Ils sont parvenus à le tirer à travers Diagon Alley à grand mal, les sortilèges fusant de partout et puis la foule manquant de les écraser à plusieurs reprises. Au final, Narcissa et Harry sont parvenus à tirer Draco jusqu'à son immeuble puis son appartement — well... leur appartement (?). Ils l'ont allongé sur le canapé, Narcissa a lancé un sort avant que sa Marque ne la démange. Elle s'est levée et Harry s'est aussitôt mis à paniquer. “ Take care of him, Harry, ” lui a-t-elle dit simplement avant de sortir.

Et il fait de son mieux, Harry, mais il n'y connait rien. Draco a une énorme balafre sur la pommette, un peu de sang sur la joue mais sa jambe... le sortilège qu'a lancé Narcissa a arrêté le saignement mais c'est toujours... impressionnant, c'est le mot. Impressionnant et terrifiant pour Harry dont les mains tremblent alors qu'il lance quelques sortilèges basiques qu'il connait pour couper le pantalon de Draco, révéler au grand jour la plaie. Elle n'est pas très profonde mais sa qualité magique est redoutable... on ne peut pas faire confiance aux blessures magiques. “ Tais-toi! ” s'écrie-t-il quand Draco gémit lorsque Harry pose ses mains autour de la plaie pour en voir les limites. Quand Draco fait mine de se redresser, Harry pose la main sur son torse et le force à rester allongé. “ Si tu bouges ça va faire encore plus mal, idiot, ” grogne-t-il avec humeur avant de remonter ses lunettes sur son nez. “ Bouge pas, ” ajoute-t-il comme si Draco pouvait aller nulle part.

Il se relève et va dans la cuisine, envoyant son majeur en direction de Ares qui piaille dans sa cage en voyant son maître blessé. Il fouille jusqu'à trouver une bouteille d'alcool fort et revient avec les torchons qui ont l'air le plus propre. En passant, il lance un sort à Ares pour lui faire fermer le bec, et retourne auprès de Draco qui est blême. “ Oui, je vais utiliser ça pour désinfecter cette plaie, ” dit-il d'un ton factuel en se rasseyant parterre à côté du canapé. “ Tu sais bien que je suis nul en Potions, et de toutes façons on a pas le temps. Mords ça. ” Il roule en boule les torchons et les lui fout dans la bouche sans plus de préambule. Il retourne à la jambe et frissonne en voyant la chair ouverte, le sang qui recommence à suinter... ils n'ont pas beaucoup de temps avant que le sort de Narcissa s'estompe. “ Bon, allez, ” se marmonne-t-il à lui-même pour se donner du courage. Il avale une gorgée du whisky avant d'en verser un peu sur la plaie et de se mettre au travail, invoquant avec sa baguette un fil résistant qu'il coud dans la plaie de Draco.

Quand il a fini, ses mains sont pleines de sang à force de triturer la plaie pour mieux en voir les bouts, et il est épuisé. Il relâche sa baguette, qui roule parterre, et soupire en se détendant pendant quelques instants... Draco s'est évanoui il y a longtemps. Après avoir soufflé un peu, Harry se relève et se penche au-dessus de lui pour lui tapoter la joue à plusieurs reprises, laissant sur sa joue qui n'est pas blessée la trace ensanglantée de ses trois doigts. “ Hey. ” Il l'aide à se redresser. “ All good, je t'emmènerai à l'hôpital dès que ça se sera calmé dehors. ” Même à travers la fenêtre il entend le chaos qui continue dehors, quelques explosions lointaines, des échanges de sorts.

La suite est confuse dans l'esprit de Draco. La douleur l'a surpris. Il a juste l'impression que le sortilège que Weasley lui a lancé continue de le brûler de l'intérieur directement. Il serre les poings si forts que ses ongles s'enfoncent dans sa peau. Il tente de garder ses gémissements de douleur pour lui, mais n'y arrive pas. Surtout lorsque sa mère le déplace et le met sur le canapé avec l'aide de Potter. Il a la tête qui tourne et commence à voir des points noirs qui dansent devant ses yeux. Il entend vaguement le bruit de transplanage et ouvre péniblement les yeux pour voir que Potter est penché au-dessus de lui. Où est sa mère ? Il veut dire quelque chose, ouvre la bouche, mais un son pitoyable en sort ressemblant plus à un couinement de douleur. Ce couinement se transforme en grognement lorsqu'il sent les doigts froid de Potter sur sa peau à proximité de la plaie. Il a envie de lui dire qu'il n'a pas envie qu'il le touche. “ Tais-toi! ” Fait le Survivant. Draco se redresse avant d'être repoussé en arrière par une main ensanglantée. “ Si tu bouges ça va faire encore plus mal, idiot. Bouge pas.” Draco est surpris par son ton. Il ne s'attendait pas à une telle autorité de sa part. Il fait ce qu'il lui dit et grimace de douleur en sentant que ça le brûlait toujours. Potter disparaît de son champ de vision. Draco essaye de récupérer sa baguette qui est tombée au moment où ils l'ont installé sur le canapé, mais il est trop loin et le moindre mouvement lui arrache une grimace de douleur.

Potter revient avec un ensemble de torchons et une bouteille de whisky pur feu. “ Oui, je vais utiliser ça pour désinfecter cette plaie, ” Draco fronce les sourcils. En quoi l'alcool va l'aider à s'en sortir ? Pourquoi est-ce que Potter ne prend pas une potion dans son armoire ? “ Tu sais bien que je suis nul en Potions, et de toutes façons on a pas le temps. Mords ça. ” Avant qu'il puisse dire quelque chose, il lui met un torchon dans la bouche l'empêchant de parler. “ Bon, allez, ” Lorsque Potter verse l'alcool sur sa jambe, Draco pousse un hurlement étouffé par le torchon qu'il a dans la bouche. Il ferme les yeux et crispe ses mains sur le canapé. La douleur est pire lorsqu'il sent ce fil invoqué par Potter qui retrace la plaie ouverte et scelle l'ouverture. Draco perd connaissance au bout d'un moment.

Des claques le réveillent. “ Hey. ” Entend-t-il. Potter retire le torchon qu'il a dans la bouche et l'aide à se redresser doucement. Le Survivant a posé une main dans son dos et l'autre tire sur son bras pour le mettre assis. “ All good, je t'emmènerai à l'hôpital dès que ça se sera calmé dehors. ” Draco regarde sa jambe et voit ce fil qui a refermé la plaie. Il manque de tourner une nouvelle fois de l’œil. Il pince ses lèvres et secoue la tête pour chasser le début de malaise qui le menaçait. « J'avais des potions dans mon armoire, Potter. » Réussit-il à marmonner. « Au lieu de me charcuter la jambe. » Il se rend compte qu'il est couvert de sang et que le Survivant aussi. Le sien suppose le blond. Il pince de nouveau les lèvres l'air grave et détourne le regard. Il n'arrive pas à supporter les deux yeux émeraudes qui le fixent. « Mais merci. » Marmonne-t-il de nouveau.

Les bruits de l'extérieur lui parviennent. Rien ne s'est apaisé on dirait, mais au moins Potter n'a pas été repris par l'Ordre. Draco pose sa tête contre le dossier du canapé et pousse un soupir. « Ma mère a été appelée ? » Demande-t-il et pince de nouveau les lèvres en voyant Potter hocher la tête. Évidemment que le Lord veut savoir s'il a tout foiré ou non. Il repense à Weasley et Granger. Il revoit leur air choqué. Ils ont changé avec les années. Tout comme eux, ils ne sont plus des enfants. « Et toi tu n'as rien ? » Demande-t-il enfin. Pas qu'il s'inquiète, mais il veut être sûr que personne n'a abîmé le Survivant.

Une fois assuré que Draco ne va pas tomber dans l'autre sens et se faire mal, Harry se détache pour l'observer d'un oeil critique, lui et la plaie mal refermée sur sa jambe. Il finit par se détacher complètement pour se relever et aller vers la fenêtre vérifier ce qui se passe dans la rue, redoutant que les explosions qui ont eu lieu sur la place prennent des proportions énormes et viennent jusqu'à en faire trembler et tomber les immeubles... « J'avais des potions dans mon armoire, Potter. » Harry lève les yeux au ciel en se tournant vers lui pour lui montrer, d'une grimace, à quel point il s'en fout. « Au lieu de me charcuter la jambe. » Harry est à deux doigts de lui dire qu'il est sûr qu'un médicomage parviendra à mieux le guérir et à effacer la cicatrice qui va rester après le charcutage de Harry, mais déjà Draco reprend: « Mais merci. »

Harry détourne les yeux vers la fenêtre sans répondre.

Ce mot le dérange. Ce mot, dans la bouche de Draco, le dérange profondément. Il n'aime pas ça. Il joue avec Draco, l'embête, l'emmerde, prend son espace personnel et vital, fait le bon camarade, le faux-frère, le fils oublié de Narcissa autour de lui, pour l'agacer, l'énerver, le rendre furieux, le gêner aussi. Mais ce simple mot le dérange profondément. Il y a quelque chose qui ne va pas du tout... « Ma mère a été appelée ? » Harry hoche la tête sans répondre, ni le regarder. « Et toi tu n'as rien ? » Il secoue la tête cette fois. Son visage est toujours en feu après le sortilège cuisant qu'il a reçu, et il s'est ouvert les genoux en tombant sur la place pendant qu'ils s'enfuyaient avec Narcissa. “ Rien de grave, ” dit-il simplement. Il finit par tirer les rideaux et par aller dans le reste de l'appartement pour faire de même avec toutes les fenêtres, avant de revenir dans le salon en jetant un regard noir à Ares qui s'égosille toujours, mais silencieusement.

“ Ça te fait pas trop mal? ” trouve-t-il le courage de demander en tirant une chaise pour s'asseoir face à Draco de l'autre côté de la petite table basse. Il fronce le nez en voyant les cheveux décoiffés de l'autre, sa joue sale à cause des traces de sang qu'il y a laissé, son pantalon déchiré. Il baisse les mains et voit qu'il n'est pas dans un meilleur état. “ J'ai paniqué, j'aurais peut-être dû me contenter de limiter le saignement et d'appeler un médicomage mais je pense que les urgences vont être bondées pendant un long moment, ” admet-il sans regarder Draco dans les yeux, observant ses mains, ses doigts, les faisant tourner pour les observer sous tous leurs angles. “ C'était... ” il ne sait pas comment décrire ce qu'ils viennent de vivre. Étrange. Effrayant. Il repense au visage horrifié de Hermione quand il a commencé à incanter...

Il ferme les poings avec force, ses ongles esquintant la paume tendre de ses mains. “ Ça va aller, ” dit-il pour se convaincre, avec un ton définitif et sûr de lui, osant enfin relever les yeux vers Draco. “ Tu devrais probablement te reposer en attendant que Narcissa revienne et nous dise ce qu'on fait ensuite. Tu veux que je te ramène une couverture? ” demande-t-il en se relevant, tendant déjà les mains pour l'aider à se rallonger.

Un éclair d’inquiétude traverse le regard de Draco lorsque Potter lui confirme que sa mère a été appelée auprès du Lord. Il espère qu’il ne va rien lui faire. Il espère qu’il ne prendra pas ça pour une faute de sa part et qu’il ne va pas la torturer pour ça. Draco serre son poing et se détend. Il ne doit pas s’imaginer le pire et éloigner la pensée. Tout de suite. Son attention se reporte sur Potter et il est soulagé de savoir qu’il n’a rien. Pas qu’il s’inquiétait – ou un peu ? – mais ça évitera les questions gênantes du Lord à l’avenir. Imaginez si on avait abîmé son précieux prisonnier ? Il lui répond finalement qu’il n’a rien de grave avant de faire le tour de l’appartement pour tirer les rideaux. Draco, pendant ce temps, tente de remettre de l’ordre dans ses pensées. Il a les souvenirs un peu brumeux. Ce qui lui revient le plus souvent c’est les cris, la douleur, les sortilèges qui fusent, la douleur, Potter qui tente un avada contre Granger, la douleur. Il n’avait pas tilté sur le moment, mais le Survivant a bien tenté de lancer un impardonnable sur sa meilleure amie et Draco ne sait pas pourquoi ça le dérange autant. “ Ça te fait pas trop mal? ” Il cligne plusieurs fois des yeux avant de comprendre qu’il parle forcément de sa blessure. Il baisse les yeux sur sa jambe et manque de tourner de l’œil lorsqu’il voit le sang et la couture grossière qui referme la plaie. Il serre les dents avant de trouver le courage de répondre. « Ça me lance, mais je peux survivre à la douleur. » Fait-il en gardant un visage neutre. Intérieurement il panique à l’idée que ça s’infecte et qu’on doive lui couper la jambe, mais il préfère mourir que de l’admettre à voix haute. Surtout à Potter. “ J'ai paniqué, j'aurais peut-être dû me contenter de limiter le saignement et d'appeler un médicomage mais je pense que les urgences vont être bondées pendant un long moment… C'était... ” Draco hoche silencieusement la tête. Atroce c’est probablement le mot que cherche Potter et oui, ça l’était. L’explosion. Les corps. Draco est obligé de chasser ces images de ses pensées encore une fois.
“ Ça va aller. ” Le blond relève la tête pour croiser le regard vert du Survivant. Il ne sait pas ce qu’il veut dire par ce ça va aller. “ Tu devrais probablement te reposer en attendant que Narcissa revienne et nous dise ce qu'on fait ensuite. Tu veux que je te ramène une couverture? ” Draco avise les mains tendues de Potter. Qu’est-ce qu’il veut faire avec ça ? Il fronce les sourcils et plisse le nez avant de secouer la tête. « Non, merci. » Il ne sait pas s’il dit ça pour la couverture ou pour les mains tendues ou pour les deux. II voudrait se relever, marcher parce que c’est horrible d’être sur ce canapé à ne rien faire, mais le moindre mouvement lui arrache une grimace de douleur. Il essaie de se caler mieux contre les coussins avant de poser sa tête contre le dossier. Potter a laissé ses mains retomber le long de son corps. Le blond le fixe. Il essaie d’évaluer s’il y a plus de dommages qu'il ne laisse paraître. Probablement que oui, il n'est pas du genre à parler de ce qui ne va pas, Potter. Encore moins à lui. « Tu veux bien t'asseoir ? Tu me rends nerveux à être debout. » Grogne-t-il. Il est clairement frustré de ne pas pouvoir faire de même et de s'assurer que toutes les entrées sont verrouillées. Il songe de nouveau à Weasley et Granger et espère qu'ils ne vont pas débarquer dans son appartement pour récupérer leur meilleur ami. Il secoue la tête. C'est impossible qu'ils sachent où il habite. C'est impossible qu'ils soient au courant que Potter est chez lui trois jours par semaine. Il ne doit pas tomber dans la panique.
Pourtant, sa poitrine commence à se soulever rapidement. Il n'arrive pas à respirer et plus il essaye de se calmer et plus il s'enfonce. Il ferme les yeux et tente de ne rien laisser paraître. Pitié que sa mère arrive bientôt.

« Ça me lance, mais je peux survivre à la douleur. » Harry roule des yeux intérieurement en entendant Draco, mais continue à lui expliquer sa situation en regardant ses mains. Les mains de Harry sont larges, veinées délicatement. Il se souvient sans grand mal de la douleur qui les agitait constamment, à force de se casser les ongles à gratter les murs de sa cellule. Il se souvient que c'était constante, une douleur lancinante et habituelle, presque familière et réconfortante parfois.
Ses ongles, aujourd'hui, sont immaculés. Et à les tourner et retourner dans tous les sens, ses mains n'ont aucune trace, aucune cicatrice différente d'avant; aucune, sauf la marque du passage de Umbridge bien entendu. I will not tell lies.

Le visage de Draco est un peu similaire à ces mains blanches: blême et sans traces, sans marques. Harry a toujours pensé qu'il ressemble à un poupon, un de ces angelots hideux qu'on voit sur les peintures religieuses (sans le côté hideux). Parfait, d'une manière dérangeante et désagréable. Harry se demande si il s'est jamais réellement battu, avec ses mains et ses poings, si il a déjà vu son corps être abîmé, torturé, détruit. Harry déglutit, se relevant, incapable de rester immobile ou inactif trop longtemps.
Il veut que Draco se rallonge et attende ainsi, immobile sous les couvertures, mais le jeune homme fronce les sourcils et fronce le nez et Harry se sent rouler des yeux intérieurement de nouveau. « Non, merci. » Harry le regarde sans rien dire en laissant retomber ses mains le long de son corps; comme un pantin auquel on aurait coupé les fils. Ses traits aussi retombent dans une expression impavide. « Tu veux bien t'asseoir ? Tu me rends nerveux à être debout. » Harry se redresse et secoue la tête. “ Je préfère rester debout, ” dit-il, en commençant déjà à se détourner vers la fenêtre pour jeter un nouveau coup d'oeil à la rue.

Il s'arrête dans ses mouvements en entendant un sifflement et jette un regard surpris à Draco par dessus son épaule, s'attendant à le voir soupirer d'un air dramatique. Mais non, Draco a les yeux fermés et Harry le voit inspirer et respirer très vite, sa poitrine s'agitant follement sous ses vêtements. “ Draco? ” l'appelle-t-il et quand il ne répond pas: “ Malfoy? ” Harry l'appelle pas son prénom depuis des semaines maintenant, depuis que Narcissa l'y a invité. Draco est Draco; Malfoy n'est qu'un reliquat du passé, l'un des vestiges d'une vie qui ne lui appartient plus. “ Respire, ” fait-il d'un ton impatient, sentant lui-même sa respiration se bloquer dans sa gorge quand il voit le blond sembler étouffer sur sa propre respiration. “ Putain, ” marmonne-t-il à mi-voix, anxieux à l'idée de son état, en se rapprochant de lui.
Sans trop d'états-d'âmes, Harry lève la main et l'abat sur sa joue avec force. Les yeux fermés de Draco, qui n'a rien vu venir, s'ouvrent de surprise alors que les doigts de Harry vont se frayer jusqu'à ses cheveux, au niveau de sa tempe. Sans douceur aucune, il emmêle ses doigts à ses boucles blondes et il serre, tire sur les racines, le force à le regarder et, il espère, lui fait un peu mal pour lui donner quelque chose à quoi s'accrocher. “ Calme-toi. Respire, ” fait-il d'une voix sourde, alors qu'il sent désormais lui aussi la panique se répandre dans sa poitrine. “ Arrête de faire ta tapette, là. Allez. Respire. Par le nez... par la bouche. Comme ça. ” Et il suit ses propres conseils, inspirant par le nez, expirant par la bouche, de profondes respirations en espérant inspirer Draco à l'imiter.

Draco se perd dans ses pensées. Il n’entend pas la voix de Potter. Il sait qu’il lui a parlé mais c’est beaucoup trop lointain et il n’arrive pas à s’y raccrocher parce qu’il a l’impression qu’on le tire vers le bas et qu’on lui a posé un énorme poids sur la poitrine. Sa respiration s’accélère encore plus jusqu’à ce qu’il sente les doigts de Potter claquer sur sa joue. Sous le choc et la surprise, Draco ouvre enfin les yeux et il n’a pas le temps de dire quoi que ce soit que la main du Survivant se glisse dans ses cheveux. Ce n’est pas doux. C’est tout sauf doux. Ça arrache même une grimace à Draco, mais la douleur le réveille et lui permet de reprendre pied avec la réalité petit à petit. “ Calme-toi. Respire. Arrête de faire ta tapette, là. Allez. Respire. Par le nez... par la bouche. Comme ça. ” Draco le regarde dans les yeux, essaie de grogner quelque chose quand il dit tapette, mais sa voix se perd en un son qui ressemble à un grognement et un gémissement mélangés. Il se contente de faire ce qu’il dit pour la première fois de sa vie. Il accepte que Potter l’aide faute d’avoir sa mère sous le coude. Il ne le lâche pas des yeux. Ses yeux sont si verts d’habitude ? Il n’a jamais remarqué. Il calque sa respiration sur celle du Survivant. Inspire au même moment que lui et expire en même temps. Il réitère le même manège jusqu’à ce qu’il se calme totalement, jusqu’à ce que le poids sur sa poitrine s’en aille et qu’il arrive à reprendre le contrôle de son corps. Il n’aime pas avoir une crise de panique en public habituellement, mais là qu’il a fait ça devant Potter, il ne sait plus où se mettre.

Ils sont très proches l’un de l’autre et Draco s’en rend soudainement compte. Il a du mal quand sa mère tente de lui faire un câlin alors autant dire que quand c’est Potter qui se trouve trop proche de lui c’est encore pire. Il le repousse et voudrait se lever pour mettre une très grande distance entre eux, mais avec sa jambe c’est peine perdue. “Merci Potter… c’est bon.” Il recule sa tête pour qu’il défasse sa main de ses cheveux. Un long frisson parcourt son dos lorsque le bout de ses doigts effleure la peau de son cou. Il ne veut pas identifier pourquoi il a réagi comme ça. “Désolé que t’aies assisté à ça. Ça m’arrive pas souvent.” Menteur. S’il n’avait pas l’occlumancie pour l’aider, ça lui arriverait bien plus souvent. Il a juste laissé ses barrières baissées cette fois-ci parce qu’il sait que Potter n’est pas un légilimens et parce que la blessure lui a fait perdre le contrôle qu’il a de lui-même.

Ils peuvent encore entendre le bruit des explosions dehors. Draco se mord l’intérieur de la joue. L’idée de présenter Potter a été terriblement stupide. Peut-être que c’était dans les plans du Lord, mais il ne peut pas s’empêcher de se dire qu’ils auraient pu leur épargner ça. Il essaie de bouger sa jambe parce qu’il ne supporte plus être immobile. Il se saisit de sa cuisse et grimace en sentant la douleur remonter. Son pied qui chute au sol donne l’impression qu’il fait un bruit énorme. Il serre les dents pour laisser passer la vague de douleur qui traverse son corps. Il s’appuie sur le canapé et tente de se lever à plusieurs reprises avant d’abandonner. La première tentative lui a donné une violente envie de vomir et les autres n’ont fait qu’accentuer son malaise. Son teint est passé de pâle à verdâtre. Il abandonne avant de tourner son regard vers Potter. Il doit jubiler de le voir si faible. Il serre les dents avant d’attraper sa baguette et de lancer un accio pour récupérer un verre et une bouteille d’eau. “T’en veux ?” Demande-t-il. C’est là qu’il se félicite d’être un sorcier et non pas un moldu : la magie lui permet de ne pas être un assisté total.

Harry a quelque chose comme de la fascination dans le visage quand il voit Draco l’écouter et lentement, se mettre à calquer sa respiration sur la sienne. Les doigts de Harry dans ses cheveux se desserrent à peine, et ses yeux verts ne quittent pas ceux de Draco. Il n’a jamais été affecté par une crise du genre, alors il est content de voir que respirer lentement et calmement peut l’aider. Il ne s’offusque pas quand Draco le repousse mollement et lâche sa prise sur ses cheveux quand Draco secoue la tête. “ Merci Potter… c’est bon. ” Harry est déjà suffisamment surpris que Draco le remercie alors il n’est même pas embêté par son ton moins qu’aimable. Il sait que le moindre mot plus ou moins gentil à son égard lui coûte énormément…
La main de Harry retombe contre son corps. Il regarde Draco d’un air curieux, l’observant en se demandant si il va tomber raide mort sous ses yeux. “ Désolé que t’aies assisté à ça. Ça m’arrive pas souvent. ” Ca a le goût d’un mensonge et pourtant Harry n’essaie pas d’extraire la vérité, se contentant de hausser les épaules d’un air désinvolte. “ Si tu le dis. ” Mais il garde néanmoins cette information dans un coin de son crâne. Il saura bien minauder auprès de Narcissa pour la faire parler.

Un silence s’installe. Ni glacial, ni chaleureux pour autant. Tendu, peut-être, à cause du capharnaüm dehors. Harry tourne lentement la tête vers la fenêtre, espérant apercevoir un peu d’action: mais non, juste des toits de tuile. Il lui semble distinguer, parmi le ciel recouvert de nuages comme une immense couverture en laine grise, un peu de fumée…
Il reporte son attention sur Draco quand celui-ci se crispe à côté de lui en se tenant la jambe. Harry pourrait proposer de l’aider en le voyant essayer de se relever mais il s’immobilise. Il en a déjà suffisamment fait: si Draco a encore besoin de son assistance, il pourra juste lui demander.
Il est un peu blême, ceci dit, et a l’air malade. Harry se bat de toutes ses forces avec sa conscience. Le Lord lui a ouvert les yeux sur sa cause, mais Draco reste un enculé. Comme il l’a été à Hogwarts, comme il l’a été ensuite. Il ne l’apprécie pas, le respecte à peine, le voit toujours comme un rival: si ce n’est à l’école, au moins aux yeux de Narcissa.
Et pourtant, il ne peut pas s’empêcher de vouloir l’aider, lui dire de s’allonger, il a besoin de quelque chose? Harry pourrait aller le chercher.

Il pense que c’est cette faiblesse que le Lord a voulu exorciser de son coeur avec toutes ces années dans le noir.

Alors il se contente de regarder Draco lutter à grand mal avec lui-même avant d’abandonner. Son front est couvert de sueur et il a l’air sur le point de s’évanouir. Au final, Draco sort sa baguette comme un grand et l’utilise pour amener un verre d’eau. “ T’en veux ? ” Harry hoche la tête lentement et attrape le second verre que Draco envoie dans sa direction. Quand il voit la baguette de Draco trembler, et la bouteille d’eau aussi, il grogne et l’attrape au vol pour verser de l’eau dans leurs deux verres. “ Bois ça, ” dit-il d’un ton dur. Il regarde Draco finir son verre avant de poser sa main sur son torse et, sans douceur, il le pousse en arrière jusqu’à ce que Draco soit de nouveau à moitié allongé sur le canapé. Il se lève et le force à étendre les jambes, manipulant celle qui est blessée avec beaucoup d’attention. Sa main reste un instant sur son torse comme pour s’assurer qu’il ne résistera pas avant de le relâcher. “ Bouge pas, putain, ” grogne-t-il, injurieux dans sa peur et sa frustration.

Sa main posée sur son torse - toujours recouverte du sang, maintenant plus ou moins séché, de Draco - monte jusqu’à son visage et il lui attrape le menton pour le forcer à tourner la tête et regarder la plaie sur sa pommette. “ Je vais regarder ça aussi, ” lui indique-t-il d’un ton ferme avant de retourner dans la cuisine.
Lui aussi sent un poids bizarre dans sa poitrine, qui a un goût de panique. Il n’aime pas ça du tout. Harry se concentre sur ce qu’il est en train de faire, sur Draco blessé dans le salon, et les torchons qu’il nettoie d’un coup de baguette avant de les imbiber d’eau. L’alcool fort est déjà dans le salon où il retourne. Il hésite puis s’agenouille à côté du canapé et attrape avec force le menton de Draco. Il s’en fout de lui faire mal, et pourtant il applique avec délicatesse le torchon sur son visage, évitant la plaie avec presque préciosité, concentré sur sa tâche. “ Ferme les yeux, tu me déconcentres, ” marmonne-t-il au bout d’un moment, relâchant un petit soupir quand Draco ferme enfin les yeux. Il applique un peu d’alcool pour désinfecter la plaie mais elle n’a pas l’air aussi dangereuse et profonde que le reste. “ Voilà. Ca va sûrement te faire une petite trace sous l’oeil mais je pense qu’un bon médicomage pourrait s’en débarrasser. ” Il lui tapote la joue pour lui indiquer qu’il a fini puis se redresse. “ T’inquiète, les filles trouvent les cicatrices sexy. J’en sais quelque chose. ” Et, bizarrement, un sourire. Un sourire, un vrai sourire, adressé à Draco: complice et amusé, pendant un bref instant.

Il ouvre la bouche pour ajouter quelque chose de tout aussi spirituel quand la porte de l’appartement s’ouvre à grand fracas, faisant tressaillir Harry qui se retourne en pointant sa baguette vers l’intrus. Mais ce n’est que Narcissa, échevelée et paniquée, qui lui adresse à peine un regard avant de précipiter vers Draco. Harry la regarde le couver d’attention et d’inquiétude, parler à toute vitesse en lui disant qu’elle est désolée de ne pas avoir été là, qu’elle va l’emmener à St Mungo’s, qu’ils vont passer devant tous les purs et les pauvres dans la salle d’attente, qu’ils vont s’occuper de lui.
Harry se rend bien compte que peu importe tous les tours qu’elle lui aura appris, il ne restera q’un animal de compagnie pour elle, et non un fils. Que sa mère est morte, et qu’elle ne reviendra jamais. Que même toute la magie du monde ne pourra pas la faire revenir; qu’il n’aura jamais quiconque pour le couver d’affection comme ça. C’est une réalisation un peu triste.
Il devrait les haïr, Narcissa et Draco, parce qu’il sait au fond de lui qu’ils ne font que l’utiliser. Qu’ils ne l’apprécient pas, qu’il est simplement là parce que le Lord leur a demandé de s’occuper de lui. Que partout où il ira, il ne sera jamais à sa place, sauf auprès du Lord. Il est le seul à le comprendre.
Il devrait les haïr et pourtant, il se sent soulagé à l’idée que la vie de Draco ne soit pas en danger.

Draco se donne en spectacle et il déteste ça. Encore plus lorsque sa main commence à trembler et qu’il voit des points noirs danser devant ses yeux. Il manque de laisser un grognement lui échapper lorsque Potter intercepte la bouteille et se charge de remplir les verres avant de lui ordonner de boire. Son ton n’est pas tendre, il ne lui laisse pas le choix et Draco s’exécute. Il n’est pas en état pour batailler avec lui. Il est surpris lorsqu’il sent la paume chaude de Potter se poser sur son torse. Il fronce les sourcils et a envie de le repousser violemment, mais il n’a pas le temps de faire quoi que ce soit puisque le Survivant le pousse en arrière. “Qu’est-ce que tu fiches Potter ?” Il fronce les sourcils et se fait rabrouer aussi sec. Il écarquille les yeux devant le ton du balafré. C’est bien la première fois qu’il lui parle comme ça et que le blond ne réplique pas. Il sent ses cheveux se hérisser dans sa nuque lorsqu’il sent les doigts du brun glisser jusqu’à son visage. Qu’est-ce qu’il fiche ? Draco est totalement figé sur place, incapable de faire le moindre mouvement pour l’écarter de lui. “ Je vais regarder ça aussi, ” Et sans attendre, il disparaît laissant Draco seul. Il relâche sa respiration et essaie de remettre de l’ordre dans ses pensées.

Il ne comprend pas ce que fait Potter. Pourquoi il le touche autant ? Et pourquoi chaque contact lui donne l’impression qu’il va prendre feu ? Il faut qu’il arrête. Potter ne peut pas le toucher comme ça. Il n’a pas-- ses pensées s’arrêtent parce qu’il est de retour, qu’il a sa tête à son niveau et que ça perturbe Draco. Le blond se recule un peu sur le canapé avant de sentir de nouveau les doigts de Potter se saisir de son menton pour l’obliger à tourner la tête dans sa direction. Il grimace en attendant qu’il le cogne ou il ne sait pas trop quoi et le regarde avec surprise lorsqu’il touche doucement son visage avec le torchon humide. “ Ferme les yeux, tu me déconcentres, ” Et à vrai dire, Potter aussi le déconcentre. Ses yeux trop verts et inexpressifs sont impossible à éviter. Alors, de bonne grâce, il s’exécute. Il ignore d’où vient sa confiance en lui, mais il le fait. “ Voilà. Ca va sûrement te faire une petite trace sous l’oeil mais je pense qu’un bon médicomage pourrait s’en débarrasser. T’inquiète, les filles trouvent les cicatrices sexy. J’en sais quelque chose. ” Draco rouvre les yeux et fronce les sourcils. “Merci Potter.” Il tente d’esquisser un sourire sincère à son tour, mais on ne peut pas dire que ce soit un franc succès.

Bientôt, ils sont interrompus par le claquement de la porte d’entrée. Draco serre immédiatement sa main autour de sa baguette avant de se détendre en reconnaissant la silhouette de sa mère. Elle va bien. Il se laisse retomber en arrière et la laisse s’approcher. “Je suis désolée, j’ai été appelée. C’est rien, maman, je vais bi-- Non ça va pas, regarde ta jambe ! Et ta joue ! On va aller à Ste Mangouste, ils vont s’occuper de toi là-bas.” Draco grogne un peu avant de laisser sa mère passer un bras autour de ses épaules. “Harry ? Tu as fait du bon boulot. On va l’amener à Ste Mangouste maintenant. Tu veux bien prendre son autre bras ?” Demande-t-elle et Draco a envie de lui dire qu’il peut se débrouiller pour éviter un énième contact avec Potter, mais le regard noir de sa mère l’en dissuade. Ce regard qui veut dire tu restes calme et tu arrêtes de faire l’enfant. Draco sent que sa fierté est malmenée depuis plusieurs heures et ça ne va pas en s’arrangeant.

Avec difficulté, ils arrivent jusqu’à Ste Mangouste. Le transport n’a pas été facile et Draco peu coopératif, il sait que sa mère lui fera payer un jour d’avoir fait son enfant pourri gâté. Narcissa exige qu’un médicomage le voit rapidement et on le prend en charge sans attendre. Pendant que les médecins s’occupent de lui, Narcissa reste à l’accueil avec Harry. Elle a remis de l’ordre dans ses cheveux et lance des regards un peu nerveux en direction du couloir où son fils est parti. “Je ne pourrais pas rester trop longtemps. Harry… tu pourras veiller sur lui ?”

Draco, pendant ce temps, laisse le médicomage qui l’a pris en charge soigner ses blessures. Il manque de perdre connaissance lorsqu’il sent qu’on lui retire les points faits par Potter. La suite est un peu confuse dans son esprit. Il sent qu’on lui fait prendre une potion pour atténuer la douleur, mais il a l’impression de planer et la sensation n’est pas agréable. Ses défenses sont totalement baissées et il ne peut rien y faire. On lui ordonne de s’allonger ce qu’il fait avant de sombrer dans l’inconscience.

Lorsqu’il ouvre les yeux, Draco a l’impression que sa tête va exploser. Il cligne plusieurs fois les paupières et grogne sous la douleur. Il se redresse dans son lit et tourne sa tête sur la droite pour tomber sur… Potter. Il fronce les sourcils et se racle la gorge. “Ça fait longtemps que je dors ?” Il a perdu un peu la notion du temps et il se sent encore un peu à l’ouest à cause de la potion. “Ma mère est partie ?” Il suppose puisqu’elle n’est pas là, mais il a besoin de s’en assurer. Il s’enfonce un peu plus contre le matelas. Sa tête tourne un peu et il n’a pas franchement envie de vomir sur les genoux de Potter.

Draco lui a souri. Un vrai sourire, sincère et venant du coeur, sur ses lèvres, adressé à lui. Harry y pense pendant qu'il observe Narcissa débarquer en panique et s'occuper de son fils, ses mains volant de son visage à ses épaules au reste de son corps avec anxiété. “ Harry ? ” Il cligne des yeux et se concentre de nouveau en entendant son prénom. “ Tu as fait du bon boulot. On va l’amener à Ste Mangouste maintenant. Tu veux bien prendre son autre bras ? ” Il se met en marche sans répondre, venant se caler sous l'autre épaule de Draco en ignorant le regard noir que ce dernier adresse à sa mère.
Ils ont du mal à marcher jusqu'à l'hôpital, quittant la ville sorcière avant de transplaner devant l'hôpital à l'apparence moldue. Ils n'ont pas grand chose à faire pour qu'on les voit rapidement, le sang pur de Narcissa et sa réputation aidant.

Harry regarde Draco être embarqué d'un air impavide, et sursaute presque quand Narcissa s'adresse à lui: “ Je ne pourrais pas rester trop longtemps. Harry… tu pourras veiller sur lui ? ” Il hoche la tête lentement. “ Sure... ” Malgré son ton qui ne traduit pas une seule once d'entrain, Narcissa hoche la tête d'un air satisfait. Il reste avec elle jusqu'à ce qu'elle doive partir, puis il se fait amener à la chambre privée de Draco et s'assied sur la chaise qu'on lui désigne. Il regarde rapidement l'état de Draco, son teint pâle et rosés là où il y avait du sang, sa jambe paralysée par quelques remèdes magiques.
Il finit par détourner le regard du visage inconscient de Draco pour regarder l'aiguille de l'horloge au mur tressauter toutes les secondes et toutes les minutes.

Harry tourne la tête en voyant du mouvement du coin de l'oeil. Draco ouvre les yeux, l'air confus, et grogne en se redressant légèrement. “ Ça fait longtemps que je dors ? ” Aimable, comme toujours. Harry, qui a pourtant passé les heures précédentes à regarder l'horloge, ignore le temps qui est passé. Ses muscles, qui n'ont pas bougé depuis qu'il s'est assis, sont tendus et lui font mal. “ Ma mère est partie ? — Rallonge toi, ” lui répond juste Harry avant de se lever et de s'approcher de lui, posant une main sur son épaule et le poussant en arrière pour le forcer. Il en profite pour se dégourdir les jambes aussi. Il fait le tour de la chambre, va à la fenêtre, jette un regard dehors en ignorant les yeux de Draco sur lui. Les médicomages vont sûrement passer lui demander de partir, ou peut-être que le privilège de la pureté du sang de Narcissa leur permettra de passer outre ces règles. “ Une heure ou deux je crois, ” répond-t-il à sa question en retard. Il s'éloigne de la fenêtre et revient vers lui, reprenant sa place sur la chaise, croisant les bras et levant les pieds pour les poser sur un coin du lit de Draco. “ Rendors-toi, je veille sur toi, ” dit-il simplement, gardant son regard vert sur lui jusqu'à ce que l'ancien Slytherin ferme les yeux et s'abandonne aux affres de l'inconscience.

Il le regarde dormir, inconscient et avec de nouveaux bandages autour de sa jambe. Il observe sans rien dire le nez droit, les longs cils sur ses joues pâles. Les cheveux blonds, décoiffés pour une fois, sur l'oreiller. Ses yeux descendent à sa bouche qu'il pince dans son inconscience, sa mâchoire osseuse et son cou, dont un tendon ressort sous la peau en une ligne nerveuse.

Cette fois il ne détourne pas le regard.