours brillantes sur ses pommettes et aux coins de ses yeux, et sa bouche tremble alors qu'il en pince les lèvres avec force. Il fait un mouvement rapide devant un Hauata tétanisé, attrape sa baguette. Par mesure de précaution, et aussi pour amorcer son début de transplanage. “ Désolé, ” dit-il, d'une petite voix, entièrement la sienne. “ C'est... Antonin... ” Et lentement, il commence à se reculer, sans cesser de lui faire face.
Il pensait qu'il pourrait se réjouir de l'expression sur son visage, mais elle lui brise le coeur.
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(diet#2) going bad.

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